• Caractère
C'est pas que tu ne t'intéresses pas aux autres. Pas vraiment tout du moins. Mais... Disons que sans eux, tu ne pleures pas pour autant. En fait, la plupart du temps, quand quelque chose ne te concerne pas de près, tu ne te rends même pas compte que ça existe.
XX A côté de ça, t'es un mec plutôt sympathique, tout de même. T'es ce genre de gars qui, quand on leur demande gentiment un service, n'hésite pas à le rendre. Parce qu'ils ne voient pas de raison de ne pas le faire.
XX T'as de l'humour, beaucoup d'humour. Forcément, ce n'est pas simple, parce que tu ne peux pas jouer avec les autres de l'impulsivité de ta pensée. mais tu fais au mieux, et ceux qui te connaissent un peu se rendent vide compte que tu as l'esprit vif. Et ce n'est pas toujours très aimable.
XX L'un des problèmes principaux, chez toi, c'est finalement la barrière qui semble te séparer du monde. Au départ, elle s'est imposée toute seule, et puis tu as fait en sorte de la cultiver, parce que tu n'es pas très à l'aise avec la réaction des gens, et que c'est parfois plus aisé de n'avoir pas à la supporter en les tenant éloignés. Ils disent que tu es distant. Tu dis que tu aimes être avec toi-même.
XX Tu as souvent les yeux rouges, parce que tu aimes bien les conneries que tu fumes, et que tu n'es pas près de t'en passer. Quand on te dit qu'il faudrait arrêter l'herbe, tu fais comprendre que c'est traditionnel. Et puis tu tires une autre bouffée. Tu te crées un monde de fumée dans l'en dedans.
XX C'est pas que tu n'as pas de passion, mais tu es de ces gens qui ne savent qu'être terriblement désintéressé, ou totalement obsédé. Tu ne connais pas la limite, le juste milieu. En fait, le juste milieu ne t'intéresse pas. Il n'apporte pas la moindre sensation. Du coup, tu as souvent l'air blasé. Dès que tu n'as pas une caméra dans les mains ou des gants de cuir aux poings, en fait.
XX Le plus grand problème, quand on ne peut pas vraiment communiquer, c'est qu'on a une tendance à se renfermer un peu sur soi, à se laisser aller, assez loin, à caresser de quelques pensées les nuages qui ne savent dire qu'avec les rêves. Tu planes, souvent, que ce soit à cause de ton herbe, ou à cause de tes rêves. Tu n'as que trop rarement les deux pieds sur terre, mais tu es persuadé que marcher, de toute façon, ça ne sert à rien.
XX Tu n'aimes pas dormir. Tu ne fous rien de tes journées, tu t'assois en cours sur une chaise, sur l'herbe avec un joint entre les lèvres, et pourtant, dormir, tu as l'impression que c'est perdre du temps. Du coup, quelques cernes copulent, de temps en temps, avec tes yeux rouges.
XX C'est pas que tu es malhonnête, au contraire, quand on te demande ton avis sur quelqu'un ou quelque chose, tu es plutôt honnête. Mais le reste du temps, tu es terriblement menteur. En fat, tu ne fais à peu près que ça, plus par principe que par réel mythomanie. Situ as besoin de demander quelque chose à quelqu'un, tu accentueras toujours un petit le dramatique des faits, afin d'avoir plus de chances d'obtenir ce que tu cherches. Ce genre de mensonges là.
XX Tu ne sais pas trop si c'est franchement dans ton caractère, dans les substances, ou cette sensation d'enfermement, mais tu as une légère tendance au lunatisme. Un éclat de rire cache souvent une colère, une larme de la passion. Tu ne sais pas trop expliquer ce que tu ressens, alors tu gardes tout à l'intérieur, et parfois, ça explose. Forcément.
XX C'est peut-être pour ça que tu fais partie de ces gens incapables de se retenir de vivre trop vite,trop fort. Tu ne fais rien, ou rarement, mais quand tu as une idée, par contre, tu ne lâches plus rien, tu te lances en quelques minutes dérisoires, sans réfléchir, et tu vas au bout, qu'importe si le résultat est merdique.
XX Mais du coup, si tu as tendance à t'emporter dans ta tête sur des choses inutiles, tu as aussi tendance à t'emporter avec les gens. Tu as pas mal subi, étant gosse, et tu ne t'es pas encore remis de tout. Parfois, tu frappes, souvent assez fort. Ça passe mal dans ton dossier, mais qu'importe. Tu es tout seul pour te défendre, tu le sais. Il est passé le sombre temps où tous ces autres te crachaient leur haine.
XX Parce que tu sais très bien faire semblant de t'en foutre, mais c'est faux, rigoureusement faux. Tu es très fier, en dedans, et la moindre insulte, la moindre critique, ça tord quelque chose, sans que tu ne saches trop quoi, ça rend les choses plus difficile, ça rajoute un poids sur tes épaules, un poids que tu as toujours du mal à effacer, après coup. Même si le mot s'envole, l'intention reste, et elle pique un peu.
XX Pas vraiment dans tes mot, forcément, mais dans tes pensées, dans ton comportement, tu es un gars vulgaire, Noe, tu uses de plein de gros mots dans ta tête, tu ne sais pas te tenir droit, tu as une tendance à t'endormir quand les gens te parlent, et tu aimes bien faire des doigts d'honneur aux gens qui ne veulent pas entendre que tu ne peux pas les voir.
XX Du coup, ils ne t'aiment pas. Et t'es souvent tout seul. Mais tu t'en moques. Parce que tu aimes bien être tout seul, en fait.
XX Ca te laisse le temps de réfléchir à plein de chose. Souvent, tu réfléchis en image. Dans ta tête, il y a plein de couleurs, tout le temps, qu'importe les sons, qu'importe ce à quoi tu penses, ce que tu vois. Pour taper sur la solitude, tu t'es dit que tu allais devenir un artiste. Tu sais pas si tu en es vraiment un d'artiste, mais pour le coup de la solitude, ça a quand même pas mal marché.
XX Bien, sûr, à côté de l'art, il y a la boxe. C'est plus pour te défouler qu'autre chose. Tu as un passé violent, et tu sais que ça faisait du mal à ta mère, alors, plus que par réel passion au départ, tu as choisi la boxe pour éviter de tabasser les gens sans raison. La passion, elle est venue après, avec le temps. Et tu trouves ça plutôt chouette, au final.
XX En vrai, ce n'est pas simplement que tu es de nature violente, ce n'est pas juste pour ça que tu frappes les gens. C'est plutôt parce que tu es susceptible. Tu n'aimes pas trop les regards de travers, les mots dits un peu trop fort. Une susceptibilité qui frise l'ébauche de paranoïa, peut-être.