Spencer, Spencer... Toi qui étais si peu désiré à peine ta première respiration terminée. L'avortement, ton meilleur ami, t'as même laissé tomber tellement ton petit être impur et souillé faisait pitié. Ton père, lui aussi, s'est tout simplement poussé pour retourner au Canada, cela à l'instant même où ta mère avait pris sa décision. « Je veux le garder ! », s'écriait-elle, un soir d'un souper de famille. Elle aurait mieux fait de dire qu'elle voulait te tuer, laissant sur toi toute la haine qu'elle ressentait envers ta figure paternel. L'accouchement lui a fait prendre conscience de ses décisions. Elle ne te battait pas, bien sûr que non... Mais tu ne ressentais aucun amour envers cette femme que tu n'osais même pas appeler 'maman' par peur qu'elle te dise de ne plus jamais l'appeler ainsi. Dans ta propre maison, tu te sentais comme un étranger et ça t'a rapidement fait déraper. L'argent, tous tes copains en classe en avait et tu voulais faire partie du groupe. Tu as volé on ne sait combien de fois, autant dans le portefeuille de ta mère que dans la boutique au coin de la rue. Tu t'en es foutu d'ailleurs et selon-toi, tu n'as rien fait de mal et tu persistes dans cette manière de penser. Que fais-tu de mal ? Qu'est-ce qu'il y a de mal alors que la caissière ne t'a pas vu faire et que ta mère semble ne pas s'en rendre compte pour le moment ?

Un moment, oui... Jusqu'au jour où elle t'a vu faire, mais tu l'as traité de menteuse et de catin. Une claque pardessus une autre autant sur ton visage que contre ton derrière de tête et tes bras... Elle pleurait, te criant qu'elle ne se rappelait plus la raison pour laquelle elle te gardait dans l'appartement, aussi dégueulasse soit-il. Vous étiez pauvre, vivant dans la misère alors que les dettes montaient en flèche. La mutilation est devenue ton passe-temps favori, croyant à une réussite chaque fois que la lame d'un verre que tu avais brisée déchirait ta peu. Ta mère s'est bien rendu compte de tes agissements et ce fut assez pour que tu partes. Un homme est venu te chercher un jour, te forçant à le suivre. Tu as pris l'avion avec une femme étrange. Te voilà alors en famille d’accueil, en plein milieu de la Floride. Tu as 12 ans et la seule chose que tu as envie de faire, c'est de crier, mais tu ne le fais pas. Tu gardes tout à l'intérieur de toi, mais ton psychologue trouve une solution pour que tout ressorte enfin. Un pinceau, une toile. « Écoute-moi Spencer. À l'aide d'un mot, peinture-moi ce qui se passe en toi. Tu as toutes les couleurs derrière toi. »... Tu n'as pas compris et tu ne comprends toujours pas pourquoi tu t'es mis en colère alors que tu ne savais pas quelle couleur mettre au moment où on t'avais dit; « ...Maman... ». C'était que du vide... Un manque d'informations et tu as lancé le seau de peinture noir contre la toile lorsque le mot 'papa' à été donné. Tu as frappé la toile, tu l'as déchirée et par miracle, tu as crié. Tu as crié si fort que tout le monde en était choqué, mais au moins, tu te sentais mieux.

Malgré cette sensation liberté au fond de toi, tu n'as pas arrêté d'être un délinquant. Tu as continué de voler, découvrant la malchance qui commençait à envahir ton univers. Tes coups sont foireux et tu te fais toujours prendre sur les faits. Cependant, tu ne comprends toujours pas ce qu'il y a de mal dans tes gestes. Tu ne comprends rien et ça te fait toujours perdre pied. Tu n'as pas d'amis, personne ne te remarque, ce n'est que le vide complet dans lequel tu essaies de mettre des règles que tu ne respectes même pas. Ta famille d’accueil essaie pourtant de t'aider, ne jugeant guère tes gestes et essayant de te faire comprendre qu'ils tiennent à toi. C'est à l'anniversaire de tes 14 ans que tu as reçu ton bonnet comme cadeau d'anniversaire. Tu as fais semblant que ce n'était pas si mal, mais tu ne peux oublier que tu as pleuré toute la nuit en serrant ce cadeau contre ton torse et en remerciant mile fois cette douce attention. L'année suivante, tu as eu un skate ainsi que le choix de t'inscrire dans le lycée que tu désirais. Brochure après brochure, tu est tombé sur Arcadia.

Dès la première journée, tu t'es mangé un bon coup sur la gueule parce que tu te croyais tout permis dans le Skatepark. Bien sûr, tu as rajouté de l'huile sur le feu, mais tu crois que ce n'est pas de ta faute. Tu pensais mourir cette journée-là, t'étant réveillé à l'hôpital sans trop te rappeler de ce qui était arrivé. Bref... Tu as ensuite commencé à voler tes camarades lorsque tu en avais la chance. Que ce soit un sac, des livres ou un simple crayon, tu le prenais... Après, tu n'hésitais pas à devenir provoquant lorsque tu subissais des menaces. Tu ne ripostais pas, mais tu donnais une certaine attention envers ceux qui te considérais comme une victime et cela jusqu'au jour où tu fus considéré comme tel. Tu es maladroit, malchanceux et tout ce qui vient avec, mais tu n'es pas innocent et c'est ce qui rend plaisant la tâche de tes intimidateurs. Tu sembles savoir ce qui va arriver et tu vas de toi-même te foutre dans des coins pas possibles. Tout cela sans oublier ton visage de gamin qui donne l'effet d'un bébé lion qui essai de rugir lorsque tu es en colère.

16 ans depuis peu, tu t'es rendu compte que tu aimais penser à des hommes lorsque tu te touchais. Ça t'effraie et te voilà assez agressif et frustré, refusant ce désir et le refoulant au plus profond de toi. Enfin, tu as beau le refouler, tu n'arrêtes pas d'y penser quand même. Tu as peur du jour où tu ne pourrais plus te retenir.  

XX Maladroit & Malchanceux, parce qu'il se met lui-même dans la merde.
XX Colérique, parce qu'il lui en faut peu pour le mettre en colère.  
XX Tricheur, parce qu'il se laisse tenter lorsqu'il en a la chance.
XX Rebelle, parce que l'argent et les magasins sont faciles à voler.
XX Fragile, mais il ne va jamais se l'avouer.  
XX Imaginatif, puisque l'art plastique oblige...
XX Envieux, parce qu'il aimerait posséder ce que les autres possèdent.
XX Arrogant, mais il ne s'en rend pas compte.  
XX Tranquille, car il est peu bavard et presque invisible.  
XX Menteur, puisqu'il ne vous dira jamais les vraies choses.

XX Blond, et c'est de même pour les poils.
XX Petit, parce qu'il ne fait pas plus d'1m63
XX Mignon, parce que... Regardez-le.
XX Sensible, parce que c'est si simple de le marquer.
XX Agile, puisqu'il a de bons réflexes.  
XX Faible, parce qu'il ne soulève pas des masses.
XX Adorable, à cause de son bonnet qu'il garde en permanence.
XX Malade, parce qu'il a des allergies qui lui piquent les yeux et le nez. Du coup, il a l'air soit malade, soit d'un gamin qui vient de pleurer.
XX Battu, parce qu'il a des ecchymoses horribles un peu partout sur le corps.
XX Innocent, puisque son apparence donne l'impression qu'il est encore un simple enfant.