Show me how you scream !

J’ai froid, tellement froid ça en devient insupportable ! Laissez moi rentrer, par pitié laissez moi entrer à l’intérieur, c’est Noël merde. Non ? Oui je comprends, après tout je vous ai suffisamment fais de mal n’est-ce pas ? Entre les prises de têtes, les gueulantes matinale, les coups qui nous ont échappés. Un joyeux bordel que j’ai créé là ! Pourtant, je vous aime dans le fond, bon certes je le dis souvent :

« L’amour et la haine sont des contrées voisines séparées par de minces frontières très instable. C’est pourquoi les hommes comme les femmes s’y perdent souvent, jusqu’à confondre les êtres qu’ils aiment de ceux qu’ils détestent.»

Je déteste jouer les pseudos philosophes en manque d’inspiration, bordel la neige est en train de me rendre complètement dingue. Je n’en peux plus, ça servait à quoi de me sermonner sur le pardon et toutes les autres conneries religieuses si au finale c’est pour me laisser crever dehors le jour saint ? Bande d’hypocrites. Houla j’ai dû penser trop fort… Je devine à la veine gonflée sur son crâne dénudé qu’il est énervé, que va-t-il bien pouvoir me dire cette fois ? J’hésite, son pas est rapide, sec, il vient de jeter sa serviette après avoir essuyé sa barbe sans réel succès. Il lui reste un petit bout de purée perdu au coin de ses lèvres, je ne devrais pas lui faire remarquer mais je ne peux m’en empêcher. Je frotte mon doigt congelé  sur ma bouche, une façon de lui indiquer, ça n’a pas l’air de lui plaire. Peut être que je suis encore en train de sourire de manière trop provocatrice. La fenêtre s’ouvre percutant mon visage, je m’étale sur le dos, dans ce froid tapis blanc que je commence réellement à maudire. Je l’entends me cracher divers insultes, puis je le vois fermer le volet, avant de l’entendre me dire d’aller fêter l’événement avec mes amis. Bon ce vieux con est du genre tenace, je n’irais pas lui reprocher ça, mais il ne s’imagine pas que j’aurais déjà pu aller chez mes amis si ces derniers ne s’étaient pas fait embarquer comme des bleus ? Il pensait que je revenais ici par plaisir ? Non il devait se douter que j’étais dans le besoin, c’est pour ça qu’il me repoussait en espérant fortement me retrouver mort dans un caniveau. Un paternel indigne allant de paire avec un fils tout aussi indigne. Alors je vous laisse imaginer à quel point on est désespérant quand on est indigne d’un père qui l’est déjà !

Je me suis relevé en frottant mon front, quittant le jardin en empruntant le chemin que je m’étais frayé. C'est-à-dire en explosant cette barrière de bois à coups de pieds, ouais ça faisais mal mais ça en valait la peine. Je ne pouvais pas passer par la rue, trop éclairé puis… ils en avaient après moi. Quoi en y repensant mon choix n’avait pas été très judicieux, je n’avais pas pensé au boucan que ça produirait, j’ai encore une fois été trop confiant. Bien que le cri du vent soit stressant ce dernier ne m’avait pas couvert, les sirènes commencèrent à hurler tout prêt de moi, alors que plusieurs lampes commençaient à braquer leurs faisceaux sur moi. Je pense que ce fut réellement le Noël le plus merdique de ma vie, coursé par les flics les jambes congelés, à travers cette vieille déchetterie que je connaissais comme ma poche. Bref, en générale j’arrivais à m’en sortir en feintant, où en me cachant mais là… La fatigue, combiné au froid et la douleur infligé par cette charogne de paternel ne me laissèrent aucunes chances. Ils sautèrent sur moi, m’enfonçant la tronche dans cette purée blanche, j’avais l’impression de me noyer. Je me demande encore pourquoi ils se sentirent obligés de m’exploser les côtes à coups de rangers. Etait-ce vraiment par ce que c’était à cause de gens comme moi, que les gens comme eux devaient travailler à Noël ? Où est ce que le fait de les avoir fait courir aussi longtemps pour rien leurs rappelaient les entraînements au camp de police qu’ils espéraient loin derrière eux ? Question  à méditer, la psychologie du poulet par Amiel !


Après être venue me chercher trois jours en retard pour me sortir de cellule ils m’ont envoyés dans cette académie au nom imprononçable ! Oui c’est bien de mes parents dont je parle, comment ça c’est choquant ? Le fait que l’académie porte un nom aussi difficile à dire ? Oui je suis tout à fait d’accord avec vous mais que voulez-vous que j’y fasse ? Bref, j’y ai passé tellement de temps, vécus tellement de choses. J’étais réputé pour être l’un de ces salops fini, une bête sauvage. Une parfaite raclure, un mix entre le solitaire et la racaille de base. Bon fallait pas abuser non plus, je n’allais pas me lancer dans du un contre cent, donc je me tenais quand il le fallait mais rare étaient ceux que j’estimais digne de pouvoir m’approcher. Et même quand ils en avaient le pouvoir, je ne leurs faisais pas de cadeaux. Bref j’étais un dur, un caïd… les CPEs me connaissaient par cœur. On se faisait une guerre interactive assez sympa, jusqu’à ce que je pète réellement les plombs. C’est la faute de cette femme ! Oui elle m’a rendue dingue, en même temps quand on vient vous voir, qu’on vous fait du rentre dedans pour la première fois c’est assez flippant ! On a échangé nos premiers baisés, nos premières caresses, bref bonheur totale, renversement comportementale en moins d’un an. Je peux vous dires qu’ils s’ennuyaient les CPE . Mais je m’en fichais, j’avais réussis à trouver un certain équilibre, du moins c’est ce que je pensais. Les petites embrouilles, les sales problèmes qui traînent, il y a deux moyens pour éviter les dégâts. Soit ne jamais en parler en compensant par certaines qualités, soit tout mettre sur la table à condition de directement les résoudre quitte à se laisser un peu de temps l’un à l’autre. Je n’avais fais ni l’un ni l’autre, j’ai simplement mal réagis à l’une de ses réactions, je me suis permis une réflexion qui a entraîné une remarque suivit d’une insulte et là c’était la merde. Malgré ma force, ma réputation de terreur, le certain pouvoir que j’avais sur les autres je n’ai pas réussis  à la garder prêt de moi. Mais s’il n’y avait que ça.

Il faisait agréablement bon ce jour là, l’académie me semblait pourtant étrangement fade, salement triste. Je venais de terminer un cours de mathématiques, ramasser une sale note comme d’habitude, oui je déteste cette matière je n’ai pas envie d’y arriver où d’essayer, les chiffres ça craint point barre ! Je vous laisse donc imaginez mon humeur, stylo bleu dans la bouche je le faisais tourner entre mes dents, jusqu’à ce que la vue de mon ex petite amie en train de se faire emmerder par mes putains de pseudo potes apparaisse. Le stylo à l’littéralement explosé, heureusement il n’avait jamais eu d’encre, j’avais balancé cette dernière sur un pseudo intellectuel. Bref je n’ai rien contrôlé, j’ai simplement foncé, frappé, peut être trop frappé justement cette fois-ci. Alors qu’ils étaient en trin de demander pardon elle a tentée de m’arrêter, je l’avais oublié, j’étais encore dans la spirale du conflit, je ne cherchais que ça. Je lui ai collé une droite en pensant que c’était l’un d’eux qui tentait d m’arrêter. Elle est tombée droite comme un « I », puis on a appelé les secours.


Résultat j’ai réussit à plonger cette pauvre gosse de dix huit piges dans le coma, depuis je n’ai plus jamais eu d’amis, de confidents où de copines. Ce n'est pas réellement le coup en lui même, mais elle a chuté de façon à se prendre un rebord en pierre qui lui a brisé je ne sais quoi, entraînant cet état léthargique. Bref, ça l'a réellement endormie la pauvre. Je devenais simplement le solitaire qu’il ne fallait pas faire chier, heureusement que ses parents ont été compréhensif, ils étaient triste mais doux. Je n’ai jamais réussis à leur adresser d’autres mots que des excuses, jamais encore je n’avais croisé la route de personnes si attentives. Bref, je me suis juré de payer ma dette envers cette gosse, de ne plus jamais laisser personne faire n’importe quoi au sein de cette académie, de plus le CPE qui était en place à démissionné en voyant ce que j’avais fais. Il avait insinué des choses comme quoi il avait perdu son temps, qu’en voyant comment je tournais je ne pouvais que finir en prison car je n’aurais pas toujours autant de chances. Je ne l’avais pas remarqué mais cet homme c’était réellement investis pour m’aider, certes au finale j’avais tout gâché, j’avais mis un terme à nôtre petite guerre en allant trop loin dans l’une de ces conneries involontaires.

La suite fut longue, après une période de dépression assez merdique et puéril, j’ai enfin décidé de faire quelque chose de ma vie. Ouais j’ai décidé de prendre la place de l’ancien CPE quoi qu’ils pensent, quoi qu’ils veuillent je m'étais promis de le faire ! Résultat je suis le CPE de l’académie bitches! Enfin je ne devrais peut être pas m’emporter comme ça, mais ma réussite sur ce plan m’avait montré à quel point j’étais capable. En revanche, elle ne s’était toujours pas réveillée… je l’attends toujours, j’apporte des fleurs de temps en temps, j’essaye de faire au mieux pour aider ses parents à payer les frais médicaux. Ce n’est pas facile tout les jours, mais j’en ai vue d’autres, on ne m’appelait la bête pour rien dans le temps. J’estime toujours bien porter ce nom, je suis une bête un jour tendre et à l’écoute, l’autre les griffes plantés dans vôtre cou en train de compter combien de temps vous allez mettre avant de pleurer.

Je suis Amiel Deno, j'aiderais les élèves de cette académie du mieux que je peux, même si pour cela ils doivent me haïr !