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 Gâteau. | Solo.

Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Gâteau.
L'appartement.
Preston lui avait proposé de venir chez lui, après les cours. Que son appartement était le sien et le serait jusqu'à tant qu'ils seraient en bons termes, et Preston avait cela pour lui qu'il savait être ami. Salvatore non. Il avait refusé poliment, comme le font tous les japonais dignes de ce nom, tous ces japonais respectables auxquels il ne ressemblait pas, au grand dam d'un père qui avait voulu qu'il soit avant tout américain et qui le regrettait amèrement aujourd'hui. On ne répondait pas à son père, il pensait que la première fois avait suffit. Pénélope était un amour, mais elle ne suffisait pas. Preston était sans doute la personne qui lui était le plus chère, et il ne suffisait pas. Adriel n'avait pas besoin de cela en ce moment, et Salvatore n'avait aucune idée de ce dont un homme qui venait de perdre sa mère avait besoin. La sienne allait bien. Elle regretterait sans doute son absence à table le soir, mais comprendrait. Les Kimimichi avaient cela pour eux qu'ils savaient quand l'un des leurs avait besoin de solitude, loin des murs de l'épicerie, et qu'ils respectaient cela. Tant mieux, vraiment, tant mieux, car ce n'était sans doute pas le cas des Evans. Jordan n'était même pas au courant. Ce n'était peut-être pas un mal, Salvatore ne savait pas quand le fêter non plus.

Il ne restait plus que ce connard. Au moins son appartement avait un cadre idyllique. Une vue splendide, sur Arcadia certes et il aurait préféré Paris, mais c'étaient déjà sept étages plus haut que la petite bicoque familiale et on ne pouvait pas dire qu'Arcadia était laide vue d'ici. Elle n'avait rien à envier à personne. Il l'aimait beaucoup, fallait dire. À quelques rues d'ici, il y avait la chambre d'hôpital dans laquelle il était né. L'ombre d'un instant il envia ceux qui étaient nés chez eux, qui pouvaient retourner sur la terre de leurs origines jusqu'au point central, là où, précisément, ils avaient vu le jour. Ça devait faire du bien, d'avoir un endroit rien qu'à soi. Juste à soi. Peut-être que c'était plus facile à vivre, ainsi. Il n'en savait trop rien, et ses idées noires disparurent aussi vite que la buée créée par son souffle sur la vitre de la fenêtre de la cuisine. Aidan n'était pas conscient de ce qu'il avait sous les pieds, à n'en pas douter. Il n'en était absolument pas conscient.
Il était sorti. « Faire une course », avait-il dit, comme s'il allait ignorer ce qu'il était parti faire. Il se demanda ce que ça serait, cette année. Ses parents lui faisaient des gâteaux, souvent au chocolat, mais à cette période de l'année Salvatore raffolait des fraisiers sans trop savoir pourquoi. En plus, il n'aimait pas tant les fraises que cela. Sa mère l'avait toujours blâmé pour ces désirs exotiques, comme si ce n'était pas suffisant d'être né juste après Noël, comme si ce n'était pas assez, de les emmerder toute l'année, il fallait en plus se casser le cul à lui trouver le gâteau qu'il voulait alors que les fruits n'étaient pas de saison et qu'il faudrait le payer quoi, vingt dollars dans une boulangerie tenue par des français, alors qu'on en faisait de très bons, n'importe où en été. Ils avaient fait l'effort pendant deux ans, et avaient décrété que les gâteaux au chocolat suffiraient. Dans les faits, ils suffisaient amplement.
Aidan n'avait pas idée de ce qui lui ferait plaisir, achèterait probablement une galette des rois, c'était la période, et l'attention lui suffirait, ce n'était rien. Ses ongles s'égarèrent le long de la vitre froide. Lui non plus n'avait aucune idée de ce qui lui ferait plaisir et, à vrai dire, il n'était pas certain de sa date de fête. Vingt-deux août ? Il ne savait pas pourquoi. Ça lui allait bien, d'être né en été. Il était du New Jersey lui semblait-il. Il le lui redemanderait une fois qu'il serait rentré. Lorsque ses yeux quittèrent les lumières de l'extérieur pour retrouver les couleurs chaudes de l'intérieur de l'appartement, il se rendit compte de la médiocrité de sa fête. Personne, un chouette appartement qui n'était pas à lui, pas de gâteau, pas de bougies, un cadeau emballé n'importe comment et non seulement la qualité de l'emballage lui souffla discrètement l'identité de l'expéditeur, la forme son contenu, et l'attention l'évidence de toute cette mise en scène. Elle était la seule à le connaître un temps soit peu. Aidan n'était pas au courant, Preston ne savait pas ce qui lui plairait et son carnet d'adresse s'arrêtait ici. Ses parents avaient perdu l'habitude de lui offrir quoi que ce soit passé le lycée. Ils avaient arrêté de connaître leur fils à cette même époque.

Il contourna le plan de travail et attrapa son cadeau du bout des doigts, l'entraîna avec lui dans le salon. Il avait eu envie d'attendre Aidan pour l'ouvrir, histoire d'avoir quelque chose à faire pour marquer le coup, n'espérait pas tant de sa part sinon de l'accueillir pour la nuit. Les magasins étaient fermés et il trouverait le gâteau dans une supérette quelconque, n'aurait rien de plus de la part de personne, n'attendait pas vraiment plus non plus. L'avantage, c'est qu'il ne pouvait pas être réellement déçu, et la remarque le fit sourire. Il grattouilla bêtement le papier cadeau rouge qui emballait Arche en édition limitée, importé du Japon, se dit qu'il n'avait encore rien écouté de ce qu'il contenait, se demanda si Aidan le laisserait utiliser sa chaîne hifi pour mettre du metal alternatif volume au maximum dans ce joli petit paradis urbain, pouffa piteusement mais garda le sourire. Evidemment que non. Ils n'étaient pas tout seuls.
Assis sur le canapé, il attendait qu'il rentre. S'imagina avoir cela, comme vie. Attendre qu'il rentre à la maison, faire le ménage et la cuisine en attendant, dormir dans le même lit que lui lorsqu'il serait trop fatigué pour lui accorder quelques minutes. La vieillesse n'était pas réjouissante, surtout pas quand il se voyait vieillir comme cela. Aidan avait raison, il avait foutrement raison, et pourtant il était perdu. Il était toujours perdu, ce n'était pas nouveau, et son retour n'avait pas vraiment arrangé les choses. Il lui proposait une solution facile, un avenir pathétique pendu au bras d'un homme qui n'était pas certain de le garder avec lui tout ce temps. Quand Aidan lui avait parlé de sa famille, Salvatore avait pensé qu'il faudrait la rencontrer un jour. Qu'il faudrait lui faire rencontrer la sienne. Il n’était pas prêt à ça, déchira le coin gauche du paquet à force de le gratter, s'en voulut immédiatement et le posa sur la table basse pour ne plus l'abîmer de trop. Techniquement, il ne serait pas long. Pas trop.

Arche. Aruke, pour eux. Il demanderait à Aidan de le prononcer pour lui, il parlait français, ce serait son cadeau. Il était drôle, ce Kyo. Encore plus quand il souriait.
Ça faisait bizarre. Depuis le temps qu'il lisait ses textes comme les appels à l'aide, voilà que son compagnon de déprime était heureux. Il l'admirait. Il admirait beaucoup de monde.
Il sortit son téléphone de sa poche, le déposa sur la table, juste à côté d'Arche. Aucun message, aucun appel, rien d'étonnant.
Ses pas raisonnaient dans le couloir. Il inspira longuement.
 
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