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 Escapade vénitienne [Gaby]

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Il y avait longtemps qu'il avait coupé le moteur du petit bateau en bois.
Aidan, installé à la proue de ce fleuron de l'industrie nautique, tournait machinalement les pages d'un vieil exemplaire du Cimetière des bateaux sans nom sans arriver à se concentrer sur les petits caractères noirs. Il avait perdu toute réelle envie de lire en rencontrant Gaby au port, avait perdu tout espoir de passer un bon moment quand il l'avait invitée pour la forme et qu'elle avait accepté pour l'emmerder. Aidan n'avait jamais passé de permis bateau mais il avait la main adroite avec les transports et il venait régulièrement s'exiler dans le calme moite de la mangrove aux abords de la ville lorsque la détresse le cueillait dans son ennui. Ici il était comme entre parenthèses, à la foi roi méprisant de ceux qui ne savaient pas se défaire parfois de leurs soucis quotidiens et misérable petite chose dont, dans ses marais, la vie ne tenait que par la coquille de noix das laquelle elle flottait. Mais aujourd'hui, pas de rêveries sans fin au milieu des cris des oiseaux, elle était là, plus sauvage qu'un caïman, plus venimeuse qu'un serpent, et elle était avec lui, dans la même coquille de noix. Ils pourraient se tuer ici, voilà ce qu'il pensait, et la nature se chargerait d'engloutir les preuves.
Il finit par remettre le livre dans son sac, croisa ses doigts devant son visage. Il allait falloir dire quelque chose, jusqu'à présent, rien. Il n'y avait pas de convenances ou de platitudes avec Gaby King, soit il y avait quelque chose et personne n'en ressortait indemne, soit il n'y avait rien. Jusqu'à présent ce n'était rien et bien que cela le réjouisse au plus haut point, Aidan savait bien que cela ne durerait pas et il préférait encore commencer le premier qu'attendre qu'elle ne se décide elle-même. Cela n'augurait jamais rien de bon. Il sortit les deux rames de sous les bancs humides et entreprit de les enfoncer encore davantage dans les marais, au bruit du bois sur l'eau et de son souffle devenu profond.

_ C'est une belle après-midi, je m'étonne que vous ayez pu avoir envie de la passer avec moi.

Les lianes au dessus de leur tête chatouillaient parfois leurs cheveux et il se prit à espérer trouver l'un de ces endroits dont il rêvait, où la végétation se refermait sur le ciel et où la lumière était verte d'être passée à travers les feuilles. Ce serait bien joli de se cacher là, dans un palais de verdure, il lui fallait bien un palais à cette femme, un palais à son image, sauvage, enchevêtré, organique et plein d'éclats de couleurs surnaturelles. Elle aurait pu être si jolie princesse. King. Il finirait bien par trouver.

_ Et je m'étonne encore plus de vous avoir rencontrée seule. N'y a-t-il personne pour vous attendre ou vous accompagner ? Mais peut-être cette question répond-elle à la première.

Il était usé d'être agréable et ils étaient seuls.
Gaby S. King
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Gaby S. King
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Elle savait qu'il serait là.
Elle ne savait pas dire pourquoi, mais elle le sentait ; peut-être qu'elle l'avait lu dans le ciel, ce matin. C'était une idée qui lui plaisait. Ou peut-être qu'elle l'avait rêvé : lui et elle sur le même bateau, perdus au milieu de la mangrove. C'était une idée qui lui plaisait encore plus - qui lui chatouillait doucement le creux du ventre. Cette pensée portait en elle un souffle de romantisme absurde lorsque l'on connaissait le lien qui les unissait - et c'était ça qui avait achevé de la séduire.

Mais elle savait qu'il serait là ; et elle l'avait à peine attendu au port, tant sa prémonition avait été précise. Quand il était venu vers elle, elle l'avait trouvé beau, un peu inutilement - et elle avait pouffé lorsque, contraint par la politesse, il lui avait posé la question qu'elle attendait.

Et maintenant ?

Et maintenant ils en étaient là où ils étaient censés en être : seuls au milieu d'un nulle part verdâtre, coincés sur la même embarcation. Elle se demandait s'il se rendait vraiment compte de la situation ; elle aurait voulu qu'il en tremble de claustrophobie. Qu'il en tremble de la savoir si près, trop près, car King est toujours trop près de vous.

Puérilement elle aurait voulu qu'il ait peur d'elle.
Autant, peut-être, qu'elle avait peur de lui - parce que c'était elle à cet instant qui tremblait de claustrophobie. Elle, frissonnante de la tête aux pieds, qui avait le regard de l'effroi - mais par éclairs, éclairs incrédules qui déchiraient le masque de son visage, tapissaient le fond de la barque du sang de sa peau écorcée vive, tordaient son cou et ses yeux.

King avait un fantasme.
King rêvait qu'il la jette par-dessus bord - elle pensait que ça serait une victoire extraordinaire, vraiment. La haine, se dit-elle, ça prend autant de place que l'amour et elle se demanda s'il serait capable de la tuer ; mais la tuer c'était déjà tuer pour elle, et finalement de la haine ou de l'amour il n'aurait plus été en mesure de savoir ce que c'était.
S'il la tuait, elle était sûre de gagner.
Sûre d'avoir abattu la dernière frontière qui les séparait.

Sûre d'avoir déposé son empreinte sur sa vie.

Ses griffes.
Ses serres ?

Au moins sa présence le gênait suffisamment pour qu'il cesse de lire - s'il avait pu ne serait-ce commencer. Il lui posa alors des questions idiotes, qu'elle lui pardonna uniquement pour le ton agacé et perplexe qu'il employa pour les formuler. C'était un peu surprenant qu'il lui demande une réponse, car les seules qu'elle pouvait lui donner seraient toujours dévastatrices, autant pour elle que pour lui, mais elle apprécia l'effort.
Se dit qu'il était un peu naïf s'il pensait avoir pris le contrôle de la conversation.

Car la conversation avec King ne débutait jamais que lorsqu'elle l'avait décidé ; et se terminait rarement. Les fils qu'elle tissait entre elle et les autres ne se rompaient pas, parce qu'elle les attachait dans la douleur, les nouait à leurs organes internes, choisissait une corde qui laisse des bleus.

C'était sa façon d'être curieuse de quelqu'un.

Aidan, lui, ce qu'elle lui léguait à chaque rencontre, ce n'était déjà plus des bleus ; car elle avait déjà dépassé le stade où elle était seulement curieuse de lui.
Aidan, elle voulait le posséder, mais le posséder sans amour, sans douceur, sans violence physique non plus ; le posséder par le geste et la parole, le pendre à ses lèvres, l'accrocher à son cou. Elle voulait pouvoir se retourner et voir qu'il la suivait à la trace, malgré lui - surtout malgré lui.

« On aurait dû tomber amoureux, Aidan »
, murmura-t-elle soudain.

Et c'était une chose ignoble à dire, parce qu'à défaut de les empêcher d'être amants, c'était elle qui les empêchait d'être amis - elle qui l'avait piétiné quand il tendait la main et elle aujourd'hui qui lui attrapait le coude pour prendre le poignet de force.
Tant pis.

« On aurait dû tomber amoureux avant que je ne te blesse, poursuivit-elle. Non, même avant ça : on aurait dû tomber amoureux avant de se connaître, avant de se ressembler, avant de se distinguer. On aurait dû tomber amoureux fous, fous d'une passion hallucinante et hallucinatoire ; on aurait dû se marier à Vegas et acheter un pavillon dans la banlieue de Chicago. On aurait dû se faire l'amour. Alors - alors ! - peut-être qu'aujourd'hui serait devenu un jour heureux. »


Elle marqua une pause, très courte.

« Aujourd'hui ne sera pas un jour heureux, Aidan »
, ajouta-t-elle tristement.

Mais même la tristesse était artificielle chez King, et tout à coup elle éclata de rire - d'un rire hilare qui ne réalise pas sa propre cruauté ou qui s'en moque.
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Non on aurait pas du et devra jamais, jamais, me parle pas d'amour toi, conne. Conne comme moi, conne d'être seule, malade d'être seule, jamais. Je t'arracherais les yeux, la langue et les poumons plutôt que d'être avec toi, avec toi par dépit parce que jamais moi avec toi par amour. Tu ne sais pas ce que ça veux dire, Gaby King. N'essaye pas de me brûler maintenant que moi je me souviens, maintenant que moi j'ai trouvé ce que toi tu cherches, monstre, en détruisant tout sur ton passage. J'ai envie de vomir des épines et de te les vomir dessus. Tu me rendrais malade. Bordel. Pauvre de toi. Que j'aimerais t'aider, que j'aimerais qu'on s'aime mais tu ne me laisses rien, rien de rien. Enfoirée. Animal ingrat. Je suis malade de ne rien arriver à... de rien pouvoir faire pour... que tu ne me laisses rien, rien, encore rien pour être utile. Tu me rends malade de moi. Une belle crevure, voilà ce que tu es, ce que tu sais que tu es et tu te fais du mal tu le sais mais tu ne sais pas, probablement, comment c'est autrement, d'être en paix. Heureux. Tu crois que ça ne te manque pas parce que tu ne connais pas et tu te sens supérieure hein ? Hein que c'est ça ? Hein que tu crois te sentir bien de faire du mal ? Si faible. J'aime faire du mal mais moi je sais, je connais le bonheur ou je les connu et je le retrouverai et faire du mal ne m'a jamais rendu heureux. Ignorante. Viens dans mes bras et ça ira et si ça ne va pas je t'étoufferai, là, fini les douleurs.

Le coeur qui bat à toute allure et les mots silencieux qui font sens, qui crispent ses doigts, qui tendent ses muscles, étirent un sourire qu'il retient, qu'il rend beau et raisonnable. Poli et doux comme un galet craché par la mer qu'on garde en souvenir de l'été sur sa table de nuit. Tiède du souvenir. Calme. Le bruit de l'eau, des rames, qui vibrait, régulier, des notes égrenées lentement attendant que la première ait fini de se perdre. Et puis la suivante. Lentement parce que le monde n'existait pas et le temps était fini, dans un vase tous les deux, il n'y avait pas de projets au delà et pas de pourquoi avant. Juste toi, moi, et ce que l'on est maintenant. Moi je te suis, je suis.

En colère.

_ Peut-être que nous tomberons amoureux aujourd'hui. Ne soyez pas si pessimiste, allons.

Mais son rire faisait peur, il donnait mal à la tête mais la frapper... non, non. Jamais. Il était raisonnable et il le savait. Raisonnable à attendre la police plutôt que se défendre si ça vie était menacée. Raisonnable à attendre que les autres fassent pour que les choses changent. Raisonnable à essayer de la raisonner. Il était lâche et il l'avait choisi, ça le protégeait, quelque part, et il ne voulait pas être un homme bien ni un héros alors cela lui allait bien. Il attendait, il fuyait, mais on n'allait pas bien loin sur une coquille de noix alors il ramait. Il avait l'air calme, l'air stable, c'était ce qu'il savait être le mieux. Être, ennuyeux, lâche et naïf.
Faire semblant au moins.

_ Pourquoi aujourd'hui ne pourrait-il pas être une belle journée ? Il faut plus que votre présence pour assombrir le soleil. Ne vous donnez pas trop d'importance.

Puisse-tu t'étouffer avec tes absurdités.
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Gaby S. King
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_ Peut-être que nous tomberons amoureux aujourd'hui. Ne soyez pas si pessimiste, allons.

Lâche.
Lâche, lâche, lâche.
Petit homme.
Pervers.
Tapette.

Sourire. Sourire à la surface de ses yeux, au coin de ses paupières et de sa bouche ; sourire à sa gorge offerte et ses mains espiègles, qui font et défont le même bouton de sa chemise depuis le début de sa logorrhée. Patience Gaby. Silence Gaby. Des pieds, elle gratte le talon de ses chaussures.

_ Pourquoi aujourd'hui ne pourrait-il pas être une belle journée ? Il faut plus que votre présence pour assombrir le soleil. Ne vous donnez pas trop d'importance.

Abruti.

Elle plisse le front Gaby ; elle se lève Gaby. D’un geste sûr, d’un geste qui arrête le temps mais pas les mouvements de la barque. Peu importe. Gaby est partout comme sur terre - comme sous terre, enfer ; Gaby est partout chez elle et elle ne craint pas de tomber, ne craint rien, et la barque finalement bouge sans elle, morceau de marbre clair inamovible.
Vague soupir, elle attrape son gilet, lève les bras au-dessus de sa tête et pour instant son ombre recouvre Aidan, ses mains empêtrées dans le tissu masquent le soleil ; l’instant d’après le vêtement glisse au fond de la barque et elle retombe doucement sur son banc de bois.

« Tu vois bien que ça suffit. »


Froncement de sourcils, moue boudeuse.

« Ne regarde pas. »


L’ordre tinte comme une clochette, alors qu’elle a déjà une main sous ses habits ; du bout des doigts elle dégrafe son soutien-gorge, enlève une bretelle puis l’autre, le tire enfin de sous sa chemise et le range dans son sac à main à ses pieds. Balance les épaules en arrière, trouve une pose plus confortable, ferme à demi les yeux, la tête tournée sur le côté.

« Trouve-nous un endroit où bronzer tu veux. »


Clapotis soudains, à la lisière du monde froid qui est le leur. Ça froisse son visage, son visage d’ordinaire si doux. Un rire aiguise la surface de l’eau, déchire le silence qui les sépare, elle, Aidan ; perce ses tympans. Un rire de femme enjoué, amoureux. Un rire comme une brûlure, morsure dans sa peau de glace. Le couple intrus navigue sur une barque qui est un petit paradis, eux naviguent sur une barque-iceberg. Sous la surface de l’eau la vérité nue ondule dans ses habits de sirène.

Le couple les voit - les identifie à la même espèce. Naïfs. Gaby leur adresse un signe de la main princier en réponse aux leurs, imitation royale, mais le murmure qui nourrit sa joie, sur le bout de sa langue, a des relents d’égout.

« Encore un peu et ils nous proposent un plan échangiste. »


C’est terrible d’arriver à dire de telles horreurs avec un visage aussi serein.

« Je te verrais bien dans un plan échangiste Aidan. »

Salope.
Mais c’est plus fort qu’elle ; plus qu’elle et lui, elle adore l’imaginer lui, rien que lui. Elle réinvente sa vie, dans sa tête, et elle lui expose parce qu’elle trouve ça super - fait semblant de ne pas se rendre compte qu’il a toutes les raisons de détester ça.

« Le type gentil à qui on accepte de confier sa femme pour une nuit, et dont celle-ci finit par tomber amoureuse, parce qu’il est tellement doux, tellement attentif et plus viril que son mari - viril dans la façon qu’il a de la tenir à l’écart, parfois, dans la façon dont il met à l’abri ses secrets, dans la façon qu’il a de la blesser, de la fuir aux quatre coins du monde et revenir, penaud, comme un gros chien rentre à la niche, seul refuge qui lui reste contre la pluie quand les autres, tous, l’ont abandonné pour ce qu’il est - un être lâche et geignard, infiniment égoïste et poli. »


Sourire.
Vrai, cette fois, et ça se voit ; elle transpire comme un soleil. Faible coup de pied dans le tibia, méchanceté gratuite, pour qu’il lève les yeux vers elle.

« Rame plus vite. »
lui conseille-t-elle.

Moquerie.
Pour la fuir il faudrait se jeter à la flotte. Mais si Aidan est bien incapable d’une chose, c’est de se mouiller. Et elle le sait, seigneur, elle le sait.

Les cheveux en auréole autour du visage, le corps blond de lumière, elle ressemble à un rayon de soleil.
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Spoiler:

Il faisait chaud, bon et agréable, même si ça nuque commençait à le picoter de trop de soleil mais il crevait de froid. C'était elle qui le faisait transpirer, ses mains moites sur les rames, la sueur glaciale qui roulait le long de son dos et sous ses bras, elle, soleil figé, mort et mordant de givre. Il n'arrivait même plus à la regarder des fois que ses yeux gèlent eux aussi alors il admirait le paysage sans vraiment le voir, essayait juste de trouver un refuge à son regard. Ce serait vain. Elle prenait toute la place. Il n'y avait qu'elle à entendre, à voir, à sentir et à ne pas toucher, obsédante comme la blessure qu'on vient de se faire qui retourne le ventre et absorbe tout.

_ Pourquoi pas ? Était-elle jolie ? Je ne l'ai pas bien vue.

Je n'ai pas regardé. Il n'était probablement pas très prudent de la laisser s'occuper des civilités avec des inconnus mais il n'avait même pas eu le courage de tourner la tête, comme si parce qu'il était avec elle il gardait un horrible secret sur son visage et une angoisse empoisonnée avait pris le bas de sa gorge, se demander si peut-être ils les connaissaient et si peut-être ils l'auraient reconnu. Cela n'avait pas sens, c'était déraisonnable, mais elle avait ce pouvoir sur lui.

_ Vous voudriez être à sa place ? Vous voudriez que je sois doux et viril avec vous, quand vous avez une soirée de libre, que vous puissiez faire un petit quelque chose de pathétique et d'interdit pour vous sentir intéressante ? Veillez votre téléphone comme si vous aviez quatorze ans en espérant que je vous appelle pour vous donner rendez-vous à l'improviste ? Qu'on se balade en barque et que tout d'un coup je vous arrache votre chemise, que je vous prenne comme une chienne ici, là où un autre couple pourrait nous voir et être follement jaloux, vous crieriez fort vous sachant regardée, non ? Ou peut-être que vous préféreriez même que je vous force, que je vous tienne bien pendant que je vous défoncerai tous les orifices et après je vous tuerai, je vous étranglerai et je retournerai à ma vie d'homme parfait, de gendre idéal, et vous ne seriez rien de plus que le cadavre bouffi de mes excès.

Il ramait plus vite puisqu'elle le lui avait demandé et ses mouvements étaient amples et calmes, l'eau glissait sous en un clapotis ténu et régulier, lui fort et docile, bête en somme.

_ Cela me ferait plaisir aussi si vous étiez suffisamment jolie pour me faire bander.

Le ton n'avait rien de méchant ou d'agressif mais il espérait l'avoir blessée, un peu au moins, sans trop y croire. Il ne fallait pas espérer grand chose avec elle.

_ Cela vous convient-il ? L'endroit semble idéalement dégagé pour que vous puissiez bronzer.
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Gaby S. King
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Aidan c’est l’autre bout de sa solitude.

L’horizon du désert où les dunes sont bien alignées, les cadavres parfaitement enterrés, les oasis purs de la lumière du soleil. Chaque jour il vous promet la canicule et la fièvre, la sueur au front et du sable plein les lèvres. La bouche, la gorge, le bassin. Le creux des reins. Chaque nuit il vous oublie au froid de la nuit, il oublie d’être à la hauteur, il se coule dans le remords. Il vous laisse pour mort.

Aidan c’est l’autre bout de sa solitude.

Son côté du monde est moins bien rangé. Désordonné comme les cheveux sur son front, le ciel bleui du violet de ses cernes, la terre affaiblie comme son corps nourri de langueurs frustrées qu’elle déchaîne comme des orages d’été.
Il y a des os qui dépassent de sa lande hostile.
Les os qui dépassent de sa peau de crocodile. Reptile. Femme facile. Puis l’air aigre comme la bile, le sable poussières d’hommes, les creux des dunes puits sans fond.

C’est dingue comme elle t’en veut Aidan.

Dingue que son cœur batte aussi vite. Elle a peut-être eu trop chaud - la tête lui tourne un peu. Cramponnée au banc de bois d’une barque qui coulera sous le poids de leur millier de corps, tous ceux qu’ils ont tissés entre eux et les autres.

Nausée.
Il y a trop de monde entre elle et lui.
Nausée.
Trop de peaux à écorcher avant d’atteindre le nerf.
Nausée.
Le ventre creux, creux, creux et la douleur éparpillée le long de ses nœuds coulants. L’espoir de tout ce qui serait beau d’être souffert à deux qui la brise à la racine de sa colonne vertébrale, tous les fantasmes inaccomplis comme des rêves inachevés, échoués sur leur peau craquelé, lèvres tailladées d’avoir embrassé des miroirs brisés. La plie en deux.
L’autre moitié c’est la part d’Aidan qui la rejette.
Celle qui ne bandera pas - elle a envie de lui casser les dents avec ses talons. Elle a envie de le défigurer à la nitroglycérine. Elle a envie qu’il en pleure un dieu dans lequel il ne croit pas. Elle a eu peur qu’il la touche. Pour une seconde.

Pour une seconde elle a eu peur de lui.

Elle n’a jamais eu peur que des gens qu’elle aime.

« Ne me fais pas la responsable de ton impuissance, Aidan. »  Colère. Son océan de solitude qui se scinde en deux pour laisser apercevoir l’épave affalée sur les rochers. « Ce n’est pas ma faute si des années de pornos bas de gamme et de plaisirs solitaires t’ont fait perdre l’habitude des femmes. Ou peut-être que tu ne bandes plus que quand tu vois tes amants de dos ? Sait-on jamais, peut-être que tu joues aux devinettes. Est-ce un homme, est-ce une femme ? Est-ce important ? On sait tous les deux comment ça finit. Mal, mal, mal. Sans moi tu serais tout seul. »

Le presque cri.

« Sans moi tu serais tout seul. Il n’y a que moi. Il ne restera jamais que moi. Réalises-le bordel ! »

Cède-moi.
Cède-moi dans le sang. Pardonne-moi dans l’erreur. Tue-moi dans le doute.

Le gémissement qu’elle expire, la tête dans les bras et les bras entourant son corps, les cuisses serrées l’une contre l’autre. Reproche, envie, dégoût, panique.

« Aidan... »

Ne me laisse pas tomber, ou je t’entraîne dans ma chute.

HRP:
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Il n'y avait qu'elle pour lui faire peur, pour le faire se sentir aussi impuissant, aussi perdu, aussi démuni, aussi bas, aussi proche de ses mauvais instincts. Il n'y avait qu'elle pour lui pourrir la vie en si peu de secondes, la lui pourrir durablement, pour être partout et gâcher ses journées d'une remarque parfois. La pourriture de son nouveau quotidien, l'excroissance véreuse qui ruinait l'ensemble quand on mordait dedans et pour l'heure, il n'y avait qu'elle avec lui. Elle lui retournait l'estomac, elle le rendait acide. Il ne la goûterait jamais et elle lui donnait pourtant envie de vomir ses tripes par dessus la rambarde.

_ Peut-être, allez savoir. Peut-être que je procède ainsi avec mes élèves, ceux qui veulent avoir de bonnes notes, je les fais tous se mettre en ligne à quatre pattes et un coup dans chacun et arrivé au bout de la ligne on recommence. A chaque tour je leur ajoute un point. Peut-être que je suis comme ça, et peut-être que je vais vraiment vous faire du mal qui sait ? il lançait ça à la cantonade, énervé et ses doigts tremblaient de colère même en étranglant le cou des rames et sa dernière phrase était vraiment menaçante tellement il avait la bouche amère.

Dégoûté de ce qu'elle pouvait s'imaginer être importante, être quelque chose pour lui autre qu'un nuisible, qu'un parasite dont il ne voulait que se défaire.
Non.
Non, il ne voulait pas que s'en défaire, c'était peut-être cela qui le dégoûtait le plus finalement, son impuissance, qui lui donnait la nausée. Il croyait qu'il pouvait être utile, il croyait qu'il pouvait la sauver mais elle n'était qu'un trou avalant les efforts, les gestes et tout ce qu'il y avait de bon. Tout ce qu'on essayait de lui donner elle le pervertissait et elle le renvoyait blessant. Il comprenait enfin qu'à se pencher vers elle, elle pourrait l'avaler tout entier.
Il avait froid au soleil.

_ Je suis navré de vous décevoir, reprit-il calmement avec sa respiration profonde habituelle, mais je ne suis pas aussi amusant. Je ne cache rien dont vous puissiez vous délecter sous mes chemises bien repassées et je ne cherche qu'à vous aider. A être gentil avec vous, à peu près, mais je crois que nous allons faire demi tour, je ne tiens pas à finir mordu ni enragé. C'est plus sage et je suis sage, qu'en dites-vous ?
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Aaaah...
Mais pourquoi étais-tu venue, Gaby ? Qu’est-ce que tu as encore échoué à accomplir ? Qu’est-ce que tu as déchaîné en vain ? Tes vents, tes mers, tes marées ; tes mains si blanches cramponnées à ton corps si pâle, ton corps si pâle abandonné à un radeau si facilement emporté par les eaux, les eaux si pures et la sueur à ton front si trouble, la perle qui épouse l’ourlet de ta lèvre si aigre. Elle ne se souvient plus. Les yeux rougis par la rage ou le désespoir ou la chaleur, et le corps soudain si lourd, si prêt à couler, elle ne se souvient plus.
Mais ce n’est pas grave.
Elle s’excusera une autre fois.

Ou peut-être qu’elle ne le fera pas.

Peut-être qu’elle ne le fera jamais, pour que la haine qu’il lui voue soit une haine qui ne se consomme pas, pour qu’il la porte jusqu’au dernier souffle, comme un rhumatisme de vieillesse, pour qu’elle se couche dans son lit de mort à la place de son conjoint. Pour qu’elle le tue d’épuisement avant que le temps ne le fasse. Pour que ce soit l’une des dernières choses qu’il possède.
Peut-être qu’elle ne le fera jamais, pour qu’il ne puisse jamais fuir ; pour éternellement le retenir. Elle est tellement sûre qu’il attend son heure, la porte laissée entrouverte par inadvertance, qu’elle ne fera jamais vœu de pénitence - faut-il qu’elle en meure sur la potence - ; faut-il que ses recours soient faciles et ses mots volubiles, faut-il qu’il fasse parole d’évangile, elle ne lui fera jamais confiance et elle ne le laissera jamais s’en défaire. Alors il peut bien dire tout ce qu’il veut sur la gentillesse, il peut bien se plaindre et se débattre, il peut bien faire demi-tour, elle ne le quittera pas des yeux. Et même lorsqu’il posera pied à terre, même lorsque les autres reviendront se glisser entre leur deux corps, reviendront poser leurs mains ce qui lui appartient, elle ne le lâchera pas du regard, jusqu’à ce qu’il s’habitue à vivre avec la morsure de ses yeux dans le cou, jusqu’à ce qu’elle vienne à lui manquer, jusqu’à ce qu’il vienne la trouver. Encore une fois, des prétextes pleins la bouche et les mains vides, ouvertes, paumes vers le ciel. Encore une fois, si facilement convaincu de sa propre sagesse et si facilement perdu face à la détresse.

Aidan. Aidan, Aidan, Aidan.

Elle révoquera tout ce que tu es pour habiter l’enveloppe de ta psyché. Faut-il que la boucle soit parfaite, elle se condamnera à la solitude pour que la solitude ne la quitte jamais. Elle se condamnera à ton mépris pour que ton mépris soit parfait. Elle se condamnera à ton choix pour que ton choix soit mauvais.
Et il le sera.

Il n’y a pas de solution face à Gaby S. King. Il n’y a pas de compromis.
Et toujours aucun paradis.

« Fais-le, Aidan. »
Son menton doucement qui se relève, son corps qui se rouvre à la lumière.
« Fais-le. »
Elle veut te voir essayer d’en réchapper.
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Fais le ? Fais le quoi ?

Lui faire mal, probablement, mais elle n'avait rien précisé, et il avait parlé de rentrer. Il ne pouvait pas jouer au plus malin avec elle, voyons si il pouvait jouer au plus bête. Il soupira, regarda en l'air les arbres qui s'arc-boutaient les uns sur les autres et faisaient pleuvoir sur eux leurs larmes de verdure. Il se remit à ramer. Avec les bras, pas avec le dos, et il essayait d'être droit, de ne pas écraser ses vertèbres, ne pas se retrouver avec des courbatures demain, dimanche, jour de correction des copies et du thé au jasmin. Ne pas abîmer la routine ou repriser les trous creusés par Gaby King. Les trous de ses yeux ne la quittaient pas. A mesure qu'il ramait, qu'il faisait des efforts pour respirer, il voyait ses petits cheveux blonds qui ondulaient sur sa nuque, ceux qui étaient mal attachés et qui lui faisaient une auréole en bataille autour du visage. Il se demandait vaguement quel homme avait bien pu vouloir la baiser, si elle avait toujours été comme ça ou si tout ce fiel n'était que la conséquence d'un échec ou d'un choix malheureux. L'eau continuait de chantonner son petit air régulier et la barque avançait par à-coups à chaque fois qu'il tirait sur les rames. Il fallait lutter contre la marée qui remontait lentement. Il repensait à ce qu'il lui avait dit et calculait ses chances de la tuer sans avoir à pâtir des conséquences de son acte.

Je retournerai à ma vie d'homme parfait.

Sa vie était tellement absurde qu'il était incapable d'en sortir. Il pensait qu'elle le pouvait, qu'elle n'était pas condamnée comme lui parce qu'elle était déjà détestée de tous, elle n'avait plus rien à perdre, alors que lui serait mort de perdre l'admiration qu'on avait pour lui. Le seul sentiment qu'on pouvait légitimement avoir avant de le connaître.

_ J'aimerais être amoureux de vous, vous savez. Ce n'était pas de la mauvaise foi, j'aimerais vraiment que nous tombions amoureux aujourd'hui. Peut-être que notre promenade aurait plus de sens.

Il lâcha ses rames et elles cognèrent contre la coque de l'embarcation avec un bruit sourd avant de revenir docilement dans leur position initiale, à hauteur pour qu'il les reprenne en main. Il les tendit vers elle plutôt, plus intéressante, et agrippa sa chemise sans trembler. Il l'aurait frappée, il aurait prit sa tête, l'aurait cognée contre le banc jusqu'à ce qu'elle ait du sang plein les dents et puis il l'aurait rouée de coups qui aurait fait des traces noires sur son pauvre corps, il aurait continué jusqu'à ce qu'il entende un ou deux os craquer et puis il l'aurait prise dans ses bras et il l'aurait consolée. Le problème c'était qu'elle ne pleurait pas et il se demandait si après un tel traitement, elle ne pleurerait toujours pas. L'idée absurde lui vint qu'il n'avait pas de serviette dans laquelle l'envelopper et il la jeta contre la proue, l'attrapa par les cheveux. Est-ce qu'il lui faisait peur ? Son coeur s'emballait, il avait trouvé quelque chose d'excitant, de nouveau, grâce à elle, et il lui fracassa le visage contre le bastingage.

_ Vous savez Gaby, je n'ai aucune pitié pour vous. Seulement de la compassion.
Gaby S. King
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Gaby S. King
Âge du perso : 32 ans.
Activité : Professeur de maths.
Spécialité : Mathématiques.
Fonction : Professeur.
Poste spécial : Emmerdeuse publique.
Avatar : Annie Leonhart de SnK.
Doubles-comptes : Ludmila Taylor
Messages : 89
Date d'inscription : 14/01/2015
Localisation : Au fast-food du coin.
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Le mépris lui prit en même temps que la nausée.
Profond, épais comme du mazout. Il glissa de ses yeux assombris par une ombre, lui recouvrit peu à peu tout le corps jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que ça, mépris, jusqu'à ce que tout ce qu'il puisse toucher ne soit plus que le frémissement de son dédain.
C'est ce que tu as voulu, lui dit quelqu'un au fond de son crâne, de sa jolie petite tête blonde. Mais cette personne mentait. Elle ne désirait pas qu'il la frappe. Elle voulait qu'il la tue.
Ce n'est pas la même chose, elle le savait.
Elle avait déjà été frappée tant de fois, par tant d'hommes différents et parmi tous ces hommes, Aidan était un amateur. Ce sont toujours les amateurs les plus dangereux, pensa-t-elle, car ne connaissant pas leurs limites, il les éprouve. Elle n'avait pas la patience pour ce jeu, aujourd'hui.
Mais comment lui faire changer d'avis ?
La situation était déjà au point de non-retour, parce qu'il avait goûté au plaisir de frapper Gaby King, et que de cette folie, de cette douceur, personne ne revenait. Fallait-il qu'elle supplie ?

Déjà ?

Un léger sourire se dessina sous le flot chaud de sang qui maculait sa bouche et son menton. De la main droite elle agrippa son col et le tira à elle, qu'il l'entende de plus près.

« J'aurais été plus impressionnée si tu m'avais frappée devant le couple, tout à l'heure. »

Quelque chose de froid dans sa voix, alors qu'elle lui avait toujours offert un ton fiévreux - un regard comme amoureux. Ses yeux étaient sans chaleur. Ses doigts froids, alors qu'ils tombèrent sur la boucle de sa ceinture, écartèrent le rebord de son pantalon et se glissèrent sous sa chemise.

« Tu n'es pas un bourreau très convaincant, Aidan. »


Sa main remonta le long de son torse jusqu'à son téton, celui qu'il avait percé ; glissa le bout du majeur dans l'anneau et tira légèrement, juste assez pour sentir la résistance de la chair. Ses gestes auraient pu être sensuels si elle ne s'appliquait pas à leur donner un air morbide, si la colère qui pointait au fond de ses iris avait été passionnelle.
Mais elle ne l'était pas.

« Tu n'es pas convaincant parce que tu n'arrives pas à garder ton calme. Tu es excité comme un collégien, et je n'ai pas peur des collégiens. »


Je n'ai pas peur de toi.
Qui disait déjà qu'il ne banderait pas ?
Ah, elle aurait aimé être capable d'en rire mais sa mâchoire était si crispée, tous ses muscles si tendus par l'adrénaline. Tout son esprit si occupé à le haïr.
Elle détestait souffrir, elle détestait être surprise. Elle détestait qu'il ait cédé si facilement à une tentation si mal déguisée, à un sous-entendu si grossier. Elle le giflerait si la situation n'avait pas le mérite de brouiller encore davantage les frontières déjà floues de leur relation.

« Tu n'es pas assez minutieux. Mais si tu insistes... »


Ça ne me gêne pas d'être témoin de ta propre perte, car chaque coup que tu me portes résonne d'abord dans tes os avant de résonner dans les miens ; et puis, la défaite te va si bien au teint quand elle éclabousse ton visage de mes couleurs.
Oh Aidan.
Tu regretteras de n'avoir pas su résister et si tu ne regrettes pas, c'est encore mieux.
C'est encore ma victoire.

« Je te demanderais d'épargner mon visage. »

S'il-vous plaît monsieur.
Elle lâcha le piercing, presque à regret parce que l'arracher lui aurait tant fait plaisir, puis passa cette main au-dessous de son nez qui pissait le sang. Elle l'effleura, eut une vive expression de douleur - quel connard.
Quel petit fils de pute, tout de même.

« Je suis professeure, monsieur Saerbhreathach. »


On l'oublierait si facilement.


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