Orlando Rivera | En cours.

▷ Décrivez ici le physique de votre personnage. Un minimum de 10 lignes pleines est demandé.

▷ Décrivez ici le caractère de votre personnage. Un minimum de 10 lignes pleines est demandé.

▷ C'est l'heure de dormir. Enfin presque. C'est l'heure de l'histoire, de la petite histoire que l'on raconte aux enfants juste avant de les bercer.

Cette histoire, c'est l'histoire du petit garçon que vous voyez là-bas. Cet enfant brun qui, debout devant le lac, jette les cailloux blancs sur la surface noire de l'eau. Il n'a pas de deuxième ni de troisième prénom, ses parents n'étaient jamais d'accord pour lui en donner un qui leur plairait à tous les deux, ils se sont battus, ils se sont acharnés, pour finalement l'appeler Orlando. Orlando parce que vu qu'aucun des adultes n'était d'accord avec l'autre sur le choix du prénom, alors on a finis par l'appeler comme l'endroit où il est né, pour éviter les disputes. Alors c'est Orlando. Juste Orlando.

Il jette encore un cailloux, il fait trois ricochés avant de sombrer. Orlando ça lui va de s'appeler comme ça, ça ne le dérange pas, parce qu'après tout si ses parents sont contents, alors lui il est content. Mais ses parents ne sont jamais contents. Ils se battent, toujours. Il n'y a plus d'amour depuis longtemps, juste des mots, et parfois des insultes. Alors, pendant que ses parents sont debout un peu plus loin en train de se disputer sous le grand saule pleurer, Orlando lui, il s'ennuie. Pour faire passer le temps, le temps de l'orage, il jette les petites pierres blanches qu'il trouve par terre dans l'eau. Il s'occupe comme il peut le petit en attendant que ça se calme du côté des adultes, on lui a dit "laisse nous tranquille", alors il l'a fait. Il lui tarde qu'elle soit finie cette sortie censée être un pique-nique, à Orlando.

Il a 7 ans le petit Orlando, et depuis quelque mois, ses parents sont toujours comme ça. Avant ils s'occupaient de lui, mais à force de ne jamais être d'accord sur rien ils pensent plus à leurs disputes qu'à leur fils. Unique le fils d'ailleurs, le seul qu'ils aient jamais eu. Ils le voulaient pourtant, même maintenant ils continuent de l'aimer, mais ils auraient dû en prendre un peu plus soin. Au lieu de ça leur Orlando, leur enfant, il préférait aller à l'école plutôt que de rentrer à la maison avec eux. Orlando il aimait bien l'école, les professeurs l'encourageaient et s'occupaient de lui, pas comme des parents certes, mais c'était déjà un peu d'attention qu'on lui accordait. À l'école il se sentait plus chez lui que chez lui. Bizarrement.

Ils avaient de quoi être fier, les parents d'Orlando. Il allait à l'école de bon gré, il avait de très bons résultats à force de travail et d'attention, même les professeure ne cessaient de répéter qu'il était un petit ange, mais ils n'y prêtaient plus vraiment attention. Ils continuaient à se battre pour un oui ou pour un non dans l'entrée de leur grand appartement, n'entendant même plus la porte qui claque pour annoncer leur enfant revenu de l'école. Ils continuaient à hurler, et quand Orlando essayait de leur parler, ils se tournaient tous les deux vers lui d'un air agressif en attendant qu'il dise ce qu'il avait à dire. Alors Orlando, à la vue des regards colériques que lui lançaient ses parents, il en oubliait ses mots. Déjà qu'il était plutôt timide, il se mettait à bégayer tellement il avait peur de leur réaction. Il avait l'impression que si ce dont il voulait leur parler n'était pas plus important que leur querelle, alors il n'avait pas son mot à dire. Alors Orlando ne disait mot.

Il restait silencieux, ne se plaignait jamais, n'essayait pas de parler. Orlando il avait presque peur de parler. Même à l'heure du dîner, alors qu tout le monde est censé discuter ensemble, personne ne l'écoutait. Alors il a abandonné l'espoir de pouvoir raconter ses journées, il a même abandonné l'idée de demander simplement une glace à ses parents. Orlando c'était pas un enfant contraignant, presque un enfant effacé, et bien des fois il aurait du l'être un peu moins. C'était un enfant exemplaire qui faisait ses devoirs et le ménage de lui-même.

Parce qu'il a bien dû apprendre à se débrouiller tout seul dès l'âge de 7ans. Quand ses deux parents partaient de la maison, énervés après une énième dispute, et qu'ils ne revenaient qu'au matin, il passait la soirée seul. Ils voulaient que son père et sa mère le félicitent alors, pendant toute la nuit, il rangeait la maison, faisait la vaisselle et cuisinait pour leur retour. Parce qu'il voulait juste que ses parents soient contents de lui et qu'ils lui sourient, mais ça, ce n'était pas possible.

Orlando à force de n'avoir jamais quelqu'un pour l'aider comme il le faudrait, il a appris à faire plein de choses. Il savait cuisiner, il savait un peu jouer de certains instruments et savait même faire des avions en papier. Mais ce qu'il n'a jamais su faire, c'est se battre. Orlando il ne veut pas faire mal, jamais. Orlando il n'est heureux que quand les autres sont heureux, et quand on frappe quelqu'un ce quelqu'un n'en est jamais heureux. Alors il a toujours refusé de se battre, et pourtant il aurait pu. Il n'était pas particulièrement fin ni particulièrement petit, au contraire, il aurait pu prendre l'avantage sur des adversaires grâce à sa taille, mais il ne l'a jamais fait. Il pensait que si jamais il ne faisait pas de mal aux autres, les autres ne lui feraient pas de mal et tout le monde serait content. Mais les autres ne pensaient pas comme lui, et ça il l'a appris au collège. À ses 11ans.

L'autre qui tenait toujours sa brochure s'est levé pour montrer fièrement à tout le monde ce qu'il venait de faire. Et les gens ont ri. Ils ont regardé la case maintenant noircie et se sont mit à rire de ce que leur ami avait fait et de ce qu'Orlando allait bientôt devoir faire lui aussi. Parce que quand on entre dans un club, après on ne s'en défait pas. Tout le monde riait dans la salle de cours autour d'Orlando, ils le regardaient et se fichaient de lui. Puis ils se sont mis à le huer, et à hurler ce mot, ce mot faux et pourtant si dégradant.

Ils lui ont hurlés "tapette".

Ce mot, il est resté marqué dans la tête d'Orlando, pour toujours. Il ne savait pas ce que le garçon avait fait et il s'en fichait, mais voir tout le monde se liguer contre lui pour l'insulter sans raison, ça lui a donné envie de mourir. Orlando, il aurait juste voulu qu'on le laisse tranquille, mais non, les autres n'allaient certainement pas arrêter, alors il a commencé à pleurer. De toute façon, il ne pouvait pas être plus humilié, alors il s'est mis à pleurer tant qu'il le voulait. Ce n'est que quand le lascar lui a rendu le papier avec un petit sourire fier que les rires sont retombés et que, ricanant encore de voir Orlando pleurer sur son sort, ils se sont levés les un après les autres pour partir de la salle. Orlando est resté seul dans la classe, assis à son pupitre, la tête entre les bras toujours en train de pleurer. Enfin, il a levé la tête pour lire ce qu'on avait écrit sur sa brochure et, entre deux sanglots, il a pu voir la grande croix tracée au bic noir sur la feuille blanche qui barrait maintenant la case "danse".

Orlando, il ne voulait pas danser. Il ne voulait plus jamais entendre le mot tapette lui être adressé de manière si dégradante, aors il ne vouait pas u'on ai l'occasion de lui dire. Orlando, il ne voualit pas qu'on ai une raison de plus de l'insulter. Alors, quand les cours de danse on commencé, il n'est pas venu. Il n'y est jamais allé de tout le trimestre, pretextant d'être malade les jours où avaient lieu les cours de danse ou séchant purement et simplement. Orlando, c'était la première fois qu'il séchait des cours, ça le faisiat presque culpabiliser d'imaginer la déception du professeur de danse de ne jamais le voir venir  son cours, de se sentir inintéressant. Pourtant Orlando, il n'avait rien contre lui ni contre ses cours, mais il était contre 'imae que ça donnerait de lui, et cette image il n'en voulait surtout pas.

Alors, pendant tout le trimestres, à chaque fois qu'il était l'heure d'aller à ce maudit cours, il retounait directement chez lui. Son père, il n'avait pas encore osé lui dire qu'il était censé suivre des cours de danse, alors il ne se doutait de rien. Cela arrangeait bien Orlando que l'école ne mette pas au courant les parents par courier des mauvaises actions de eur enfant. Orlando, il n'avait jamais fait de mauvaise action et il 'avait jamais voulu en faire, mais cette fois on l'avait forcé. Parce qu'il ne voulait pas aller à ce cours, il ne voulait pas rentrer chez lui deux heures plus tard et entendre son père lui poser des questions. Orlando ne savait pas mentir, alors si il lui posait des questions, il lui dirait. Et le père d'Orlando n'était pas homme à accepter que son fils fasse un sport aussi féminin que l'était la danse contemporraine. Alors Orlando, il s'était résolu à faire comme si ce cours n'existait pas et n'avait jamais existé. Jusqu' ce qu'il reçoie son bulletin du premier trimestre.