HIROSHIMA [Deborah Foolgarden & Pepper Bell]

Ven 20 Fév - 8:11

Le repas de ce midi passe mal. Elle le sentait en plus que ce menu Hot Mexicano serait trop ambitieux... Résultat, Pepper est maintenant entrain de se tordre dans tous les sens. Elle irait aux toilettes maintenant, ce serait un jetpack écolo.

C'est à cause de Perceval hein ça. À force d'être roux...

Mais là n'est pas le problème. Lui il se trouve actuellement entre ses tripes. Au sens propre. Ca boue. Genre. Incendie.

Ça fait mal. Si mal que Pepper pense s'achever elle-même. C'est extrême, mais la douleur lui fait perdre la tête. Elle se plie en deux, bras croisés contre son ventre et face écrasée sur la table. Elle veut mourir.

Autour d'elle, c'est le silence complet. Tout le monde travaille très sérieusement. L'ambiance est studieuse et seuls quelques chuchots extrêmement discrets se font entendre au fond de la pièce.

L'heure est grave. Si Pepper n'agit pas tout de suite, elle va sûrement faire une crise d'appendice.

Et tout à coup.

C'est le drame.

Dans l'intention de s'isoler aux toilettes,l'adolescentes se redresse, et dans sa détente de genoux, elle entend son ventre lui dire fuck. Elle n'a même pas le temps de regretter de s'être levée (ni même de se lever tout court) qu'à cet instant très précis,

elle lache le plus gros

Pet

De tous les temps.

Ca résonne carrément, et la moitié des têtes se redressent sec.

Rouge de honte et avec une température corporelle de 68°, Pepper s'autorise cinq secondes de réflexion entre : a) accuser quelqu'un ?
Ou b) s'excuser platement ?

Ni l'une ni l'autre, Pepper reste sage et fait tout ce qui est dans son possible pour reproduire un bruit de pet. Elle frotte sa chaussure sur le linoleum, gigote sur le canapé en faux cuir... Tout. À situation désespérée, solution désespérée.

Mer 25 Fév - 21:47

Mâchonnant son stylo avec autant d'ardeur qu'elle mettait dans son travail, Deborah restait bloquée sur un exercice de choréologie. Écouteur gauche bien enfoncé dans les oreilles, elle pensait que le fait d'entendre la musique de l'exercice en question l'aiderait. De la musique classique. Violons, violoncelles, et toute sa suite. Ces sons gracieux donnaient à la salle d'études un tout autre charme, comme un coin classieux et feutré.

Puis vint l'instant où son oreille gauche et son oreille droite n'étaient plus d'accord sur l'ambiance de cette pièce. Un puissant et isolé bruit de pet venait d'insulter la légèreté des cordes frottées. Or, il n'y avait qu'une rangée de sièges à la droite de Deborah. Elle tourna légèrement la tête et aperçut directement la responsable. Avec son visage rouge pivoine de son visage et un air innocent mal joué, il n'y avait aucun doute. Consternée, Debbie haussa un sourcil en sa direction, attendant patiemment ce qu'elle allait faire. Et sa réponse fut la plus minable au possible : tenter tant bien que mal de reproduire le bruit de son méfait. Comme si une fois ne suffisait pas.

Ne prenant guère en compte l'ambiance studieuse de la pièce, Deb' se leva de son siège d'un coup, et écrasa ses paumes de manière abrupte sur le bureau du coupable. Son regard l'aurait fusillée sur place si elle avait un tel pouvoir.

« -Non seulement tu nous sors la plus belle caisse du siècle sans t'excuser, mais en plus tu essaies de la ressortir version instrumentale ! Tu te fais honte, quoi. »

Non, Deb' n'était pas coincée. Oui, ça pouvait arriver à tout le monde. Mais sa réaction était pitoyable.

Sam 28 Fév - 22:19

Qui est le connard qui a osé dire que le ridicule ne tuait pas ? Parce que là, sérieux, Pepper se tuerait bien. Pire, elle aurait souhaité ne jamais existé de sa vie. Ça lui était déjà arrivée de péter en public, mais les gens ont toujours été conciliants avec elle. Genre ils faisaient semblant de rien avoir entendu, même s'ils ont eu le réflexe de relever la tête. Dans le pire des cas ils en rigolent avec leurs potes et puis c'est oublié.

Mais là.

LA !

Pepper se sent rougir, plus rouge que le 0 écrit en gros sur sa disserte de ce matin.

Elle n'ose même pas regarder autour d'elle pour voir si des gens ont entendu. D'office qu'ils ont entendu, et s'ils n'ont pas entendu son pet, ils ont entendu l'engueulade de l'hystérique en face d'elle.

En fait, c'était ça le pire, de se faire engueuler pour avoir péter en public.

« J'ai des ulcères... »

C'est pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus. Pepper a des soucis digestifs, mais pas encore de trous acidulés au fond de l'estomac.

Elle plonge sa tête entre ses bras et tente de se faire aussi petite qu'une bactérie, espérant qu'on ne puisse ni la voir, ni la reconnaître, tel un échec de la nature.

« Laisse-moi mourir en paix. Ma vie sociale est foutue. »

HRP:

Mer 22 Avr - 14:54

Et quelqu'un explose de rire au fond de la salle.
Un mec à la gueule d'ange, les larmes aux yeux, accompagnés par ses potes qui rient tout autant mais plus silencieusement peut-être. « Ça va Deb', elle l'a pas fait exprès ! » et le rire est communicatif, au moins vers les tables du fond. On ne sait pas trop si ça rit de la bombe atomique ou de celle qui l'avait largué, mais en attendant, ça détend un peu l'ambiance.

Et plus marrant que cela, le gros beauf et sa Barbie sur les genoux qui rigole, lui aussi, mais aucun doute n'est permis quant à ses intentions. « Eh écoutez, j'l'ai enregistré sur mon portable ! » et ça se calme pour laisser le bruit grésillant du pet retentir à nouveau dans la salle. Le pire, c'est que le fond de la salle se marre toujours - et que les travailleurs jugent bon de quitter petit à petit l'endroit.
« On va pouvoir en faire un mix de ce bruit là meuf ! »
Et il le passe en boucle, encore, et encore. « Tu veux pas le refaire avec ta bouche ? On pourra les mettre en canon comme ça ! »

Lun 27 Avr - 23:17

« Laisse-moi mourir en paix. Ma vie sociale est foutue. »

Drama queen. Elle faisait partie du cursus théâtre ou quoi ? Deborah espérait que non, parce que vu les piètres performances auxquelles elle a assisté, elle ne pourrait pas y briller. La jeune racaille s'étonnait de se montrer aussi méprisante. Peut-être que l'atterrissage du monde de la musique à celui du métabolisme humain a été trop rude. Beaucoup trop rude. Sa mâchoire resta crispée tandis qu'on l'appelait au fond de la classe :

« Ça va Deb', elle l'a pas fait exprès ! »

C'est un bon argument. Trop bon. Et elle n'avait aucun contre-argument en stock, le genre de phrase classe à débiter dans les trois secondes. Elle balbutia un « N'empêche », toujours en rogne, et mit en sourdine le rire qui éclatait dans la salle. Éprouvait-elle de la culpabilité vis-à-vis de cette moquerie jaillissante ? Sa mauvaise foi lui répondit que non. Si elle ne l'avait pas fait remarqué, quelqu'un d'autre l'aurait fait. Pas un seul faux pas était permis dans la danse des interactions sociales. Il ne suffit d'ailleurs que de quelques secondes pour que sa vérité se confirme.

« Eh écoutez, j'l'ai enregistré sur mon portable ! »

S'en suit la démonstration du talent de mixage du couple Barbeauf. Il ose parler de musique, de mix, de canon, avec une vulgaire flatulence. Ce seul art qui arrivait à vibrer en écho avec sa frustration, sa colère, ses doutes (insérer ici une musique au violon). Les poings fermées, Deborah s'approcha du couple et les regarda de haut (vu qu'elle est debout et eux assis, en même temps...).

« Hé Beaufland et Cagoland, ça vous dit pas d'aller créer un nouveau parc d'attractions ailleurs ? »

Et comme pour appuyer ses menaces, elle prit le portable de la main du minable, et le plaça au sol. Une respiration plus tard, et un de ses talons de ses chaussures-claquettes s'écrasa bruyamment sur l'objet du délit. Un seul crissement et l'affaire était réglée.

On ne pouvait décidément pas travailler tranquillement à Volfoni...

Hors-Jeu:

Mar 1 Sep - 12:46

     - Ça va Deb', elle l'a pas fait exprès !

Voilà ! Merci. Merci.

C'était un accident.

Un petit blanc passe, et Pepper se laisse espérer que ça les a bien fait rire un instant et qu'ils vont maintenant la laisser tranquille avec ça. Ils ont dû comprendre que ce sont des choses qui arrivent. De tout façon, il ne faut jamais rien garder de liquide, gazeux ou aqueux à l'intérieur de son propre corps. C'est purement médical.

Mais une seconde, elle n'aura eu qu'une seconde de répit avant qu'un rire sourd éclate à nouveau au bout de la salle qui était pourtant redevenue plutôt calme.

     - Eh écoutez, j'l'ai enregistré sur mon portable !

C'est une catastrophe monstrueuse qui s'abat dans les doux tympans de la petite kikoo. Pepper sent ses joues flamber, et elle est tellement gênée que des larmes gonflent dans le coin de ses yeux. Avec une preuve pareille, c'est une honte assurée pour dix générations. Même ses petits-enfants en entendront encore parler ! Sa vie sociale est foutue, Jordan va vouloir casser avec elle parce qu'il va se rendre compte que c'est une porc. Et tous ces douloureux instants où elle a dû se retenir devant lui n'auront plus servit à rien.

     - Tu veux pas le refaire avec ta bouche ? On pourra les mettre en canon comme ça !

Pepper sourit, mais de ce crispement de lèvres qui veulent dire au fond « C'est pas très drôle en fait... » sauf qu'elle n'ose pas leur dire qu'elle trouve ça ultra vexant. Elle n'ose d'ailleurs rien leur dire du tout, tétanisée par la honte et la timidité, elle se contente de faire semblant de sourire et visualise dans tête où est-ce qu'elle a rangé son paquet de mouchoir pour pleurer dedans cette nuit.

C'est alors que la fille qui lui était tombée dessus une minute plus tôt, se leva, insulta les deux pignoufs, et sans rien voir venir, le cadavre gisant du portable du boeuf s'était retrouvé au sol, étripé, éventré, et le mixage de son pet bruyant, évaporé à jamais.

Des étoiles dans les yeux, Pepper se rue vers la jeune fille, son téléphone portable à la main.

     - Oh bon sang ! Tu as été trop, mais trop trop trop formidable ! Est-ce que je peux prendre une photo de toi ? Et est-ce que j'aurais le droit de la poster sur mon blog et faire un article pour dire à quel point t'as été trop trop trop trop cool ?!

Sincèrement, Pepper a toujours admiré les personnes qui arrivent à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Elle aussi aurait aimé avoir les couilles un jour de pouvoir remballer ceux qui la font chier. En deux clics elle encode la photo de sa nouvelle héroïne sur son portable, ajout de filtre instagram et petite légende en bas « La w0nd3rw0m4n de V0lffonïÏ ». Il ne manque quasi plus que la dédicace.

     - Et au fait, Beaufland et Cagoland c'est quoi ? Une pièce de théâtre ?

Jeu 19 Nov - 20:51

Deborah était assez fière de son acte héroïque. Même très fière. C'était rapide, bien formulé, efficace. La classe internationale quoi. Mais elle n'avait pas prévu que ce moment de gloire allait être interrompu par une séance selfie avec la péteuse.

« - Oh bon sang ! Tu as été trop, mais trop trop trop formidable ! Est-ce que je peux prendre une photo de toi ? Et est-ce que j'aurais le droit de la poster sur mon blog et faire un article pour dire à quel point t'as été trop trop trop trop cool ?! »

Le changement d'ambiance fut si brutal qu'elle fixa juste l'écran en face d'elle, l'air perdue. Bon même comme ça Deborah Foolgarden restait Deborah Foolgarden, donc elle serait magnifique sur cette photo, mais quand même, elle aurait aimé faire une pose plus badass.

« -Hé ho on se calme. J'ai pas fait ça pour un article mais si jamais il y en a un, c'est moi qui l'écris. »

Non mais parce qu'avec cette attitude fangirlesque, la racaille s'attendait au pire niveau texte élogieux. Donc certes, c'était du contrôle d'informations, mais c'était nécessaire pour que le vrai message pro-Volfoni passe. La texane regarda donc ce que l'autre kikoo trafiquait avec son portable. C'est qu'elle allait super vite et Deb' vit juste Instagram défiler sur l'écran et une légende à faire pleurer les éditeurs du Bescherelle. Il faudra ABSOLUMENT filtrer ce qu'elle voudrait publier sur son blog de collégienne. Elle prit un air blasé, à défaut de pouvoir sortir un dictionnaire pour le faire rentrer dans la tête de l'autre par la violence.

« - Et au fait, Beaufland et Cagoland c'est quoi ? Une pièce de théâtre ? »

Les yeux de Deborah voulaient tellement atteindre le plafond qu'elle eut peur qu'ils restent coincés à tout jamais vers le haut de ces orbites.

« -Disons que les pièces de théâtre ont l'avantage d'être distrayantes comparés à eux... »

Petit sourire au coin en direction des deux « œuvres d'art ». Si jamais ils voulaient se venger, elle était plus que prête... Venez divertir le public, il n'attend que ça.

Dim 29 Nov - 22:00

« Eh ! » Gros Beauf n'a pas aimé et quand il se lève d'un bond, sa copine tombe sur les fesses avec un petit couinement. Il ne lui prête aucune attention, l'enjambe et d'un même mouvement, agrippe l'épaule de Deborah qu'il retourne violemment vers lui, prépare son point.
« Tu t'es crue où connasse ?! J'te jure tu vas finir dans l'même état ! »
Dans la selle, les élèves studieux sont partis, il ne reste que ceux qui trouvaient de l'intérêt à la scène et cet intérêt est désormais accru. La plupart tendent le cou ou se rapprochent pour mieux voir et le cercle qui se forme autour du trio n'augure rien de bon. La plupart ricanent encore en regardant Pepper mais quand le coup de l'offensé part dans le ventre de Deborah, les rires deviennent des exclamations d'excitation.

» Pepper Bell, si t'as un paper à rendre, sonne la bell. Uhfuheuehuehuahahaheuhue blaguealakon.com
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