Liam Parkson | Section Artistique [Finie]

Cher journal,
Ça y est ! Je suis enfin dans la fameuse académie, je suis vraiment contente et je crois même avoir trouvée l'amour. Notre professeur nous a demandé de nous présenter, j'étais très timide et j'ai un peu bafouillé, tous les élèves se sont moqués de moi sauf ce garçon. Lorsque le professeur lui a demandé de se présenter, il n'avait pas l'air très enthousiasme, mais cela m'a permis de mieux le voir. C'est un garçon plutôt grand et il pourrait sûrement entrer facilement dans le club de basket avec son un mètre quatre-vingt-dix, de plus il est plutôt fin, mais cela n'est pas étonnant pour un garçon de cette taille. Lorsque le garçon s'est mis en face de la classe, j'ai été vraiment étonné par sa couleur de cheveux qui se trouve être le rouge, ses cheveux portaient mi-longs et plutôt ébouriffé lui donnant un air de mauvais garçon. Malgré ça, le plus choquant reste la couleur de ses yeux, cachés derrière des lunettes, on peut y voir un noisette vraiment clair et il pourrait facilement faire fondre le coeur de n'importe quelle fille en un regard si celui-ci ne se trouvait pas être froid ! Son petit nez fin était si mignon à ce moment et j'aurais pu facilement me surprendre à lui avouer mes sentiments sur le champ si son magnifique visage n'était pas gâché par le manque de sourire. Ce n'est que bien plus tard dans la journée lorsqu'il a commencé à lire son manga qu'un magnifique sourire angélique apparut sur son visage et a fait palpiter mon coeur.

Oh, j'ai oublié de te dire comment il s'appelle ! Il s'appelle Liam Parkson et la façon dont il l'a dit à la classe à jeter un froid à ce moment, c'était assez marrant en y repensant, tout le monde chuchotait et il a réussi à y mettre in terme seulement avec son prénom ! Après ça, j'ai un peu regardé son corps et en particulier ses bras qui sont tout aussi fin que le reste, mais lorsqu'il a soulevé ses manches à cause de la chaleur, j'ai pu voir qu'il était plutôt musclé et le plus étonnant reste ses mains, principalement ses ongles recouverts d'un vernie rouge, c'est très féminin, mais je trouve que ça lui va bien, mais je me pose des questions sur les nombreuses égratignures se trouvant sur ses doigts. Lorsque l'on a dû faire un peu de sport pour voir comment on se portait, j'ai entendu les garçons parlaient d'un tatouage dans le haut du dos représentant un ange, il doit être magnifique ! Le plus marrant dans le cour de sport fut qu'il n'a vraiment rien fait pour montrer une once de capacité physique, il n'a fait que marcher pendant tout le long du test et pourtant il avait l'air essoufflé et il a même dessiné avec un marqueur à l'arrière de sa fiche, cela a fait rire toute la classe quand le professeur l'a grondé, alors que lui n'a même pas bronché ! Liam est vraiment un garçon spécial, il en faut du courage pour se teindre les cheveux en rouge et mettre du vernie rouge, il doit vraiment aimer cette couleur, mais ce qui me chagrine et qu'il est asthmatique, cela ne doit pas être évident et j'ai pu le remarquer quand il a fait une crise dès le premier jour.

Journal Intime d'une élève

Hum..Qu'est-ce que je pense du jeune Parkson ? D'après moi, il peut être considéré comme un élève modèle enfin.. s'il ne dessinait pas pendant mes cours ou encore ne passait pas son temps à dormir, surtout qu'il ronfle assez fort, je trouve. Malgré son manque d'attention pendant les cours, je vois bien qu'il fait tout pour réussir et cela se ressent dans ses notes qui sont les meilleurs de sa classe , ce jeune garçon est néanmoins trop opportuniste. Pour vous dire, Liam n'aidera personne si cela ne lui apporte rien d'utile et donc la façon d'avoir son aide et de pouvoir lui être utile, c'est d'ailleurs ce qu'il a fait l'année dernière en aidant sa camarade qui se trouvait être mieux que lui en math et après qu'elle l'ai aidé à son tour, il l'a surpassé et ne l'a plus aidé. Bien sûr, l'opportunisme n'est pas vraiment un défaut grave et cela on ne peut pas lui reprocher ses actes qui lui sont profitables, mais le garçon dont je vous parle est vraiment à fond dans ce qu'il fait et j'ai peur que pour arriver à son but, il aille trop loin.

Sur le plan du travail, il est vraiment exceptionnel et montre une ténacité impressionnante, mais sur le plan social, Liam est quelqu'un de très solitaire et parle peu à quelqu'un d'autre chose que les cours et je m'inquiète pour lui. Liam a un bon fond et je suis sûr que s'il s'ouvrait aux autres, cela ne pourrait pas lui faire de mal, mais j'ai l'impression qu'il projette inconsciemment une barrière entre lui et ses camarades, ces derniers n'osent pas lui parler vu le regard plutôt froid qui montre continuellement et le fait qu'il ne fasse que dessiner ou dormir pendant les cours limitent les interactions entre lui et la classe. Donc, pour résumé, Liam est un garçon exemplaire lorsqu'il est question des notes, mais son attitude lors des cours ou envers ses camarades est triste, cela pouvant être lié a son passé et sans l'aide d'un élève voulant bien faire le premier pas, il restera comme cela pendant longtemps.

Rapport du professeur de littérature

Le soleil se levait dans la petite chambre quand la lumière vint atteindre mes yeux et cela me réveilla. Un mal de tête si puissant que j'avais l'impression de m'avoir fait écraser par un bus et la lumière du soleil me brûlant les yeux, je dus vite me résoudre à les refermer et me tourner pour être dos à ce mal. Lorsque mes yeux furent légèrement habitués à la lumière de ma chambre et avec peine, j'ai pris appui sur mes mains appuyées sur le bureau pour hisser mon corps sur ses deux jambes. Après avoir fermé le rideau pour ne plus être importuner par le soleil, je partais vers la sortie de cette chambre où malgré le lit confortable, j'avais dormi sur une chaise et utilisais le bureau comme oreiller, mais soudainement mon regard fut attiré par le miroir. Lorsque je suis passé devant cet objet, une tache noire m'a intrigué et en regardant de plus près, la moitié de mon visage se trouvait recouverte d'encre. L'encre avait eu le temps de sécher et ne se faisait même plus sentir et en regardant sur mon bureau, je vis que dans une marée d'encre se trouvait une feuille, mon état d'hier m'avait-il donner l'envie de dessiner ?

Le mal de crâne faisant de nouveau parler de lui, j'ai donc pris plusieurs aspirines avant d'aller à la douche pour mettre mes vêtements devenus noirs dans le lave-linge pendant que je me lavais moi-même étant devenu noir aussi. J'essayais de me rappeler la journée d'hier, sans succès, pendant que l'eau chaude coulait le long de mon corps et que mes cheveux teints collaient à ma peau. Après un combat acharné, l'encre fut vaincue et je pus sortir de la baignoire en faisant attention de ne pas glisser pour ensuite prendre des affaires propres que j'avais choisies dans mon armoire. Enfin propre comme un sous neuf, je fis rapidement cuir des omelettes et du bacon pour le déguster en tant que petit-déjeuner alors qu'il était déjà midi passé. Le petit-déjeuner dans mon estomac et le frigo vidait, je dus sortir avec désespoir pour me réapprovisionner dans le super-marché du coin, mais la lumière du soleil me brûlant toujours autant les yeux, la cassette fut obligée pour passer le pas de la porte. À peine mon corps hors de la demeure que les gens dans la rue me regardaient avec étonnement, ne prêtant pas attention à leurs attitudes et chuchotements, j'ai mis les mains dans les poches avant d'avancer tranquillement jusque dans le magasin ou même le caissier n'arriva pas à finir son « Bienvenue » à mon arrivée.

Cette réaction n'était pas autant exagérée que cela étant que je n'étais pas sorti depuis un bon moment, mais j'aurais pensé qu'ils m'oublieraient et j'aurais préféré cela. Après avoir pris tout ce qu'il me fallait à une vitesse qui faisait penser à un client journalier n'ayant aucune hésitation dans mes pas et mes mouvements pour attraper les articles, je filais vers la caisse lorsque brutalement une personne entra en contact avec moi. Sur le sol et sonné par ce choc et mon état qui s'était un peu amélioré avant ça, je vis avec stupéfaction que la personne m'ayant rentré dedans n'était autre que ma voisine âgée désormais de... seize ans ! Cela n'était pas surprenant de la croiser ici, étant donné que c'était les vacances et qu'elle vivait seule et devait faire les courses elle-même. Elle était plutôt jolie là, étendu sur le sol et subitement me relevant, j'ai pris sa main pour la ramener sur ses pieds avant de lui demander si elle allait bien, après un léger hochement de tête positif, elle s'excusa avant de me reconnaître. Cette dernière me parla un petit moment avant d'arriver à la question fatidique : « Tu vas dans quel lycée, toi ? ». Je ne savais quoi répondre vu que je n'allais pas partir pour le lycée, j'attendais simplement le temps où je pourrais travailler. Après m'être forgé une armure, je ne répondis pas à sa question et passa à la caisse avant de rentrer chez moi à toute vitesse sans regarder sa réaction. Comment était-je devenu celui que je suis maintenant ? Ah oui ! Tout a commencé avec cette foutu passion qu'est le dessin.

***

Je n'avais que quatre ans et pourtant, je dessinais déjà dans le studio de mon père, d'ailleurs à cette époque, je n'avais aucun ami et passé mon temps avec mon idole pour rien faire d'autre que dessiner. Mes dessins de cette année n'étaient vraiment pas super, mais l'aide que mon père m'accordait, lorsqu'il avait du temps libre entre ses manuscrits qu'il devait donner tous les deux semaines pour sa publication, était suffisante pour me donner le courage de progresser. Pendant cinq ans, ma vie se limita à dessiner avec mon papa pendant qu'à l'école, je restais dans mon coin et dessiner sans prêter une grande attention aux cours. Cela inquiéta mes parents qui essayèrent de m'ouvrir aux autres lors de sorties dans des parcs ou autres, mais devant ma mauvaise foi, ils durent abandonnés. Bien sûr, à l'école, les gens venaient à ma rencontre pour faire connaissance ou pour voir ce que je faisais tout le temps avec mon cahier, mais en les ignorant simplement, ils abandonnaient.

Ce fut deux semaines après avoir fêté mes neuf ans que, lorsque j'étais en train de dessiner dans mon coin comme à mon habitude dans cette école qui n'avait jamais été un grand centre d'intérêt pour moi, un jeune garçon s'avança vers moi et me fixa un long moment. Le regard du garçon me perturba, j'ai donc pris un instant pour regarder qui était ce nouveau spectateur et avec surprise, je vis qu'il s'agissait du nouveau ayant vécu le reste de sa vie en Australie pour finalement débarquer à Tokyo, il n'avait aucun ami dans cette école. Nous avions donc un trait en commun, mais contrairement à lui, cela était par choix vu que m'amusait avec les autres m'empêchaient de dessiner. Malgré mon ignorance à son égard, ce dernier s'approcha plus près et regarda ce que je faisais avant de s'asseoir à mes côtés, il n'avait personne d'autre à qui faire perdre son temps ? Prêt à partir pour lui montrer qu'il m'importunait, en ramassant mes crayons se trouvant entre nous, mon regard croisa le sien et je dus tourner brusquement la tête pour éviter qu'il croit que je lui accordais de l'importance et malgré ce geste, il m'adressa la parole : « Salut ! Moi, c'est Eita, mais appelle-moi Takkun ! Je trouve que tu dessines super bien ! ». Ses paroles ne me choquèrent pas du tout, vu que pendant tout mon temps dans cet endroit, plusieurs personnes m'avaient fait cette remarque, mais contrairement aux autres, ses paroles me touchèrent et sans même m'en apercevoir, j'étais en train de hocher la tête à sa proposition de se voir après l'école.

Les heures avec ce professeur qui ne faisait que parler ne m'intéressait pas du tout et mon attention se portait sur le jeune garçon qui s'appelait Eita. Pourquoi m'avait-il adressé la parole, alors que beaucoup de filles étaient déjà tombés amoureuses de lui ? Dans cette école, tout le monde inventaient des rumeurs à mon sujet et cela m'avait même aidé à ne plus être interrompu par les autres, mais lui qui devait sûrement les connaître était quand même venu à ma rencontre. Après les cours, je n'avais rien à faire et mon père étant malade aujourd'hui, je ne pouvais aller au studio se trouvant à trente minutes à pied, donc pourquoi ne pas attendre cet étrange garçon vu que je lui avais montré que je viendrais ? Eita ne se fit pas attendre et à peine son regard croisa le mien qu'un sourire apparût sur son visage et il cria mon nom en me faisant signe de la main. Avant même que je pusse feindre l'ennui, je vis derrière lui trois autres personnes, qui étaient-elles et pourquoi se trouvaient-elles là ? En voyant la surprise dans mon regard, l'étrange garçonnet les fit venir pour me les présenter, son enthousiasme m'impressionnait et malgré mes réticences, je me sentais bien en sa présence.

La première personne se trouvait être Jin, un garçon aux cheveux noires plutôt court et aux yeux bleus, il était beaucoup plus grand que moi et avait l'air plutôt sympa, un sourire sur le visage, il s'approcha de moi avant de me taper dans la main et de dire « Enchanté ». La seconde personne n'était autre que Yui, la seule fille de cette école qui aurait pu m'empêchait de continuer de dessiner, les cheveux bruns se trouvant jusqu'à ses genoux et les yeux verts avec un regard remplis de bonté, elle avait été la seule de l'école à vouloir m'aider, mais les mensonges de ses copines à mon égard et leur insistance l'empêcha d'y arriver, lorsqu'elle s'approcha de moi, mon cœur fut chamboulé par sa douce voix. La dernière personne m'était complètement inconnu, mais j'avais l'impression de l'avoir déjà vu, plutôt petite avec les cheveux châtains clairs s'arrêtant à ses épaules et les yeux marron, son regard était farouche et aucun sourire n'apparut lorsqu'elle m'a vu contrairement aux autres. Soudain, ce fut Eita qui se positionna devant moi, un peu plus grand que moi, mais plus petite que Jin, il avait les cheveux châtains très court et les yeux bleus en l'examinant et surtout avec son aide, j'ai pu comprendre que l'inconnue n'était autre que Nagisa, sa sœur jumelle !

Les présentations étant faites, Eita nous emmena dans une forêt où se trouvait une cabane abandonnée et à peine rentré, je vis quel était finalement habité, voulant rebroussé chemin, Nagisa m'expliqua qu'elle et les autres avait choisi cette cabane comme QG depuis leur rencontre. Apaisé, j'ai donc pris mon aise dans cette demeure qui était désormais mienne d'après Takkun. Je ne pouvais dévié mon regard de Yui et dans ma tête me vint l'idée de rester avec ces gens pour pouvoir la voir chaque jour et même lui parlait ! Quatre années passèrent et je m'étais habitué à la présence de ces gens que je considérais comme des amis, nous étions devenus inséparables et pendant tout ce temps, j'ai pris de plus en plus confiance en moi et j'arrivais même à parler avec Yui sans faire entendre un quelconque bégaiement.

Quelques jours après l'anniversaire de Nagisa, alors que j'avais décidé de rester chez moi pour rattraper mon retard que j'avais accumulé avec tout le temps passait à ne pas faire attention à l'école, mais après avoir fini quelques bouquins, tel une envie de femme enceinte, j'ai hâtivement pris mon cahier pour y dessiner à nouveau. Commençant donc à dessiner, je n'avais pas pu entendre que ma mère avait ouverte à mes amis qui entrèrent dans ma chambre sans se faire entendre, lorsque la porte claqua, je dus me dépêcher de cacher mon cahier. Malgré mes efforts, mon empressement causa la découverte du cahier secret et ce fut Jin qui l'attrapa et lorsque je lui repris des mains, m'obligea à le lâcher tout en rigolant comme pour s'amuser et après l'avoir lâché, Yui l'ouvrit et ce qu'il s'y trouvait fut des dessins d'elle. Quatre ans que j'étais à ses côtés et tous les soirs, je me remémorais son meilleur profil de la journée pour ensuite le dessiner. La peur me saisit et pour éviter d'entendre ce qu'elle allait dire, je courus vers la sortie de ma chambre et entama la descente des marches quand mon pied glissa et que mon corps claqua sur chacune des marches avant de toucher le sol.

***

Trois mois plus tard, je fus enfin réveiller après un profond coma et après quelques clignements pour rendre ma vue moins troublée malgré le soleil qui harcelait mes yeux, j'ai essayé de me lever quelques secondes après m'être habitué à la lumière, mais j'avais l'impression de ne plus avoir de force. Malgré la difficulté, je continuais d'essayer et c'est Nagisa qui appuya une main sur ma poitrine pour me dire de ne plus bouger, scrutant l'assemblée autour de moi, je vis qu'il manquait Yui et les souvenirs des derniers évènements me revint à l'esprit. Déchiré par la tristesse, je baissais les yeux pour mon comportement lâche tandis que mon cœur souffrait en imaginant une réaction négative de celle qui le faisait éprouver de l'amour. Tous remarquèrent mon attitude et je vis dans leurs yeux que quelque chose n'allait pas et lorsque je leur demandai donc ce qu'il se passait, ce fut Takkun qui d'habitude si enjoué m'avoua avec tristesse que Yui était morte dans un accident de voiture, un mois avant mon réveil. Le choc ressembla à un coup de couteau en plein cœur et à ce moment, je n'arrivais plus à respirer et soudainement, les larmes coulèrent créant une animation dans la chambre. Nagisa qui était la plus proche me prit dans ses bras avec une tendresse que je ne lui reconnaissais pas et commença à me réconforter et malgré la douleur qui se trouvait dans mon cœur, ses paroles réussirent à faire taire mes pleures, mais mon cœur lui souffrait toujours silencieusement.

Deux mois passèrent et pendant tout ce temps, je dus réapprendre à me servir de mon corps qui me paraissait ne plus être qu'un pantin aux mains d'un homme chargé de me rendre mes capacités perdues dans ce coma. Je ne montrais aucune envie et j'avais tout simplement perdu mon envie de vivre, me refermant même sur moi-même comme je le faisais avant de rencontrer Takkun et les autres. L'homme commençait lui-même à abandonner et rien ne pouvait me redonner l'envie de marcher, courir ou même de dessiner, cette passion s'était éteinte avec la mort de mon modèle. Lorsque l'un des exercices se passa dans une piscine, un souvenir s'étant passé avant la rencontre avec Takkun me revint en mémoire. À ce moment, j'avais rejoint un club de natation ou se trouvait Yui, c'était d'ailleurs la seule activité que je pratiquais hors du dessin et la seule raison en était la présence de Yui, mais avec le temps j'avais commencé à aimer cela.

Mes souvenirs en présence de Yui ne blessait pas, loin de là même vu que ces derniers me firent sourire, alors que je n'avais rien fait de tel depuis mon réveil. Repensant à celle que j'aimais et ce qu'elle aurait pensé de moi en me voyant comme ça, j'ai donc mis un peu de bonne volonté dans mes exercices même si la tristesse me bloquait toujours un peu. Quelques semaines après, je fus finalement apte à sortir de l'hôpital et retourner chez moi, mes parents furent compréhensifs avec moi et même trop. Malgré les évènements s'étant emparé de mon cœur pour le torturer, j'avais décidé d'aller à l'école pour Yui, cette dernière faisait toujours semblant d'être fâché quand elle voyait que je ne faisais rien à l'école. Pour faire disparaître ma tristesse, j'avais décidé de me concentrer à fond sur mes études et ma mémoire avait l'air de retenir tout ce que je lisais, mes notes furent vite impressionnantes et étonnèrent mes professeurs. Mes souvenirs heureux lorsque j'étais avec mes amis me rendaient toujours mélancolique et j'avais décidé de tous les ignorer et ce fut Jin qui m'obligea à ne plus l'ignorer en me frappant, ce dernier étant énervé par les pleures de Nagisa qui avait été celle qui voulait venir chez moi, ce jour sombre.

Ce dernier était venu chez moi et avait bravé l'interdiction d'entrée de ma mère pour courir dans ma chambre et s'énervait contre moi en criant de me réveiller, que malgré qu'elle soit morte, ce n'était pas une raison de fuir ses autres amis. Ses dernières paroles me mirent dans une colère noire et moi qui n'aimais pas me battre, je ne pouvais plus me retenir et me jetant avant de le roué de coup en criant que tout cela était de sa faute que s'il n'avait pas pris mon cahier, rien ne serait arrivé. Lorsque ma mère arriva à ma chambre, elle m'attrapa au niveau de la poitrine avant de me tirer, mais m'accrochant à Jin tout en lui criant dessus et en pleurant, elle continua de me tirer sans rien pouvoir faire. Jin commença lui aussi à crier en disant que lui non plus n'aurait jamais voulu trouver ce cahier, car à cause de ce dernier, Yui avait avoué son amour pour toi avant que je fusse envoyé dans le coma. Ses nouvelles paroles me figèrent sur place et ma mère en profita pour m'éloigner de mon ancien ami, il m'expliqua alors qu'en voyant mes dessins, elle avait souri en disant qu'ils étaient très bien fait et lorsque Nagisa lui avoua que tu l'aimais, elle dit : «Et bien.. Moi aussi je l'aime, en fait » en souriant. La jumelle avait toujours su que j'aimais Yui vu qu'elle m'avait surpris une fois à avouer mon amour pour cette dernière, alors que j'étais seul dans notre cabane, mais je lui avais promis de ne jamais le dire.

Jin me parla ensuite du comportement de Yui après le début de mon coma, elle n'était jamais venue et pourtant un jour ou ce dernier était venu à l'improviste, il l'avait vu en train de pleurer sur ma poitrine en me suppliant de me réveiller. Elle avait supplié pendant tout le temps de sa visite, elle avait supplié pour que je me réveille, pour que je la dessine à nouveau et même seulement pour entendre ma voix. Les paroles de Jin me furent le plus grand bien et après celle-ci, j'ai pris mon destin en main et mis toute mon énergie dans mes dessins tout en étudiant à fond, je voyais encore mes amis de temps en temps, mais mon temps fut principalement utilisé pour le dessin et les études pendant deux ans. Lorsque j'avais le temps, je faisais même des one-shots que je proposais pour les concours mensuels et je n'arrivais jamais à la première place, mais j'étais très souvent dans le top 3, ce fut lors d'un des one-shots que vint enfin ma première sérialisation et cela m'a remplis de joie. Yui avait voulu pendant tout le temps de mon coma que je dessine et même pendant nos années ensemble, nous lisions souvent des mangas venant du Shonen Jump et j'avais donc choisi ce dernier pour devenir mangaka.

***

Alors que je venais d'obtenir ma première sérialisation et mon père, lui, venait de finir sa série et chercher éperdument des idées, faisant passé son travail avant son besoin de sommeil. J'avais voulu l'aider, mais la sérialisation me prenait tellement de temps que mes études restaient le seul temps où je ne dessinais pas. Quelques mois passèrent et lorsque ma série fut finie à son tour, j'ai voulu aider mon père, mais ce fut trop tard. Mon père était mort, ce dernier avait tellement combattu le sommeil, la faim et la soif qu'il avait perdu toutes ses forces à dessiner avant de décéder, cela me causa un choc et contrairement à la compréhension que ma mère avait montrée lors de la mort de Yui. Cette fois-ci, elle m'envoya complètement chez mes grands-parents paternels vivant en Amérique, j'ai appris par la suite qu'elle était tombée dans l'alcool et avait abandonné son métier de caissière. Mes grands-parents furent content de me voir arriver et ayant appris l'anglais grâce à mon père, je n'étais pas vraiment gêné de ce changement de langue ; ces derniers furent très compréhensifs et ma douleur me fit de nouveau abandonné le dessin.

Soudainement, la sonnette de la maison se fit entendre, je n'ai jamais pris contact avec les personnes de l'extérieur depuis mon arrivée dans ce pays qu'était le Minnesota, sauf ma voisine qui s'était incrustée chez moi. En ouvrant la porte, je fus surpris de trouver tous mes anciens amis : Takkun, Jin et Nagisa. Ces derniers me sautèrent dans les bras, ils n'avaient pas pu venir avant aujourd'hui, car l'école leur prenait du temps et la distance a parcourir entre Tokyo et le Minnesota était un peu trop grande. Ils se trouvaient désormais chez moi, mon mal de crâne avait disparu et mes souvenirs de la nuit derrière me revint à l'esprit : Après le départ de mes grands-parents chez nos voisins, j'avais pris une bouteille dans la cachette de mon grand-père et l'avait bu avant de trouver l'envie de dessiner. Après quelques secondes à faire travailler mon cerveau pour trouver ce que je dessinais, je vis que mon corps avait dessiné par lui seul : Yui. Cette habitude que j'avais fait pendant quatre années s'étaient encré en moi et cette révélation fit couler des larmes sur mes joues, ce qui étonna mes invités. Les ayant rassurés, ils me demandèrent comment je me sentais et leur expliquant tout depuis mon départ de Tokyo, qui se résumait à rester chez mes grands-parents pour jouer à des jeux vidéo et ne sortant que pour faire les courses, je vis leurs yeux se remplirent de reproche voyant que je replongeais comme avec Yui.

Les reproches restèrent dans leurs esprits et aucun d'eux ne parla, sauf Nagisa qui se leva avant de plaquer contre sa poitrine qui avait bien changée depuis notre rencontre, elle n'était plus aussi...plate. Je me sentais bien et cela étonna surtout Takkun qui fronça les sourcils comme l'aurait fait un frère trop protecteur, mais ne fit rien d'autre, sa sœur jumelle commençant à me dire qu'elle me comprenait, mais que malgré tout cela, il fallait rester fort pour les personnes qui nous sont chères. Nagisa avait toujours été un garçon manqué, mais après quelques années, elle était devenue très féminine et remplie de bonté ainsi que de sagesse, ce que nous manquions énormément. Ses paroles me touchèrent et mirent le doute dans mon esprit, je n'arrivais plus à parler et ce faisant tard, ils partirent. Lorsque mes grands parents rentrèrent de leur rendez-vous, ma grand-mère s'approcha de moi avec un regard sérieux et me demanda de la suivre, faisant ce quel me dit, elle me parla de la bouteille que j'avais vidée hier soir. Étonné, je lui demandai immédiatement comment elle le savait et sa réponse fut simplement qu'à son réveil, elle l'avait trouvé à terre au bord des escaliers, mais au lieu de me faire des reproches, elle me parla de mon père.

Depuis son enfance, il avait toujours montré l'envie de devenir mangaka et avait lui-même subi un grand choc vu que sa première femme était morte pour mettre au monde un enfant qui lui-même avait périt. Je n'avais jamais appris cela et elle continua sur le fait qu'il eût aussi abandonné le dessin, mais qu'avec le temps et l'amour d'une autre femme - ma mère - il avait repris le dessin et cela jusqu'au moment où il eut une sérialisation, mais lorsque cette dernière fut arrêtée, il a voulu retenter sa chance, mais ne réussit jamais. Depuis tout ce temps, nous vivions donc avec comme seul moyen financier : le métier de ma mère. Pourtant, mon père ne baissa jamais les bras et continua de dessiner jusqu'au moment où la mort le frappa, après ça, elle me parla du fait qu'il lui parlait très souvent de moi et qu'il avait été très heureux d'apprendre que j'étais moi aussi sérialiser. Il lui avait même que contrairement à lui, j'arriverais à me tailler un nom dans l'histoire du manga et qu'il suffisait que je reste fort. Les paroles de ma grand-mère me firent comprendre que j'avais été égoïste et que chaque fois que j'abandonnais le dessin, je faisais du mal à ceux qui m'aimaient. Après cette conversation, j'ai décidé de devenir le mangaka que mon père attendait de moi : le numéro un !

***

Pendant un an, j'ai passé tout mon temps sur mes dessins et envoyé tous les one-shots que j'avais dans ma tête au Shonen Jump, mais aucun ne fut acceptés, lorsque j'ai demandé pourquoi, la réponse fut que le dessin n'était pas assez bon et donc je dus me résoudre à arrêter, non pas le dessin, mais seulement l'envoie incessant de projet. Ma grand-mère m'a apprise que mon père avait été dans une école très peu commune qui se nommait l'Académie Volfoni et comme je voulais suivre ses traces, j'ai décidé de rejoindre le lycée de cette académie pour perfectionner mon dessin et pendant la première année, j'ai travaillé autant sur mon dessin que sur mes cours pour avoir une alternative si je n'arrivais pas à devenir mangaka. La première année s'est finie sans accroc, ayant décidé de rester dans l'ombre comme je l'avais fait dans mon enfance, mais contrairement à cette époque lointaine, je n'ignorais pas les personnes qui osaient me parler et au contraire, je cherchais à tisser des liens avec eux. L'amitié m'ayant permis d'arriver jusque ici, je contineruais de dessiner peut-importe les circonstances pour Yui et mon père, j'espère que l’Académie Volfoni m'aidera à devenir le mangaka numéro un ! Je ferai de mon mieux pour réussir !