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 3/20 en math so what ? (ง ͡ʘ ͜ʖ ͡ʘ)ง [Gabicheee] [Terminus mes amours]

Nathan Page
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Bientôt treize heure, et le ciel était toujours aussi sombre que depuis ce matin. Il ne pleuvait pas, mais presque. Il faisait trop chaud à l'intérieur et beaucoup trop froid dehors. La journée venait à peine de commencer pour lui qu'il en avait déjà marre. S'il avait accepté cet entretien avec sa prof de math, c'était uniquement parce qu'elle s'était proposée de se charger de l'addition et qu'il n'était pas du genre à cracher sur la bouffe gratuite, même si, au fond de lui, il était persuadé autant qu'elle que ce rendez-vous était une cause perdue. Nath ne détestait pas les maths, il comprenait ce que la prof disait, et comparé à certains cas de sa classe, il ne trouvait pas sa situation aussi catastrophique qu'elle l'affirmait. Son problème, c'était son manque de concentration et surtout qu'il ne prenait jamais la peine d'étudier. Si au moins il faisait l'effort d'apprendre un minimum de formule, mais ça le saoulait, et il en avait rien à faire.

Il jeta à nouveau un regard sur sa montre, 13h25, elle ne devrait plus tarder à arriver. Il avait choisi une table tranquille près de la fenêtre pour pouvoir guetter le coin de rue, mais observer les fines gouttelettes flageller la vitre le déprimait. Il voulait déjà rentrer chez lui, se poser dans son lit et écouter du rap sans rien faire. Peut-être passerait-il chez un paki sur le chemin pour s'acheter une bouteille. Peut-être appellerait-il un "pote" pour se bourrer à deux. Peut-être irait-il stalker le profil facebook de Daisy qui n'a toujours pas changé sa photo de profil depuis quatre ans parce que Daisy est beaucoup trop occupée pour perdre son temps à ce genre de conneries. Et voilà, il se perdait déjà dans ses pensées sombres. Il soupira. Sa vie était si pathétique.

Lorsque la sonnette de la porte tinta, il devina que Mme King, ou plutôt Mlle, était enfin arrivée. Il se colla contre son dossier, posture désinvolte, mains en poche, et la suivit du regard. Il dû se l'avouer, il était plutôt content d'avoir Gaby comme prof. Il en avait assez des vieux antipathiques. Il observa sa dégaine. Elle était ce genre de femme qui avait l'air d'en avoir vécu beaucoup trop pour ses épaules mais qui tenait encore debout par il ne savait quelle force.

- J'ai déjà passé commande. Dit-il en désignant la caisse du menton.

Il ne fallut pas plus de temps pour qu'un serveur vienne les servir. Nuggets pour Nath, et petite salade pour la demoiselle.

- Je savais pas ce que vous préfériez, mais les salades c'est ce que prennent toutes les filles.

Un petit rictus insolent apparut au coin des lèvres du jeune homme qui était déjà entrain de s'en rouler une, l'effriteur posé sans gêne sur la table.
Gaby S. King
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On lui avait dit qu’elle ferait mieux de se bouger le cul si elle voulait pas qu’on le botte.
Mais on le lui avait dit très poliment, parce le directeur est un homme plein de ces petites nuances qui caractérisent si bien Aidan, ces petites hypocrisies comme des sucreries de l’esprit ; et ils les font rouler comme des bonbons sur leur langue âpre, et âpre c’est tout ce que tu es à cet instant Gaby, et il n’est pourtant pas si tard.
Elle avait répondu de manière très sophistiquée qu’elle avait compris, oui commandant, bien sûr mon général ; tout pour vos beaux yeux, et mon salaire en fin de mois - il me faut cet argent pour m’acheter de la vignasse, les plus grands millésimes sont en promotion et j’adore les petits prix. Elle était même parvenue à esquisser un sourire, et ce n’était certainement pas une tâche facile lorsqu’on venait de vous condamner à vous entretenir avec vos élèves. Certains clameront que c’est le devoir d’un professeur, et à ceux-là Gaby fait un doigt d’honneur parce qu’elle leur a jamais permis d’ouvrir leur gueule et qu’elle ait pas d’humeur.
Il faudrait arrêter de donner droit de parole à des cons.
C’est exactement pour cette raison que Gaby voyait pas trop pourquoi il fallait qu’elle l’accorde à Nathan Page. Elle ne le connaissait pas, le gosse, mais il ne semblait pas finaud et elle en eut confirmation assez tôt ; quelques minutes seulement après son entrée majestueuse dans le fast-food, elle ressentit une violente envie de faire demi-tour lorsqu’il lui exposa sa théorie très évoluée sur les mœurs alimentaires féminins. « Est-ce que j’ai la gueule d’un herbivore ? » elle se retint poliment de cracher, réalisant avec beaucoup de maturité que ce n’était certainement pas l’introduction la plus appropriée si elle voulait expédier l’affaire proprement et éviter - à tout prix - un autre bras de fer avec l’administration. Sans mot dire, elle s’assit en face du fin observateur, et déposa son sac à main à côté d’elle sur la banquette. Elle avait l’air épuisé, et elle l’était, elle avait l’air de ne pas porter de soutien-gorge sous son pull épais, et c’était vrai ; elle l’avait jeté dans une poubelle parce qu’il lui faisait un mal de chien. Mauvaise taille. Gaby avait des difficultés à gérer le fait qu’elle ne rentrait pas dans du 38, et pourtant elle n’était jamais rentrée dedans, même quand elle avait dix-huit ans - les illusions d’une femme. Mais peu importe, puisque Nathan se proposait gentiment à l’aider à faire de son rêve réalité.
Elle fixa d’un œil méfiant la salade.

« C’est fort sympathique de votre part. »
dit-elle du bout des lèvres. « Alors... »

Alors comment elle commençait ça ? Est-ce que ça valait vraiment le coup de prétendre en avoir quelque chose à carrer lorsque Nathan ne montrait aucun signe de coopération ? Est-ce qu’elle était même crédible avec la réputation qu’elle se traînait, et à raison ?
Gaby hésita, la bouche ouverte ; finit par soupirer.

« OK, on va aller au plus simple. »


Elle attira un des gobelets à elle, en fit sauter le capuchon en plastique. Coca. Parfait. Elle se pencha un instant au-dessus de son sac à main, en sortit une petite bouteille de vodka, un échantillon qu’elle avait récupéré où on ne sait où, et en versa le contenu à l’intérieur de son verre en guettant distraitement l’activité du lieu - par chance, personne ne la vit ; elle ne savait pas quelles pouvaient être les conséquences d’un tel acte, si conséquences il y avait, mais elle ne voulait pas le découvrir. Elle referma la bouteille, la jeta au fond de son sac à main et remua le contenu du gobelet avec la paille, en essayant de trouver les mots exacts à poser sur leur situation.
Avant de partir à l’assaut, elle prit une gorgée, pour se donner du courage.

« Vous avez l’air d’un branleur et j’ai l’air de quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il fait ici - personnellement j’espérais que vous me poseriez un lapin que je puisse me contenter de vous coller sans avoir à vous tenir la jambe à propos... de votre futur académique, va-t-on dire, mais les choses font que vous êtes venu, bien vous en fasse mais je ne vous avais rien demandé, enfin pas vraiment, passons, vous êtes venu et je suis tenue par une instance supérieure d’être là, même en vain, alors maintenant que nous sommes tous les deux coincés à cette table, rendons-nous la vie facile, voulez-vous ? De fait, si vous pouviez me persuader, brièvement, de faire plus d’efforts à l’avenir et d’apprendre vos satanés cours, je ferais semblant d’être convaincue et nous passerons à autre chose. Brièvement, je vous prie. Je tiens au brièvement. Les têtes de con de ton genre sont toujours excessivement bavards. »

Merde.
Merde merde merde.
Elle l’avait dit à haute voix celle-ci, non ?
Incertaine, elle prit le parti de prétendre n’avoir rien entendu elle-même et se fendit d’un sourire professionnel un poil crispé. Toujours au top de la forme, Gaby. Toujours.
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Du vodka dans son coca. Ça s'il s'y attendait... Il esquissa un sourire, rigola légèrement par le nez et reposa ses yeux sur sa cigarette finement roulée. Il se doutait que cette prof n'était pas comme les autres, mais pas qu'elle le montrerait sans complexe devant son pire -ou presque- élève. La prochaine fois je vous prendrais du sirop de caramel plutôt que du coca. Glissa-t-il à mi-voix, presque sans sous-entendus. Pas qu'il comptait déjà la revoir une prochaine fois, mais il se doutait que l'évocation de cette idée, aussi subtile puisse-t-elle être, ne lui plairait guère. Il l'écouta attentivement tout en feintant le désintérêt, et attendit calmement qu'elle ait achevé son discours pour enfin tasser sa cigarette sur la table alors que celle-ci était finie depuis dix minutes déjà, puis il la glissa derrière son oreille à défaut d'avoir des poches convenables.

Il fixa sa prof dans les yeux, toisa ses manières, jugea ses tics, détailla ses vêtements, se demanda si elle était nue sous son pull, se demanda aussi si elle s'était déjà tapée des puceaux de Volfoni, puis il baissa enfin les yeux pour contempler les rayures et les traces de mayo sur la table.

- A l'aise. Dit-il enfin, d'un ton simple et léger tout en haussant épaules et sourcils.

C'aurait pu s'arrêter là, mais c'aurait été bien trop beau. Nath était typiquement ce genre de sale gamin dont seule la psychologie inversée pouvait avoir de l'effet sur lui. Elle aurait tenté de faire son métier sérieusement qu'il l'aurait probablement envoyée chier, mais Mlle King venait de commettre deux erreurs ; la première étant le vodka-coca.

Et la seconde, de plaire à Nathan.

- Mais juste avant de se quitter...

Il sortit un cahier miteux de son sac à dos, l'ouvrit à la page indiquée par un marque-page improvisé, fait de scotch et de PQ, fit un tri entre les feuilles volantes et les pages arrachées puis déposa le cahier sur la table avant de le faire glisser du bout des doigts face à sa prof. Le titre « Probabilités et statistiques » était écrit au bic noir, et malgré le chaos qui régnait sur la feuille, un mélange de graphiques inachevés, de formules écrites à la verticale dans la marge et des croquis de cercueils qui ornaient chaque chapitre, l'écriture de Nathan avait toujours été soigneuse. Plusieurs fois durant son enfance on avait confondu ses copies sans noms avec celles d'une fille.

Il se pencha vers Gaby, les deux coudes sur la tables et récupéra sa cigarette pour la caler entre ses lèvres.

- Vous pouvez m'expliquer cette démonstration ? La plus longue, évidemment. Après ou avant ma clope, comme vous l'sentez.


Il haussa un sourcil arrogant, jouant avec sa cigarette, ses lèvres retenant un demi-sourire, et posa une dernière fois des yeux affligés sur le coca de la demoiselle, désolé qu'une prof si sympathique ait de tels goûts de chiotte.
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- Mais juste avant de se quitter...

Oui ? Quoi ? Ce n’était pas une affaire réglée ? Non ? Gaby se redressa soudainement, dans un signe d’impatience bien trop évident - toute ouïe qu’elle était, cette femme habituellement si imperturbable, si discrète dans ses émotions.

- Vous pouvez m'expliquer cette démonstration ? Après ou avant ma clope, comme vous l'sentez.

Déception ; l’exaspération s’abattit sur ses épaules comme une chape de plomb et doucement, elle se laissa retomber sur le dossier de la banquette, elle balança sa jolie tête en arrière, poussa un soupir immense. T’essayais même pas Gaby, il n’y avait pas une fibre de ton être pour avoir le courage de maintenir l’illusion. Qu’était devenu le roi, King ? Sa prestance, son indifférence. Elle referma la bouche, pinça les lèvres. Battit des paupières plusieurs fois.
Le vendredi était son pire ennemi.
Parce qu’elle avait passé toute la semaine avec des idiots, et qu’elle n’inspirait plus qu’à rentrer chez elle et se soûler à bas prix. Il y avait une époque où elle était très particulière sur l’alcool ; elle ne buvait que du rouge parce qu’elle aimait jouer la princesse aux petits pois - elle aimait entendre son mari dire aux autres sa préférence. Mais depuis peu, ça avait changé. Gaby King faisait des économies et transférait tout sur un compte en banque au nom de ses enfants, quelque chose qu’elle avait commencé à faire il y a longtemps mais que son divorce avait interrompu. Il était temps de cesser de gaspiller inutilement l’argent de son salaire pour le simple plaisir de pouvoir le gaspiller, parce que c’était le sien et pas celui de son mari, c’était celui qu’elle avait gagné - elle avait eu sa revanche sur son ex-vie de femme au foyer, et maintenant c’était l’heure de passer à autre chose.
Du rouge, elle était revenue aux alcools dégueulasses de sa jeunesse.
Ça la faisait rire. Ça la faisait se sentir de nouveau 18 ans - ce qui expliquait peut-être l’histoire du soutif. Ce qui expliquait le vodka-coca.
Elle se saisit du verre, le rapprocha un peu plus mais ne toucha pas à la paille. A cet instant son attitude changea de manière presque imperceptible ; elle eut ce geste - elle passa ses mains le long de ses bras - comme si elle se drapait, comme si elle revêtait l’habit. King se mit à percer, éclat blême, au fond de ses pupilles et sa bouche se figea dans le rictus qui lui était habituel. Sa voix, lorsqu’elle claqua dans les airs lourds et humides du fast-food, s’était départie de toute fébrilité, de toute envie de compromis. Gaby regarda son élève droit dans les yeux.

« Je pense que tu te méprends sur quelque chose. Si je suis incapable d’avoir l’éthique et le courage de m’obliger à ce rendez-vous avec toi, qu’est-ce qui te fait penser que je me sentirais obligée de t’expliquer cette démonstration, de manière individuelle, ce que je ne fais jamais, et en dehors de mes heures de cours de surcroît ? »

Du bout du pouce, elle dessina les bosses que formaient les métacarpes de son poing gauche, les mains jointes devant sa poitrine, les coudes posés sur la table.

« C’est un bon marché que je te propose. Tu devrais t’en contenter. Mais si tu insistes... »

Le sourire qui plissa ses yeux n’eut rien d’agréable ou d’humble. Perdu entre l’espièglerie enfantine et un désir plus sombre, perdu entre une cruauté joyeuse et une hystérie plus élaborée, il prit possession pleinement de son visage une seconde à peine, mais il le marqua si fort qu’il en laissa des petites cicatrices partout, comme des indices de sa présence, des rappels de son existence. Gaby déjà ne souriait plus mais la grimace était toujours là, sous le masque d’os et de chairs, la grimace circulait dans ses veines.

« Si tu insistes, donc... »


Elle se fit suave.

« Il y a d’autres moyens de retenir une femme. »

Et c’était sale, parce que l’intention paraissait réelle ; parce que ça dépassait les limites de la décence, que c’était une offense publique et qu’elle s’en lavait les mains.
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Quel homme avait-il bien pu être ? S'était-elle imaginée vivre avec lui jusqu'à devenir vieux ? Lequel des deux avait arrêté d'éprouver des sentiments le premier ?
Lequel des deux avait merdé ?

Nathan détailla le visage de Gaby à la recherche d'un indice. Ses mots se faisaient désagréables mais il s'en foutait, rien ne pouvait à présent être plus douloureux que le regret d'avoir gaspillé sa vie et laissé filer entre ses mains celle qu'il aimait vraiment et qu'il aimait encore. Bien sûr qu'il en avait eu d'autres des copines depuis, mais aucune ne lui arrivait à sa cheville, aucune ne le faisait rêver. Il n'avait qu'à sortir dans un bar, fixer une fille un peu trop longtemps, et la voilà qui craquait déjà. C'était trop facile, trop rapide, trop prude, pas assez, il n'aimait pas ça, il n'en aimait aucune. Quant à Gaby... Il n'était pas tombé amoureux de sa prof, mais elle avait ce quelque chose, enfoui, oublié, peut-être, mais même sous ses yeux fatigués, ses mains osseuses et ses lèvres sèches, ce quelque chose était toujours là. Nath n'avait jamais éprouvé la moindre attirance pour une prof, ou même une femme plus âgée que lui, mais cette fois, juste pour cette fois, il la regarda attentivement jusqu'à la mettre mal à l'aise, et se dit « Pourquoi pas ? ». Elle était assez mâture que pour se rendre compte du ridicule de Nathan. Elle ne craquerait pas avec un simple regard. Elle ne lui enverrait pas des textos à 4h du mat pour lui mettre un vent juste après, pour "voir s'il est intéressé" et "se faire désirer" ensuite.

Elle ne tomberait pas amoureuse de lui, tout simplement, et c'est ce qu'il voulait. Un flirt à sens unique qui lui fasse mal jusqu'à ce qu'il en pleure, parce que même s'il en avait déjà eu plusieurs de copines, ç'avait toujours été lui le salaud, celui qui rompait sans excuses ni raisons particulières, juste ses fardeaux.

Son dos s'enfonça à nouveau contre le canapé, ses mains bien à plat sur la table. Un bon marché ? Oui c'en était un, pour ceux qui voulaient passer leur année à se branler en cours, mais pas pour Nathan. Ça ne l’intéressait pas. Mais elle l’intéressait.

- Il y a d’autres moyens de retenir une femme.

Et le voilà grillé. Il voulut rire, mais se retint, se rendant compte lui-même à quel point il était absurde. Il garda toutefois un visage impassible et remercia sa mère pour lui avoir offert ses yeux sombres. Il attendit un moment avant de retirer la cigarette de ses lèvres pour jouer avec entre ses doigts.

- Ce sont vos étudiants ou juste votre métier qui vous fait chier à ce point ?

A vrai dire, il ne savait même pas quel genre de prof était-elle. Il ne venait que rarement au cours, et lorsqu'il y allait, c'était pour dormir, se rouler une clope ou faire acte de présence simplement, histoire de garder bonne conscience.

Il maintint le contact visuel encore un moment avant de pousser un profond soupir, remuant la tête d'un air dépité. « Mais à l'aise. » C'était probablement déjà foutu pour ce soir, il n'allait rien tirer de cette rencontre à part se mettre sa prof de math à dos, et peut-être le service social avec. Il remit sa clope en bouche, se pinçant les lèvres pour l'empêche de glisser, et tâta ses poches à la recherche de son zippo.

- Une dernière question avant. Il posa ses prunelles marron dans celles de Gaby et retira sa cigarette pour lâcher sa dernière remarque. Pourquoi est-ce qu'il vous a quittée ? Exhume-t-il en un souffle, à peine audible, de la rancune pour cet homme qu'il n'a pourtant jamais connu.

Il s'était légèrement penché vers elle sans s'en rendre compte.

Clairement, il se doutait qu'il devait avoir l'air d'un pauvre type. Pauvre étudiant qui pense tout savoir de la vie alors qu'il n'est même pas encore sorti de sa prépuberté. Pauvre étudiant qui s'attaque à sa prof à défaut de trouver son bonheur chez les filles de son âge. Pauvre étudiant complètement paumé, incapable de s'imaginer plus vieux que 30 ans. Il s'en doutait, mais il s'en foutait, comme toujours. La réponse l’intéressait vraiment, était-ce un autre tocard qui s'appelait Nathan Page et qui n'a pas su retenir sa copine ? Ou juste un pauvre connard qui a simplement trouvé mieux ailleurs et, dans ce cas-là, le pauvre type, ce serait Gaby. Du moins, dans sa vision de l'histoire.
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Ses doigts s'en prirent à son pull, plantèrent leurs ongles trop longs dans le coton. Ses seins frôlaient la table - une mèche de cheveux sa bouche. Les cheveux s'y collèrent, parce que Gaby avait les lèvres sucrées ; toujours, comme elle avait toujours sur la langue un goût amer. Mais ça, il n'y avait au monde qu'un seul homme pour le savoir ; et cet homme, ce n'était pas Nathan.
« Qu'on en finisse. » pensa Gaby, et ses cils frémirent du soupir fin qu'elle retint. A cette prière silencieuse on répondit - peut-être qu'il existait bien un dieu finalement, ou peut-être que Nathan n'était pas aussi idiot qu'elle l'avait pressenti. Ses épaules subrepticement s'abaissèrent, ses doigts glissèrent le long de ses poignets. Les commissures de sa bouche sucrée se relevèrent.

Une seconde à peine, elle baissa la garde.
Une seconde à peine, celle que Nathan choisit pour mentionner l'homme qu'il n'était pas.

« Il », c'était une flèche qui ne rebondit pas sur son armure. Comment dit-on déjà ? En plein cœur - touchée en plein cœur, elle mourut.
Son regard se perdit, noyé sous une mélancolie aussi profonde qu'elle était soudaine. Pourquoi  ? Elle se l'était toujours demandé. C'était elle qui l'avait quitté, mais elle se l'était toujours demandé. Pourquoi il l'avait laissée faire ?
Des fois ça la hantait.
Pourquoi il n'avait pas résisté, pourquoi il ne s'était pas battu - débattu, déchaîné ? Pourquoi il ne l'avait pas enchaînée ? Ça l'aurait tuée - et alors ? On meurt tous, mais on meurt si rarement d'amour, et elle était si lasse. Elle en était si proche.
Mais il n'avait pas voulu - peut-être qu'il n'aimait pas le terme d'orphelin. Oh, parce qu'il l'aurait rejointe. Il n'aurait pas supporté de ne pas savoir où elle est, ne pas pouvoir l'atteindre. Elle ne pouvait pas s'en échapper, elle le savait et ça la rassérénait tard le soir ; mais est-ce que ça lui suffisait ?
Est-ce que c'était assez, de savoir qu'il vivait ?
Même loin d'elle, même avec quelqu'un d'autre ?
Est-ce que c'était assez, de savoir qu'il l'aimait lorsque ça faisait deux ans qu'ils ne s'étaient pas touchés ?
Tout son corps cria non, dans un sanglot silencieux si puissant qu'il fit trembler sa vue. Paniquée par la présence d'un public, elle eut un mouvement de fuite ; elle baissa le menton, leva une main pour recaler une mèche de cheveux derrière son oreille.
Elle essaya de se calmer en respirant doucement par le nez, mais son expression la trahissait, mosaïque, miroir brisé. Colère, douleur, terreur, tendresse violée.
Elle avait le visage de son âme, Gaby.
Et dieu qu'il rendait ses traits fragiles - labiles, comme son identité.
Qui suis-je si je ne suis pas la femme qu'il a quittée ?
Qui suis-je quand il ne me voit pas - quand il n'est pas là ?   
Quel visage
                   Quel cri m'habite
                                            Quelle faim m'étrangle
                                                                            À qui appartient ce corps creux - sans enfants ?
Ce corps froid.
Mort déjà, mais d'une mort qui ne lui ressemble pas - à lui, pour lui. Requiem.
Le son de sa propre voix, en sourdine.

« C'est une question qu'on me pose souvent. »


Mais qu'elle ignore d'ordinaire si habilement, à laquelle elle a des excuses si faciles. « On ne s'aimait plus. » Vous vous aimiez trop. Trop fort. Trop exclusivement. Juste assez pour détruire tout ce que vous aviez construit, pour vous tirer vers le bas, et le bas tu l'as atteint.
Maintenant tu rampes.
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Une rafale de vent, la fenêtre frémit. Bien qu'à l'abris, Nathan aurait juré sentir ce courant d'air lui parcourir la nuque, et le client qui vient d'ouvrir la porte au même instant n'y est pour rien. Il le savait d'avance, il se doutait que ses yeux allaient trahir ses mots, qu'elle éluderait la question. Il sentait qu'il allait se faire mal tout en lui en faisant à elle, et maintenant, il regrettait. Il se flinguait dans ses pensées pour s'être comporté comme un gros con. Pourquoi avait-il fallut qu'il lui demande un truc pareil ? Il se mit à sa place un instant, lui serait même carrément entré en rage si on lui avait demandé pourquoi Daisy l'avait quittée. C'était pervers, il refusait de se l'avouer, mais il le savait, qu'au fond, il voulait juste se rassurer. Savoir qu'il n'était pas le seul à avoir fait des conneries, qu'il n'était pas le seul à vivre dans le regret, à être un petit merdeux. Il voulait se rassurer en sachant que les autres humains étaient comme lui, qu'il n'était pas l'unique couillon de la planète, mais maintenant, au lieu d'être soulagé, il se sentait encore plus con que jamais. Pire, il espérait pouvoir avoir pitié d'elle, mais il avait pitié de lui-même.

Lourd soupir, Nathan laisse flotter un instant de silence pour se laisser un peu de répit. Il aimerait s'excuser d'avoir été aussi con, mais à quoi bon ? C'était trop facile. Il a toujours détesté les excuses, celles de son père lorsqu'il est parti avec une autre, celles de son frère, lorsqu'il est parti avec lui, celles de sa mère avant de lui présenter son pauvre type, celles de son beau-père, pour s'être fait sa mère, et surtout, celles de Daisy, qui était simplement désolée pour lui.

Il se leva enfin, et se rendit compte par la même occasion que sa prof de math n'était pas aussi grande qu'il le pensait. C'était quelque chose qu'il avait toujours redouté, qu'une fille le dépasse. Un peu comme Billie qui, malgré plus petite d'un malheureux centimètre, arrivait quand même à le regarder de haut. Il aurait pu éviter ça s'il se tenait aussi droit qu'elle. Il tapa son paquet de cigarette d'un léger coup sur la table pour en faire dépasser une et le tendit à Gaby. « Clope ? » Il ne se serait pas risqué à cette question s'il ne l'avait pas déjà aperçue fumer, et c'était une façon, en quelque sorte, de se racheter. Avec une pauvre clope, pensa-t-il, un froncement derrière ses narines. M'enfin, ça valait toujours mieux que des excuses. Il aurait préféré ça, que son père essuie ses larmes avec du tabac histoire qu'il participe pleinement à sa mort, parce que c'était pour ça que Nathan fumait, pour se flinguer la santé et crever jeune.

Au vu des nuages menaçants qui tapissaient le ciel et la fine marquise du restaurant qui ne semblait protéger que du soleil, Nathan préféra enfiler sa veste, se préparant déjà au choc thermique de l'extérieur. Il passa un bref coup d’œil le long de la banquette où était assise Gaby et n'y vit ni veste, ni parapluie. Rien excepté le pull qui lui couvrait les épaules. Peut-être était-ce une mauvaise idée de lui proposer de fumer par un temps pareil alors qu'elle n'avait rien pour se couvrir, mais au pire, ça pourra lui servir d'excuse pour mettre fin au rendez-vous et rentrer chez elle. De toute façon, il avait assez fait son boulet pour aujourd'hui que pour la retenir d'avantage.
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« You’re not being fair. »
« But I never was. »

Ses yeux la brûlaient, son nez la démangeait mais elle ne renifla pas, parce qu’elle ne voulait pas rendre le fait qu’elle était sur le point de pleurer encore plus évident. Son regard était fixé sur le passé, et sa nuque ployait sous l’épuisement. Elle connaissait cette fatigue, cet abandon dans le corps, il l’accompagnait depuis longtemps ; elle essayait de le guérir, en vain, depuis des années. Alors à défaut d’y arriver, elle mimait.
C’était un bon mime, Gaby.
Mais vraiment ce n’était que ça, un imitateur. Elle ne pensait pas qu’elle avait fait le mauvais choix en quittant son mari ; elle savait que ça l’avait sauvée. Mais elle y avait perdu quelque chose, quelque chose d’infiniment précieux, quelque chose que seuls les autres pouvaient lui rendre - et c’était son supplice, car il n’y avait rien qu’elle ne détestait plus au monde que les autres. Ils lui avaient toujours pourri la vie, et elle ne les avait jamais vraiment compris - ou peut-être qu’elle les comprenait trop ? Peut-être qu’ils insultaient son ego, en lui prouvant qu’elle n’était si différente des autres ?
Tout était toujours un peu flou, avec Gaby. Un peu incertain. On finissait par en conclure qu’elle était inaccessible, et on la laissait dans son coin, et c’était la pire des erreurs car l’unique chose qui la rendait insaisissable, c’était l’habitude de la solitude. Elle était si familière avec le silence que chacun de ses mots sonnait faux - chacun de ses gestes paraissait brusque dans l’immobilité de son royaume. Chacun de ses visages était une grimace.
Elle s’exprimait si mal.
Par chance il lui restait le mime. C’était un bon mime, Gaby.

« Clope ? »

Elle ne dit pas oui, mais elle la récupéra du bout des doigts. Il se leva pour aller dehors, et elle resta assise là, comme brisée en un million d’endroits, comme si ses jambes n’étaient plus capables de la soutenir - et c’était probablement le cas. Les doigts crispés autour de la cigarette comme s’il s’agissait d’une bouée de sauvetage, elle prit un moment. Ferma les yeux, s’obligea à redresser les épaules. Lorsqu’elle les rouvrit, les forces lui étaient revenues. Juste assez pour se lever et partir, fuir.
Elle sortit un sac en plastique, emballa la salade et enfonça le tout dans son sac à main qu’elle saisit par l’une de ses lanières ; enfin, elle se leva, droite bien que chancelante. Elle ne portait pas de talons, mais elle aurait préféré, que ça justifie la chose. Qu’elle puisse se trouver des excuses.
Elle se raccrocha à Nathan pour éviter de définitivement se casser la gueule ; se rapprocha sensiblement, jusqu’à plonger son regard dans le sien, emmêler leur souffle. Elle avait les paupières lourdes, les yeux plus sombres que d’ordinaire. Un instant, un éclat de malice éclaira l’obscurité de ses pupilles ; l’instant d’après, elle cognait avec violence son front contre le sien.
Parce qu’il fallait qu’elle en garde des bleus, parce que c’était trop facile. Parce qu’elle avait envie. Il n’y avait pas de véritables raisons, mais maintenant qu’elle avait mal au crâne, ça allait mieux.
Elle se départit d’un rire fin, léger - féminin, presque chantant et si faux, si délicieusement faux. Cependant, lorsqu’elle parla, bien après être passée devant lui, perça dans sa voix une nuance de tendresse, une nouvelle teinte de bleu.

« Petit con. »

Réessaie pour voir. Essaie seulement de me faire pleurer une deuxième fois. Essaie même de m’arracher ne serait-ce qu’un sanglot, qu’on s’amuse un peu. Qu’on voie, de nous deux, qui rend les armes - l’âme - en premier. Réessaie, pour rire.
Elle passa la porte, s’arrêta pour allumer la cigarette à la flamme d’un briquet qu’elle avait confisqué à un élève ; prit une bouffée. Dehors le temps était venteux et ses cheveux giflèrent ses joues pâles, la pluie mouilla sa tempe, mais elle ne cilla pas. Seconde bouffée, et elle fit tomber la cigarette au sol, la piétina et tourna les talons pour quitter les lieux.
Juste avant, néanmoins, elle lui jeta un regard.
Un regard comme une invitation et comme une insulte, entre la haine et le caprice, un regard qu’elle n’aurait pas dû jeter, pas quand on est professeure, pas quand on est mère de famille. Un regard comme un nouveau crime sur la liste de ses péchés, et elle le sut, et elle renifla de dédain. Que voulez-vous qui lui reste à perdre, qui lui reste à saigner ?
Le bas, elle l’a atteint.
Maintenant, elle y tire les autres.
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Alors là...

Il y avait presque cru, lorsqu'elle s'était agrippée à sa manche, lorsqu'il avait pu sentir son souffle contre le sien, il y a cru, à deux doigts de la déception même, il eut à peine le temps de se dire « Non c'est trop facile » et déjà il cherchait un moyen de la plaquer avant même qu'il se soit passé quelque chose, mais il ne s'était pas attendu à ça et l'attaque fut fulgurante. Douloureuse même, parce que vraiment, il n'a rien vu venir, et ça, c'est ce qui le faisait le plus chier. Quel con. Mais quel con !

D'un geste vif il s’essuie le nez mais se rend compte qu'il ne saigne pas. Tâte son arcade, rien de cassé, mais wow qu'est-ce que ça lui fait mal ! Demain il gardera un bleu, et d'office qu'on va lui poser la question. « Je me suis fait frappé par une gonze. » La prof de math, qui plus est. Rien que d'y penser ça lui donne envie de se flinguer. Il la cherche des yeux mais ne vit qu'un courant d'air. Il accélère le pas, se retient de défoncer les portes, croise son regard, son sang ne fait qu'un tour.

Sa main saisit son bras avant qu'elle ne puisse traverser la rue. S'apprête à lui aboyer dessus mais serre les dents à la place.

- Un coup de boule ? Sincèrement ? commence-t-il, la voix gravée dans une colère sombre. Et vous osez me dire qu'il y a d'autres façons de retenir une femme ? Mais vous dégoûtez !

La grimace transperce ses traits, fronce son nez, ses sourcils. Et dire qu'il regrettait. Il lâche sa prise d'un mouvement brutal, et fait un pas en arrière, la mâchoire tendue à s'en briser les dents.

- Rendez-vous service et tirez-vous une balle.

C'est sec, il regrette aussitôt. Il a l'habitude d'être agressif, mais pas avec les filles, encore moins les femmes, et surtout pas celles qui ont l'air aussi fragile. Il s'en veut, mais préfère le cacher. Il recule encore, agité, il hésite à s'excuser, mais maintient, il n'a rien fait qui puisse justifier telle violence. C'est elle la paumée dans l'histoire, et lui la victime. Ou peut-être l'inverse ? Putain ça le fait chier, mais hors de question qu'il s'excuse, elle serait capable de lui cracher dessus. C'est mort. Il secoue la tête, il n'a plus rien à dire, enfile sa capuche et entame le pas.


IIHHH:
Gaby S. King
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- Rendez-vous service et tirez-vous une balle.

Ce n’était pas très original, mais ce n’était pas grave.
Ce n’était pas grave car il lui avait couru après. Elle adorait qu’on lui coure après, surtout pour lui dire des mots d’amour si mal déguisés. Oh, parce que vous n’arriverez pas à la convaincre que ça n’en sont pas, vous n’arriverez pas à la convaincre que l’intensité de la haine n’est pas celle de l’amour. Vous n’arriverez pas à la convaincre qu’elle n’a pas besoin de ça pour se sentir aimée. Se sentir regardée - guettée - comme il l’avait habituée à l’être, comme cela était venu à lui manquer.

« Nathan. »


Elle a la voix qui chante, dans une nuance plus grave - velours.

« Si jamais tu es déçu que cela se soit fini en coup de boule, comme tu dis... »

Elle mordit sa lèvre inférieure. Fais attention, Gaby.

« Tu sais où me trouver. »

Mon bureau des réclamations.
Efface ce sourire de ton visage, on croirait lire ton testament. Tu ne mourras pas de vieillesse, Gaby ; peut-être même que tu ne mourras pas, pour te punir. Car enfin tu sembles si pressée, quelle satisfaction aurait-on à t’achever, sinon celle de te plaire - et qui veut s'en vanter ? Personne, King.

Personne, et c'est ton tombeau.
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