Racontez l'histoire de votre personnage en une vingtaine de lignes au minimum. Vous pouvez la rédiger comme bon vous semble : scène rp, journal, entrées datées... ainsi qu'à la personne que vous voulez mais faites en sorte d'y donner suffisamment d'éléments biographiques sur votre personnage.

Rosie n'a pas de coeur. Pas qu'elle soit méchante, non. Rosie n'a pas de coeur, elle n'est pas tendre avec son entourage, ne pensant pas une seule fois à leur réaction. Une autre forme de l’égoïsme, dira-t-on. Parce que quand elle a quelque chose en tête, elle cesse d'y penser uniquement après l'avoir fait. Du plus con au plus fou, elle ne réfléchit pas au fait que ça soit complétement idiot, ou dangereux. En fait, elle s'en fout. Elle veut juste assouvir sa curiosité dévorante, c'est tout. On pourrait la détester pour ça, elle vous traitera d'idiot, puis elle sourira. Parce qu'elle a toujours un sourire dessiné sur ses lèvres, chaque jour à chaque heure de la journée. Enfin, quand elle est lucide, ça va de soit. Parfois, elle le fait juste pour se foutre de ta gueule en fait. « Oh, on t'a dit que t'était moche ? » Sourire. « Machin t'a cassé la gueule. Qu'il est méchant. » Sourire. C'est pas méchant, ça pourrait être moqueur certes, et Rosie passerait pour une vraie connasse. Pourtant, c'était partie d'un bon sentiment. Répandre la joie autour d'elle, ce genre de truc très cul-cul-la-praline dont on se passerait bien. On pourrait presque la croire lente d'esprit en se rendant compte du temps qu'elle a pris pour s'en rendre compte. Un pain dans la gueule avait suffit. ... Au sens propre du terme, mais passons. Alors oui, Rosie était agréable à l'origine. Et puis, elle se prit tout en pleine gueule.

Mais toute chose à un commencement. Pour tout dire, Rosie est un véritable aimant à stéréotype. Il est presque impossible de ne pas imaginer divers scénarios dès qu’on la voit passer. M’enfin ça, ça n’arrive qu’avec les personnes tordues. Et l'académie en était rempli ; mais concentrons-nous sur notre sujet. Rosie ressemblait à une personne taciturne, voire solitaire. Son attitude passive pourrait le confirmer, même si ce n’est pas tout à fait exact. Le professeur est assez sociable, enfin seulement quand ça pouvait lui rapporter quelque chose. Pour faire plus court ; elle n’est pas solitaire, non. Elle est juste assez paresseuse, grande dormeuse, celui-ci n’aimant pas qu’on le fasse chier quand le Nirvana est enfin à sa portée. C’est un adulte qui aime les choses simples, mais qui a l’étrange manie de se compliquer les choses. Une cohue sans nom règne donc dans son cerveau quand elle est confronté à un évènement imprévu. C’est involontaire, sinon nous pourrions le traiter de masochiste. A l’inverse, si Rosie ne réfléchissait pas, elle lancerait alors les premiers mots qui lui viennent en tête. Et généralement, si l’on est humain, ce sont souvent l’une des quatre grandes vérités qui traversera son esprit. Elle articulera les mots, puis ne fera que cligner de façon nonchalante ses paupières. Généralement, elle se mettait aussitôt à réfléchir de façon intense pour faire oublier ce qu'elle venait de dire, s’enfonçant alors elle-même dans un véritable cercle vicieux, et que son cerveau menaçait à chaque minute de l’envoyer en enfer. Parfois, elle aurait aimé être muette. Juste pour quelques secondes. Rien que pour voir ce qui se passerait, ce qu’elle dirait, si ça le sauverait.

Rosie, comme toute personne sans morale, peut agir comme une véritable conne. Enfin, la chose n’arrivait qu’avec une personne du sexe opposé la plupart du temps. Faut dire qu’elle avait beau être une femme en apparence, elle pensait toujours comme une homme. Et avec sa tête, sa connerie pourrait sembler logique, enfin pendant quelques secondes, les faisant presque douter. Sa connerie est tellement sans limite, que parfois, Rosie se demandait si on ne l’avait pas fait tomber par terre à sa naissance. Heureusement, l’adulte qu’était Rosie faisait toujours re-surface. L’adulte qui ne dépassait jamais son quota de mots – sauf urgence vitale -, le professeur autoritaire et qui menaçait ses élèves pour qu’elle puisse récupérer ses heures de sommeil en classe. La grande question est « que faisait-elle la nuit ? ». Les esprits vicieux et pervers se mettaient toujours d’accord sur une même raison, d’autres y réfléchissaient encore. D’ailleurs, quand on lui posait cette question, Rosie ne savait pas quoi répondre. Faut dire qu’elle s’en souvenait plus à force. Elle pourrait en donner l’impression, mais Rosie n’est pas un grand dragueur, non. Certes, quand elle voulait quelque chose, elle le disait directement. « Bonjour, j’ai envie de toi. Pieutons. Par devant ou par derrière ? ». Le garçon n’a été en couple que deux fois dans sa vie, et étonnamment, ça avait duré plusieurs mois. L’excuse « je me lasse trop vite » ne pouvait plus marcher à ce stade. A force, son honnêteté la tuerait forcément. Aujourd’hui, demain. Qu’importe, elle était sûre qu’elle en crèverait.

Rosie - quand il ne pense pas à ses cours - passait la plupart de son temps à se plaindre, à maudire l'accouplement de ses deux parents. Mais il a été le spermatozoïde le plus rapide, alors il devrait assumer jusqu'au bout et résister à l'appel de la corde. Ça l'avait fait profondément chier pendant un temps, et même maintenant d'ailleurs. Et puis un jour, il décida de tout changer sur un simple coup de tête. Il y avait eu Rosie avec sa chevelure châtain qu'elle avait teint en blond par simple envie. Ses yeux marrons presque incandescents qui ne cessaient jamais de s'animer. En fait, Rosie, on la regarde maintenant comme on regarderait une vraie fille.

Le cas Yaxley est assez complexe ; certains disent qu'il souffre juste d'une crise d'identité, et d'autres diraient juste que c'est un travelo. Enfin ça, c'est quand on retrouvait le garçon remarquablement enfouie sous cette enveloppe féminine. Adieu les cheveux courts et ondulés, adieu l'écharpe cachant l'absence de sa pomme d'Adam, adieu ces vieux jeans délavés et souvent troués. Adieu, trace restante de virilité. Depuis, le il était devenu un elle. Pour Rosie, c'était comme si elle était née avec. Imberbe comme elle l'avait été, avant, ça avait été plutôt facile à cacher. Son look était savamment étudié au tout début, mais elle avait fini par se relâcher quand elle était rentrée dans la spirale infernale qu'était la routine. Seul rester ce qui faisait son identité sexuelle ; cependant elle faisait toujours mine de l'ignorer. Jamais, elle ne songea à se faire opérer ou à prendre des hormones, non, elle se débrouillait bien ainsi. Son visage un peu trop efféminé, son absence de poil, tout jouait en sa faveur. Rosie s'était juste laissée pousser les cheveux, rembourrant légèrement son soutien-gorge et planquant ses couilles avec ce qu'elle avait. Ainsi, elle avait déjà dit adieu à la nage, et elle l'assumait en prétexant qu'elle avait peur de l'eau. « Et tu fais comment quand tu laves ? » « Bah. Je me lave. » Les quiproquos et malentendus s'enchainaient mais tant pis. Si elle devrait annoncer qu'elle avait un frère-jumeau qui trainait dans l'académie pour sauver sa peau, elle le ferait.

Ses cheveux bruns bouclés étaient toujours maitrisé grâce à un fer à lisser, histoire de limiter la casse, et qu'elle re-colorait à chaque fin du mois quand elle constatait que ses racines brunissaient, ses pupilles toujours aussi marrons, devenant parfois rouge bordeaux quand le soleil tapait fort. Une silhouette fluette quand on la regarde de loin. Un pare-choc avant plutôt faible, parce que Rosie déteste les gros nibards, mais un pare-choc arrière plutôt impressionnant, et c'était naturel. Ça ne le gênait pas tant qu'elle pouvait monter sur la selle d'un vélo. Et puis, il y a les fringues. Cette éternelle question, où elle se tourmentait seule devant son miroir à moitié à poil. Ces nombreuses... expériences lui ont permis de constater qu'elle ne pouvait décemment pas porter de jupes. Ses bijoux de famille uniquement soutenu par le tissu de son sous-vêtement, non merci. Quelques filles, ignorantes comme tous les autres, ont bien tenté de la maquiller ou de lui percer manuellement les oreilles, en vain. De toute façon, elle détestait ça.

Rosie, de part sa condition, vivait inexorablement dans un champ de mine. Chaque minute de sa vie ressemblait trait pour trait à une mission commandité par les Marines. Vous pouvez croire qu'elle est parano, mais vous êtes certains que vous ne voudriez pas vivre à sa place. Et bien Rosie attend. Elle attend cette armistice qui la libérerait enfin de cette galère.