Cliché ? Pas du tout ! [Remus Amaro & Summer Weilana]

Jeu 30 Mai - 22:49

Tremper le papier dans le bac révélateur à la lumière rouge, le plonger dans l'eau vinaigrée, puis dans le bac fixateur. Ces gestes tellement habituels pour Summer ne cessaient pourtant jamais de la fasciner. Elle aimer voir l'image se former petit à petit sur le papier pendant qu'elle faisait des vaguelettes avec la pince dans le liquide. Le rendu des photos la décevait rarement et en accrochant la dernière avec une pince sur le fil de séchage, elle s'autorisa enfin à sourire, satisfaite.

Summer était toujours sérieuse quand il s'agissait de la photographie, surtout dans la chambre noire. Le matériel était coûteux et pouvait même être dangereux si mal utilisé. L'éclairage rouge ne lui faisait plus tellement mal aux yeux par rapport à ses débuts, et l'odeur de vinaigre lui était si familière qu'elle ne la trouvait plus écœurante. Trois années auparavant, elle ne savait rien de la photographie, et maintenant elle ne savait pas comment elle avait réussi à vivre sans.

Le papier encore humide représentait, comme la plupart de ses photos, des personnes. Qu'elles soient du lycées ou des alentours d'Aitkin, homme ou femme, petit ou grand, Summer aimait mieux photographier les gens plutôt que les paysages, qui n'en étaient pourtant pas moins magnifique. Seulement, les expressions, les poses, le regard d'une personne, tout ça à un moment précis, étaient captivants, et rendre une photo la plus "vivante" possible était ce qu'elle aimait faire.

Le papier séchait rapidement, mais elle avait complètement oublié de rallumer la lumière blanche, aussi, quand la porte s'ouvrit, l'éclairage l'aveugla. Elle plissa les yeux et se couvrit avec un bras, le temps que la personne referme la porte. Voyant momentanément uniquement en blanc, comme après s'être pris un flash en plein devant, elle ne distinguait pas la personne qui était rentrée et parla vers la porte.

« J'ai bientôt fini, faut juste attendre que ça sèche... Mais tu peux utiliser les bacs si tu veux ! »

Ses yeux se réhabituèrent petit à petit, puis elle reconnut cette chevelure qui paraissait plus flamboyante que jamais avec la lumière. Un élève en photographie aussi, croisé deux ou trois fois à l'occasion.

« Ah, c'est toi Remus ! Tu as des photos à tirer ? C'est pour un projet ou c'est personnel ? »

Elle sourit, ne perdant jamais l'occasion de faire connaissance.

Ven 31 Mai - 21:33

Quand Remus ouvrit la porte, il vit que pour une fois, la chambre noire était occupée. Il était assez rare que le jeune homme vienne par ici, car il n'était toujours pas à l'université. "Plus qu'un an avant de découvrir ces lieux en long et en large !" pensait-il. Après tout, le bâtiment imposait plus que le lycée, et le fait que l'enseignement deviendra plus spécifique l'intriguait au plus haut point.
Non, si il était là aujourd'hui, c'était pour compléter son "blog papier": Lights of Volfoni. Certes, il avait le blog sur Internet, qu'il continuait de compléter malgré le peu de visites mensuelles. Mais son âme écologique lui dit que les serveurs s'arrêteront bien un jour, et que ce jour là, ce serait bête de tout perdre. Ainsi, par un bel esprit de contradiction, il était venu tirer ces photos ici. Il s'agissait exactement des même photos qu'il prenait avec son bridge numérique, mais monsieur faisait toujours un double avec un appareil nécessitant une pellicule. C'était juste pour les grandes occasions, et quand il pensait à l'emmener, car évidemment, ça revenait plus cher.

"Tu peux rester... si les bacs sont libres... c'est bon... Summer, c'est ça ?"

Évidemment que c'était ça, idiot ! Qui ne connaissait pas la reporter aux nœuds rouges, la rédactrice du journal de l'académie ? Bien sûr, Remus avait bafouillé. Pourtant, elle paraissait sympathique et naturelle, mais le simple fait de savoir qu'elle était populaire, ça l'avait perturbé. Après tout, ils étaient socialement opposés, et cette espèce de fossé le rendait mal à l'aise. Il détourna son regard de la jeune fille, et commença à regarder ces mains, mimant d'être occupé. Ces ongles étaient remplis de terre.
Voilà ce que donnait un lavage des mains non-consciencieux: des mains qui paraissent sales. Remus venait juste de faire son action militante afin de contrer les déchets inutiles qu'il allait produire en développant sa pellicule. Il s'agissait de planter un pot de fleurs à chaque fois qu'il consommait plus que nécessaire. Il avait illégalement créé un petit parterre derrière les arbres de l'académie, qu'il alimentait une fois par semaine. Seulement voilà, Remus n'avait pas la main verte, alors chaque plantation remplaçait en fait un lot de fleurs mourantes. Les rares personnes ayant aperçu ce lieu le surnommèrent "le parterre du phénix" car les plantes desséchées de la veille devenaient le lendemain plus vertes que jamais. Si jamais le directeur était au courant, il se ferait passer un sale savon...
Il essaya tant bien que mal de cacher ses mains des yeux de Summer, tandis qu'il révélait ses morceaux de pellicule.

Ven 31 Mai - 22:31

La photographe hocha la tête, amusée de le voir aussi intimidée. Elle n'avait qu'un an de plus, ça n'était pas grand chose, il n'avait pas besoin d'être aussi gêné ! Ou alors, c'était autre chose ? Pourquoi était-il si mal à l'aise ? Peut-être qu'il n'aimait pas tirer ses photos devant quelqu'un. C'était possible après tout, elle aussi préférait largement être au calme et seule dans la chambre noire. Mais elle était curieuse. Alors quand il lui dit qu'elle pouvait rester, elle lui sourit.

« Super, c'est sympa, merci ! »

La nervosité de son cadet attira ses yeux sur ses mains, pour lesquelles il semblait avoir trouvé un intérêt soudain. Malgré la lumière rougeâtre de la pièce, Summer distinguait clairement qu'elles n'étaient pas propres. Il était tombé par terre ? Où il avait un amateur d'archéologie ? Comment avait-il fait pour se les salir autant ? Lorsque la photographe le vit commencer à plonger le papier dans le bac révélateur, elle l'arrêta en lui prenant le poignet.

« Attend ! Nettoie-tes mains d'abord, il y a un lavabo là-bas... »

Se rendant compte qu'elle lui avait peut-être fait peur en lui sautant brusquement dessus, elle rompit le contact, un peu gênée.

« Désolée, c'est juste ça serait dommage de laisser des traces sur les photos... »

Ne voulant pas laisser la photo tremper trop longtemps dans le bain révélateur, elle se chargea elle-même de la placer dans le bain de vinaigre. Oh, elle savait que Remus était suffisamment grand pour le faire tout seul, mais elle insistait pour qu'il aille se laver les mains. Les traces de doigts ou de saletés sur du beau papier photo, c'était triste à voir ! Sans compter que le professeur Waeselynck n'apprécierait sans doute pas !

Sam 1 Juin - 10:37

Lorsque Summer le toucha, Remus se raidit. Le jeune homme n'était pas très tactile, même avec ses parents. Seules les personnes bien dans leur peau s'autorisaient ce genre de chose, car ils n'avaient pas peur d'être rejeté. Il allait se dégager lorsqu'elle enleva ses mains. C'était mieux ainsi, chacun dans son coin. Le fait est que ses mains sales n'étaient pas passé inaperçues... "Ça y est, je vais me retrouver dans le journal dans la rubrique Manque d'hygiène..." Il se dirigea vexé vers le lavabo, où de nombreuses raies de couleur arpentaient le bac. Essayant tant bien que mal d'enlever la terre sous ses ongles, il se dit que c'était surprenant de trouver quelqu'un le jour même où il passa sur une formalité comme celle-ci.

"Et de contaminer le bac... par la même occasion..."

Tout en frottant activement les mains, il jeta un coup d'oeil derrière pour voir ce que la journaliste faisait. Elle était en train de s'occuper de ses photos. On aurait dit une maîtresse qui se chargeait de corriger la bêtise d'un élève. La honte... Sa mâchoire se crispa: dire que c'était une opportunité d'être bien vu, voilà que tout se déroule de travers !

"J'aurais pu m'en occuper... mais merci."

Remus se sécha les mains sur une serviette à côté du lavabo, qui était rêche et décolorée au fil des nombreux lavages qu'elle avait dû subir. Il se dirigea vers le bain d'arrêt, rempli de vinaigre, et retira les photos pour les plonger dans le fixateur. Il remua la cuve la première minute, puis retourna sa pellicule assez régulièrement. Enfin il rinça soigneusement ses films. S'apercevant du grand silence durant toute la gestuelle, il essaya de combler le vide, en prenant soin de ne pas bégayer.

"C'est pour mon blog en fait. ... J'aime bien garder ces photos dans un album. ... On sait jamais."

Ça commençait à s'améliorer, mais ce n'était toujours pas ça. Remus rougit, gêné, en espérant qu'avec la lumière rouge régnant dans cette pièce, cela ne se remarquera pas.

Sam 1 Juin - 11:29

Elle secoua la tête.

« C'est rien, t'inquiète. »

Une fois satisfaite de la propreté des ses mains, elle s'écarta des bacs pour lui laisser la place. Le silence qui s'installa ne la dérangea pas plus que ça ; Summer pouvait comprendre qu'on préfère se concentrer au calme plutôt qu'en bavardage avec quelqu'un qu'on ne connaissait pas. Par politesse, elle ne prêta pas attention aux photos en plein tirage. De toute manière, elle finirait bien par les voir si ses photos à elle ne séchaient pas à temps. Patience.

Et si le silence ne la gênait pas, Summer n'était pas contre un brin de conversation. Agréablement surprise qu'il ait abordé un sujet, elle lui répondit avec entrain.

« T'as raison ! C'est plus sûr ! »

Elle même angoissant inutilement à chaque fois qu'elle était devant son ordinateur. Qu'est-ce qui lui disait qu'un jour, un espèce de virus ne supprimerait pas toutes ses précieuses photos et tout ses précieux dossiers ? Par précaution, elle mettait sans cesse une copie de l'intégralité de ses documents sur deux clés USB, l'une étant soigneusement caché dans ses affaire, et l'autre toujours sur elle. Prudence est mère de sûreté après tout.

« Tu mets tout sur un blog donc... Lequel ? C'est pour le lycée ou juste pour toi ? »

Elle savait qu'il existait certains blogs à Volfini dédié uniquement à l'académie, certains tentaient de concurrencer le journal, d'autres servaient de projet pour leur cursus. Les blogs personnels étaient plus rares, tout simplement parce qu'ils n'étaient pas destinés aux élèves en particulier... Ça ne voulait pas dire qu'ils en étaient moins intéressant. Elle se demandait à quoi ressemblait les photos de Remus.

Jeu 27 Juin - 17:58

Le jeune homme était maintenant en train de suspendre ses films le long d'une cordelette, après s'être préalablement essuyé les mains avec la même serviette que tout à l'heure. Néanmoins elles restaient humides... Était-ce dû à la présence de la célèbre journaliste dans cette salle ? Sûrement. Cependant, lorsqu'il répondit à Summer, ses mots devinrent de plus en plus fluides.

"C'est un blog perso' ayant pour thème le lycée. Il s'appelle Lights Of Volfoni, tu ne dois pas le connaître, je fais maximum cinq visites par jour... Pour moi, c'est une sorte d'album photo que je peux partager avec les gens sur la manière dont je vois l'académie, ses parterres et ses occupants."

Wow, il se surprit à parler avec autant d'aisance. En même temps, on se trouvait sur son terrain: ce blog, c'était une partie de lui, et à force d'en faire la publicité sur d'autres blogs ou avec les membres de sa famille, il connaissait bien son spitch. Certes, ce n'était pas le plus lyrique du monde, mais c'était concis et efficace. Intérieurement, il se demanda si la populaire prendrait le temps d'y jeter un coup d'oeil. Cela pouvait être intéressant de connaître son point de vue, mais Remus ne voulait pas la forcer à faire cette démarche. Après tout, sous la contrainte, on n'est pas aussi attentif. Si c'était pour que les retours soient de l'hypocrisie à l'état pur, il n'y voyait pas grand intérêt.
Qu'en était-il pour elle ? Vivait-elle uniquement pour le journal du lycée ou avait-elle aussi un endroit où elle pouvait montrer réellement qui elle est ? Remus se doutait bien qu'être populaire peut avoir des désavantages: le fait de devoir constamment paraître en forme, ou de s'obliger à s'entendre avec tout le monde. Bien qu'il n'ait jamais expérimenté cette position dans l'échelle sociale, il connaissait très bien à quelle vitesse les ragots pouvaient proliférer.

"Et toi, tu tiens un blog... annexe ou bien ?"

Le rouquin avait fini de mettre à sécher ses clichés, mais il ne voulait pas interrompre brutalement la discution. De un ce n'était pas très "gentleman", et de deux, il était intéressé par la future réponse du "Soleil de Volfoni"... Il prit un tabouret dont le vernis était craquelé par l'usure, et s'assit dessus, laissant échapper au passage, un grincement significatif d'un métal rouillé. C'était un coup à se choper le tétanos si un des clous fixant le siège en bois dépassait...

Dim 30 Juin - 12:31

Elle secoua la tête.

Summer nota mentalement le nom de son blog dans sa tête. Elle se devait d'y jeter un coup d’œil, ne serait-ce que pas curiosité. Après tous, ses performances pendant le cours de macrophotographie avaient attiré son attention. Elle qui n'était pas très à l'aise avec ça, peut-être pourrait-elle apprendre en regardant ses photos ?

« Je passerai voir dans ce cas. J'ai vu que tu étais doué en macro, ça m’intéressera sûrement ! »

D'ordinaire, elle détestait les blogs. Elle les voyait comme des sites où les gens se laissaient aller en postant un peu n'importe quoi sans réel but, si ce n'est attirer l'attention. Elle était obligée d'en suivre quelques uns, qui étaient de vraies machines à rumeurs. Mais seulement 2% de ce qu'ils disent est réellement soit intéressant, soit véridique. Cela dit, les 98% restant lui permettaient de couvrir une large portions des potins qui fleurissaient dans l'académie. Et si le sens critique et l'orthographe ne primait pas sur ces sites, au moins, ils servaient à quelque chose.

« Moi ? Non, je t'avouerai que je serai incapable de gérer un blog en plus du journal... Je préfère publier mes photos comme ça. Autrement elles sont sur mon ordinateur, dans un dossier, eux-mêmes divisés en plusieurs petits dossiers... »

Summer n'était pas spécialement une fille très organisée. Mais quand elle se décidait à faire du rangement, elle ne faisait pas dans la demi-mesure. Autant dire que faire du ménage dans son ordinateur lui prit tout un week-end, mais ça lui facilitait énormément la tâche au final et ça lui permettait d'aller plus vite lorsqu'elle cherchait un dossier particulier.

« Les photos que tu révèles là, ce sont celles du cours de macro ? »

La discussion allait bon train, autant continuer !

Mar 9 Juil - 18:11

*Moi, doué en macro ?* Remus Amaro rougit dès que le compliment atteignit ses oreilles. Le jeune homme aime juste prendre les fleurs en photos: dit comme ça, ça n'a pas l'air extraordinaire, mais il est vrai qu'il s'amusait beaucoup à essayer des choses originales sur un thème classique. Contrejour pour dévoiler "le duvet des tiges", format carré, noir et blanc, ou alors photo prise par le dessous... l'italien aimait ça: chercher toujours quelque chose d'innovant et de beau. Mais pour le garçon, il existait un troisième élément capital: il fallait un beau sujet, un cadrage sortant de l'ordinaire, et LA lumière ! Non non, il n'était pas du tout question de religion, bien que ce soit son graal à lui ! C'est pour lui qu'il se levait tôt le matin, avait la tête dans les nuages la journée, et se couchait tard le soir. Pourquoi la plus belle lumière est-elle si inaccessible ?
De ce point de vue là, la journaliste avait raison: la plupart de ses pellicules avait pour sujet les fleurs. Ici, c'était surtout des photos du fameux "parterre du phénix": les nombreuses fleurs "sauvages" qu'il avait planté n'étaient pas encore mortes, l'occasion d'un petit shooting chaque soir durant la semaine précédente.

"Ce sont des photos de fleurs, certes, mais pas celles du cours de macro."

Bien sûr que la prof' n'était pas au courant de son parterre mystère ! Soudain, lorsqu'elle parla du journal, de ses classements, le rouquin eut un sentiment bizarre. Ils étaient si différents l'un de l'autre ! Le fait qu'elle soit organisée et lui non, journaliste populaire et lui petit blogueur isolé... Pourquoi reste-t-il là à lui parler ? Il était évident qu'il était mal à l'aise, et que ces photos n'allaient pas être prêtes de suite... Il reviendra plus tard, de toute façon, personne risque de lui piquer ces photos: seuls ceux de la classe photo connaissent l’existence de la chambre noire, et ainsi cachées dans la pénombre du coin, elles passaient inaperçues.
C'est ainsi que, à peine assis, il se leva de ce tabouret grinçant, et déclara sous cette lumière rouge:

"Je suis désolé, j'ai un cours de sport qui va pas tarder à commencer."

Remus n'a jamais su mentir: sa musculature elle-même prouvait qu'il n'était pas adepte du footing... Il commença à tourner la poignée ronde, et plissa les yeux en prévoyant le futur éblouissement avec la lumière du jour.

Sam 13 Juil - 18:43

Elle secoua la tête.

Summer fronça les sourcils quand elle le vit s'apprêter à sortir. Bon, il n'y pouvait rien, il avait un cours de sport, mais quand même, le prochain cours ne devrait avoir lieu que dans une trentaine de minutes.

« Remus ? Tu comptes laisser tes photos comme ça ? »

C'était une très mauvaise idée selon elle. On pense toujours que personne ne volera son travail, pourtant il y a déjà eut des cas. Quand ça n'était pas du sabotage pur et dur. Enfin, c'était peut-être sa paranoïa qui jouait aussi.

« T'es vraiment pressé ? J'pense que ton prof de sport va pas râler pour une dizaine de minutes... »

Il y avait ça, et aussi le fait qu'elle doutait que Remus soit accro au sport, vu sa silhouette. Mais bon, ce n'est pas comme si elle pouvait réellement se baser sur ça. Peut-être qu'il était mal à l'aise avec les autres ? Ou alors elle avait dit quelque chose de vexant ? Ou alors elle était ennuyante ? Peut-être les trois à la fois ? A défaut d'être devin, Summer avait le don de stresser pour pas grand chose.

Mer 17 Juil - 9:32

"Pourquoi pas ? Je ne pense pas que des photos de fleurs intéressent qui que ce soit pour se les approprier. Au pire, tu peux les ranger dans un coin avant de partir si elles sont devenues prêtes avant ton départ."

Remus n'avait pas l'habitude de donner des ordres: c'était d'ordinaire un mec bien dans sa peau, et ça ne le dérangeait pas de vivre sa vie en parallèle de celle des autres. Alors pourquoi réagir comme ça ? Le malaise sans doute, combiné au fait qu'il se sent idiot tout simplement en présence d'une populaire. Il n'aimait pas que les gens le voient comme ça: bégayant, les mains sales, timide, car ce n'était pas sa véritable nature.
Et puis peut-être aussi le fait qu'elle ait cru facilement à son excuse bidon. Cela transpirait le mensonge, mais elle l'avait cru. Du moins c'était ce que sa réponse sous-entendait. Un professeur tolère un retard de dix minutes ? Il ne pense pas: si son cours de sport était réel, il serait venu à l'heure voire en avance pour ne pas se faire remarquer. Remus est bien dans sa peau, mais faut pas exagérer: se mettre à l'affiche devant des dizaines de mecs remplis de testostérone et des commères de nature, c'était pas son truc.

"Au contraire je pense que si."

Réponse sobre, quasi-méprisante, mais le rouquin ne voulait pas se donner la peine de s'expliquer. Il était en mode "dark" comme on l'entend si souvent dans les dessins animés. Vexé et mal à l'aise, il tourna donc la poignée jusqu'à entendre un petit "click" et tira la porte. Bien qu'aveuglé, il ne fit rien paraître sur son visage, et sans même regarder Summer, il rejoignit le couloir centrale, en murmurant un très faible:

"Ne vous forcez pas à être apprécié par tous..."

Hors-jeu:

Ven 26 Juil - 13:29

Summer hocha la tête, elle allait ranger les photos dans un coin avant de partir. Elle avait le temps de toute manière alors, autant rendre service.

« Je ferai ça alors. »

Son ton un peu froid la surpris. Elle avait dit quelque chose de mal ? Ou il essayait de lui faire comprendre qu'il ne supportait pas sa présence ? Summer savait que son caractère faisait que, soit on l'aimait bien, soit on la détestait, et qu'il n'y avait pas de demi-mesure.

« Euh... D'accord. Salut, alors. »

Il murmura quelque chose, mais elle n'entendit pas, trop occupée à décrocher ses propres photos. S'il ne l'appréciait pas, elle ne pouvait pas y faire grand chose pour le moment... Elle aurait pu faire des efforts, lui demander ce qui n'allait pas, mais il semblait pressé par son cours de sport, alors elle laissa couler, sachant pertinemment que ça la tracasserait pendant plusieurs jours avant qu'elle n'agisse comme si de rien n'était.

Spoiler:

» AMARO, REMUS - 941-090-8127
» Moment d'envol [Remus Amaro & Lou Applebaum]
» Des magnolias par centaines ♫ [Remus Amaro & Angel Reeves]
» Des têtes de chats par centaines [Angel Reeves & Remus Amaro]
» Rencontre entre roux, un premier jour de classe [Amy Stocker & Remus Amaro]

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