Ethan S. Flanders ~ Done [100%]

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« Yeah I know girls, I’m so fabulous! »

« Que pourrait-il advenir si jamais il venait au monde un être dont les défauts sont innombrables, mais dont l’apparence physique semble prendre le dessus? Cet être deviendrait-il aimer de la façon qu’il le souhaiterait? Aurait-il l’occasion de voir le monde au travers des yeux d’une victime dont les traits hideux ne se font rares? À force de me répéter ses questions, je me suis perdu entre la réalité et la beauté de ce que peut être l’impossible. Jamais je ne pourrais réellement avoir une réponse à toutes ses questions. Cependant, Ethan Samuel Flanders restera mon exemple par prédilection. Cette créature issue des limbes, je la plains. Je la plains d’être ce qu’elle est. Savoir que son visage est plus important que ce qu’il est contenu à l’intérieur de sa peau, cela doit être une expérience atroce… vous ne trouvez pas?

Né naturellement roux, Flanders mesure dans les un mètres soixante-dix et soixante-quinze, ce qui est ni trop grand ni trop petit. Cela lui plait beaucoup par ailleurs. Être anormalement grand lui aurait mis probablement un poids supplémentaire sur ses épaules. En raison de cette taille immense, on aurait pu aussitôt l’associer au cliché par excellence du grand ténébreux au regard perçant. En réalité, il faut avouer que c’est pratiquement le cas. Hormis ses longues mèches cuivrées, le restant de son physique pourrait être aisément associer à un rebelle sorti des décombres de la ville. Son visage plutôt rond, ses yeux bruns–orangé ainsi que son sourire en coin – chanceux, il a une dentition quasi parfaite si on l’oublie l’une de ses canines légèrement déplacée, lui permettent à quelques occasions de créer un regard tranchant vous faisant frémir. Pour ce qui est du restant de son corps, Ethan est plutôt maigrichon. Il faut avouer qu’il dépense plus souvent ses joules et sa force physique grâce à sa grandiose batterie que dans les sports. Néanmoins, une bonne partie de basketball ou de football ne lui a jamais déplu. Ethan ne possède pas de tatouage ou de trous dans ses oreilles au contraire de ce que raconte de nombreuses rumeurs à son sujet. La seule marque sur sa peau est probablement une vieille et futile cicatrise née suite à un accident de toboggan à son bas âge.

Son style vestimentaire, lui, laisse légèrement à désir. Vieux pantalons bouffants, souliers couleur pastel, chemise et cardigan, voilà ce qui compose essentiellement sa garde-robe. Oublier tout ce qui concerne les tendances de la mode, Ethan n’y prête que peu d’attention. Il faut avouer que personne ne lui a jamais fait la remarque. D’une quelconque manière, il réussit toujours à s’en sortir. Un accessoire qui le rend légèrement unique est probablement cette longue chaine qu’il accroche au tour de sa ceinture ainsi que ses multiples bracelets en cuir attachés autour de ses poignets. Il transporte par ailleurs constamment un bandeau qui appartenait jadis à une « amie » recouvrant de multiples couleurs vivantes tels que le jaune, le bleu ou le rouge.

Il est beau à sa façon… malgré son côté un peu trop mystérieux à mon goût. »

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«Me, myself and I. »

« La modestie, il faut bien se demander si elle ne retrouve pas parfois entre les mains des mauvaises personnes. Certains ont décidément une personnalité bien troublante. Le cas d’Ethan Samuel Flanders est désespérant. À croire que tous ses innombrables défauts tels que l’égoïsme, le narcissisme ou encore même le nombrilisme se sont réunis dans ce corps frêle qu’est celui de cet anglais. Je détesterais dire qu’il est une personne sensible et motivée dans ses études. Hélas ce sont ce que les apparences semblent promouvoir. Nul n’y échappe. Ce petit monstre possède un charisme étonnant ainsi qu’une habilité à socialiser hors de la norme. Le sens de la répartie ne lui manque guère. Le théâtre étant l’un de ses hobbies, ses expressions faciales sont calculées à l’avance, lui permettant ainsi de cacher les plus sombres motivations de ses gestes. Aucun faux pas n’étant permis, le mensonge est devenu depuis la tendre jeunesse du Flanders une véritable habitude. Il tisse, tisse et tisse cette immense toile qui garde prisonnier la vérité. Malgré toutes ses années d’observation à le voir gesticuler, même moi je suis dans la totale incapacité de comprendre ses réels desseins. Quand on cherche à en savoir plus, lorsqu’on tente de trouver la clé menant aux secrets lugubres conservés dans son cœur, un seul regard vous tient raide sur votre chaise. Ethan invente et inventera pour toujours celui qu’il est. Car il lui semble plus aisé de créer un personnage vaguement aimable que de se montrer sous son véritable jour. C’est à en donner la chair de poule.

Ethan, pourtant loin d’être l’un de ses garçons intelligents dont cette qualité se résulte dans les notes extraordinaires qu’ils reçoivent, reste une véritable star. Jamais je ne pourrais supporter l’idée de me le mettre à dos. Le perdre, c’est l’équivalent de perdre une partie de votre… disons… âme. Je semble être porté à l’exagération, pourtant, je suis bien proche de la vérité. Flanders a toujours été un jeune garçon dont la capacité d’adaptation reflète du surréalisme. Il lui suffit pratiquement de poser les fesses sur sa chaise et voilà qu’en un claquement de doigt il parvient à s’attirer une panoplie de personnes - enfin c’est ce que le mythe l’entourant raconte. D’une manière fantastique, il devient subitement un véritable rayon de soleil. Ses blagues dictées par le sarcasme, ses anecdotes cocasses ainsi que ses sourires enjoliveurs vous empêchent de le quitter du regard. Bien qu’il semble parfois détester que l’on soit proche de sa personne, il reste néanmoins quelqu’un de plutôt accueillant. La lenteur et la tranquillité lui donne de terribles démangeaisons. Il lui faut toujours bouger, être en action. C’est précisément pour cette raison qu’il a choisi comme instrument la batterie. Ethan, savant pertinemment qu’il possède un physique loin d’être déplorable, ne manque pas de confiance en soi. Au contraire, il valorise son corps maigrichon et le vante quand cela lui semble bon. Montre ses quelques muscles ainsi que dégager ses cheveux d’une main majestueuse lui font toujours un plaisir incroyable. Bien entendu, il tente de calmer ses pulsions de vantardise anormales. Il ne lui faudrait tout de même pas devenir le boute-en-train dont la majorité éprouve une sorte de haine respective.

Ce rouquin est en réalité une starlette et un paranoïaque en même temps. Il est un démon et un ange. Il est ce qui représente le plaisir ainsi que la dépression. Dans un même corps se trouve les plus grandes idées de contradictions, mélangées et préparées pour donner un personnage controversé. Être populaire, est-ce en raison de ses qualités qu’il démontre à longueur de journée ou n’est-ce tout simplement pas un jeu?

Et la question que nous nous demandons tous : pourquoi est-il diable comme cela? »

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« You won't have me baby »

« Je suis plutôt navré de vous apprendre que le passé d’Ethan est d’un ennui mortel. Même après avoir été à ses côtés depuis sa naissance, les évènements qui succèdent sa vie n’ont rien qui sort de l’ordinaire. Pas de meurtre, pas de mort subite suite à un grave accident de voiture et pas de parents usant de la violence. Tout simplement un père et une mère d’une banalité incroyable. Enfin presque. Le terme « banalité » peut être évalué sous plusieurs angles. Car fort malheureusement, la famille Flanders avait tout de même ses défauts.

Né lors d’une immense tempête de neige au mois de janvier, le Flanders était destiné dès son premier cri à vivre une vie d’une normalité désarmante. Héritant le nom d’un membre de sa famille, plus couramment appelé « grand-poppy », Ethan était pour la plupart des cousins, des oncles et des tantes un petit roi venu s’installer dans la maison silencieuse qu’était celle de ses parents. La mère de ce petit monstre était une jolie dame aux cheveux bouclés et cuivrés. Elle travaillait dans une boutique de vêtements personnalisés. Son sens de l’organisation ainsi que son intelligence hors pair n’avaient cependant pas été alloués à sa progéniture. Quant au père, il avait longuement été un vendeur de partitions et d’instruments de musiques à proximité d’un métro de Londres. Son magasin s’était popularisé à la fin de sa vingtaine et il avait fini par posséder de nombreuses filiales autour du monde. Il avait décidé de poursuivre sa vie aux Etats-Unis et de fonder une famille comme tout homme ordinaire.

L’enfance d’Ethan se déroula probablement comme celle de plusieurs: heureuse et béate. Hormis les longues listes de photos prises par M. Flanders – au moins une dizaine d’épais bouquin remplis de sourire et de petites catastrophes émises par ce démon, le rouquin ne se différenciait pas des autres. Il souriait, jouait avec ses voisins, recevait de la visite de temps à autre et allait très souvent à la campagne rendre visite à ses grands-parents. À cette époque, il était aisé de comprendre le caractère de ce loup. Il était un ange, un adorable petit garçon qui devait avoir un futur prospère au sein de sa famille. Sa mère ne manquait jamais l’occasion de vanter les immenses qualités de son fils. Tandis que son père, lui, présentait pratiquement à tous les jours des photos de son garçon. Plus il grandissait, plus il devenait valorisé, plus il était gâté et plus il semblait changer tranquillement de personnalité.

En réalité, je crois que c’est en raison de toutes ses actions entreprises par ses parents qu’Ethan est devenu ce qu’il est de nos jours. Difficile de réellement savoir à ce qui l’a poussé à cacher ce qu’il est, l’amour donné par ses parents s’est finalement retournée en une espèce de pression mise sur ses épaules au début de son adolescence. Tournoi de baseball, activités artistiques telles que la peinture et le piano classique, danse légèrement hip-hop, bénévolat dans les hospices, les Flanders souhaitaient voir leur rouquin devenir un homme quasi parfait, autant cultivé en matière d’arts qu’en science et en mathématiques. Leur plan d’avenir tracé à la lettre aurait pu voir le jour, néanmoins, Ethan en arrachait dans ses études. Bien qu’il semblait réviser ses cours maintes fois, ses notes chutaient régulièrement. Il dut donc obtenir de l’aide d’au moins une dizaine de tuteurs, ce qui l’étouffa encore plus dans cette bulle de la perfection.

Malgré toute cette charge, jamais je ne l’ai entendu chigner ou pleurnicher. Il tenait bon et semblait même prendre plaisir à tisser ce personnage étrange qui naissait. Sans être réellement en mesure de retenir les diverses phrases écrites par Molière, Ethan devint rapidement un amateur de théâtre. Il disait souvent que cela lui permettait de s’échapper du monde réel. Voir des acteurs créer un personnage de toute pièce l’étonnait. Jouer ressemblait étrangement à son mode de vie. Il allait voir des pièces pratiquement toutes les semaines. Il trouvait toujours le temps pour. Malheureusement, il ne devint jamais acteur. Quelque chose semblait l’horrifier. Je ne su jamais quoi.

À l’âge de quatorze ans, des disputes au sein des Flanders commencèrent tranquillement à voir le jour. Les idées divergeaient entre les deux parents et les mauvaises notes d’Ethan ajoutaient leur grain de sel à la chose. Par la décision subite de son père, il lui fut soudainement impossible de visiter les grandes salles de théâtre aussi souvent qu’il le pouvait. Je crus à cette époque voir sa carapace se durcir. Il semblait être encore plus orgueilleux que ce qu’il était et parvenait étrangement à se lier aux groupes dont le taux de popularité dépassait largement celui des autres. Cela m’inquiétait, certes, mais je croyais que cette passe de folie le quitterait. À croire que non… Ce fut précisément cette année qu’il débuta ses cours de batterie. Sa mère voulut prime à bord le forcer à jouer du classique, prétextant qu’à la longue la technique lui serait déjà acquise. Pour la première fois, il refusa cette idée. Il commença tranquillement à jouer du jazz, à écouter du métal et à prendre de plus en plus de plaisir sur son nouvel instrument de musique. Il me semblait voir en lui en véritable lueur de bonheur. La batterie lui permettait de défouler tout ce qui le dérangeait, le frustrait.

Vers la fin de ses seize ans, les chicanes étaient devenues une chose commune. Le divorce n’était même plus une chose étonnante. À quelques jours de son anniversaire, voilà qu’il se retrouvait en pleine séparation. J’en étais désespéré. Ethan était une enveloppe vide. Il semblait détester toutes les personnes qui l’entouraient, mais il continuait de jouer le jeu. Devenir le point de mire, cela lui était maintenant quasi impossible. Ce désir, que je commençais à très bien comprendre, prenait une place nettement plus importante que toutes les autres. Je craignais un éclatement, une immense crise détruire sa frêle personne.

Finalement, ses mauvaises notes eurent leurs derniers mots à dire. À quelques mois de la fin de l’année, il fut renvoyé de son école. Par cette nouvelle atroce, ses parents se mirent en accord de l’envoyer dans une seconde institution qui pourrait lui apporter l’aide nécessaire afin de terminer ses études dans un immense succès. Voilà qu’ils trouvèrent l’Académie Volfoni, situé à quelques heures de leur domicile.

Et maintenant, je ne peux vous en dire plus. Tous ses détails, toutes ses questions ci-dessus, j’y ai répondu sachant pertinemment qu’Ethan n’y aurait jamais véritablement prêté attention. Le restant de l’histoire, ce n’est plus à moi de vous la raconter.

C’est à lui. »