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 Oreillers. | [Adriel Lespérance & Salvatore Kimimichi]

Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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[X] Oreillers.
C'était même pas la crémaillère.
Il en fallait au moins deux quand il était libre de ses mouvements. C'était trop calme, insuffisant, triste parfois. Adriel était triste. Quelque chose n'allait pas, tout son corps le suintait, c'était gravé dans chacune de ses secousses et pourtant il n'y en avait pas un pour faire le premier pas. C'était toujours comme ça avec lui, et Salvatore n'était pas seul à le savoir. Toujours fade, toujours creux ou plein d'un goudron collant, toujours noir et gluant, des sables mouvants qui épuisaient. Voilà, c'était ça. Le spleen d'Adriel était un sable mouvant plein de regrets et de rancœur et quiconque s'approchait s'embourbait avec lui et s'enfonçait un peu plus. Ce mec était un poison. C'était faux, mais il s'en était si bien convaincu lui-même qu'il avait fait de cette absurdité une vérité.
Les mains noires de mazout dans son dos collaient à sa peau. Laissaient de lourdes traces pâteuses sur chaque parcelle de lui qu'elles traversaient.
Elles étaient prises dans un ciment que Salvatore savait bien trop fragile pour les soutenir. C'était ça, qu'il cherchait ? Une bouée de sauvetage ? Une branche à laquelle se raccrocher ? Il était si désespéré qu'il s'éprenait d'un petit con geignard comme lui en espérant pouvoir y trouver de l'aide ?
C'était sérieux ?
Ses dents butèrent contre la pomme vibrante de sa gorge, la mordillèrent à peine. Adriel réagissait toujours excessivement, mais là rien. Pas grand chose, en tout cas.
Sa présence en lui démotivée. Il en aurait été presque vexé.
Ses clavicules, peut-être. Là encore un mur que ses mains tentèrent d'escalader en remontant le long de ses flancs. Ça allait marcher. Ça devait marcher.
Putain.

Il aurait du lui demander de l'attacher quelque part, n'importe où, il aurait du demander à être bâillonné et frappé, piqué avec des aiguilles, pincé, n'importe quoi qui aurait pu l'amuser un temps soit peu, quelque chose de facile à faire et qui ne fasse pas trop peur à Adriel le monstre, Adriel la bête de foire à la langue coupée bon dieu, Salvatore ne se souvenait même plus de ce qu'il foutait ici.
Ils devaient avoir l'air de deux statues à baiser, comme ça.
Deux statues qui avaient le goût de sel d'être restés si longtemps sans soin, et les cheveux qu'il froissait dans sa main revenaient de siècles de peine, de remord, de solitude. Il était à peine tiède, immobile. Ça avait bien commencé, pourtant, c'était...
Sa gorge se noua. Il but la perle de sueur sous son téton, celle qui roulait à l'intérieur de sa cuisse, glissa le plat de sa langue contre sa hampe. Ses yeux dévoraient les siens.

- ... Tu t'emmerdes.

J'en ai envie.
Encore et encore.
Tu n'as pas idée d'à quel point ça peut être handicapant. Une salope, qu'ils disent quand ils ne suffisent pas, en ville. Une vraie salope.
C'était fatiguant. Presque autant que ta morosité, Adriel.
Il le lava du blanc qu'il pouvait rester, avala avant d'embrasser sa toison, son nombril, sa joue, son nez. Ses dents pincèrent l'anneau de métal qui pendait près de ses lèvres, pour la forme, et il s'éloigna en souriant. Il était adorable, en plus. Il ne méritait pas ça.

- ... Ça va, Adriel ?

Ça va mieux quand tu n'insultes pas le suicide de quelqu'un.
Je sais, je sais.
Il fallait au moins ça pour le refroidir un peu.
Salvatore s'écarta, quitta le torse qui lui servait à moitié d'assise pour s'allonger à côté de lui. Un lit double, le luxe. Il n'avait qu'à placer l'oreiller dans son dos pour s'asseoir en tailleur et prendre le paquet de clopes qu'il avait posé sur la table de chevet avant d'arracher sa boucle de ceinture avec les dents. Il en restait cinq, c'était beau.

- T'en veux une ?

Il la lui montra, pour qu'il n'y ait pas de doute sur la marchandise. De toute façon...
Adriel Lespérance
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Le signal d’alarme, c’est quand le sexe lui-même semble fade.
Tout a commencé à perdre de la saveur, de la couleur, de l’attrait. De l’intérêt. Jamais satisfait d’aucun de mes coups de crayon. La musique écorche mes oreilles et les bouquins sont d’un ennui mortel. La bouffe n’a aucun goût. Les gens me semblent encore plus insipides qu’avant et ça, c’est pas peu dire. Reste plus qu’à m’assommer à coups d’addictions toxiques. Reste plus qu’à me morfondre jusqu’à ce que mes pensées noires me transforment en un énorme blob suintant le négativisme par tous ses pores. Ou – perspective déjà plus réjouissante que les deux premières – il me reste le cul. C’est déjà mieux que l’autodestruction.

Mais que dalle. Si l’envie d’arrêter de me noyer dans mes problèmes m’a d’abord rendu ardent, mon enthousiasme est rapidement retombé à plat. Quelle bullshit. Comment veux-tu que je baise quand j’ai le spleen qui revient me hanter juste pour me faire chier? Breaking news : la morosité, c’est pas stimulant. Je me sens ridicule à m’activer sans une once de passion, comme si j’étais devenu blasé de tout plaisir existant. Remarque, c’est sûrement le cas. Et ça me rend malade.  C’est ridicule. J’en peux plus, et le pire, c’est qu’aucune bouteille, aucun joint, aucun rail ne peut m’en guérir. Faut que j’me bouge. Faut que j’fasse quelque chose.

Je sens à peine ses dents contre mon cou qui, d’habitude, me font frémir. J’empoigne ses cheveux. Normalement, ça l’excite, et ça m’excite aussi. Là, rien. Ce sont que des cheveux. Et ma tête est ailleurs. Sa tignasse me glisse des doigts lorsqu’il baisse la tête pour me faire perdre la mienne. J’suis soulagé que le premier coup de langue réussisse à me tirer un soupir. Je ferme les yeux pour profiter du plaisir qui vient enfin, mais je sens que son regard qui pèse sur moi. Je me résigne à le regarder. Son insistance me dérange. En plus, faut qu’il ouvre la gueule pour autre chose qu’une fellation. J’sais même pas si je devrais répondre. Ce que je devrais répondre.

-Prends-le pas personnel, que je réussis à souffler.

Heureusement, Salva n’ajoute rien et s’y remet. C’est suffisamment pathétique comme ça, faut pas essayer de faire la conversation en plus. J’dois dire que pour me sucer comme il le fait là, faut qu’il ait envie que je finisse au plus vite. Je lui en veux pas. J’m’en tape. Puisqu’il est là, puisque nous en sommes là, je profite du moment. Je réponds même volontiers à son baiser, réussissant presque à trouver son sourire mignon. Salvatore sourit comme une crapule, comme une crevure. Mais parfois, quelque chose d’autre y transparait. Mon amant s’allonge de son côté pendant que je fixe le plafond. Blanc cassé, ce plafond. J’attends qu’il ouvre encore sa grande gueule – parce que c’est ce qu’il va faire et je le sais. Il sait trop bien qu’il faut pas compter sur moi pour amorcer une discussion. Bien sûr, cinq minutes ne sont même pas passées qu’il pose déjà une question conne.

-J’vais bien d’après toi?

Non mais. C’qu’il faut pas entendre. Ben oui, Salva. J’ai jamais été aussi bien. Je m’étouffe dans ma joie de vivre en chiant des arcs-en-ciel. J’ai jamais été aussi épanoui et heureux. J’te donnerais bien la recette de mon euphorie quasi-constante, mais vois-tu, c’est naturel chez moi. La déprime, j’connais pas. Par contre, je peux te dire que si tu veux un effet similaire, tu peux faire un trip d’acid.  La clope qu’il me propose excuse presque sa stupidité.

-Tu sais que je fume le moins possible dans mon appart’, que je fais en la prenant quand même.

Ces temps-ci, je respecte pas trop ce principe, mais je le précise quand même pour la forme. Ça sert à rien, mais c’est beau. Je jette un coup d’œil rapide à la table de chevet pour trouver du feu. J’ai des briquets partout, on dirait que j’en fais une collection. C’est que je les perds sans cesse alors que je fume comme une cheminée. Je m’allume, tire une longue latte et le tends à Salva. J’ai l’impression d’être dans une scène de cul clichée de mauvais film où le mec se grille une smoke après avoir baisé.

Le silence s’installe à nouveau. J’y suis à l’aise et honnêtement, j’espère que lui non. Il se permet de critiquer les aspects les plus délicats de ma vie, me laisse m’affaisser dans ma merde comme un gros mollusque, puis revient comme si une pipe allait m’effacer la mémoire. Je me trouve abruti d’avoir cru qu’il aurait pu faire mieux. Et dire que je l’apprécie, ce connard, en plus.

-T’as pas quelque chose à me dire, par hasard, hein?

Quelque chose qui rattraperait tout le reste.
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[X] Oreillers.
- Navré, navré.

Navré pour tout Adriel. Prends cette clope et tais-toi, ça risque d'être suffisamment dérangeant comme ça à l'avenir.
Au fond de sa bouche il sentait une dent pousser. Une dent qui ne sortait jamais, qui se sentait juste mal et qui avait besoin de se manifester de temps à autre en écartant à peine les chairs, qu'il se souvienne qu'il n'avait pas les fonds nécessaires pour la faire enlever. Une dent qui ne servait à rien et qui ne lui apportait rien non plus, sinon quelque secondes de répit lorsqu'il était à côté d'Adriel Lespérance. Quand bien même il l'aurait souhaité, sa mère à lui ne se serait jamais suicidé. Elle n'était pas non plus prête à crever et continuerait à critiquer ses cheveux, ses boucles d'oreilles et son jabot encore un bon moment.
Voilà voilà.
La parole était à lui, maintenant. Tout naturellement.
Le regard que lui jeta Adriel réduit la taille de son foie de moitié, fit sursauter son estomac et surprit sa langue, toujours occupée à tripatouiller cette putain de dent qui avait choisi son moment pour venir l'emmerder. Il avait l'air con. Il était con. Au dernier degré.
Tellement con qu'il en laissa échapper la cigarette qu'il avait décidé de fumer, lui aussi. Ça occupait les mains. Ça occupait la bouche aussi. Il imaginait la peau granuleuse d'Adriel là où s'établissaient ses fresques gothiques alors qu'en vérité, il ne s'agissait que de sa peau. Rien de plus que de la peau, rien de plus que des explications. Il avait la sincérité qui débordait des yeux à tel point que Salvatore crut qu'il allait les perdre.

T'as pas quelque chose à dire, par hasard ?

Non. Que par honnêteté chéri. Mais tu sais que c'est pas mon truc.
Il rata la molette du briquet une, deux fois. Réussit à allumer la clope comme il le pouvait, tira une latte et, il le jura, brûla de l'intérieur. Même la première ne lui avait jamais fait cet effet-là. Il avait allumé le feu et Adriel jetait du pétrole dessus. Il n'y avait que cela comme explication.
Putain c'était vraiment inconfortable, la vie des honnêtes gens.

- Ben c'est...

Oui, voilà. C'est. Grand orateur. Putain de dent.

- J'voulais essayer d'amener ça doucement mais là, tu me mets un peu au pied du mur. Et tu fais pas foncièrement mal non plus, j'aurais pas été certain de pouvoir le faire tout seul.

Je ne le suis toujours pas d'ailleurs.

- Tu ne m'aideras pas je suppose.

Si je te demande de m'ordonner de m'excuser pendant que tu me baises, ça fonctionne ? Non ? Alors m'ordonner de m'excuser tout court ?
J'en ai mal au ventre Adriel.

- C'était... c'était odieux. Pardon.

Pardon ?

- Ouais.

Que quelqu'un l'enregistre et le lui ressorte le jour où il s'apprêtera à dire une nouvelle connerie.
Adriel Lespérance
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Navré. T’as beau être navré, connard.

Ça m’irrite, mais je dis rien. Je ravale, comme souvent. Peut-être qu’un jour, j’aurai à cracher toute cette colère, tout ce ressentiment comme un venin. Là, je me contente d’inspirer profondément en fumant. Je le lâche pas des yeux. Je le vois perdre sa cigarette sur le drap. La reprendre et accepter le feu que je lui tends. J’ai l’impression qu’il met des lustres à s’allumer, le pauvre. Je le fixe en prenant d’autres bouffées. Je prends mon temps. C’est pas à moi de parler, et j’ai un malin plaisir à le voir tirer une latte en cherchant ses mots. Glisser sur mon silence lourd de sous-entendus. Sadique? Moi? Jamais de la vie.

J’suis juste un brin rancunier. On me dira peut-être que je n’ai retenu que sa maladresse et ses mots blessants lors de notre dernière rencontre. Que j’oublie qu’il a presque réussi à me remonter un peu le moral avant de tout faire foirer. Il aurait pu réussir à me toucher s’il n’avait pas enfoncé le couteau encore plus profondément dans la plaie et ça, j’le digère pas. Je l’avale même pas.

Et le voilà qui bafouille. Un Salvatore bafouillant. Je réprime un sourire qui aurait été sans aucun doute détestable. C’est ça, sens-toi nul. Sens-toi idiot. C’est pas moi qui te contredirai là-dessus. Nouvelle bouffée de cigarette. J’hoche imperceptiblement la tête.

-J’vois pas pourquoi je t’aiderais.

C’était odieux. J’hausse un sourcil, dépose ma clope sur le cendrier et passe mes mains dans mes cheveux. Je retiens même pas un soupir exaspéré. C’est maladroit, mais au moins, il s’excuse. J’ai une envie irrépressible de pousser encore un tout petit peu le bouchon.

-Y’a pas un élastique à côté de toi?

Ma tignasse m’encombre et me donne foutrement chaud. Je lui laisse même pas le temps de chercher que j’en remarque un dans le fouillis sans nom sur ma table de chevet. Je me fais rapidement une espèce d’hybride entre la queue de cheval et le chignon reprends ma cigarette.

-''Pardon''? À propos de quoi, hein?

Je sais très bien ce qu’il veut dire, mais je veux l’entendre. Allez, parle mon joli. Fais-moi plaisir.
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[X] Oreillers.
Il fait bien, de ne pas le ménager. Ce n'est pas autrement qu'on peut tirer quelque chose de lui, Adriel l'a très bien compris, alors il sait comment le prendre et par où, il n'est pas idiot. Et Salva pas suffisamment hypocrite pour ne pas comprendre la rancœur qui l'habite. Son orgueil en prend un coup, c'est certain, et il faudra le temps à sa mauvaise foi pour enterrer complètement la hache de guerre, mais le fait est que s'il voulait des résultats positifs il s'y prenait correctement. C'était intense, mais ça allait passer.
Il jouait le fils de pute par revanche et pour rien d'autre.
Saloperie de québécois.

Il avait envie de s'enterrer vivant et d'attendre que ça passe et c'était exactement cette attitude qu'Adriel crevait d'envie de voir.
L'éclair de lucidité fut suffisant pour lui faire retrouver pleine possession de ses moyens. À quelques détails près, certes, mais il n'hésiterait plus. Pas dans la voir, pas dans le regard. Trop fier, beaucoup trop fier, et s'il était suffisamment merdique pour jouer aux cons dans ce genre de situations il l'était encore plus pour compter sur son indicible fierté pour l'en sortir. Il était plus mature que ça. Il avait quelque chose en lui qui valait de l'or, et il était temps de révéler ses atouts.
Il tira une latte. La cendre tenait en équilibre, exactement comme il adorait qu'elle le fasse.
La concentration jouait en sa faveur.

- Pardon de ce que j'ai dit au sujet de ta mère, Adriel. C'était odieux.

Wow.
Si Pénélope avait été là, elle lui aurait offert la palme d'or du self-control et l'oscar du meilleur acteur. Voir son visage en songe lui inspira un sourire, vite soufflé par la chaleur qu'il respirait. Il pensait qu'il aurait souffert plus que cela, mais c'était facile finalement.
Certainement parce que c'était Adriel et qu'il l'avait aidé sans le vouloir. Merci mec. J'avais justement besoin qu'on m'ordonne de m'excuser.
La concentration était telle qu'il arrivait à sourire en même temps. À lui lancer un regard langoureux, un regard qui dévia sur son torse, qu'il perdit immédiatement.

- J'ai peur de la mort. J'ai peur de ce qu'il y a après, de croire qu'il n'y a rien et qu'on ne soit que... vains. Poussière, comme ils disent.

Euh...
Tais-toi ?
S'il te plaît ?

- Je suis pas de la poussière. Je ne suis pas de la cendre.

Non, bien sûr. Tu es plus que tout le monde.
Maintenant la ferme. On raconte pas les secrets d'un Kimimichi à tort et à travers. On raconte rien d'un Kimimichi, alors s'il te plaît ne ruine pas ce que tu as passé ta vie à construire, c'est tout ce à quoi tu peux te raccrocher. Rigole pas vieux, tais-toi.
Tu vas merder, tu vas merder.
Tu vas trop loin.
T'as les larmes aux yeux arrête. Déconne pas.
Salva, eh. Tout le monde s'en fout de ta vie. Tout ce qu'on te demande c'est d'être utile et efficace, à la rigueur beau aux yeux d'Aidan et merde, la clope.
Faudrait pas foutre de la cendre sur les draps. Il lui en voudrait.
Mais c'était tentant de voir jusqu'où on pouvait aller, à laisser une clope se consumer sans que la cendre ne tombe. Il prenait le pari.
Il retrouverait sa concentration comme ça.

- Je comprends pas qu'on puisse vouloir y retourner délibérément. C'est tout.

Ta mère est une lâche.
Adriel Lespérance
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Là. C’était pas trop, dur, hein? Tu vois, ça t’a pas fait perdre la parole, de demander pardon. Tu t’es pas étouffé avec ta langue, t’es pas mort avec toute cette venimosité contenue dans ce simple mot. Enfin, t’es toujours sur pieds et bien portant. J’ai cru qu’il n’allait jamais le dire, mais la satisfaction que je ressens est minime. Je doute qu’il pense réellement ce qu’il dit. Je lui ai tiré des excuses vides, et je le savais pertinemment. J’ose même pas le regarder dans les yeux de peur de les voir vides de toute sincérité. Je fixe sa clope qui se consume toute seule en fumant presque compulsivement la mienne.

-T’sais qu’il y a un cendrier, juste là.

Pas de merci. Pas de reconnaissance. Je me dis que c’est trop beau pour être vrai. Pourtant Adriel, tu pourrais accepter qu’on puisse te présenter de véritables excuses, qu’on soit capable de se sentir désolé pour toi. Pourquoi Salva n’en serait-il pas capable?
Parce qu’il est un salopard manipulateur et que tu le sais? J’écrase mon mégot et retrouve la force de croiser son regard qui me dévore. J’sais plus trop ce que je devrais y lire. Je comprends pas ce qu’il me dit, ou plutôt, pourquoi il dit ça là, à moi.

Faut vraiment qu’il fasse en sorte que cette situation tourne autour de sa petite personne hein? Le pauvre a peur de la mort, c’est pour ça qu’il crache sur celle de la mère de quelqu’un. Parce que ouais, ça excuse tout. T’as peur, donc t’es un couillon. C’est logique, mec. Bien sûr qu’on est vains, qu’on n’est rien. Bien sûr que nous ne sommes que d’insignifiants insectes perdus dans l’immensité de l’univers. Et alors? Ça devrait nous pétrifier? Nous empêcher de vivre? Arrête-moi ça. Ta gueule. J’ai pas pitié. Bien sûr que t’es de la poussière, de la cendre, t’es comme tout le monde. T’es pas mieux que personne. Tu vas pas partir en une nuée de paillettes d’or quand tu vas casser ta pipe. T’es qu’un sac de chair, de sang et d’os ambulant et tu vas te décomposer comme ma mère dans sa tombe, connard.

À chaque mot que je l’entends prononcer, une colère glaciale grandit de plus en plus en moi. Je le fixe en silence. J’ai l’impression qu’il empoisonne mon air avec ses paroles creuses. Ce ne sont pas les larmes qui perlent dans ses yeux qui m’adouciront. Oh que non. J’ai déjà dit des trucs immondes à des gens qui chialaient. Des gens que j’aime. Il ne fait pas pitié, mais alors là pas du tout. J’essaie de respirer, de me calmer. Si je parle, ce sera pas beau. Ce sera pas beau du tout. Ferme ta gueule, c’est pour ton bien. C’est pour mon bien. Dis plus rien ou tu vas le regretter. Je me retourne dans l’espoir qu’il arrête de parler, cherchant mon paquet de cigarettes sûrement égaré près de la lampe. C’est peine perdue, faut toujours qu’il cause ce con. Il peut pas se taire deux minutes. Je lâche les clopes et redirige mon attention vers lui. Plante mon regard dans sien. Je savais qu’il ne pouvait pas être honnête. C’est impossible qu’il l’ait été. Il s’excuse pour dire quelque chose encore plus stupide. Ça annule l’once de bon sens dont il a fait preuve l’espace d’un instant. Fallait s’y attendre. Je lâche prise. Je perds le calme que j’essayais de retrouver.

-Y’a rien à comprendre. T’as rien à comprendre, et tu pourras pas y arriver. Oui t’es poussière, cendre et merde, Salva. Comme tout le monde. Quand tu crèves y’a rien à part la pourriture que tu deviens lentement mais sûrement, et c’est bien pour ça qu’y retourner est envisageable. Tu sais rien à propos de ma mère, t’as pas vécu un millième des horreurs qu’elle a dû endurer. Quand tu devras vivre chaque jour de ta vie en te battant contre une dépression qui te ronge, et ce pendant plus de vingt ans, on en reparlera. On verra si tu te crois toujours plus fort qu’elle. J’sais ce que tu penses. J’suis pas con. Tu parles comme si tu la croyais lâche. Bordel, t’as pas de leçon à me donner là-dessus, Salvatore Kimimichi. Ni sur la vie, ni sur la mort.

Putain, j’en peux plus. Je me lève d’un bon, tremblant presque de rage et d’indignation. J’enfile le plus rapidement possible un minimum de vêtements pour me couvrir avant de faire volte-face. J'peux pas vouloir étouffer quelqu'un la queue à l'air. Si mes yeux pouvaient tuer, ils seraient des AK-47.

-Tes excuses bidons, étouffe-toi avec. Fous-toi les dans l’cul. Bien profond.
Salvatore Kimimichi
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Il aura cédé avant la cendre.

Quand il se lève, le matelas tremble et Salvatore ne s'inquiète même plus de ce qu'il pourrait bien lui arriver. La cendre tient. La respiration est stable. Lente. Profonde. La dent ne fait plus mal. Entre ses phalanges l'écart se creuse et il l'observe se consumer, suspendue dans les airs et à l'abris de toutes les tempêtes. Adriel était un cyclone et son œil était proche, trop proche pour l'ébranler. Ses mots avaient percuté l'arrière de son crâne comme autant de pieu dans le cœur mais tout cela n'était rien, rien face à l'équilibre qu'il pouvait obtenir. La Terre entière pouvait bien s'effondrer qu'il resterait là, de marbre, tout à fait calme et protégé par la force de la concentration. Il ne se savait pas doté d'une telle puissance, ne prit pas la peine de sourire. Adriel n'aurait rien comprit. Adriel ne comprenait rien.
Une larme creusa son sillage le long de l'arrête de son nez. Plutôt que s'affoler, il décida de lui faire confiance, et elle glissa sur son menton, dévala sa gorge et se fit discrète. La cigarette s'était consumée à moitié. Étonnamment, il respirait très bien. Dans sa tête les paroles d'une chanson qu'il répète, encore et encore, et une bulle qu'il garde à l'abris de ses foudres prochaines mais il peut parler, oui, il peut hurler, il peut frapper que tout irait bien comme tout allait toujours bien. Ce n'était pas la cruauté qui verrait ses larmes, ce n'était pas son égoïsme qui verrait sa détresse. Salvatore était fort parmi les faibles. La cigarette le lui promettait.
L’œil qu'il confia à Adriel ne portait avec lui aucun espoir de réconciliation ni de conflit et, en toute objectivité, il ne s'agissait pas là d'un regard que l'on pouvait décemment attribuer à Salvatore Kimimichi.

- D'accord, d'accord.

C'est tout.
Ça rendrait Adriel fou et qu'à cela ne tienne, ses yeux retombèrent sur la cigarette salvatrice. C'était étrange de se confier à ce point à un objet nocif à ce point, mais elle était encore ce qui le calmait le mieux. Les larmes glissaient toutes seules sans un bruit et il ne s'en rendit compte que lorsqu'il voulut ouvrir la bouche, pâteuse et engluée dans sa salive, et que ses doigts libres cueillirent les perles qu'il sécrétait. D'accord, juste d'accord. C'était lourd à porter. C'était si lourd que sa voix grave se faisait entraîner vers le fond, irrémédiablement.

- Que tu vives bien ou non ça change rien, t'es rien de plus que les autres quand tu dois crever. C'est quand tu vis que tu peux être quelque chose, que tu peux être quelqu'un, c'est quand tu vis que tu peux agir et tu peux toujours agir, que t'ais la pire des existences ou non. Quand tu crèves tu crèves et le seul changement que ça apporte c'est que tu peux plus rien faire et que ce que tu laisses derrière toi tu pourras plus jamais le toucher, c'est fini, t'es plus en mesure d'arranger les choses, de les modifier, t'es impuissant et ce que tu laisses derrière toi c'est ce dont les gens se souviendront, les mêmes gens que ta mort a plombé parce que t'es jamais seul, jamais, surtout pas quand t'as un fils. Tu laisses pas ceux qui t'aiment se contenter d'une absence que t'as choisi, tu luttes encore et encore et si t'es fatigué tu trouves un moyen de te reposer mais tu vas pas devenir juste rien, le rien c'est l'inaction et c'est pas en devenant rien que tu soulageras ceux qui t'aiment, tu deviendras juste rien et y'a pas moins glorieux que le rien.

Le temps de chaque respiration est celui de sentir les doigts se brûler peu à peu. Quand il eut fini, il déposa la cigarette presque entièrement consumée et aux cendres toujours intactes dans le cendrier.
À peine l'a-t-il lâché qu'elle cède. Tout d'un coup les frissons montent et il sort de l'autre côté du lit, essuie ses yeux comme il le peut avec ses mains tremblantes.

- J'ai pas besoin de ta bénédiction. Tu t'attendais à quoi, à ce que je sois gentil ? Compatissant ? J'ai pas à compatir pour quelqu'un qui a encore livré son fils à lui-même après sa mort. Elle était pas seule, toi si. Et j'peux pas cautionner le sacrifice de ta vie au profit de la mort de quelqu'un d'aussi ingrat, en effet.

C'est dit.
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D’accord. Juste d’accord. L’enculé.
Mon sang ne fait qu’un tour. J’ai envie de gueuler jusqu’à ce que je sois vidé de toute émotion, jusqu’à ce que je ne sente plus rien et que mes cordes vocales soient réduites en bouillie. Faire sortir le méchant, comme on dit. J’y crois pas. Il est là, silencieux, avec sa clope qu’il fume même pas, qui se consume et qui menace de s’écraser sur les draps.

-Merde, Salva, ça existe un cendrier!

J’crois que je l’ai presque crié. Il m’énerve à rester inerte, à faire le mollusque dans mon lit. Je prends une grande inspiration, marche jusqu’à la porte puis reviens sur mes pas. Faut que je bouge ou je vais cogner, et ce sera pas nécessairement dans le mur. Je me demande pourquoi je l’ai laissé entrer chez moi. Si c’était que pour le cul, j’ai d’autres amants qui sont beaucoup moins chiants que cette tête de pékinois. C’est clairement pas le moment de me mettre en pétard et pourtant, je savais pertinemment qu’il allait réussir à me pousser à bout. Faut croire que j’suis maso. Ou que j’avais inconsciemment envie d’avoir l’occasion de lui péter la gueule. Occasion sur laquelle je ne sauterai pas. J’aime pas perdre contrôle. J’aime pas me battre. Avec moi, c’est noir ou blanc, et faut sincèrement espérer que j’aie pas de bonne raison de me défouler sur la tronche de quelqu’un.

Les larmes qui roulent sur ses joues ne m’adoucissent pas – au contraire. Le voir chialer pour de bon ne fait que m’enflammer encore plus. Qui devrait pleurer en ce moment, hein? Lui ou moi? C’est pathétique. Fuck, j’en reviens juste pas. Et c’est là que commence son monologue. Faut toujours qu’il essaie de faire la leçon, même quand il devrait se fermer la gueule. Même quand il sait pas de quoi il parle. Il ne débite que de stupides évidences. Bien sûr que tu ne peux plus rien changer une fois mort. Bordel, tout le monde le sait. Il a vraiment rien capté à la douleur profonde, au mal de vivre tellement encré que le simple fait que tout arrête quand on crève est une délivrance. J’aimerais bien voir s’il serait capable de lutter encore et encore comme il ne cesse de le répéter, ce connard. S’il serait capable de trouver un moyen de trouver une issue. J’en doute fortement.

Je croise les bras en le toisant avec un air de défi. Qu’est-ce qu’il essaie de dire, là? Que ce vide que ma mère a laissé en mourant l’atteint? Qu’il lui en veut de m’avoir laissé seul? Je ne peux retenir un rire amer. T’as pas compris, mon pauvre. T’as déduit les grandes lignes de ma vie, je t’ai détaillé certaines de mes expériences, mais dans les faits, tu sais rien. Je prends une nouvelle inspiration. Gueule pas, gueule pas Adriel. Du calme.

-Ma mère était déjà morte à l’intérieur depuis longtemps, Salvatore. Je commencerai certainement pas à t’expliquer comment elle en est arrivée là. Ça ne te regarde pas, ça ne te touche pas et surtout, tu veux rien comprendre. Ta vie, comme ton corps, t’appartient. Tu peux très bien décider de la continuer comme de l’interrompre, que ça plaise aux autres ou non. Appelle ça comme tu veux – de la lâcheté, de l’égoïsme, de la stupidité – mais je crois que tant que tu l’as pas vécu, t’es pas en mesure de juger. Dire qu’une personne qui s’est suicidée est égoïste parce que les gens autour d’elle souffrent de son absence, c’est horriblement hypocrite. Vous voulez empêcher quelqu’un de faire ce qu’elle croit bon pour arrêter de souffrir juste parce que vous-mêmes ne voulez pas souffrir? Et puis quoi encore? C’est pas une question de gloire, mais alors là pas du tout. C’est de la douleur et du désespoir qui finit par tout obstruer. Rien de plus. J’en ai rien à foutre de ta compassion, qu’elle soit dirigée vers elle ou vers moi. Je voulais seulement que tu reconnaisses que t’as dit des conneries, et tu t’enfonces en racontant de la merde infiniment plus blessante. T’es pas croyable. Tu peux bien te mettre à pleurer, putain.

Je lâche un soupir excédé, passant mes mains sur mon visage. Faut toujours que je me tue à parler alors que je sais qu’il ne fera jamais l’effort d’écouter. Que très peu de gens le font, en fait. Je me laisse tomber sur le lit et fixe le sol, vidé de toute énergie. Parce que c’est ce qu’il est, en ce moment. Pas qu’un suceur de queues, mais également d’énergie.
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Déprimant, je sais. Ça finit toujours par arriver.

Lorsque Adriel tomba sur son lit Salvatore le quitta, les paumes greffées aux paupières à les essuyer comme une brute. Parfois deux doigts capturaient l'arête de son nez, la pinçaient légèrement, la laissaient tomber juste après. Il tournait en rond dans sa tête et s'il ne trouvait pas quoi faire très rapidement, allait tourner en rond littéralement. Et il y avait plus glorieux, comme réaction.
Renifla, pressa le revers de la main contre le front, soupira.
Pressa fort les métacarpes contre ce foutu front trop chaud. C'était pas de la fièvre. C'était tout comme, mais c'en était pas.
Il avait honte. En grande partie. Soupira à nouveau, comme toujours, il ne savait faire que ça soupirer. Quand il n'insultait personne. Quand il n'était pas insolent et qu'il ne faisait pas l'enfant. Dis rien, dis rien, et le silence pèse contre la poitrine comme autant de briques empilées. Le vide les tuerait. Adriel s'étoufferait avec et Salvatore s'y noierait. Belzébuth ronronnait.
Son regard tomba sur cette petite boule de poils noirs qui squattait sa chemise impunément et ses lèvres lui sourirent sans envie. Il ne regardait pas, il pionçait, foutait des poils partout et devrait dégager à un moment donné. Salvatore s'accroupit devant lui, le caressa. Le miaulement contrarié qu'il en tira témoigna de son mécontentement et de son refus de coopérer, mais l'humain était encore le plus chiant des deux et alla grattouiller son ventre en tolérant autant que possible ses griffes dans son avant-bras.

- Elle n'a pas fait ce qui était bon pour elle. Elle a fait ce qu'elle a voulu.

Elle t'a laissé seule comme elle l'a toujours fait. Elle ne va même pas mieux, si encore ça soulageait mais non, ça ne soulage rien, c'est juste rien. Plus rien. Le sanglot qu'il ravala n'échappa pas au chaton qui mordilla son doigt, mais dire que c'était dans le but de le rassurer serait déraisonnable. Un concours de circonstances et une bestiole aussi susceptible que son maître, voilà à quoi il avait affaire. Son souffle s'entrecoupa d'un reniflement, pencher la tête n'aidant pas à rester digne. Il était hors de question qu'il se mouche en public. Jamais.
La griffure de trop lui fit serrer les dents et soupirer.

- Chaton, j'ai besoin de ma chemise. S'il te plaît.

Bouge-toi bébé. T'es mignon mais inutile, là. Une main pour attraper le vêtement, tirer dessus doucement. La patte de l'animal sur sa main pour l'en empêcher.

- Neko-chan, yamete kudasai.

Non plus ?
T'es chiant chéri. Autant que ton propriétaire. Il lui cracha dessus et Salvatore l'imita, dans toute sa gloire. Quand il tira à nouveau sur la chemise il ne bougea pas. Alors Salvatore ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait. Juste qu'il prit dans ses bras le vêtement, le démon avec, et que son front s'écrasa sur le sol pitoyablement. À en croire sa vue brouillée et ses sanglots à répétition, il ne bougerait pas de là avant un petit moment. Le chat le comprit tout aussi bien, ne chercha pas à s'enfuir, ronronna comme un moteur. S'il lui servait de serviette aussi, Salvatore l'adoptait. C'était décidé.

- Tu les as rangé où, les affaires que j'ai laissé la dernière fois ?

Ton chat me rendra visiblement jamais son lit, mais c'est un peu chiant parce que c'est l'une des rares chemises qui me vont parfaitement. Le prix que ça coûterait d'amener ça au pressing, d'autant plus qu'il devait déjà deux nettoyages à Aidan. Et qu'il fallait qu'il le dise à Adriel, aussi. Ça traînait depuis son anniversaire et il n'était pas honnête, ni même gentil, mais il était comme sa mère et ne partait pas sans dire au revoir.
Il arrêta de pleurer. Comme ça. Comme l'insensible qu'il était, comme si le leste dans ses larmes s'était évaporé et que tout allait pour le mieux. Il n'avait rien à craindre. Pas de quoi pleurer. Les excuses ne rimeraient à rien maintenant, Adriel les attendait depuis trop longtemps, ne restait plus qu'à tirer sa révérence. Encore une fois grâce à lui, c'en devenait presque gênant. La joue contre le sol froid l'apaisait, Belzébuth contre son bas ventre le réchauffait. Le bras qui l'enserrait permit à un de ses doigts de gratter la nuque du petit.

- Tu me reverras plus. Je prends tout et je te laisse, c'est promis.

Comme si ta parole avait une valeur.
Les doigts s'entravent autour de l'animal et l'autre main repousse le sol pour le redresser et s'agenouiller. La nuque faisait mal à en crever, le crâne avec, et c'était très bien ainsi. Il avait l'impression d'être puni.
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Bien sûr qu’il faut qu’il fiche le camp aussitôt que je m’assois sur mon lit. Même pas un regard vers moi, pas la moindre confrontation. Il quitte les draps et se dirige vers ses vêtements pour fuir. Mec, quand tu dis des conneries blessantes à quelqu’un, t’assumes. Tu te bouffes sa colère et sa souffrance que t’as, de toute façon, mérité. La moindre des choses, c’est d'écouter. Je soupire et lève les yeux au ciel. Ce mec est pas possible. Il mériterait de se faire botter le cul une bonne fois pour toutes. Comme quoi, faut pas se fier aux apparences : Salvatore fait le fier, mais il suffit que je m’enflamme sur un sujet sensible pour qu’il se mette à chialer.

Et putain il chiale. Mais il chiale. Il sanglote, il renifle, essuie ses yeux déjà tous rouges et boursouflés. Se dispute sa chemise qui est devenue le territoire de Belzébuth, mon chaton nouvellement adopté. Je croise les bras et me tais, l’observant se débattre avec la minuscule boule de poils noire qui mord et griffe son avant-bras en lâchant des miaulements. La bête est tout comme son maître, finalement. Je m’en veux de ne pas pouvoir retenir un grand sourire. Non mais sérieux, combien de personnes dans tout Arcadia ont vu Salvatore Kimimichi sangloter avec un bébé chat s’accrochant à lui? Comment avoir toujours envie de lui refaire le portrait en assistant à cette scène? J’allais me lever pour l’aider lorsqu’il ouvre la gueule et manque une occasion de se taire. Je perds mon sourire, le regardant froidement.

-Ouais. Ouais, elle a fait ce qu’elle a voulu. T’as d’autres évidences connes à énoncer?

Qu’il se démerde tout seul avec le démon qui trône sur sa chemise. Mais putain, qu’est-ce qu’il a à faire de la mort de ma mère quelque chose d’aussi personnel? C’est pas la sienne qui vient de crever, for fuck’s sake. Pourquoi en faire tout un plat? J’essaie de rester fâché contre sa tête de con, mais le voilà qui s’adresse à Belzé’ en japonais. Neko-chan. Tabarnak. Je ris tout bas, mon sourire rattrapant ma mauvaise humeur. Mandy me croira jamais si je lui dis que son pékinois peut être kawaii. Je finis par me lever et m’approcher de lui, toujours écrasé par terre comme une limace.

-C’est un chaton, pas un serpent à sonnette. Soulève-le par la peau du cou. Tu vas pas le tuer.

T’es pathétique, Salva. Pathétique, mais horriblement mignon.  T’as la majorité des connards de la ville à tes pieds, mais t’as pas d’autorité sur un petit animal. T’inquiète, je le dirai à personne – sauf, bien entendu, à notre Brésilienne préférée. Faut bien que je me paie ta gueule de temps de temps, mon pauvre. Je me rends vers la commode où j’ai rangé les vêtements qu’il laisse chez moi depuis qu’il squatte mon appartement et la vide de ses affaires sans poser de questions. Je laisse tomber la petite pile à côté de lui. Étonnement, sa voix ne tremble pas. Il a arrêté de chouiner comme une merde. J’hausse un sourcil, intrigué. Comment ça, je le reverrai plus? Qu’est-ce qu’il râle, encore?

-Quoi? Tu crois que parce que je t’ai gueulé dessus, je vais vouloir t’arracher la tête avec mes dents aussitôt que je vais te revoir? Écoute, j’ai pas été doux, mais t’as mérité ce que je t’ai dit. La mort de ma mère ne te concerne pas du tout et t’as pas d’opinion à émettre là-dessus. Néanmoins, disons que t’es pas trop con et que c’est pas ça qui ferait en sorte que je t’évite jusqu’à la fin des temps.

Je me penche pour prendre Belzébuth dans mes bras avant de me redresser. Je sens les vibrations de ses ronronnements contre ma poitrine. Faut juste savoir comment s’y prendre avec ce petit diable pour ne pas qu’il morde et griffe comme un bel enragé. Un peu comme moi, quoi.
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Le genre de situations qui le plombait.
Il en fallait peu, parfois, il fallait le reconnaître. Ses ailes étaient coulées dans le béton, il n'y avait plus qu'à scier à la base, casser quelques vertèbres peut-être, mais il n'aurait pas le cœur à ça. Cette vérité c'était tout ce qu'il avait pour lui, Adriel le prendrait comment de savoir que même Salvatore l'électron libre d'Arcadia et salopard de renom n'était plus tout à fait seul ?
Il faisait le fier à savoir mater les chatons et les larmes pour ne pas se retrouver dans son état. Il faisait le beau à se pavaner comme un paon en liberté dans sa jolie cage de plein air, et Salvatore sentait dans sa gorge le remous d'un déluge qui n'avait de portée que son corps et qui n'était en rien biblique. Adriel ne souffrirait rien venant de lui, ses peines dépassaient largement ce stade, et il n'éprouva aucun plaisir à lui souhaiter des douleurs plus futiles que celles qui s'étaient enchaînées à ses chevilles et qui l'entraînaient vers le fond. Si c'est le lot de tous de souffrir, autant souffrir de conneries sans importance. C'est sans importance.
Ce n'est pas grave.
Il avait l'impression de se voir il y a quelques mois, quand il rendait toutes ses assiettes pleines à sa sœur qui les mangeait à sa place pour ne pas inquiéter ses parents plus que nécessaire. Quand chaque visite du facteur était plus dramatique que son état de santé pourtant alarmant. Adriel s'en sortirait, le temps ne vient pas à bout des guerriers. Il n'était pas abandonné à son sort, et si Salvatore ne soignait en rien son isolement, d'autres le feraient. Adriel avait beau dire, il ne serait jamais seul.

Y'avait qui, à l'enterrement de ta mère ?
La question brûlait les lèvres gercées. Il les blâma d'un coup de dent.

- Ouais, si tu veux. C'est pas ce que je voulais dire.

C'était ridicule de ne pas savoir comment l'appeler. Adriel devait avoir un peu plus de bouteille dans le domaine.
N'en paraît rien en tend son bras vers la première chemise de la pile, impeccablement plié - certainement pas du ressort d'Adriel - et à peine portée. Ce n'était généralement pas après les cours qu'ils se fréquentaient.

- J'ai quelqu'un.

Tu n'as personne. Il n'est pas à toi.
Certainement pas maintenant. C'était étrange d'être heureux au point de s'en rendre malade. Au point de ne plus l'être. Peut-être qu'à force de souffrir on finit par être heureux de souffrir. Il aurait bien aimé connaître le nom de l'enfoiré qui s'était fiancé au premier pécore venu sous prétexte qu'Adriel n'était plus là, histoire de lui rappeler que la dépression était en partie héréditaire et que le protégé d'un Kimimichi le reste une bonne partie de sa vie.
Plus d'enterrement. Pas ceux de sa famille, pas celui d'Aidan, pas celui de Perceval, et pas celui d'Adriel.
C'était épouvantable de trembler au point de ne même plus arriver à boutonner ses manchettes.

- Et comme j'aimerais qu'il soit... à peu près fiable, je me sens pas d'aller voir ailleurs tant qu'il a l'air intéressé. Je pense que tu comprends. Gros jaloux, possessif, ce genre de trucs.

Moi, hein. Pas lui.
Salvatore n'avait pas croisé son regard avant un moment.

- Mais bon. Maintenant j'ai un compte à régler avec ta petite crevure, alors je suppose qu'on se croisera toujours un peu.

C'est ça, va. Ronronne. Ça lui arracherait presque un sourire.
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C’est jamais ce que tu veux dire.
Ça me brûle les lèvres, mais je me la ferme. À quoi bon lancer d’autres piques? À quoi bon chercher la bagarre? Il a assez pleuré, je n’ai pas envie qu’un nouveau torrent noie ses joues

Je me tais, et pourtant, j’aurais encore envie de hurler et de frapper. De saccager la pièce entière en chialant jusqu’à ce que je sois desséché et que mon corps ne fonctionne plus. En ce moment, ce n’est plus à Salvatore que j’en veux, mais à moi. Je m’en veux parce que je me retrouve incapable de fournir plus d’efforts pour me sortir de ce merdier. Je stagne et je m’enfonce. Je reste là à le fixer silencieusement, Belzébuth ronronnant dans mes bras, alors que tout ce que je voudrais, c’est lui crier ces émotions qui me tuent à petit feu. Les lui faire gober jusqu’à ce qu’il s’étouffe avec pour que je ne sois plus obligé de porter cet horrible fardeau en moi. Pour me libérer. J’essaie de me concentrer sur ma respiration et sur la chaleur de mon chat reposant sur ma poitrine pour me calmer et faire disparaître cette désagréable impression. Je me fais violence pour tout garder à l’intérieur, pour ne rien laisser paraître. Inspire, expire. Inspire, expire. Comme avec une clope, Adriel. Ça ne l’intéresse pas de connaître tes états d’âme, et même si c’était la cas, il trouverait le moyen de déblatérer des conneries pour rendre la situation encore pire qu’elle ne l’est déjà.

C’est là qu’il décide de changer de sujet de conversation. Ce qu’il lâche me déstabilise   un peu. Je le regarde dans les yeux, hausse un sourcil. Quoi? Il a quelqu’un? Il veut dire qu’il est en couple? Je ne m’y attendais pas vraiment. Je suis loin de connaître ce côté du Japonais, et j’ai du mal à me l’imaginer amoureux.  Mais quand même. Salvatore Kimimichi a une vie amoureuse moins désastreuse que la mienne. Ça fait un peu mal au cœur. À l’orgueil. Ça me fait inévitablement penser à celui qui aurait pu partager ma vie, en ce moment. Ça me rappelle à quel point je me sens seul et abandonné. Je sais, c’est con, mais quand ton père fout le camp avant que tu naisses, que ta mère se pend et que l’homme dont t’es amoureux se fiance, t’as plus trop l’impression qu’on tient à toi. Après, y’a pas qu’eux, mais je sais plus comment on peut me réparer. J’suis vide. Je me force à sourire en caressant machinalement mon chat. Sans blague, j’suis heureux pour lui. Il pouvait pas coucher à gauche et à droite éternellement. Il mérite qu’on l’aime. Je me sens ingrat de ne penser qu’à mes démons alors qu’on me donne d’aussi bonnes nouvelles, mais ça me ronge.

-C’est toi ou lui, le gros jaloux possessif?

Ma tentative de plaisanterie n'est pas très convaincante. Y’a encore cette envie de pleurer qui me prend et qui me sert la gorge. Mes yeux me piquent, mais rien ne coule. Ça sort rarement. Là, tout ce que je me dis, c’est que j’aimerais aussi avoir cette personne spéciale, juste pour moi. Pas dans dix ans, pas dans un mois, même pas dans une semaine. Tout de suite. Avant que je coule de plus en plus.

-J’avoue que ça m’étonne, mais hey, tant mieux pour toi. J’te souhaite que ça marche, Salva. J’suis sérieux.

J’essaie d’avoir l’air encourageant, mais je tire une tête d’enterrement et ça me fait chier. Depuis quand suis-je aussi nul pour cacher mes sentiments? Tout se déverse et je ne peux rien retenir. Je me sens pathétique. Manquerait plus que je chiale comme lui, tiens.

-De toute façon, tu serais revenu me voir.
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C’est toi ou lui, le gros jaloux possessif?

- ... C'est moi.

Qui d'autre.
C'est moi l'emmerdeur, c'est moi la terreur, c'est moi le chiant, c'est moi la catastrophe, le pathétique, la petite chiure qui n'est jamais satisfaite de rien, l'espèce d'enfoiré, la pute, c'est moi qui pose problème, c'est moi qui démange même absent, c'est moi qui fait du mal même quand j'aime. C'est moi, toujours moi, et dans un nombrilisme extraordinaire j'avoue adorer qui je suis parce que c'est moi qui sais ce que ça fait d'être seul, entièrement seul, et qui sais que si je devais me retrouver à nouveau seul je serai capable de le rester aussi longtemps que je vivrai. Ce ne serait pas long.
C'est moi, et ça m'arrache le cœur. Je devrais m'estimer heureux face à toi Adriel, sans doute que le commun des mortels considère tes problèmes comme pires que les miens ou plus légitimes, c'est comme ça que le monde fonctionne. On se compare aux autres, on cherche l'herbe la plus verte pour y planter ses fleurs et quand elles se fanent, l'une après l'autre, on pleure et on essaye de les sauver. Tu souffres et j'en suis navré, crois-le bien, mais il n'y a pas de sous-problèmes. Je n'ai nulle part où aller non plus. Je n'ai personne à qui parler non plus. Les seules personnes que j'affectionne ne peuvent pas se rencontrer et certaines ne sont pas fiables à cent pourcents. Aidan finira par se lasser. Il se lassera de ne pas avoir d'enfants, de ne pas se marier, il sera usé de prendre autant de risques, il retournera bien vite à sa tranquillité et je serai à nouveau seul. Désolé de ne pas m'apitoyer sur tes problèmes comme tout un chacun devrait le faire. Désolé de ne pas pouvoir.

- Merci.

Minimalisme social. Contact purement hygiénique. Salutations primaires, esquives moyennes, fuites justes. C'est fou d'être aussi méticuleux.
Son regard ne pouvait pas faillir, alors il resta greffé au sien comme si toute sa crédibilité se jouait à cet instant précis.

- Viens ici.

Tu ne viendras pas, n'est-ce pas ? Tu fais bien.
Un pas, deux, et ce sont ses bras qui vinrent l'enlacer et l'emprisonner. Comme si c'était naturel. Un temps de calme, quelque chose qu'Adriel apprécierait, mais Salvatore n'était pas connu pour son art de la compréhension et de la compassion.

- Si un mec couche avec toi alors que tu n'en as pas envie mais que tu l'as beaucoup chauffé avant, est-ce que c'est un viol ? Toi qui traînes avec Barbapute et ses trucs féministes, tu dois le savoir.

Histoire de changer de sujet.
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Je n’attendais pas nécessairement une réponse et franchement, je ne sais même pas quoi en faire. Est-ce que ça m’étonne que Salva soit un putain de jaloux possessif? Pas tant que ça. Et sincèrement, je n’en ai rien à chier. J’irai pas gérer ses relations. Je crois pas avoir grand-chose à lui apprendre là-dessus, à moins qu’il veuille avoir les conseils du mec le moins jaloux et possessif de la planète. Ouais, c’est de moi que je parle.

-C’était pas vraiment une question, mais bon.

J’aimerais bien lui dire que si jamais il en a besoin, je suis là. Mais le problème, c’est que je ne crois pas vraiment avoir la force d’aider qui que ce soit. J’accepte ses remerciements parce qu’après tout, j’ai été honnête. Je veux pas qu’il souffre – enfin, pas plus que nécessaire. Pas comme moi. Faut bien que quelqu’un ait le sourire, dans ce monde de merdeux. Si le happy ending n’est pas fait pour moi, d’autres peuvent l’avoir et j’espère que Salva fait partie de ces gens.

-De rien. Je te souhaiterai quand même pas que ça chie.

Je finis par libérer le chaton qui lâche des couinements et me mord furieusement le bras dans l’espoir de s’échapper. Je le regarde se faufiler par la porte entrouverte. C’est ça, va squatter le canapé, petite boule de poil des enfers. Lorsque je l’entends à nouveau parler – Salvatore, pas le chat – je ne réagis pas tout de suite. Je me dis bêtement qu’il s’adresse à Belzé. Le temps que je lève la tête, il m’a déjà enfermé dans son étreinte. Awkward. J’imagine qu’il se veut réconfortant, mais j’ai seulement envie de me dégager sur-le-champ. Je la laisse quand même durer quelques secondes pour ne pas trop le froisser, puis le repousse doucement. C’est bon. J’ai compris, et j’apprécie le peu de compassion que tu peux démontrer. Je te juge pas, loin de là. Je suis pas mieux. C’est juste que c’est bizarre. Que j’ai envie d’être seul. J’allais tenter de lui faire comprendre que j’avais envie qu’il fiche le camp de chez moi, mais le voilà qui m’assomme encore avec ses mots.

Il les a les questions, lui. Je me rassois sur mon lit, histoire de m’éloigner un peu de lui. Pas besoin de traîner avec des féministes pour savoir ce qu’est un viol – du moins, c’est ce que je me dis. En réalité, les frontières du consentement peuvent être floues pour pas mal de gens. Je croyais qu’il les connaissait, mais je me trompais. Je me demande s’il parle de son petit ami et ça m’inquiète. Sur quel genre d’obsédé est-il tombé, for fuck’s sake?

-Bordel, Salva! Même si tu l’avais carrément branlé avant, si t’as pas envie de continuer et qu’il ne t’écoute pas, c’est un viol. Aussitôt que t’es plus consentant et que tu te forces à faire des trucs que t’as aucune envie de faire, c’est un viol. C’est de ton mec que tu parles? Qu’est-ce qui s’est passé?

Et c’est là qu’il en parle, hein. Il choisit ses moments, ce crétin.
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[X] Oreillers.
Je sais, je sais.
Je sais.
Mon Dieu oui je sais.

C'est bizarre que Salvatore Kimimichi sache faire autre chose de ses mains que branler. C'est bizarre que ce soit lui qui enlace, sans rien attendre en retour. Même pour lui c'était étrange.
C'est bizarre de poser ce genre de questions. Il avait hésité un petit moment, rien qu'un peu pour savoir qui de sa curiosité ou de son orgueil prédominait. Il ne savait pas vraiment comment le prendre alors il se tut, mordilla sa lèvres en voyant les sourcils d'Adriel se froncer. Il attendait mieux de sa part, n'est-ce pas ? Quelque chose de différent ? C'était con de ne pas le croire avant tout humain.

- Mais non, c'est pas de mon mec dont je parle.

Mon mec.
Il en avait des frissons, eut le réflexe de décroiser les bras alors qu'ils ne l'étaient pas, soupira. Ses doigts inactifs se plièrent et il cacha ses pouces à l'intérieur de ses poings.

- Pénélope est devenue féministe. Enfin, Pénélope se dit que ce serait bien d'agir pour l'égalité des sexes et essaye de se trouver des arguments et des définitions précises de trucs, alors elle m'a demandé de poser des questions à Pupute mais très franchement, j'ai assez soupé de Carvalho quand sa mère vient acheter du saké à l'épicerie. Tu es mon dictionnaire référent.

Mon mec. À moi. Le mien. Ce que c'est égoïste.
Un sourire de Salvatore pour la forme, parce que ça rassurait d'avoir quelque chose de familier auquel se raccrocher. D'entre ses proches, personne ne pourrait rencontrer Aidan sans a priori et il faudrait composer avec. C'était son mec, il ne le montrerait qu'au silence, c'était son mec et c'est vrai que c'était comme ça qu'on l'appellerait quand la rumeur se répandrait que Kimimichi s'était calmé côté cul, que maintenant plus personne ne baisait avec lui sinon son mec. Ça faisait tout drôle.

- Et puis tu sais bien que je ne dis jamais non.

Humour, bordel de merde. Ta mère est déjà enterrée, maintenant il faut vivre.
Chemise en place, il entreprit d'enfiler son bas, dans un équilibre tout relatif.

- Bien ! Je crois avoir suffisamment pourri ton oxygène pour aujourd'hui alors... Je m'en vais ?

Je peux ?
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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Une chance que j’aime bien sa tête de pékinois. Qu’il se compte heureux que j’aie encore la capacité de m’inquiéter un tant soit peu pour lui. Parce que câlice, j’en peux plus qu’il râle continuellement de la merde. Il se fout de ma gueule et ne répond même pas à ma question, continue à déblatérer des futilités. Putain, si t’as pas envie  d’en parler, dis-le au lieu de raconter n’importe quoi. Je me demande si je pourrais jouer à l’enfoiré et lui faire sortir les vers du nez comme il l’a fait avec moi, mais le hic, c’est que je respecte quand les gens n’ont pas envie de parler. Contrairement à lui.

Et faut qu’il ajoute cette merveilleuse critique de la mère de Mandy. Ça ne l’aide franchement pas. Je pousse un soupir exaspéré, puis croise les bras. Attitude fermée typique, dirait-on. Je répliquerais bien que je me demande comment on ne peut pas l’être face à ce gars-là et ses attitudes merdiques. Il m’est absolument impossible de retenir une remarque amère.

-Ça parait que c’est pas toi qui as à endurer une mère alcoolique chez toi.

T’as qu’à la voir passer dans le magasin de tes parents une fois de temps en temps, ferme ta gueule d’horrible petit enculé. Et me voilà de nouveau en colère. Magie. C’est fou ce que Salvatore peut me donner l’impression que je suis une montagne russe émotionnelle. Tout dans ses propos me donne envie de lui botter le cul jusqu’à ma porte, mais je ne le fais pas. Parce que je suis gentil, hein?

-Tu me prends pour un con? J’en ai rien à foutre que Pénélope soit féministe ou pas, je t’ai demandé ce qu’il s’est passé. Si t’es venu m’en parler à moi, c’est qu’il y a des choses que t’as envie de dire. Enfin, si tu veux te fermer la gueule et foutre le camp, c’est clairement pas moi qui vais t’en empêcher.

J’en ai marre d’être assis en Indien sur mon lit – sans mauvais jeu de mots – donc je me lève. J’en ai aussi marre d’être torse nu, alors  je me penche vers le panier à vêtements propres que je laisse toujours trainer là et enfile un t-shirt. J’en profite même pour retourner à ma table de chevet et m’allumer une clope. Ouais, une autre. J’ai presque envie qu’il soit parti pendant que j’avais le dos tourné, mais lorsque je me retourne, il est toujours là.

-Alors?

Accouche.
Salvatore Kimimichi
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[X] Oreillers.
Elle n'a jamais réussi à acheter une seule bouteille quand j'étais à la caisse.
Pénélope servait de rempart avec moi lorsqu'elle arrivait déjà imbibée ou en manque. Non, madame Carvalho, ce n'est pas avec ça que vous vous sentirez mieux. Ce n'est pas non plus en vous y noyant que vos problèmes disparaîtront. C'était pénible, mais ça marchait à chaque fois - chaque putain de fois, tu vois, on se donne du mal et on fait bien. Quand elle sort de l'épicerie, l'un de nous la suit pour savoir où elle va et pour contacter quelqu'un pour la retrouver plus facilement, parce qu'on est des fouilles-merde qui n'ont aucun crédit à aller tenter de la raisonner, nous ne sommes personne, juste ces connards de Kimimichi qui feraient mieux de s'occuper de leur cul avant de venir reluquer celui des autres. C'est toujours pareil, mais personne n'a à savoir.

Date Kimimichi a honte de son fils aîné mais ne l'avouera que si on le pousse à bout. En lui rappelant qu'il est le plus petit de la famille et qu'à cause de ça il ne brillera au basket que sur le banc de touche par exemple, qu'il n'est pas assez doué en mathématiques pour faire des études là-dedans et les réussir, qu'il n'est pas foutu de rester dans une université au moins un an, qu'en plus de ça il refusait d'aider à l'épicerie quand il était gosse et qu'il fallait le jeter dehors pour ne pas l'avoir dans sa chambre en train de rien foutre, que c'est un fainéant, un arriviste qui a du mal à gérer la drogue d'Arcadia alors que sa place de leader d'East Gibson est héritée de ses parents et qu'il n'a même pas eu à la gagner, juste à la défendre, que même ça c'est trop dur pour lui. On peut le convaincre que Salvatore n'arrivera à rien s'il ne lâche pas sa sœur, que ne l'avoir encore jamais vu avec une fille est inquiétant, surtout qu'il faut se marier tôt pour avoir des enfants vite et que c'est à lui d'assurer le nom de la famille, chose qu'il refuse d'entendre quand son père l'engueule à table, lui fait part de ses profondes inquiétudes. C'est un incompétent, un gamin difficile qui devrait pouvoir se gérer seul à son âge mais qui refuse obstinément de reprendre l'épicerie alors qu'il sait pourtant parfaitement qu'il n'arrivera à rien d'autre, homo mais ça si son père l'apprenait il le tuerait sur-le-champ - pas comme les adolescents ont l'habitude de le dire à tort, Date Kimimichi serait assez furieux pour ça, il est déjà bien assez déçu. Mais de quoi tu te plains ?

Tu as une famille et un toit, à manger tous les jours, de l'argent pour passer tes caprices et des gens autour de toi qui ne veulent que ton bonheur.

Ta mère n'est pas morte.
Elle n'est pas alcoolique.
Tes soucis sont futiles, tu comprends ? Tu as des problèmes, tout le monde en a, mais ça pourrait être pire. Tu fais une montagne de pas grand-chose.
Arrête de te plaindre.
De toutes façons qu'est-ce qui t'atteins, toi ? Tant que t'as de quoi baiser et que ton argent sale rentre dans tes poches tout va bien, non ? T'es qu'un pauvre enculé, qu'est-ce que t'en as à foutre du malheur des autres ? Comme si c'était difficile pour toi de devoir vivre entouré en délinquants qui bossent pour toi et t'obéissent au doigt et à l’œil, tout le monde voudrait être aussi populaire et charismatique que toi, tout le monde aimerait être aussi insensible que toi parfois, tout le monde aimerait avoir un copain, même un copain plan cul prof de quarante ans, t'as rien à envier à personne, t'as tout pour toi.
Lui sa mère est morte, le pauvre.
Elle la sienne est alcoolique. Et il y a des orphelins et des gens qui meurent de faim, aussi. Tu n'as pas le droit de t'estimer malchanceux.
Ça pourrait être pire.

T'en as d'autres des comme ça, Adriel ?
T'en as d'autres en réserve ou c'est bon, c'est fini ?
Désolé d'être un enfoiré. Désolé d'être sans cœur et de ne pas pleurer les malheurs de tout un chacun. Désolé d'être assez présent pour t'éviter toute emmerde avec les gangs d'Arcadia mais pas assez pour savoir quoi dire quand ta mère se pend et que ton homme de se fiance. Désolé, vraiment, de ne pas faire confiance à quelqu'un qui ne veut pas comprendre que je ne sais pas être sincère. Désolé, vraiment, de ne pas assurer comme il le faudrait.
Il se retourne et Salvatore a tout le temps qu'il faut pour remonter sa braguette et descendre celle de son sac, attraper un petit carnet noir dans sa main, faire cesser les tremblements pour s'assurer que tout va bien. La colère s'avale Salva, c'est comme le sperme, ta gueule et avale. Ouais.
Ta gueule et avale.

- Tu veux savoir ?

T'en crèves d'envie avoue. Respecter le silence, toi ? Tu respectes le tien et ceux de tes gentils amis, tes mignons amis qui s'inquiètent à ton sujet et qui viennent pleurer dans tes bras pour comprendre ce qu'il se passe, pourquoi tu ne viens pas en cours, tes petits amis qui s'inquiètent à ton sujet mais qui t'emmerdent et que tu sommes de se taire, désolé de ne pas faire partie de tes amis, la place de salaud me convient tant qu'elle n'implique pas de rendre, elle aussi, des comptes à ta petite personne quand tu l'exiges.
Il jette son carnet vers le lit et il atterrit sur l'oreiller, précisément. Salvatore serre les dents un instant. Il aurait pu être fier d'un lancer aussi juste.

- Tout est là.

Tout est en japonais mais tout est là.
Avant même de finir de penser à sa phrase, il rêva les bras d'Aidan et la chaleur qu'il devinait autour de lui apaisa ses maux d'estomac. Les mocassins turquoise s'enfilaient rapidement, il les aimait bien. Peut-être qu'Aidan n'avait pas cours aujourd'hui. Pitié faites qu'il n'ait pas cours.

- Rends-le moi quand t'auras fini, les Moleskine ça coûte un bras.

Et c'est un cadeau de lui. Je savais pas quoi écrire dedans.
Il détestait avoir ce vieux sac à dos sur l'épaule, et il détestait la porte d'entrée de merde de l'appartement d'Adriel qui se coinçait à chaque fois qu'il essayait de l'ouvrir.
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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C’est bon. J’ai réussi à le mettre en beau tabarnak. Il va foutre le camp de mon appart’, je le sais et ça ne me fait pas grand-chose. J’suis juste crevé. J’en ai plein le cul. Je tends la main vers le carnet qu’il a balancé sur le lit et jette un coup d’œil à son contenu. Y’a pas un seul mot anglais là-dedans. J’ai un sourire dénué de toute chaleur et le relance à Salva. Tiens, garde ton ostie d’charogne. Si tu l’attrapes pas, c’est pas moi qui vais le reprendre. La prochaine fois que tu veux savoir un truc et que je te fais chier avec ça, je t’expliquerai tout en montagnais.  Bonne chance pour comprendre.

-Je voulais savoir parce que je m’inquiète pour toi, mais j’peux très bien vivre sans.

Si c’est ce que ça fait lorsque j’essaie d’être sympa avec toi et de comprendre par quoi tu passes, tu peux bien t’étouffer avec tes problèmes. J’essaierai plus de t’écouter. Tu crois que je te dois tout juste parce que t’empêches tes sous-merdes de venir me péter la gueule? J’en ai vu d’autres, mon pauvre. T’es loin de connaître tout de moi. Je sais à quoi ça ressemble quand t’es du mauvais côté des magouilles. Quand tu ne fais pas partie de ceux qui rendent des comptes. J’suis pas trop con, je ne me fais pas traiter en pourriture sans rien faire. Si je me rends compte que j’ai plus rien à foutre ici, rien ne m’empêche de m’en aller. J’essaie, au moins. Pas comme toi. Tu baignes dans les mêmes conneries depuis des années et t’es pas heureux. Tout se réglerait si t’avais les couilles de ficher le camp de cette ville de merde. C’est rassurant quand t’as la même routine de problèmes qui se ramènent les uns après les autres, hein? Je sais. Je connais ça. Tu ne m’apprends rien.  

Si tu voulais bien m’écouter sans raconter n’importe quoi et te mettre à chialer, je pourrais peut-être t’aider. Je pourrais peut-être dire quelque chose de sensé. Te conseiller, même. T’en voudrais sans doute pas, de mes conseils. Pourtant, j’ai essayé de suivre les tiens. Je tente de trouver tous les moyens possibles pour me reposer d’une façon moins définitive que celle de ma mère, mais t’as aucune idée de ce qui se passe dans ma tête, et c’est très bien comme ça.  Ça me fait peur. Faut pas s’attendre à grand-chose de ta part. Je voulais simplement des excuses et tu t’es comporté en bel enfoiré. Une fois de plus. Je t’ai jamais rien demandé.

Je le laisse sortir de ma chambre en silence. Pourquoi je le retiendrais? Je veux être seul. Le bruit de ma porte d’entrée qui se referme me soulage. C’est fini et, avec un peu de chance, on n’aura plus à se confronter de la sorte avant un bon moment.
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