Histoire
Utau est née le 23 Février 19XX dans un hôpital de Tokyo, d'une mère américaine et d'un père japonais. Son enfance fut pour le moins heureuse, et elle eut même le bonheur d'avoir une petite sœur lorsqu'elle eut 5ans. Malgré la différence d'âge, celles-ci étaient très proche, Utau passant son temps à s'occuper d'elle, s'amuser avec elle et la protéger lorsqu'elle en avait besoin.
Au fur et à mesure qu'elles grandissaient, elles restaient toujours aussi proche.
Ce bonheur, bien qu'éphémère dura de longues années.
Lorsqu'Utau arriva en dernière année de primaire, ce fut sa déchéance. Elle perdit le sourire qui l'illuminait autrefois, et perdit sa joie de vivre qui était un véritable petit rayon de soleil.
Dernière année de primaire, puis première année de collège … Deux années simples, mais pourtant deux années qui furent un véritable enfer pour elle. Elle était persécutée, insultée, frappée, manipulée, haïe.
Pourquoi ? Car elle était différente. Car elle n'avait pas les mêmes goûts que les autres. Car elle ne s'habillait pas comme les autres. Car elle n'écoutait pas la même musique que les autres. Car elle souriait tout le temps. Car elle était heureuse et que certains ne supportaient pas son bonheur. Car elle était naïve et qu'on en abusait. Car elle voulait prendre la défense des autres en faisant la forte, mais c'était sur elle que ça retombait. Car elle parlait bien.
Son collège n'était pourtant pas censé être mal fréquenté, et pourtant ... C'était bien le cas. La fréquentation de celui-ci avait évolué passant des gens "normaux" aux personnes peu fréquentables.
Malgré tout, elle essaya, tant bien que mal, de changer, de s'adapter à “la mode”, même si ça la répugnait de devenir elle aussi un mouton de celle-ci … Mais rien n'y fit. Les gens jouaient avec elle, s'amusaient à abuser de sa gentillesse et de sa naïveté. On disait d'elle qu'elle était égoïste, menteuse, vulgaire. Alors elle prit cela à la lettre. Elle se mit à porter un masque pour cacher ce qu'elle était vraiment, et protéger son cœur faible des attaques des autres. Mais chez elle, le soir, elle pleurait. Elle pleurait toutes les larmes qu'elle avait retenu la journée, et elle pleurait, encore et encore.
Elle s'éloigna petit à petit de sa sœur, de ses parents. Elle ne disait rien, plus rien. Elle ne voulait plus parler, et s'était renfermée sur elle-même. Ses parents décidèrent alors de la changer de collège, voyant la souffrance de leur fille.
Lors de sa seconde année, ayant changée d'établissement, elle commença ce qu'elle appelait “reconstruction”. Elle continuait de ne pas beaucoup parler, mais personne ne la faisait souffrir. Elle continuait de porter son masque qui trompait tout le monde, car elle avait peur, peur de le retirer, d'être elle-même et de souffrir. Ses camarades dans son nouvel établissement étaient gentils et n'avaient aucun préjugé. Ils ont commencé à apprécié Utau pour ce qu'elle était. Mais certains étaient maladroits et disaient certaines choses qui lui envoyait comme un pic en pleins cœur, et elle se mettait à pleurer. Mais aussitôt, la personne l'ayant malencontreusement faite pleurer s'excusait. Elle put reconstruire son fort intérieur en toute sérénité, malgré les souvenirs qui remontaient, elle se fortifiait.
Utau, en dernière année de collège, était souriante et riait sans arrêt, elle était apprécié de tous. Elle tenta de renouer ses anciens liens avec sa famille. Elle disait qu'elle était heureuse désormais, mais ce bonheur était dû à une personne.
Cette personne qu'elle rencontra lors de cette dernière année. Cet homme qu'elle avait rencontré par le plus grand hasard. Cet homme qui changea sa vie.
Cet homme, Kyouta était son nom. Il était âgé de 3 ans de plus qu'Utau et était en dernier année de Lycée. Leur rencontre fut la rencontre la plus simple qui soit. Tout deux étaient en retard en cours. Tout deux couraient dans les rues dans l'espoir d'arriver le plus rapidement possible. Tout deux ne faisaient pas attention à ce qu'il y avait devant eux, et tout deux s'entrechoquèrent. Ils prirent à peine le temps de se jeter un regard comme pour dire “Pardon !”, puis ils partirent aussi rapidement, comme s'ils ne s'étaient jamais croisés. C'était leur première rencontre.
Quelques jours passèrent, puis un soir, lorsqu'elle rentrait du collège, elle entendit de nouvelles voix venir du salon, elle entra dans celui-ci, et vit cet homme. Le même qui lui était rentré dedans. Elle laissa alors échappé un « Ha ! C'est toi ! » tout en le pointant du doigt. Il était accompagné d'une femme d'un certain âge et d'un homme, sûrement du même âge que la femme, qui n'était autre que ses parents.
Celui-ci se tourna vers Utau, surprit, puis lui a sourit.
« Ha ! Je me souviens de toi ! Pardon pour la dernière fois ! » dit-il tout en souriant.
Les deux couples présent se lancèrent un regard interrogateur, puis ont sourit, amusé, et on demandé comment ils s'étaient connu. Les deux jeunes gens expliquèrent leur rencontre « mouvementée ». Utau apprit donc qu'ils seraient désormais voisin et que celui qui l'avait percuté se nommait Kyouta. Il n'était pas bien grand, il faisait environs 1M75, mais tout son physique était le parfait opposé d'Utau. Ses cheveux étaient blonds platine, ses yeux bleu ciel, tandis qu'Utau avait les cheveux noir de jais et des yeux d'un bleu marine profond.
Malgré ces oppositions physique, ils se sont naturellement bien entendu.
Elle riait de nouveau de bon cœur, elle souriait de nouveau, tout lui paraissait plus beau, plus agréable. Malgré leur différence d'âge ils étaient sans arrêt ensemble lors des temps libre.
Ils riaient ensemble, ils s'amusaient ensemble, ils se fichaient des autres ensemble, et ils pleuraient ensemble. Utau lui confiait ses souffrances, tout comme Kyouta lui expliquait les siennes.
Elle redécouvrait le bonheur, ce que voulait vraiment dire « la joie ». Le jeune homme, quant à lui, découvrit qui était vraiment Utau et il fit tomber son masque, qu'elle croyait pourtant invincible. C'est sûrement à ce moment précis que leur liens se resserrèrent.
La jeune fille passa enfin en première année de lycée, tandis que son ami, lui obtenait son diplôme.
Kyouta, un jour, lui avait parlé de son rêve et de ce qu'il ferait après avoir eu son diplôme. Il arrêterait ses études et il avait décidé de passer une audition dans une grande agence pour débuter en tant danseur professionnel ! Il voulait devenir célèbre, être connu partout et montrer le bonheur que procurait la danse au monde entier ! Tel était son rêve. Utau l'avait soutenu, elle était emballée par cette idée, et l'encourageait de tout cœur !
Il lui apprenait d'ailleurs à danser lorsqu'ils étaient tout les deux. Utau était d'abord maladroite, mais elle s'habitua rapidement. Kyouta faisait du hip hop, mais Utau disait qu'elle préférait danser au feeling, mettant de la musique et dansant en freestyle. Elle n'était pas mauvaise, mais le jeune homme était sans nul doute bien meilleur.
Elle nageait à nouveau dans le bonheur, mais vous le savez, n'est-ce pas ? Le bonheur n'est jamais éternel.
C'était encore le début de son année de seconde, elle voyait moins Kyouta, mais elle savait qu'il faisait tout pour commencer son long chemin vers son rêve, et cela lui suffisait !
Mais la réalité les rattrapa tout les deux.Utau rentrait chez elle, accompagnée de Kyouta qui l'avait attendu à la sortie du collège, après une réunion du conseil des élèves, il était tard, il faisait déjà nuit. Elle ne voulait pas arriver trop en retard chez elle, ne voulant pas inquiéter ses parents. Elle prit donc une petite ruelle pour raccourcis, même si cette idée ne plaisait pas beaucoup à son ami. Et il avait raison de se méfier, car des personnes aux mauvaises intentions sont alors venues aborder la jeune fille. Elle les ignora et traça son chemin avec Kyouta, mais l'un deux la retînt par le bras. Elle leur dit fermement de la lâcher, mais ils continuaient d'insister, ne voulant pas la laisser partir. Elle s'est alors débattue, mais ils se mirent à s'énerver et commencèrent à la frapper.
L'ami de la victime intervint dès les premiers coups, n'allant sûrement pas la regarder se faire frapper sans intervenir.
Il essaya de la protéger et de rendre les coups qu'elle avait reçu, mais l'issu de cette bataille était déjà connue …
Utau se releva, ayant été mise à tard, et tenta de tirer son ami pour fuir, mais il ne voulait pas partir avant de leur avoir donné une leçon. Elle l'implorait, elle pleurait, elle ne voulait pas qu'il soit blessé. Finalement, elle fut poussée en dehors du combat par Kyouta, tandis que celui-ci se faisait passer à tabac. Elle les suppliait d'arrêter, elle leur disait qu'elle ferait ce qu'ils voudraient. Elle était tombée en plein désespoir. Elle tenta de les repousser pour qu'ils arrêtent, puis finalement, le jeune homme réussi à se remettre debout et tenta en vain de se défendre.
La jeune fille, toujours en dehors du conflit, observait la terrible scène qui se déroulait sous ses yeux avec horreur. Soudain, l'un des tortionnaires vint derrière elle et lui mit un poignard dans les mains, refermant le main de la spectatrice sur le manche de l'arme. Tout allait vite, trop vite, bien trop vite. Utau paniqua, avec l'arme dans ses mains. Elle ne savait pas ce qu'il se passait, et la personne se trouvant derrière elle contrôlait tout ses mouvements car elle lui tenait fermement le bras gauche et la main droite.
Pourquoi faisait-il ça ? Sûrement pour s'amuser, pour voir encore plus de terreur sur le visage de la jeune fille. Il semblait fou ! Comme s'il aimait voir souffrir les gens. Peut-être voulait-il la faire culpabiliser de l'avoir elle-même blesser ... Qui sait ?
Il y eut une ouverture vers Kyouta, et le manipulateur avec sa manipulée s'avancèrent rapidement, se fichant d'éventuellement pouvoir blesser ses "amis", le poignard en avant. Le jeune homme ouvrit de grands yeux de surprise en voyant son amie foncer sur lui avec une arme. Il tenta de s'écarter pour éviter le coup, mais étant déjà bien amoché à cause de la bagarre, il n'eut pas le temps de se décaler totalement, et le poignard qui ne devait au départ pas toucher de point vitale, et seulement lui faire une égratignure, vint se planter dans son torse.
« Uta- … ! » cria-t-il à moitié, avant d'être transpercé par la lame.
Le manipulateur lâcha la jeune fille choquée, lorsque le poignard s'enfonça dans la cible, puis il la poussa surprit, enfonçant l'arme jusqu'au manche dans le corps du jeune homme, déjà bien blessé. Le sang gicla, Utau était horrifiée. Quelle crime venait-elle de commettre ?
Le jeune homme prit pour cible s'effondra au sol, la lame toujours plantée en lui. Il grogna de douleur et cracha du sang, incapable de dire ne serait-ce qu'un seul mot.
La malheureuse s'écarta rapidement du corps de son ami et regarda le sang couler, pétrifiée, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Elle avait vraiment fait ça ?
Sa vision s'embruma et ses pensées s'embrouillèrent à la vue de tout ce sang. La victime tremblante, lente et faible, tenta de retirer l'arme de son corps et d'appuyer sur sa blessure pour stopper le sang qui coulait, mais sous la douleur, il perdit à moitié conscience. Les bourreaux s'occupèrent d'ailleurs de le faire totalement sombrer dans l'inconscience en le frappant au sol, sous le regard encore épouvanté d'Utau. Elle ne pouvait plus bouger.
C'est alors que celui qui l'avait manipulé arracha d'un geste sec et brutal le poignard du corps de Kyouta. Le sang se mit alors à couler à flot, le corps semblant ne pas réagir pourtant. une flaque de liquide rouge commença à se former, tandis que les misérables tortionnaires s'enfuyaient en courant.
La jeune fille paniqua en voyant tout le sang qui coulait. Elle regarda ses mains souillées par le liquide rouge vital de son ami. Son visage et ses vêtements étaient recouverts de tâches de ce même sang. Elle se mit à pleurer, à crier à l'aide, elle ne savait quoi faire. Elle prit la tête de son ami et la serra contre elle, le suppliant de ne pas la quitter, de ne pas mourir.
Elle s'excusait des dizaines, des centaines des milliers de fois. Elle était encore choquée et horrifiée par ce qui venait de se passer.
« Comment ça a pu finir ainsi … ? » sanglota-t-elle.
Elle continuait d'hurler à l'aide, puis quelqu'un arriva après quelques minutes, intrigué par les cris émit par la désespérée. Une jeune femme se précipita vers eux, et tandis qu'elle courait dans leur direction, elle prit son portable et appela en hâte les secours. Arrivée à leur hauteur, toujours au téléphone, elle demanda des explications tandis qu'elle essayait d'arrêter l’hémorragie du jeune homme. Elle vit ensuite l'état de la coupable et arrêta de poser des questions.
Utau continuait de s'excuser en boucle, serrant son ami contre elle, pleurant toutes les larmes de son corps.
L'ambulance arriva et emmena Kyouta, Utau à ses côtés, continuant de pleurer. Arrivé à l'hôpital, son ami fut directement prit en charge, et elle devait attendre dans la salle d'attente. Elle était toujours terrifiée et choquée de ce qu'il venait de se passer.
Le temps que passait Kyouta dans la bloc opératoire lui semblait être une éternité. Elle continuait de sangloter, à ne pas y croire.
La police est arrivée peu de temps après à l'hôpital pour poser des questions à la jeune fille. Elle tenta d'expliquer tant bien que mal ce qu'il s'était passé tout en sanglotant, les policiers avaient du mal à la cerner.
Puis, les portes du bloc s'ouvrirent. Utau se leva brutalement et se précipita vers la personne qui venait d'en sortir.
Suite à ce que le chirurgien venait de lui dire, elle s'est effondrée au sol.
« Impossible … Il … Est mort ... » dit-elle d'une petite voix tremblante.
Encore couverte du sang de son ami défunt, elle regarda ses mains.
« Je ... L'ai tué ... » affirma-t-elle.
Elle se recroquevilla sur elle-même et pleura encore et encore. Elle se mit à hurler de désespoir. « Je l'ai tué » continua-t-elle de s'accuser. Pourtant, le chirurgien lui expliqua que la cause de la mort de son ami n'était pas dû qu'au coup de poignard, mais aussi aux très nombreux coups reçu. Oui, mais si il s'était fait ainsi frapper, c'était aussi sa faute, car il voulait la protéger, et parce que c'était elle qui voulait passer par la ruelle pour prendre un raccourcis ...
Elle voulait remonter le temps ... Remonter le temps pour ne pas commettre cette erreur fatale, pour ne pas le condamner ...
Les infirmières présentes se sont approchées d'elle et l'ont aidé à se relever et à s'asseoir sur l'une des chaises présente, tandis que le corps sans vie de Kyouta quittait le bloc pour aller dans une salle spéciale.
Le jeune fille continuait de pleurer, les policiers sont alors venus vers elle, lui présentant leur condoléances, puis ils l'ont accompagné voir le défunt.
Arrivée dans la salle, Utau se précipita au chevet de son désormais ancien ami. Elle regarda son visage qui semblait si serein, puis elle se remit à pleurer s'excusant de nouvelles fois. Elle le suppliait de revenir, de ne pas la laisser, de ne pas l'abandonner. Elle disait que s'il le fallait elle lui donnerait sa vie, qu'elle pourrait supporter des tas de choses mais pas ça. Elle s'est mise à hurler une nouvelle fois, de désarroi. Les infirmières sont alors venues la chercher, lui demandant d'arrêter de faire autant de bruit et lui disant qu'elle devait sortir.
« Alors … C'est la fin ? C'est … Comme ça que ça doit se finir ? » sanglota-t-elle.
Elle tenta de se calmer, et d'arrêter de pleurer un moment, puis elle le regarda une dernière fois.
« Adieu … Mon merveilleux ami … » dit-elle en forçant un sourire.
Après ces mots, elle se retourna et alla vers les policiers. Une fois sortie de la salle, elle s'effondra et recommença à pleurer.
Cette nuit-là, une seule vie prit fin, mais une deuxième fut détruite.
Elle rentra chez elle tard dans la nuit, toujours tâchée de sang. Ses parents l'attendaient de pied ferme, et lorsqu'ils virent leur fille dans un tel état, ils lui demandèrent, inquiets, ce qu'il s'était passé.
« Kyouta est mort. » répondit-elle d'un ton sec avant d'aller dans la salle de bain.
Là, elle enleva ses vêtements souillés et se regarda dans le miroir. Elle donna un grand coup de poing dans celui-ci qui se brisa sous le coup, faisant saigner la malheureuse.
« Je suis si … Immonde ... » affirma-t-elle sans broncher.
Elle retira quelques bouts de miroir qui s'étaient logés dans son poing et alla sous la douche, laissant couler l'eau sur elle, retirant toute trace de sang. Elle se remit à pleurer, ses larmes se mêlant à l'eau de la douche, continuant de s'accuser du meurtre de son meilleur ami.
Elle sorti de la douche au bout d'un long moment. Elle plaça un bandage sur son poing et sorti de la salle de bain en vêtements propres, laissant ceux souillés sur le sol froid.
Elle passa devant le salon où ses parents passaient un coup de fil aux parents de Kyouta. Ils étaient tous effondré. La jeune fille ne pouvait pas en supporter d'avantage et se rendit au poste de police. Elle ne pleurait plus, et elle expliqua clairement ce qu'il s'était passé. Elle s'attendait à être accusée du meurtre du jeune défunt, mais elle fut innocentée sous le prétexte qu'elle n'était pas maître de ses mouvements, et ce fut celui qui la manipulait qui fut accusé à sa place.
Cette nuit-là, lorsqu'elle rentra à nouveau chez elle, elle retint ses larmes lorsqu'elle monta les escaliers sous le regard désolé de ses parents. Dans sa chambre elle ferma la porte à clef et s'effondra sur son lit, elle pleura. Cinq minutes ? Une demi-heure ? Une heure ? Qui sait, elle ne possédait plus la notion du temps. Même après avoir été innocentée, elle continuait de s'accuser, elle ne supportait le fait qu'on puisse la blâmer ... Tout était sa faute. Elle posa ses mains sur ses oreilles et se recroquevilla sur elle-même. Elle ne cessait de se dire que ce n'était qu'un cauchemar, qu'elle allait se réveiller. Mais à chaque fois qu'elle rouvrait les yeux, elle se rendait bien compte que c'était bel et bien la réalité. Pour elle, ça ne pouvait pas se finir ainsi, c'était impossible. C'était impossible que quelqu'un puisse passer aussi rapidement de la vie à la mort. Pas si impossible finalement ... Elle se mit à se parler à elle-même, se contre-disant. Le suicide lui passa par la tête, elle se disait qu'elle devait payer sa faute de sa vie, qu'elle devait lui donner sa vie, qu'elle aurait dû mourir à se place ... Elle se leva lentement de son lit, se dirigeant vers sa porte pour aller chercher un bout de miroir dans la salle de bain. Elle ouvrit la porte et se dirigea vers la salle de bain. Elle tomba à genoux et prit un bout du miroir brisé, le plaça au niveau de son poignet, ses larmes continuant de couler, lorsque sa sœur entra en trombe dans la pièce et gifla Utau. Celle-ci laissa alors tomber le bout de miroir ramassé sous la surprise, puis sa jeune sœur la prit dans ses bras et la serra fort.
« Onee-chan ... Je t'en prie ... Arrête. Dit sa sauveuse d'une petite voix.
-Je ... Je dois en payer le prix, lui répondit-elle d'une voix tremblante.
-Mais de quoi tu parles Onee-chan ?! Tu n'as rien fait ! S'énerva-t-elle alors.
-ARRÊTE ! Arrêtez tous de me blâmer ! TOUT EST DE MA FAUTE ! Cria-t-elle d'une voix rauque à cause des pleurs.
-Dans ce cas-là ne fuit pas ! ... Jamais. »
La jeune fille plissa les yeux et se remit à pleurer et à presque crier dans les bras de sa jeune sœur. C'est vrai, depuis quand était-elle si lâche ? Elle la serra dans ses bras et glissa un « Pardon ... Je ne recommencerais plus jamais. Merci. » à l'oreille de sa sauveuse.
Dès lors, elle décida de se battre, de vivre pour celui qu'elle avait tué, et surtout de vivre avec le poids de son crime sur le dos. Elle prit ainsi la décision de ne plus jamais mêler qui que ce soit à ses problèmes. Du jour au lendemain elle changea du tout au tout. Elle se mit à porter un masque inexpressif pour ne plus montrer ses faiblesses, et la mort de son ami avait laisser un grand vide dans son cœur, si bien qu'elle se sentait comme "vide" de tout sentiments désormais. Elle ne supportait pourtant toujours pas de se regarder dans le miroir, se sentant encore souillée.
Trois jours plus tard, se fut l'enterrement de Kyouta, et Utau y assista.
Elle ne souriait pas, elle ne pleurait pas. Son visage et son regard étaient totalement vide, alors que tout le monde pleurait. La mère du défunt se mit à hurler sur l'innocente, lui hurlant que c'était sa faute si son fils était mort, qu'elle l'avait tué.
La jeune fille regarda la mère en plein désespoir de son regard sans émotion.
« Je sais. » rétorqua-t-elle d'un ton neutre.
La femme devint alors presque folle, et s'effondra en pleure, tandis que la demoiselle dénuée de sentiments apparent se retira dans la voiture de ses parents. Elle ne pleura pas. Elle avait épuisé ses larmes. Sa sœur l'a alors rejoint dans la voiture et elle la prit dans ses bras. Surprise, Utau laissa échapper une dernière larme … Sa dernière larme.
« Je vais bien … La rassura-t-elle.
-Tu mens, onee-chan … Répondit sa sœur d'une petite voix.
-Je ne mens pas …
-Je sais à quel point tu as mal, ne te retient plus ... Tu ne peux pas ne plus rien ressentir en si peu de temps ... »
Les sœurs se serrèrent alors mutuellement dans les bras.
C'est ainsi que la jeune Utau que nous connaissons désormais est née, son masque s'étant totalement formé à ce moment précis.
Celle qui a un visage impassible, un regard vide, qui dit ne plus rien avoir à perdre et qui ne prend pas soin d'elle, ne voyant plus d'intérêt à quoi que ce soit sauf à la danse... C'est cette Utau qui fut "créée".
Mais celle-ci se bat intérieurement. Elle a prit la décision d'un jour réaliser le rêve de son défunt ami, et c'est ainsi qu'elle décida d'intégrer l'académie Volfoni, prenant le risque de croiser des racailles, pour lui.
Sa mère étant américaine, elle apprit l'anglais dès son plus jeune âge et le parle parfaitement. Qui plus est, son oncle, le frère de sa mère, et sa femme habitent non loin de l'académie avec leur deux enfants. Mais, elle préfère être interne, voulant prendre un peu de distance avec sa famille...
Ses parents acceptèrent de la transférer là-bas, pensant qu'il serait mieux pour leur fille de prendre ses distances avec le Japon, et ils étaient plus rassuré qu'elle soit prêt d'au moins un membre de la famille.
De plus, ils ne voulaient certainement pas l'admettre, mais ils n'arrivaient plus à la regarder comme avant, ils essayaient pourtant de tout faire pour paraître les plus normaux possible ... Mais ils la voyaient encore couverte de sang …
La marque de son crime.