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 Rien. | Adriel.

Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Rien.
Y'a trop de touristes, viens aider tes parents, nianiania.
Bonne poire sérieux, et il écrasa un peu plus les poils du balai contre le sol. Il n'attendait rien pourtant, pas de visite, pas d'affaire à régler, il était disponible et presque volontaire lorsqu'il était question de gagner de l'argent, mais peut-être un peu fatigué d'enchaîner autant de travail. C'était démoralisant de bosser pendant des heures et de gagner une misère sous prétexte que ce n'est pas déclaré, encore plus attristant de constater qu'ils se voyaient de moins en moins alors qu'ils habitaient ensemble, et depuis la caisse derrière laquelle elle s'était installée, Pénélope savait très bien à quoi il pensait. C'aurait été mentir d'affirmer qu'elle n'était pas déçue, quelque part, que s'il avait pu l'oublier deux minutes elle pourrait retrouver les yeux complices de son frère lorsqu'ils traînaient ensemble, qu'à elle aussi ça lui aurait fait plaisir.

À promener ses saletés d'un bout à l'autre de la pièce, Salvatore faisait un peu penser à un quadragénaire en pleine crise avec son boulot de merde pour nourrir sa famille, et ses soupirs à répétition n'arrangeaient rien. Il était blasé parce que ce salopard le blasait, qu'ils se frustraient sans doute et que quand ils arrivaient à trouver un moment à deux ce pervers s'amusait comme il l'entendait, elle ne voyait que cette explication aux marques qu'il avait tant bien que mal essayé de cacher sous ses vêtements.
Sauf qu'il le savait, depuis le temps, que c'était pas un pauvre marcel noir qui allait l'empêcher de voir les griffures jusqu'au sang qu'on lui avait fait.
Les larmes aux coins des yeux, c'était parce qu'il était fatigué ou à bout. Qu'il enchaînait des ménages, des aides en mathématiques et la gestion de la boutique pour se sentir moins con de vivre au crocher d'un connard du double de son âge qui ne se rendait même pas compte qu'il le faisait culpabiliser et qui ne faisait rien pour l'empêcher de se tuer à la tâche. Pénélope voulait s'en convaincre. Elle voulait vraiment y croire.

Alors Adriel passa le pas de la porte et son irasshaimase fut teinté d'une agressivité lasse à n'en plus pouvoir.
Salvatore redressa les yeux, blêmit sous son masque de protection, décida de partir balayer au fond du magasin. Il n'avait plus rien à nettoyer dans les rayons.
Plus rien dans son appartement non plus.

Le silence des Kimimichi était étouffant.
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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Fallait bien que je trouve un moyen de lui parler sans qu’il me fuie comme la peste. Parce que la maladie peut apporter la mort, mais la mort n’est pas une maladie. Enfin, pas à ce que je sache. L’envie de s’ouvrir les veines n’est pas contagieuse non plus, juste parfois héréditaire. Ça, Salvatore n’a pas trop l’air à l’avoir compris.

J’ai pas demandé à ce qu’on me sauve, mais il l’a quand même fait. Faut pas déconner, il m’aurait pas regardé crever. Alors je lui en veux pas. Je prends cette deuxième chance, même si l’envie de vivre n’est pas encore très présente. Je suis le premier à avouer qu’une conversation avec lui – et particulièrement sur ce sujet – me tente autant que de me faire fister avec une batte de baseball, mais l’éviter ne sert à rien. Ça va arriver. C’est pourquoi j’ai dû faire mon sneaky little bastard et m’adresser à Pénélope. Vraiment, s’il n’avait qu’un centime du bon sens de sa sœur, Salva se porterait beaucoup mieux. Et le reste du monde avec.

Je fixe le magasin depuis ma voiture pendant encore quelques secondes. J’y suis jamais entré parce que franchement, je n’avais pas envie de voir sa gueule en-dehors de Volfoni, sauf quand on baisait. Y’a aussi le fait que je mange pas trop asiat’. Je soupire. Je finis tout de même par sortir et me diriger vers l’entrée. Pénélope m’a dit qu’il serait là aujourd’hui. J’suis à peu près sûr que ça va se terminer en désastre, comme d’habitude, mais faut arrêter de jouer à l’autruche. Ça me fatigue.

J’entre donc, et aussitôt, j’ai droit au «bienvenue» le plus passif-agressif que j’aie jamais entendu de ma vie. Enfin, ça veut dire bienvenue en japonais, hein? Peu importe. Ses mots sont remplis d’une colère froide, mais son visage est blême. Depuis ma sortie de l’hôpital, il me regarde toujours comme s’il voyait un mort-vivant. J’en peux plus. Je suis Salva qui bat en retraite au fond du magasin, faisant un signe de tête à sa sœur au passage. Je m’arrête devant lui et le regarde nettoyer en m’ignorant royalement. C’est de mauvais goût si je dis que ce gars a vraiment un balai dans le cul?

-Tu te doutes que j’suis pas là pour t’acheter des ramens, hein?

Avec un tel début de conversation, ça promet déjà d’être de la grosse merde. Et elle va s’étaler partout comme de la diarrhée.
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Rien.
Personne ne lui foutra jamais la paix.

Personne personne personne personne ne fait exception ils sont tous chiants Pénélope est chiante Aidan est chiant ils sont humiliants à vouloir lui faire bouffer leurs poings entiers ils sont infâmes de ne pas vouloir comprendre que c'était lourd à force que c'était trop parfois qu'il avait besoin
d'air
et quand il s'en retournait vers son coin son asile là où c'est facile de se cacher les taupes creusent les araignées crapahutent au bout de leur fil la vermine se cache dans ses cheveux il a l'impression d'avoir des vers dans la nuque mais la peau est assez rouge tout est rouge ça ne lui va pas
ça ne lui va pas.

Une main dans les cheveux pour se rassurer.
Soupirer.
Il avait envie de Perceval. D'Adam.
De passifs qui savaient comment le mater.
De dominants sans état d'âme ou de consentement tout relatif.

Pénélope le décevait.
Il n'attendait plus rien d'un suicidaire balafré. Il n'avait plus assez de son corps à pourrir alors il allait voir ailleurs, du côté des faibles.
Un rire nerveux. Une sorte de soupir, plutôt. Quelque chose de contrarié et de dédaigneux.
Volte face, son visage en gros plan. Pas besoin d'être grand pour regarder les gens de haut. Pas besoin d'être fort pour asseoir les prédateurs, c'est la force de la crainte, l'expérience de l'usure.

Il en avait assez d'avoir à rendre des comptes. Assez de s'entendre dire ce qu'il y avait de mieux.

- Alors tu n'as rien à faire ici malheureusement.

Arrête.
Arrête.
J'en peux plus et je sens que je vais devenir violent. Je le suis déjà de trop.

Il se sentait usé, aussi peiné que la prunelle de ses yeux enchaînée à l'incarnation parentale, cette putain de caisse. Elle aussi devait être sacrément fatiguée pour avoir recours à lui. À ça.
Sifflement de serpent. Les yeux plissés en direction de l'issue de secours qu'était la porte d'entrée son cœur au bord des cils. Il ne savait pas ce que pouvait voir Adriel de là où il était, peut-être tout le mépris en lui, tout son dégoût, la trahison, sa propre tentative de suicide et si tout cela portait un nom ce n'était pas de la faiblesse. Sans doute l'adrénaline. Inspire. Les mains solidement accrochées au manche du balai et le dos bien droit, le feu dans les doigts. Il se sentait fort.

- Sors d'ici. Je travaille.

Son poing contre sa joue. Ce serait si facile.
Qu'il le lui rende et que ça finisse en hématomes en griffures en brûlures en coups de fouet.
Si calme qu'il ferait mal à ses tortionnaires.
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Je me doutais déjà qu'il n'allait rien vouloir entendre. Depuis quelques temps, j'suis probablement la dernière personne qu'il a envie de voir. Mais je m'en cogne. Je veux pas m'engueuler, je veux pas me battre. Je veux juste parler. C'est pas normal et sensé de vouloir arranger les choses? D'avoir une bonne conversation avec le mec qui m'a empêché de crever dans une marre de sang? J'ai envie de lui dire que s'il déteste autant me voir en vie, il avait qu'à me laisser là à mourir comme une merde. Mais je n'en ferai rien. C'est puéril. Ça n'a aucun rapport, je le sais. En fait, faut que je fasse appel à tout mon self control pour éviter de dire quelque chose d'infiniment chiant.

Alors je soupire et je soutiens son regard haineux sans broncher. Salvatore sait mettre tout le mépris qu'il est capable de ressentir dans ses yeux. Ils semblent le vomir, ce mépris. Je crois sincèrement pas le mériter. Peut-être que j'ai été faible. Peut-être que je le suis encore, à ne même pas vraiment souhaiter exister. Ça ne fait pas de moi un criss de déchet. J'suis malade. J'suis un dépressif, un drogué. J'suis un con qui a toujours refusé de se faire aider. J'ai aucun mal à me l'avouer. Mais tout ce ressentiment, je suis loin de le mériter. Donc je croise les bras et ne bouge pas d'un centimètre.

—Donc tu vas m'éviter comme ça jusqu'à ce que j'aie mon diplôme et que je fiche le camp d'ici? Ouais, très mature. Vraiment.

Mauvais endroit, mauvais moment. C'est ce qui lui est arrivé quand il est tombé sur mon presque cadavre. C'était pas vraiment de sa faute, pis fuck, j'étais loin de me douter que quelqu'un allait être assez débile pour défoncer la porte de mon appartement juste parce que je répondais pas.

-T'sais, je comprends un  minimum ce que tu ressens. J'ai déjà retrouvé ma mère en train de mourir au bout de son sang et une amie qui avait avalé tout un pot de médocs. Est-ce qu'on peut juste parler comme deux foutus adultes une minute sans se cracher dessus?

Qui est assez con pour essayer d'amorcer une discussion après s'être fait dire de décrisser? Moi. Tu vas tellement te manger un poing sur la gueule, Adriel. Et peut-être que je vais l'avoir cherché. Au fond, ça aurait dû m'arranger qu'il me foute la paix. J'aurais dû le laisser faire. Y'a fallu que mes insomnies me fassent trop penser. Me fassent vouloir bien faire.
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Rien.
- Non, on peut pas. Visiblement, on ne peut pas. Quoi que tu en dises Adriel j'aurai toujours tort. Je connaîtrais moins bien que toi qui as tout vu, toutes les pires misères du monde, tu es bien plus adulte que moi et tu auras raison, j'aurai tort, c'est le cycle naturel des choses. Parler d'égal à égal ça t'est inconcevable, tes airs condescendants et tes jolies manières de grande personne mature sont bien là pour me le montrer, et puis qu'ai-je à rétorquer sinon être désagréable ou puéril ? Tu as toutes les cartes en main pour être dans ton bon droit, c'est toi qui es venu me voir pour mettre les choses au clair calmement, qu'est-ce qu'il peut rétorquer sans passer pour un con, l'autre ? Qu'il n'a pas envie de parler ? Que tu aurais pu, je ne sais pas, téléphoner, ou prévenir d'une quelconque manière de ta venue ? Bah, je vais la fermer, c'est pas moi qui ai fait le premier pas et je devrais te remercier pour ça même, c'est toi le plus intelligent des deux, et je devrais arrêter de faire ma tête de con immature et écouter ce que tu as à dire.

Mais non. Je n'ai rien à dire alors il faudrait que je t'écoute, et si c'est pour m'entendre dire que j'ai tout faux, que je suis un gamin, que t'as plus d'expérience en la matière, que tu comprends et que comme tu comprends je devrais avoir confiance et en parler, n'est-ce pas, je n'ai pas franchement besoin de prendre une chaise et t'inviter à prendre le café. Que t'ais déjà vécu ça c'est ton problème, navré de ne pas avoir une vie aussi merdique que la tienne pour comprendre, et navré de te dire que malgré toute ton expérience tu n'as aucune foutre idée de ce que j'ai ressenti et de ce que je ressens quand je te vois. Tu ne sais pas ce que je peux penser parce que tu ne me connais pas et quand bien même tu me connaîtrais je ne suis pas certain que tu ais l'ombre d'une inspiration sur ce que je suis en train de penser là tout de suite.

Tu crois que je suis en colère ? Que j'ai encore peur ? Que tu me renvoies à ce que j'aurais voulu effacer de ma mémoire ? Il y a de ça, et il y a la patience de rester planté là à parler de ma vie alors que je sais très bien que tu t'en fous et que tu ne viens que pour soulager ta conscience, éventuellement justifier ton geste parce qu'il y a une raison à tout et qu'en temps que sauveur je me dois de l'entendre, la patience de ne pas être écouté et de t'avoir là, à devoir composer avec une jolie cage - félicitations d'ailleurs, tu m'as coincé, à se sentir quoi, forcé ? contraint de te regarder ou à défaut de t'entendre ?
Et puis parler de quoi, au juste ? Qu'est-ce qu'il y a à dire avec un ton pareil, qu'est-ce qu'il y a de si important à entendre qu'il faille me coincer là, maintenant, subitement, quitte à m'obliger à reconnaître les faits ? Elle est si importante cette confession, Adriel ? Pardon, je crois que je n'y connais rien et que je ne peux pas comprendre.

Oui c'est de ma faute si tu es encore en vie Adriel. Je m'en excuse. Je m'excuse d'avoir fait ce que je pensais être la bonne chose à faire et si je me suis trompé n'hésite pas à me donner tort, je sais que tu adores ça. Désolé de parler aussi mal, aussi, j'avoue que quand je suis nerveux et contrarié je ne réfléchis pas beaucoup aux formes à adopter dans mon discours, je ne suis pas si bon orateur finalement. Désolé si je ne parle que de moi, c'est toujours comme ça, désolé de me foutre des raisons qui t'ont conduit à te planter un couteau dans le poignet, désolé de donner l'air de t'accuser ou de te donner tort, désolé, oui, désolé de ne pas avoir réfléchi, d'avoir agi selon mon propre chef et de n'être qu'un égoïste égocentrique et immature de plus dans ta vie. Je peux t'assurer que je comprends un minimum ce que tu ressens et si c'est parce que mon expérience de la vie m'a fait vivre quelque chose de similaire, tu peux être sûr que j'aurais raison.

Tu trouves que tu fais bien ? Tu as senti que c'était ton devoir de venir me voir pour me parler ? C'est parfait, je suis là, je décide de ne pas t'écouter parce que tu es piètre prêcheur et si j'ai ne serait-ce qu'une seule remarque à faire, c'est qu'il aurait peut-être fallu penser que dans un dialogue on est deux et que le deuxième connard que t'as voulu aller voir aurait peut-être aimé savoir qu'il allait se faire passer un savon en plein travail, N'EST-CE PAS PÉNÉLOPE ? Oh et y'a des moyens d'entrer en matière plus en douceur mais on va dire que je suis plutôt pas mal dans mon genre et t'accabler sur un de mes propres torts ça fait très hypocrite. Mais là encore, je suis hypocrite, alors je ne sais pas bien comment tu pourrais prendre tout ça. T'as qu'à te dire que je suis une tête de con et qu'il te suffit de te casser en claquant la porte pour oublier, je suis sûr qu'avec un peu de temps t'y arriveras très bien. En plus t'auras fait tout ce que tu auras pu, c'est moi qui veux pas, t'as rien à te reprocher.

Tu ne comprends peut-être pas combien je t'en veux, mais je pense que tu n'es pas là pour te battre et je n'aime pas parler à un mur. J'ai l'impression de perdre mon temps parfois, à m'adresser à quelqu'un qui voudra avoir le dernier mot. On n'est pas faits pour s'entendre Adriel, je pensais que nous étions assez clairs là-dessus, et me voilà en train de parlementer, d'essayer de quoi, t'introduire à ce que je pense ? Te donner un aperçu de ce que je peux ressentir là, à un moment donné, dans une situation précise, parce que je ne supporte pas qu'on me prenne pour un con et qu'on vienne me passer la pommade ? Tout ce que j'avais à te dire je te l'ai dit quand t'avais le cul dans ta mare de sang et maintenant c'est à ton tour, alors je suppose que je vais devoir fermer ma grande fente à merde et te passer le flambeau ? Ce serait mature, tu penses ?


Étrangement calme en apparence.
Les larmes ruisselaient depuis un moment. Il retira son masque d'un doigt, détourna le regard.

- C'est bon, ça va aller ? T'as quelque chose à ajouter, tu veux un jus de litchi ?
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Adriel Lespérance
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Il parle beaucoup pour quelqu'un qui répète qu'il n'a rien à me dire.  Comme quoi, je suis pas le seul à me contredire.  À vrai dire, je ne l'ai jamais vu parler autant. Je reste planté là, devant lui, les bras ballants. Je l'écoute parce que c'est pour ça que je suis venu, au fond. Je l'écoute parce que je l'ai forcé à parler et là, il est pissed.  Et puis ce sont les larmes qui prennent le relais, qui ruissellent sur son visage. Ça doit toujours se terminer comme ça, hein? On gueule et on chiale. Dire qu'on n'est pas faits pour s'entendre est un euphémisme incroyablement stupide. Je soupire et détourne les yeux quelques secondes pour chercher le regard de Pénélope. Elle n'interviendra pas — sage décision. Elle m'a déjà aidé à pouvoir coincer son frangin, ce qui est déjà pas mal­.

Je reporte mon attention vers lui. Il s'essuie le visage d'un revers de main. Je réussis à rester froid, presque vide de toute émotion. Pour une fois qu'il me donne pas envie de l'assommer, je vais en profiter. Oh, j'ai envie qu'il se ferme la gueule.  Ça, c'est indéniable. Je me demande juste si je suis aussi condescendant qu'il semble le penser. Si j'ai tendance à jouer à celui qui a la la vie la plus merdique, comme un gamin qui clame inlassablement que son père est le meilleur. J'imagine que je prends parfois les gens de haut. Que j'ai le mépris facile. Que je m'apitoie encore sur mon sort. On peut pas être parfait. Bordel, je vois déjà un  fucking thérapeute.

—On est deux à être immatures là-dedans. J'suis le premier à ne pas pouvoir te parler sans faire de drama inutile.

Est-ce que c'est plus clair comme ça? Est-ce que ça te fait du bien de m'entende dire que je suis pas moins con que toi?

Hell, si je croyais sincèrement avoir raison sur tout, tu penses que j'aurais accepté de suivre une putain de thérapie? Tu penses que je prendrais mes foutus antidépresseurs à chaque jour? Non.

Je me recule légèrement, dégageant mes cheveux de mon visage. Je devrais foutre le camp maintenant qu'il a fini de parler. On va continuer à s'éviter, à s'ignorer, et c'est très bien comme ça.

—Honnêtement, je voulais entendre ce que t'avais à dire. Je t'ai écouté. J'ai pas de monologue, pas de confession à faire. J'ai juste cru que puisque c'est toi qui m'a empêché de crever, je... je sais même pas je veux de toi, en fait. Laisse tomber. T'as raison, j'te comprend pas. J'suis même pas sûr d'en avoir envie.

J'ai déjà trop de mal à me comprendre. Je le regarde dans les yeux encore un moment avant de me détourner.

—Merci quand même, hein.

Je le pense seulement à moitié. Y'a toujours une partie de moi qui souhaite mourir, et cette partie-là lui en veut horriblement. Je la combats à chaque seconde.
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Rien.
Son poing partit embrasser sa joue sans qu'il s'encombre d'explications. Ses phalanges piquaient à peine, Salvatore avait souvenir de coups plus douloureux que ça, notamment au niveau du poignet qu'il captura en se rangeant.
Il n'avait rien de plus à dire.
Bloqué.
Ouvrait la bouche sans qu'aucun son n'en sorte.
Dépouillé.

- C'est tout ?

Répartie envolée, mais son assurance était terrible. On lui avait dit un jour qu'il était intelligent et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait s'il se donnait la peine de prendre confiance en lui. Il ne savait pas comment faire et avait préféré décevoir, ça ne faisait pas grand bien à l'orgueil mais c'était toujours plus confortable que devoir s'assumer pleinement.
Du moins c'est ce qu'il pensait.
Sa tête était vide et ses traces ne lui faisaient pas assez mal.

- Ça a changé quoi, tout ça ? Pour toi ? T'étais à deux doigts de crever comme tu le voulais, bon pas de chance y'a un con qui s'est cru intelligent à te couper l'herbe sous le pied et résultat t'es toujours dans ce monde de merde avec ta vie à la con mais t'es là, tu l'es toujours, qu'est-ce qui a changé ? Tu prends tes cachetons et tu vas parler à quelqu'un qui a le diplôme pour te parler, tu veux une médaille ? Ça fait des années que tu sais que ça fait partie des meilleures solutions, y'en a eu pour te le dire et te le rappeler, et il a fallu que t'en arrives là pour accepter ? Il a fallu que ce soit moi qui défonce ta porte et qui te trouve dans cet état pour que tu te dises que ce serait peut-être bien de se bouger le cul et de faire quelque chose de bien pour toi ?

Il pensait le mépriser, même si tous ses mots avaient le goût de miel dans sa gorge nouée. Ils étaient faciles à prononcer et doux à avoir en bouche. C'était agréable. Ça ne soulageait rien mais ça ne faisait pas de mal. Salvatore ne savait pas si c'était une bonne chose ou pas. Il ne quittait pas Adriel des yeux.

- Désolé d'ailleurs. Pour la porte.

Je ne vais pas m'excuser d'avoir aider quelqu'un qui en avait besoin. Je n'ai pas besoin de remerciements.
Ça paraissait tellement normal.

- Je suis quoi, moi ? Je suis important pour toi maintenant, j'ai une place particulière ? J'ai fait ce que j'avais à faire, qu'est-ce que j'ai à faire du coup ? Qu'est-ce que je suis pour toi ?

Il attendait quelque chose de celui qui l'avait empêché de crever. Quelque chose qui pesait sur leurs quatre épaules, un poids duquel ils ignoraient jusqu'au nom. Pas de mot, pas de mot, ils ne se reconnaissent qu'en temps que vides. C'était déjà quelque chose.
Le silence qui s'installa l'angoissa et Salvatore vit à nouveau le sang couler du poignet miroir comme un affreux cauchemar, serra le sien pour se réveiller. De son balbutiement naquit un sanglot.
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J'ai pensé mériter un poing sur ma gueule tout à l'heure, mais je pensais pas l'avoir là, alors que je m'apprête à ficher le camp. Apparemment, c'est pas terminé. Criss, c'est jamais terminé avec lui. Ma mâchoire m'élance à peine. Ça aurait pu faire beaucoup plus mal. Il est celui qui donne des ordres, pas celui qui frappe. Ça transparaît dans ses coups.

C'est tout? Je pourrais lui répéter ces mêmes mots, mais j'ai pas spécialement envie qu'il se réessaye. Je pourrais lui rendre la pareille. Ça pourrait être thérapeutique. L'idée me traverse vaguement la tête alors que je reste là à le regarder pendant que ma colère enfle. Mais je le ferai pas, non. C'est pas qu'il le mérite pas. Faut juste que je choisisse où je veux mettre mon énergie. Je prends une grande inspiration en jurant tout bas dans ma langue maternelle. Ma langue bizarre, qu'il dit souvent. Bizarre mon cul. Ça l'est pas plus que le foutu japonais.

—Ouais. C'est exactement ça. Y'a fallu que j'essaye de me tuer pour faire ce qui est le mieux pour moi. Et encore là, c'est même pas parce que je l'ai choisi. Ça fait partie de la procédure pour quelqu'un dans mon état. J'peux même pas dire que j'ai vraiment envie de vivre. Est-ce que c'est pathétique? Sûrement. J'suis le genre de con qui doit frapper un mur de plein fouet avant comprendre et de faire ce qu'il faut. Mais tant qu'à être vivant, j'essaie quand même.

Y'a des gens qui tiennent à moi. Faut que je me dise ça. Le fait qu'il n'y en a pas des masses ne change rien au fait qu'ils existent bel et bien et qu'ils sont là pour moi. Faut que je me dise ça.

—Quoi? Mais fuck ma porte! J'en ai rien à chier.

Faut qu'il s'excuse pour ma porte. Mais fuck toi aussi, sacrament. Si tu penses être soudainement devenu le messie de ma vie de pauvre perdu, tu te fous le genou dans le cul. Oui, t'as fait ce que du devais faire. Quel imbécile m'aurait laissé pourrir dans mon sang en me voyant comme ça? C'est juste logique. Oh, recommence pas à chialer, for fuck's sake.  

Maintenant? Comment ça maintenant? Parce que tu penses que ça t'a rendu plus important, en quelque sorte exceptionnel? Ben non. T'as fait ce que n'importe qui aurait fait. Tu me donnes ma médaille, j'te donne la tienne, champion.

Je le quitte pas non plus des yeux. Depuis le temps, ses sanglots ne me font rien. Ils ne m'ont jamais fait quoi que ce soit, à vrai dire.

—Tu veux savoir ce que t'es pour moi? Ce que t'es depuis déjà un bon moment. Un ami. Un ami turbo chiant, faut bien être honnête, mais un ami quand même. Ta façon de montrer que tu tiens un minimum à moi est pas très efficace, mais le message passe quand même. C'est un paradoxe de merde, oui, parce que c'est assez clair qu'on est loin de s'entendre. Mais t'as essayé de m'éviter des emmerdes avec Arcadia. J'suis pas aveugle. T'es allé voir Jake — probablement à cause de ce que je t'ai dit sur lui. C'est sweet, mais j'suis capable de régler mes problèmes avec lui. Fallait pas croire qu'il irait pas me dire que t'es allé lui parler.

Mais qu'il pense pas que j'oublie son coup de poing. Pis sa gifle de l'autre fois, aussi. J'suis patient, mais je note tout. Ça va littéralement lui revenir dans la face.
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Rien.
- De la procédure..?

Du chemin tout tracé de la dépression. Des étapes par lesquels on passe pour être normaux même dans le malheur.
Salvatore avait horreur des généralités. Il en faisait à loisir, en plaisantait, uniquement quand il savait qu'il pouvait se corriger et que ses pensées étaient au-dessus de la légèreté. Il fallait savoir rire, il appliquait ses conseils à la lettre, ça empêchait de trop déprimer. Il détestait quand des modèles théoriques s'appliquaient au genre humain comme un théorème à la mathématique parce qu'il refusait d'être aussi simple qu'une suite de chiffres, qu'il lui était inconcevable d'être simplifiable et concrétisé par cinq années de cours bien potassés.
En être réduit à une bête procédure lui fit mal au cœur et à l'ego. Il aurait aimé pouvoir relativiser et ne pas tout prendre pour lui, pour eux, en était bien incapable. Il ravala un gémissement pitoyable par orgueil.

- Je suis pas-

Exceptionnel.
Adriel ne lui laissait pas le temps de parler et il finit par se noyer dans sa tirade. Sans doute pour son propre bien, les mots venaient à cruellement lui manquer.
Plus important.
Ça faisait mal, vraiment. Il n'y avait aucun bénéfice à en tirer, juste de la souffrance, pas même agréable. Ses ongles griffèrent un peu plus son poignet pour le rappeler à des douleurs au demeurant plus sympathiques. Un ami. Voilà bien une notion qui n'avait pas de valeur à ses yeux. Salvatore déglutit difficilement, fronça les sourcils d'incompréhension. Pas important. Pas exceptionnel. Un ami, un ami chiant et pas efficace, et la fatigue lui tomba sur les épaules d'un coup. Il perdit patience. Celle de pouvoir tenir sur ses jambes sans trembler comme une feuille ; celle de le regarder indéfectiblement dans les yeux sans avoir à les fermer longuement.
N'importe qui.
C'était peut-être ce qui le blessait le plus.

- T'es venu pour ça. Me dire que je suis un ami.

C'est faux et je le sais, t'es pas venu que pour ça. Ta gueule. Suis les chemins si ça te semble plus facile.

- Que n'importe qui l'aurait fait. Je sais tout ça, je le sais. Tu as raison, j'ai rien fait de particulier. Rien n'a changé. Je risque de ne plus vraiment pouvoir agir concernant les gens d'Arcadia, j'ai décroché, et je comprends pas bien pourquoi il t'a fallu développé un tel attirail pour ça mais sans doute que je suis difficile à attraper. Tu peux t'en aller maintenant, il faut que je finisse à l'heure si je veux être payé.
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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J'ai un sourire que je devine être méprisable sur les bords. J'hausse les épaules en secouant la tête. Whatever, man. J'aurais pu ne jamais te dire que je pense que t'es un ami. De toute façon, ça veut pas dire grand-chose pour toi. Après tout, je suis celui qui est assez brutalement honnête pour te dire en pleine face que t'es un ami, mais un ami bof. Un ami passable. Un ami qui m'a rarement dit autre chose que des conneries blessantes. Alors pardonne-moi si je sais pas trop comment te considérer.

—Non. Mais tu penses ce que tu veux.

J'ai déjà dit pourquoi j'suis venu. Après, tu comprends ce que tu veux bien entendre.

Je me contente d'hausser un sourcil lorsqu'il mentionne avoir décroché. Décroché du gang hyper useless de trou perdu de rednecks finis? Eh ben. Moi qui imaginais Salva plus aveuglément crétin que ça.

—J'pensais jamais que ça allait arriver. Tant mieux pour toi.

Ça je le pense. S'il arrête de s'enfoncer lui-même dans la merde, peut-être que son cas d’imbécillité aiguë sera traitable. C'est à lui de voir, parce que j'ai assez de mes propres problèmes à gérer. Il aura même plus à se mettre le nez dedans. Je me détourne de lui et fais un signe de la main à Pénélope avant de ficher le camp pour de bon.
Je me doutais que ça n'allait rien donner.
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