• Histoire
De toutes les choses qui piquaient la curiosité de Juliette, la plus importante était certainement comment ses parents s’étaient rencontrés. Seulement, les principaux intéressés s’arrangeaient toujours pour éviter la question, le plus souvent en étant absents. Alors la jeune fille se tourna vers la seule autre source d’informations sûres dans ce genre de situation : son grand-père maternel.
«
Grand-père, j’ai une question ! »
Devant l’enthousiasme de sa petite fille, le vieil homme laissa échapper un éclat de rire. Il la connaissait déjà, cette interrogation qui ne quittait jamais sa chère petite tête brune.
«
Laisse-moi deviner. Tu veux encore savoir comment tes parents se sont rencontrés, c’est ça ? Tu sais, j’aurais beau te la raconter mille et une fois, l’histoire ne changera jamais. » Devant la mine déterminée de la petite, il se résigna et fit signe à l’enfant de s’installer sur ses genoux.
«
Eh bien, Il y a quelques temps déjà, ton père travaillait pour moi. C’était un employé modèle qui ne rechignait jamais devant le travail, ce qui était encore plus impressionnant quand on savait que ton papa est français. Ce n’est pas si facile de parler tous les jours une langue avec laquelle on n’a pas grandit. C’est pour ça qu’il a attiré mon attention. J’ai appris à le connaître et après m’être assuré que c’était une bonne personne, je lui ai présenté ma fille –ta mère. »
Il baissa les yeux vers le visage de sa petite fille qui suivait son récit avec beaucoup d’intérêt. Le vieil homme posa sa main sur la tête de son petit trésor avant de reprendre, le sourire aux lèvres.
«
La suite tu la connais, ils sont tombés follement amoureux l’un de l’autre et forment aujourd’hui encore un couple parfait et m’ont donné la plus belle des petites filles. »
A peine finissait-il sa phrase que l’esprit de la brunette était parti. Confortablement installée sur les genoux de son grand-père, les yeux perdus dans le vide, des dizaines de questions virevoltaient dans sa tête, toutes concernant ses parents. Pourquoi la réalité ne ressemblait en rien à ce que son grand-père lui racontait à chaque fois ?
Un couple parfait c’était comme dans les films : c’était Cendrillon et son Prince Charmant, Blanche-Neige et son sauveur, c’était un ‘Et ils vécurent
ensemble heureux et eurent beaucoup d’enfants’. Elle était fille unique et si elle demandait un petit frère, sa mère lui disait que porter un enfant était assez dur comme ça et qu’elle ne comptait pas recommencer. Juliette avait fini par se dire qu’on ne comptait pas le bonheur d’une famille à son nombre d’enfants mais ça ne collait toujours pas. Elle voyait rarement ses parents en même temps, son père travaillait très tard le soir et sa mère sortait beaucoup. Les seules fois où la petite les avait vus ensemble, ils s’étaient empressés de l’envoyer dans sa chambre.Pourquoi tout le monde parlait d’eux comme d’un couple parfait resterait sûrement un grand mystère pour cette petite fille et c’est pour ça qu’elle devait mener l’enquête.
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Quelques mois après que cette envie d’en découvrir plus sur ses parents la gagne, Juliette finit par prêter attention au monde qu’il l’entourait. Du haut de ses cinq petites années, elle se rendait compte qu’il n’y avait pas que
son monde, qu’elle n’était pas seule à décider et que parfois, elle n’avait pas son mot à dire. Dans son esprit enfantin, tout s’organisa comme des bulles : la bulle des enfants et celle des adultes qui ne communiquent presque jamais ; la bulle des mères et des pères, chacun rangé de son côté de la table ; la bulle de chacun, celle qui faisait que les enfants ne voulaient pas partager leurs jouets de peur de ne jamais les voir revenir, celle qui les empêchait de lever la tête vers les grands et qui empêcher ces derniers de se pencher vers les plus petits pour jouer avec eux. Elles rebondissaient toutes les unes contre les autres, restant collées le temps d’un jeu, d’une conversation, ou se repoussant violemment en provoquant des désaccords et des disputes.
En levant enfin la tête, la petite brune avait finit par éclaircir sa bulle, elle voyait ce que les autres faisaient et même si elle comprenait l’idée générale de ces bulles qui faisaient toutes sortes de choses, en groupe ou séparément, tout ça lui paraissait tellement compliqué qu’elle fut prise de l’envie soudaine de retourner se fermer sur elle-même, d’assombrir sa bulle comme jamais pour ne plus avoir à voir tout ça. Seulement, quelque chose attira son regard : la bulle de ses parents. Ils n’étaient pas séparés, ils ne se disputaient pas, ils avaient une bulle commune. Au milieu de ce repas de famille, au milieu de tous ces gens, ses parents ressemblaient à un couple. Un couple heureux, parfait. Et la petite Juliette prit alors conscience qu’il existait un bulle ‘privée’ et une bulle ‘publique’. Elle ne comprenait pas comment tout ça fonctionnait, ce que ça signifiait mais elle savait que la différence était trop importante pour laisser passer ça. Elle devait comprendre, peu importe le temps que ça prendrait.
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Résoudre ce nouveau problème, qui ne faisait que découler du premier, prit bien plus de temps que ce que la brunette avait prévu. La principale raison étant qu’elle ne voulait ou ne pouvait pas demander la réponse à ses parents. Ils étaient le plus souvent indisponibles et le peu de fois où Juliette avait le temps de leur dire quelques mots, elle ne pouvait se résoudre à choisir la solution de facilité.
Depuis qu’elle faisait plus attention à ce qui l’entourait, elle prenait conscience de beaucoup de choses, allant de la beauté d’un insecte posé tranquillement sur une fleur à l’absence presque totale de ses parents. Elle avait l’impression qu’ils la fuyaient comme la peste, ne la côtoyant que lorsque leurs obligations parentales les prenaient à la gorge. Et la situation ne s’améliora pas avec sa première rentrée des classes. Son père s’était retrouvé une énième fois coincé au bureau sous des piles de travail et la rentrée était malheureusement tombée au milieu du voyage annuel que sa mère faisait pour ‘décompresser’. Il ne restait que son grand-père qui la tenait par la main devant la grille de l’école.
Six ans et quatre mois et Juliette était déjà énervée contre ses parents ou plutôt leur absence. Comment pouvaient-ils laisser tomber leurs responsabilités comme ça alors qu’ils étaient supposés être des adultes responsables ? Apercevant ses sourcils froncés, son grand-père s’était accroupi en face d’elle.
«
Qu’est-ce qui te tracasse ma grande ? C’est à cause de tes parents ? »
Juliette prit le temps de faire la moue avant de lui répondre.
«
Je sais qu’ils sont occupés mais ne me dit pas qu’il y a toujours l’année prochaine pour se rattraper : la rentrée c’est toujours au même moment donc ils feront toujours la même chose. » Elle fixa le bout de ses chaussures. Elle ne voulait pas s’énerver contre son papy qui n’avait rien fait de mal mais elle était en colère et elle ne savait pas comment garder ça pour elle. En plus elle n’avait pas envie d’aller à l’école, elle avait des choses plus importantes à faire : elle devait comprendre pourquoi ses parents étaient si
parfaits en dehors de la maison.
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Malgré sa réticence, Juliette était entrée à l’école. La première année s’était révélée difficile pour tout le monde : les enfants devaient apprendre à devenir des élèves plus ou moins studieux, les professeurs s’efforçaient de canaliser les plus turbulents et Juliette devait apprendre à faire sans que son grand-père ne la tienne par la main. En effet, lui aussi avait des obligations et maintenant que la petite brune passait ses journées en dehors de la maison, il fallait trouver un moyen de la ramener. Ses parents s’étaient empressés d’engager un chauffeur pour leur fille et bien que son grand-père l’ait accompagnée durant les premiers voyages pour la mettre en confiance, elle n’arrivait pas à apprécier cet homme sans visage qui lui tournait toujours le dos et lui adressait la parole seulement pour qu’elle lui confirme qu’elle retournait à la maison.
Cependant, à sa grande surprise, cette année lui avait semblée minuscule en comparaison des journées qu’elle passait à la maison sous l’œil peu attentif et toujours légèrement exaspéré de sa mère auparavant. Maintenant qu’une seule petite semaine la séparait des grandes vacances, Juliette s’apercevait à quel point l’école l’avait intéressée : elle en avait complètement oublié le grand mystère qu’était le couple de ses parents, pourquoi ils restaient ensembles, pourquoi ils faisaient croire à tout le monde que tout était parfait ?
Les vacances passèrent lentement mais Juliette était bien décidée à ne pas laisser le temps courir inutilement. Maintenant que l’école lui avait appris à lire, elle voulait farfouiller dans cette immense bibliothèque au premier étage ! Cependant, elle se heurta rapidement à un obstacle de taille : à seulement sept ans, elle ne savait presque rien et certains de ces énormes livres lui donnaient l’impression d’être écrits dans une langue étrangère. Elle savait parler deux langues déjà, son père ayant tenu à ce qu’elle apprenne aussi le français, mais ce n’était pas suffisant. Pour évacuer sa frustration, elle décida de parler de tout ça à une personne de confiance.
«
Bien sûr que tu n’arrive pas à lire les livres de la bibliothèque de ton père ! » Son grand-père riait fort ce qui ne faisait qu’empourprer les joues de la fillette. Elle n’aimait pas passer pour une imbécile et la situation lui donnait vraiment l’impression que son grand-père la faisait tourner en bourrique.
«
Grand-père ! Arrête de rire, c’est pas drôle. Dis-moi plutôt comment faire pour lire ces livres ! » La petite s’était forgée un sacré caractère, ou alors le tenait-elle de sa mère. Toujours est-il qu’elle était maintenant debout face à son grand-père, les bras croisés sur son torse et une mine déterminée qui donnait bien l’impression qu’elle ne lâcherait pas l’affaire de si tôt.
Son grand-père accepta facilement de l’emmener à la bibliothèque pour qu’elle puisse lentement mais sûrement enrichir son vocabulaire. Heureusement pour lui, le chauffeur que le couple Decèdre avait engagé pour leur fille était de service même pendant les vacances et c’est lui qui se retrouva à faire les allers-retours tout au long des vacances pour que Juliette ne soit jamais à cours de lecture.
Finalement, les années se répétèrent sur le même schéma, à la différence près que la jeune fille s’investissait toujours plus dans ses cours sans jamais participer à l’orale. Les petites nouvelles des vacances grossirent pour devenir des romans de tous les genres avant de se diversifier lorsque Juliette commença à lire aussi des livres plus spécifiques afin d’approfondir ses cours, par pure curiosité personnelle.
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Lorsque Juliette et ses camarades arrivèrent à un âge où des dynamiques de groupes se formaient vraiment et que les gens se retrouvaient rangés dans des boîtes, la petite brune fit comme sa mère : elle mit ses différences de côté et se cacha dans les rangs de la majorité. On pouvait dire ce qu’on voulait de Madame Decèdre, en réalité elle avait un caractère bien tranchée et Juliette pouvait en témoigner, malgré le peu de fois où elles étaient sorties en ville ensemble. Seulement, Juliette avait pu aussi observer sa mère lorsqu’elle invitait son groupe d’amies à la maison. Dans la tête de la petite fille, dans sa vision du monde fonctionnant par sphères ou par bulles, elle avait vu sa mère s’écraser presque littéralement devant une décision de groupe. Dans la vie, mieux valait suivre sagement, se cacher derrière les plus forts.
Seulement, après quelques mois de ce régime-là la brunette en eut assez. Elle en avait marre de jouer les lâches et de regarder un camarade de classe partir pleurer tous les jours. Certains l’insultaient alors que les autres faisaient semblant de ne rien voir, pour calmer leur conscience. Alors, durant un instant, elle laissa tomber son monde étrange, elle décida d’oublier les conséquences et de vivre comme elle le voulait, hors de sa bulle. Ce jour-là, pour défendre son camarade, Juliette se battit avec un autre élève. Elle n’avait pas beaucoup de force, préférant la lecture à toute activité sportive potentiellement fatigante mais pour cet élève, pour quelqu’un d’autre, elle pouvait faire un effort.
Bien sûr, le professeur les sépara et appela ses parents qui étaient encore une fois absents et envoyèrent son grand-père la chercher. Après cet incident, ses parents la changèrent d’établissement et décidèrent que laisser leur fille sans autorité parentale n’était peut-être pas une si bonne idée. Em réalité, ils ne savaient pas vraiment comment s'y prendre et même s'ils sermonèrent séverement leur fille et décidèrent d'instaurer de nombreuses règles dont ils étaient incapables de vérifier la bonne aplication, il était trop tard pour empêcher la petite fille de prendre la défense des moins forts. Juliette se souviendrait certainement toujours de ce qui s’était passé sur le chemin du retour ce jour-là :
Son grand-père était monté avec elle dans la voiture que conduisait l’homme ‘sans visage’. Après un soupir, il avait pris la parole d’une voix calme sans regarder sa petite-fille, la mettant légèrement mal à l’aise.
«
Juliette, tu sais que c’est mal de frapper quelqu’un n’est-ce pas ? »
«
Oui. »
«
Bien, alors la prochaine fois que tu défends quelqu’un, essaye de ne pas te faire prendre. »
La surprise la pris et elle se tourna vivement vers son grand-père. «
Quoi ? »
Il lui lança un grand sourire avant de poser sa main sur la tête de sa petite-fille. «
Eh bien, je ne pense pas que ce soit mal de vouloir aider ou protéger les autres lorsqu’on en a les moyens mais tu ne t’y es pas prise de la bonne manière aujourd’hui. Je compte sur toi pour faire mieux la prochaine fois. » Puis il se tourna vers le chauffeur avant d’ajouter «
Tout cela restera entre nous, n’est-ce pas ? »
«
Bien entendu monsieur. » Dans le rétroviseur, Juliette crut apercevoir un sourire et la joie la submergea, la faisant sourire à son tour comme une idiote. Peut-être qu’il valait mieux être soi-même finalement.
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Après cet incident, elle se sentait mieux dans sa peau que jamais auparavant. Peu après ses dix ans, elle se demanda bien un instant si elle avait vraiment le droit d’être en colère contre ses parents, si toute cette situation n’était pas sa faute mais elle s’était vite reprise. Après tout, si ses parents n’étaient pas fichus de se souvenir de son anniversaire sans leur téléphone, ça ne pouvait pas être sa faute. Ce jour-là, Juliette s’était beaucoup amusée à les regarder courir partout tandis qu’elle savait pertinemment où étaient leurs précieux bijoux de technologie. Ils ne se sont jamais aperçu que c’était elle qui les avaient ‘empruntés’ le temps d’une journée.
Dans sa nouvelle école, elle se montra bien plus affirmée et indépendante. Elle se fit quelques amis mais ils ne formèrent qu’un petit groupe. Bien qu’elle les appréciait beaucoup, la brunette ne pouvait pas s’empêcher de s’isoler à plusieurs reprises, parfois pour lire, d’autres fois simplement pour observer les gens de loin. Elle s’imaginait toujours ces mêmes bulles, comme une sorte de matérialisation des groupes qui se formaient sans jamais essayer de se lier avec les autres, formant une véritable barrière entre chaque individu. Si les années précédentes lui avaient appris parfois à ses dépends les dynamiques et les règles qui s’appliquent entre les groupes, elle ne comprenait toujours pas les relations entre chaque personne. Et plus important, pourquoi ses parents agissaient différemment en public. Les années continuaient de passer et elle ne comprenait toujours pas.
Une fois, elle s’était lancée dans la lecture d’un livre traitant de la psychologie mais ça n’avait pas duré. Tout ça lui avait semblé tellement abstrait. Il y avait tellement de possibilités, de facteurs qui pouvaient changer du jour au lendemain que ça lui donnait le tournis. Les livres et les sciences en général semblaient tellement plus stables et rassurants que Juliette se retrouvait souvent à préférer travailler plutôt que de sortir avec ses amis. Cela lui permettait d’oublier ses problèmes, de satisfaire sa curiosité insatiable pour tout et ça lui demandait presque moins d’efforts.
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A treize ans, elle eut la réponse qu’elle attendait tant. Son grand-père avait choisi de réunir toute la famille. Cousins, oncles, amis, tout le monde avait été convié. Après des années de dur labeur, le vieil homme se mettait enfin à la retraite et s’il avait convoqué tout le monde, c’était pour choisir son successeur. Cela pouvait sonner un peu archaïque mais il était de la vieille école et léguer son entreprise s’était avéré très difficile pour lui. Chacun pensait être le meilleur candidat mais tous respecteraient la décision du doyen.
Juliette ne fut pas tellement surprise lorsqu’il annonça que c’était son père qui monterait sur le trône tant convoité de PDG. C’était peut-être dû à son désintérêt des affaires familiales. Le domaine économique était un pan très important de la société actuelle mais en contrepartie, il était aussi très difficile à comprendre et Juliette ne s’était donc pas encore tentée à lire quoique ce soit dessus, elle connaissait ses limites.
Après une longue soirée pour fêter le départ à la retraite du vieil homme, chacun rentra de son côté. Pas un mot ne fut échangé dans la voiture des Decèdre mais le père semblait plus qu’heureux. Juliette avait un mauvais pressentiment.
Et elle avait raison. Une fois toute la famille rentrée et la porte fermée, tout vira au cauchemar.
«
Je demande le divorce. » Son père avait lâché cette bombe comme si de rien était, le sourire aux lèvres. Juliette ne réagit pas plus que ça, se demandant simplement pourquoi, après toutes ses années à supporter une relation qui n’existait finalement plus, il s’était décidé maintenant. Sa mère, par contre, sortit de ses gonds.
«
Oh non, tu ne vas pas t’échapper comme ça. Comment oses-tu te défiler comme ça ?! On s’était pour le meilleur comme pour le pire ! »
«
N’essaye pas de m’avoir avec ce genre de discours, espèce de harpie. Je sais pertinemment que ces vœux ne veulent rien dire pour toi non plus ! »
Le ton montait mais aucun des deux ne s’intéressait à leur fille, comme d’habitude. Elle avait du gérer sa vie seule en voyant exceptionnellement ses parents pendant maintenant deux ans. Elle ne les avait jamais intéressé alors ça n’allait pas commencer maintenant qu’ils réglaient leur compte. Leurs crises de nerfs n’atteignaient même plus Juliette. Ils étaient devenus ses responsables légaux plus que ses parents. La filiation n’avait jamais assuré l’amour de toute manière. La petite brune n’osait tout de même pas bouger, de peur d’attirer leur attention. Elle pensait que s’ils se disaient tout ce qu’ils avaient sur le cœur ils arrêteraient peut-être de faire semblant.
Sa mère avait immédiatement répondu à son père, l’insulte faisant son effet.
«
Tu n’as vraiment honte de rien ! Tu serais encore dans ton bureau miteux si j’avais pas eu pitié d’un pauvre type comme toi ! »
«
Laisse moi rire, comme si c’était un choix ‼ Tu m’es tombé directement dans les bras comme tu cèdes à tous les hommes que tu croises ! Tu fais ta Marie-sainte-n’y-touche mais tu te jettes dans le lit du premier venu ! »
«
Oooh parce que tu es bien mieux loti avec ta pouffe de secrétaire ? »
«
Au moins , je ne fais pas semblant d’aimer quelqu’un parce que j’ai pas les couilles d’assumer mes erreurs devant mon père ! »
«
C'est vrai que c'est tellement mieux d'être un bâtard manipulateur qui vendrait son âme pour un peu de pouvoir ! »
«
C’est tout ? » Juliette avait parler sans vraiment s’en apercevoir. Elle avait les larmes aux yeux mais elle ne savait pas vraiment pourquoi. Elle ressentait un mélange incohérent de sentiments qu’elle était incapable d’identifier. «
C’est pour des trucs aussi futiles que vous êtes restés ensemble si longtemps ? C’est pour des conneries pareilles que vous m’avez pourri la vie ? C’est une blagues j’espère ? » La jeune fille était incapable de hausser le ton, on entendait que du désarrois dans sa voix et la seule chose que sa mère trouva à répondre l’acheva.
«
Je l’avais oubliée, celle-là. Il est hors de questions que je la garde si on divorce. »
Un objet, un boulet, la pièce manquante pour des photos parfaites. C’était tout ce qu’elle était aux yeux de ses parents. Elle ne valait même plus la peine que sa mère retienne ses mots. Son avis avait moins de valeur pour eux que celui d’une bande de nobliaux parvenus qui ne savait rien faire d’autre que critiquer. En fait, maintenant qu’elle y pensait, ils n’avaient jamais fait semblant pour elle, ils n’avaient jamais pris la peine de lui donner un semblant d’affection. Elle s’était habitué, avait pris sur elle pour ne pas les embêter, n’avait jamais, ô grand jamais, dit à quel point ils l’avaient déçue et énervée, rendue triste et blessée et c’était comme ça qu’ils la remerciaient ?
Puisque ça avait l’air d’être la seule chose à faire, elle se rua dans sa chambre, les larmes dévalant ses joues. La petite brune savait que ça n’aurait pas dû l’atteindre, depuis le temps, elle aurait dû comprendre. Seulement, elle n’avait pas arrêté d’espérer inconsciemment. Elle attendait le moment où ses parents se retourneraient et se souviendraient qu’ils avaient une fille. Mais c’était trop tard pour construire une famille : ce genre de choses ne les intéressait pas parce que c’était privé, parce que personne ne devait savoir ce qui se passait une fois la porte de la maison fermée.
Juliette n’arrivait pas à arrêter ses pleurs. Pourquoi un couple comme eux avait eu un enfant ? Tout le monde disait que mettre un autre petit être humain au monde était la plus belle chose, que c’était la concrétisation de l’amour que se portait deux personnes. En réalité, tout ça n’était qu’une vaste blague. L’amour, le mariage, la famille, tout ça, ça n’existait pas. Ce n’était que des illusions qui menaçaient de se briser à tout moment. Les gens étaient simplement décevants. Ils étaient égoïstes, puériles et méchants, aucuns d’eux ne méritaient qu’on s’inquiète pour eux. Tout ce qu’ils savaient faire c’était causer des problèmes.
Les hoquets provoqués par ses pleurs l’empêchaient de respirer correctement et tout ce cirque l’épuisait physiquement et mentalement. Elle voulait que quelqu’un la prenne dans ses bras, qu’on lui dise que tout irait bien, que tout ça n’était qu’un mauvais rêve. Elle voulait voir son grand-père.
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Ça devait bien faire deux semaines que Juliette n’avait parlé à personne. Elle ne pouvait pas. Maintenant qu’elle avait vu les pires côtés de ses parents, elle s’attendait presque à ce que tout le monde retourne sa veste, que les gens se mettent à faire preuve de méchanceté gratuite tout le temps et partout. Elle avait l’impression que le monde ne tournait plus rond. Elle avait envie d’en parler, elle avait besoin de sortir tout ça pour que ça arrête de peser sur ses épaules. Seulement, elle avait envoyé tous ses amis paître de peur qu’ils changent du jour au lendemain et elle ne pouvait pas non plus appeler son grand-père. Elle n’arrivait plus à le regarder en face maintenant qu’elle était sûre que sa mère était tout sauf heureuse. Comment est-ce qu’elle pourrait cacher ce genre de choses à son grand-père ? Elle était toute seule à se noyer dans un monde qu’elle voyait tout en noir.
C’est pour ça qu’un soir, elle monta dans sa voiture au chauffeur ‘sans visage’. C’était peut-être parce qu’elle ne lui avait jamais demandé son prénom ou qu’elle ne l’avait jamais vu en face depuis qu’elle était toute petite mais en tout cas, pour elle, il était comme une entité neutre et même s’il décidait de la juger, elle ne le verrait pas et donc ça ne la tracasserait pas.
«
Dîtes, vous croyez que tout le monde à mauvais fond ? » Le chauffeur avait été certainement pris de court. Juliette lui parlait rarement, le plus souvent c’était parce qu’elle était impatiente de raconter quelque chose à son grand-père et qu'elle le ressassait dans son coin sans vraiment s’adresser à l’homme derrière le volant. C’est peut-être aussi pour la rareté de ce genre d’événements qu’il prit le temps de réfléchir à sa réponse et de peser ses mots. Un instant, Juliette avait bien cru qu’il ne lui répondrait jamais.
«
Comment peux-tu savoir si une personne a mauvais fond ? Est-ce que c’est parce qu’elle agit mal ? Mais tu sais, parfois, on peut faire du mal aux gens en pensant bien faire. Alors peut-être que c’est parce qu’ils agissent pour de mauvaises raisons ? A ce moment-là, il arrive que pour avoir une bonne image et s’enrichir des gens fassent des choix bien avec de mauvaises motivations. C’est une question difficile que tu me poses. »
«
Mais on fait quoi si des personnes agissent mal pour de mauvaises raisons ? Et comment on peut être convaincu que tout le monde n’est pas comme ça, que toutes ces bonnes actions ne sont pas qu’une façade ? » La petite brune ne savait plus où elle en était ou ce qu’elle devait croire. Elle ne voulait pas croire que tout allait mal et sa voix reflétait son désarroi et son désespoir.
«
Les gens, comme le monde, ne sont pas tout blanc ou tout noir. Tu peux même trouver quelqu’un qui sera méchant avec toi mais sera adorable avec n’importe qui d’autre. Avant de juger quelqu’un tu dois apprendre à le connaitre. Les premières impressions sont souvent les moins bonnes. » La voix calme et assurée de son chauffeur avait détendu la jeune fille. Elle ne prit pas vraiment la peine de lui répondre, déjà plongée dans ses pensées.
Elle avait passé le reste de la soirée et une bonne partie de la nuit à réfléchir et elle revenait toujours à la même conclusion : elle devait partir. Ses parents étaient le pire exemple qu’elle pouvait avoir. Ils ne lui rappelaient que ce qu’il y avait de négatif dans les relations qu’on pouvait avoir avec les autres. A chaque fois qu’elle pensait à eux, Juliette ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait forcément d’autres personnes comme eux et elle avait peur que la majorité des gens qu’elle croiserait dans sa vie soient comme ça. Seulement elle ne devait pas oublier ce que lui avait dit son chauffeur, elle devait garder espoir. Alors elle devait partir, laisser ses parents derrière elle et aller de l’avant. Mais ça voulait aussi dire abandonner son grand-père et elle ne pouvait pas vraiment lui expliquer la situation. Seulement elle ne voulait pas rester ici et finir par détester le monde. Donc, pour la première fois, elle prit la décision la plus égoïste et la plus lâche qui soit : elle allait fuir ses problèmes et s’arranger pour que tout le monde soit content pour elle.
Pour cela, elle devait trouver la bonne école. Ses recherches avaient été longues mais petit à petit elle avait rétrécit son champs de recherche. Elle devait trouver un lycée spécial. Le mieux serait une spécialisation ou une manière de faire unique ? Les filières sportives n’étaient pas envisageables, elle n’était pas faite pour ça et ce serait trop radical comme changement. Personne ne serait surpris si elle développait un intérêt soudain pour l’art, Juliette avait la fâcheuse habitude de changer de centre d’intérêt une fois qu’elle pensait avoir appris tout ce qu’elle voulait. Elle devait donc choisir un cursus qui ne l’ennuierait pas au bout d’un an. De toutes les options qu’elle avait vu défiler, la même attirait toujours son regard : le théâtre. Pour elle qui ne comprenait rien à ce qu’elle ressentait ou comment fonctionnait des chose comme le tact, ça pourrait être une nouvelle manière d’apprendre. Peut-être qu’imiter les sentiments et jouer un rôle lui permettrait de mieux comprendre le monde ?
Elle était décidée et maintenant il ne lui restait plus qu’à choisir une école dans celles qui proposaient cette spécialité. Bien sur, elle devait aussi prendre en compte le niveau scolaire de l’établissement. Ses notes ne seraient pas un problème, elle n’avait jamais eu de difficultés en cours mais ses parents risquaient de se montrer plus exigeants. Il ne fallait surtout pas que leur entourage pense qu’ils mettaient leur chère petite à la porte. Mais elle était sûre que tout ce passerait bien parce qu’elle avait trouvé la perle rare : l’Académie Volfoni, une pédagogie particulière et des filières d’art importantes.
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Bien entendu, ses parents étaient ravis de l'envoyer au Minnesota. Ils firent passer leur enthousiasme pour une certaine fierté, peut-être comme s'ils étaient heureux que leur fille ait trouvé sa voie. Juliette se demandait si ses parents allaient enfin divorcer une fois que la dernière chose qui les retenaient ensemble sortirait de leur vie.
En entrant à Volfoni, la jeune fille se sentait un leu nerveuse : c'était la première fois qu'elle irait en internat et surtout qu'elle passerait autant de temps loin de son grand-père. Ils s'étaient promis de s'appeler toutes les lundi soirs et même après deux ans, Juliette tenait à cette habitude.
Les cours en rapport avec le théâtre s'étaient révélés bien compliqués mais plus intéressant que prévu. C'était tout un monde que la jeune fille n'avait jamais vu qui s'ouvrait.
A côté de ça, même si le Minnesota n'était pas si éloigné de la côte Est, ces deux premières années avaient un goût de véritables vacances pour la petite princesse qui était restée enfermée chez elle si longtemps. Au départ, la fermeture de l’académie l'avait d'ailleurs inquiétée. Elle avait peur de retourner faire ses études chez ses parents alors qu'elle ne manquait de rien à Volfoni et que, sans s'en apercevoir, elle avait développé une certaine fierté d'être dans cet établissement. Lorsqu'elle avait appris la réouverture de son lycée, elle avait sauté de joie, ravie de pouvoir visiter un nouvel état avec une nouvelle culture, de nouveaux paysages, de nouvelles personnes.
Le soleil de la Floride lui mettait la joie au cœur. Les locaux de l'académie devenaient de plus en plus intéressants et le paysage ne faisait qu'embellir. Juliette s'était pratiquement jetée sur les livres de la bibliothèque pour en apprendre plus sur ce cadre qui lui semblait exceptionnel. Lorsqu'elle se détacha enfin de ses amis de papier et qu'elle apprit pour la guerre des gangs, elle était plus qu'enthousiaste. Elle soutenait les racailles de Volfoni de tout son cœur, utilisant ses quelques connaissances théoriques pour rafistoler les combattants quand ils voulaient bien d'elle. Tout cela ressemblait à une nouvelle compétition sportive à ses yeux, sans ballons ou palet ni règles ou protections mais c'est ce qui en faisait tout l'intérêt.
Les gens la connaissent donc surtout pour son soutient qu'elle offre aux racailles comme au victimes en passant par les sportifs... Elle a toujours de tout sur elle et elle n'est pas vraiment étonnée lorsque quelqu'un l'aborde pour lui demander un cachet d'aspirine ou du fil pour recoudre une coupure. La plupart du temps, elle se débrouille plutôt bien pour quelques points de suture mais il lui a fallu du temps pour attraper le coup de main et ses deux premiers vrais patients peuvent malheureusement en témoigner. En plus elle a un certain avantage par rapport à l'infirmerie car, dès qu'elle entend parler d'une bagarre, elle se dépêche de rejoindre la foule qui se forme pour pouvoir agir le plus vite possible. Après, tout le monde ne lui fait pas confiance et la plus par du temps, elle insiste pour que les blessés aillent tout de même à l'infirmerie.
• Caractère
Elle est très têtue. C'est simple, une fois quelle a décidé qu'elle ferait quelque chose, il est impossible de la faire changer d'avis ou de l'empêcher d'agir. On peut tenter de la raisonner en lui exposant les risques aux quels elle s'expose mais le plus souvent, soit elle les a déjà pris en compte, soit elle pense que ça vaut tout de même le coup. Dans se genre de cas, elle est prête à tout pour arriver à ses fins, quitte à embrigader ses amis avec ou sans leur consentement.
XXSa maladresse est presque légendaire. Elle a tellement l'habitude de se faire mal que la dernière fois qu'elle s'est brûlée en cuisinant, elle a regardé son doigt cinq longues minutes avant de se dire que le passer sous l'eau froide serait une bonne idée. Elle a une très mauvaise coordination c'est pour ça qu'elle évite tous ses cours de sports lorsqu'elle a le choix. Elle sait aussi qu'elle pourrait corriger ça en travaillant mais ça ne lui paraît pas très important pour l'instant.
XX Elle n'aime pas les travaux manuels mais elle ne rechigne pas lorsqu'il est question de théorie ou d'application théorique. C'est une travailleuse acharnée plus pour sa satisfaction personnelle qu'autre chose. Elle aime savoir et comprendre les phénomènes qui l'entourent.
XXElle a une sorte de fascination envers la manière dont les gens interagissent. Elle aime voir comment leur rapports évoluent et espère bien que ces observations vont un jour l'aider à mieux comprendre les autres, leur manière de penser et ce qu'ils ressentent.
XX Elle est serviable. Qu'on lui demande de l'aide ou non, Juliette sera toujours prête à faire tout ce qu'elle peut pour les autres en général. Elle se fiche de qui ils sont, de comment ils se comportent avec d'autres élèves, tout ce qu'elle sait, c'est que lorsqu'on a une plaie, physique ou morale, ça fait jamais du mal d'avoir quelqu'un pour prendre soin de nous.
XX Elle est très ouverte d'esprit et a tendance a ne pas porter de jugement ce qui lui donne parfois plus l'air d'une spectatrice silencieuse que d'une bonne confidente qui donnera des conseils. C'est très difficile pour elle de se concentrer pour ne pas couper la parole de son interlocuteur mais pour les autres, elle est toujours prête à faire des efforts. Malheureusement, on peut lire en elle comme dans un livre ouvert : à force de se retenir de parler elle va finir par froncer les sourcils et ne plus tenir en place. Elle essaye le plus souvent de ne pas juger les gens et de passer outre ses a priori mais elle a vraiment du mal. Le plus souvent, si elle pense qu'une personne n'a pas l'air agréable, elle voudra aller lui parler, histoire de s'assurer qu'elle a tord.
XX Elle est très mauvaise conseillère. Elle a du mal à prendre en compte le contexte émotionnel. En fait, elle est presque trop terre-à-terre pour donner des conseils adaptés. En plus, elle sait pertinemment qu'il y a plein de choses qu'elle n'a jamais vécues ou ressenties alors elle serait bien mal placée pour en parler.
XXLorsqu'elle se retrouve face à un élève en train de se faire harceler, elle a tendance à rester dans son coin jusqu'à se que la situation se calme avant d'aller aider la victime si elle veut bien d'elle. Juliette n'est pas lâche, au contraire ! Si elle n'écoutait que son courage elle se jetterait entre les élèves et se battrait bec et ongles pour arrêter ce manège malsain. Malheureusement, elle sait pertinemment qu'il n'y a aucune chance que ce genre de choses arrive. Alors elle se montre raisonnable, elle laisse le groupe de racailles partir tranquille alors que la culpabilité la prend au tripes. Et c'est toujours la même question qui revient : Est-ce qu'elle ne pouvait vraiment rien faire ?
XX Si en arrivant à Volfoni elle a décidé de briser tous les liens qui la rattachaient à ses parents, la politesse qu'ils lui ont inculquée est restée ancrée en elle. Elle ne manquera jamais de respect à un aîné ou un membre du personnel. En tout cas pas volontairement. La jeune fille manque affreusement de tact. Ça peut être parce qu'elle ne comprend pas vraiment ce qui blesse la personne avec qui elle parle ou tout simplement parce qu'elle est brusque dans sa manière de parler, ses choix de mots n'étant pas toujours les plus appropriés. D'un autre côté, elle ne donnera pas son avis si on lui a fait comprendre auparavant qu'il n'était pas désiré.
XX Si elle est capable de ne rien dire quand on ne veut pas d'elle dans une conversation, ou parce qu'elle n'a rien de positif à dire et qu'elle n'aime pas la méchanceté gratuite, elle est susceptible. Si on lui demande de s'écarter quelques instant pour que deux personnes puissent parler en privée, il y a de fortes chances qu'elle parte tout simplement. Si jamais elle est vexée, Juliette aura plus tendance à partir s'isoler plutôt que d'envenimer la situation. Par contre, elle est aussi très rancunière ce qui peut faire traîner un compromis ou un quiproquo très longtemps. En effet, si elle préfère partir plutôt que de dire aux gens ce qui l'énerve, le problème ne sera jamais résolu. Il existe bien une solution miracle : la petite brune raffole de tout ce qui est confiseries ou pâtisseries au citron, son pardon est donc facile à acheter.
XX Juliette se laisse facilement emportée par ses émotions qu'elle ne comprend d'ailleurs pas toujours. Cette facette de sa personnalité lui a déjà valu quelques petits problèmes. Elle n'a jamais vraiment eu l'habitude que d'autres lui fassent confiance et lui confit des choses. Du coup, elle, qui est pourtant une adolescente responsable, serait incapable de garder un secret même si sa vie en dépendait et a tendance à casser les objets dont elle est supposer prendre soin. Elle est tellement fière que les gens lui confie des choses qu'elle n'a qu'une envie : courir de toit en toit pour le crier partout.
XX Juliette ne porte aucun intérêt à l'amour où ce qui y est lié de près ou de loin. C'est compréhensible quand on voit l'exemple désastreux que lui ont donné ses parents. Pour elle, le romantisme a droit à un aller simple pour la poubelle. Ce n'est qu'un ramassis de mensonges et de problèmes à venir. En plus, au moment de casser, la majorité des gens finissent le cœur brisé, à pleurer leur amour perdu alors que deux jours plus tard ils se sont déjà remis avec quelqu'un. La petit brune ne comprendrait certainement jamais comment ce genre de choses fonctionnent.
XX Mais ce n'est pas parce qu'elle ne croit pas en l'amour ou qu'elle ne cherche pas de potentiel(le) petit(e) ami(e) qu'elle ne peut pas "s'amuser". Bien sûr, elle ne l'entend pas dans le même sens que le reste des adolescents. Non, elle préfère profiter du fait que pour tous ses petits camarades ça a l'air d'être quelque chose d'important pour brouiller les pistes. En disant à l'un qu'elle est hétéro puis à l'autre qu'elle est bi, elle peut voir de quelle manière les rumeurs se répandent dans l'école, quelle bulle d'élève fera circuler le plus vite la nouvelle et surtout comment la rumeur passera d'une bulle à l'autre. Après tout, les passe-temps préférés des lycéens sont la critique et le commérage.