Hate and love [Cassia P. Da Cruz & Gun Huisman]

La journée avait pourtant plutôt bien commencée, enfin comme habituellement. Mr Huisman se lève, prend sa douche, s'habille, fait son nœud de cravate avant de descendre déjeuner. Puis enfin prend la voiture pour aller faire cour à Volfoni, comme chaque matin il arrive un peu en avance. Le ciel est gris, Gun se dit que ce n'est pas ça qui gâchera sa journée.

Pourtant quelque chose diffère de cette routine. Après avoir salué joyeusement ses collègues en salle des profs Gun remarque que son portable sonne. C'est sa femme, ou plutôt son ex-femme, il hésite un instant avant de décrocher. Il sait trop bien que les appelles de sa part sont rares et veulent signifier deux choses: soit une urgence soit une mauvaise nouvelle. Finalement après une longue hésitation Gun prend une grande inspiration tout en marchant jusqu'au couloir puis décroche tout sourire.

"Gun, Je vais me marier à nouveau."

A cette phrase, la paralysie totale. Un coup de feu, une pierre dans de l'eau calme, alors que la vie de Gun devenais à nouveau stable. Alors qu'il commençait à oublier toute cette histoire tout ses malheurs ces simples mots avaient tout détruit.

Incapable de répondre, Gun voyait défiler en lui la multitude de réponse qu'il avait en tête:
Super!Je suis heureux pour vous deux!
C'est...c'est tellement soudain. Je ne sais pas quoi répondre...désolé.
C'est cruel de me le dire si soudainement! Tu ne penses pas à mon cœur?
Tu sais, tu as dis la même chose à tes parents avant notre mariage alors qu'es-ce que tu veux que ça me fasse?
Grognasse, comment oses-tu m'avouer un truc pareil juste avant d'aller travailler?!
C'est à cause de toi que je souffre tous les jours. C'est à cause de toi si je suis séparé de ma petite Betty. C'est à cause de toi si je n'arrive plus à reprendre ma vie en main. Alors franchement le fait que tu te remaries je m'en moque royalement. Amuse toi bien avec ton nouvel amant mais n'oublie pas ceci...
Je te haie! Je te haie! Je te haie! Je te haie! Je te haie!

Je t'aime.

Les lèvres sèches aucun son ne sorti de sa bouche. Gun resta au moin une minute immobile dans le couloir tout en laissant son bras glisser le long de son corps la femme continuant de l'appeler de l'autre côté du combiné. Ses collègues partant enseigner lui adressèrent un habituel encouragement amicale pour la matinée auquel Gun ne réagit même pas. Leur tournant le dos il se dirigea vers les escaliers du premier. Le professeur le voyant partir sans même les remarquer sentit un frisson le parcourir tellement l'attitude de Gun était inhabituellement sombre.

1ère étage:Je n'ai même pas su lui répondre quoi que se soit, est-ce que j'avais peur?
2ème étage: Pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi? Pourtant je suis quelqu'un de bien, enfin je fais tout mon possible pour l'être. J'aide les autres, je suis respectueux et surtout j'aime ma femme.
3ème étage: Tu parle! Qu'es que tu t'imagine? Les autres profitent de toi tous les jours! N'est-pas? "Mr le pigeon de Volfoni"!

Au finale Gun arrive devant la porte du toit qu'il pousse lentement. Tout ces jours passés à se contenir, ne rien laisser paraître, porter un masque joyeux en permanence. Tous cela n'a servi à rien? Toute ma vie n'a servie à rien?

Arrivant sur le toit, le ciel l'entourant Gun marche jusqu'au centre. Au Sommet de l'académie il regarde le ciel sombre et laisse de vent emporter ses cheveux. Puis enfin le visage vers le ciel en prenant une grande inspiration il hurle de toute ses forces à plein poumon:

"MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERDE!"

Le crie dure plusieurs secondes jusqu'à disparaître dans le silence presque totale. Gun reprends sa respiration puis la tête dans ses mains il n'arrive toujours pas à ce calmer. Il est en colère, et à la fois tellement triste qu'il n'arrive pas à bouger. Bientôt sa respiration lente se transforme peu à peu en sanglot. C'est la seule chose qu'il arrive à faire debout au centre du toit. Pitoyable comme toujours.

"Pitoyable, je suis pitoyable, et c'est la seule chose que je puisse faire, ou plutôt que je réussisse à être..."

Il avait à peine prononcé ses mots, presque en les murmurants qu'il recommença ses sanglots qui ne lui semblait pas pouvoir être entendu.

Spoiler:

Volfoni. Il était exactement 7h28 lorsque Cassia poussa la porte du toit de l'université. Silence. Personne. Juste elle. Et le ciel encore sombre qui s'étendait à perte de vue. Un large sourire éclaira le visage de la jeune fille qui se précipita vers le bord et s'y appuya. Elle ferma les yeux et inspira profondément. Le vent frais et matinal s'engouffrait malicieusement sous son petit sweat-shirt beige.

Il faisait déjà bien frais en ce mois d'Octobre. Ce n'était pas peu dire que le soleil espagnol lui manquait. La jeune fille s'accouda à la rembarde pour observer l'horizon. Ces yeux noisettes se perdirent ensuite sur les bâtiments de l'académie. Certains étudiants gagnaient la cafétéria pour prendre leur petit déjeuner. Elle, s'était contenter d'avaler une pomme avant de filer.

Aujourd'hui n'était pas un bon jour. L'avait décréter d'elle même ou sentie...En réalité Cassia s'en fichait bien. Le fait était qu'elle n'avait aucune envie de se mêler à tout se brouhaha qui n'allait cesser de monter avant le début des cours.

Elle s'éloigna du bord et sortie son mp3 avant de placer ces écouteurs dans ces oreilles. Dès qu'elle appuya sur play un doux sourire étira ces lèvres. Elle rangea l'appareil dans la poche de son short et ferma les yeux.

https://www.youtube.com/watch?v=W9AFXlHBOYI

Elle tendit les bras dans le prolongement de ces épaules et lorsque le piano débuta, la jeune étudiante avança une jambe avant de pencher son corps vers l'avant, faisant doucement basculer ces bras en un cercle gracieux. Le rythme s'intensifia avec l'entrée d'autre instrument. Cassia se redressa et entama deux tours sur elle même, ces pieds s'élevant en demi pointe.

Se laissant porter par ces mouvements elle navigua sur le toit. Tantôt oiseau. Tantôt lion. Ces paupières devenaient le théâtre d'un monde qu'elle seule pouvait voir. Un instant de plénitude totale qui fut interrompu par un hurlement. La brunette rouvrit les yeux et instinctivement se cola au mur à côté d'elle comme pour se cacher.

La jeune fille retira un écouteur et se glissa le long du mur pour pointer discrètement le bout de son nez. Un colosse blond se tenait dos à elle. Et malgré sa carrure imposante...Il était en train de sangloter comme un enfant. Le vent souleva sa chevelure brune comme pour la pousser à avancer. Elle n'en avait pas plus envie que ça. Et elle était presque en colère qu'il l'ai interrompu.

- Vous êtes pitoyable de vous lamenter comme ça. C'est sur.

L'espagnole avança de deux pas vers lui. Un écouteur toujours pendu à son oreille gauche. La même musique tournant en boucle. Encore et encore. Comme ces journées dans cette académie. Tel un serpent qui se mordait la queue...Elle se contenter de tourner en rond.

Ces prunelles noisettes rencontrèrent celles de l'homme en face d'elle à présent. A quoi bon se lamenter ? Ça n'arrangerait pas les choses. Ça elle le savait pertinemment.

-Vous êtes en colère parce que vous dites pas ce qui va pas aux personnes concernées. ET...vous aller exploser tout seul dans votre coin en vous apitoyant sur votre sort. C'est sur que ça ne va rien arranger.


Était-elle vraiment bien placé pour faire la morale à ce parfait inconnu ? Sûrement pas. Avait-il dit à son père combien il lui était douloureux de ne pouvoir être dans ces bras ? Jamais. Avait sus mettre des mots sur cette peur qui l'empêcher de vivre sa passion. Non. Ce n'était pas en enfonçant le couteau dans la plaie de cette homme qu'elle allait se soigner. Non. Cela lui donnerait juste l'image de la peste de service.

La musique si douce à ces oreilles la maintenait rattacher à sa pièce intérieur. Se donner un rôle était tellement plus simple...

Hors RP: