Mickaël K. Henton.

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Mickaël est un homme à la taille assez grande. Un mètre quatre-vingt-deux. C’est ce que son médecin lui a dit la dernière fois qu’il est allé le voir.  Physiquement, il est un peu un mélange de deux cultures et deux types d’hommes, séparés par l’océan pacifique. D’un père américain et d’une mère japonaise, il a la taille du paternel et la finesse de sa mère. Grand, fin, élancé et agile, son visage est moins carré que celui dudit père, ses yeux en amandes rappellent sa mère, ses doigts fins, son regard à la fois doux mais prenant ainsi que ses lèvres fines.

Plus précisément, ses cheveux sont teints dans un bleu marine qui le sort du noir asiatique.  Une couleur permanente qu’il entretient très souvent. Ses yeux sont marrons, sa peau est claire l’hiver mais prends vite de la couleur quand le soleil arrive. Une peau dont il doit prendre soin et nettoyer régulièrement au risque de voir quelques restes d’une acné passée le rattraper. Alors avant d’aller se coucher et au réveil, il passe son visage à l’eau et au savon.

Il  a deux piercings en bas aux deux oreilles et un au cartilage de son oreille gauche.  Il aimerait se faire un piercing à la lèvre mais cela ne reste qu’un projet pour le moment. Il n’a pas de tatouages qui marquent son corps. Seulement quelques cicatrices d’activités sportives d’enfances ou de chutes non expliquées.

Mickaël aime porter des vêtements ou il se trouve à l’aise. Et il se trouve que tout lui va a peu près bien. Les chemises, le tee shirts, les jeans, les pantalons. Il n’aime pas les survêtements pour sortir mais en porte quand il est chez lui ou dans sa chambre. Ou alors il traine en caleçon.  En couleurs, il apprécie le noir, le bleu et même le violet qu’il agrément de teintes plus claires.  Quelque chose qu’il aime porter, ce sont les écharpes. Il adore avoir quelque chose autour du cou. L’hiver, elles sont en laine, l’été, dans un tissu bien plus léger. Il agrémente ses tenus de bracelets, colliers, bagues, en argent, aciers, fantaisies, mais jamais couleur or. Il n’aime pas cette couleur.

▷  Mickaël Kinsue Henton  est un peu le résultat d’un exotique cocktail.   Par ses parents appartenant à deux grands pays différents, il a pris un peu des deux, le meilleur, comme le pire.

Patient, calme, il ne perd pas ses moyens facilement, si ce n’est jamais. Il faut dire que personne ne cherche vraiment à le faire sortir de ses pompes. Pointilleux, il aime quand les choses sont bien exécutées et peut parfois en demander beaucoup aux autres, déjà qu’il en demande beaucoup pour lui-même. Quand il se concentre, il oublie totalement e monde extérieur. Surtout quand il se plonge dans les ouvrages relatant parcours et vies de violonistes tels que Bach, Stamitz, Boskovsky  ou Venuti. Des époques, partitions différentes, mais toujours le même instrument.

Outre cela, il est quand même quelqu’un de social. Il amie bien parler, dans la mesure ou ce n’est pas constamment. Les pipelettes le fatiguent rapidement.  Son sourire plait aux filles, du moins au Japon. Ne dévoilant pas toutes ses dents, c’est un étirement d’une seule partie de ses lèvres qui le rend un peu énigmatique et lointain.  Mick aime les blagues nulles. Du genre, celles trouvés dans les carambars. Celles qui ne font rires que ceux qui les racontent.

Même s’il parait très ouvert, aimant discuter et rencontrer du monde, en se concentrant un peu, on remarque qu’il ne parle que très peu de lui, de sa vie.  A la question «  Hey, a va aujourd’hui ? » la réponse sera positive, même si un chagrin pointe sa truffe ou qu’un petit virus le fait se sentir moins vif que la veille.   Il préfère écouter les autres et donner quelques conseils, qui, au fond, ne seront jamais appliqués.

De sa mère, il a pris l’écoute, le respect, la patience, le gout pour l’instruction et son sérieux. De son père, il a gagné des choses plus légères. Une timide passion pour le baseball, dont il ne comprend pas tout à fait les règles encore, la responsabilité d’être l’homme dans le foyer, la maturité, l’assurance et le charisme nécessaire dans une vie pas toujours douce.  Du violon, il a appris la pratique, la ténacité, une assiduité certaine, sensibilité et créativité. En plus des muscles travaillés de ses bras.

En moins glorieux, de sa mère, il a gardé ce tempérament un peu hautain. Si on lui montre de l’irrespect, qu’on veuille le piétiné, lui ou qu’il qu’un qu’il estime, il se sentira obliger de le remettre à sa place. De son père, quelques injures américaines et le gout pour la bière et le popcorn. Le violon ? Un acharnement indéfectible dans ce qu’il entreprend.

▷ Depuis tout petit je pose des questions à ma mère. Elle me répond toujours sincèrement et comme si j’étais adulte. C’est certainement ce qui m’a fait grandir.

Maman, pourquoi je ne suis pas comme les autres garçons de ma classe ?

« Mon petit, tu es à la fois comme tout le monde et différent.  Tu vas aux mêmes cours, dans la même ville, dans le même pays. Tu manges comme eux, parles comme eux. Mais tu as un père qui n’est pas comme le leur. Il vient d’un autre pays et t’as offert au monde. Tu es le fruit de notre amour et c’est en cela que tu es unique. »

Maman, pourquoi mon nom ressemble pas à celui des autres ?

« Et pourquoi pas, Mickaël, Kinsue, Henton. Tu as deux prénoms. Un pour chacun de tes deux parents. Tu ne les aimes pas ? »

Maman, il est ou papa ?

«  Ton père a choisis le travail à sa vie de famille. Il a préféré vivre de sa passion et de son talent que de rester à la maison. Mais il ne faut pas lui en vouloir. Je ne lui en veux pas. Il t’envoie quelques cartes et cadeaux quand il peut.  C’est quelqu’un de très indépendant tu sais. C’est un bel et talentueux violoniste qui souhaite finir sa vie archer en main. Le même que celui qu’il t’a offert pour tes cinq ans. Maintenant que tu as douze ans et que tu sais t’en servir, je suis sure qu’il est très fier de toi. »

Maman, tu veux bien venir me voir pour le concert à l’école ?

« Mais bien sûr Mickaël ! J’attends ça depuis que tu es entré dans ce club en plus de ton cours particulier. »

J’en ai marre de parler anglais, c’est trop dur !  

« Mickaël ! Estime-toi heureux de pouvoir l’apprendre depuis ton jeune âge avec ta mère ! tu me remerciera plus tard ! C’est une langue très importante ! »

Et j’ai grandis.  A présent, c’est ma mère qui me pose des questions.

Mick ?  N’oublie pas de renouveler ton inscription au conservatoire.

«  Oui m’man, comme chaque  années depuis que j’ai cinq ans. Ils me connaissent à force et savent que je continuerais chaque année. »

Et l’école, comment ça se passe ? Tu n’as pas une jolie fille à me présenter ?

«  L’école va très bien, m’man, t’as vu mon bulletin, non ? Mais j’ai souvent un groupe de filles qui  me suivent quand je vais aux répétitions de la chorale. C’est amusant à voir quand je leur fais un sourire. Papa était comme ça ?»

«  Et pour… les filles. Non. » Difficile lui dire que je préfère les hommes.


Mon chéri, l’école m’a appelé. Tu aurais mal remplis ta fiche d’orientation. Pourquoi ca ?

«  Par ce que j’sais pas quoi faire l’année prochaine. On peut pas payer les écoles de musique ici, je n’ai pas envie de partir dans une de ces universités qui forment l’élite de la société. » Soupire. «  Les maths, la littérature, les traditions, tu sais bien que ce n’est pas ce que j’aime faire. En plus je n’ai toujours pas reçu de bourses pour des conservatoires. »

T’as du courrier !

« J’arrive ! »  Le courrier est un envoie de bourse via le conservatoire, mon conservatoire pour intégrer une école … dans le Minnesota. Académie Volfoni, dans le cursus artistique.  N’en revenant pas, je relis ce courrier du directeur lui-même. Si je finis la formation là-bas, à mon retour du  Japon, je pourrais signer un contrat avec une maison de production ?! J’en ai toujours rêvé et moi qui savais pas où aller l’année prochaine !

J’annonce ça à ma mère, vraiment heureux. Mais elle, elle blêmit. Je ne comprends seulement quand elle m’explique que c’est d’émotion. Mon père a été élève là-bas, il y’a bien longtemps. Je suis un peu étonné, je n’en avais jamais entendu parler. Mais ça me fait plaisir. Depuis tout petit, je joue du violon.  Pour de multiples raisons, d’ailleurs. Bercé depuis ma tendre enfance par cet instrument, il est devenu une part de la famille.  Les mélodies stridentes que je n’arrivais pas à arracher aux cordes faisaient rire ma mère. Et j’aime le rire de ma mère, son sourire, ce visage illuminé qu’elle arbore quand elle me voit, l’instrument sur les épaules.  Et puis, en plus de me rappeler l’homme qu’était mon père, il me fait voir l’homme que je vais devenir.

Alors dans quelques mois, je prendrais l’avion pour le Minnesota. Je laisserais ma mère, mes amis, mes habitudes et j’irais à la découverte de ce pays qui est aussi le mien. J’ai bien hâte.