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 Moment d'envol [Remus Amaro & Lou Applebaum]

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Ce n'est pas mon jour. Aujourd'hui, ce n'est pas mon jour.

Voilà ce que se répètait Lou alors qu'elle errait dans les couloirs. Oh, rien de bien grave ne s'était produit. Le cours de danse ce jour-là lui avait simplement rappelé douloureusement ses années d'école de danse. Pour une raison si stupide... Elle avait passé toute la matinée à s'entraîner avant le cours et elle était si fatiguée que ses muscles avaient lâché pendant un mouvement de routine. Et une fille derrière elle, dont elle ne connaissait même pas le nom, avait fait remarquer que c'était une faute de débutante, avec un petit ricanement moqueur. Et toutes les brimades qu'elle avait subies étaient revenues à elle. Oh, non, elle n'avait pas pleuré, elle n'en avait même pas eu envie. Non, le seul sentiment qui lui était venu était un sentiment de rage intense, contre elle-même autant que contre la fille qui s'était exprimée. Alors, pour une fois, elle n'était pas restée dans le studio après le cours. Elle était allé marcher, avait fait plusieurs fois le tour du jardin, cherchant un endroit où elle pourrait être seule... Sans succès. Il y avait des étudiants partout en cette journée automnale inhabituellement ensoleillée.
Aussi elle s'était retrouvée là, à errer sans but dans les couloirs du lycée, sans savoir trop où aller. Elle ne voulait pas rentrer dans sa chambre, où sa colocataire serait sans doutes. Comme c'était bête, quand même. Faire toute une histoire d'un mouvement raté. Attacher tant d'importance à quelque chose d'aussi infime, qui ne minimisait en rien le talent de Lou, qu'elle savait exister. Elle s'arrêta un instant de marcher, la tête basse, et pris son front dans ses mains. Ce n'était rien, juste une petite erreur, ça ne voulait pas dire que quiconque questionnerait à nouveau sa légitimité à être là. Elle secoua la tête, essayant de faire sortir ces idées idiotes de sa tête. Ces problèmes de confiance en soi commençaient à l'énerver. Elle était douée. Elle le savait.
En désespoir de cause, elle finit par atterrir sur le toit, où, enfin, elle trouva un peu de solitude. Le soleil commençait à se coucher et illuminait les environs de sa douce lumière orangée. Les nuages moutonneux se teintaient de rose et de mauve au loin. Une si belle image aurait sans doutes la faire relativiser... Mais la seule chose que pensait Lou, c'était, déjà le soir, bientôt demain viendra et un nouveau cours de danse, de nouveaux obstacle à franchir. Ce soir-là, elle manquait carrément de poésie. Elle posa son sac par terre, et le regarda un instant, bloquée dans une pensée informulée. Puis, mécaniquement, elle l'ouvrit, en sortit ses chaussons de danse qu'elle enfila à la place de ses converses noires, qu'elle portait ce jour-là avec une longue jupe blanche et un pull orange. Elle ferma les yeux et, en inspirant, se leva sur ses pointes. Port de bras. Juste ça, au bord du vide, lui donnait la douce impression de voler et la calmait. Elle n'alla pas plus loin, redescendit sur la plante de ses pieds et soupira, en s'accoudant à la barrière. Elle n'avait pas entendu la porte du toit s'ouvrir et se refermer.
Remus Amaro

Remus Amaro
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Remus croit que la personne avec qui il a le plus échangé de regards aujourd'hui était sa montre. Bien que les cours pratiques l'intéressaient, le temps ne semblait pas vouloir s'écouler de manière normale. Cela faisait environ une semaine qu'il ne cessait de pleuvoir sur l'académie, et son moral semblait fondre comme du sucre en vue de toute cette eau. Alors aujourd'hui, dès le matin, Remus n'avait qu'une seule envie: sortir son appareil photo, un vieux bridge qui date de trois ans (soit un siècle pour le milieu de l'électronique).
A peine la cloche sonnée, il fit le tour du jardin mais le jeune homme s'aperçut qu'il n'était pas le seul à vouloir profiter du soleil. Remus adorait la couleur des feuilles en automne, avant qu'elles tombent, mais il aimait encore plus les photos sans le moindre être humain. Maintenant, direction un lieu quasiment jamais fréquenté, où il espérait pouvoir capturer un beau coucher de soleil: le toit.
Remus mit alors ses mains dans ses poches de jeans, l'appareil en bandoulière, et se dirigea lentement vers les escaliers. Oui oui, lentement, car il appréhendait déjà le vertige à cette hauteur là. Trois étages environ, ce n'est pas rien. Mais la vue d'en haut est si belle qu'il lui est impossible de rater ce panorama pour une histoire de neurones... En montant les escaliers, le photographe sortit une écharpe de son sac, et l'enfila autour du coup. Il eut raison, car une fois sortit dehors, il fut légèrement surpris par l'air froid, et surtout par la présence d'une personne.
Il n'arrivait pas à mettre un nom sur son visage. De toute façon, il connaissait personne. Elle semblait perdue dans ces pensées, vu qu'elle n'avait pas tourné la tête dans sa direction quand il était arrivé. En même temps, le jeune homme se faisait toujours discret dans ses déplacements. A sa vue, alors que le soleil devenait de plus en plus orangé, Remus fut agréablement surpris par l'ombre chinoise que l'inconnue formait, en contre jour avec l'astre. Sa silhouette se distinguait parfaitement, incitant à la rêverie ou à la mélancolie. Ni une ni deux, le cliché était enregistré dans sa carte mémoire. Il s'approcha à côté de la demoiselle et prit une ou deux photos du coucher de soleil avant qu'il ne fasse trop sombre. Il continua de regarder le paysage lorsqu'il déclara:


"Ce ciel est magnifique, n'est-ce pas ?"

Okay, phrase cliché, mais Remus n'a jamais appris à dire bonsoir normalement.
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Pendant quelques instants, Lou s'était perdue dans la contemplation de ces gens qu'elle avait fuis en se réfugiant sur le toit. Riant, jouant, parlant. De là-haut, ils paraissaient si insignifiant. Et elle n'était que trois étages au-dessus d'eux... Et ce devait être eux, ces fourmis aux prétentions de géants, qui devaient régir sa vie, c'était leur approbation qu'elle devait chercher ? Tout à coup, l'idée lui parut tout bonnement sotte. Si sotte qu'elle en laissa échapper un éclat de rire.
Mais très vite, son esprit allait arpenter d'autres chemins. Elle avait entendu quelque chose... Un "clic", puis des bruits de pas, qui se rapprochaient d'elle. Elle se retourna et vit un jeune homme s'approcher. Bon. Tant pis pour la solitude. Deux choses la frappèrent immédiatement : déjà, il était roux. Pas blond vénitien, non, roux, comme, tiens, le coucher de soleil juste derrière. Roux feu de signalisation. C'était pas le genre de choses à côté desquelles on pouvait passer, toute anecdotiques soient-elles. Ensuite, il portait un appareil photo. Et il s'en servait. Elle comprit vite que c'était à l'appareil qu'elle devait le petit bruit qu'elle avait entendu plus tôt, et il recommença pour prendre deux nouveaux clichés du coucher de soleil. Pendant ce temps, sous le crâne de Lou, ça s'agitait.
C'est pas vrai, pensait-elle, ENCORE un photographe ? Mais ils sont partout dans cette école ! d'abord la prof dans la salle de danse, puis la journaliste en cours de biomécanique, maintenant lui ? impossible de leur échapper ! Mais surtout... Etait-ce vraiment une coïncidence ? Après tout, Miss Weaselynk lui avait demandé son autorisation d'afficher les photos qu'elle avait prises d'elle dans sa classe. Serait-il possible que, l'ayant reconnue quand elle errait dans les couloirs, ce garçon l'ait suivit pour se moquer d'elle ? Lou en avait été sûre, qu'elle allait regretté d'avoir accepter de poser pour cette photo "au naturel". "Au naturel" tu parles ! Elle n'était vraiment "au naturel" que quand elle dansait. Elle regarda le photographe d'un air méfiant, les épaules reculées comme en attente d'une confrontation, comme si elle le mettait au défis de se moquer, là, maintenant. Bien sûr, ç'aurait été très impressionnant comme expression sur un bodybuilder d'un mètre quatre-vingt dix. Sur une danseuse maigrelette d'un mètre cinquante-cinq, c'était nettement moins efficace. Elle fut nettement désarmée par la phrase qui sortit de la bouche du jeune homme. Un ciel magnifique ? Hein ? Prise au dépourvu, Lou regarda le ciel, le regarda vraiment pour la première fois depuis qu'elle était sur le toit. Oui. Ces couleurs, cette lumière, c'était... esthétique. Sous le coup de la surprise, elle perdit un peu de son attitude agressive.


« Oui, c'est... Joli. »

Elle regarda pendant quelques secondes encore le ciel aux couleurs changeantes, dans lesquelles dominait le orange, ce qui lui fit penser une fois encore à la chevelure de son interlocuteur. Roux. Photographe. Photographe roux. Faisant - elle se l'imaginait - la connection qui lui manquait, elle demanda, d'un ton plus accusateur qu'elle ne l'avait prévu :

« Tu serais pas le neveux de Miss Weaselynk, toi ? Ou son cousin... Elle a l'air trop jeune pour que tu sois son fils. C'est une manie de famille de me retrouver pile au moment où j'ai prévu d'être seule ? »
Remus Amaro

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La jeune fille mit quelque temps avant de répondre. Durant ce laps de temps, il était en train de se demander si il la dérangeait pas. Après tout, elle était seule, pensive; et le mec il arrive, il prend une photo et s'installe juste à côté, même pas à un mètre. Il haussa les épaules, pensant qu'en fonction de sa réponse, il repartirait aussi sec de l'autre côté du toit. Il se dit que vu sa surface, il y avait assez de places pour deux personnes.

« Oui, c'est... Joli. »
Hallelujah ! L'inconnue avait répondu positivement. C'est vrai qu'un ciel comme celui-là, ça met tout le monde d'accord. Il tourna sa tête vers la jeune fille, et lui sourit. En même temps, il se dit qu'elle était peut-être pas si inconnue que ça. Sa coupe de cheveux lui disait quelque chose, ainsi que ses vêtements... Mais quoi ?

« Tu serais pas le neveux de Miss Weaselynk, toi ? Ou son cousin...»
Par contre, ça, il l'attendait. Avec la faible population de roux dans le monde entier, il est courant de penser qu'ils étaient tous frères et soeurs... On pourra au passage remercier l'oeuvre de JK Rowling et sa famille des Weasley qui ne fait que renforcer cette idée dans les mentalités !
«C'est une manie de famille de me retrouver pile au moment où j'ai prévu d'être seule ?»
Woooooh, on se calme là ! On l'invite à la contemplation, et en guise de remerciement, on a le droit à un cliché et une joute verbale ? Il aurait dû rester avec ces cactus, eux au moins apprécient le silence et le beau temps.


"Primo, nous n'avons aucun lien de parenté. Miss Weaselynk est un très bon prof', mais hélas je n'ai pas l'honneur de faire partie de sa famille, proche ou lointaine. Deuxio, je m'excuse si j'interromps ton moment de mélancolie, mais ce n'est pas une raison pour m'agresser.
Ah si, je me souviens maintenant ! Tu serais pas la danseuse affichée dans notre salle de classe ? T'avais l'air plus sympathique sur les photos..."


Et oui, parfois, trop de clichés font mauvais ménage, même pour un photographe... Ce n'est pas que Remus soit un sanguin, mais l'intonation employée l'avait piqué au vif. Il avait remis ses mains dans ses poches, l'air vexé. Même si la photo qu'il avait prise d'elle était prometteuse, il n'était pas certaine de vouloir l'afficher sur son blog si il avait son autorisation (droit d'image oblige). Pourtant, la lumière qu'il recherche pour "Lights of Volfoni" était là.
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Lou remarqua tout de suite que sa réplique quelque peu cinglante avait vexé l'inconnu. Bon. D'accord. C'était un peu le but aussi, il fallait l'avouer. Elle n'était pas vraiment bien prédisposée à son égard. Il faut dire que Lou était rarement bien prédisposée à l'égard de qui que ce soit, et qu'elle avait tendance à être sur ses gardes en permanence. Là, les cheveux du jeune homme et le fait qu'il trimballe lui aussi un appareil photo lui avaient quelque peu monté à la tête. Elle encaissa la remarque acerbe du photographe, consciente qu'elle la méritait. Oui, Miss Weaselynk avait réussi dans ses photos à aller au-delà de la barrière que Lou mettait constamment entre elle et les autres, et du coup, être confronté à elle en chaire et en os, ça devait l'avoir refroidi le pauvre. Ou peut-être pas... Il semblait seulement maintenant se rendre compte qu'elle était celle qui était affichée sur le mur de la salle de classe de la professeur de photographie. Bon. 0 points pour Lou, elle avait eu tout faux. Peut-être bien que le jeune homme s'était juste pointé là, comme elle, pour trouver un peu de solitude, et peut-être pour observer le ciel qui, elle s'en rendait compte maintenant, valait quand même le détour.
Elle inspira profondément, ravalant sa dignité. Elle avait mal jugé le photographe, elle le reconnaissait à présent. Elle devrait s'excuser. Ce n'était pas vraiment son genre.


« Je me suis trompée sur toi, apparemment. J'espère que tu ne m'en tiendras pas trop rigueur. »


Bon, apparemment, il n'aurait pas mieux que ça. Elle avait parlé en regardant encore les nuages qui passaient dans le ciel, teintés de mille couleurs par le coucher du soleil. Bientôt il ferait nuit. Peut-être verrait-on les étoiles ? Elle jeta un coup d'oeil à l'inconnu, qui était toujours là. Elle devrait partager les étoiles ce soir, apparemment. Cela ne la dérangea pas autant qu'elle l'aurait cru. Ce garçon avait l'air d'être quelqu'un de simple et d'honnête, si elle pouvait en croire son jugement qui venait d'être mis à défaut juste deux minutes auparavant. Elle décida néanmoins d'être civile. Elle ne comptait pas lui livrer ses plus sombres secrets après tout, juste passer un agréable moment en sa compagnie. Ca lui ferait du bien. Depuis son arrivée à Volfoni, elle n'avait fait encore aucune rencontre de la sorte. Elle força sur son visage un faible demi-sourire, et dit :

« Je m'appelle Lou. J'espère ne pas t'avoir trop vexé. Il m'arrive de faire des erreurs comme ça. Je juge trop rapidement les gens et ça se retourne contre moi. Tu ne me déranges pas, je suis contente d'avoir de la compagnie. »
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Ah, une excuse, quand même. Remus s'était toujours dit que c'était une preuve d'intelligence de reconnaître quand on était sur le mauvais chemin. D'ailleurs, peut-être que lui aussi s'était énervé trop vite. Mais après tout, il en a marre de subir ça depuis tout petit: une couleur de cheveux, et hop, catalogué. Les gens s'accrochent au physique, qui peut parfois être révélateur, mais une couleur de cheveux, au même titre qu'une couleur de peau, ce sont juste des gènes qui s'expriment. Et bien que ce soit au programme cette année, cette notion semble passer à la trappe. Combien de fois il avait eu des regards méprisants ? Combien d'insultes ou de boutades style "Poil de carote" ? Il ne les comptait plus, désormais ça lui faisait presque plus rien. Cependant, c'est ce qui l'a poussé à s'isoler. Néanmoins, savoir qu'au lycée les préjugés existaient encore ça avait ravivé la flamme utopiste qui sommeille en lui.

"Ne t'inquiètes pas, "faute reconnue, faute pardonnée !" comme on dit chez moi. Et puis, je me suis laissé emporté aussi, donc je pense qu'on est quitte maintenant."

La voyant fixer le ciel, il regarda où en était rendu le soleil dans sa course folle autour du monde. Bientôt on ne le verrait plus.
Cette vision lui rappela un souvenir d'enfance: un soir, alors qu'il avait passé une journée encore isolé, son père l'avait emmené sur le toit de la maison. "Regarde Remus ! Quand le soleil se couchera, juste avant qu'il ne disparaisse, un rayon vert apparaîtra. Seuls ceux qui ont réussi à le voir recevront un don spécial, une sorte de super pouvoir si tu veux." Le petit garçon n'avait plus osé fermer les yeux, de peur de louper le moment magique. Alors qu'il commençait à pleurer de douleur, son père l'avait décoiffé et lui sourit: "Tu restes quelqu'un part encore un enfant, ça me rassure !"
Accoudé à la rambarde, cette anecdote le rendit plus léger.


Lou tu dis ? Chouette prénom. C'est court et facile à retenir. Moi c'est Remus, Rem' pour les flemmards."

En réponse à son essai de sourire (parce que Lou semblait plus crispée qu'autre chose), Remus lui fit un clin d'oeil. Il sortit les mains de ses poches, lesquelles heurtèrent la petite boîte noire qui semblait avoir disparue. Le roux enleva son appareil photo autour de lui, et montra l'écran tandis qu'il l'allumait à Lou. Après avoir appuyé deux fois sur la flèche, la photo qu'il a prise d'elle s'afficha.

"Regarde, c'est la première photo que j'ai prise en arrivant sur le toit. J'ai adoré le contraste et la lumière. T'en penses quoi ?
Je sais, c'est pas très correct de prendre les gens sans leur permission, mais ça enlève le naturel sinon."


Il se frotta la nuque, l'air gêné.
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Soulagée, Lou entendit l'inconnu accepter ses piètres excuses. Bien. Elle ne se sentait pas prête à se faire son premier ennemi à Volfoni. Surtout qu'apparemment elle avait touché un point sensible en remarquant la rousseur du jeune homme. Elle ne savait pas si c'était parce que lui-même trouvait cet aspect de lui disgrâcieux ou si c'était qu'il avait été brimé à ce sujet. Peut-être un peu des deux. Après tout, les gens étaient capables de trouver le moindre détail sans importance de la vie ou de l'apparence de quelqu'un et en faire un sujet de honte. Un rien suffisait. Il fallait croire que c'était ainsi que les jeunes s'amusaient. Elle se demanda si cela changerait avec le temps, mais elle n'y croyait pas vraiment. Elle se sentit alors un élan de sympathie pour l'inconnu, sans même savoir qui il était, juste à partir de suppositions.
Il se trouva que l'inconnu en question s'appelait Remus. C'était un joli prénom, très... mythologique. Elle ne le racourcirait surement pas en « Rem », comme il l'avait suggéré – ce n'était pas son genre de se permettre de telles familiarités.


« Enchantée, Remus. »
Dit-elle, et elle était effectivement enchantée de faire sa connaissance.

Il alluma alors son appareil photo pour lui montrer la première photo qu'il avait prise et, surprise, elle était dessus. Oh, elle n'était qu'une ombre à peine qui se découpait sur le ciel enflammé de début de soirée, personne ne l'aurait reconnue. Elle ne se formalisa pas du fait que le cliché avait été pris sans son consentement, d'autant plus que l'explication de Remus se tenait. Et qu'elle ressemblait à s'y méprendre à celle que lui avait donnée Miss Weaselynk quelques jours plus tôt. Lou fit une nouvelle fois son sourire qui semblait honteux d'en être un. Les expressions de son visage étaient toujours ainsi, d'apparence peu sincères et forcées, comme si ses traits refusaient toute altération.


« Tu as beau ne pas avoir de lien de parenté avec la professeure de photographie, tu as l'air d'avoir la même vision de la photographie. C'est amusant. Vous devez bien vous entendre. Et ne t'en fais pas, je comprends que tu ne m'aies pas demandé pour la photo, tu peux la garder. C'est une jolie photo. »

Lou s'accouda à la rembarde et ferma les yeux, inspirant longuement la douceur de la journée ensoleillée qui se touchait à sa fin. Elle était loin de son pas manqué en cours de danse à présent, et elle devait cela à Remus. Il avait, d'après ce qu'elle en avait vu jusque là, un caractère enjoué qui lui plaisait. C'était assez éloigné du train de vie austère qu'elle menait, et il lui faisait du bien d'être en compagnie de quelqu'un de différent. Elle ouvrit les yeux et demanda :

« Alors, Remus, qu'est-ce que tu fais quand tu ne photographies pas les gens au coucher du soleil ? »
Remus Amaro

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"Je respecte beaucoup ce que Miss Weaselynk fait. Elle est très professionnelle tout en restant humaine."


Bien que les cours avaient commencé depuis peu, le jeune homme était fasciné lorsqu'il se retrouvait face au professeur de photographie. C'était un peu le rêve de sa vie de faire de la photo, donc son enseignante était forcément vue comme un messie. Il se souvient de la première fois qu'il l'avait rencontré en cours: la première chose qui l'interpella fut évidemment sa couleur de cheveux mais il s'obstina à ne plus y songer, à éviter de penser qu'ils avaient un quelconque lien juste à cause de ça. Il ne souhaitait pas faire ce rapprochement, car c'était la manière de penser des autres. Ce blocage avait disparu lorsqu'elle commença à présenter son cours.

"C'est gentil d'accepter que je la garde ! Avec une telle lumière, ça aurait été dommage de la supprimer ! Si t'es toujours d'accord, j'aimerais la poster sur Lights of Volfoni, mon blog photo."

Tandis qu'il lui parlait, Remus s'attarda sur ce "simili-sourire" qu'elle lui dévoilait. On voyait clairement qu'elle avait du mal à paraître naturelle, et cette maladresse le touchait. Il se surprit à penser comment il pourrait photographier cette expression -En noir et blanc, en format portrait ?-. Encore quelque peu troublé, il répondit en balbutiant sur ce qu'il faisait dans la vie, laissant le cours de sa pensée à l'air libre.

"Je peux aussi photographier les gens dans la journée, mais je préfère surtout les paysages et les fleurs. Ah, en dehors de la photo tu voulais dire ? Et bien, je m'occupe de mes cactus, et puis je suis les cours. C'est vrai que c'est guère passionnant comme vie, mais j'aime contempler les choses plutôt que vivre dans l'action. Est-ce qu'on peut considérer la contemplation comme une activité ? Oui, je pense mais on ne peut pas créer un club "Contemplation" au lycée, pas comme pour un sport. Il faudrait peut-être que je me bouge, faire une activité sportive me ferait du bien..."

Voyant que son monologue version accéléré provoquait un grand silence du côté de son interlocutrice, il se tut, et rougit, gêné d'avoir mal interprété la question et de s'être laissé emporté... En même temps, Remus n'avait pas vraiment l'habitude qu'on s'intéresse à lui, ses activités. En passant la grande majorité du temps seul, il avait à quel point une conversation pouvait s'étendre, passer d'un sujet à l'autre avec une telle fluidité. Cette impression de déjà vu le rendit nostalgique.

"Et toi, tu mixes souvent une tenue de ville avec des chaussons de danse ? C'est peut-être confortable, remarque !"
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Lou acquiesça lorsque Remus dit qu'il aimait bien Miss Weaselynk. Immédiatement, cela lui donna une bonne impression du jeune homme. Il fallait dire que malgré le peu de temps qu'elle avait passé en compagnie de la professeure de photographie, celle-ci lui avait fait l'effet d'une femme intelligente et passionée, tout en restant très ouverte et généreuse. Ces quelques minutes avaient suffit pour que Lou voie en elle quelqu'un d'amirable, un modèle même. Et c'était un euphémisme de dire que cela ne lui arrivait pas souvent. Elle était quelqu'un de très fier et d'assez peu réceptive aux autres, une vraie solitaire qui ne s'attachait que très rarement aux gens qu'elle rencontrait. Même Remus, qui lui plaisait bien, n'avait que peu de chance de devenir un ami véritable. Lou s'en garderait, incapable qu'elle était de se livrer vraiment à d'autres. Elle était trop méfiante pour ça.
Le jeune photographe la remercia de lui avoir permi de garder la photo qu'il avait prise d'elle. Elle haussa les épaules.


« On ne me reconnaît même pas dessus. Ce ne serait vraiment pas correct de ma part de te demander de la supprimer. »


Et puis, elle devait avouer que c'était assez plaisant, de faire partie comme cela d'une œuvre d'art, si on pouvait l'appeler ainsi. Elle avait déjà été prise en photo deux fois par Miss Weaselynk, et peut-être qu'elle commençait un peu à y prendre goût. Et puis, l'apparence qu'elle prenait sur ces photographies presque professionnelles était toujours plus agréable que celle qu'elle avait dans son mirroir. Quand on a un physique disgracieux comme celui de Lou, avec son allure garçonne et ses cheveux de paille, c'est un avantage non négligeable. Pour un moment, elle se sentait jolie.

Elle écouta la réponse de Remus à sa question, en regardant s'agiter les élèves-fourmis au sol. C'était amusant, il était très différent d'elle. Il semblait vivre sa vie tranquilement, sans se faire de soucis, il « contemplait. » Lou imagina comment pouvait être une vie comme celle-là. Laisser les choses se faire, prendre une photo au détour d'un chemin, rêvasser beaucoup aussi sans doutes. Observer des couchers de soleil. C'était sans doute nécessaire, pour un photographe, d'être un contemplateur. Mais il semblait prendre son art avec beaucoup plus de sérénité qu'elle-même prenait la danse. Elle se levait le matin et elle dansait. Elle sortait des cours et elle dansait. Elle avait un jour de libre et elle dansait. Rien n'était plus important pour elle, et elle travaillait chaque jour d'arrache-pied à atteindre son rêve. Lui... Lui, il était passioné aussi, elle n'en doutait pas, mais il semblait si calme, si rêveur. C'était reposant d'être en sa compagnie.
Elle tourna les yeux vers lui et s'apperçut qu'il rougissait. Sentait-il qu'il en avait trop dit sur lui, que dans son monologue rapide il avait trop dévoilé ? Lou sentit qu'elle devait dire quelque chose, le remettre en confiance. Elle n'était pas très douée pour ce genre de choses. Il était une fois, elle avait eu l'habitude de discuter tranquilement avec des gens, mais depuis l'école de danse, elle était presque toujours seule. Maladroitement, elle dit :


« J'aimerais bien avoir du temps pour contempler, comme tu dis. Ça doit être bien. »

C'était à moitié un mensonge. Elle était heureuse de sa vie de spartiate, danser était toujours un plaisir. Mais il était vrai que ce soir-là, alors qu'elle observait le coucher du soleil, elle se rendait compte qu'il y avait des beautés sur terre qu'elle ne prenait pas le temps d'apprécier.
Remus lui demanda alors si elle avait l'habitude de porter des chaussons de danse avec ses vêtements de ville. Immédiatement, sans réfléchir, elle répondit :


« Oh, non, ça les abimerait. »


Lou se rendit compte trop tard que cela appelait une explication : pourquoi donc en portait-elle maintenant ? Ce n'était pas un sujet dans lequel elle voulait se lancer. Son erreur en cours de danse, la honte qui en avait découlé, c'était trop embrarrassant. C'était son tour de rougir, et de paraître mal à l'aise, les bras ballants. Elle dit la première chose qui lui vint à l'esprit :

« Il m'arrive d'avoir envie de danser, même quand je ne suis pas au studio, quand je veux me changer les idées. Alors je fais un pas ou deux, et ça va mieux. »
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"Il faut dire que les gens veulent toujours aller plus vite. Le temps qu'ils gagnent -l'augmentation de congés payés par exemple- les pousse à faire plus de choses, au lieu de ralentir afin d'apprécier l'instant présent. Je trouve ça dommage, et mon père dit toujours que le stress finira par les tuer. Certains pensent que c'est "gâcher" du temps, ou un manque d'intérêt pour la vie. C'est au contraire un moyen de se retrouver, de méditer peut-être sur son sens."

Il marqua une pause. Décidément, chaque fois qu'un sujet intéressant se présente, il monologuait facilement. Il eut soudain peur de monopoliser la conversation et que Lou se mue dans un silence, passant du stade d'interlocutrice à celui de spectatrice. Ce n'était en aucun cas ce qu'il voulait. Elle n'avait pas l'air très "sociable" et Remus essayait d'être agréable (sans se forcer) pour qu'elle renouvelle l'expérience. En se grattant la nuque, il rigola franchement:

"Faut que j'arrête de parler autant moi !"

Ainsi, elle portait des chaussons de danse assez rarement en dehors de la salle de cours. Après son explication, il se dit que c'était en effet un moyen comme un autre de s'évader. Tandis qu'un tennisman tape des balles pour se défouler, la plus-très-inconnue Lou faisait des pas pour penser à autre chose. Remarquant l'attitude soudain "honteuse" de la jeune femme, il se demanda ce qui s'était passé aujourd'hui. Dispute familiale, mauvaise note ? Il y avait tellement de possibilités... Remus évitait généralement de demander aux gens ce qui n'allait pas. Bien qu'il connaisse peu de monde, le rouquin était toujours méfiant envers les personnes malheureuses. Il avait peur de les blesser encore plus, donc il esquivait avec agilité leur détresse. Il en avait honte. A dix huit ans, il se trouvait horriblement lâche. Il pensa à son isolement en primaire, à cette solitude qu'aucun camarade avait voulu briser. Il se comportait exactement comme eux au final. Il devait changer ça !
Timidement, il osa poser une main sur l'épaule de Lou. Elle semblait si fragile...


"Et aujourd'hui, tu voulais oublier quoi ?"

Il afficha un sourire décontracté, puis ses yeux se froncèrent. Pouvait-on être inquiet à propos de quelqu'un qu'on connaît à peine ? Il semble que ce soit le cas, car son attention et sa main étaient toujours sur la danseuse.

HJ:
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Lou écouta Remus monologuer sur les bienfaits de la contemplation. Elle était tentée de qualifier ce qu'il appelait « méditation » de « flemmardise ». Mais d'une certaine façon, c'était ce qu'elle faisait là, maintenant. Accoudée à la rembarde, discutant du sens de la vie avec un inconnu, oui, elle aussi elle contemplait. Et ça n'avait pas l'air d'une perte de temps. C'était... agréable. Comme quelque chose qui lui aurait manqué toutes ces années vécues à cent à l'heure. Quelque chose qui la rapprochait de cette petite fille qu'elle avait été, il y a si longtemps, quand la danse ce n'était qu'un à deux cours par semaine. Quand elle avait des amis et du temps à tuer. Elle regarda le jeune homme alors qu'il parlait et tout à coup il lui rappela un de ces copains d'enfance, qui ne sont déjà plus qu'une ombre à l'adolescence, mais une ombre teintée de nostalgie. Elle s'apperçut qu'elle souriait toujours et que ses joues lui faisaient un peu mal. Elle n'avait pas l'habitude.

Ne sachant trop quoi ajouter, perdue dans ses souvenirs, elle continua à regarder Remus comme on attend la suite d'un spectacle intrigant. Elle fut tirée de sa contemplation par la remarque du garçon. Qu'il arrête de parler autant ? Peut-être, peut-être que ce n'était pas ainsi qu'une conversation se devait de se dérouler mais franchement, pour une fois, cela ne dérangeait pas Lou. Elle se contenta de hausser les épaules.


« C'est intéressant ce que tu dis. Ca me change, je n'ai pas l'habitude d'une telle façon de voir la vie. »

La conversation s'orienta alors sur le fait que Lou portait des chaussons de danse hors du studio. Elle avait répondu sans trop réfléchir et espérait que Remus passerait outre. Enfin, elle commençait à oublier l'humiliation qu'elle avait subie plus tôt, elle commençait à penser à autre chose et les pensées auxquelles elle essayait d'échapper ressurgissaient tout à coup dans la bouche du jeune homme. Il resta silencieux quelques instants et, regardant une nouvelle fois le soleil qui commençait à disparaître sous l'horizon, elle espéra qu'il allait enchaîner sur autre chose, n'importe quoi. Et soudain, elle sentit sa main se poser sur son épaule, et l'entendit lui demander, l'air un peu hésitant, ce qui n'allait pas. Surprise, elle se retourna vers Remus. Elle n'avait pas l'habitude des contacts physiques en dehors du studio, et elle devait avouer que c'était assez désagréable. Elle avait besoin de son espace personnel. Mais en voyant le regard de Remus, plein d'intérêt bien qu'un peu gêné, elle se radoucit. Depuis quand quelqu'un qui n'était pas de sa famille avait-il paru s'inquiéter pour elle ainsi ? Elle se sentait prise au dépourvue, mais aussi reconnaissante. Il y avait ce soir-là, sur ce toit, comme un sentiment de sécurité, comme si tout à coup, elle avait le droit de se reposer et d'être de nouveau une petite fille un peu paumée, et pas une danseuse acharnée, déjà adulte sur bien des plans. Lou passa sa main dans ses cheveux, un peu gênée.


« Oh. Ce n'est pas grand-chose. J'ai raté un pas à mon cours de danse, quelque chose que je sais faire depuis que j'ai six ans. Alors je m'en veux. »
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