The Great Destroyer. Lain. [ Fiche Terminée]

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On peut être grand sans être gigantesque. Son petit mètre quatre vingt trois lui permet déjà  de regarder le monde d'en haut.  Il a une stature fine et musclée. Des épaules bien dessinées, du genre à bien cadrer ses tee shirts. La faute au baseball surement.  Il s'habille bien. Pas le genre BCBG, non, non. Mais plutôt le style  US cool, avec un petit côté voyou histoire de. Remercions ses vêtements stylés qu'il commande sur internet.

Mais maintenant, parlons de son visage. Les traits fins, et de grands yeux verts ourlés de cils châtains qui se dardent sur le monde avec désinvolture. Sa bouche souriante, ses dents blanches et bien entretenues. Ainsi qu'un nez droit et fin.

Le plus intéressant reste cependant son allure. Une démarche lente quand il déambule,  presque nerveuse lorsqu'il est pressé. Il déplie ses longues jambes chaussées de Dunk ou de Converse All Star, tout en glissant les mains dans les poches de son jean taille basse. Sa blondeur se démarque, le teint légèrement hâlé, du genre surfeur du dimanche qu'aurait fait un tour à L.A. Mais on s'en fout en fait,  parce qu'il n'est qu'un de ces purs produit du centre des états unis. Individu Lambda mais mignon, qu'on aime bien mais sur lequel on se retourne pas.  Y a pas de honte à n'être qu'un Cutie Boy Next Door.
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Il est cool. Ca résume tout, franchement. Lain est cool, sympa, pas trop le genre à se prendre la tête quoi. On pourrait presque dire que cette désinvolture cache un je m'en foutisme et un manque d'interêt certain pour le reste du genre humain. Ca ne serait pas tout à fait faux, mais ca contredirait le fait qu'il est pourtant très sociable. Il parle avec les gens facilement et sourit beaucoup. Il évacue toute forme de tension en pratiquant le sport de façon intensive.  Comme si pour affronter la vie, il avait besoin de se dépenser et de gaspiller toute parcelle d'énergie. A s'épuiser lui même, il évite probablement d'épuiser les autres.
Concrètement, si l'on devait noter les deux obsessions de Lain, ce serait le Baseball et les fringues. Dépensier au possible, il achète tout et n'importe quoi pourvu que ca lui plaise. Même si il n'utilise que rarement l'objet ainsi acquis. En fait, pour faire court, il est incapable de faire des économies. Il dépense immédiatement l'argent reçu par ses parents sur des sites de vêtements bien connus. Et de chaussures de sport. Il a un nombre incalculable de basket de base ball.    Et il n'en porte qu'une seule paire. Bien qu'âgé de 19 ans, on lui a donc interdit toute forme de carte de crédit ou de découvert autorisé. Il ne s'en plaint pas, conscient qu'il est incapable de se contrôler.

Il est plutôt bavard et agité. Absolument pas timide, il n'est pourtant pas du genre à s'approcher bêtement des autres. Cependant si il a l'occasion d'adresser la parole à quelqu'un pour une raison légitime, il le fera. Et sera même capable d'entretenir la conversation.  Quand la situation se présente, son coté little brat se dévoile. Il aime emmerder ses proches, et les taquiner sur certains sujets.

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C'est pas toi qui nage dans le bonheur. C'est ce que lui aurait dit sa soeur. Si elle avait osé. Elle était plus petite d'un an, et c'était son trésor. Sa vie tournait autour d'elle, parce qu'elle était parfaite, parce qu'elle était douce, parce qu'elle était belle.

Lain est véritablement né quand Cayley a vu le jour.  On parle souvent des liens fraternels, n'est-il pas? Mais que faire quand il est comme ça? Quand ta soeur, ce petit bijou blond, est la moitié de toi?  Quand dans un monde pourri par l'argent et le paraître, la seule chose encore pure, reste ce lien sain et indéfectible?

Il était l'idole de ses parents, Cayley un accident. Ils ont grandis dans une ravissante villa dans le Texas. Fils de chirurgiens connus, il baignait dans l'aisance et ne s'en plaignait pas.  Il avait tâté toutes les privates schools du bout des doigts. Mais Cayley, on s'en occupait par obligations. A table on la tolérait, en dehors, on distribuait les vexations. Mais Lain était fasciné, par cette soeur si parfaite qu'il n'en pouvait plus de la protéger. Soudés l'un à autre, comme des moules à leurs rochers, ils étaient leurs familles. Les autres pouvaient toujours aller crever.

Souvent Cayley lui demandait comment des êtres aussi méprisables et tordus que leurs parents avaient pu produire quelqu'un comme Lain. Foncièrement bon, incapable du moindre calcul et dénué de l'envie de faire du mal. On aurait pu croire qu'il était né dans une bulle et coupé du monde, indifférent à ses vicissitudes et à sa saleté. La malfaisance glissait sur sa peau comme du savon sur une toile cirée. Il avait bon coeur. C'était étrange,  sa pureté rayonnait parmi les gosses de fils de qu'il côtoyait à l'école primaire. Et pourtant beaucoup l'appréciait, parce qu'ils se sentaient vraiment à l'aise avec lui. Impossible d'imaginer Lain Brantley Porter malmener ou être malmené par quelqu'un. Et pourtant.

L'enfant maigrichon et blond comme les blés qu'il avait été, était devenu un pré-adolescent délicat et malingre. L'entrée au collège aurait du se dérouler parfaitement, Cailey avait sauté une classe et l'accompagnait également. Mais lorsque la candeur croise la malignité d'un groupe d'adolescent, elle en sort meurtrie. Les marques sur son torse allaient en grandissant. Noircissant l'épiderme, bleutant ses lèvres. Les lésions courraient le long de ses cotes apparentes tandis que ses mains se crispaient d'étonnement. Il ne comprenait pas.  La douleur n'était rien face à la perplexité. Son sourire avenant et sa délicatesse ne l'avait pas protégé.  Alors il courait. De toutes ses forces, tous les matins pour oublier, il courait jusqu’à en être exténué. Jusqu’à en tomber par terre, et laisser ses genoux s'écorcher.  Son corps fragile se renforçait. Ses jambes le portait loin de la crasse de ses camarades incapable d'exister sans le torturer. Et puis, ils avaient voulus toucher Cayley. Parce qu'elle était sa soeur, elle avait voulu et avait eu besoin de le protéger. Parce qu'elle avait peur, qu'elle ne savait pas comment gérer. Elle s'était interposée, bêtement, comme une adolescente trop fragile dans son uniforme  qui alpague cinq garçons pour leur exprimer sa façon de penser. Et puis, elle était déjà belle vous savez.  Alors ils ont tentés d'en profiter. Mais la sonnerie les avaient interrompu et le flot des élèves, contraint à rentrer en cours. Lain avait ouvert la porte de leur salle, et le visage de Cayley, son chignon défait, sa chemise froissée. Tout ça, lui avait communiqué en une seconde ce qu'il s'était passé.

La colère. Il l'avait expérimentée réellement pour la première fois. Il avait senti sa machoîre se contracter, ses muscles tressaillir d'indignation. Il aurait pu tout encaisser  vous savez? Mais certainement pas à ce qu'on pose le doigt sur elle. Alors pour la première fois de sa vie, il s'était battu. Il avait explosé les jointures de ses doigts sur le visage abject de celui qui avait touché sa soeur. Les autres, en cours, s'étaient tous écartés. La violence de l'impact avait produit un bruit sonore écoeurant. Cayley s'était interposée.  Mais la fureur contenue depuis des années ne pouvait sincèrement pas disparaître comme ça. Il avait commencé à le massacrer jusqu'à ce que les comparses de ses anciens tortionnaires se mêlent de la partie.  Il avait fini à l’hôpital.

C'est probablement pour ça qu'on l'avait changé d'école. Et mystérieusement, tout le blâme de l'affaire était tombé sur les épaules de Cayley. Elle aurait du savoir, elle aurait du avertir. Il était évident que le jeune Lain n'aurait pas pu en parler.

Alors il a vomi. Il a vomi le monde et il s'est détaché, de tout. Sauf d'elle.  Il a connu le baseball. Il a touché sa première batte. Il a senti la délectation et l'extase lorsqu'il a réussi à renvoyer sa première balle.  Il  a aimé l'euphorie et l'impatience qui régnait sur le terrain. Il en est devenu dingue. Complètement.

Le pré adolescent malingre laissait place à un adolescent grand et bien constitué. Son esprit se forgeait aussi. La candeur disparaissait au profit d'une saine confiance en lui. Le lycée lui offrait l'opportunité d'un nouveau monde. Il intégra l'académie Volfoni en même temps que Cayley.

Il y est désormais depuis quatre ans.