Don't be afraid // [Emilio B. Eules & Morgan de Vilor]

Don't be afraid.

Emilio | Morgan

Ah le printemps en Floride ! Rien de plus beau, n'est-ce pas ?

Alors, tant qu'à faire, autant profiter de la plage ! Voilà pourquoi, comme à son habitude, le singapourien avait prit son sac à dos, ses tongs et son short de plage afin d'aller profiter du beau temps. Souvent, lorsqu'il sortait ainsi, il ne mettait que peu les pieds dans l'eau, de peur de se faire voler son sac à dos par une racaille passant par-là, mais ne s'encombrait pas de ses affaires les plus précieuses pour autant. Seul son téléphone, un carnet de croquis et quelques stylos trainaient dans son petit sac, ainsi qu'une serviette pour s'assoir dessus et de la crème solaire ; et c'était bien suffisant pour aller à la plage. Avec sa peau blanche, Emilio attrapait facilement des coups de soleils ici bas, et s'était déjà retrouvé avec quelques cloques sur les épaules lorsqu'il avait passé tout un dimanche sur sa serviette sans se rendre compte du temps qui passait ; plus jamais !

Les pieds dans le sable, le Smiley Boy s'était alors retrouvé là, à profiter du beau temps malgré les examens de fin d'année et notamment le concours inter-filières. Au fond, il était plutôt resté en retrait vis-à-vis de ces rivalités, peut-être tout simplement par peur de se prendre un peu plus de coups de poings sur le nez, ou peut-être pas. Tout ce qui lui importait pour le moment, c'était de profiter de l'instant présent, même s'il était - pour une fois - tout seul.

Enfin, ça, c'est ce qu'il avait cru.

« Eh mais t'es de Volfoni ! lança tout à coup une voix qui sortit le môme de ses pensées. »

Surprit, le petit homme leva ses deux grands billes rondes en direction de l'inconnu. Croyant tout d'abord avoir affaire à une racaille d'Arcadia, il hoqueta, avant de finalement reconnaître le visage de cet inconnu. Et ce n'était pas peu dire, avec ces cicatrices aux coins de ses lèvres, on pouvait difficilement le louper. Toutefois, il en fallait plus pour dérouter le blondinet adepte des jeux d'horreur et des chambres d'hôpital ; il avait déjà vu bien pire que ça dans sa courte vie !

« Eh, salut ! répondit-il alors d'un ton toujours aussi enjoué qu'à son habitude, t'as vu juste ! il se mit ensuite à rire avec légèreté, avant de reporter son attention vers lui, si tu me connais, tu dois aussi y être ; pas vrai ? »

Bien sûr qu'il y était ; il était dur de passer à côté de quelqu'un comme lui et de l'oublier. Toutefois, il valait toujours mieux demander ce genre de choses, même avec la plus banale des personnes ; qui sait, peut-être n'avait-il été que de passage dans la ville.

 

Don't be afraid.

Emilio | Morgan

Souriant, mais toutefois pas le plus rassuré du monde, le petit homme était presque certain d'avoir déjà croisé son interlocuteur au détour d'un couloir ; et, comme dit, un visage comme le sien, cela ne pouvait pas s'oublier. Pourtant, même si le Smiley Boy s'était demandé sur l'instant si son ainé en avait après lui, il se rendit très vite compte qu'il avait sans doute paniqué pour rien ; enfin, il l'espérait.

« Nonon, je vis juste là-bas à plein temps, fit-il d'un ton léger avant d'afficher un certain sourire suite à sa blague, moi c'est Morgan, j'suis en Hip-hop, et toi ?
- Emilio ! Et j'fais partie des Jésus ! »

Pour une personne extérieure à Volfoni, une telle phrase aurait presque pu paraître étrange ; mais eux, à force, ils avaient fini par s'y habituer.

Pieds toujours dans le sable, le jeune singapourien ne quitta alors pas du regard son interlocuteur, quand bien même lorsque de légers cris se firent entendre dans son dos. Sans doute que des enfants qui jouaient et qui avaient dû se prendre les pieds dans une vague un peu trop puissante. A force de traîner ici, on ne faisait même plus attention à ce genre de bruits.

« T'aurais pas à boire par hasard ? finit-il par demander alors. »

Est-ce qu'il tentait de le raquetter comme certaines racailles ? Non, sans doute pas, surtout pas après l'avoir demandé poliment et avoir ajouté un s'il te plait. Alors, bien sûr que le Smiley Boy allait tenter de l'aider ; enfin, il l'aurait aussi fait sous les menaces, soit dit en passant..

« Je vais regarder ça ! répondit immédiatement le môme. »

Ceci dit, il se mit alors à fouiller son sac à dos à la recherche de quelque chose à boire. Son téléphone portable, non, sa crème solaire, non plus, un crayon de papier cassé en deux - ah ça craint ça ! - mais non ce n'était pas ça non plus. En réalité, le blondinet avait totalement oublié de se prendre quelque chose à boire aujourd'hui.

« Zut.. J'ai zappé de me prendre une bouteille d'eau en quittant la maison. maugréa-t-il d'une petite voix, déçu, désolé.. »

Heureusement que son ainé semblait être animé par de bonnes intentions, sinon, le pauvre petit aurait sans doute passé un mauvais quart d'heure. Il n'empêche qu'au fond, Emilio était vraiment désolé.