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 Aube. | Clarence.

Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
Âge du perso : 22 ans
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Aube.
Gros café.
Gros gros café.

Lui-même s'accordait sur le fait qu'il était difficile de voir quand il avait les yeux ouverts ou pas et, pour donner raison à tous les blaireaux qui le verraient adossés à la machine à café ce matin, Salvatore laissa tomber ses paupières en expirant profondément. Il frottait son nez en baillant, grattait machinalement l'intérieur de sa cuisse et regardait les élèves lèves-tôt défiler dans les couloirs d'un air mauvais. Une madame secrétaire ou comptable ou un truc dans le genre le dévisagea longuement, il lui rendit son mépris avec générosité, bailla à nouveau lorsqu'elle lui tourna le dos, emprunte du dégoût qu'elle portait au maillot de basket sur son dos. Il ne pouvait que lui donner raison.
Salvatore ne s'était pas douché. Il ne s'était pas vraiment levé non plus, avait fait l'erreur de traîner entre deux grands bras confortables qui s'étaient dérobés à son affection trop tôt, répondait maintenant à l'appel d'un devoir sur lequel il crachait. Il en venait à suivre les cours pour lui faire plaisir, supportait Evans et son envie comme il le pouvait, mais surtout Salvatore luttait pour ne pas s'endormir debout et alla s'affaler sur les chaises du mur d'en face en attendant que les couloirs se vident. Il n'était pas réputé pour sa ponctualité.
Thompson pouvait bien sentir la menace posée sur ses larges épaules et écrasée par ses deux mètres mais Salvatore se serait fait castré s'il venait à remarquer qu'il s'agissait de ses yeux bridés. Il ne le fit pas, passa devant lui sans porter d'attention particulière. À la bonne heure.

- Ça bosse dur, putain.

Ça va, il lui souriait en même temps. Sans aucune arrière pensée, qui plus est, la souvenir de la précédente nuit lui était encore douloureux et il n'avait pas encore la tête à cela. Il lui manquait trop de sommeil pour être tout à fait au clair avec le théâtre de Volfoni et le rôle qu'il y jouait. Étrangement, il trouvait cela libérateur. Épuisant mais libérateur.
Il avait du mal à lever le bras pour boire son café. Tira sur son bracelet éponge pour bien couvrir les marques de liens.

- Il vous reste du tabac dans la barbe. Ça n'arriverait pas si vous ne rouliez pas.
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    C'est mauvais.
    J'ai une foutue chanson de Queen dans la tête depuis hier soir et je n'arrive pas à m'en défaire. J'ai passé une nuit d'enfer à chantonner « I want to break free » en tournant en rond dans le complexe de l'école. Il y a bien eu quelques moments où ma tête a fait silence radio, mais ça ne durait jamais assez longtemps. C'est pas la première fois qu'un moustachu me tient éveillé toute la nuit, mais j'aurais voulu au moins pioncer quelques heures avant de devoir rouvrir à la bleusaille.

    Mais le mal était fait. Je me frotte les yeux en plongeant mon trousseau de clefs dans ma poche de pantalon, lorgnant ensuite la fougue – fougue – de la jeunesse. C'est pas très fougueux pour certains et comme je les comprends, je compatis, je les plains même un peu. Mais pas trop, 'faut pas qu'ils prennent la confiance avec moi trop vite les morpions. Avec un sourire à mi-chemin entre le sommeil et l'amusement, j'éteins ma clope pour rentrer dans un bâtiment en quête d'un truc à boire avant de refaire un tour.

    Et j'ai toujours la mélodie dans la tête. J'en suis venu à penser que l'air entre mes deux oreilles favorisait l'écho de la voix de Mercury. Je jure dans ma barbe en posant un œil sur les couloirs fourmillant encore de jeunes, rendant parfois quelques salutations de politesse d'un hochement de tête. Je me faufile, sans prêter véritablement attention à ce qu'il se passe autour de moi.

    Si il ne m'avait pas adressé la parole, je ne l'aurais même pas vu. Sa voix venait de remplacer celui du célèbre chanteur, mais pour combien de temps ? Je me retourne lentement, mon visage barbouillé d'un sourire. Salvatore Ki..Ki..mi.. Putain d'asiatique avec un nom à la con. Son prénom suffira.

    Ça bosse aussi dur qu'toi, gamin.

    Puis je relâche mon attention, grattant à la machine à café... un café justement. J'aime pas ça, c'est viscéral, du coup ça va me donner un coup de fouet pour la suite – logique. C'est en prenant le gobelet que ma main trouve le chemin de ma barbe, la frottant grossièrement. Soit j'avais beaucoup de tabac dedans, soit le mioche avait l’œil – ou me lorgnait depuis assez longtemps pour l'avoir remarqué.

    C'est pour faire des réserves de tabac. On sait jamais, une panne est vite arrivée.

    Clarence, pauvre type, arrête avec ton humour. Je souris encore, m'adossant au mur en face de Salvatore.  Je crois que je le scrute un long moment – peut-être n'était-ce qu'une minute ? - avant de me racler la gorge.

    T'as l'air crevé. C'est le sommeil qui te manque ou l'énergie ?

    Ce qui en soi, revenait au même. Je bois mon café, m'autorisant à penser que je suis d'une banalité affligeante.
    Et Mercury avait cessé de chanter.
Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Aube.
- C'est pas bien de fumer.

Son sourire riait pour deux, sans doute. Salvatore ferma longuement les yeux, prit une grande inspiration. Dans son sac, il y avait un paquet de clopes à moitié ciré. Le même paquet qu'Aidan avait vu traîner sur sa table basse et qu'il avait voulu jeter à la poubelle. Le même que Salvatore avait sauvé d'une mort certaine en s'interposant comme le héros de roman de gare qu'il était et pour lequel il avait défié Aidan. Il était convaincu que ce paquet ne valait pas de défier Aidan Saerbhreathach et il s'était enfin promis d'arrêter. De réduire.
Puis d'arrêter.

Clarence lui pose une question et il rouvre les yeux un peu trop rapidement, s'éblouit tout seul avec les néons du couloir, plisse le nez et laisse sa tête s'affaler contre le dossier du siège avec un grand sourire.

- Les deux, j'crois. Et je suis pas crevé, je suis décalqué. Mort. Complètement à la ramasse. Pas du tout motivé pour traîner mon cul en cours.

En résumé.
Une lampée de café. Il voulut s'étirer, veilla à ne pas montrer ses marques n'importe comment.

- Vous allez vous coucher, là, c'est ça ? J'peux venir pioncer avec vous ? C'pas un vrai cours, c'est juste...

Littérature anglaise ? Ca s'annonçait encore plus difficile et son soupire était à fendre l'âme.

- J'sais pas comment vous faites pour pas pioncer toutes les nuits. Puis ça doit être chaud d'avoir une vie à côté du travail.

Le pire, c'est qu'il se trouvait gentil. Il bailla sans classe.

- C'est nul, les cours.

Un joli sourire qui ne savait pas lui-même s'il était sincère ou pas.
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    — Déconne pas, ça détend.

    Oh, on rigole pas sur la cigarette. Pourtant j'accueille sa remarque d'un sourire. Mon gobelet de café noir tourne entre mes doigts et je ferme les yeux quelques secondes. Ma tête s'appuie contre le mur derrière, et j'inspire mon odeur de clope. Je pue le tabac froid ce matin.

    Salvatore me répond, je crois, et je ne relève qu'à moitié la fin de sa phrase. Je suppose qu'être décalqué nous sied, à nous deux. Sauf que l'un d'entre nous devrait avoir la patate pour suivre un ô combien délicieux programme de cours. J'ai un rictus. Très mal venu pour moi de lui reprocher quelque chose – j'avais passé des années d'école à ronfler au fond de la classe. Il paraît que je ronflais parfois.

    Je me frotte la face, triturant le bout de mon nez au passage avant d'ouvrir les yeux sur l'jeunot. Qu'est-ce qu'il raconte comme connerie encore. Je me racle la gorge. Une ; deux secondes.

    — M'yep, j'vais partir pioncer après un dernier tour. Y'a des salles pas ouvertes encore, ça fait chier. Mais si tu veux ronfler avec moi, j'm'en tape. Du moment que tu prends pas d'place.

    Et en comparant nos deux carrures, j'ai pas l'ombre d'un doute que celui qui risquerait de se faire écraser... c'est lui. Peu importe – j'suis assez contre-productif alors que je devrais l'inciter à rejoindre sa salle de cours. Je lui rends son bâillement au passage.

    — J'y suis habitué, et puis j'veille pas toutes les nuits non plus. Puis ma vie à côté se porte pas plus mal, j'vis ici donc niveau social, y'a de quoi faire.

    Et pas que – mais ça, soit il le savait, et tant mieux, soit il le savait pas, et on s'en foutait. Ma vie privée ne regarde que les personnes qui y sont incluses, mais la séparation professionnelle/privée est poreuse avec ce genre de boulot. Les risques du métier, m'voyez.

    J'avale une nouvelle gorgée, puis une autre – une volonté ferme d'en finir vite avec ce truc dégueulasse.
    Trop vite.
    Trop amer.
    Je tousse – recrache ? - le fond de café en mouchetant le sol et les pompes de Salvatore. Avant de tousser comme un vieux fumeur cancéreux entre mes mains. Et j'échappe un « s'cuse » entre deux toussotements, pour la politesse.
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Aube.
Du moment que tu prends pas de place.
Son regard en contre plongée, le sourire narquois et, osait-il l'avouer, légèrement langoureux. Il ne prenait peut-être pas de place, mais il volait toute la couette. Aidan en avait fait les frais les premiers temps seulement, avant d'en prendre une pour lui seul. Un mal pour un bien sans doute, même si ce n'était pas vraiment au goût du roman à l'eau de rose que Salvatore s'écrivait dans sa tête, il fallait bien le reconnaître.
Il se demanda un instant comment ils auraient pu se voir s'il avait habité à Volfoni comme Clarence. Très vite son esprit détourna la question et s'imagina au bout de la queue de ce même gardien, la seule réaction qu'il eut en réponse à cela étant un large sourire fatigué.

- Ouais, tu traînes avec des gamins tous les jours, quoi. Le métier que j'aurai jamais voulu faire à quinze piges.

Que je ne ferai jamais de ma vie non plus. Il détourna le regard.

- J'déconne, j'déconne. C'est tellement pas le genre de taf qui me motiverait perso, c'est dramatique. Quoique tu me diras y'a pas grand-chose qui me motive de manière générale-

Certainement pas le café sur mes godasses, se serait-il retenu d'ajouter s'il était capable de réfléchir plus avant. Tout ce qui lui vint en tête, c'était une prière adressée au Seigneur pour le remercier de lui avoir fait mettre ses vieilles baskets moches et pas ses mocassins bleus. Son coeur ne l'aurait sans doute pas supporté, sinon.
Il baissa la tête vers ses pieds, le visage figé. Il n'y avait rien à dire, releva le regard en direction de Clarence qui mourrait devant lui, ne bougea pas d'un pouce. Son sourcil s'arqua, c'était à peu près tout, puis le coin de ses lèvres s'ourla et sa langue vint caresser sa lèvre supérieure discrètement.

- Tu sais, quitte à me salir, c'est ici qu'il faut viser, déclara-il en pointant son visage d'un doigt. Même si ton foutre a une drôle de couleur, certes.

Il pouffa, ouvrit son sac sans plus attendre. Quand ses doigts frôlèrent le paquet de mouchoirs qu'il gardait dedans, il hésita un instant, accepta l'inévitable. Il ne pouvait pas garder ce truc indéfiniment, Aidan lui en donnerait bien un autre. Un rapide coup d’œil pour lui lorsqu'il tira un mouchoir à lui. Il en restait trois.
Clarence était porteur d'idées moins sombres et il lui sourit en lui tendant son présent.

- Ca va, j'plaisante.
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    Si tu penses que je me voyais à ce genre de taf quand j'étais jeune... Perso, je me voyais chômeur entretenu par une vieille ou un vieux riche. Assez vieux pour que j'hérite rapidement, et pas un(e) trop moche non plus. Je suis pas difficile, mais je me respecte un minimum. Mais passons.
    À la remarque de l'asiatique, j'aurai voulu répondre un « va t'faire » léger et presque amusé – aussi amusé que mon état me le permet. Mais les insultes c'est too mainstream, je préfère m'étouffer dans un café. Puis crachouiller sur les pompes des gens. Je suis un putain de marginal, en fait. La grande classe – dégueulasse.

    Ma toux se calme, un peu, et j'inspire en balançant le gobelet vide à la poubelle. Le mioche – Salva, semble s'en foutre éperdument, ou alors c'est que personnellement je ne ferais pas d'un café recraché une affaire d'Etat. M'enfin, on sait jamais, les jeunes de nos jours, ça gueule pour tout et rien. Surtout pour rien. Je me souviens que mes sœurs – les jumelles – ont fondu un plomb à cause d'une trace sur des fringues à je-ne-sais combien de dollars, moches comme c'est pas permis. Ou dès que l'une a une rayure sur son vernis, elles deviennent de vraies chiasses ambulantes à refaire tout leur makeup.

    Mais ce jeune là, oui, lui là. C'est un vrai, un bon. Et mon gars, si t'insinue que mon foutre c'est du café, combien de gens dans cette école me suce chaque jour ? J'vais avoir la réputation d'une star du x ou d'un donneur de sperme, au choix. J'arque un sourcil, un sourire dessiné et caché derrière l'une de mes paluches.

    — Je viserai mieux la prochaine fois, t'en fais pas. Et c'est pas la couleur qui compte, c'est le goût.

    J'ai vraiment dit un truc pareil ? Clark, pauvre type. Enfin, il est trop jeune de toute façon – mignon, mais trop jeune et puis même ; je suis pas fan de l'idée de faire cocue ma douce avec le premier mignon qui passe. Aussi généreux soit-il avec son mouchoir au bout des doigts. J'attrape son cadeau en pivotant pour m'asseoir à côté de lui, le corps étrangement lourd.  

    — J'espère bien que tu plaisantes, bordel. Et, merci.

    Que je dis, en dépliant le papier et en baissant religieusement la tête pour m'essuyer un coup et paraître un peu moins crade. Je me sens toussoter encore, deux ou trois fois avant que je ne repose mes coudes sur mes genoux, soupirant. La fatigue retombe.

    — Encore d'solé pour tes pompes, gamin.

    Même si vu la gueule des pompes, c'est pas très grave. Enfin, c'est qu'un avis personnellement personnel et subjectif. Pas que j'aime pas les baskets, parce que j'en porte de temps en temps, mais c'est pas non plus le summum de la beauté vestimentaire. Je froisse le mouchoir.

    — Oh et sinon, tu veux vraiment  v'nir pioncer ? Ou j'vais devoir te pousser à aller en cours ?

    Un coup d'oeil dans le couloir, puis de l'autre côté. C'est relativement calme - trop calme. Je regarde la face de citron en coin, derrière quelques mèches rousses. Puis je plaque lentement mes cheveux en arrière. Puis ils m'envoient chier en retombant petit à petit devant mon front, caressant le haut de mes joues. 'Serait temps que je coupe tout ça, je vous jure.

    — Crois-moi, j'suis mauvais à ça. J'veux dire, à te trainer en cours. Pour avoir été imbuvable en cours quand j'étais jeune, j'vais pas te reprocher de vouloir pioncer alors que t'as l'aspect d'un mec qui supporte pas une pauvre nuit blanche.
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Aube.
Sa remarque dégueulasse fait son petit effet et les yeux de Salvatore se ferment sous le joug de son sourire. Par habitude, il met sa main devant sa bouche. Il n'a jamais été très à l'aise avec le léger décalage de ses dents, et bien qu'il soit le seul à le voir, il tient cette manie de sa mère.
Il ne sait pas trop pourquoi il pense à sa mère. Il l'imagine en train de sucer son père et sait qu'il rêve sans raison particulière. Il en est convaincu, c'est tout, laisse ses pensées divaguer, sa tête tomber en arrière contre le dossier. C'est difficile d'imaginer ses parents en pleine action, même si ça semble évident qu'ils aient eu à pratiquer la chose à partir du moment où il y a au moins un con pour les appeler parents. Il pense toujours à sa mère et se dit qu'il l'a rarement vu nue. Ce n'est pas quelque chose qui se fait, dans la famille, se montrer nu. Sa principale référence féminine en terme de corps, il s'agit de Pénélope.

Salvatore ne le voit pas s'asseoir, il le sent. Le léger tiraillement de l'accoudoir lorsque Thompson vient tendre le mélange de bois et de plastique impersonnel en s'asseyant, les résidus de toux qui couvrent sa voix éraillée, le courant d'air qui l'accompagne. Il sent le tabac froid, pas celle du café. Quand il rouvre les yeux, c'est pour prendre une gorgée du sien.
Ca n'a pas de goût, voilà ce qu'il pense. Sa main vient saluer son remerciement et excuser sa maladresse d'un geste courtois malgré la fatigue.

- Venir pioncer ?

Ah oui, c'était pour ça, à la base.

Un rire étouffé, ses narines frémissent.
Sa lèvre se fend et rougit à force d'être mordillée. Elle était déjà gercée, il ne fait que l'abîmer plus encore, s'en moque éperdument. Il tourne la tête vers sa compagnie et ne dévisage rien. Ni de son air fatigué, ni de sa barbe emmêlée, ni de ses lobes creux. Il se contente de lui sourire.

- C'est même pas une option, le cours que j'ai maintenant. J'ai même pas de cours à cette heure en vérité, je me contente de squatter le sien parce que je le trouve beau. Le prof, pas le cours. C'est difficile de l'appeler « monsieur ». Quand je le fais, je m'imagine au bout de sa queue en train de la lui sucer ou aux prises avec deux armoires à glace dans votre genre pendant qu'il regarde et j'ai juste envie de l'appeler encore et encore, surtout à bout de souffle, pour qu'il vienne punir mon insolence et mon impatience et qu'il se décide à me baiser à sec jusqu'à ce que je m'évanouisse. Ca, je suis capable de le supporter. J'l'ai déjà fait.

Il a perdu le compte de ses exploits et les traite comme une gloire honteuse.
Baisse les yeux sur son gobelet.

- Je sais pas comment on peut considérer le fait que je me rajoute deux heures de cours qui compteront pour rien alors que j'ai la moyenne nulle part. C'est presque plus sensé d'aller se recoucher.

S'y noie.

- J'suis malade, vous croyez ?

Son regard comme une supplique.
C'est la première fois qu'il se sent aussi vulnérable.
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    Venir pioncer. La base.
    Quel adulte proposerait ça à un élève sans que ça ne passe pour un écart professionnel ? J'en sais rien, à vrai dire je n'y pense pas vraiment non plus. Trop occupé à lutter contre le sommeil qui me guette, trop occupé à m'étouffer au passage. J'ai remis ça sur le tapis, est-ce qu'il me trouve insistant ? Je ne pense pas. Tout du moins, je ne cherche pas à l'être. Je veux juste rendre service, je crois – Salvatore donne l'image d'un camé, mais d'un gentil camé. Ce genre de type qui s'assied sur une grosse réputation mais qui n'a pas un mauvais fond.

    Je me bats encore avec mes cheveux pour les remettre au moins derrière une oreille. Mais ils retombent et j'abandonne, pas bien vaillant. Ma concentration se porte sur Salvatore. Je m'attends pas à ce qu'il réponde à mon invitation. Je ne m'attends pas non plus à ce qu'il me parle de lui. J'attends juste un signe, ou un flottement, un hochement de tête, un regard qui me ferait comprendre.

    Et à la place, j'ai ça.
    Je ne le dévisage pas vraiment, je dois être surpris. Surpris – mais pas tant que ça, bizarrement. Et je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Mon esprit détraqué se flatte un peu d'être dans un imaginaire loufoque de l'asiatique, même si ça serait légèrement pour être remplacé par un autre. Mais la flatterie est sale, dans le fond, alors je ne relève pas le pseudo-compliment qui peut-être n'en est carrément pas un.
    Je redresse mon dos, craque quelques vertèbres et je croise le regard bridé.

    — Malade ? C'est pas ma définition de « malade », gamin.

    Je songe vaguement aux cas de malades mentaux dont j'avais pu entendre parler aux repas de famille. Super discussion du repas du dimanche midi, je vous jure. Ma main se pose sur l'épaule de Salvatore – elle me paraît fine, ou fébrile. Peut-être un peu des deux.

    — C'est pas grave. Tu sais, tes moyennes. C'pas... grave.

    Ma grande paluche serre sa prise, pour m'assurer qu'il ne va pas s'émietter. J'hésite, sûrement la fatigue qui toque mes neurones.

    — L'important c'est d'avoir une raison de se lever le matin. Une mauvaise ou bonne raison, ça j'en sais foutre rien. Mais t'as une raison, sinon tu serais pas là, gamin. T'es tout sauf « malade ». Fin, comme j't'ai dit, c'est pas ma définition. J'te trouve bien courageux. Personnellement, me lever pour quelqu'un, c'est pas mon truc.

    Faux. Tu l'as déjà fait, tu le fais encore, pauvre gars.

    — T'es pas malade.

    Je sais pas pourquoi je le répète. J'ai l'impression qu'il en a besoin – et j'ai besoin de le répéter. Certes son imagination part loin, mais je peux pas dire que je n'ai jamais imaginer des trucs comme ça. Je pince mes lèvres – Est-ce que c'est vraiment sain de le laisser se morfondre dans une réalité comme celle-ci ? Pas mes affaires, non. Sûrement pas mes affaires.

    — N'en fais pas trop quand même. 'Kay ?
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