Sadness & Sorrow [Roin Dubois & Summer Weilana]

Cela faisait maintenant un mois que les cours avaient repris, mais Summer n'avait pu revenir à Volfoni — en tout cas, le "nouveau" Volfoni, que en ce mois de Mars. Elle n'est sortie de son coma que depuis le mois de Février, au grand soulagement de sa famille et ses amis, est n'a pas pu sortir de l'hôpital avant qu'on ait bien vérifié que son état était stable. Il a fallut ensuite qu'on lui explique tout ce qui s'est passé, de son accident au transfert de l'académie à l'autre bout des États-Unis. Autant dire qu'il lui fallut un bon moment avant de procéder à tout ça. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas fait vraiment le point. Elle avait du mal à réaliser. Elle avait faillit mourir.

Isaac, avec qui elle était vaguement sorti, était mort.

Andrew, son meilleur ami, était mort.

Andrew.

Dire qu'elle n'avait même pas pu aller se recueillir sur sa tombe. Ses parents ont décidé de l'enterrer en Allemagne, et elle avait déjà eut assez de mal à convaincre ses parents de la transférer à nouveau à Volfoni, bien que l'école se trouve maintenant en Floride. Avec tout ça sur le bras, elle n'est parvenue à revenir que maintenant. Jiang, qui s'était rétabli avant elle, lui avait déjà fait visiter l'académie et lui avait expliqué ce qu'elle avait manqué. Maintenant, elle visitait un peu les lieux, avec lesquels elle n'était pas familière du tout. Son lieu de prédilection ? La plage. Ils avaient un cursus surf maintenant, d'après ce qu'elle avait compris, elle aurait bien voulu l'intégrer si le journalisme et la photographie ne la passionnaient pas autant.

Le climat ici était agréable, presque comme à Hawaï. Elle se baladait actuellement sur la plage en short et débardeur, une veste légère au cas où. On la connaissait déjà à l'académie, soit parce que les anciens se rappelaient d'elle, soit parce que les nouveaux savaient qu'elle était une des élèves qui avaient faillis y passer.

Elle marcha sans but précis. Summer se demandait vers où était l'Allemagne par rapport à là où elle était. Elle s'assit au bord d'un ponton et regarda la mer. C'est vrai, au moins, en Floride, il y avait la mer.

Mais il n'y avait plus Andrew.

Robin était fasciné par les plages de Floride. La mer. Les vagues. Les filles bronzées qui s'exhibaient en maillot de bain. Lui-même qui n'avait plus à se cacher sous des tas de vêtements à cause du climat presque toxique du Minnesota. Il n'avait plus à supporter la pluie et les chutes de neige. Il n'avait plus à se demander si le lendemain, le sol de son précieux terrain serait praticable. Si l'humidité n'aurait pas fait éclater les battes. Si les vestiaires ne seraient pas inondés à cause de la dernière tempête. Oui, Robin avait cru être arrivé au paradis en arrivant en Floride. Un paradis qui lui avait coûté cher. Très cher.

Robin n'avait jamais été proche d'Andrew. Pas parce qu'il le détestait, pas parce qu'il le trouvait minable ou autre, mais simplement parce qu'il ne lui trouvait aucun intérêt en dehors du lien familial qu'ils partageaient et de l'amour qu'ils éprouvaient tout deux pour . Andrew était un faible. Il n'avait pas d'autorité. Il n'avait jamais su se faire respecter. Pour ça il se faisait victimiser à l'académie. Même par des gars de l'équipe de Robin. Robin n'était jamais intervenu parce qu'il pensait qu'un jour, il apprendrait à renvoyer la balle. Au lieu de ça, un plafond lui est tombé sur la tête et Pam. Plus d'Andrew. Il n'était plus là. Son cousin chorégraphe. Son cousin épanouit dans la danse uniquement.

C'était triste de se rendre compte à quel point on tenait aux gens uniquement une fois qu'ils étaient partis pour de bon. Aaaaaah son Andrew. En faisant à peine plus attention à lui, Robin aurait pu le rendre impossible à rater. Il aurait pu danser avec lui plus souvent. Lui montrer quelques pas, peut-être. Faire des duels hip-hop vs classique. Il en était privé désormais. Il n'en aurait plus jamais l'occasion. S'il y avait bien une morale à tirer de tout ça, c'est qu'il fallait justement saisir au vol chaque occasion qui passait, non ?

D'ailleurs, en parlant d'occasion, il croyait en voir une belle qui passait, au loin, marchant dans le sable avec un air torturé avant de s'arrêter. Elle n'avait pas l'air dans son assiette. Parfait, Robin ne se formalisait pas d'être un lot de consolation. Même à un sens aussi figuré. Il se leva du sable chaud où il était assit, rajusta son débardeur épousseta son short et se dirigea vers son opportunité. Un belle vahiné aux cheveux foncés habillée courtement. Son jour de chance. Il chasserait cette mine triste en posant sur ses lèvres des baisers pleins de chaleur pour accompagner une étreinte réconfortante.

Il marcha jusqu'à elle, comme dans les clichés les plus romantiques ou les plus banaux qui soient, se rendant compte au fur et à mesure qu'il se rapprochait que son visage lui était familier. Il s'arrêta seulement une fois en face d'elle, les mains dans les poches.

-T'as l'air prête à te jeter dans l'océan à l'italienne.

C'est à dire, avec des chaussures en béton. Il vint s'asseoir à côté d'elle et posa ses coudes sur ses genoux en regardant lui aussi les vagues. Il se demanda si la perte d'un être cher avait réussi à le faire mûrir, au moins un peu. Lorsqu'il tourna les yeux vers Summer et l'imagina dans un contexte nettement plus tendancieux, il se dit que non. Que certaines choses ne changeaient jamais.

-Souris un peu Summer. Le soleil est là pour toi.

Summer savait bien que des gens étaient restés fidèles à Volfoni, soit parce qu'aucune autre école leur était adaptée, soit pour profiter pleinement de ce nouveau décors. Ça ne l'étonnait donc pas de recroiser certaines personnes d'avant son coma, Jiang par exemple, Adriel, Heather, Sam, Jordan etc...

Ceci dit, si elle se serait bien passée d'une seule personne dans tout Volfoni, c'était bien Robin Dubois.

Elle fronça les sourcils en le voyant, franchement pas ravie.

« Quoi ? »

Se jeter dans l'océan à l'italienne ? Elle n'avait aucune idée de ce que ça voulait dire. Elle claqua la langue et fixa l'eau de mer en espérant qu'il se contente de déguerpir. Elle ne tenait pas vraiment à se faire pousser dans l'eau soit disant parce qu'elle avait publié des photos compromettantes de lui et d'Elyas ou dieu sait qui encore. A moins qu'il ne compte carrément la noyer ? Non, probablement pas. Il y avait encore trop de monde.

Summer s'agaça quand il lui demanda de sourire et leva les yeux vers lui.

« Je n'ai pas envie de sourire. Et arrête avec tes phrases toutes faites de dragueurs à deux balles. Le soleil se lèvera et se couchera, que j'sois sortie de mon coma ou que je meurs. »

Après tout, il le faisait bien malgré la mort d'Andrew.

Elle secoua la tête.

« Si t'es venu pour me féliciter de ma sortie de l'hôpital, soit, merci, ça me fait très plaisir. Si c'est pour compatir à propos de l'accident, merci, ça me touche énormément. Si y a encore eu une histoire de photos truquées, j'étais encore à l'hôpital jusqu'à il y a à peine quelques semaines, je pense que j'ai pas mieux comme alibi. Si c'est pour autre chose, j'aime mieux rester seule, alors t'es gentil, mais au revoir. »

Elle avait énoncé tout ça comme si elle était excédée, excédée des gens qui la connaissaient à peine et qui venaient lui parler par hypocrisie ou bien se faire bien voir. Elle avait entendu tout ça déjà un million de fois et bien qu'elle essayait simplement de sourire et rester courtoise, au fond, elle n'en pouvait plus. Elle voulait oublier toute cette histoire, tout en sachant que c'était impossible.

Mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire d'autre ?

Robin la regarda en haussant un sourcil, amusé. Ses phrases toutes faites de dragueur à deux balles, vraiment ? Elle croyait quoi ? Qu'il les notait dans un petit calepin pour les ressortir au moment opportun ? Elle avait tout à apprendre, cette fille. Elle ne savait rien de lui. Il avait raison de penser que certaines choses ne changeaient jamais. Summer avait toujours cru tout savoir sur les gens, même si c'était faux, juste pour alimenter son petit journal de l'académie en ragots stupides.

-Le soleil appartient à tout le monde. Il est là pour tout le monde. Donc je suis pas en faute quand je dis qu'il se lève pour toi. Surtout si tu peux le voir se lever ou se coucher.

Certains n'avait plus cette chance. Comme son cousin par exemple. Lui ne verrait plus jamais le soleil se lever, ni se coucher, ni rien du tout à vrai dire. Il était parti assister à son enterrement, en Allemagne, lorsque le drame était survenu. Il n'avait même pas pleuré. Il était resta là, coi devant la tombe, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Comment exprimer tous les regrets, comment dire adieu à quelqu'un qu'on avait finalement tant et si peu connu à la fois ?

Il ne pensait pas que Summer aurait du mourir à la place d'Andrew, ni Jiang, ni qui que ce soit d'autre. Non, il aurait préféré que tout le monde s'en sorte, parce que personne ne méritait de mourir comme ça, aussi jeune, aussi bêtement alors qu'un brillant avenir se dessinait pour eux. Sauf que Summer ne profitait pas de sa survie. Summer ne se disait pas qu'elle aurait pu mourir et qu'elle devrait vivre chaque jour comme le dernier. Quand il la voyait comme ça, Robin avait l'impression qu'elle était morte elle aussi au troisième étage de leur université.

-Non. Je suis pas là pour tout ça.

Pourquoi l'aurait-il félicité pour sa sortie de l’hôpital ? Elle avait eu de la chance, c'est tout. Il n'avait pas non plus envie de compatir pour quelqu'un qui ne vivait pas alors que lui-même pensait souvent à son cousin, six pieds sous terre. Quant aux photos truquées, il allait falloir qu'elle grandisse un peu, qu'elle passe à autre chose. La rancune c'est vraiment un truc de gamin. L'eau avait coulé sous les ponts.

-T'es vraiment désagréable quand tu t'y mets, soupira-t-il. C'est quoi ton problème ? Je t'ai rien fait et tu commences par m'agresser.

Summer roula des yeux. Il pouvait dire ce qu'elle voulait, elle n'était juste pas d'humeur à lui parler. Ni à personne d'ailleurs.

« Pourquoi tu crois que je suis venue m'isoler ici ? Pas pour qu'on m’aperçoive au loin et qu'on vienne me parler non. J'avais envie d'être seule. »

Elle baissa à nouveau les yeux sur la mer.

« Et oui je suis désagréable, ça m'énerve cette histoire. Je n'aime pas qu'on me demande de sourire ou d'oublier cette histoire pour aller mieux. Je suis grande, je sais ce que je dois faire, mais quand on me le demande, ça me donne envie de faire exactement le contraire. »

Elle n'aimait pas Robin. Elle n'aimait pas les sportifs, qui étaient tous les mêmes. Elle les détestaient d'autant plus maintenant qu'Andrew n'était plus là. Aucun ne semblait affecter par sa mort, ils recommençaient déjà à rire et à draguer et à embrasser leurs biceps comme s'il n'avait jamais existé. Ça la dégoûtait.

« Tu veux savoir mon problème ? Mon meilleur ami est mort. Ça fait peut-être plus de six mois pour les autres, mais pour moi, ça ne fait même pas trois mois. Alors non, tu m'excuses, j'ai pas envie de sourire, j'ai pas envie d'être agréable, tout ce que j'ai envie de faire c'est hurler et pleurer et même ça je peux pas le faire, soit disant parce que je dois être forte, que c'est du passé, que la Terre continue de tourner et que j'ai tout mon temps pour m'en remettre. »

Elle enfonça ses ongles dans le bois du ponton.

« Personne ne sait, personne ne comprend ce que je ressens et c'est franchement tant mieux pour eux. Mais qu'on me demande de sourire, ça, j'en peux plus. Je le fais pas déjà suffisamment à l'école ? Il faudrait que je le fasse aussi quand je veux être seule pour broyer du noir ? »

Summer claqua la langue et ramena ses genoux contre sa poitrine. Robin n'avait rien fait. Il était juste au mauvais endroit au mauvais moment.

Voilà pourquoi Summer n'aurait jamais pu faire partie d'un cursrus sportif. Non mais écoutez la parler... "je suis grande, je sais ce que je dois faire, mais si on me dit de le faire, je ferais l'inverse juste pour vous embêter parce que j'ai l'âge mental d'un enfant de quatre ans et demi". Aucune discipline. Aucun respect pour les conseils qu'on pouvait lui donner. Aucun respect pour les autres et leurs avis tout court. C'était pareil avant, pour ses articles, elle se fichait pas mal des sentiments négatifs qu'elle pourrait causer, des larmes qu'elle pourrait provoquer. Elle voulait juste que ses articles soient lu.

Et voilà, on continue dans les jérémiades. Les geignements. Attention, Summer n'a plus quatre ans et demi, mais quatorze. "Personne ne me comprend, je suis trop dark, laissez-moi broyer du noir en paix, je souhaite à personne de savoir ça..." Non mais écoutez là parler ! Il venait de perdre quelqu'un de sa famille, il regrettait de ne jamais avoir fait plus attention à lui lorsqu'il le pouvait encore, et voilà qu'elle se plaignait que son meilleur ami était mort ? Un meilleur ami, ça se remplace. Les liens du sang, non.

-Tu crois que personne ne comprend ? demanda-t-il en contenant un air furieux. J'ai perdu mon cousin pendant ces derniers mois. Un type bien. Un type de ma famille. Alors ouais, t'as peut-être raison, peut-être que je comprends pas ce que ça fait de pleurer un meilleur ami, mais ce que je pleure là, c'est mon propre sang ! Il n'aurait pas voulu que tu t'arrêtes de vivre pour lui, que tu passes tout tes moments seule à broyer du noir et à passer à côté de ton existence parce que la sienne s'est arrêtée trop tôt.

Il regarda la mer et se demanda si Andrew aimait l'eau. Sans doute oui, il avait entendu dire qu'il était dans le club de natation. C'était plutôt étonnant d'ailleurs. Il était si timide, si réservé, mais se montrer en slip de bain de le dérangeait pas. Il n'y avait pas cru au départ. Il cachait bien son jeu le petit Andrew.

-Je sais à quel point c'est dur Summer. Plus que n'importe qui, je le sais. Mais t'as failli y passer et d'autres ont pas eu cette chance, alors profites-en. Tu n'aurais pas voulu que ton meilleur ami se mette dans cet état là pour toi si les rôles avaient été inversé.

Summer plissa les yeux quand il parla de son cousin. S'il avait perdu quelqu'un de sa famille, elle se sentait désolée pour lui. Sauf que lui n'avait pas sa mort sur la conscience. Parce que c'était à cause d'elle qu'Andrew était mort, non ? Elle ne tilta pas sur le fait qu'Andrew et le cousin de Robin soient la même personne. Ça lui paraissait tellement incongru que dans son esprit, c'était deux personnes différentes.

« Bon sang, je ne passe pas TOUS mes moments seuls à broyer du noir ! Je savais pas pour ton cousin, je suis sincèrement désolée, mais tu ne peux pas comprendre, non, peut-être que ta situation est pire, mais ça n'est pas la même chose. J'étais là. Il est mort devant moi, tu comprends ? Et un autre aussi. Et j'ai cru mourir aussi ! »

Elle se releva. Il ne comprenait rien à rien, il ne pouvait pas comprendre.

« Je SAIS ce que je dois faire ! Arrêtez de me le répéter ! Ça ne m'aide pas ! 'Souris', 'profite de ta chance', c'est bon, je l'ai assez entendu ces derniers mois. Si je veux passer une heure ou deux à me morfondre entre 12 heures à sourire, je le ferai, tant pis si c'est égoïste ou gamin, j'en ai rien à faire. »

Elle passa une main dans ses cheveux. Andrew aurait été triste si elle avait mourut à sa place oui, et non ce n'est pas ce qu'elle aurait souhaité, mais qu'est-ce qu'elle y pouvait si elle souffrait encore de sa disparition ?

« Je fais des efforts. Sérieusement. J'en fais. Tous les jours. J'ai le droit de souffler. »

Robin se releva également.

-Mort devant toi ? Tu étais dans le coma ! Comment t'aurais pu le voir mourir ? Ça fait combien de temps que t'es sortie de l'hôpital ? Trois mois ? Quatre ? Passe à autre chose Summer ! Continuer de le pleurer ça ne va pas le faire revenir !

Il était dur avec elle, mais il devait l'être pour qu'elle arrête de se morfondre. Elle avait besoin d'être secouée. Elle avait besoin que quelqu'un lui dise de bouger ses fesses. Des fesses plutôt agréables à regarder, soit dit en passant. Ne pas beaucoup manger lui avait fait perdre du poids et elle avait désormais une belle silhouette de mannequin. En plus de ça, elle avait prit des couleurs. Un vrai régal pour les yeux. Mais il s'égarait.

Il leva les yeux au ciel et écarta les bras.

-Non, tu sais quoi ? T'as raison, continue de te morfondre. Puisque c'est ce que tu veux vas-y. Soit pitoyable.

Il laissa retomber ses bras. C'était ça la fille la plus populaire de l'académie ? Elle ne devait sa célébrité qu'à quelques ragots colportés à droite à gauche et à sa survie dans un accident qui n'avait rien à voir avec elle. En fait, elle n'aurait jamais du se trouver là-haut si tard, qu'est-ce qu'elle fichait là en premier lieu ? Plus important, qu'est-ce que son fichu cousin foutait là-haut ? Il n'avait jamais été aventureux et là il se baladait la nuit dans un couloir interdit avec les trois personnes les plus louches de l'académie ? Il avait fumé quoi ?

Il claqua de la langue, puis il tourna les talons pour partir. Il voulait bien la consoler, mais quand on était déjà pas le bienvenue, c'était inutile de s'acharner. D'autant plus qu'il y avait des tas d'autres poissons dans l'océan.

Summer se boucha les oreilles. Elle en avait marre de ces phrases. Oui ça faisait déjà plusieurs mois, oui ses larmes ne le feraient pas revenir, elle le savait tout ça, est-ce que c'était sa faute si son coeur ne l'avait pas encore assimilé ? Elle ne contrôlait pas ses larmes, pourquoi est-ce qu'ils semblaient tous croire qu'elle pleurait sur commande pour avoir l'air pitoyable ou faire son intéressante ?

« Parce que ça s'est passé devant moi, d'accord ?! Je l'ai vu se faire écraser par le plafond, j'ai vu sa main qui dépassait du tas avant que je me fasse assommée, là, ça répond à ta question ?! »

C'était nul. Elle n'avait pas envie d'entendre ça, qu'elle était pitoyable. Personne n'en n'avait envie. Comment Andrew faisait quand il se faisait emmerder sans cesse par des gens stupides ?! Elle espérait qu'il était plus heureux là-haut, oh que oui, elle l'espérait. Elle enfouit sa tête dans ses genoux, ses épaules se mirent à trembler.

« Je sais que je suis pitoyable. Pas la peine de me le rappeler. Et moi aussi ça m'énerve d'être comme ça, ça fait des mois que j'essaye d'y faire quelque chose, et que ça ne bouge pas, je ne sais pas, j'y arrive pas. Mais dis-moi, dis-moi ce que je dois faire pour ne plus être comme ça si tu le sais ? Parce que moi je ne sais pas, je ne sais plus, et je suis fatiguée...»

Elle n'était pas agressive dans ses propos. Juste profondément triste et lasse.

Robin s'arrêta et se passa un main dans les cheveux. Bon, il faisait quoi maintenant ? Il y retournait ? Pour lui dire quoi ? Il voulait la consoler, mais elle ne se montrait pas vraiment coopérative pour ça. Il soupira et ferma les yeux un instant. Il n'aimait pas les gens qui s’apitoyaient sur leur sort. Surtout pour des choses qu'ils ne pouvaient pas contrôler. ce n'était pas de sa faute si le plafond avait cédé. Il se retourna et s'assit à nouveau pour la prendre dans ses bras.

-Écoute, je suis désolé de t'avoir parler aussi durement, mais ça me met à la torture de te voir dans cet état. Je sais que ça à du être dur. Je ne peux pas imaginer ce que c'est que de voir mourir un ami, ou même un meilleur ami. Mais il faut que tu passes à autre chose, que tu ailles de l'avant. C'est triste à dire, mais c'est la même chose que mon cousin. C'est du passé. Il faut passer à autre chose, ma belle.

Le nouveau Volfoni était l'endroit parfait pour se changer les idées. Le nouvel environnement, la plage, le soleil, le surf, la ville à côté et les racailles belliqueuses d'Arcadia gardaient l'esprit suffisamment concentré sur autre chose que la mort de quelqu'un. Peut-être devrait-il emmener Summer s'amuser un peu au lieu de la laisser trainer seule sur la plage comme une dépressive.

-En tout cas, traîner ici toute seule, c'est pas bon pour te changer les idées. T'es déjà allée à la patinoire ?

Robin n'était pas un grand patineur artistique, mais il avait fait un peu de hockey dans sa jeunesse, donc il savait se débrouiller sur des patins. Et puis, c'était toujours le bon endroit pour s'amuser avec quelqu'un, glisser sur la glace, apprendre à faire des figures, tomber, parfois, rire beaucoup.

Summer fronça les sourcils quand Robin revint passer un bras autour de ses épaules pour l'enlacer. Qu'est-ce qui lui prenait ? Un coup il la drague, ensuite il lui demande ce qu'il va pas, elle lui répond, il lui sort qu'elle est pitoyable, il se barre et il lui fait un câlin parce qu'elle pleure. Elle ne comprendra jamais rien aux mecs.

Honnêtement, elle avait envie de le repousser, pourquoi pas le jeter à l'eau. Mais maintenant qu'elle avait les larmes aux yeux, ça ferait vraiment pathétique si elle faisait ça et qu'elle commençait à courir en pleurant comme une hystérique. Autant rester bien calmement assise et éviter d'être encore plus ridicule qu'elle ne l'était déjà. Se faire consoler par Robin Dubois, c'était quand même tomber au fond du gouffre. Inutile de s'enfoncer d'avantage.

« La patinoire ? »

Elle fronça les sourcils. Elle est allée visiter la patinoire une fois oui, puisqu'ils avaient ajouté hockey comme discipline — ce qu'elle trouvait assez étrange d'ailleurs, c'est un sport qui aurait été parfait dans le Minnesota, mais en Floride ? — et en est ressortie presque aussi tôt à cause de la température. Elle haussa les épaules.

« Une fois, mais j'y suis pas restée longtemps. J'avais pas la bonne tenue. »

Ici on portait des manches courtes et des pantacourts minimum. C'est pas l'idéal pour faire du patin sur glace. Puis elle était frileuse comme par permis aussi, ça n'arrangeait rien du tout. Elle était nettement plus à l'aise sur des rollers que des patins de toute façon.

Robin fut content qu'elle ne se dégage pas de son étreinte et resta tranquille pour le moment, savourant cette petite victoire pour ce qu'elle était. Une victoire. Il s'attendait à ce qu'elle le pousse à l'eau. Elle devait sans doute être encore plus désespéré qu'il le pensait. C'était à la fois triste et avantageux pour lui, donc il n'allait pas s'en plaindre.

-Oui, la patinoire. C'est un endroit fun, la patinoire. Tu as de quoi t'habiller chaudement ?

Il la lâcha et se releva avec un sourire.

-Je ne connais pas de meilleur endroit pour se changer un peu les idées que la patinoire. Ça te dirait que je t'y emmène ?

Robin avait récemment passé son permis de moto, satisfait de pouvoir désormais conduire toute l'année avec grâce au climat bien plus clément de la Floride. Cet endroit était vraiment paradisiaque pour Robin. Il adorait la plage, il adorait les filles en bikini, il adorait voir Heather Jewel en mini-jupe et se régalait devant la vision des jambes de Summer. Bon, la patinoire allait légèrement l'empêcher de savourer le spectacle, mais il songeait qu'elle accepterait certainement mieux que d'aller avec lui s'essayer au surf ou au skate.

-Je te préviens, je suis pas très doué sur des patins, précisa-t-il.

Mais il s'en fichait, du moment qu'il s'y amusait, il voulait bien y revenir encore et encore.

Summer s'essuya le visage en fronçant les sourcils. Des vêtements chauds, elle en avait oui, pas autant qu'au Minnesota mais quelques uns confortables.

« Pourquoi pas. »

Au moins là-bas, elle sera trop occupée à se plaindre du froid pour autre chose. Comme déprimer. Pourquoi faire du patin sur glace dans une ville pareille quand le roller est plus agréable ? Ceci dit, peut-être qu'il ferait plus frais que froid cette fois avec les vêtements adéquats. Elle se releva.

« J'en ai pas fais depuis longtemps mais ça doit être comme le vélo... »

Elle s’épousseta les fesses au cas où il y aurait du sable dessus.

« Mais la dernière fois j'y suis allée en voiture et là, j'en ai pas. On prend le bus ? »

Bien entendu ils allaient d'abord devoir faire un détour à Volfoni pour se changer, mais autant qu'elle sache combien de monnaie elle doit prendre pour les tickets. Elle ne se souvenait pas que Robin ait une voiture.

Robin fut positivement ravi qu'elle accepte. Bien, elle allait venir avec lui et ils allaient passer un bon moment. Robin n'était pas très fort sur des patins, ça glissait vraiment beaucoup. Le roller agrippait déjà un peu mieux le sol, mais la glace c'était carrément autre chose. Il s'épousseta également et sourit largement devant la mer, devant lui. Il adorait vraiment la Floride. Même s'il allait devoir trouver des remplaçant pour certains des membres de son équipe.

-Super, tu vas voir, on s'amuse bien là-bas.

Il était de bonne humeur désormais. Il prit la main de Summer pour l'emmener par là où il le voulait autant que pour profiter du contact, bien que léger, de leur deux paumes ensemble. Il la lâcha assez rapidement cependant, lorsqu'elle le suivit dans la direction de l'académie.

-Non, on ne va pas prendre le bus, pourquoi payer un ticket quand on peut y aller par ses propres moyens ? Il lui sourit. Je vais nous y conduire en moto.

La moto était parfaite pour prendre un peu l'air ou simplement sentir la route bien plus intensément qu'en voiture. En plus, on ressentait la vitesse très différemment. Robin adorait partir rouler en moto simplement pour rouler. C'était rafraîchissant et lorsqu'il poussait vraiment au delà des limites, il avait presque l'impression de voler. Une véritable liberté, qu'il ressentait là. En plus, les motos c'était sexy.

-Tu y es allée avec qui, la dernière fois ?

S'amuser, ça restait à voir, généralement quand elle allait à la patinoire, c'était pour faire plaisir à ses jumeaux, qui eux avaient déjà passé plus de la moitié de leur enfance dans le Minnesota. Eux adoraient ça, alors qu'elle avait suffisamment de mal à décroiser les bras tellement elle avait froid. Enfin ça, c'était en hiver, elle n'aurait jamais pensé aller faire du patin sur glace en été.

Elle fronça les sourcils lorsqu'il li prit la main. Certains garçons avaient le contact facile et en soit ce geste n'était pas embarrassant, juste pas vraiment nécessaire. De toute façon, ça ne dura pas bien longtemps. Elle haussa un sourcil.

« En... moto ? »

Ah oui, c'est vrai. Elle en avait déjà entendu parler, la moto de Robin, certaines de ses amies piaillaient dessus. Certes, une moto c'était cool, mais pas de quoi s'extasier dessus non plus, il y en avait d'autres ici qui en avaient. Et en plus, elle n'était pas du tout rassurée, elle n'était jamais montée sur ce genre d'engin auparavant.

« Avec un pote en photographie, qui a changé de cursus. Il est en hockey maintenant. »

Il avait toujours adoré ça et regrettait qu'il n'y ait pas de patinoire à Volfoni dans le Minnesota. C'est maintenant chose faite en Floride et elle était ravie pour lui. Elle se demandait d'ailleurs si elle ne devrait pas changer de cursus également. C'était peut-être parce qu'elle ne se sentait pas géniale depuis sa sortie à l'hôpital, mais la photographie ne la passionnait plus autant qu'avant.

« Mais revenons-en à la moto... Je suis pas certaine  de vouloir monter dessus. »

S'il y avait bien une chose qui n'avait pas changé chez Summer après son hospitalisation, c'était bien sa paranoïa.

Robin hocha la tête. Sa moto. Son bébé. Quand il y pensait, il ressentait une bouffée d'affection et de fierté en l'imaginant l'attendre sagement sur le parking de l'université. Il avait déjà des airs de dieu lorsqu'il ne montait pas dessus, mais quand il enfilait une veste en cuir et qu'il la chevauchait, il voyait les filles baver rien qu'en le voyant.

-Oui, en moto, répéta-t-il avec enthousiasme.

Un des amis en photo de Summer était passé en hockey ? C'était pas banal comme changement, plutôt d'un extrême à l'autre, d'ailleurs. Le Hockey était un sport plutôt violent alors que la photo était plutôt tranquille avec parfois quelques phase de discrétion à la James Bond pour essayer d'obtenir des preuves de rumeurs sales qui couraient dans les couloirs. Rien à voir avec les bourrins qui tenaient les cross.

-Tu comptes changer de cursus toi aussi ?

Il voyait mal Summer faire autre chose que la photographie. Si elle était devenue si populaire, c'était grâce à son appareil photo et les clichés qu'elle en tirait. Clichés qui finissaient souvent dans le journal de Volfoni pour étayer les rumeurs. Si elle n'était plus dans le journal, est-ce qu'elle allait finir par sombrer et à redevenir une hawaïenne anonyme dans la foule ? Ça serait terriblement triste. Ses réticences à propos de la moto le firent sourire.

-Pourquoi ? T'as peur ? J'ai mon permis, tu sais ? Et je m'amuse pas à faire d'excès de vitesse.

Il ne manquerait plus qu'il se blesse à moto et finisse paralysé. Finit les ambitions de jouer dans l'équipe nationale de baseball. Tout ça parce qu'il aura fait un peu trop le con sur une moto. Non, il ne pouvait pas faire ça, il y avait trop en jeu. Il était prudent en moto, surtout en ville.

-T'inquiète pas, je dois être le mec qui a le moins envie de finir dans un fauteuil roulant de toute la fac. Tu crains rien à part apprécier de te coller à moi, la rassura-t-il avec un sourire en coin.

Summer restait sceptique quand à la moto. Elle se sentait bien plus en sécurité dans un bus ou dans une voiture. Ceci dit elle supposait qu'il ne voudrait pas laisser son véhicule ici s'il pouvait le prendre, avec les racailles qui trainaient dans le coin. Une chose qui l'étonnait assez d'ailleurs, ces conflits entre racailles de Volfoni et celles de Floride. Elle avait beau s'être renseignée à droite à gauche, elle ne décelait rien de précis quant aux raisons de cette rivalité, hormis sans doute la concurrence.

Changer de cursus, oui, elle était en train d'y penser, sérieusement. Puisqu'il y avait le cursus Surf maintenant, elle était tentée d'y basculer. Elle n'aurait sans doute pas de mal à rattraper son retard en plus, si les cours n'avaient repris que depuis quelques semaines, elle pouvait encore changer d'avis.

« Je ne sais pas. J'y réfléchi encore. »

Techniquement, elle avait obtenu sa première année en photographie, même à l'hôpital. C'était peut-être dommage d'arrêter maintenant. Mais elle ne se sentait plus bonne à rien dans ce domaine, et elle ne voulait pas se tuer à la tâche en faisant quelque chose qu'elle n'aimait pas. Qu'elle n'aimait plus.

Elle haussa un sourcil, mains croisés dans son dos.

« Hmm. Oui j'ai peur, ça m'inspire pas du tout confiance. »

Summer avait toujours été une trouillarde, doublée d'une paranoïa sans borne. Le mélange était à peine supportable pour certains, d'autres étaient habitués, ou bien elle essayait de faire des efforts pour prendre sur elle plutôt. Ces derniers temps, elle était de plus en plus parano, à cause de cet accident. Sortir de l'hôpital pour enfourcher une moto... Elle lui fit une moue un peu blasé suite à sa phrase.

« Oh non, ça, ça ne me fait pas peur tu vois, ça a autant de chance d'arriver que de se faire foudroyer. »

Ceci dit elle pouvait comprendre qu'il ne tienne pas à finir paralysée, vu qu'il était capitaine de l'équipe de baseball. Arrivée devant la moto, elle attendit simplement qu'il lui donne un casque, galérant pour l'attacher.

« Je suppose que tu n'as pas changé de cursus toi. »

Summer voyait mal Robin faire autre chose que du sport. Autre chose que du baseball en fait. A moins de finir gigolo, là, encore, c'était possible.

Robin fronça les sourcils. Alors elle pensait vraiment à changer de cursus ? C'était étonnant, sa popularité venait justement de ses études, de son rôle dans le journal et de sa capacité à se retrouver dans les meilleurs endroits aux bons moments. Qu'elle aille ailleurs ferait baisser sa popularité d'un coup, on ne restait pas bien longtemps populaire simplement parce qu'on avait survécu à l'effondrement d'un bâtiment. D'ailleurs Jiang en était l'exemple même vu qu'il était devenu une victime encore plus qu'avant.

-Ça me ferait bizarre de ne plus te voir te balader avec ton appareil photo.

Il arriva devant sa moto qu'il regarda avec affection avant de tendre un casque à Summer. Il se sentait un peu vexé qu'elle ai peur de monter avec lui, il était un très bon conducteur après tout, elle n'avait rien à craindre de ce côté là. Il allait lui montrer qu'il était un homme très sérieux au volant.

-T'inquiète j'te dis, t'as rien à craindre avec moi, sur cette moto.

Il sourit lorsqu'elle dit qu'elle ne risquait pas d'apprécier son contact et s'approcha d'elle en lui ajustant son casque avant de l'attacher et de le serrer lui-même.

-Tu parles. Je te parie que tu vas te serrer un peu plus fort contre moi juste pour le plaisir de pouvoir mieux toucher mes abdos, ricana-t-il avant d'enfiler lui-même son casque et de s'asseoir sur la moto. Aller, monte !

Il fit vrombir le moteur de sa moto en tournant la tête pour lui parler, attendant qu'elle monte pour démarrer réellement. Lorsqu'elle le fit, il lui prit les bras et le enroula fermement autour de lui.

-Surtout ne te gêne pas si tu as envie de toucher un peu. Et oui, je reste en baseball !

Sur ce, il regarda vers la route et démarra.

Summer acquiesça. Elle avait toujours pris l'habitude de se promener un peu partout avec son appareil photo, déjà parce qu'on ne savait jamais quand l'inspiration allait tomber, ensuite parce qu'elle craignait qu'on ne le lui vole si jamais elle s'en séparait, et enfin, parce qu'on ne pouvait jamais prévoir sur quoi on allait tomber, qui sait s'il ne se passerait pas quelque chose d’extraordinaire et qu'elle avait eu le malheur de ne pas avoir son appareil sur elle pour capturer le moment.

« Je reste encore dans le journal, tu sais. Avec ou sans appareil photo, ça ne changera pas, je pense... »

Quoique, sur ce point, ce n'était même pas sûr. Elle avait, après tout, perdu une grande partie de son réseau d'information, qui sont resté dans le Minnesota. Elle avait encore quelques "fidèles" et pouvait toujours en trouver d'autres bien sûr. Mais elle songeait à changer de rubrique, pour un nouveau départ. Bien qu'elle ne sache pas encore dans laquelle aller. Par sûreté, elle resterait encore dans les ragots jusqu'à ce qu'elle se décide. Elle croisa les bras.

« Oui, "sur cette moto", précisément. »

Elle le laissa ajuster son casque avec réticence et le regarda à nouveau avec un air blasé avant de grimper sur la moto, à l'arrière.

« Tu sais, si tu tiens tant à te faire tripoter, j'ai entendu dire qu'il y avait un bout de trottoir à ton nom au Blooming Rose. Et en plus tu te ferais payer pour ça, c'est pas génial ? »

Summer grogna quand il la força à passer ses bras autour de sa taille. Elle roula des yeux et se contenta de le serrer en touchant ses abdos le moins possible, juste assez pour qu'elle se tienne solidement. Mais elle fut bien obligée de se crisper quand il démarra, elle n'aimait définitivement pas les motos, et si jamais ils avaient un accident ? Si les freins étaient pétés ou qu'un pneu allait crever ? Si un chauffard leur fonçait dessus ? S'ils se faisaient écraser entre deux camions ? Elle ferma les yeux en se passant en tête les milles et une façon de mourir en moto jusqu'à ce que l'engin s'arrête enfin, au bout d'un moment.

Elle s'extirpa du siège et retira son casque, encore un peu fébrile, bien plus effrayée par ses propres scénarios mentales que pour le trajet en lui même.

« Je reviens. »

Elle se rendit dans son bungalow pour aller enfiler une autre tenue, plus adaptée à une patinoire, en tentant de se calmer et d'évaluer si la distance entre la plage et Volfoni était plus grande que la distance entre Volfoni et la patinoire, histoire de voir si elle allait survivre ou non.