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 presque une drogue [Blaise Aitkins & Enora Clifford]

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Encore une autre journée. Une journée faite de misère.
Toujours les mêmes journées, toujours cette boucle qui continue.
Jamais là à l'heure, là où y faut, à faire ce qu'il faut.

Long vendredi noir et tout aussi ennuyant qu'épuisant. Encore une journée passée dans cette infirmerie, à voir les élèves défiler, accompagnés parfois de ces pitres qui leurs servaient d'amis. Non sans compter leurs jacassements qui avaient le don de l'agacer aujourd'hui.
Stupide gueule de bois.
Dur de rester assis sur cette foutue chaise en bois toute la sainte journée, sans avoir quelques douleurs au cul et au dos. Vraiment dur.
Le seul réel moment de répit, était celui de la pause midi. La cafétéria étant bien trop bondée à son gout, alors il choisissait de s'enfermer dans l'infirmerie pour manger en paix.
Toujours la même routine, toujours le même ennui.
Absorbant la petite pastille blanchâtre gisant sur le plastique impeccable du bureau, le regard vide de toute conscience, il luttait contre le mal de tête. Arrêter l’alcool, arrêter l'alcool. Arrêter la cigarette aussi. Arrêter de faire la gueule et arrêter de se coucher trop tard. Prendre encore de nouvelles résolutions. Puis ensuite, peut-être les tenir.
Et arrêter les promesses. Peut-être.
Comme il avait envie de partir. Partir au bord de la mer surement. Ou voyager sur un bateau. Faire le tour du monde? Peut-être. Il s'approche de la fenêtre, l'ouvre, pose ses bras sur le rebord et regarde en bas. Il les envie un peu ces mioches, stupides et ingrats, qui courent à en crever dans tout les sens, à gueuler à s'en péter les cordes vocales. Il aurait bien aimé redevenir jeune. Juste une journée. Oublier ses préoccupations d'adulte. Ou faudrait-il qu'il les assume. Peut-être. Retirant sa cravate usée, la jetant sur le lit, comme si elle avait chercher à l'étrangler. Il se sent plus à l'aise, et profite pleinement de ce petit courant d'air froid qui remplit la pièce.
Une brutale douleur au crane, comme une massue qui s'abat lourdement.

« Encore une journée de merde... » murmura t-il avant d'enfouir son visage dans le creux de ses bras.
Enora Clifford
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Enora Clifford
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Toute la journée, elle y a pensé. La visite chez le médecin, de ces rendez-vous obligatoires dans son cas, mais qu’elle fait si souvent mine d’occulter.
Enora n’aime pas le médecin, pour la fonction même qu’il représente. Ce qui est fondamentalement stupide, il faut bien le dire.

Mais au fond, c’est la posture de patient qu’elle hait, cette attente, cette demande quasiment désespérée ; mais surtout la confiance qu’elle est censée ressentir à l’encontre de la blouse blanche. On lui demande d’exprimer malaises, priorités, et d’attendre gentiment du grand docteur qu’il daigne lui jeter son savoir à la figure. En supportant son égo de neurochirurgien –quand bien même sa tâche la plus excitante de la journée fut de s’occuper des maux de ventre d'une collégienne qui découvre les menstruations.

Enfin, le médecin scolaire de Volfoni n’a aucun égo. Lui.

Peut-être est-ce encore pire.

Cette loque, qui lui fait quand même peur. Parce qu’il pue l’alcool derrière ses yeux vides, parce qu’il faut parfois qu’il l’examine physiquement pour vérifier que tout va bien, parce que…

Parce que c’est un homme, bordel.

Toujours les même névroses, depuis des années. Enora, recroquevillée sur elle-même, qui ne se rend chez ceux qui sont payés pour –supposément- l’aider qu’au moment ou cela s’avère inéluctable et qui n’arrive jamais à leur dire quoi que ce soit.

Et regardez-le, Môsieur Atkins, penché à la fenêtre comme si sa vie venait de s’arrêter.
Sauf que cela fait des jours, des semaines, des mois qu’il semble abriter tout le néant du monde en lui.

— « Vous allez sauter ? »

Oups. C’est sorti tout seul.

Eh bien quoi ? Ca ne te plait pas de voir quelqu’un faire de la concurrence à ta dépression, Enora ?
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« Vous allez sauter ? »

Il quitte cette fenêtre vers la liberté puis se retourne. Il ne s'attendait pas à voir quelqu'un.
Il n'avait pas vraiment envie de voir quelqu'un.

« Et toi, quand est-ce que t’arrêteras de te dispenser de mes rendez-vous ? »

Dans tes dents gamine trop curieuse.
Enora Clifford. Mimi Geignarde albinos, dépressive en tenue gothique. Ça semblait être un bon résumé de la personne. Du temps où il allait mieux, il se contentait de faire ce qu'il avait à faire, examiner, échanger quelques mots; en recevant en guise de réponse un sarcasme acide en pleine poire - il prenait plaisir à noter les meilleures phrases dans un carnet - puis renvoyer la gamine vite fait bien fait avant de s’être accusé d'attouchement sur mineur.
C'est ça le problème avec Enora. Elle ne supporte pas. Le contact, le regard, puis surtout quelqu'un : lui. Il ne lui avait rien fait bordel. Quand on devient médecin, on a plus de chance de tripoter des mémés que des enfants. Les adolescentes et les milfs, c'était kifkif, c'était pas son penchant.

Il a toujours voulu l'aider Nono. Ça se voit que cette mioche va pas bien, c'est aussi flagrant qu'un os blanc qui transperce la chair rouge. Mais elle n'a jamais voulu de son aide. Ni de lui. A t-elle déjà accepté quelqu'un ou quelque chose dans sa petite vie?
Mais Enora ne vit que pour elle. Ou plutôt elle survit, comme Alice dans le cauchemar qu'est devenu le pays de la folie.
Pauvre chose. Pauvre lui. Lequel est le plus pitoyable ?
Lui, à ressasser le passé ? Ou elle, dévorée par son passé ?
Il s'allonge sur le lit, comme il l'a toujours fait pendant ses rendez-vous. Mauvaises habitudes et fainéantises. Surtout son dos qui lui fait un mal de chien en ce moment. Et toujours des mauvaises excuses pour se détendre le plus.

« Qu'est-ce qui va pas aujourd'hui Nono ? »

Encore ce surnom de hamster ridicule.
Il le savait bien, Enora ne bougeait son petit cul plat que lorsque la situation était critique. Un jour, elle viendra en rampant à l'infirmerie, et gardera toujours son égo, bien qu'il soit si proche du sol.
Puis, il a du mal à supporter Enora actuellement. Il a peur. Peur de lui ressembler. Peur de finir comme cette gamine. Il préférait la loque qu'il était, mais continuer à respirer difficilement à la surface, que de couler dans les abysses comme elle.
Enora Clifford
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Enora Clifford
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Il est lourd.
Lourd de toute sa peine, entraîné vers le fond par son regret.
Ce n’est pas ce qu’on attend de lui, du statut qu’il représente.  

Enora se contente de sourire froidement en réponse à sa question toute rhétorique. Elle cessera de se dispenser des rendez-vous lorsqu’elle ira mieux – lorsqu’elle n’en aura plus besoin. Comme c’est ironique.

Le regard du médecin lui prouve que ce moment n’est pas arrivé. Comme d’habitude. Les yeux glissent sur elle, mais ils veulent toujours dire la même chose.
Sa vie est insipide. Et elle s’enfonce, tandis qu’autour d’elle on hésite entre peur raisonnée, compassion circonstancielle et indifférence blessante.

Et il lui demande ce qui ne va pas ?

— « Vous. »

Acide. L’effet du surnom, sans doute. Mais fondamentalement, on ne peut pas dire qu’elle ait tort.

Enora sait qu’elle ne se comporte pas comme il faut, Enora sait ce qu’elle devrait faire, Enora sait qu’elle regrettera d’avoir éludé une fois de plus. Comme elle a regretté la panique qui l’a prise lorsqu’elle s’est jetée sur son psychiatre.

Et pourtant, elle panique encore.

Il faut qu’elle réponde, avoue qu’elle cauchemarde inlassablement, se retenant d’hurler au réveil pour ne pas sortir Loan du sommeil au milieu de la nuit. Il faut qu’elle avoue que ça la tracasse beaucoup trop de ne plus réussir à complètement masquer les cernes derrière son fond de teint, il faut qu’elle s’excuse de lui faire systématiquement faux fond et de lui imposer ses horaires alors qu’il ne peut sans doute pas la supporter. Il faut qu’elle avoue qu’elle se déteste pour sa lâcheté dissimulée derrière une agressivité qu’elle abhorre encore plus, que son mépris et ses plaintes lui donne envie de vomir ses tripes, mais que le pire c’est qu’elle ne trouve pas d’autre moyen de s’exprimer. Il faut qu’elle avoue qu’elle est jalouse, mortellement, dès que quelqu’un attire plus d’attention qu’elle et que sa certitude de stagner dans une marre de boue depuis dix ans la terrifie.

— « Je voudrais des somnifères. »

Doucement. Enora s'est prise par surprise.

Elle se mord la lèvre de dépit et baisse les yeux pour fuir la conversation potentielle qu’elle vient d’amorcer.

Plus vite elle partira, mieux ce sera.

Alors elle essaie de raffermir sa voix, relève péniblement la tête, met fin à cet instant de flou qui n'aura duré qu'une fraction de secondes -une fraction de trop.

— « La vraie raison, c’est que je n’ai plus de médicaments. C'est tout. »

Plus d’antidépresseurs.
Mais elle ne prononce pas ce mot.
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Toujours cette froideur de bloc de glace.

« Vous. »

La voilà qui ironisait. Cet gamine qui râle est terriblement agaçante, il n'y pouvait rien lui, s'il tirait la gueule. Tu l'observes un instant, lui lançant un petit bout de papier en pleine face avant de te lever, en faisant face à la jeune fille qui semblait décidée à être aussi désagréable que lui. Tu roules des yeux, en murmurant un « Je tremble de peur. » tout en décochant un sourire sarcastique.
Y avait bien que cette mioche pour le faire sourire avec des propos déplaisants en ce moment.

« Je voudrais des somnifères. »

Seulement?

« La vraie raison, c’est que je n’ai plus de médicaments. C'est tout. »

En entendant ces mots, Blaise se sentait mal. Juste pour ça ? Ou avait-elle d'autres raisons qui la poussait intérieurement à venir ici ? Mais il n'était pas télépathe, juste médecin. Il espérait l'aider, pas la guérir, car s'il n'avait pas lui même le courage de se sortir d'une mauvaise impasse, il doutait fortement de ses capacités à rendre servir.

Il gratta sa petite barbe de trois jours qu’il n’avait pas encore eu le temps de raser; mais à laquelle il avait promis de dire au revoir le soir même; et l'invita à s'asseoir  son bureau d'un geste de la main évasif. Encore des médoc, toujours des médoc. Cette fille allait finir par faire une overdose de médoc. Et lui allait finir avec un cancer au foie à force d'ingurgiter autant d'alcool. Ils ressemblaient à deux épaves mais ils n'avaient nullement l'envie d’être la copie de l'autre. Il attrape trois paquets, et vient se poser devant Enora.
Une boite de somnifère, des antidépresseurs et un autre. « Tiens des vitamines pour toi. A prendre au p'tit déj ou à midi. »

Il saisit un stylo et griffonne à la va vite quelque chose sur un post-it qu'il colle sur la boite de vitamines. Il lève les yeux.
Seigneur, qu'elle est sinistre Enora.
Il la dévisage. Pourquoi vouloir autant ressembler à une voiture ?
Il prend une profonde respiration.

« T'as maigri, nan ? »

Il faut regarder l'ensemble d'une photo. Blaise avait appris à toujours tout scruter. C'était ainsi et il n'arrivait pas à voir autrement. Enora, il la voyait de loin et de très près. Il examinait les détails puis revenait à un plan plus large.
Et il aurait aimer la voir sourire Enora. Juste une fois. Mais ce n'était qu'un songe fou. Elle n'a jamais sembler heureuse de toute évidence, il ne risquait pas de changer la donne.
Un soupir de dépit s'extirpa d'entre ses lèvres, tout en levant les yeux au ciel. Il en oublie presque son patient, il divague.

« Je vais quand même pas devoir te forcer à manger avec moi, pour que je surveille ton alimentation? »

Il imaginait déjà la scène. Oh désespoir, son seul moment tranquille dévoré par une gothique.
Enora Clifford
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Le côté sarcastique de la réponse du médecin n’échappe pas à Enora – loin de là. Mais il glisse, glisse sans s’accrocher ni à sa peau ni à son esprit tourmenté, comme les nombreux surnoms dont elle écope et qu’elle se gargarise de recevoir.

De l’attention, tout ce qu’elle veut c’est l’attention qui précèdera peut-être un jour la compréhension.

Elle n’a pas fini d’espérer.

Et elle répond à l’invitation, s’assoit machinalement parce que, pour une fois, elle profite d’être en mesure de faire ce qu’on lui demande, ce qu’on attend d’elle. Elle s’assoit, tout au bord de la chaise, déjà prête à partir, sur le qui-vive et dans l’attente. En équilibre, précaire toujours sans l’être plus que d’habitude, sans froisser sa belle jupe et les mains maladroitement croisées sur des genoux agités d’un tic nerveux.

« Tiens des vitamines pour toi. A prendre au p'tit déj ou à midi. »

L’albinos a un petit instant de flottement, laisse échapper un tressaillement et ce regard vide signifiant qu’elle ne s’attendait pas à ce que tout soit si simple. Pas de question supplémentaire, et même des vitamines auxquelles elle n’a pas pensé.

— « Merci. »

Enora marmonne, péniblement, parce que ce simple « merci » lui arrache les lèvres et lui dévore les tripes.

Elle ressent de la gratitude pour des pilules qui l’asservissent.

Mais apparemment, elle a encore plus mauvaise mine que ce qu’elle voulait bien croire.
Et brutalement, elle s’effondre, à la question sur son poids, quelque chose se brise en elle et dans sa tête un être mesquin ricane, ricane, ricane, inlassablement. Parfois, elle réussit à ne pas l’entendre, mais présentement son rire se mue en hurlement agressif.

Oui, elle a horreur de manger. Donner de la force à ce corps malade et à cet esprit faible, ça l’insupporte.

Alors elle pose doucement le front contre la table pour cacher les yeux qui s’emplissent de larmes.

— « Je veux pas manger avec vous. C’est pas l’alcool qui me fera grossir. »

Une voix faible et pitoyable.
La voix d'Enora -fatiguée de lutter contre elle-même.
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« Merci. »

Elle n'a jamais paru aussi faible. Aussi fragile et perdue.
Et Blaise n'y comprenait rien. Quel genre de vie cette gamine avait pu avoir en finir là?
Il ne savait plus qui était réellement Enora. Cette femme arrogante ou cet enfant recroquevillé ?

« Je veux pas manger avec vous. C’est pas l’alcool qui me fera grossir. »

« J'essaye d’arrêter en ce moment, tu sais. »  , murmura t-il.

Il ne voulait pas brusquer les choses, aller doucement. Il aurait aimer faire quelque chose, juste pour la soulager de ce poids invisible qui l'entravait. Mais comment pouvait-il faire ? Il voulait montrer qu'il était là, pour lui venir en aide, rien que pour elle. Il colla sa joue gauche sur le bureau, et posa sa main droite sur la tête d'Enora. Il craignait qu'elle le prenne mal mais il fallait à tout prix faire quelque chose. N'importe quoi.
Il hésitait presque à la prendre dans ses bras. Mais entre se prendre un uppercut et rester assis, la décision était vite prise.

Elle pleurait.

Sur quel pied danser maintenant ?
Son cœur se serra devant cette scène improbable.
Elle lui rappelait sa petite fille. A la différence qu'elle n'avalait pas des gélules par dizaine.
Et lui qui pensait que ce vendredi serait une journée comme il en avait déjà eu des centaines, et comme il y allait encore en avoir. Il s'était loupé.

Il tira un mouchoir propre de sa poche et lui saisit le visage afin qu'elle se redresse avant de commencer  à lui sécher doucement les yeux. Sa vie avait du être une tragédie.

« On sèche ces vilaines larmes et on me sourit mademoiselle. On va guérir ensemble de nos maux. Je t'aide, et toi, tu me confisques ma carte bancaire. »  , dit-il faiblement en posant sa main sur la tête d'Enora et en lui caressant les cheveux.
Certes il n'était pas près de confier sa carte bancaire à une élève de Volfoni, mais si c'était le seul moyen de vider son compte en banque, il était près à prend ce risque. Il n'avait pas grand chose à perdre, hormis son poste et son logement.

Il n'avait pas tout le temps possible pour l'aider. S'il prenait son temps, Enora sombrerait encore. Son but était de s'occuper des personnes, de les soutenir jusqu'au bout. Mais comment faire avec Enora, lorsqu'on ne sait rien d'elle ?
Il retira sa main et l’enfonça dans ses poches tout en se calant au fond de sa chaise.

« Je te donne tout mon temps disponible pour que tu ailles mieux, et en échange, tu me sers de garde-fou. »

Le marché était posé, il fallait juste qu'elle accepte.
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En temps normal, Enora aurait ricané avec mesquinerie.

« Essayer d’arrêter ».

Comme c’est stupide.
Mais là, il y a une main sur sa tête, qui l’a fait sursauter lorsqu’elle s’y est posé – et mademoiselle déteste le contact. Alors, elle grogne, proteste presque déjà ; mais lorsqu’elle ouvre la bouche, rien n’en sort.

« Essayer de parler ».

Parce que déjà un mouchoir tamponne doucement ses pommettes –et pourtant, elle n’a pas pleuré. Ou peut-être un peu, si peu ; deux larmes lourdes, simplement. Elle a tellement l’habitude qu’elle ne s’en rend plus compte ; mais ordinairement, elle est seule.
Elle reste hébétée un instant devant le geste d’Atkins – et puis finalement, lui claque la main pour que celle-ci aille fouiner ailleurs.

« Essayer de sourire ».

Quelle idiotie. Comme si cela se faisait sur commande. Elle pourrait forcer sur ses zygomatiques autant qu’il le veut, son rictus serait toujours vide de sens.
Il est encore pire lorsqu’il essaie de se rendre agréable.

On dirait son père.

Enora serre les dents, et se redresse, fièrement, fait disparaître les médicaments dans son joli sac blanc.

« Essayer de se faire aider ».

Elle n’a envie de répondre qu’une seule chose.
Qu’elle est bien incapable de servir de garde-fou à qui que ce soit – la démarche à peine sûre pour elle-même.
Et pourtant, elle entend sa voix claquer d’autres mots.

— « Je n’ai pas besoin de vous, juste de vos ordonnances. Qui pourriez-vous aider, alors que personne ne tient à vous ? »

Simple supposition -pas d'alliance, pas d'amour. Trop d'alcool, pas d'amour. Pas de sourire, pas d'amour. Raisonnement grotesque.

Seigneur, elle est affreuse en plus d'être stupide.
Elle regrette, mon dieu, est bouffée par l'acide de ses propres mots.

Mais elle se relève, après avoir craché son venin pour dissuader quiconque de s’approcher, de l'encourager à parler.

Alors qu’au fond, elle a tellement envie que le monde s’accroche ; il serait tellement simple qu’enfin elle laisse dans son dos ce poids qu’elle croit être devenu son unique façon d’exister.
Elle est sûre d’avoir oublié comment vivre autrement.
Et debout, dos droit, elle veille jalousement sur son monde d’ombres éparses.

« Essayer de rester digne »
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« Je n’ai pas besoin de vous, juste de vos ordonnances. Qui pourriez-vous aider, alors que personne ne tient à vous ? »

Elle croyait vraiment que sa remarque l’affecterait ?
Qu'il serait sensible à ses allusions ?
Cherchait-elle à blesser ?

Elle venait à l'instant de piétiner les morceaux de son âme qu'il tentait difficilement de recoller
Il se sent bafoué insulté ridiculisé
Il n'avait de personne pour qu'on lui rappelle ses erreurs, et grand dieu il n'avait pas envie de s'en souvenir

Il se lève à son tour, dominant Enora de toute sa taille, une mine sombre s'affichant désormais sur son visage.

Il avait une furieuse envie de fumer
De boire comme un trou puis de s'effondrer comme un morse dans son lit

Il fixe Enora. Il soupire. Profondément, de manière très audible. Il hoche la tête, de gauche à droite.
Même avec son infinie patience, il finissait par trouver le temps long
Même avec son infinie bonté, il trouvait que cette fille lui sortait par les orifices

Il quitte son bureau, se dirige vers la porte et l'ouvre grand, sèchement.

« Fiches le camp. »

Tu grattes ta barbe d'un air gêné.

« Et bonne journée à toi. »

Tu rajoutes ça pour éviter de passer pour un véritable ingrat.
De toute façon, tu es un grand cynique.

Enora Clifford
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Enora a peur, l’espace d’un instant, peur de voir ce qu’elle a fait. Elle se demande vaguement s’il va la frapper –elle en serait sans doute satisfaite. Loin du masochisme, elle qui aimerait simplement qu’on la punisse, lui fasse comprendre que ce qu’elle fait est stupide, elle qui a besoin d’un électrochoc au final.

Elle ne se plaindrait pas, ne dirait rien ; ils ont, pour quelques instants, dépassé le stade du droit et du paraître.

Mais elle regrette presque d’avoir vu juste, stupidement appuyé où il ne fallait pas ; et se dirige vers l’extérieur, sombre et froid –à l’image qu’elle construit de son avenir. Il est tellement facile d’éviter le regard du médecin, son soupir lourd qui résonne encore après sa mort et l'amertume suintant de son ombre.

Elle a eu ses médicaments et maintenant elle s’en va.

Hésite toutefois un instant sur le pas de la porte.
Se retourne vaguement et murmure doucement.

— « N’allez pas vous vautrer dans l’alcool pour ça. »

Peut-être qu’elle non plus ne veut pas passer pour une complète ingrate.
Contradictoire, paradoxale, insupportable.

Et l’albinos s’enfuit finalement, presque comme une voleuse, laissant un parfum amer dans son dos. Elle a pris les espoirs, les propositions amicales, l’indulgence –elle les a pris et les a réduits en miettes.

Elle a tout gâché. Comme d’habitude, putain, comme d’habitude.

Les chaussures claquent sur le sol avec une cadence presque entêtante.
Et elle aimerait que ce soit sa rancœur que les talons piétinent.
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