• Histoire
I - 17h09Ton château de sable est grand, impeccablement humide pour résister à la moindre attaque perfide de cette étendue grise, tu l'as même décoré ça et là de petits coquillages. Un dernier coup de main pour approfondir les douves et c'est fière de ton oeuvre que tu lèves le nez, pressée de la dévoiler à ta famille. Elle n'est pas bien difficile a repérer dans le pâle paysage et tu te laisses guider par les éclats de voix, faisant tempête du sable sous tes pieds.
Les mains pleines de gadoue, tu t'accroches au premier ciré dans ta course pour capter un peu d'attention mais ton timing sent mauvais, un peu comme tes bottes lorsque tu reviens de la pêche à la crevette. La conversation est vigoureuse, les mains volent et tout ce que tu comprends de la conversation, c'est que tu n'en as fichtrement rien à faire, tout ce que tu veux, c'est leur montrer ton magnifique château, comme celui qu'on aperçoit tout près des côtes.
Tu ronchonnes et enlèves tes mains de la veste qui ont laissées une belle marque. Tu t'en écartes discrètement, ressuyant tes mains sur ton pantalon ni vu ni connu, prête à repartir comme tu étais venues, pourtant quelque chose t'interpelle :
- Ca veut dire quoi gast ?
Le silence se fait autour de la table de fortune, installée pour l'occasion sur ce petit morceau de plage. Ticket gagnant, tu viens d'obtenir toute l'attention que tu voulais pourtant tu es soudainement mal à l'aise et tes joues d'enfant vire rapidement à l'écrevisse. C'est ta mère qui ouvre la bouche en première.
- Bien joué kozhiadez.
Elle n'est pas contente, depuis le temps que tu la connais, tu sais rien qu'au ton de sa voix qu'elle est contrariée. Il est pourtant monnaie courante que chaque mot prononcé dans la langue de tes ancêtres t'intrigue, te titille l'oreille avec joie comme lorsque ta mère sort le monstre aux chatouilles. Cet engouement tu le tiens de ta grand-mère, la même qui lève les yeux au ciel face aux réprimandes de ta mère.
C'est un spectacle dont tu as l'habitude tout comme le dernier de la tablée, ton oncle qui rigole planqué derrière sa cigarette. Les cendres lui en tombent, emportées dans un balai au nuance de gris qui rappel ses tempes. Ses yeux verts malicieux, un trait qui semble familiale, rencontrent les tiens et lui provoque un sourire qui raffermit ses pattes d'oie. Ta mère le surnomme le grand enfant, ta grand-mère le rêveur, mais pour toi, lorsqu'il te fait quitter le plancher des vaches pour ses genoux et te parle de l'océan, il est simplement le meilleur oncle du monde.
II - 13h26L'astre brûle l'asphalte marqué par les multiples générations, cogne sur les peaux à les rendre moites et trouble la vision lorsque tu essayes de relever les yeux. En ce début de saison estivale, la chaleur assume parfaitement son rôle et rajoute à l'énervement qui plane autour de toi. Tu te sens oppressée, le stresse monte en flèche alors qu'une perle de sueur trace sa route le long de ton dos, et dire que certains adorent se laisser cuire ainsi sur le bord de plage alors que la mer leur tend les bras, le monde est fou.
Cette comparaison te donne l'eau à la bouche et tu jubiles à l'idée de rejoindre les plages Plouharnel. A dire vrai, tu y songes depuis que ta grand-mère est venue te réveiller ce matin, à grand coup d’haleine ayant copiné avec un oignon. Elle s'était évidemment défendu en prétextant l’exceptionnel de cette journée qu'il fallait marquer avant de t'abandonner devant ton vieux collège. C'est pourquoi à présent tu affrontais seule une foule d'élèves et de parents dans le but d'obtenir tes résultats de brevet.
Plus préoccupée de quitter au plus vite cet amas de chaires suintant que de tes résultats, tu joues des coudes pour accéder à ton classement. Un rapide coup d’œil te suffit pour repartir derechef, ayant déjà en tête de faire mariner ton ancêtre pour le peu de solidarité dont elle a fait preuve.
Mais ton imagination n'obtiendra jamais satisfaction car arrivée sur place, la garçonne bourgogne de ta mamm-gozh s'est transformé en carré fou brillant d'un éclat andrinople. Ta génitrice que tu pensais partie au boulot ce matin te fait signe sans discrétion, adossé à sa petite 307. Ce détail enraille ton sourire, fronce ton presque mono-sourcil et coupe ta joie aussi abruptement qu'un coup au diaphragme coupe la respiration. Il est de notoriété publique que Kanavez Le Barazer ne se déplace qu'en deux roues et il n'est pas rare de la voir filer tel un jeu follet à travers les paysages dégagés de Bretagne. Même lorsqu'il est question de toi, elle prend rarement la voiture alors pourquoi aujourd'hui ?
La réponse à ta question se dévoile d'elle-même lorsqu'une chose visqueuse vient à la rencontre de ta joue. Ni une ni deux, tu pousses un crie qui rejoint celui des mouettes qui planent au dessus de vos têtes et tu t'empresses d'incendier la cause de ton malaise. Ton père et cette fichue manie qu'il a de t'embrasser en te léchant la joue. Une sombre histoire de vengeance remontant à ce que tu lui aurais fait à votre première rencontre, parai-il.
Comme te l'a dit ta grand-mère, aujourd'hui est un jour exceptionnel et comme à chacun de ces jours, ton géniteur vient te rendre visite.
Vous remplissez vos retrouvaille d'embrassades, de jeux d'enfants, de piques et de grimaces sous le regard désabusé de ta mère avant qu'elle ne vous rappelle à l'ordre, le moteur de la voiture tourne et ton oncle risque d'avoir englouti l’apéritif avant que vous n'ayez pointés le bout de votre nez.
Les crépis claires et les peintures marines se succèdent à rythme modérés alors que tu te laisses bercer par les échanges rieurs de tes parents, sagement assise à l'arrière de l'auto. Ces moments à trois sont aussi rares que les raisons qui les causes sont nombreuses, alors tu les apprécies tout simplement et puis ça te fait toujours rire de voir les réactions de tes camarades lorsque tu leur expliques la situation.
Kavanez Le Barazer travaillait comme serveuse dans un bar-restaurant il y a une quinzaine d'année, le temps de passer les quelques mois la séparant d'une nouvelle année d'étude. Le temps de rencontrer un flirt d'été et de tomber enceinte. L'homme en question c'était ton père, Blaise Maxwell, un américain en vacance qui s'est trouvé bien bête face à la situation, surtout lorsque la demoiselle Le Barazer lui a exprimé vouloir le garder.
Lorsque tu lui avais demandé pourquoi elle avait prit cette décision, ta mère avait tout naturellement répondu qu'elle songeait à la grossesse depuis un moment et qu'elle n'allait certainement pas laisser son souhait s'envoler pour des études qui l'ennuyaient. Et puis à l'époque, elle avait le soutient non seulement de ta grand-mère mais aussi de ton grand-père qui avait été le plus heureux des hommes à ta naissance.
Ainsi, Blaise avait commencé à paniquer avant que Kavanez, toute heureuse de son effet, ne lui avoue qu'elle ne l’obligeait en rien sinon la reconnaissance de l'enfant, c'était sa décision et elle en assumerait les conséquences. Comme il s'amusait lui-même à le dire encore aujourd'hui, Blaise était lui même un enfant qui ne voyait dans son programme de vie que de l'amusement, des femmes et son boulot. Et toi, tu t'étais pointé au beau milieu de tout ça avec des nuits blanches de réflexion à lui filer.
Tes parents s'étaient donc quitté en bons amis mais il n'avait fallut qu'une année à ton père pour désirer voir la chair de sa chair et, comme dirait ta mère, lui casser les pieds pour qu'elle accepte une pension. Depuis, vous vivez dans une routine qui vous convient parfaitement, ta mère s'occupe de toi et ton père vient te rendre visite dès qu'il en a l'occasion.
III - 10h52Étrangement, alors que tu dois être celle qui ronchonne et peste sur tout ce qui bouge, c'est bien ta mère qui agresse ton ouïe avec ses sermons à présent légendaire. La concernée, allongée dans un lit d'hôpital à la bougeotte et tu lui lances encore un regard noir.
Tu le savais, c'était aussi indéniable que le sable que tu retrouves systématiquement dans ta combinaison après une session, cet engin du diable à deux roues lui causerait malheur un jour. C'était il y a quelques semaines à présent, mais tu as encore l'impression que c'est ce matin à peine que ta grand-mère est venue te chercher sur le bateau de ton oncle pour t'annoncer la nouvelle.
Rien de mortel heureusement, ta mère gardera de belles cicatrices, un vide à la place de l'un de ses reins et des jours de rééducations. Évitant de baisser les yeux sur le genou bousillé de ta génitrice, tu lui affirmes encore une fois ta décision.
Partir vivre avec ton père cette année pour suivre un cursus spécialisé est hors de question, plutôt crever mangé par le plancton que de laisser seule une vieille femme commençant à fatiguer et une dérangée incapable de se déplacer. Et puis, tu n'es pas tout à fait à l'aise à l'idée de vivre autant de temps seule avec ton père, dans un pays qui t'es étranger. Alors même si c'est mal, c'est une bonne excuse pour rester un peu plus longtemps avec ta mère.
IIII -06h14Ok, tu n'es pas du tout en train de flipper. Si tu t'es levée si tôt c'est parce que tu as simplement oublié les horaires de bus. Voilà, c'est exactement ça, les horaires de bus. Et puis un rechange aussi parce que tu te chies littéralement dessus depuis une bonne heure déjà. C'est facile de prendre de grande décision mais pour les assumer, c'est une autre histoire. Tu aimerais tellement retourner sous les couvertures de ta maison en France, mais les quelques sept milles kilomètres qui t'en sépare ne t'inspirent pas.
La boule au ventre, tu la cultives depuis que tu as posé le pied sur le sol américain. C'est tout un mode de vie à réapprendre, une langue que tu n'as pas l'habitude d'utiliser si souvent qui chante ton quotidien et puis le pire de tout, une rentrée dans un nouvel établissement. C'est dingue le pouvoir que peuvent détenir vingt-quatre heures, on a l'impression que toute notre année va se jouer ici et maintenant alors qu'au fond, les autres vous oublient aussi vite qu'ils ont posés les yeux sur vous. Alors pourquoi est-ce que tu stresses comme ça ?
Tu retournerais bien quelques années en arrière pour te foutre des gifles lorsque tu avais conseillés à une amie dans ce cas de relativiser. Qu'est-ce qu'il y a, a relativiser ? Kaoc'h, il suffit que tu ne fasses pas attention un instant lorsqu'on te parle pour ne rien capter du tout, t'aurais vraiment du bosser un peu plus ton anglais avec ton petit papa quand t'en avais l'occasion.
Et puis c'est quoi cette histoire de délinquant, de gang et de punk à chien ? Encore un mauvais remake à l'américaine d'un film français ? Ils auraient pu choisir autre chose que la guerre des boutons pour le coup, enfin qu'il fasse ce qu'ils veulent du moment que tu ne te retrouves pas impliqué dans ce schmilblick, le regard d'une horde d'élèves étrangers, c'est déjà bien assez.
• Caractère
Fort caractère, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle a le sang chaud et elle est susceptible
XX Elle ne réfléchie qu'après coup, ça lui arrive souvent de regretter ce qu'elle dit et ne sait jamais comment revenir vers les autres et encore moins comment s'excuser
XX Mauvaise perdante
XX Complètement passionnée par la pratique de son sport mais surtout par la mer en général, elle peut en parler pendant des heures sans s'arrêter
XX Elle se détache de tout au profil de ça, Maï peut vous lâcher avant ou pendant un rdv juste pour une bonne vague ou parce qu'elle a simplement envie de faire un tour de bateau en solo. Ou parce que vous l'emmerdez
XX Fait la gueule au monde entier lorsqu'elle est en colère
XX Personnage à la rancune acide, adepte des petites vengeances qui tombent au coin de la figure
XX C'est quelqu'un d’intelligent mais qui a sérieusement la flemme de poser ses fesses pour laisser son nez dans les bouquins
XX Amatrice de sensation forte
XX Carrément tête en l'air, c'est le genre de personne qui rit jaune fasse au professeur qui demande un devoir inconnu au bataillon, qui quitte son appartement pour y retourner cinq minutes plus tard et elle est parfaitement capable d'effectuer plusieurs aller-retour
XX Ne supporte pas quand on la juge par rapport à ses origines
XX Râleuse au possible pour son bon plaisir, dans le genre grand mélodrame
XX Tactile uniquement avec les personnes proches d'elle
XX No violence
XX Curieuse, elle adore se fourrer dans les conneries qui ne la regarde pas pour râler un bon coup sur sa stupidité juste après
XX Vit sa vie à font