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Perceval Hartwood
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Perceval Hartwood
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Les murs sont blancs, dans ta chambre d’hôpital. Il n’y a pas beaucoup de meubles. Ton lit est au centre de la pièce, une large fenêtre se situe à ta droite, une télé est accrochée au plafond. Une petite télécommande à côté de ton lit te permet de l’allumer, mais à cette heure-ci, les rares chaînes que tu captes ne diffusent rien de bien passionnant : un reportage sur les agrumes, un épisode de Glee, ou du télé-achat. Tu t’es rapidement résolu à l’éteindre.

Pour t’occuper, tu couds. Avec la lecture, il s’agit de ton passe-temps privilégié depuis maintenant deux mois, et le restera certainement encore longtemps, étant donné que tu n’es pas près de quitter cet endroit ; tes jambes ne sont pas encore prêtes pour la rééducation et tes maux de têtes n’ont toujours pas disparus. Concentré sur le maniement de tes aiguilles et le découpage de ton tissu, tu essaies de ne pas y penser. De ne pas te dire que ta jambe droite est dans un état grave, qu’il n’est pas certain tu remarcheras un jour, et que même si c’était le cas, tu ne danseras sans doute plus jamais. De ne pas t’inquiéter de tes maux de têtes, de ne pas songer à la violence du choc, aux potentielles séquelles. De ne pas penser tout court. Juste coudre. Des dizaines de rouleaux de tissus sont dispersés au pied de ton lit et sur ta couverture. Des peluches, des poupées, des vêtements. Tu ne sais pas bien ce que tu en feras, sans doute que tu les offriras. Dans deux semaines, quand Lily passera te voir pendant ses vacances scolaires, tu lui demanderas d’en choisir quelques-unes, pour elle, mais aussi pour qu’elle en donne à ses amies. Le reste ira à l’orphelinat, car tu te dis que si tu arrives à mettre à profit ta situation en offrant des sourires à ceux qui en ont besoin, alors le temps que tu auras passé ici ne sera pas vain. Tout ne sera pas perdu. Tu t’accroches à cette idée avec un certain désespoir pour ne pas sombrer dans le gouffre que tu sens grandir dans ta poitrine, et tu essaies de ne pas pleurer, de réfréner les choses noires qui grouillent dans ton cœur. Garde la tête hors de l’eau, Percy. Respire. Ta main tremble, l’aiguille qu’elle tient s’enfonce dans ton doigt. Une perle de sang s’écrase contre ta couverture blanche, et tu la fixes, tu la fixes longuement. Puis, peu à peu, de petites gouttes viennent à son tour s’écraser autour d’elle. Tu ne détournes pas les yeux de la tâche rouge, même si ta vision est devenue floue, embrouillée, et que tu ne distingue plus que vaguement sa couleur écarlate. Sans trop savoir pourquoi, tu songes que ça fait longtemps que tu n’as pas été sous la pluie. Quand tu étais petit, ton oncle te disait qu'il s'agissait des larmes des anges.

De longues minutes passent. Si tu le pouvais, tu te replierais sur toi-même, tes genoux viendraient rejoindre ton front, tu fermerais les yeux, et tu resterais ainsi, en position fœtale, pour une éternité ou deux. Mais tu es incapable de ne serais-ce que remuer les jambes. Le moindre frémissement envoie une décharge de douleur dans tout ton corps, et les médicaments n’y peuvent rien. Alors tu laisses en silence les larmes rouler sur tes joues, tu gardes les yeux ouverts, et tu attends que ça passe. Ça finit toujours par passer. Pas la douleur, bien sûr. Tu as conscience que celle ci ne passera jamais, à moins d’un miracle qui te permettrait de revenir en arrière, deux mois auparavant, et qui changerait le cours des évènements. Le bus serait à l’heure, voire en retard ; cette voiture aurait roulé un peu moins vite, ou bien aurait choisi un autre itinéraire ; tu aurais regardé avant de traverser, ou tu ne serais même pas sorti de chez toi. Qu’importe. Il pourrait y avoir des milliers de raisons pour laquelle ce stupide accident ne te serait pas arrivé. Mais malgré ta souffrance, tes larmes, elles, finissent toujours par s’arrêter. Peut-être parce que tu sais qu’elles sont inutiles. Peut-être parce que tu as déjà trop pleuré.

Ta mère est venue tôt ce matin, en compagnie de Mary. Kate t’as téléphoné il y a quelques heures, elle viendra la semaine prochaine. Tu les aimes, tu les aimes considérablement, et tu en as pris conscience depuis que tu as frôlé la mort, depuis que tu as failli les perde en te perdant, toi. Elles te redonnent le sourire, même si celui-ci est faible, parfois un peu triste, parfois un peu forcé. Tu ne veux pas les inquiéter. Pas trop. Tu n'aimes pas les voir pleurer.

Aujourd’hui, à part le personnel infirmier, tu ne verras personne. Tu te sens un peu seul. Tu te sens un peu vide. Tu n’as plus envie de coudre, plus envie de lire. Tu essuies les traces de larmes sur tes joues, tourne la tête vers la fenêtre. Tu as envie de sortir. Marcher. Courir. Danser. La Capoeira te manque, elle te manque d’autant plus que tu sais que tu ne la retrouveras peut-être jamais. Tu soupires, et ton soupir tremble un peu.

La peur te dévore le ventre, et tu te demandes si, tout comme ton corps, tes entrailles rongées par la terreur se rétabliront un jour.
 
Respire.
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