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 Bouh ! [Jay I. Howard & Erin McKenzie]

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« C’est la fin des cacahuètes, nom d’une cacahuète. »

Je râle, je tousse, je frotte mon visage rougi par l’alcool et la fumette. Hum, hum, j’aurais p’tet pas dû aller boire un coup avec ces zigotos, sont un peu plus coriaces que c’que j’pensais. J’oublie à chaque fois que j’fais qu’cinquante kilos.

J’me gausse, de plus en plus fort, avant d’retenir un dernier gloussement en m’frappant à moitié la bouche. Oups, il est 3 heures du mat’, tout l’monde dort ! ‘fin… La plupart des gens. Suis sûre qu’y a encore quelques couillons prêts à faire la bringue, cachés derrière un mur, dans un casier, dans les chiottes, sur les toits.
J’sais pas c’que j’fous là. J’sais plus pourquoi j’suis rentrée dans c’bâtiment au lieu d’aller direct dans ma piaule. Ah, j’crois que j’ai un peu la frousse de m’balader dans la forêt de nuit. De jour, on m’fout la paix, j’suis assez bizarre et chiante pour qu’on m’laisse tranquille, mais la nuit, on sait jamais. Surtout si le quelqu’un en question est aussi bourré qu’moi. Brr… Va falloir que j’attende un peu, à l’abri, tranquille, au moins pour être assez clean pour m’défendre en cas d’attaque. Cette école est barge, y’a trop de gens chelous. Sont bizarres ces anciens élèves, à s’prendre pour les rois du bahut, mais, euh, au nom de quoi ?

J’ai du mal à marcher, j’réfléchis comme une palourde, j’suis de plus en plus conne, j’ressemble à un zombie, ou un singe, ou un singe zombie, fin bref, j’ai plus les idées claires, faut qu’j’me pose. J’arrive enfin au coin qu’je cherchais, j’me souviens, les chiottes bordel, au moins si j’dégueule j’en foutrais pas partout. J’dégringole sur la porte qui s’ouvre plus facilement que prévu. Du coup j’manque de m’casser la gueule sur le carr’lage, passque j’avais un peu mis tout mon poids d’ssus, en fait. J’crois qu’j’ai fait une glissade, me suis raccrochée au lavabo le plus proche, j’ai tangué, regardé ma face dans l’miroir tout sale (putain j’ai vraiment une sale gueule de fonsdée), et puis j’ai voooomi.

Ah bah ça fait du bien, libération, miracle, j’ai l’impression que ma tête s’est vidée en même temps que mon estomac de toutes ces vapeurs d’alcool. J’pousse un soupir de contentement, m’écroule contre le mur, et puis j’remarque qu’au passage, j’me suis plantée de porte : pourquoi qu’y’a des urinoirs en face de moi ? oups.

J’ai plus trop la tête qui tourne, mais j’ai soif. Alors j’nettoie ma face avec de l’eau, je bois, bois, bois, mon dieu qu’est-ce que ça fait du bien ! L’eau n’est jamais aussi délicieuse que dans ces moments. Fiouuuu. J’regarde encore une fois ma tronche dans l’miroir. J’ai moins l’air déphasée. J’me lave les mains, qu’j’essuie sur mon fut’ – par chance, j’ai rien tâché, l’est toujours aussi beau avec ses tâches multicolores et ses motifs psychés bizarres made in Moi – et j’soupire encore. Pas question de rentrer tout de suite. Faut que j’décuve encore. Et rien de tel, pour ça, que d’fumer un gros joint pour bien s’remettre les idées en places. Non mais j’déconne, j’sais très bien que ça m’remettra pas dans l’droit chemin, mais vu qu’j’ai trouvé un coin posé, faut que j’ l’inaugure, merde. Alors j’me calle dans les toilettes fermées les plus proches, tout au fond en face de la porte, et j’m’enferme dedans. J’m’assois sur la lunette et sors mon attirail pour rouler. J’ai un peu de mal, avec les doigts tous secs et l’alcool qui brouille mes yeux, mais bon, j’finis par faire un truc assez acceptable. Fumable, du moins.

C’est un peu le spliff de la victoire, là. J’me délecte de son odeur, de ses effets –ni trop écrasants, ni trop légers, juste c’qu’il faut pour être bien – et j’me sens redevenir un peu moi-même. Limite, j’regrette que personne soit là pour partager ce moment d’euphorie et de calme après l’orage de la soirée. Me manque de la conversation. J’fais la moue, soupire, me recale bien, et fais tomber mon grinder qu’était mal rangé dans ma poche. Il roule sur la porte avec un gros « bing » métallique, et je grogne, passqu’il va falloir que j’descende de mon perchoir super confortable.
Sauf qu’au moment où j’enlevais le verrou… La porte d’entrée s’est ouverte. Oh nooo, la merde, qui c’est qui arrive ici au milieu de la nuit ? Si j’sors pas, y va chopper mon grinder, et non, c’est MON grinder, veux pas l’perdre ! Mais s’il me voit, au mieux il se foutra d’ma gueule, au pire, il me ref’ra le portrait. Bon, le destin en décida autrement, vu qu’j’ai réussi à trébucher et à m’écrouler par terre, à la limite de m’faire le coup du lapin puisque j’me suis cognée la tête contre les toilettes (sans perdre mon pet’, bien accroché dans ma main). J’peux pas m’empêcher d’pousser un grognement sourd en hurlant presque :

« Putain d’ta mère ! »

J’suis tellement polie quand j’suis comme ça, nom d’une cacahuète. Et grillée.
Jay I. Howard
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Bouh.
Le pire, c'est quand t'es pas assez sombre pour te rendre compte que y'a des chiottes plus près de toi et que t'as à traverser touuuuuut l'univers pour pas pisser dans les bois. Son père avait horreur de ça, déformation professionnelle, et quand Jay, sept ans, l'avait sortie pour baptiser un arbre et que le paternel l'avait engueulé en mettant la vie des pandas en cause, il avait retenu la leçon. Pas de pipi dans la nature, pas de pipi dans les bois.
Ok.
Ok.
Il aurait aimé qu'il y ait des urinoirs partout le long du chemin.

Les bringues de Volfoni étaient les pires qu'il connaissait, mais surtout les plus originales. Cette fois, un groupe d'une vingtaine de personnes peut-être (des VIP, soit-disant) s'était donné rendez-vous dans le sous-bois, en silence. C'était le thème. Se défoncer la gueule sans aucun bruit. Pas de musique, à peine de lumière pour laquelle il avait gueulé en langage des signes improvisé qu'ils avaient pas intérêt à foutre le feu mais des copains pour déconner et beaucoup, beaucoup d'alcool.
Et lui s'était jeté sur la bière, ce qui était une merveilleuse idée, a posteriori. La fête n'était pas fini en soi, mais lui en avait assez fait. Quand on n'est même plus capable de se souvenir de quel bungalow on a la clé, c'est qu'il est temps de s'arrêter. Y'avait cours dans cinq heures. Cinq. Ça allait être divin.

La gorge toute enrouée d'avoir rien dit et de s'être noyé dans la mousse, il campait au milieu des chiottes sans trop savoir pourquoi. Il avait la tête tournée vers un chiotte, porte fermée, derrière laquelle il entendait des sortes de... couinements bizarres visiblement. Des trucs en tout cas. On aurait dit qu'on essayait de mettre feu à quelque chose, sans doute au PQ, et ça sentait le dégueulis près des lavabos. Appétissant.
Il s'approcha des miroirs quand même, après quelques longues secondes de méditation,  la bouche entrouverte et les yeux dans le vague. Là ils voyaient sa gueule et ils pleuraient. Heureusement que Blau n'était pas là, ni Jolene. Elles étaient mignonnes toutes les deux, elles, et elles étaient blondes alors elles devaient pas boire. Il fronça les sourcils et ses yeux se plissèrent et comme si en se plissant ils y voyaient plus clair il passa une main dans ses cheveux.
Ok.
Ok.

L'autre défoncée gueula derrière sa porte et il eut envie d'aller voir sa gueule. Il n'avait pas souvenir d'avoir vu quelqu'un se barrer de la fête, mais il n'avait pas souvenir d'avoir accepté de s'y rendre non plus.
À genoux, la face encastrée dans l'interstice en bas de la porte, un grand œil vert et juste assez de voyeurisme pour en effrayer plus d'un.

- ...

Ouais, c'est à toi là. Articule quelque chose, j'sais pas.
Il s'éclaircit la voix en crachant ses poumons, face contre sol. Il la redressa juste pour pouvoir retrouver sa position initiale.

- Okaaaaaaaaaay...

Spaaaaaace.
Et comme si c'était normal, il lui sourit. Plissa le nez en sentait l'odeur d'herbe, mais il sourit quand même. Au pire elle foutrait le feu au bâtiment et ils n'auraient pas cours demain, après le troisième étage Volfoni était adepte des catastrophes en tout genre après tout.

- Putain, t'en es pas à ton premier toi. Ça t'dérange que j'pisse à côté ? J'en peux plus putain.
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J’attendais en m’frottant la tête, à moitié assommée, comprenant plus grand-chose à cause de la force du coup. L’allait bouger son cul, l’autre abruti, ou p’tet qu’avec un peu d’chance, y f’rait semblant de pas m’avoir entendu.
Bon, mon espoir (le plus naïf qui soit hinhin) fut très vite déçu quand un œil apparut dans l’entrebâillement d’la porte. Un œil vert et vitreux. Un gros bourré, qu’avait l’air aussi gêné qu’moi en voyant ma tronche de meuf par terre à grimacer, mon spliff à la main. Gêné ? Limite pire, y parlait pas, y f’sait rien que m’regarder sans savoir vraiment quoi faire. C’est quoi, c’te mec ? On va pas m’taper du coup ?

Ah bah non, j’suis tombée sur un bourré qu’a gardé ses bonnes manières : il m’a aidé à m’redresser, et m’a même souri, le con. J’l’ai traumatisé ou quoi ? En m’relevant, la tête m’a tourné un peu, du coup j’ai légèrement titubé sur place avant d’me ret’nir sur le mur avec ma main gauche. L’autre main tentait d’essuyer mon front moite sans m’brûler avec le joint.

J’avais du mal à l’regarder en face. J’étais gênée aussi, après tout, mais quand même encore assez défoncée pour finir par le fixer d’mes yeux rougis. La lumière merdique des chiottes ne m’permettait pas de distinguer clairement tous ses traits, mais j’ai r’marqué tout de suite la présence de plusieurs piercings sur son visage : au moins, s’il m’attaque, j’sais où frapper. Autant rester méfiant, de nuit, dans c’putain de bahut. Même s’il paraît plus dérouté qu’moi, j’préfère rester sur mes gardes. Pas d’confiance pour ces merdes à queue.

Mais le gars finit par causer. Un vieux « okay » révélateur d’un malaise qui m’rassura au point que j’finis par m'gausser doucement, en baissant la tête, regardant le carrelage crade, dérivant mes yeux vers ses baskets dégueu.

- Putain, t'en es pas à ton premier toi. Ça t'dérange que j'pisse à côté ? J'en peux plus putain.

Sa réplique m’fit de nouveau rire, et j’lui fis un p’tit signe de la main avec mon spliff au bout en hochant la tête, de plus en plus hilare. J’aime bien l’canna, ça rend joyeusement con. D’ailleurs, mon regard s’posa d’ssus. L’était éteint. Alors pif paf pouf j’le rallume, j’aspire une grosse latte, j’expire la fumée avec extase, l’observant du coin d’l’œil avec un sourire provocant.

« Beh vas-y fais toi plaiz’, c’te pièce est faite pour toi. »

J’toussote un peu, légèrement embarrassée d’entendre ma voix aussi grave. Plus grave que d’hab’, dû à l’alcool et la fumette. J’me racle la gorge, tire une autre bouffée, et finis par lui dire :

« T’en veux ? Elle éclate pas trop la gueule. Plutôt euphorique. »

Juste en disant ça, j’suis sortie d’la cabine pour récupérer mon grinder qu’avait roulé jusqu’à l’urinoir à droite du mec. J’me suis dépêchée de l’ramasser et de r’tourner près des lavabos, loin de lui, le plus loin possible, pour éviter tout contact. Encore sous l’choc d’une rencontre qui, final’ment, s’est pour l’moment bien passé, j’me suis concentrée sur les détails du grinder, faisant semblant d’être obnubilée par lui pour m’protéger du silence qui commençait à s’installer.

« Maiiiiis qu’esse tu fous là à c’t’heure là, hein ? J’pensais pas trouver quelqu’un d’autre… »

J’préfère poser la question en premier, p’tetre que sa raison s’ra assez merdique pour qu’il oublie de m’renvoyer la balle. Bon j’étais un peu agressive, à cause de c’putain d’étouffement que j’ressentais à cause de sa présence (et puis l’alcool aussi), et j’espère qu’il ne l’prendra pas mal. J’suis toujours un peu comme ça, j’manque de tact, alors pour montrer qu’j’étais gentille, j’lui ai souri maladroit’ment – ça r’ssemblait presque à une grimace, au final.
Jay I. Howard
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Bouh.
Owais. Heureux comme un gamin à Noël.
La sacro-sainte autorisation donnée pour aller pisser. La vie.
Il se retourna et l'avait limite sortie dès qu'elle n'était plus là pour le voir. Encore fallait-il avancer jusqu'à l'urinoir, mais ça, c'était le cadet de ses soucis. Il allait pouvoir pisser, enfin, et il se sentait revivre à cet instant, anticipait sa renaissance prochaine au moment où l'urine quitterait sa vessie pour les égouts.
Encore fallait-il arriver jusqu'à l'urinoir, donc, et s'il plissa les yeux c'est qu'il vit l'ampleur du mouvement à faire et que ça l'effraya. Il rangea comme il put son pantalon dans son boxer en les enroulant ensemble bizarrement - parce que la fermeture éclair c'est trop mainstream - et il galéra à atteindre le mur d'en face en sautillant. Heureusement qu'il avait du mal à se souvenir de ce qu'il faisait quand il était bourré, il n'aurait pas été certain de survivre à pareil souvenir.

Bref.
Là, c'était le bon spot. Le spot de la vérité. Le spot des joueurs de CoD qui campent et qui abattent tous les crétins qui essayent de la jouer réglo sauf que c'est pas réglo la guerre, la guerre c'est de la merde, tout ce qui compte c'est les pandas. Les pandas c'est la vie, et pisser aussi.
Un râle de plaisir qui lui sembla tout à fait justifié sur le coup et qu'il n'irait jamais regretter. Meilleur que les câlins, le sexe, les nouilles de Fu-Hsi, les greffes de cœurs artificiels, les vrais transformers.

Ah merde, c'est vrai qu'elle existait, elle, et la voir tomber à ses pieds alors qu'il était dans cette position le fit rougir et rire en même temps. 'Fin elle cherchait sa merde, là, mais c'était marrant on aurait dit qu'elle cherchait autre chose hein hein HEIN voilà quoi et il se trouva con, même dans cet état, alors il ferma sa gueule un instant, éternua et tourna la tête vers elle quand elle lui hurla dessus.

- Chuuuuuuuuut. Faut pas faire de bruit.

Une seconde pour capter qu'elle ne hurlait pas, détourner le regard.

- ... Ah merde, ouais nan j'aime pas fumer. Merci c'est cool.

Oui, et ?

- Ah ouais puis t'sais y'a la teuf dans les bois ce soir, le truc où faut pas faire de bruit. Alors t'as tout le monde qui dit genre rien et puis on picole on picole, c'est sensé être marrant mais j'sais pas me f'sait chier et j'avais envie d'aller pisser alors j'vais r'trouver mon bungalow et pioncer d'vant la porte, d'toute façon j'arriv'rai même pas à trouver l'trou d'la serrure haha j'suis une loque mon dieu, tu crois qu'il y a des bestioles dehors ? J'aime pas les bestioles quand elles sont sur moi et qu'elles me grimpent dessus, ça chatouille. T'es chatouilleuse toi ?

Eh beh. Sa vessie était aussi vide que sa conversation.
Il s'arma de courage pour se rendre jusqu'aux lavabos et, par chance, ne tomba pas sur celui dans lequel on avait vomi. Le Saint panda était avec lui et l'eau lui paraissait faire tellement de bruit qu'il plissa les yeux pour essayer de s'entendre.

- Et toi t'es perdue ? Kestufé ?
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- Ah ouais puis t'sais y'a la teuf dans les bois ce soir, le truc où faut pas faire de bruit. Alors t'as tout le monde qui dit genre rien et puis on picole on picole, c'est sensé être marrant mais j'sais pas me f'sait chier et j'avais envie d'aller pisser alors j'vais r'trouver mon bungalow et pioncer d'vant la porte, d'toute façon j'arriv'rai même pas à trouver l'trou d'la serrure haha j'suis une loque mon dieu, tu crois qu'il y a des bestioles dehors ? J'aime pas les bestioles quand elles sont sur moi et qu'elles me grimpent dessus, ça chatouille. T'es chatouilleuse toi ?

Mes yeux étaient restés braqués sur mon grinder tout l’temps où j’parlais. Mais quand il m’répondit, j’ai pas réussi à m’empêcher d’lever les yeux vers lui (enfin plutôt son dos et sa posture chelou d’mec qui pisse) en plissant les yeux d’un air à la fois ahuri et amusé. J’étais pas la seule complètement déglinguée, là. Y disait n’importe quoi, le con, histoire de faire la conversation, c’était rigolo. Et super rassurant. J’me sentais moins conne, d’un coup, et j’ai encore pas pu m’empêcher d’pouffer comme une gogole, en l’regardant avec compassion tandis qu’il s’approchait des robinets (celui à ma droite, moi j’étais contre l’mur).

« T’inquiètes t’arriveras bien à rentrer dans ta piaule, même un aveugle peut trouver l’trou, nan ? » Mon insinuation perverse était vraiment lamentable, j’sais. Alors j’enchaîne très vite : « Au pire j’t’aiderais, faut bien que j’rentre aussi. Mais pas tout d’suite. J’suis encore trop décalquée. »

J’osais pas trop répondre à sa question chelou sur les chatouilles – c’était clair’ment une conv’ bizarre et sans queue ni tête. Gênée, j’me gratte la tête d’ma main libre, le regardant du coin de l’œil. J’termine mon joint et l’jette dans l’trou du lavabo où m’sieur était en train d’laver ses ptites miches. Un instant, j’observe le cul du spliff suivre le courant circulaire de l’eau, c’qui m’redonne vaguement la nausée. Alors j’détourne les yeux et soupire bruyamment.

- Et toi t'es perdue ? Kestufé ?


Faut que j’me concentre pour pas re-dégueuler partout.

« Moi ? Euh… J’me suis plantée d’chiottes. Mais j’pensais qu’à cette heure-là personne remar’qu’rait mon état et ma gueule  de merde défoncée, tu vois. » Ma voix est pas assurée du tout. J’aime pas ça. Mais j’déteste encore plus la sensation d’merde qu’est en train de déglinguer mon estomac. « C’est ces connards de sportifs, là. M’ont mis au défi. Et moi comme une conne trop fière, j’accepte, alors j’me r’trouve par terre. » Je pousse un rican’ment méprisant. « Mais bon, j’pense qu’eux r’trouveront même pas leur bungalows… »

J’me sens vraiment pas dans mon assiette. Je gémis malgré moi (p’tain c’vraiment ridicule), me r’tourne, j’ouvre le robinet, me passe de l’eau sur la figure. Ça va mieux. J’sais que j’blanchis, que j’ramollis, ptet’ dev’nir même grisâtre.

Lent’ment, en titbuant, j’me dirige vers la porte que j’ouvre en grand. C’est psychologique. Quand on fume trop, avec l’alcool, ça peut créer des crises d’angoisses. Et c’est tout con : on se sent enfermé. Une forme de claustrophobie due à la fumette. Suffit d’ouvrir une fenêtre ou une porte, d’respirer un peu d’air frais, et tout va mieux, on s’remet à triper avec cet air con caractéristique. J’mets la tête en arrière, j’ferme les yeux et respire profondément l’air un peu moins moite du couloir. Et puis j’me r’mets à rire. Avec une pointe de tristesse dans la voix.

« On n’a pas l’air cons, tous les deux, anéantis par du poison, à dire d’la merde dans des chiottes dégueu. M’enfin toi au moins t’es rigolo. »

J’bouge pas. Faut pas bouger. Sinon j’sens que j’vais faire n’importe quoi. Surtout j’suis pas trop encore en état d’vraiment bouger.

« …Bon, on final, j’sais pas l’quel de nous deux va d’voir raccompagner l’autre, passque là, j’sens qu’mon corps accepte pas DU TOUT la vodka qu’j’me suis enfilée… »

Et puis là illumination. Faut bouger, marcher, faire que’qu’chose, sinon ça va encore être une folle soirée coincée d’vant la cuvette des chiottes. Alors j’commence à faire des allers-r’tours entre les lavabos et la porte. Ça marche, cool. J’me sens de mieux en mieux, de plus en plus lucide, presque r’partie pour faire la fête. (Au moins j’ai évité la crise d’angoisse. C’pas mal Erin, bravo.)

« Hm… C’te soirée du silence, ça d’vait être carrément chiant, non ? » J’continuais ma marche, le r’gardant quand j’étais face à lui. Bouger m’permettait d’réfléchir, et d’réagir un peu à c’qu’il avait dit. « J’veux dire, quand t’es bourré, t’as envie d’causer, d’faire des choses, alors rester sans rien dire…. Putain qu’est-ce que ça doit être chiant ! T’as pas envie d’t’ambiancer maint’nant ? »

Voilà voilà, mon corps avait réussi à r’motiver mon esprit : faire la fête viiiiiiiiiite ! Pour oublier j’étais trop perchée pour dormir. Demain matin ça allait être marrant, tiens.
Jay I. Howard
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Bouh.
Il la regarde bouger, et c'est tout.

Il se demande comment elle fait pour avoir autant d'énergie tout en étant décalquée, mais c'est tout.
Pas de geste, pas de changement d'expression, pas vraiment de manifestation sinon sa respiration lente et quelques reniflements çà et là, le genre passif au dernier degré, conversation zéro et perdu dans sa vie autant que dans sa tête. Le monde, tout du moins son monde actuel, faisait des allers-retours entre la porte et le lavabo et c'était bien là tout ce qu'il était capable de comprendre. Ça et qu'il avait chaud aussi, mais fallait pas être allé à Harvard pour le constater. Quoique son niveau intellectuel était pas terrible tout court pour le coup.

Un nouveau reniflement.

Il avait vaguement compris une histoire de défi, une murge de son côté à elle et la fumette, un litron de vodka enfilée et qu'il était rigolo. Ouais c'était le constat, et lui aussi il se trouvait rigolo à la regarder faire sans comprendre ce qu'il se passait. La phase.

- Ouais j'vais aller m'ambiancer ouais. Dans mon lit.

Trop lol.
Il pouffa comme un con, arrêta très vite. Les yeux perdus quelque part sur le sol, pas loin de ses pieds.

- Puis c'pas chiant les soirées silence. Ça détend bien.

Une bonne préparation au dodo.

- Non mais j'veux dire. Y'a des gens qui s'endorment quand ils sont déchirés. Ou bourrés aussi. Alors ils sont tranquilles. Et ceux qui veulent faire la fête ben c'est marrant parce qu'ils faut pas qu'ils fassent de bruit. Moi j'sais pas j'ai juste envie de m'poser bien t'vois, genre devant un film ou quoi, ou avec des potes et de la musique et puis parler. J'aime bien parler.

Tu la connais la bande de blaireaux défoncés au plâtre qui refont le monde à quatre heures du matin devant la boîte de nuit fermée quand y'a plus rien à faire de leurs cadavres ? Ben voilà. C'est l'idée.
Mauvais souvenir ça. Mauvais souvenir.

- Un jour j'me suis perdu avec des potes. On est passé devant un champ de moutons et on leur a couru après. J'te jure ils nous ont endormis. Les moutons.

Il soupira sans raison.

- J'vais me laisser tomber là.

Et il glissa le long du mur et s'assit pitoyablement.
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