« Les étoiles sont belles ce soir.» 

Tes yeux fixèrent le ciel clair, lumineux avec fascination. Ils brillent et l'admirent, comme si c'était la plus belle chose du monde. L'air s'agita, effleurant tes cheveux blonds de manière délicieuse pourtant nul autre bruit vient troubler le silence absolu. Tes mains vinrent caresser le sol froid et humide alors que tu prenais une expression songeuse. Un bruit délicat de froissement te prévînt que la personne à tes côtés venait de bouger et tu t'autorisas à sourire, faisant briller tes prunelles dorées. Le temps passé avec ta bande défilait à une vitesse impressionnante, tu le voyais à peine passer, tu pouvais à peine l'effleurer de tes doigts. 

Tu tournas la tête pour fixer le ciel étoilé, profitant de ce calme apaisant que rien ne pouvait troubler, fixant la lune et les étoiles qui l'entouraient. Quelque part, elles ressemblaient à des joueurs et la lune n'était autre que le ballon de basket qui leur permettait de briller encore plus. Cette vision te fit sourire, le basket avait pris une importante place dans ta vie. L'herbe mouillée vint caresser tes doigts, puis ton portable vibra dans ta poche, signalant que tu venais de recevoir un message de la demoiselle que tu tentais de contacter depuis maintenant quelques heures. Tu te souvenais parfaitement du jour où tu l'avais rencontré, elle et le sport que tu pratiquais depuis de nombreuses années.


Ses pas se firent petits mais rapides et l'énorme sourire heureux trônait encore sur son visage. Tullio semblait s'amuser comme un petit fou à courir derrière sa grande sœur pourtant celle-ci arrivait toujours à se cacher. Elle avait cinq ans de plus que lui mais, qu'elle était douée pour jouer au loup. Tendant les bras, il tenta vainement de l'attraper, finissant par tomber comme un rocher sur le sol très peu accueillant et se blessant le genou. Le petit se redressa, finissant assis sur le sol, les joues gonflées et les yeux larmoyants. Il n'avait pas le droit de pleurer, les hommes ne pleuraient pas. Reniflant bruyamment, il se frotta les paupières avec le dos de sa main, relevant la tête lorsqu'une ombre sembla se poster devant lui.

— Tullio ! Tu vas bien ? 
— Je me suis fais mal... Et ce n'est pas juste, tu gagnes tout le temps.
— Tu gagneras il faut juste attendre un moment. Et ne pleure pas, papa t'as déjà dit que les hommes ne pleuraient jamais. 

Paresseusement, le petit blond essuya ses larmes, reniflant une dernière fois avant de bomber le torse fièrement. 

— Je ne pleure pas... 
— Mais oui, bien sûr. Tu sais Tullio, je ne vais pas tarder à partir en voyage scolaire. On ne se verra pas avant un moment, maman désire absolument que je le fasse. Et ça me donneras l'occasion d'apprendre des nouvelles choses sur le dessin. 

Son visage se décomposa, sourcils froncés et lèvres serrées. Le petit semblait partir seul dans une solitude immense. Il ne l'aurait plus pour jouer avec lui, ni pour lui tenir compagnie. Il allait être seul à nouveau... Seul pour toujours. À nouveau, ses paupières tremblèrent, signe des larmes montantes mais il ne les laissa pas couler, il était un homme. Un vrai. Sa sœur se pencha vers lui, ébouriffant ses cheveux blonds puis en un geste réconfortant elle l'aida à se relever. Main dans la main, ils restèrent un long moment à regarder le ciel orangé, le soleil laissant doucement place à la lune. 
Le petit garçon tourna son adorable bouille vers la jeune fille, sursautant en entendant un étrange cri. 

— Quoi ? Redis-moi ça pour voir !

Une jeune fille se dressa devant le visage encore mouillé de l'enfant, ses courts cheveux roux attachés en deux couettes défaites, sans doute par ses trop grandes disputes. Sa robe bleue était déchirée en de légères coupures, laissant montrer le short qu'elle portait en dessous. Le garçon fit un pas en avant, très vite retenu par sa plus grande sœur qui lui ordonna de s'éloigner. La petite rousse plissa les yeux, se tenant fièrement devant un groupe de trois jeunes garçons. Pourquoi ? Le petit blond se posait encore la question. L'inconnue déposa son ballon orangé sur le sol, prête à en découdre à nouveau avec l'un d'entre eux. Le petit cœur du blond s'affola, sans même qu'il ne puisse se contrôler il se mît à courir jusqu'à la rousse, se posant devant elle avec une bouille qui n'avait rien d'effrayant. 

Sans qu'il ne le comprenne il s'était déplacé, parce qu'il ne pouvait la laisser.

— Ne vous approchez pas !
— Tullio, qu'est-ce que tu fais ? Tu ne la connais même pas.
— Laissez la tranquille ! 

La vue qu'une personne beaucoup plus grande qu'eux dissuada la bande de continuer, ils ne tardèrent pas à partir en courant, ne laissant que de simples menaces en l'air contenues par le vent. Le courage du blond étonna la jeune fille, elle ne put s'empêcher de le fixer la bouche ouverte. Ses yeux cherchèrent à retenir le visage de son "sauveur" puis elle ne tarda pas à poser ses mains sur ses hanches, venant tirer les joues du garçon sans grande méchanceté. 

— Tu es bête. Mais ce n'est pas plus mal, je m'appelle Jessica et toi ?

Ses grands yeux brun doré s'écarquillèrent sous cette phrase, l'enfant ne comprit pas réellement ce qu'elle voulut lui dire, il ne chercha pas à comprendre. Un grand sourire répondit à sa question, il l'avait accueilli comme s'il la connaissait depuis toujours. 

— Tullio.
— Et bien... Merci.

Le dénommé Tullio remarqua la gêne de la fillette, ses joues pâles se teintant d'une étrange couleur rouge. Il comprit qu'elle n'avait pas l'habitude de remercier autrui, mais ne prêta pas une très grande attention à cela, beaucoup plus intéressé par l'immense ballon qu'elle portait entre ses doigts. Son regard curieux la questionna à sa place et elle lui répondit, choquée qu'il ne sache pas ce qu'elle faisait avec. 

— Quoi ? Ne me dis pas que tu n'as jamais joué au basket ?
— Si ! J'ai déjà joué à... ça ! 

Son visage prit à son tour une teinte rosée, il sembla être brave alors que l'on voyait tout de suite que jamais il n'y avait joué. Tullio tourna la tête, ne sachant pas dire qu'il ne connaissait pas les choses. On lui avait toujours dit qu'il était intelligent, avec un peu de temps il trouverait une manière d'y jouer. Le silence coupa leur discussion, puis la rousse éclata de rire, de petites larmes roulant le long de ses joues. Il n'était pas si mal le petit blond. 

– Viens, je vais t'apprendre comment jouer. 



Tu te perdis dans tes souvenirs, allant beaucoup plus loin que ce que tu voulais. Le temps passa, le vent caressa ton visage et tes cheveux s'éclaircissant au fil de tes jeunes années jusqu'à finir par être aussi clairs que de l'or. Soulevant ton visage, tu crispas tes doigts sur l'herbe verte, finissant par arracher quelques minuscules bouts qui se repartirent au moment où tu vins attraper ton téléphone, répondant activement au message de ta plus vieille amie. 

Rien n'avait prédit qu'elle allait devenir une de tes plus importantes amies. Rien n'avait dit qu'après l'avoir vu la première fois tu allais le retrouver au parc, une, deux, tellement de fois que tu ne pouvais le compter. Tu avais six ans, elle huit et tu avais gardé tes liens avec elle jusqu'à présent. Les années passèrent, tu avais gardé ta bonne humeur et tes sourires. Tu avais peu à peu continué d'être ce que tu étais, un petit garçon intelligent et agréable. Capable de socialiser facilement et de plaire, tu arrivais à attirer l'attention mais tu étais trop concentré par tes études. Ton groupe d'amis était toujours le même, ils étaient une deuxième famille dont Jess en faisait partie. Tu avais fait ce que l'on attendait de toi sans jamais rien dire, parce que tu désirais que les autres t'aiment. 

Tu avais été un garçon sage jusqu'au bout. Rapportant des notes scandaleusement bonnes, rendant tes parents fiers de toi et éloignant tes deux aînés. Tu t'étais entraîné jour après jour, lorsque tu avais du temps pour devenir plus fort au basket et pouvoir être fier de toi. C'était le seul sport que tu faisais par plaisir et non pas obligation. Ta sœur revint plusieurs mois après, changée par son voyage. Elle n'était plus aussi douce qu'avant, elle t'en avait longtemps voulu d'attirer l'attention de vos parents. Tu soupiras en fermant les yeux, sentant l'écorce râpeuse de l'arbre contre ta nuque et la présence distante d'un de tes amis. Comme si un jour tu avais regretté d'être ce que tu étais devenu. Un froissement t'indiqua que le garçon à tes côtés venait de bouger, tu tournas la tête pour le fixer, tes prunelles s'allumant pour laisser transparaître ton amusement et un certain côté... nostalgique. 

— Tu penses à ?
— Je me rappelle de comment c'était lorsque j'étais jeune, ça t'étonne hein ?
— Si je souviens bien, tu n'étais pas du tout comme avant. T'étais un gentil garçon.
— Parce que je ne le suis plus ?

Tu haussas un sourcil amusé, provoquant davantage le garçon qui soupira à tes côtés. Il préférait se taire, pour cette fois. Alors que le jeune homme souleva la tête pour fixer les nuages, tu baissas ton regard vers ton portable, le rangeant dans ta poche en un geste presque automatique. Rien d'important ne s'était passé avant cette rencontre, toutefois pleins de choses se passèrent après. La rébellion de tes deux aînés et ta surcharge de travail en faisaient partie. Il semblerait que plus tu étais sage et plus tu  te devais de l'être. Il n'avait suffi de quelques années pour que la situation s'envenime. Trois ans avaient suffi pour que tu puisses voir ton frère devenir agressif et ta sœur être distante. 


La porte claqua fortement, faisant trembler les murs de la pièce précédemment remplie de gros mots et de regards haineux. Le garçon blond tourna la tête vers la porte de l'entrée, avisant la chevelure flamboyante de son frère se hisser hors de la demeure, murmurant un simple " foutez-moi la paix ! " qui lui ressemblait à présent bien. Précédemment, alors qu'ils étaient encore jeunes jamais cette phrase ne serait sortie de ses lèvres. Cependant à présent, il touchait du but de ses doigts ses 16 ans, sa mentalité avait fait un bond radical.

Tullio se retourna pour fixer sa mère, apercevant son air las et les cernes visibles sous ses yeux. Elle en avait marre, désormais elle ne pouvait plus ses enfants se comportaient comme ils le voulaient, n'attirant qu'une effroyable honte sur la famille. Les yeux de blonde se posèrent sur son plus jeune fils, elle lui jeta un regard presque désespéré, ne comptant que pour lui pour créer une meilleure réputation à cette famille. 

— Tullio, je compte sur toi.
— Je sais. Je ferai de mon mieux.

Le garçon hocha la tête, baissant le regard et tendant le bras pour attraper le cahier qu'il tendit à sa mère. Il remarqua son sourire lorsqu'elle l'attrapa et son regard brillant lorsqu'elle fixa ses résultats plus qu'excellents. Ses parents étaient réellement ceux qui en profitaient le plus, il ne le faisait que pour eux. Le bruit de la porte n'attira pas son attention, pas plus que les pas qui se rapprochèrent de lui. Il ne sut pourquoi il avait tourné la tête, rencontrant l'air hautain de son frère aîné et ses yeux brûlants de rage. 

— Quoi ? Arrête de me fixer de cette façon.
— Hein ?
— Va faire tes devoirs, tu n'es bon qu'à ça de toute façon.

Le jeune garçon blond ouvrit un peu plus les yeux, ce commentaire le surprenant plus qu'autre chose. Ses doigts enserrèrent le sac qu'il gardait sur ses épaules, griffant légèrement le ballon de basket à l'intérieur. Les choses avaient changé, peut-être pas en mieux mais il ne pouvait ignorer cette provocation. Le basketteur tourna la tête, faisant semblant d'avoir ignoré cette remarque. Sa main fit un petit signe d'au revoir à sa mère, prenant le chemin en direction de son club de sports. Il avait pu leur demander cette faveur, de lui accorder le droit d'y jouer. Parce qu'il le désirait et qu'il comptait poursuivre ce but, devenir de plus en plus doué dans ce sport qui lui avait été présenté en étant plus jeune. Tullio souleva son visage, perdant ses deux lacs dorés parmi les nuages gris. Les gouttes caressaient déjà délicatement sa peau. 

— Pourquoi pas ?

Unique et simple pensée et il se glissa le long des trottoirs, courant à vive allure le long des rues, franchissant les passages piétons jusqu'à débouler dans un stakeparc. Plus personne n'était présent, il n'y avait que lui et son ballon orangé, lui et sa motivation de prouver et de contredire son frère. Il pourrait faire tout ce que son aîné ferait, en mieux. Toutes ses années flatté et admiré par son intelligence, poussé par ses parents ayant agrandi cette idée-là. Cependant ce serait trop facile de mettre la faute sur eux, il était celui qui avait désiré être ainsi. Tandis qu'il déballa la peinte, le sourire aux lèvres le monde avança. Peut-être même trop vite, peut-être même qu'il aspirait de trop grandes choses en un seul essai. Peut-être même - non c'est une certitude - qu'il aurait dû mieux analyser le terrain au préalable, sans sauter comme lors d'un de ses matchs. Il aurait dû se concentrer davantage sur le terrain humide plutôt que sur la maîtrise du ballon entre ses mains. Il aurait dû se servir de ses yeux et ne pas tenter de faire du parcours avec un ballon de basket. Il aurait dû éviter une aussi grande distance entre le sol et le terrain sur lequel il était. Il aurait dû, mais il ne l'a pas fait.
 
Tout se déroula trop vite, il ne prit pas le temps de réfléchir à son idée qu'il recula de quelques pas pour prendre l'élan nécessaire. En de grandes enjambées il courut, mais ce n'était pas assez, il avait pensé pouvoir contourner la barre qu'il empêchait les skateurs de passer hors du terrain et de retomber sur le sol et il tomba. Le sol se rapprocha dangereusement de lui, il ne put que fermer les yeux sentant quelques secondes après une violente douleur parcourir son bras droit. Ses dents vinrent mordre la lèvre inférieure alors que sa peau se frotta contre le sol froid et humide, s'écorchant légèrement. Son corps tout entier frissonna, il tourna la tête et fixa le ciel peint de gris et de bleu. Cette idée avait été sûrement stupide, mais il ne regrettait pas tant que cela. Le jeune garçon d'une dizaine d'années se redressa, soufflant sur les cheveux caressant ses yeux. La douleur aiguë le fit grincer des dents, toutefois à aucun moment il ne pleura. 

— Tullio ? Mais qu'est que tu fais là ?!
— Vraiment, j'arrive pas à y croire. Tu es vraiment con et tu t'es pas loupé. Relève toi qu'on puisse voir ça.

Le garçon blond se surprit à les retrouver là. Il n'avait pas besoin de tourner la tête pour deviner qui elles étaient. Soupirant en sachant qu'il allait devoir donner de sérieuses explications, il se releva en titubant, tenant son bras qui criait haut et fort qu'il l'avait écrasé de tout son poids. Le garçon se remit face à elles, avisant sa sœur et sa meilleure amie. Il les fixa droit dans les yeux, comme si tout cela était parfaitement normal. Jessica se rapprocha et toucha du bout de ses doigts son bras droit, puis comme pour le punir elle lui donna un coup retenu dessus, augmentant la douleur sadique qui se permit de remonter jusqu'à son épaule. Croisant ses bras, elle semblait plus qu'agacée par la situation. 
Tullio se permit de laisser cette attitude de côté et de se concentrer sur sa sœur, s'attendant déjà à diverses remontrances et rires de sa part. Toutefois ce n'en fût rien, elle ne dit rien et se contenta de le fixer d'une étrange manière et de soupirer. 

— Tu es vraiment blond Tullio. T'es tombé sur ton bras, t'auras du mal à faire du basket... Mais je me suis peut-être trompée à ton sujet. 

Ce fût à ce moment-là, qu'elle se mît à le respecter un peu plus. Ce fût ce jour-là qu'il se sentit pour une fois libre de faire ce qu'il désirait avant de penser à ce que l'on attendait de lui.


Tes paupières furent closes, ton souffle lent et apaisé, tu ne bougeais plus. Tout laissait croire que tu t'étais endormi en regardant le ciel, pourtant ce n'était pas le cas. Les souvenirs affluaient désormais libres, tu les avais laissés fluides afin de retrouver des événements que tu avais pu hélas oublier. Tu t'étais arrêté à ce moment-là, où tout laissait présager qu'elle t'aurait humilié avant de t'abandonner. Le sort en avait décidé autrement, tu appris que tu ne connaissais pas si bien les membres de ta famille. En rentrant chez toi tu fus accueilli par ton père, il n'eut pas le temps de parler que tu lui coupas la parole en disant que ce n'était rien. Personne n'était dupe, tu savais que cela n'allait pas marcher. L'on t'emmena à l'hôpital et tu te souvins encore de la déception qui s'était installé dans ton regard lorsque l'on t'appris que pendant quelques mois tu ne pourrais plus jouer au basket.

D'une lenteur qui ne te ressemblait pas tu passas une main sur tes cheveux, profitant de ce calme dont tu ne faisais presque jamais part. L'on ne tarderait pas à savoir que c'était toi qui venais de faire un nouveau coup dans l'académie. Un magnifique et minuscule sourire vint éclore sur tes lèvres roses, cette liberté te délectait et te laissais un agréable goût dans la bouche. Tout doucement tu rouvris les yeux, baissant le regard vers la main que tu avais blessé quelques années en arrière. Tu resserras tes doigts sur la pelouse presque sèche, savourant le fait de pouvoir bouger ta main à ton bon vouloir. Cela avait pris du temps, tu avais et tu possédais encore une grande tendance à recommencer les activités proscrites dès que tu ne ressentais plus trop la douleur. Au fur et à mesure que tu grandissais tu aspirais à faire les choses à ta façon. Tu souriais comme lorsque tu venais de faire un nouveau mauvais coup. Ce goût pour les interdits était venu peu à peu, tout comme tu te rétablissais de ton "accident". Tu t'étais "rebellé" la première fois chez toi à peine tes treize ans franchis, s'en avait été étonnant pour toi également. 


— Nous avons réfléchi avec ta mère... Nous pensons que le mieux pour toi serait d'arrêter le basket pour te concentrer sur tes études. On voudrait que tu fasses un voyage à l'étranger, afin de voir de nouvelles choses.
— Que-... Quoi ?!
— C'est important pour toi, Tullio.

Ses yeux s'écarquillèrent sous la surprise, plus aucun geste ne vint, il était trop choqué. Jamais auparavant on ne lui avait interdit de continuer son sport. Il avait réussi un compromis, tant qu'il continuait ses études et ramenait des bonnes notes il pourrait avancer et continuer son loisir. Désormais on lui coupait tout, l'on lui enlevait tout pour ne rajouter que du stress. Le garçon blond se retourna et fixa ses parents avec incrédulité, il devait sans doute avoir mal entendu. 

— Je ne vois pas pourquoi je ne pourrai pas continuer, mes notes sont excellentes !
— Oui sans doute, mais il serait plus important que tu t'investisses à 100%. 

Le regard doré de son père ne laissa aucun doute quant à cette intention. Ils ne rigolaient pas, leur désir était réellement celui de le faire quitter son sport pour des études. Son monde s'écroulait, lui qui espérait pouvoir reprendre le basket à la fin du mois se retrouvait coincé. Il ne pouvait y échapper, désormais il refusait cette demande. Mais le pourrait-il vraiment ?

— Je refuse.
— Comment ça mon chou ?
— Je refuse de délaisser le basket pour des études. Je ne vais pas choisir entre mes études et mes loisirs. Ou bien peut-être que oui, je choisis mes loisirs. 

Ce fût la surprise générale, le silence absolu. Personne n'y croyait, nul ne voulait y croire. Elsa ne bougea pas, semblant ne pas vouloir comprendre les mots de son fils. Lui qui ne rechignait jamais pour rien venait de leur tenir tête, avec un regard qui ne se faisait pas convaincre. Le silence dura quelques minutes, Tullio se contentant de fixer ses parents se lancer des regards incompréhensifs. Il se sentait étrangement agacé, c'était un sentiment qu'il n'avait jamais  ressenti envers ses parents. Le garçon pinça ses lèvres, tournant les talons et les abandonnant seuls dans le salon. C'était une décision qu'il ne changerait jamais, il avait déjà beaucoup fait sans jamais rien demander en retour. Le vase venait de déborder, c'était la goutte de trop.

Sa main attrapa sa veste qu'il tira d'un geste vif vers lui, il n'en revenait encore pas de ce qu'il venait d'entendre. Lorsque la porte s'ouvrit ce fût sur un Tullio en furie que son frère aîné tomba, il ne put rien prononcer qu'il partit en un coup de vent. Telle la foudre s'abattant sur un arbre. Il partit sans destination, pour essayer de nouvelles choses avec de nouvelles personnes. Le même jour il fit des choses que jamais il n'avait pu faire, il ressaya même le parcours sans ballon cette fois-ci. Adieu les règles et les horaires, il venait de s'ouvrir des portes vers une nouvelle vision. 


Et quelle vie.
Tu n'aurais pas changé le cours des choses si tu le pouvais. Tes pieds glissèrent sur la pelouse, tu te rappelais des jours suivants. Tu avais tendance à sortir plus souvent, rencontrant des personnes plus âgées qui s'étaient amusées à faire les quatre cents coups avec toi. Tu t'étais contenté de contredire tes parents qui tentaient vainement de te ramener à la raison. Ils se trompaient, tu n'avais jamais été aussi bien avant. Ils avaient eu tort, tu pouvais très bien jongler entre loisirs et études, tu leur avais prouvé, refusant de perdre face à leur volonté. Les jours passant tu étais devenu petit à petit comme tes aînés, peut-être même pire vu que ton inconscient ne te posait jamais de limites. Tant que tu ne blessais personne tu pouvais faire ce que tu désirais, avec qui tu voulais. Tu pouvais à présent voler de tes propres ailes, ses ailes précédemment attachées.

Les choses n'avaient pas changé du jour au lendemain, certaines manières étaient bien ancrées dans ton subconscient tu continuais de travailler une fois chez toi, lorsque tu n'étais pas en train de réfléchir à ce que tu ferais une fois dehors. Tu avais commencé à planifier des plans et tu avais mis un gros bordel dans ton ancienne école. Rien que cette pensée te fit doucement rire, ils ne t'avaient pourtant pas viré grâce à tes excellentes notes. Plus étrange encore, les gens en plus de te connaître s'intéressaient à toi, de nombreuses et belles demoiselles te firent part de tes sentiments. Tu appris à les connaître et à valoriser les sentiments amoureux, lorsque l'on aimait tout devenais plus beau. Puis ce fût à tes quinze ans qu'une étrange idée germa dans l'esprit de tes parents : Te faire devenir mannequin. Une idée bien amusante, cependant tu avais tendance à ne jamais rester trop longtemps sur les mêmes choses.


Dans la cuisine, on trouva une personne. Ses cheveux blonds brillants sous le soleil couchant, il paraissait posséder un téléphone portable entre les mains, tapant sur les touches de son appareil rapidement. Quelques gouttes transparentes coulaient le long ses longs doigts, il s'essuya les mains en les frottants contre son pantalon et posa son coude tout contre l'évier. Son air ravi était visible à plusieurs kilomètres, il possédait toujours ce sourire lorsqu'il parlait avec une personne qu'il appréciait. Il entendit des pas, mais prit tout son temps pour taper et envoyer son message. En relevant la tête, l'adolescent la pencha sur les côtés, regardant son père qui le fixait avec une légère appréhension. Au fil des années, il avait appris à observer les personnes autour de lui, à comprendre leurs tics et leurs manies afin de mieux les comprendre. Son père tentait clairement de lui faire passer un message, un nouvel essai pour le faire larguer ses « mauvaises connaissances » sans doute.

— Tullio, nous t'avons... prit rendez-vous chez un studio. Je pense que ce serait une bonne idée que tu ailles passer un casting et peut-être devenir mannequin.
— Hm... D'accord, j'irai il faut juste que je sache quand.

Une nouvelle fois, ce fût la totale surprise qui se présenta sur le visage de son père. Ses yeux en tout point identiques aux siens, quoique un peu plus foncés brillèrent, il semblait être ravi mais étrangement surpris et il avait de quoi. Depuis quelques années son fils paraissait avoir comme manie de le contredire dès qu'il le pouvait. Non seulement lui, mais un peu près tout le monde. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Tullio avait une logique bien à lui. En voyant son paternel tourner les talons il ne put s'empêcher de rire, il savait parfaitement que cela allait l'étonner au plus haut point. Nul doute qu'il avait déjà préparé diverses raisons pour le convaincre de faire au moins cet essai. Il ne s'était pas fait prié, il avait accepté d'essayer au prix de tout arrêter si cela ne lui plaisait pas. Le lendemain matin, se glissant dans ses vêtements le blond sortit de chez lui, étrangement accompagné par ses parents. Malgré toutes les crasses et malgré leurs nombreux coups de bec, il les aimait toujours. C'était sa manière de leur dire qu'il les appréciait. 

La longue chevelure de sa génitrice apparut devant ses yeux lorsqu'il franchit la porte d'entrée, ses grands yeux bleus désormais plus rieurs se posèrent sur son fils. Elle se rapprocha et plaça correctement le chapeau qui gardait sur le haut de sa tête, chassant quelques fils rebelles qui ne se tenaient pas en place.

— Je suis contente que tu reprennes ton avenir en main, tu es très beau comme ça Tullio. 

Beau. L'une des nombreuses choses que l'on disait sur lui. Son physique était sans doute attirant, en vue des regards des jeunes filles et même des quelques garçons qui se posaient sur lui. Il le savait, il avait appris à l'apprécier et à l'utiliser. Sa mère glissa sa main gauche sur son épaule, jusqu'à ce que le bout de ses petits doigts touche ses cheveux. Tout doucement elle le fit se rapprocher pour pouvoir déposer un baiser sur son front, se mettant presque sur la pointe des pieds. Il la dépassait d'une bonne tête, alors que quelques années en arrière elle devait se baisser afin de pouvoir embrasser son front. Sur ce point elle ne pouvait se plaindre, le sport qu'il pratiquait l'ayant magnifiquement sculpté. 

Elle pourrait être fière de posséder un fils mannequin et lui il pourrait se sentir fier d'avoir un tel physique. Si seulement tout se résumait à cela...


Tu entendis les bruits de criquets de loin, puis celui des feuilles secouées par le vent. C'était agréable, tu profitais de ne rien faire. Rien de plus que d'écouter les gens discuter et d'essayer d'assimiler ce qu'ils disaient. Peut-être découvrirais-tu quelque chose de particulier aujourd'hui, des nouvelles informations importantes ou moins importantes. Tu ne le savais pas, les choses venaient à toi parce que tu étais toujours prêt à les recevoir mais que tu n'attendais jamais grande chose. Avant même de poser les pieds dans cette académie, tu n'imaginais pas autant t'intégrer dans cet univers. À présent tu ne regrettais rien.

Tes yeux se tournèrent vers les membres de ta bande, tu te redressas et leur tendis la main afin de les aider à se redresser. Il était temps pour vous de rentrer, la journée avait été fructueuse et toi, tu devais encore reprendre tes études. Rien n'avait vraiment changé de ce côté-là, tu gardais un temps pour tes études. Temps que généralement tu prenais sur tes heures de sommeil. Tandis que tu marchais tu secouais les bracelets sur tes poignets, appréciant la texture frotter contre ta peau. Avant d'entrer tu t'arrêtas pour fixer la structure de l'établissement. Tu avais été celui qui avait insisté pour venir, jusqu'à venir négocier ton cursus avec le directeur en personne. Tu avais connu le nom de cette académie grâce à une de tes sources extérieures, à tes quinze ans tu t'étais intéressé jusqu'à vouloir t'y inscrire et le fait de savoir que l'on avait prévu toute autre chose pour toi te renforça dans cette idée que tu devais insister. Peu importait le temps ou encore les arguments tu devais réussir à t'y inscrire. Les jours s'étaient poursuivis, Dieu seul sachant à quel point tu pouvais être persévérant et convainquant lorsque tu le désirais. 

Tu avais obtenu ce que tu voulais, parce que tu n'abandonnais jamais.

Tes yeux se fermèrent tandis que tu inspirais l'air frais du soir. Tes parents tu avais réussi à les convaincre, mais ils avaient fait en sorte de t'inscrire dans un cursus que tu ne désirais pas. Adieu basket et Bienvenu à la photographie et au mannequinat, tu n'avais pas été très heureux de l'apprendre et tu leur avais fait savoir. Ils étaient aussi fourbes que toi, l'on t'avais toujours dit que les chiens ne faisaient pas des chats. Pourtant, une des choses que tu avais apprises pendant tes quelques années était que lorsque tu désirais quelque chose, tu devais aller la chercher toi-même. Tu n'avais donc eu aucun problème à te rendre toi-même dans le bureau du directeur pour demander que l'on te réinsère ailleurs. Toutefois, il n'avait pas cédé à tes envies, il n'avait pu que te déplacer vers le groupe artistique et ce n'avait pas été très réjouissant au début. 

Tu avais cependant appris à voir les choses du bon côté.

Au moins, tu avais pu changer de cursus et chipoter pour ces détails n'allait pas te faire avancer. Tu avais réfléchi, prit le temps de peser le pour et le contre pour finalement choisir le cursus de danse Hip-hop. Chose encore plus étonnante, tu t'intégras sans mal dans ce milieu alors que tu n'avais jamais pensé y participer un jour. Désormais, tu connais le monde et ils te connaissaient. Tu avais attiré pas mal de choses, la plupart du temps des ennuis mais cela te plaisait de vivre ainsi. Tu avais continué d'être curieux, à tout découvrir principalement des choses sur le gang des Volfoni. Tu avais apprécié ton enquête et comme tu ne t'arrêtais jamais aux simples apparences tu avais pris le temps de bien voir certains membres et leur "mode de vie", les choses étaient différentes. Finalement ils n'étaient pas que des brutes dénuées de cerveau, ils pouvaient aussi être une famille malgré certains et ce fût un des points qui te firent t'attacher à ce gang et tune comptes pas changer de si tôt.

Pourquoi ?
La première question que l'on te posera toujours, la question que tu devras répondre en priorité. Pourquoi es-tu comme cela ? Pourquoi n'es-tu pas différent ? Parce que c'est ainsi et pas autrement, parce que tu es désormais fatigué de hocher la tête et de tout accepter sans rechigner. Ton avis est aussi important que celui d'autrui, alors désormais tu as appris à dire non et c'est toujours un réel plaisir. La première chose que l'on voit avant même de découvrir le caractère d'un individu est son apparence physique. On analyse, on examine et inconsciemment on se fait toute une théorie et une idée de comment cette personne pourrait être.

Pour ce qui est de ton cas, en te voyant dans la rue les gens pensent sans doute que tu es un garçon poli et respectueux, rempli de classe et d'élégance. Ton sourire espiègle ne cache rien à tes intentions, tu es aussi curieux qu'un enfant qui découvre le monde. Puis tu te retournes, dévoilant tes yeux d'un brun miel si particulier. Tu fais entendre ta voix et les avis changent soudainement. Les gens se rendent compte que tu n'es pas aussi "adorable" qu'ils ne pourraient le penser ni encore aussi cruel que ce que certains peuvent transmettre. Tu es un mélange d'idées aussi charmantes que fatigantes. Un chieur qui s'assume pleinement.

Comment commencer à parler de ton caractère sans parler d'une phrase clé d'une grande importance ? La soif de liberté. Si l'on devait te comparer à un animal, ce serait un loup. Tu aimes avancer sur tes propres pas, suivre ton propre chemin et décider de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à toi. La liberté engendre la rébellion, tu ne laisses rien passer et tu sembles prendre un certain plaisir à réfuter l'autorité des adultes dès que tu le peux. Désormais finit le jeune garçon qui disait oui à tout, tu as appris un nouveau mot. Un mot contradictoire qui laisse un désagréable et éternel goût d'amertume. Tête dure, têtu et parfois même de mauvaise foi, tu as tendance à préférer te casser la figure en suivant le chemin que tu as choisi plutôt que de contourner l'obstacle en suivant le conseil d'autrui. Un peu de fierté dissimulée ? Peut-être.

Toutefois, tout cela importe peu. Tu restes ce garçon possédant une énergie presque fatigante, un véritable bout-en-train que l'on croit être partout. Tu possèdes des oreilles en tout lieu, tu t'attardes un long moment dans les couloirs pour en savoir toujours plus. Tes renseignements sont précieux, tu en profites et le simple fait de découvrir que l'on va voir ailleurs pour des potins te rend fou. Quelque part au fond de toi, tu as un petit côté cherchant et détestant la concurrence et tu es si têtu que tu n'abandonneras jamais. Black and White Baby. Doué pour contredire autrui mais surtout soi-même, tu es une véritable peste qui s'amuse à taquiner et à faire tourner le monde en bourrique. Tu possèdes un sourire espiègle qui ne quitte jamais ton visage, tu es aussi futé qu'un renard, aussi habile qu'un léopard et tu assumes pleinement ce statut de casse-cou qui paraît te suivre presque partout. Tu possèdes un avis aussi changeant que les idées qui tournoient dans ta tête, tu te contredis parfois, tu n'es jamais d'accord sur rien et quelques fois rien que le fait de pouvoir contredire quelqu'un te pousse à prendre une opinion inverse. La logique ? C'est dans illogique.

Warning. Dangerous. Un autre côté de ta personnalité assez intrigant serait ce courage et ce côté intrépide qui te suis absolument partout. Tu n'as ni peur des reproches, ni peur du danger. Ton goût pour la découverte te rend brave, peut-être même un peu fou mais l'interdit est quelques fois si passionnant. Tu aimes les défis, risquer de perdre ou de gagner, risquer parfois de te faire surprendre. Tu aimes tout découvrir et tout essayer, ce côté de toi forge ton caractère. Il te rend audacieux et brave comme un lion. Le quotidien à tes côtés devient vite un jeu, l'on ne s'ennuie pas avec toi car tu es sans gêne, tu oses là où de nombreuses personnes hésiteraient et tu voudrais embarquer tout ton monde et le montrer à autrui. Montrer un côté hilarant de la vie et ce malgré les quelques blessures et remarques désagréables que l'on pourrait subir. Au fond, on pourrait presque croire que tu as un petit côté suicidaire. Mais tout le monde le sait, les fous sont tellement plus amusants et ce n'est pas toi qui diras le contraire. Cependant, là où tu aimes tenter tu détestes perdre. Tu es un bon joueur mais un mauvais perdant. L'idée même de perdre face à autrui te pousse à repousser tes limites et te donnes encore plus d'idées pour rendre fou le monde t'entourant. Tu as désormais plus l'air d'une hyène farceuse que d'un léopard ou d'un tigre, l'on a du mal à se retrouver. C'est un de tes nombreux et étranges côtés.

Vouloir c'est pouvoir. Ton quotidien fonctionne selon tes humeurs, tu peux être une bonne personne si tu le désires mais bon Dieu que tu peux être agaçant lorsque tu le veux. Entêté au possible, tu es apte à attendre longtemps, à suivre une personne plusieurs jours et à la faire craquer pour obtenir ce que tu désires. Ce sont parfois des choses bêtes, comme par exemple inviter quelqu'un à une de tes fêtes mais pour toi, c'est une petite victoire qui en fera une grande. Tu as un sens aigu des affaires, un esprit de leader qui par un moyen ou un autre arrive à ses fins. L'on pourrait croire que tu es un gentil soldat mais tu peux très bien faire un étrange mais ô combien agaçant patron. Lorsque tu veux quelque chose, tu insistes longuement et le non n'est pas une réponse que tu apprécies. En ces moments-là tu peux dévoiler un côté enfantin et presque boudeur faisant un caprice d'enfant gâté. Mais tu te ressaisis bien vite et tu te prépares à essayer à nouveau. Ta plus grande valeur, serait sans doute ce côté persévérant prêt à essayer encore et encore jusqu'à réussir toutefois et c'est paradoxal, un simple "non" peut faire taire ce côté batailleur l'espace de quelques minutes. Ce n'est pas pour rien que l'on dit de toi que tu n'es d'accord sur rien.

Tu as ce petit côté charmeur, envoûtant et joueur. Non seulement tu aimes limite stalker les gens pour en apprendre plus mais tu es très direct dans tes intentions. Un regard malicieux, un sourire différent tu sais faire comprendre tes intentions, tout autant que tu sais les dissimuler. Certains l'auront peut-être compris, si le jeu va loin-tu le suivras, même s'il finit sur le lit. Homme, femme ou huître - bon peut-être pas au premier rendez-vous... - qu'importe plus le "jeu" sera différent, plus il sera excitant et plus loin il ira.

La confiance que tu as en toi est presque gênante, tu es vaniteux, un soupçon prétentieux et tu crois en tes capacités. Rajouter à cela que tu es une personne débrouillarde et indépendante, tu aimes choisir ce que tu feras, quand tu le feras. Tu te débrouilles parce que tu n'aimes dépendre de personne, parce que tu sais que les choses viendront seulement si toi tu te bouges pour les obtenir. Tu n'as besoin de personne pour te couvrir, au contraire une trop grande possessivité envers ta personne peut vite t'étouffer. Stay. I'll be there for you. L'on te connaît en tant que casse-pieds, mais même la plus grande muraille possède des failles et tu peux montrer de doux côtés également. Toi qui pourtant n'apprécies pas énormément la possessivité que les autres peuvent avoir envers ta personne, tu es pourtant extrêmement protecteur. Que ce soit parce que tu aimes pouvoir contrôler ton monde ? Parce que tu ressens le besoin de protéger ce qui t'est cher ? Parce que tu ne les crois pas capable de se débrouiller sans toi ou bien peut-être même l'inverse ? Tu sais qu'ils sont aptes à affronter les choses et tu voudrais les garder ? Peu importe dans le fond, c'est ta façon d'être que de protéger autrui sans avoir besoin de beaucoup de raisons. Tu es protecteur envers tes proches, mais également vers des gens que tu viens à peine de rencontrer. Ton caractère enflammé ne t'empêche pas d'être ouvert à toute rencontre, découvrir, parler, s'intéresser aux gens c'est un de tes passe-temps favoris et lorsqu'on veut on peut avoir une conversation très agréable avec toi. Tu connais les gens, parce que tu prends le temps d'aller leur parler, peu importe la carrure ou la réputation de l'individu. Tu préserves tes liens parce que tu fais en sorte de toujours réunir les gens, principalement à une de tes fêtes et Dieu seul sait combien tu aimes en faire et à quel point tu peux insister pour que chaque personne se rende à celle-ci. Tu n'es peut-être pas aussi chiant finalement.

Malgré le fait que tu te rebelles à toute autorité, que tu fasses les choses un peu comme bon te semble il y a quand même le petit côté travailleur et prêt à garder ton niveau qui est bien présent et ancré en toi. Bien sûr, tu le fais parce que tu sais que c'est important mais également parce que tes notes excellentes te permettent d'avoir cette liberté que tu désires tant. L'on n'a rien sans rien, maintenant ce qui reste à voir c'est si cette trop grande liberté ne t'empêchera pas de préserver tes connaissances et ne nuira pas à ton avenir, certaines personnes croient déjà au pire. Toi tu es prêt à leur prouver qu'elles ont tort, risquant de plus en plus les nuits blanches. Le futur dira si tu sauras poser des limites, tout vient en temps voulu.

— Tullio, viens ici ! 

La jeune femme s'immisça dans la petite pièce, tirant sa longue chevelure d'un blond vénitien à chacun de ses pas. Son aura noire entourait sa frêle silhouette et de ses yeux bleus malicieux elle distingua le corps de sa victime tranquillement installé sur sa chaise. La jeune fille, serra les poings de rage, elle se rapprocha du concerné puis s'arrêta, les lèvres entrouvertes. Le garçon lui fit signe d'attendre, profondément concentré sur l'appel qu'il devait passer. Elle retrouva sur son visage sa petite moue, la même que lorsqu'il n'était encore un enfant qu'elle emmenait partout en tout temps de la journée. Délicatement, ses doigts pâles se posèrent sur sa joue, puis sur sa tignasse d'un blond pur. Elle tira légèrement dessus, remarquant qu'ils venaient de pousser en quelques mois seulement. Ses cheveux blonds, elle les avaient toujours enviés. Son regard s'attarda sur les fils recouvrant son visage, il avait toujours préféré les cheveux courts. Le garçon blond fronça légèrement les sourcils mais ne répondit pas, agacé de ne pas avoir pu choisir quelle activité rejoindre. Il la laissa faire, pas foncièrement gêné puis s'éloigna quelques secondes plus tard.

Soupirant, la jeune rousse tira une chaise tout près de lui et s'installa lourdement. Ses jambes lui faisaient encore mal, trop de voyage tuait le voyage. L'espace d'un instant elle déposa sa tête sur le bureau, résistant à l'envie de lui tirer le téléphone des mains afin qu'il se concentre sur elle. Mais désormais il était bien grand, il saurait manifester son désaccord et elle ne pouvait sans doute pas gagner niveau force. Elle avait toujours aimé le regarder grandir, cependant elle ne le lui disait jamais. Ses grands yeux bleus se tournèrent pour le fixer, elle regarda ses longs cils aussi blonds que le maïs, naturels. Qu'elle rageait de le voir posséder d'aussi bons outils pour séduire. Tullio tiqua et fit quelques pas dans la pièce, fermant les yeux pour mieux réfléchir à la situation. Elle sourit devant son agacement, tout se voyait sur son visage, il possédait une palette immense de réactions qu'il laissait visible. Puis ce fût au tour ses paupières closes cachant la couleur particulière de ses yeux d'être analysées. Ils étaient comme les siens vivants, ceux du blond bruns miel comme celui de sa sœur mais un tantinet plus clairs. Presque dorés, le jeune garçon s'amusait d'ailleurs souvent avec cette ressemblance pour se pavaner avec des lentilles de cette véritable couleur. Ses yeux étaient petits, expressifs et tout aussi malicieux que les siens, couverts de ses longs cils blonds. Rien que cela pouvait plaire, mais le charme de cet abruti ne s'estompait pas là. La jeune fille se redressa et glissa sa main sur le bureau de l'absent, ses doigts fouillèrent un coin bien caché et elle en ressortit une photo datant de plusieurs années en arrière. Sans doute, il avait énormément grandi depuis ses six ans. Quelques années seulement en arrière il était le plus petit des deux, désormais il la dépassait d'une bonne tête du haut de son 1 mètre 80. Une raison de plus pour la voir rager. 

La voix du concerné se fit plus forte, calme et pourtant possédant un ton presque enjôleur. La jeune rousse tourna la tête croisant le regard curieux du blond qui en la voyant lui fit un subtil sourire. Elle fit semblant de l'ignorer, ne tournant ses yeux vers lui qu'une fois qu'il n'était plus concentré sur elle. Il était sans doute une personne que l'on définirait comme étant belle. Il était beau, c'était un fait qu'elle-même ne pouvait le nier. Sa peau légèrement hâlée, ses sourcils fins presque dessinés, ses lèvres retroussées en un sourire coquin, ses pommettes hautes et son visage fin. Il avait une belle gueule comme elle le disait si bien et il le savait ce qui ne le rendait que plus dangereux. Il savait en tirer profit de son physique de mannequin à chaque instant. Elle aurait presque pu tomber amoureuse, si seulement il n'était pas aussi chiant mais surtout s'il n'avait pas été son ami d'enfance. Il aurait pu profiter de ce visage, faire chavirer des cœurs et continuer le mannequinat mais il était trop têtu. Voilà ce qu'on lui reprochait si souvent. Tullio ôta son chapeau puis fit glisser ses longs doigts sur ses courts cheveux blonds, le téléphone toujours accroché à une de ses oreilles. Quelques fils vinrent effleurer son front, ses cils et son oreille, la jeune fille pencha la tête sur le côté. Il se l'était encore percé, cela se voyait qu'il aimait les piercings et le pire c'est que cela lui allait bien. Il possédait un certain look de mauvais garçon, ce qui n'était pas plus mal.

Son regard se posa sur son torse, puis ses bras. Les vêtements qu'il portait ne le mettaient pas en valeur, trop amples. Il possédait des muscles parfaitement bien placés, sa persistance dans le basket l'ayant sculpté correctement. Ses bras étaient longs, puissants mais sans trop. Il avait des doigts agiles, un torse bien dessiné en V que l'on voyait parfaitement lorsqu'il jouait, de longues jambes qui lui permettaient de courir longtemps et pourtant il continuait de s'habiller de n'importe quelle façon. Si elle ne l'aimait pas autant elle l'aurait sans doute secoué comme un prunier pour le ramener sur terre. Ses dents glissèrent hors de ses lèvres, elle mordilla sa lèvre inférieure puis soupira une nouvelle fois en le voyant s'agiter. Finalement lassé d'attendre, l'ancien mannequin déposa le téléphone et vint mordiller l'intérieur de sa joue. Ses pas rapides le ramenèrent près de la demoiselle, il enfila à nouveau son chapeau puis baissa légèrement la tête pour lui sourire de manière espiègle, relevant légèrement ses joues et dévoilant ses adorables pommettes. Il était photogénique, charmeur et espiègle. Tout ce qu'il ne fallait pas. La rousse déposa son index sur son torse, touchant à peine le début de ses muscles tellement il possédait de couche de vêtements. 

— Change de style. 
— Pourquoi ? J'aime bien celui-là. 
— Enlève au moins ta veste tu vas crever de chaud dehors.

Ses pupilles dorées se tournèrent vers la droite, il semblait sérieusement réfléchir à la question. La belle croisa les bras, le fixant alors qu'il ôtait son pull bleu, soulevant légèrement son T-Shirt et dévoilant par la même occasion les muscles de son torse. Trois paires de tablettes de chocolat, elle se surprit à les fixer avec attention comme une jeune fille obscène et perverse. Son haut ne tarda pas à cacher son ventre, agressant ses yeux par sa couleur jaune poussin. Sa maladresse la fit doucement rigoler. Il avait beau être canon son don pour combiner les couleurs était encore à revoir. C'était son style, il était surtout axé sur les vêtements amples, facile à mettre pour ne s'empêcher de faire aucun mouvement. Il aimait également les couleurs vivantes, flashy et tape-œil. En vérité tout ce qui était différent lui plaisait, des vêtements aux accessoires. La rousse baissa ses deux billes bleues vers son poignet gauche, remarquant ses bracelets de plus en plus conséquents au fur et à mesure que les jours passaient. Il les mettait tous les jours sans exception, tout comme un certaine attitude agaçante qu'il possédait tout le temps.

— J'enlève mon pantalon aussi ?
— Avance au lieu de raconter n'importe quoi !

Exaspérée, elle attrapa son bras et avança afin de le tirer vers la porte. Son odeur sucrée chatouilla ses narines, ses ongles caressèrent son bras, touchant encore des muscles qu'il dissimulait. Un jour elle le ferait changer de style. Un jour peut-être.