Cacao | Club de cuisine ★

Le chocolat des japonais. Tu l'aimes bien, cette tradition, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, avec le club de cuisine, tu as décidé qu'un atelier chocolats de la Saint-Valentin serait organisé. Tu as retroussé les manches de ta magnifique blouse blanche à peine cintrée à la taille, dissimulé tes cheveux sous une toque blanche plus mignonne qu'utile et maintenant tu attends.

Le club de cuisine, c'était une idée comme ça qui t'est passée par la tête quand tu as entendu des élèves en parler entre eux. Tu as toujours aimé cuisiner, t'offrir un bon repas le soir après une longue journée de cours - la bouffe te motive parce qu'une fois qu'elle est dans ta bouche ça devient la meilleure des récompenses - alors tu as sauté sur les deux jeunes gens, tes mains intrusives sur leurs épaules, et a proposé sans réfléchir un instant d'animer leur club, vantant tes mérites culinaires à grand renfort de larges sourires.

On ne va pas se mentir, tu as acheté ton costume de cuisiner impeccable pour l'occasion. Appuyé sur la grande table des cuisines, tu relis une dernière fois la recette que tu as prévue de faire, quand le premier arrivant pousse la porte. Tu te redresses, tout en sourires, bats des mains comme un gosse excité avant d'ouvrir les bras comme si tu allais l'étreindre.


Ouais, bienvenue.

• Cacao. || Kitchen-Aide.  •
La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber . Robert Zemeckis.
• C'est. L'heure. Du. Goûter. Et comme un gros dindon moi j'ai encore faim. Boulot de mannequin ? Que dalle ouais ! Le gras c'est la vie !

• A la fin des cours, je fonce à mon appart. J'aimerais tellement engloutir une tarte aux pommes. Ou un Paris-Brest que je mangeais quand j'allais en voyage en France. Une fois ouvert le placard, face à une boîte de fingers, tendant la main, je me rend compte d'une chose :

- Ah.. NON. NON NON NON. NON Poppy, t'as cours de cuisine dans 20 minutes ça va pas le faire ! NON. RESISTES.

• Prouves, que tu exiiistes. (pardon.) Je me surprend même à retenir mon bras avec mon autre main. Le semblant de force mentale que j'ai m'en empêche, pour la bonne raison que je sais pertinemment que je vais me goinfrer de chocolat sous peu. Et c'est très simple, le thème du jour c'est le chocolat de la saint-valentin.

• La fête que j'aime seulement pour ses chocolats. C'est vrai quoi, à part Lucas mon frère, ou peut-être Morgan le voisin de pallier (faut bien le récompenser pour m'offrir à manger toute l'année), t'as pas grand monde à qui en offrir. Sauf à moi même ? Ouais, à moi même c'est cool. Alors je me dis qu'il faut que je me dépêche de me préparer, sinon jvais vraiment être à la bourre.

• Le club de Kitchen-Aide, à la base ça venait de moi. Mais étant donné le peu de capacités que j'ai à cuisiner (on va dire que les pâtes et les hot dog c'est pas un exploit), j'ai pas réellement de compétence pour être Présidente. Du coup je suis le vice (dans tous les sens.). Mais ce club, je le fais pour justement apprendre à cuisiner un peu, et surtout rapporter à bouffer chez moi. Ça évite les courses HA.

• Je me relève loin de ce placard tentateur, et file me changer dans ma chambre. Jean, converses, et veste de cuisine qui me vient de la famille. Si ils savaient que c'est la première fois que je la met, ils hurleraient. Mon grand-père français est cuisinier, du coup il me l'a offerte en héritage. Ça et quelques règles de base, que j'ai pas réellement retenu. Sauf peut-être les trucs du style « aucun bijoux autorisés » et les « cheveux doivent être attachés », ce que je fais donc. Je relève mes manches aux trois-quart, enfile mon manteau, choppe mes clés et sort de chez moi, direction le cours de cuisine.

• Je n'ai aucun couteau avec moi, mais pour cuisiner du chocolat à mon avis, j'ai pas besoin de grand chose. Moh, on verra une fois là bas. Freestyle les copains. J'espère juste pas être la dernière à débarquer en mode « Eh coucouuuuu ! Bon, qui m'a fait à manger, hein ? ». Alors j'ouvre la porte de la cuisine, et aperçois le chef du jour et mister président Perceval. Ça va, à l'aise posée, les doigts dans le nez. Soulagement.

- Bonjour chef, salut Perceval ! Bah alors on est que ça ? Vous croyez qu'on peut manger le chocolat qu'il restera si les autres viennent pas ?

• Putain et j'ai dit ça à voix haute, ça commence bien. Il n'empêche que ça serait cool. Je dépose mes affaires, vais préparer mon plan de travail, me lave les mains, et rejoins mes coéquipiers.

- Sans déconner j'ai vraiment faim. J'espère qu'ils vont pas trop tarder.

Tu as à peine le temps de te décider à répondre que la pièce se trouve soudain envahie d'élèves, deux autres personnes venant de s'ajouter à votre petit groupe. Tu salues la jeune fille - apparemment gourmande - qui vient d'arriver et souris tant bien que mal à l'autre espèce de grande perruche qui tire la tronche, avant de te retourner vers le gentil roux qui parle japonais.


Une odieuse parole coupe soudain la tienne et tu retourne la tête vers l'agresseur verbal, impavide. Là, tu as besoin d'une réplique. Tu as envie de le renvoyer tout de suite.

Mais.

Tu ne t'abaisseras pas à ça et, si ce n'est tes yeux qui se sont agrandis de surprise, rien sur ton visage ne démontre que tu as entendu ce qu'il disait. L'ignorant royalement, tu reprends paisiblement, souriant hypocritement au reste des personnes présentes.

Faut laisser les cons s'énerver dans leur coin.


Tu pianotes un instant sur le smartphone que tu sors d'une poche de ta blouse pour leur montrer le résultat, un bouquet chocolaté qui paraît presque faux tellement il est beau.


Tu t'adresses à la fille et au con, parce que tu ne doutes pas une seconde que le roux le sache très bien - d'ailleurs tu échanges avec lui un petit sourire amical en rangeant ton précieux téléphone là où il se doit d'être, contre ton cœur.

• Cacao. || Kitchen-Aide.  •
La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber . Robert Zemeckis.
• En prenant les couteaux et planches nécessaires à toute préparation de base (je crois), je me retourne vers Perceval, à qui je fais un clin d'oeil, tout sourire à sa remarque. On sait tous comment je suis. Un puis sans fond. Un ventre à pattes. C'est pas au club de cuisine qu'on va l'apprendre.

• Et voilà qu'un autre arrivant me suit de près, c'est Jordan. Je ne lui parle pas souvent, mais il a l'air d'une humeur massacrante. Ce qui ne loupe pas vu la réplique qu'il balance au chef. Il me fait rire, et comme un gros boulet je me met à dire, pas trop fort quand même :

- Ben alors ? Jordan a mal dormi cette nuit ?

• Encore heureux que j'ai pour me protéger un.. Un fouet. Un fouet (de cuisine) qui pourrait m'aider à survivre. Parce que faut avouer qu'il pourrait facilement m'aplatir la tête contre une planche à découper, et ce serait moi qu'on cuisinerait. Pas trop super méga cool comme plan.

• J'avance vers le chef (toujours armée de mon fouet), et j'écarquille grand les yeux quand il nous montre son portable. Des roses, sérieux ? Putain si j'arrive à faire ça, je vais me vanter devant Lucas pendant trois mois. Avec une photo. Parce que j'aurais tout mangé d'ici là. Mais pas en rose, les roses. En noir et blanc ok, mais le colorant je trouve ça moins classe.

- Au Japon je sais pas, mais en France on offre de tout, fleurs comprises. Enfin c'est ce qu'on m'a dit.

• Oui c'est ce qu'on m'a dit. Et c'est ce que mes grands-parents français faisaient. En fait j'en sais trop rien, j'aime pas ça la Saint-Valentin. Sauf pour la bouffe.

- Ah donc on est finalement que quatre ? Boah, autant commencer du coup.

• Hein qu'on commence. Hein dites oui qu'on va commencer. Même si je suis la seule fille parmi les quatre, je sens qu'on est bien partis.