Convocation - Méliès Chandler

Ven 30 Sep - 12:49

Convocation

......... méliès chandler

C'était au tour de Méliès Chandler de rentrer dans le bureau, toujours aussi solennel, d'Aeviera Karlein. Aux quelques coups donnés à la porte, Aeviera autorisa l'entrée d'une voix claire.

_ Monsieur Chandler.

Son regard était déjà posé sur la porte, comme si elle l'attendait de pied ferme. Pas de sourire, pas de sourcils froncés non plus, et un intérêt tout particulier à la jeune personne qui venait de franchir son seuil.

_ Tout va bien ? Asseyez-vous, je vous en prie.

Elle lissa son sourcil d'un ongle, rangea les quelques feuilles qui traînaient devant elle et, l'espace d'un instant, se désintéressa totalement de son interlocuteur.

_ J'imagine que vous faire manquer la réunion de pré-rentrée n'est pas condamnable mais je devais m'entretenir avec vous à propos de quelque chose. Rien de grave, rassurez-vous, mais quelque chose d'important cela dit. Voulez-vous boire quelque chose ?

Elle piqua son intérêt en se levant, s'approcha d'une petite fontaine à eau et ramena un gobelet plein à Méliès avant de s'asseoir. Elle-même n'avait rien pris à boire mais ne semblait pas dérangée le moins du monde par ses longues tirades.

_ Vous n'êtes pas sans savoir que vous faites partie des meilleurs élèves de l'établissement, toutes matières confondues. Il s'agit là de remarquables performances, et vous pouvez d'ores et déjà être fier de vous.

Un sourire fier emplit son visage et la fit tout de suite paraître moins froide.

_ Toutefois, il est bon de préciser une chose. Vous n'êtes plus l'un de ces meilleurs éléments. Vous êtes le meilleur élément de Volfoni, Méliès. Toutes mes félicitations.

Si la liesse pouvait être canalisée de sorte à faire pétiller les yeux de quelqu'un comme ceux d'un gamin à Noël sans jamais faire bouger autre chose sur le visage de quelqu'un, alors Aeviera Karlein était l'incarnation terrestre de la liesse en question.

_ En ce sens, vous avez droit à une bourse de mérite à hauteur de 5 000 dollars et à un petit trophée qui servira probablement à ramasser la poussière sur votre étagère, mais passons. Un petit rire étouffé. J'aimerais que vous acceptiez de répondre à une interview dans le journal local et celui de l'établissement, afin de vous présenter aux nouveaux élèves comme exemple à suivre. Vous méritez cette attention. Cela dit, je ne peux vous forcer la main, et c'est à vous de décider.

......... règles ;;

•• Votre personnage a pour obligation de répondre à la convocation. S'il ne le fait pas, il n'aura aucun droit de regard sur la décision qu'Aeviera prendra IRP (et qui aura des conséquences IRP et HRP), et sera sanctionné IRP.
•• Suivez bien les descriptions d'Aeviera ; parfois, son autorité peut manquer d'assurance, et vous pourriez essayer d'amorcer un dialogue.
•• Aeviera congédiera votre personnage à la fin du RP (soit quand elle le jugera nécessaire). Un topo sera alors fait pour savoir où en sera votre personnage.
•• Bonne chance avec madame Karlein, c'est pas la bestiole la plus facile à caresser. ♥

Sam 1 Oct - 22:17

_ Tout va bien ?

Tout va bien ? TOUT VA BIEN ?? C’EST UNE BLAGUE ?????

Lorsque son nom fut annoncé tout à l’heure, devant tout l’amphi, le cœur de Méliès a raté tellement de battements qu’il a vaguement cru qu’il allait en mourir ; mais non, il a survécu et il a du entamer sa marche de la honte jusqu’au bureau.

Puis il a du rester planté devant la porte en flippant comme un dingue, en se demandant ce qu’il avait bien pu faire de si terrible pour lui valoir cette convocation (une convocation ! Lui qui n’a jamais été ne serait-ce que collé de toute sa vie !) ; et tout ce qui lui vient à l’esprit, ce sont les textos qu’il a envoyés pendant le discours d'Himeruya.

C’était stupide et maintenant ça signe la fin de sa (brève) carrière universitaire ; et sans carrière universitaire, pas de futur bien sûr et donc… c’est la fin de sa vie (dramatique à l’excès, lui ? JAMAIS)

Et maintenant la directrice lui demande s’il veut boire quelque chose. Lol. Il la regarde lui amener un verre d’eau en crevant d’envie de lui hurler qu’il s’en fout de ça, qu’elle le guillotine maintenant, qu’on en finisse.

Poliment, bien sûr.

Finalement, il ouvre la bouche pour la remercier ou pour s’excuser (pardon pour le téléphone je recommencerai plus pardon pardon pardon me virez-pas s’il vous plait je vous jure qu’en cours je ne le sors jamais --c’est un mensonge mais elle l’ignore probablement), il ne sait pas trop mais elle le devance et…

WOW. Okay. C’était quoi ça ?

Méliès a encore la bouche ouverte et c’est après une dizaine de secondes seulement qu’il songe qu’il serait intelligent de mettre ce fait à profit pour répondre quelque chose.

- Oh.

5000 dollars.
Cinq mille.

Tant de sous.

Il bat plusieurs fois des paupières en se disant qu’il va peut-être en profiter pour s’acheter un sac digne de ce nom sans culpabiliser.

- Euh, pardon, c’est un peu… inattendu. Euuuh, merci, merci beaucoup, vraiment...

Un vague dandinement sur la chaise avant d’ajouter « est-ce que je suis obligé de vous donner une réponse tout de suite ? Pour l'interview? »

Non, parce que vraiment il le sent pas ; déjà parce qu’il va falloir répondre avec pertinence à des questions qui ne lui inspireront probablement rien, ensuite parce que ça va l’afficher comme le fayot n°1 plutôt que l’élève n°1 et qu’il tient moyennement à en subir les conséquences.

Dim 2 Oct - 14:21

Aeviera Karlein n'aimait pas être heureuse toute seule. La réaction de Méliès étant logique mais tout de même assez peu encline à la joie, la vice-directrice perdit son sourire et parut plus contrariée et déçue qu'en colère. En langage courant, on appelle l'attitude de Méliès « pourrir le groove de quelqu'un ».

_ Vous êtes le seul que vous devez remercier Méliès. C'est grâce à vous et à vous seul que vous êtes récompensé.

Elle avait à présent l'air aussi ravie que si on lui avait annoncé que la machine à café avait rendu l'âme.

_ Vous avez le temps de réfléchir à l'interview, mais il ne faudrait pas que la réponse traîne. Je peux vous laisser une semaine, mais il me faudra votre réponse définitive d'ici là, s'il vous plaît.

Un temps. Elle le regarda se tortiller sur la chaise sans faire la moindre réflexion.

_ Pardonnez-moi de dériver de la fonction que me confère ce fauteuil, monsieur Chandler, mais avez-vous un plan de prévu à la fin de vos études ? Avec un dossier comme le vôtre, vous auriez pu prétendre à n'importe quelle autre université ou prépa. Peut-être que Volfoni n'était pas le choix le plus judicieux pour vous.

Dim 2 Oct - 22:46

Merde merde merde.
Il a fait un truc qu’il aurait pas du, parce que les félicitations de Karlein ressemblent beaucoup trop à des reproches déçus.
Merde.

Peut-être qu’elle aurait voulu le voir sauter au plafond ? M’enfin, c’est bien mal le connaître. Ceci dit, elle ne connait de Méliès rien d’autre que ses notes alors ce n’est sans doute pas si surprenant.

- Oui, oui, bien sûr, je vous redis ça très vite.

Juste le temps d’en parler à Bettina. Et à maman. Elle, elle sera ravie.
OMG MAIS OUI. Maman va être ravie.
Génial.

Pour la première fois aujourd’hui, Méliès sourit.

Evidemment, il redescend aussi sec.

_ Peut-être que Volfoni n'était pas le choix le plus judicieux pour vous.

DAMN mais c’est ce qu’il se disait il y a cinq minutes à peine ! Quel incroyable pouvoir de prescience !

… Si elle lit vraiment dans ses pensées, il va avoir des problèmes.

- Hmmm, vous savez, la réputation de Volfoni s’est pas mal améliorée depuis quelque temps…

Bon, bon, d’accord, c’est un peu foireux comme raison.

- En fait, je voulais en discuter avec mes profs d’illustration cette année. Je ne suis pas très sûr de mes projets professionnels, donc j’aurais voulu avoir leur avis sur mes compétences. Ma… mes parents croient pas trop en l’illustration --comme domaine professionnel, je veux dire.

Maman n’y croit pas trop. Ses mots exacts furent « mais c’est pas un vrai métier ça ! »
Un haussement d’épaules désinvolte pour jouer celui qui n’en est pas trop perturbé.

- C’est pour ça que je suis ici, j’ai pas voulu leur faire multiplier les dépenses si finalement... ça ne donne rien.

Ca le gêne de tant parler, il aurait sans doute pu taire cette dernière partie.

Sam 15 Oct - 19:45

Aeviera acquiesça d'un signe de tête à sa réponse concernant l'interview. Oui, il était normal pour un garçon aussi soucieux de bien paraître de prendre toutes les mesures nécessaires à la bonne réalisation d'une telle entreprise. Elle comprenait l'idée, elle était exactement pareille. Pour la peine, elle acquiesça une seconde fois, les yeux fermés en signe de compréhension ultime.

Vient la justification sur sa présence à l'école, et la vice directrice acquiesça une troisième fois. Cette fois, le rythme ternaire lui donne un port de tête altier et ses mains jointes ont la rigueur d'un chef d'orchestre. Elle ne bouge étonnamment pas.

_ Vous n'êtes pas sans savoir que Volfoni ne peut être qu'un tremplin vers de plus hautes sphères si vous ne vous composez pas un carnet d'adresses suffisant pour vous trouver une embauche au sortir de votre parcours parmi nous, Méliès.

Sa voix est déçue de ne pas pouvoir lui promettre l'excellence qu'il vise.

_ Je comprends l'inquiétude de vos parents, croyez-le bien, mais je suis aussi convaincue que vous devez une partie de vos résultats à la passion que vous entretenez dans le domaine de l'illustration. Vous avez toutes les cartes en main pour réussir, ne reste plus qu'à trouver en vous la confiance de vous montrer.

Son sourire est chaleureux, et c'est bien la première fois qu'elle sourit comme cela à un élève.

Mar 18 Oct - 21:36

Peut-être qu’il est impoli de laisser devant lui ce verre plein sans y avoir touché alors Méliès se décide à boire tandis que la directrice acquiesce.

Une fois.
Deux fois.
Trois fois et c’est alors qu’il se demande si elle n’est pas buguée (parce que, sans originalité aucune, sur lui pèsent de forts soupçons que cette femme soit en réalité un robot).

Ah non, autant pour lui, elle vient de rompre la routine en parlant. Ouf.

- Bien sûr, bien sûr. Un diplôme n’est jamais suffisant dans ce milieu, de toute façon.

Il ne sait pas vraiment pourquoi, mais il a soudain l’impression qu’il devrait la consoler --impression fugace qui disparait lorsqu’elle continue son petit discours et c’est à son tour d’acquiescer.

Il y a des choses qu’il taira, comme parfois la passion ne suffit pas ou les soldes sur la confiance sont rares (son excuse de prédilection) ; il y a ces choses qu’il taira mais qui peut-être pointent dans son sourire parce qu’une fois qu’il sourit il devient mauvais comédien.

- Oui, c'est tout à fait possible. J’y ai travaillé un peu cet été, ceci dit.

Sur internet il y a des gens gentils qui m’ont aidé à m’affirmer un peu. Je suis même allé jusqu’à entamer des démarches pour faire un stage d’ici l’année prochaine.

Elle a sans doute d’autres priorités.

- Donc à voir ce que ça donnera cette année, haha. Hm, merci de, euh, votre confiance ? Et pour le reste aussi, bien sûr… Pour le journal, je vous redis rapidement. Par mail, ça ira ?

Sous-titre: je ne voudrais pas vous faire perdre davantage de temps.

Méliès ne sait pas vraiment ce qu’il est censé faire maintenant; partir, rester, retourner dans l’amphi, rentrer chez lui ?

Sam 22 Oct - 21:55

_ Je suis ravie de savoir que vous vous prenez en main. Professionnellement parlant, j'entends, je ne doute pas de votre travail.

Elle a été maladroite et s'il y a bien quelque chose qu'elle déteste, c'est être maladroite. Elle sourit et n'en paraît rien ; au diable ce qu'elle pense, Méliès n'a besoin de personne pour s'entendre dire que ce n'est pas la confiance en lui qui l'étouffe. Elle demanderait aux professeurs de veiller sur lui du coin de l’œil, comme elle l'a toujours fait avec les élèves qu'elle savait ne pas pouvoir aider personnellement.

_ J'attendrai donc votre mail avec impatience. Je n'ai pas de raison de vous faire perdre plus de temps, monsieur Chandler, vous pouvez retourner dans l'amphithéâtre si le coeur vous en dit. À moins que vous n'ayez des questions ?

Dim 30 Oct - 21:14

Des questions ?

- Non, non, je crois pas, enfin rien qui me vienne dans l’immédiat.

Il est encore un peu trop anesthésié pour ça (trop d’émotions d’un coup, pauvre chou).
Pour les papiers à donner (il y en a forcément, il y a TOUJOURS des formulaires à remplir et des documents qu’il a perdus à photocopier, toujours), il verra avec le secrétariat. S’il arrive à y entrer, ce qui est loin d’être gagné vu leurs absurdes horaires d’ouverture.

On dirait donc bien qu’il s’agissait là de sa conclusion, à laquelle il ajoute un sourire et un « au revoir, bonne fin de journée ! » au moment ou il se lève (pas d’énième remerciements car ça serait vraiment lourd à force et apparemment il préfère sembler ingrat que pénible).

Une fois dans le couloir s’impose l’évidence ; il n’a pas envie de retourner dans l’amphithéâtre.

Il va arriver au milieu d’un discours et tout le monde va le regarder --en vrai tout le monde s’en foutra totalement mais bon, trois regards sur lui c’est déjà trop. Et puis elle a dit « si le cœur vous en dit » alors… ça peut compter comme une autorisation, non ?

Méliès rentre chez lui en priant pour ne pas croiser de surveillant auprès de qui il devrait se justifier.

Spoiler:

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