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 Je tisserai des chants, un point pour chaque étoile [Salvatore]

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Pas de dérapage ni de rebond, le bitume était lisse et sa voiture avalait son long ruban sans heurt dans un ronronnement monotone. Il n'avait pas mis de musique mais ne savait pas quoi dire qui ne fasse convenu, creux, formulé dans le simple but de meubler le silence qui s'était immiscé jusqu'au fond de sa bouche et bout de ses doigts. Pas un bruit sinon le frottement de ses paumes sur le volant, le grognement du levier de vitesses, la berceuse ennuyeuse des accélérations et des ralentissements.
Au feu rouge par exemple.

_ La mairie a fait des efforts cette année, je n'avais jamais vu d'illuminations installées aussi loin du centre ville. Vous avez décoré à l'épicerie ?

Tapote machinalement le volant en attendant que le feu passe au vert, qu'il lâche quelque chose. En attendant une approbation, un encouragement quelconque. Le vert vint le premier.

_ J'espère qu'il ne les garderont pas jusqu'à fin février comme l'année dernière.

Il ne croyait pas, il ne croyait rien, il s'en fichait complètement en fait mais les mots quelconques s'échappaient de ses lèvres à la place de ses larmes. il n'en pouvait plus de pleurer à cause de lui et il ne voulait plus non plus. Il ne devait plus. Il voulait qu'il le séduise, pas qu'il lui fasse pitié et lui aussi ce serait détesté de lui faire pitié, de l'avoir comme ça et il ne l'aurait pas eu. Il était heureux quelque part que tout ne soit pas perdu et terriblement désespéré d'avoir tout en main pour essayer de réparer lui-même. Il n'était pas bon à ça et il avait encore envie de pleurer et que ses larmes soignent tout comme des larmes de phénix. A ceci près qu'il n'était pas vraiment un phénix. Il avait mal au coeur et mal au corps d'un simple moment partagé avec lui, le seul en vérité, et il aurait tout donné pour une pause, un arrêt sur image, pour faire le vide et reprendre à tête reposée mais voilà, il n'avait pas ce répit. Après le mal il fallait le séduire et il ne ferait pas d'efforts, c'était affreux, mais il ne ferait pas d'efforts et il aurait raison de ne pas en faire.
C'était lui l'adulte, c'était lui qui avait merdé, c'était à lui de réparer, de rafistoler avec du scotch et des confettis ce qui pouvait l'être encore. Ménager et aménager un peut-être quelque chose de meilleur, plus tard, être patient et prévenant, être le soin de la blessure qu'il avait faite et quelques mots ne suffiraient pas. Il inspira un bon coup le parfum de cuir de sa voiture pas neuve mais propre. Il était à côté de lui dans cet espace clos dont il n'était plus vraiment le maître, à amener le prédateur si près et ses coups aussi. Un coup d'oeil et il ne disait rien, il ne dirait rien, n'approuverait rien peut-être et jugerait en son fort intérieur de la qualité de sa conversation. L'inspecteur noterait quelque part ce qu'il disait, faisait, comment il bougeait, comment il le regarderait, il ferait une moyenne et lui donnerait sa place dans sa vie, médiocre, négligeable sans doute et la seule envie que cela éveillait en lui était de le prendre par les épaules et de le secouer. De le forcer à réagir et pas doucement, qu'il soit avec lui pour... non qu'il soit avec lui et c'était tout. Pas aussi lointain qu'à l'autre bout du monde et même au delà, dans un monde autre, qu'on n'atteindrait jamais même en envoyant des fusées traverser les galaxies, l'autre monde si près, qu'il pouvait toucher du bout des doigts, il n'y avait qu'à lâcher le volant et...

Ce serait tellement facile.

_ Ça ne t'a pas plu, hein ? Belle du Seigneur.
Salvatore Kimimichi
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Toile.
Il s'était égaré contre la fenêtre.
Observait sa respiration lente, profonde, marquer la vitre d'une buée hésitante, timide, qui s'effaçait très vite. Sa main contre le rebord avait froid. Il ne faisait pas si mauvais, dehors. C'était lourd, comme souvent en cette saison. Il faisait beau mais lourd, et le soleil disparu ne laissait rien de bon derrière lui. Rien qui lui sembla intéressant à relever sinon ce froid qui n'existait qu'entre sa main, son poignet découvert maintenant et la vitre qui l'empêchait de fuir. S'il n'avait pas si froid il l'aurait ouverte, la fenêtre, et il s'y serait jeté sans réfléchir, juste fuir, mais il avait froid alors il restait là, silencieux comme une pierre, incapable de bouger. Il le sentait en train de tourner la tête et s'évertuait à ne pas bouger son regard de cette vitre putain et il ne bougeait pas, tout était comme figé. Tout était figé, oui.
Salvatore respirait lentement.

Dehors les lumières s'étaient allumées et leur montraient un chemin qu'il ne voulait pas emprunter. Un peu plus et ils passeraient devant l'immeuble comme pour rentrer chez lui et la route ne lui évoquait aucun souvenir agréable. L'autre main, dont les ongles jouaient à créer des sons en se cognant à la vitre pour essayer de meubler le vide qui les noyait, s'en vint finalement gratter son crâne et, pourquoi pas, le soulager de quelques mèches en trop. Il ne le remarqua que lorsqu'il compta tirer dessus, lâcha, expira bruyamment et ne lâcha pas des yeux ce lampadaire décoré sans aucun goût, juste pour décorer et faire parler les gens comme lui qui n'avait rien à dire, ceux qui transportaient dans leur voiture des sourds, des muets et des rancuniers, ceux qui n'avaient rien à dire à leur passager, les perdus et ceux qui ont merdé, ceux qui devaient se racheter et qui ne savaient pas par où commencer.
Merci, les gars de la mairie. Merci.
C'était le plus long feu de sa vie.

Le clignotant à droite, et il devina où il voulait en venir. Savait où ils se rendaient. Et s'il se trompait, il voulait bien lui vendre tout ce qui lui restait, se faire son esclave pour le restant de sa vie et pardonner, tout pardonner. Au moins il tenait parole. Il faisait de son mieux.

- Bien sûr que ça m'a plu. Ça me faisait penser à toi.

Lui aussi, il essayait. C'était sorti tout seul, et ça suffisait.
Il n'y avait rien à répondre, sinon qu'il l'avait lu pour lui. Parce qu'il avait l'air de l'aimer et qu'il en parlait comme d'une merveille et que Salvatore avait toujours voulu être quelqu'un qui savait apprécier le beau, qu'un livre pouvait être beau, alors il avait tenté s'était vautré un peu comme eux deux, ils s'étaient vautrés, et maintenant plus rien n'était beau. Ni le livre qu'il avait rêvé, ni le souvenir du livre pour lui, ni aucun d'eux. Plus rien n'était beau. Certainement pas ces immondes guirlandes rouges et blanches.

- On a décoré, un peu. Plus l'épicerie que la maison.

Les mêmes que ses parents avaient racheté pour décorer la vitrine et qui ne servaient à rien. Elles n'éclairaient pas, cassaient facilement, mais c'était les moins chères et ça comme la culture, il fallait économiser, à tout prix. Son front percuta la vitre, bientôt sa joue, il soupira mais ses yeux restèrent à l'extérieur. Il aurait aimé lui demander s'il avait aussi froid que lui, si c'était seulement dans sa tête, mais il avait mal de s'entendre aussi mal et moins il parlerait mieux il se fantasmerait et c'était bien tout ce qui lui restait après sa crise en salle de conférence, le fantasme. L'orgueil à néant et le masque tombé. Il n'avait plus grand-chose à cacher, fallait dire.
Une main pour retirer un élastique, deux. Il le roula en boule et le garda dans son poing serré.

- Tu fêtes Noël, toi ?

J'en doute. T'as pas une tête à fêter quoi que ce soit.
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_ J'ai pas une tête à fêter quoi que ce soit, hein ?

Ce n'était pas une réponse. Il n'était pas doué pour répondre.

_ A vrai dire ça dépend des années. Je vais chez ma famille parfois. Souvent. Ma soeur aînée a deux fils alors c'est plus pratique d'y aller pour leur offrir leurs cadeaux mais cette année je n'y vais pas. Je... il y a mon père et... c'est compliqué.

C'est compliqué.
Raisons personnelles.
Autant de motifs d'absence qu'il refusait tout bonnement et simplement et Salvatore n'était sans doute pas plus laxiste que lui. Mais il avait répondu, il avait répondu et avait été gentil, lui avait donné l'approbation qu'il n'espérait pas, l'encouragement qu'il n'attendait pas. Il laissa filer le genre de sourire qu'il ne forçait pas et la route s'avala un peu plus vite sous les roues. Il ne savait pas vraiment où il allait prenait des rues ou d'autres pour le perdre autant qu'il se perdait. Ce n'était plus vraiment Arcadia, c'était Arcadia de maintenant et il aurait aimé connaître l'endroit parfait où l'emmener maintenant. Il devait y avoir un endroit parfait pour chaque instant.

_ Merci en tous cas.

Et il n'était pas capable de trouver l'endroit parfait, seulement des endroits convenus et il détestait les choses convenues. Il l'était tellement déjà, cela suffisait, il n'avait pas envie de n'être qu'une vitrine, il y avait d'autres gens à la peau de papier glacé partout pour faire ça mieux que lui.

_ Tu désires aller quelque part en particulier ? J'ai quelques idées mais elles n'ont rien de bien original, je suis désolé.

Il s'en sentait vraiment désolé maintenant qu'ils longeaient la mer. C'était joli et il serait bien descendu pour aller faire un tour sur le sable et se trempait les pieds, son pantalon remonté jusqu'au genou et ses mains pleines d'algues brunes que les dernières grosses marées avaient arrachées aux rochers. Cela ne lui plairait pas, il en était convaincu, il était tellement convaincu de ce qu'il n'aimait pas et de ce qu'il n'aimait rien, à tort visiblement, qu'il ne savait déjà plus où aller avant même de l'avoir invité où que ce soit. Chez lui aurait été le pire, endroit dont il connaissait tous les temps et tous les souvenirs et Salvatore en avait trop peu pour ne pas y songer, pire idée qui soit. Les devantures des magasins étaient toutes illuminées et les piétons s'agitaient de chauqe côté de la chaussée, il aurait aimé être avec eux, anonyme perdu dans cette masse sans nom de gens qui n'étaient pas confrontés aux mêmes problèmes que lui.

_ Enin si tu as envie de quelque chose d'original.
Salvatore Kimimichi
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Toile.
Une soeur aînée, deux neveux, un père et une irrésistible envie de jouer les fils de pute qui lui brûlait la langue. « T'as surtout l'air juif, du con », et il se retint. C'était pas bien compliqué.
Mais une sœur aînée, deux neveux et un père, c'est vrai. Ça se tenait, il n'était pas sorti de nulle part. Les gens dans la rue aussi ne sortaient pas de nulle part, parce que le monde ne se génère pas aléatoirement sur la route, par rapport au kilométrage de la voiture, jolie voiture s'il en était, mais qui n'était qu'une voiture et pas un nouveau Big Bang. Il avait quarante-deux ans, la dernière fois. Dans le pire des cas il en avait quarante-trois maintenant, en admettant qu'ils aient trois ans d'écart comme la plupart des enfants elle en avait quarante-six et mettons qu'elle ait attendu d'avoir un diplôme et commencé à travailler avant d'avoir son premier lardon, elle avait vingt-cinq ou trente ans en le mettant au monde. Ses gamins ne devait pas être beaucoup plus jeune que Salvatore. Voilà voilà.
Il ne pouvait pas être son fils, mais il pouvait être un de ses neveux. Brave constat.

Son merci le tira de la fenêtre. Comme quoi, il n'en fallait pas beaucoup.
Il ne savait pas de quoi il le remerciait, certainement pas de le dévisager ainsi et pourtant il devait bien se douter qu'on puisse le dévisager comme ça, c'est vrai, il était au courant qu'il était beau nom de Dieu, alors non il ne le remerciait pas pour ça et puis ça n'avait aucune importance finalement et il s'en foutait pas mal des pourquoi et comment il était beau, c'est tout. Il le savait, il souriait.
Salvatore lui ne souriait pas du tout.
Il était là à le regarder à défaut de voir la plage par-dessus son épaule parce que son profil lui faisait de l’œil, fallait dire.
Franchement.
Et il était à côté de lui. Sur le même plan de l'existence, à la même vitesse. C'était pas normal, tellement pas que les mains qui avaient étranglé sa gorge toutes les fois où il l'épiait n'importe comment ressortaient d'un coup, l'étranglaient à nouveau, cette pauvre gorge, et là seulement Salvatore sourit. C'était discret et bancal, c'était pas farouche et assez minable, mais ça suffisait à chatouiller ses yeux comme ses mots grattaient l'épaisse couche de rancune qui aidaient à son suicide. Les mains avaient encore pas mal d'alliés.

Mais pas le rire. Lui, il était sien.

- Je désire ? Monsieur Lieutenant-Capitaine Smith, il fallait me prévenir que nous étions en mission d'escorte officielle, j'aurai changé de chemise pour rencontrer le Caporal-Chef Anderson.

Désirer. C'était tellement frenchy, sorti de ces lèvres-là. Il ne désirais rien de plus qu'être là, en vérité. Pas grand-chose de plus. Si tu es capable d'arrêter le temps, Aidan, pourquoi pas ?

- J'en sais rien. Je pensais que tu savais où tu allais, t'as une tête à toujours savoir où tu vas.

Mais ça tu le sais déjà.
Pardon, pardon, c'était peut-être un peu trop violent.

- J'en sais rien, vraiment.

Pardonne-moi, c'est ça que tu veux dire ? Ça fait mal, n'est-ce pas ? Son poing se serra encore, comme si en serrant plus fort le souvenir de la salle de conférence, des regrets et des larmes allait disparaître et s'effacer de sa mémoire avec. Il avait eu l'air con pour leur rencontre, il avait eu l'air con pour leurs retrouvailles, comment pouvait-il être là, encore ? Pourquoi revenir, il n'y en avait pas des centaines d'autres, des Salvatore amourachés de ce connard ? Y'en avait vraiment pas un seul de mieux ?

- C'est bientôt l'heure de bouffer, et j'avoue ne pas avoir d'idée plus incroyable que celle-là. Le Caporal-Chef Anderson se contentera de ce que notre pauvre imagination sait faire de mieux. À moins que tu n'ais une idée, maintenant.

Quelque chose de révolutionnaire. J'attends au moins ça. Et son regard se perdit à nouveau dans la pénombre de la rue, décidément bien plus captivante que le visage qu'il pouvait reconstituer à loisir partout tant il l'avait observé et rêvé.

- On pourrait aller prendre le premier avion pour... loin. Si on en avait le courage.

Le temps. L'argent. La vocation. La confiance. Plein de bonnes choses. Il libéra son bras droit de la ceinture de sécurité en le passant par-dessus et s'avança près du tableau de bord.

- Je désire écouter la radio. Ça, c'est possible ?
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Il en avait fait trop.
C'était sans doute ça.
Il se mordit la lèvre, imperceptiblement pour les yeux, douloureusement pour lui, et ses yeux ne quittèrent plus la route qui ne filait décidément pas assez vite. Dans son frêle carénage, elle était aussi fragile que les fils qu'il essayait de tendre entre eux, il suffisait de trois fois rien pour rien pour... Mais non, consciencieuse araignée, il les tendrait autant de fois qu'il faudrait. C'était une promesse qu'il se faisait à lui même, de n'abandonner que lorsque plus aucun regret ne serait permis, mais il savait qu'il ne tenait pas toujours ses promesses. C'était comme une promesse à son poignet ou à un ongle, c'était mignon, mais ça ne valait pas grand chose, ça sonnait aussi creux que son ventre et que sa conversation. Visiblement. Sa lèvre lui faisait si mal qu'il en aurait grimacé, il était temps d'arrêter, d'offrir un pauvre sourire un peu confus, un peu désolé, qui s'excuse de peut-être avoir été ridicule, trop précieux et trop guindé pour quelqu'un qui attend juste de la sincérité. C'était encore plus difficile à être, il n'imaginait même pas à quel point. Ses doigts un peu crispés au stop avant de repartir vers le lieu convenu puisque personne n'avait d'idée de génie. Un instant, il cru qu'il devrait réellement se rendre, à défaut de l'aéroport, à la gare, et partir plus loin, dans un autre maintenant. Peut-être que ce qu'il voulait était vraiment plus loin. La musique, c'était un substitut pour y aller, n'est-ce pas ?

_ Bien sûr, bien sûr, mais j'ai bien peur de ne pas avoir grand chose en CD, je mets rarement la musique lorsque je conduis.

C'était Triona qui avait installé les disques das la voiture, il n'y avait jamais songé avant. C'était Triona qui les avait choisis aussi, et il se retrouvait avec du Mozart, du Jacques Brel et du Billie Holiday, rien de bien réjouissant. Entre les "Who loves you" et les "Der hölle rache kocht in meinem herzen", il y avait de quoi passer une bonne soirée. Enfin, au moins Salvatore ne comprenait-il pas le français et sans doute pas l'allemand, il n'y aurait que cette vieille Billie pour essayer de faire passer des pseudos messages subliminaux par les baffles en plastiques et il n'y aurait qu'à espérer que Salvatore ne tombe pas dessus, il n'avait aucune envie d'avoir à expliquer ses "choix" musicaux qui n'avaient de place ici que parce qu'on les lui avait installé sans rien en dire et parce qu'il ne pensait jamais à les changer. Du Mozart ce serait bien. Ce serait convenu.

_ Loin ? Il n'y a pas des endroits où tu aimerais aller en particulier ? Juste loin ? On peut essayer si tu veux. Je meurs d'envie de goûter du sirop d'érable tout juste sorti de son arbre si j'allais jusqu'au Canada un de ces jours. Je m'achèterai une chemise à carreaux et une toque en peau de castor pour les réunions de parents d'élèves.

Un instant à peine pour se souvenir que c'était ridicule et qu'il ne pouvait pas être ridicule maintenant. Il fallait garder ça pour plus tard peut-être, être parfait maintenant, parfait et conventionnel puisqu'il manquait trop d'imagination pour être autrement.

_ Dis-moi, j'ai une tête à écouter quoi ?
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Toile.
- Attends, je réfléchis.

Non. Sale petit menteur.
T'étais resté sur la chemise à carreaux, c'est tout.
Pas qu'imaginer Aidan en icône bear était déplaisant, mais il le félicitait de ne pas avoir cédé à la tentation du ventre à bière. Cette affreuse petite bedaine pourtant si mignonne, il fallait l'avouer, mais il aurait été encore plus hypocrite de dire qu'elle lui aurait plu davantage que ses abdominaux de U.S Navy. La première fois qu'il l'avait vu nu, Salvatore s'était convaincu qu'il avait fait, au moins, un service militaire. S'il n'avait pas un passé dans la gendarmerie ou l'armée, tout simplement. Ses cheveux allaient avec : pas un seul de travers, toujours rasés proprement. Une chevalière, mais rien à l'annulaire gauche ; pas le temps pour ça sans doute, la faute aux missions qui l'avaient baladé çà et là à travers le monde. Et puis il fallait l'entretenir, cette musculation, parce qu'il ne l'avait pas perdu depuis. Il fallait savoir l'entretenir, et ce n'était pas dans une salle de musculation basique qu'on voit passer le Colonel Guile régulièrement. Au mieux il vient pour se foutre de la gueule des quadragénaires mal dans leur peau et des trentenaires bodybuildés, mais ça ça ressemblait plus à Salvatore qu'à Aidan.
Aidan c'était un gentil canadien perdu dans sa forêt de pins, un bûcheron comme on en fait plus. Il se bat contre les ours et les mange au petit-déjeuner, il en prend même deux quand il a très très faim. Il boit le sirop d'érable en sève directement sur l'arbre, pêche les poissons à mains nues, chasse les lapins, les cerfs et -non attends, un orignal- au fusil et tanne les peaux pour s'en faire des gants et des chaussures. Pas des chemises, elles elles sont cousues par les doigts de fée logés dans son harem, un chalet en bois gigantesque qu'il a construit-lui même, et quand il rentre les doigts deviennent des jouets dévoués à son plaisir sexuel.

- Je réfléchis, hein.

Il ne savait pas son imagination si fertile.
Le regardait lui sourire et le lui rendait, songeur, à raison. Il n'était pas vraiment question de réfléchir sur ce qu'il pouvait écouter, les réponses étaient assez évidentes et il les connaîtrait bien assez tôt. Non non, c'était bien plus drôle de l'imaginer en trappeur à toque en peau de castor qu'en professeur de littérature, américain de base, classe moyenne tout juste suffisante pour vivre correctement, au corps impeccable aux manières un peu plus rustres cela dit, à la sexualité pour le moins décomplexée, aux mœurs somme toute discutables. Il l'aimait aussi comme cela.

- Tu n'écoutes pas souvent la musique. Rien qu'à voir comment tu en parles, on voit que ce n'est pas quelque chose qui te tient à cœur. Ça fait passer le temps, ça accompagne une lecture, ça fait un fond sonore à défaut d'allumer la télévision, alors c'est pas toi qui a choisi le CD dans le lecteur. On te l'a conseillé dans un magasin, on te l'a donné à ta tête justement, mais c'est pas ça que t'écoutes, c'est ce qu'on t'imagines écouter. C'est triste d'imaginer écouter, y'a tellement de jolis sons auxquels on devrait faire attention.

T'as pas répondu à la question.

- T'as une tête à classique, à jazz, et à underground européen obscurs qu'on écoute entre intellectuels ratés dans ce genre de club où on boit le thé au jasmin bio du Vietnam et où on se suce sans sortir sa queue, juste avec des mots tu sais. « Oh oui Margaret, votre manifeste sur la sauvegarde des larves de moustiques roux du Guatemala était fascinant ! Superbement ancré dans une réalité über consommatrice et destructrice, la force de votre plume est conceptuelle, quasiment organique ». Avec l'accent français, espagnol ou allemand.

Pardon, hein, mais t'as pas tellement la tête du punk à chien qui passe ses nuits en rave party et ses matins à badder comme un enfoiré. Ni celle d'un casu-con, faut dire ce qui est. Son sourire se dispersa et il lui fallut une petite seconde pour comprendre comment fonctionnait le lecteur. La piste avait été arrêtée en cours de route et les quelques premières notes firent écho à ses clichés, ravivant son visages des couleurs de la fierté.

- Je le savais que t'avais du classique là-dedans. Tu dois aimer les compositeurs contemporains, aussi. Et un peu de pop, mais la pop arty, ou un peu plus sophistiquée que celle qui passe à la radio. Le gospel, les chants grégoriens ? L'indie. Je mise tout sur l'indie.

Hors de question d'écouter du classique, à vrai dire. Il coupa la musique, s'amusa à laisser ses doigts se perdre le long des touches lisses sans savoir où appuyer. Là, sans doute, et c'était une bonne pioche. Aucune station de radio sur le canal, Salvatore lança la recherche et vit la plage s'éloigner à travers la fenêtre, reposa ses yeux sur la route qu'il avait presque réussi à oublier.

- Si tu sais pas où aller, à l'embranchement prends à droite. Tu continues toujours tout droit jusqu'au stop, tu reprends à droite, tu tournes directement à gauche et tu te gares là. À deux cent mètres t'as un hôtel restaurant, « Le Parisien ». Ça bouffe français et ça à l'air plutôt hup-

C'était les Smashing Pumpkins, ça.
Les yeux rivés sur la radio, un juron pour la forme quand il chercha à arrêter la recherche automatique pour garder cette station. Le volume, par contre, Salvatore le trouva instinctivement.

- And for the fiiirst tiiiime I feel as though I am reboooorn in my mind, Recast as child in mystic sun... Regarde-le. Smashing Pumpkins, tu connais ? Y'a que ma sœur pour passer ça !

C'est ma sœur. C'est la mienne.
Il n'avait pas souri comme ça depuis un moment.

- Who wouldn't beeee the one you loooove ? Who wouldn't stand insiiide your loooove ?

Solo.
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_ Indie ? Je ne sais même pas vraiment ce que ça veut dire, en fait. Tu as raison, je n'y connais vraiment rien en musique, j'écoute des ost de jeux vidéos, en général, mais du coup pas de CD. Je papillonne sur youtube, je joue à osu aussi, souvent en cours, je note les musiques qui me plaisent et j'aime le thé au jasmin bio.

Il n'aurait pas osé avouer qu'il aimait également l'accent français mais cela, Salvatore l'avait sans doute déjà deviné. Il se sentait stupide, un peu, si facile à lire derrière des manières qu'il aimait croire un peu plus au dessus que celles du commun des mortels. Il voulait quelque chose d'intéressant à dire mais la seule chose qu'il trouva, ce fut que cette pensée était idiote. Salvatore ne voulait visiblement pas l'entendre parler de choses "intéressantes", il était juste intéressé, il n'avait pas forcément envie de l'entendre lui parler comme à Margaret. Un instant, il eut un pincement au coeur en voyant à quel point ils étaient loin l'un de l'autre malgré leur proximité, à quel point il était maladroit quand il s'agissait de se mettre à sa portée alors que lui arrivait le mettre, sinon à l'aise, au contact de ce qu'il était en quelques phrases simples. Il lui parlait de lui facilement, sans grands discours ni introductions artificielles, ce dont Aidan se sentait totalement incapable. Il sourit parce que c'était facile et il prêta un peu l'oreille, cherchant quelque chose de pertinent ou d'intelligent à dire sur la musique. Rien ne lui vint et il préféra ne rien dire plutôt qu'une énième platitude.

_ « Le Parisien », aha. Tu imagines que c'est ce que j'aime ou tu le sais ? Sinon je connais un très bon bar et resto geek qui a une très jolie déco et des cocktails funs mais c'est vraiment moins classe et tout aussi peu... romantique. Mais si ça te botte, on peut aussi aller y prendre un verre plus tard. Mais il font des fritures de calamars absolument... euh... c'est... sans importance. Désolé.

Désolé de m'emballer pour des fritures de calamars.

_ Ta soeur anime une station de radio ? Je ne savais pas.

Je ne sais rien de toutes façons.

_ Elle compte faire carrière là dedans ? Il me semble que l'ai déjà vue, c'est elle qui travaille aussi à l'épicerie hein ? La fille qui te ressemble, en plus grognonne.

Ce n'était peut-être pas très sympathique mais il se sentait un peu benêt à s'excuser tout le temps, comme à passer de la pommade sur des paroles maladroites pour qu'elles soient plus digestes. On arrivait au bout de la chanson.

_ Tu veux bien m'enregistrer la station s'il te plait ?
Salvatore Kimimichi
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Toile.
Osu! ? Genre, ce osu! là ?
Il avait pas l'air. Il n'avait pas l'air de jouer tout court, Aidan Saerbhreathach ne jouait jamais, il était sérieux, élégant et propre sur lui tout le temps, c'est tout. Il l'avait vu, pourtant, la console de jeux cachée dans un des faux placards du meuble télé. Il n'avait pas suffisamment fouillé pour trouver les jeux cela dit, en avait déduit qu'elle était là pour un enfant qu'il recevait chez lui. Peut-être le sien, avait-il pensé. Peut-être, plus probablement, ses neveux. Ça ne pouvait pas être complètement à lui, c'était... Trop improbable. Et puis de toute façon il jouait sur PC, apparemment. Si ça se trouve il joue à des MMORPG.
Le choc.

- Tu n'aimes pas le thé au jasmin bio du Vietnam. Tu n'es pas un véritable habitué de leur colloque.

Ouais, c'était à peu près tout ce qu'il avait à dire. Il était bavard, quand il s'y mettait, et ça lui faisait du bien de ne pas avoir à trouver tous les sujets de conversation. Il y mettait du sien, c'était indéniable. Alors Salvatore lui sourit.
Il avait du mal à penser à autre chose qu'à son joli corps, en vérité. Ça faisait un moment qu'il n'avait pas pu le voir, pas d'aussi près non plus, il avait perdu l'habitude de se dire que ce genre d'homme existait, qu'il pouvait être là, physiquement présent, pas qu'un rêve ou une photo de magasine, et qu'il était si proche de lui. Il parlait et Salvatore s'en voulut de ne pas tout écouter, certaines données se faisaient volages et toute son attention s'attardait sur la main qui guidait le levier de vitesse tandis que la sienne restait en lévitation auprès de la radio. Stand Inside Your Love. Si Pénélope avait le même talent que lui pour toujours tout savoir, il était mal barré. Il hésitait toujours à lui dire, d'ailleurs, Aidan aurait sans doute des ennuis si elle finissait par l'apprendre mais toujours moins que s'il lui cachait la vérité. C'était pas important, tout de suite. Tant pis, tant pis.
La main retourna sur le volant. Il le sentait presque absent, tout d'un coup. Respira calmement.

- Je ne fais que supposer. Je ne sais rien sur toi.

Et tu ne sais rien sur moi non plus, de parfaits inconnus en cavale pour fuir quoi, la solitude, la peine ? Ils tuaient le temps ensemble, c'était ce qu'ils avaient déjà fait, et ils continueraient à tuer le temps jusqu'à ce que l'un d'entre eux crève l'abcès et parle d'autre chose que de rien. Quand le vent cessera de souffler entre eux. Salvatore avait presque du mal à l'entendre à cause de la musique. Ses doigts glissèrent sur la molette du son par dépit, et il se dit qu'il en fallait pour lui faire baisser le volume des Smashing Pumpkins. Même comme ça, Aidan avait une emprise.

- Et tant qu'à faire je préférerai éviter ce genre d'endroit, pas tout de suite en tout cas. C'est un des repères de prédilection de la communauté geek de Volfoni, et il y a toujours un bruit monstre. C'est même pas que... Que ce soit romantique ou quoi que ce soit, j'm'en moque un peu à vrai dire, mais j'aimerais qu'on se parle. Tu vois. Ça devait être une question, normalement, c'était pas sensé être aussi strict comme fin de phrase. Et t'as pas à t'excuser pour des fritures, hein. Je suis pas terrible à ce point.

T'es terrible pour personne.
T'es terrible pour personne quand t'es amoureux.
Ça fait un bien fou de pouvoir le revoir, lui sourire, lui parler. Ça fait du bien de sentir un substitut de bénédiction de Pénélope avec lui à ce moment-là, de se dire qu'on est pas tout seul, pas complètement du moins, qu'elle elle sera toujours là, du moins le plus longtemps possible mais il était l'aîné, il partirait en premier. Il partirait même avant Aidan. L'angoisse monta dans sa gorge et il la ravala. Les larmes aux yeux par contre, il eut plus de mal à les cacher.
C'est vrai, ça.
Ils n'avaient plus le temps de se disputer ni de s'excuser. À peine celui de se regarder, encore, de le voir au volant de sa voiture, en bonne santé, tout à fait normal, toujours bien habillé et bien coiffé, toujours en train de sourire même si ce sourire l'effrayait toujours un peu, mais il faisait beaucoup moins froid qu'avant. Il faisait toujours froid, mais cette fois c'était supportable.

- Ça lui plait, disons. C'était un loisir et maintenant elle arrive à gagner un peu d'argent avec, les auditeurs aiment sa voix. Et elle est pas grognonne, des deux c'est moi qui boude et qui râle le plus. Elle c'est sa tête normale, elle a toujours été comme ça.

June. La station radio qu'il venait de lui enregistrer. Parce qu'elle avait été créée en juin, tout bêtement. Et Aidan avait tout intérêt à ne pas apprendre que Pénélope aussi jouait à osu! sachant qu'elle arrivait à se faire chier sur certaines maps insane.

- Dis...

Je t'aime. Je t'aime putain. Le poing qui serrait le masque vint frotter son nez du revers, parce qu'il était temps qu'il arrête de pleurer.

- J'ai une tête à lire quoi ?
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_ Oh, je dirais que tu as une tête à lire... voyons, des magazines de mode, en premier lieu, et puis d'autres sur les étoiles. La conquête spatiale, les recherches à propos de la nébuleuse Radom615. Des choses qui fassent rêver, mais avec pas trop de texte. Des mangas, mais là je ne devine rien, c'était ce qu'il y avait sur ta fiche au début de l'année, aha. Je ne suis pas doué pour deviner.

Désolé.
Mais il se retint juste à temps, il devait en avoir plus qu'assez de l'entendre s'excuser pour tout et pour rien. Alors, le Parisien. Il faudrait qu'il y amène Sloan tiens, au Parisien, on verrait bien ce qu'il en dirait en tant que français. Il aurait mieux aimé l'amener dans un endroit qu'il connaissait pour ne pas risquer qu'ils soient déçus mais la vérité, c'est qu'il ne fréquentait pas beaucoup de lieux où dîner en dehors de McDonald, du King'Chicken et de La table d'Aquarius qui n'étaient décidément pas des endroits où séduire qui que ce soit. Les inconvénients de la vie en solitaire. Le contact familier des commandes de sa voiture et les lumières qu'ils doublaient à intervalles réguliers avaient fini par le détendre un peu et ses doigts avaient cessé de pianoter sur le volant. Il entrait dans cet état de calme qu'amène l'habitude. Cela ne durerait que le temps qu'ils seraient encore dans la voiture bien sûr mais c'était agréable. Il quitta la route des yeux un instant pour le regarder lui, lui sourire à lui.

_ J'ai des mouchoirs dans la boîte à gants et des bonbons au miel si tu veux. Ce n'est peut-être pas terrible de manger des bonbons avant de passer la table mais ils font vraiment du bien à la gorge, je t'assure.

Il avait envie de tendre la main vers lui pour le toucher, vérifier qu'il était bien là, encore, et qu'il n'y avait rien entre eux. Cela aurait été stupide et dangereux, inutilement. Stupide parce que les barrières n'avaient jamais été physiques et dangereux parce qu'Aidan était prudent sur la route, surtout en ville et surtout sur les trajets quotidiens. Un petit frisson, minuscule, mais qu'il senti hérisser quelques cheveux de sa nuque. Peut-être qu'il n'était jamais vraiment tout seul. Avant qu'il ait eu le temps de formuler quoi que ce soit, ils étaient arrivés et Aidan fit mentalement le bilan de ce trajet. Il s'était finalement déroulé bien plus agréablement que ce qu'il s'était imaginé. Salvatore y mettait réellement du sien et il lui en était infiniment reconnaissant, il se savait incapable de supporter à nouveau le même genre de scènes que dans sa salle de cours. Descendre et lui ouvrir la portière ? Il n'en eut pas le temps mais il la referma pour lui , avec un sourire encore et une main dans les cheveux pour s'assurer qu'ils ne partaient pas dans tous les sens. C'était ordinairement l'heure où il rangeait costume et chemise pour un simple t-shirt et ses cheveux avaient très bien comprit qu'ils n'avaient pas besoin de rester en place lors de ses têtes-à-têtes avec ses copies. Non, tout semblait en ordre sinon qu'il se sentait encore gauche et emprunté mais cela passerait vite, il en était certain.  
Un doute un instant, rattrapé par ses manies et ses petits préoccupations, qu'il n'y ait pas de table disponible et qu'il leur faille s'en retourner. Où pourrait-il m'amener ? Consulter un annuaire avec lui ? Mais non, ils auraient probablement de la place, il était encore bien tôt et l'on était en semaine, il n'y avait pas de raisons.

_ Désolé, j'étais en train de m'inquiéter de savoir si il y aurait des tables à cette heure.

Désolé. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Il se mordit la lèvre, regarda ses pieds avec un sourire un peu confus et sa gratta le cou.
Désolé.

_ Je suis irrécupérable. Je dois vraiment passer pour un vieux coincé.

Comment avait-il pu tomber amoureux de lui ? Pas qu'il se considérait comme un vieux coincé, il n'était évidemment ni l'un ni l'autre, mais il était d'un ennui mortel, drôle parfois pour ne pas en mourir, il vivait comme une petite vieille et n'espérait plus grand chose de positif, en blasé diplômé qui économise sur une année pour concrétiser des rêves sans ambition. Il se dégoûtait souvent du plaisir qu'il trouvait dans cette vie paisible à n'en plus pouvoir et l'espoir, l'inconnu, l'inattendu qu'il était, apparu sans crier gare, lui paraissait bien trop beau pour être vrai. Il était bien trop beau pour être ici.

_ J'avais abandonné l'espoir de rencontrer, tu sais. Je ne pensais pas qu'on me ferait tomber amoureux comme ça et que je serai à nouveau prêt à tout miser pour quelqu'un. Je... c'est le genre de choses qu'on fait quand on a dix huit ans, je suis... vraiment heureux que tu me laisses une chance d'être un vieux con heureux.

Albert Cohen n'était jamais là quand on avait besoin de lui.
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Toile.
Il l'aimait.
C'était pas croyable ce qu'il pouvait l'aimer.
Le revers de la main avait essuyé toutes les larmes dont il se savait pourvu, sans doute plus encore, il l'aimait et ce n'était pas négociable, il l'aimait et il se sentait mourir à chacune de ses paroles, en le revoyant sur son estrade au loin, en sentant le Bella Notte parvenir jusqu'à ses sens lorsqu'il s'échappait de son cadre de vie si parfait pour monter le saluer dans sa décrépitude. Chaque instant passé à se dire qu'il n'y aurait jamais moyen bafoué par deux fois, écrasé sous les pneus de sa voiture avec toute la violence que son corps enchaîné par la ceinture et ses tremblements pouvaient lui octroyer. Il n'avait rien toujours rien ça n'avait pas changé mais il était là et il l'avait au moins lui. Au moins pendant un instant.
Il renifla en se cachant derrière son poing fermé, un peu honteux. Hors de question de se moucher, mais il suçotait le bonbon qui ferait du bien à sa gorge comme s'il s'excusait de l'acide qu'on lui avait craché à la gueule. Aidan n'était pas mauvais, au fond de lui il l'avait toujours su, et il put au moins se rassurer de n'être pas totalement naïf sur le sujet. Il n'était pas sincère, mais il n'était pas méchant.

Tout se déroula sans accroc. Le frein à main, les clefs sur le contact, sa ceinture rangée et la portière déjà ouverte. Il le laissait sur le carreau parce qu'il voulait tousser et qu'il n'y avait rien de moins glamour que voir... C'est vrai, ça, qu'est-ce qu'il était à ses yeux ? Un amant ? Un bon coup ? Un élève ? Un amoureux ? Le dernier le fit éternuer sa propre connerie et il enfila sa veste avant qu'elle se propage comme une bactérie.
Renifla.
La portière se ferma dans son dos et il voulut le remercier, sincèrement. Rien ne vint. Salvatore leva les yeux vers lui sans un mot. Il avait déjà l'impression de ramer, de ne pas être à sa place, et ce serait sans doute pour le mieux qu'il n'y ait pas de table libre pour eux ici ni nulle part parce que, finalement, ils étaient en train de faire une grosse erreur, là. Fondamentalement.
Qu'il y ait du sentiment ou non.
Et puis, il l'avait trompé une fois déjà. Peut-être que ses plans cul réguliers lui avaient fait faux bond et qu'il n'avait plus rien à se mettre sous la dent. Que le petit japonais de la fac était facile et mignon, qu'il était de bon ton de l'avoir sous le coude si l'envie se présentait et elle se présenterait, personne n'en doutait. Il était revenu parce qu'il l'aimait et à vrai dire, c'était angoissant d'essayer de comprendre son amour. C'était vaste.
Tu m'aimerais toujours si je vomissais mes tripes après avoir attrapé la crève, dis ? Tu m'aimerais toujours si tu apprenais que je deale de la drogue ? Que la moitié des mecs de cette ville m'est passée dessus ? Que je fais rien de ma vie ? C'est quoi l'amour, ça va jusqu'où ?

J'avais abandonné l'espoir de te rencontrer, tu sais.
On ne s'est jamais rencontrés. Tu m'as baisé, ça oui, tu m'as baisé pendant trois jours, tu m'as baisé à sec et même sans capote quand t'as eu tes tests, tu m'as baisé avant de partir faire cours aux autres élèves et tu m'as baisé en rentrant, tu m'as baisé dans la chambre, dans la salle de bain et dans le salon, tu m'as baisé dans l'entrée, tu m'as baisé entravé, ligoté, bâillonné, tu m'as baisé pendant que je mangeais, pendant que je pleurais, tu m'as même baisé pendant que je riais - tu t'en souviens, de celle-là ? Quand on était en soixante-neuf, que je te suçais et que tu galérais pour faire je sais plus quoi, t'avais p't'être envie de m'embrasser le cul va savoir, que tu t'es escrimé pendant de longues secondes à rapprocher ta tête parce que j'étais trop petit et que t'arrivais même pas à m'atteindre et que t'as fini par me tirer tellement fort vers toi que j'ai lâché prise , tu t'en souviens ? - tu m'as baisé toutes ces fois-là et tu m'as même baisé à la fac quand tu m'as fait renvoyer.
Je connais à peine ton âge. Je sais où tu ranges tous tes godes, je sais que tu rêves d'acheter une suspension et je sais toujours pas si tous ces putains de noms que t'as sorti au début de l'année pour te présenter sont vrais ou pas, Aidan Siegfried Romulus Ambrosius Barthélémy Gabriel Saerbhreathach.
Connard.

- T'es...

C'est cruel, oui. Si tu te demandes si c'est cruel Salva, ta petite tête se fait un plaisir de te répondre. C'est cruel.

- T'es tombé amoureux de mon absence Aidan. Pas de moi.

Qu'est-ce que tu faisais pendant que je me noyais dans tes lettres ? Tu regardais par la fenêtre en sirotant ton chocolat à la cannelle en repensant à cette fin de semaine-là de manière poétique ? Tu rêvais de comment tu allais pouvoir me convaincre de te laisser une seconde chance ?
Il l'aimait au-delà du possible. Il en avait marre de devoir planquer son nez à chaque montée de larmes et détestait commencer à pleurer parce que quand il démarrait, il ne s'arrêtait jamais. Aidan avait bien plus de maîtrise de soi que lui, c'était une évidence.

- On t'a pas fait tomber amoureux, y'a personne qui est payé pour te foutre une histoire d'amour devant le nez, comme ça. Je... Je suis désolé, j'ai pas d'autres mots et c'est pas le- le moment mais je... Je comprends pas pourquoi on en est là Aidan, pourquoi on est là, à s'inquiéter de savoir s'il va y avoir des tables de libres alors qu'il n'est pas huit heures, à se dire que t'aimes pas la musique et que je lis des magazines d'astronomie - d'ailleurs d'où t'as fumé ça sans rire, l'astronomie, je sais pas ce que je fous dans ta voiture, ici, je sais pas. J'ai tellement envie que ça se passe bien Aidan, je- t'as pas idée d'à quel point j'aimerai que ça aille, qu'au moins on puisse tourner la page, je sais pas d'où tu peux douter du fait que je te donne une seconde chance alors que je t'ai dit que je t'aimais. Je te l'ai dit, pourtant, tu t'en souviens ? Pas tout à l'heure, mais avant ça. T'imagines pas combien c'est bizarre de t'avoir là, comme ça, comme s'il ne s'était rien passé...

C'était pas forcément un bien. Lui-même ne savait trop quoi ajouter après ça.

- Et puis...

Rien. Rien à ajouter.
Il déglutit péniblement, leva les yeux pour harponner les siens. Son maigre sourire se fana dans un rire sans conviction.

- Dis quelque chose Aidan, j't'en prie, j'me suis coincé tout seul là. Et puis on va manger, t'inquiète pas, c'est juste que- Un hoquet pour la route. Il est pas huit heures, ils ont forcément des tables, tous les restos d'Arcadia auront des tables libres alors... T'en fais pas vieux con.
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Et voilà que ça recommence à lui faire mal, la douleur mauvaise et vicieuse au creux de la poitrine, entre ses poumons. Il les perce, il les dégonfle mais il doit être droit et stable, il n'a pas besoin de quelqu'un qui flanche et il veut être tout ce dont il a, aura, pourra avoir besoin. Il a prit ses mouchoirs et il les lui tend, il est mignon et pathétique à renifler comme ça, il les lui tend avec un de ses sourires légers et imparables, ses petits sourires de lèvres, les dents bien cachées, qui le font ressembler à un portrait du XIXème siècle. Du bout de ses doigts qu'il sait doux, à peu près, du bout des doigts dont espère l'effleurer. Un peu. Sion il disparaîtra, il s'échappera et il ne voudra plus jamais le revoir.

_ Salva, je suis tombé amoureux de toi. Si c'était ton absence que j'aimais, je ne serais pas là.

Ils sont mignons, là, plantés sur un parking comme deux horodateurs bien propres. Aidan mâchonne intérieurement ses lèvres parce que cela fait des années qu'il sait qu'avoir l'air anxieux ne le sert en rien. Extérieurement, il est toujours aussi beau qu'une huile sur toile, son sourire s'est juste dissipé. Il a son air sérieux. Il dit quelque chose d'important. Aidan prend rarement un air aussi sérieux et c'est possible que cet air sérieux là ne soit pas forcément joli à regarder parce qu'il n'est pas entraîné. C'est un peu nouveau et complètement exceptionnel. Aidan est lâche alors, bêtement, il essaye de penser à autre chose qu'à ce qu'il raconte, à essayer de copier le skin de Hroki pour son nouveau personnage sur Skyrim par exemple. Cela ne fonctionne pas très bien et il doit se faire violence pour ne pas laisser ses yeux vagabonder à gauche et à droite, ses lèvres s'automordre et ses doigts se crisper. C'est dur d'avoir l'air inébranlable quand on ne l'est pas.

_ Je sais que ça paraît bizarre et pas très certain comme situation, que je t'ai donné de très bonnes raisons de ne pas me faire confiance et que c'est probablement odieux de te demander de me croire quand même mais crois-moi. Je voudrais vraiment qu'on soit... que tu deviennes un vieux con avec moi, alors ne t'inquiète pas. Je suis là. Ça va bien se passer, je ferai tout ce que je peux pour et si tout ce que je peux n'est pas assez je le ferai quand même. N'aie pas peur, vraiment.

Tant pis pour le mouchoir et le prétexte, il effleure sa joue, lui embrasse le sommet du crâne. Faut dire qu'il est pas bien grand. Ses rapides contacts ont été aussi légers et addictifs que des chips à la crevette et c'est un peu trop pour lui de retenir tout en même temps alors ses yeux tombent vers le sol, un peu, et il mord sa lèvre inférieure. Un peu. Relève les yeux presque aussitôt pour le retrouver.

_ Ne t'inquiète pas.

Maintenant qu'il l'a touché il a envie de prendre sa main, ses petits doigts blancs. Peut-être qu'ils sont tout froids, comme lorsqu'il l'avait ramené chez lui la première fois. Il se contente d'un petit sourire en coin, moins joli que les précédents mais plus expressif sans doute, plus encourageant, c'est évident. Il faut bouger de là, même si il aurait envie de rester pour voir. Ce que ça donne. Si ça se passe bien. Dans un décors plus compliqué, il s'offrira tellement d'occasions de faire des erreurs, ça le fait appréhender mais il a déjà rangé ses mâchouillements de lèvres et ses pas sont assurés quand il entre au Parisien et que l'hôtesse de la réception lui saute dessus. Plus âgée que lui, sûrement, ridée sous son fond de teint un peu trop foncé mais énergique. Quand elle sourit avec son sourire d'hôtesse trop grand et trop blanc, elle a les yeux fermés et Aidan se demande comment elle fait pour voir quoi que ce soit.

Elle lui demande si il est seul.

Bon eh bien, elle n'y voit pas, c'est aussi simple que ça.

Salvatore Kimimichi
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Toile.
Bien sûr que non.
C'était un rêve, voilà tout.
Ça faisait mal parce que c'était un de ces rêves ultra réalistes, ces cauchemars sans nom qui font se réveiller en sursaut et apeuré comme jamais. Tout s'expliquait, comme ça, pourquoi il était aussi niais, aussi faible et aussi peu revanchard ; elle était passée où, la rancune tenace et écœurante du Salvatore - elle n'existait pas et pour cause, rien de ce qui se dessinait autour de lui n'existait. La main contre sa joue n'était qu'une illusion, ses consœurs lèvres tendres et oubliées, depuis longtemps oubliées si tu savais, douceurs acidulées et mauvais tour de son esprit sans aucun doute. Lui et son sourire qui n'arrivait pas à le convaincre et la peur au ventre, l'angoisse comme jamais, parce que tout est trop vrai et qu'il a beau vouloir s'en convaincre il le sait qu'il est bien là, il le sait qu'Aidan agit en toute connaissance de cause, qu'il est en pleine possession de ses moyens, et cela lui ferait presque regretter Jordan-
NON.

Quand il voit que même ses mains rougissent, il croit défaillir ; mais il ne sait pas vraiment si c'est à cause d'Aidan ou de sa propre connerie. Pathétique, si pathétique que l'avoir en face de lui ne peut être qu'un mirage et il faut chaud bien trop chaud pour cette saison une chaleur sèche, tu sais, ce genre de chaleur qui brûle et le soleil qu'il est éclaire comme en plein jour et irrite sa peau, Salvatore ne sait pas bronzer. Dans son spectre de couleurs il n'y a que le noir et le blanc, joli s'il en est mais un peu fade, ils sont nombreux à ne pas savoir quoi faire de tant de rigueur. Aidan n'en fait pas partie alors il l'embrasse et cet enfoiré s'attend à le faire crever c'est évident il n'attend que ça sa mort au moins il braillera moins et il aurait raison sauf qu'avant cela il lui a tranché la gorge la voix sur le plat de la lame, c'est qu'il coupe bien son instrument.
Ça fait peur tout ça. Il en lâche le paquet de mouchoirs.

À peine le temps de se baisser pour le récupérer qu'Aidan est déjà loin et sa mue se craquelle. Il se sent comme grandir et n'imaginait pas que ça fasse aussi mal d'être mature.
C'est très con comme réaction et il le sait, c'est ce qu'il se répète inlassablement, probablement depuis qu'il sait comment ça va finir - et il le sait depuis un moment, mais il aimerait pleurer. S'enfermer dans sa voiture et pleurer tout son soûl, se planquer quelque part, ne plus l'avoir en ligne de mire, être seul un moment et pleurer à en crever de déshydratation, en crever de sécheresse comme il a l'impression d'être déjà mort et les larmes aux yeux remontent et les poumons font mal tout d'un coup. Ce n'est pas normal d'être à ce point amoureux qu'il donne envie de se gratter jusqu'au sang. Ce n'est pas sain d'aimer autant.
C'est peut-être que sexuel. Mais non.
La chaleur dans son ventre n'est pas claire à ce sujet et il se moque de ce qu'elle a à dire. Les seules à être légitimes, ce sont les larmes.
Et Aidan.
Il est encore rouge en traversant le hall d'entrée du restaurant, lève la tête vers le lustre en plastique, range les mouchoirs qu'il n'a pas touché dans l'une des poches de sa veste et arrange son jabot d'une main, l'autre trop occupée à essayer de refroidir ses joues en ébullition. Ça n'est pas très efficace, mais ça aura eu le mérite d'essayer de le calmer. C'est déjà une bonne chose.
L'autre ne le voit pas et s'il n'avait pas été aussi discret planqué de la sorte derrière son dos, Salvatore lui en aurait franchement voulu. Le regard qu'il lui lança était suffisant pour la maudire sur dix générations, mais pas assez foudroyant pour être tout à fait crédible. Dieu merci ses yeux ne rougissaient pas quand il pleurait. Dieu merci.

La réceptionniste les guida jusqu'à une table au centre de la salle, à proximité d'un aquarium qui eut la désagréable fonction de lui rappeler qu'il aurait du être chez lui à cette heure-ci. Aucune importance. Vraiment.
On ne leur tira pas leur chaise. Ils étaient grands garçons tous les deux, apparemment, par contre la demoiselle à quelques tables d'eux ne l'était visiblement pas assez et ses sourcils se froncèrent sur cette présumée galanterie ridicule. Besoin de personne pour s'asseoir, besoin de personne pour accepter la carte qu'on lui tendit, qu'on leur tendit, besoin de personne pour l'ouvrir et tenter de la lire.
Ce qu'il comprenait le mieux, c'étaient encore les prix. Au moins le serveur n'avait-il pas merdé en leur refilant une carte avec les prix à tous les deux, c'est vrai qu'ils avaient tout l'air d'être en dîner d'affaires.

- C'est en français.

À ce qu'il semblerait. Aucun problème avec ça.

- Il va falloir que tu m'aides, j'ai pas franchement progressé depuis...

Depuis tu sais, n'est-ce pas. Je n'ai pas vraiment besoin de te le rappeler, j'en suis certain.
Silence entre eux, pas autour. Tout le monde est élégant et distingué, Aidan y a sa place en temps qu'amateur de thé au jasmin bio, pas lui. Ce n'est pas vraiment une surprise, et les pages ont un arrière-goût amer quand il les tourne sans ambition.

- Je pensais... Mettre des sortes de conditions. Pour nous. Enfin au fait que nous nous remettions ensemble- qu'on soit, enfin, tous les deux.

Parce qu'on n'a jamais été ensemble, c'est sans doute ça le drame. La carte ouverte déposée devant lui, les doigts qui s'égarent le long des mots, les surligne d'un frôlement hasardeux et encore frêle, il se sent encore tiède mais sans doute un peu plus assuré et sa voix brisée vient tout gâcher.

- J'ai... J'ai pas envie que notre seul fond de commerce ce soit le sexe. Mais je sais pas... Je crois que je sais pas vraiment ce que j'aimerais.

Il faut du temps pour s'y faire, tu vois.
Tu m'éblouis encore un peu trop, mes yeux se sont pas faits à ta présence.
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_ Hm oui, j'y avais pensé aussi, aux conditions. J'en avais rédigé une petite liste... si tu manques d'inspiration.

Un geste vers son sac à ses pieds qu'il retint, hésita et répéta. Récupéra ladite liste, feuille d'un blanc propre et sans pli alors qu'elle semblait se reposer négligemment parmi les autres. Une feuille et un portemine argenté qu'il poussa vers lui.

_ Je ne crois qu'il soit nécessaire que tu saches tout de suite ce que tu veux. Nous nous connaissons à peine alors peut-être qu'il vaut mieux que tu te laisses le temps de voir comment ça va se passer avant de t'engager à quoi que ce soit. Pour l'instant et pour ma part, je souhaite juste être avec toi et après.... advienne que pourra*.

Un temps.

_ Si ça se trouve nous n'arriverons même pas à nous supporter.

Un petit sourire encourageant et un peu maladroit aussi parce qu'il refrénait à grand peine son désir d'attraper la petite main posée sur la nappe.

_ Qu'est-ce que tu veux boire ?





*En français fufufufu.
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Toile.
Ça lui faisait bizarre de ne pas arriver à sourire. Il en avait perdu l'habitude. Regardait la feuille glisser jusqu'à lui, le portemine s'y joindre, sans trop comprendre pourquoi. Ses sourcils froncés posèrent la question avant sa voix.

- ... Attends- non, non. Le temps c'est maintenant. Je veux savoir où je vais à la fin de ce repas, d'accord ? Je... Je peux pas juste attendre, encore. Ça va faire sept mois que je le fais.

Presque sept mois, voilà. Il est hors de question de toucher ce portemine, hors de question de penser que cela ne pourrait pas marcher, pas maintenant, pas tout de suite. Loin de lui ces idées noires et il se grattait la nuque à défaut de s'arracher les cheveux.

- Tu crois qu'ils ont du Dr Pepper ? Il paraît que la cuite au vin c'est la pire, si on pouvait éviter ce soir, j'avoue que...

Salvatore ne finit pas sa phrase, releva les yeux et posa le revers de sa main contre son nez pour renifler.

- N'importe quoi à boire fera l'affaire. Sans alcool. Je veux que tu ne gardes aucun de tes plans cul. Je n'en aurais plus non plus mais je... non. D'accord ?
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_ Ne t'inquiète pas, quoi qu'il se passe, ça se passera bien. Je... je ne m'en fais vraiment pas pour ça tu sais, je suis sûr que ça fonctionnera, c'est juste que si ce n'est pas encore clair pour toi, ce n'est pas grave. Je suis patient et tu es honnête.

Ou du moins tes joues le sont pour toi.

_ Et non je ne pense pas qu'ils aient de Dr Pepper mais ils auront bien du coca. Sinon, regarde, ils proposent des smoothies qu'ils font eux-mêmes avec des fruits bio. Probablement du Viêt-Nam.

Il se forçat un peu cette fois, pour sourire. Léger le sourire. Etait-il à ce point incapable de dire quelque chose capable de le rassurer ?

_ Je m'occuperai de les prévenir alors, mais ne te sens pas obligé de faire de même. Je ne suis pas quelqu'un de jaloux. Vraiment. Ah oui, aussi...

Une autre petite chose argenté d'une autre poche de son sac qu'il posa à côté du portemine. Une petite clé.

_ Au mieux tu viendras pour me voir et au pire pour brûler ma cuisine. J'aimerais que tu la gardes, quoi qu'il en soit. Si on doit se mettre ensemble, je voudrais vraiment qu'on vive tous les deux.
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Toile.
Est-ce que c'est réellement en train d'arriver ? Il n'allait pas toucher la feuille avec le portemine dessus, Salvatore se risquerait encore moins à la ramener vers lui pour la lire maintenant qu'il y avait une clef pour l'accompagner.

- ... Okay alors un peu moins rapide d'accord ? C'est...

Oh puis merde.

- Il est toujours aussi lumineux, ton appartement ? J'avoue que j'en peux plus d'être chez mes parents.

Il avait raison, ses joues étaient honnêtes pour lui, ses yeux, sa voix, les légers tremblements de ses doigts aussi, tout était un peu trop honnête et pourtant les mots ne voulaient pas se mettre au diapason. Est-ce que je peux vivre chez toi, mais ça lui paraissait être trop tôt pour demander ça. C'est Aidan, et le double de ses clefs est juste devant lui. Juste là.
Il tira la feuille vers lui du bout des doigts.

- Va pour un smoothie. Je sais pas ce que ça va donner avec le repas mais bon, la fraise ça va avec tout j'imagine. Petit rire de merde qui ne prit pas d'ampleur. Et je- pour les plans cul, c'est... c'est juste que j'aimerai qu'on soit... Je sais pas Aidan ça paraît égoïste au possible d'accord mais je veux juste... être le seul, au moins au début. Et tu seras le seul parce que c'est- c'est comme ça, je demande pas à quelqu'un de tout laisser pour moi sans faire la même chose de mon côté, c'est pas équitable sinon. Et je vais pas brûler ta cuisine, elle est trop belle pour ça et en plus tu perdrais ta caution.

« _ Te raccompagner chez toi après les cours.
_ Te préparer tes repas de midi.
_ Passer tous les week-end ensemble.
_ T'inviter au moins trois soirs par semaine.
_ Te faire des cadeaux au moins une fois par mois.
_ Te payer tes vêtements/matériels/bouquins (ahahaha)/autres.
_ Préparer ce que tu souhaites manger.
_ Te prêter mon appartement quand je m'absente.
_ Te payer un voyage une fois par an (je ne pourrais pas faire plus de ce côté là, désolé)
_ Faire le chauffeur quand tu as besoin/envie de sortir.
_ Avoir toujours quelque chose à manger dans mon frigo pour quand tu passes à l'improviste (que je sois là ou non).
_ Te prêter ma voiture (uniquement si tu as ton permis de conduire, désolé). »


- ... Qu'est-ce que c'est, ça, ton contrat de services à rendre au Führer ? Je suis pas Obama, hein, c'est pas moi qui te donnerai la Légion d'Honneur, à quoi tu joues, c'est...

Son sourire était gêné. Juste gêné. Il détourna le regard.
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Il mit sa main devant sa bouche pour étouffer un petit rire et les rides de ses yeux sourirent pour lui.

_ Il est pareil que la dernière fois. Et si ça te gêne de venir, enfin.... tu vois, rien ne t'oblige hein. C'est juste... si tu veux.

Smoothie à la fraise et vin blanc donc, et le serveur ne se le fit pas répéter avant de détaler en cuisine. Avec tout le calme et toute l'élégance donc il était capable.

_ Ne t'en fais pas, je comprends et il n'y a pas de problème ni de "au début" à se sentir obligé d'ajouter. Je suis... tout à toi.

Il déglutit. Ce n'était pas le genre de choses faciles à dire.

_ Si c'est comme ça que tu aimes je ne vais pas te demander de changer mais il n'y a pas de question d' "équitable" qui tienne. Nous ne sommes pas en train de vendre des betteraves, enfin je crois, il est juste question de savoir comment tu veux que l'on soit tous les deux. Et qu'on soit.... bien. Je suis... prêt à accepter beaucoup de choses, alors fais ce qui te semble le mieux.

Führer hein ? Il ne lui manquait que la moustache, c'est vrai, et il étouffa un autre petit rire contre ses doigts.

_ J'hésitais à rajouter "t'apporter un kinder surprise à la récréation de onze heures", uhuhu. Mais sérieusement, et sans vouloir être... méchant ou.... désagréable, tu as l'air de beaucoup douter de toi et je sais que ça rassure parfois ce genre de demandes contraignantes. Dans l'idée du "à quel point tu m'aimes" ou "qu'est-ce que tu es prêt à faire pour moi". Je ne pense pas que tu me les imposes tous... de toutes façons je crois que je serais matériellement et physiquement incapable de les respecter... mais si il y en a qui que tu veux vraiment, ne te gêne pas hein. Tu n'imagines pas... ce que je serais prêt à faire pour toi.
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Toile.
- Je ne sais pas comment j'aime Aidan. C'est inédit.

Et ça me fait presque autant peur que toi.
Maigre sourire. Il referma la carte sans savoir quoi prendre. Dans sa tête, il y avait des mots tamponnés à la mine dont la poussière ne s'éparpillait pas. À croire que tout ce qu'il touchait devenait parfait.

- Je n'avais pas pensé à grand-chose côté conditions, j'avoue que ça m'a pris un peu de court, mais quand j'y pensais j'imaginais... qu'on soit tous les deux et qu'on puisse se voir, un peu. Régulièrement en fait. Peut-être pas tous les jours.

Je crève d'envie de vivre chez toi. Je crève d'envie que tu ne te foutes pas de moi et de vivre chez toi.

- J'aimerais que tu me parles de toi surtout. De qui tu es. Mis à part l'homme le plus mignon de la planète je veux dire. Ce n'était même pas drôle. C'est surtout de ça dont j'ai besoin. Plus que d'un serviteur.

Aller, pose-la, elle te brûle la langue.

- ... Tu es marié ? Divorcé ?

Après, les enfants potentiels. Après.
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Inédit et mignon.
Deux petits mots qui paraissaient bizarrement peu à leur place dans leur discussion, qui résumaient un peu trop bien la situation à son goût. Il félicita intérieurement le serveur de revenir leur apporter leurs boissons à ce moment, il put occuper ses mains car les garder tranquille devenait pesant. Voire même douloureux.
Peut-être pas tous les jours.
C'était compréhensible.

_ Pas tous les jours alors.

C'était normal.

_ Je ne suis ni marié ni divorcé, même pas veuf, aha. Et je n'ai pas.... d'ex encombrants dans mes placards. Je ne me suis jamais... posé avec avec personne. Pas durablement du moins. J'espère que ça ne... t'inquiète pas. Parler est déjà plus problématique, je... Je ne suis pas très bavard quand il s'agit de parler de moi, aha aaaaah la la. Enfin, pas que j'ai des choses très intéressantes à cacher c'est juste que... je n'aime pas trop ça. Et puis comme je suis tout seul, quand je commence ça me rend nostalgique et je finis ma soirée au cognac.

Sans rire en plus, enfin presque pas.

_ Je suis plein plus curieux de savoir ce que tu peux t'imaginer sur mon compte.

Il passa un doigt sur le bord de son verre pour récupérer les gouttes mal tombées et le porta à sa bouche avec un sourire.

_ Je suis sûr qu'il y a du dossier. Tu es très imaginatif quand le sujet t'intéresse.

J'ai corrigé assez de tes copies pour le savoir.
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Toile.
Personne.
Tout seul.
Un hochement de tête pour accueillir le verre que le serveur lui posait devant la main, le congédier. C'était bienvenu.

- Eh bien tu finiras tes soirées à deux et au Dr Pepper désormais.

Moi je sais ce que j'ai imaginé. Ça va être dur de le convaincre de l'intérêt qu'il lui portait. À croire qu'il ne comprenait pas, et l'évidence lui fit mal au cœur.

- Je ne vais pas faire ma vie avec un inconnu. Qu'on se le dise.

Une gorgée de fraises fraîches. La possible moustache qui bordait l'ourlet de ses lèvres disparue sous un coup de langue.

- Mais si tu veux savoir, je suis persuadé que tu as fait l'armée, n'en déplaisent à tes muscles et à ta carrure. Je ne te vois pas trop aller en salle de musculation ou en adepte du culturisme. Je ne te vois même pas en jogging à vrai dire. Après - mais tu le sais déjà - tu fais français, tu parles français, je pensais que tu pouvais l'être. Ils ont de tout comme noms de famille. Tu pouvais être marin aussi, t'arrêtais pas de parler au prof d'histoire espagnol de ses voyages en Méditerranée à Sebring. T'avais l'air de t'y connaître.

Inspire.

- Je savais que tu n'étais pas en couple ni marié. Je m'en doutais, je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être parce que tu portais sur toi ta solitude, mais tout le monde la voit comme ton assurance si ça peut te rassurer. Moi y compris. T'aurais pu avoir quelqu'un, je suis pas infaillible, mais j'avoue que de ce côté-là je me fais confiance. Et t'as la voix de quelqu'un qui a vécu. Pas de drames, pas de trucs incroyables non plus, mais si t'avais fait l'armée t'aurais pas été en première ligne en Afghanistan si tu veux. T'as juste du vécu, t'as l'air posé, t'encourages tous tes élèves et tu le fais même pour les cas perdus du milieu d'amphi qui arrivent à la bourre et qui écrivent des tartines de merde pour meubler le vide intersidéral de leur copie... T'as l'air aimable et gentil, t'as l'air soucieux, soigneux, t'es le collègue qui propose d'aider à corriger les copies d'un autre prof, t'es celui qui essaye d'abord de s'arranger avec l'élève avant de lui attirer des emmerdes, t'es prof Aidan, t'es prof et c'est tout ce que je sais. Mes fantasmes et mes rêves m'ont rien appris sur toi. T'es juste mon prof et j'ai beau me dire que c'est parce que je ne te connais pas, ça craint. Pas d'enfants non plus ?
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_ Tu vas.... faire ta vie... ? Je suis... touché.

Il souriait parce qu'il était gêné, pas parce qu'il plaisantait et il eut peur que cela soit mal interprété, se forçat à l'effacer et avala rapidement une gorgée de vin. Passé son premier goût agressif, l'alcool lui réchauffa la gorge et lui désengourdi un peu la mâchoire.

_ Non, pas d'enfants. Je suis prof et pas grand chose à part ça, je suppose que c'est aussi à cause de ça qu'on finit par se lasser. Je n'ai jamais fait l'armée ni quoi que ce soit de militaire ou de... classe ? Mais j'ai fait mes études en France, ça compte peut-être pour à demi français ? Cela fait longtemps que je n'y suis pas retourné cela dit. Je... ne sais pas quoi te raconter à vrai dire.

Une autre gorgée pour dissoudre la salive qui commençait à coaguler derrière sa langue, si désireuse de l'empêcher de parler.

_ Je passe mon temps entre mes cours, mes jeux et la plongée. Je fais de la course aussi, pour le sport, mais je fais ça seul parce que moi aussi j'ai du mal à me voir en jogging, c'est tellement moche. J'aime les oiseaux, aussi, et les bateaux, mais je n'ai jamais navigué, malheureusement. Hm. J'aime bien être utile, parce que je suis seul, j'aide parce que je m'ennuie si tu veux, mais je ne pense pas être quelqu'un de gentil. De désintéressé, en tous cas. J'espère que ça ne te déçoit pas trop.

Salvatore Kimimichi
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Toile.
- Je m'en fous.

Je crève étouffé dans ma niaiserie, là. Ça ne se voit pas, je sais. Je suis plus cruche que Mercedes Soto.
Mais non, pense pas à elle maintenant s'il te plaît.
Pose ce verre, on dirait que t'as Parkinson.

- Y'a quelques années, ma sœur faisait de la danse dans le studio de South Orange, cet espèce de cours poubelle pas cher où on te fait faire un peu n'importe quoi, aujourd'hui Ullah Fharak y enseigne aussi à temps partiel. Elle devait faire du sport et comme il était hors de question qu'elle finisse à traîner dans la rue mes parents l'ont inscrit là-dedans. Elle se faisait chier comme un rat mort et comme j'arrivais souvent à l'avance pour aller la récupérer j'ai fini par m'incruster dans le cours. Elle a arrêté depuis, c'est normal, mais j'avoue que ça me manque un peu.

Un soupir.

- T'as tellement pas l'habitude de parler de toi que tu as l'impression de n'avoir rien à dire. C'est faux tu sais. Tout le monde a quelque chose à dire, aussi insignifiant que ça puisse paraître. La paume bien à plat sur la feuille, la sentir en plein, la froisser pour ne plus avoir affaire à ces conneries de conditions. La clef eut la bonté de rester sur la table tranquille, pas le portemine qui glissa. Salvatore le rattrapa avant qu'il ne tombe et le reposa sur la nappe comme s'il était brûlant. Tu vois, l'avantage à vivre dans une épicerie à bordel japonais c'est que t'as toujours des serviettes ou des paquets de mouchoirs au packaging tellement improbable qu'on ne dirait pas que c'est un paquet de mouchoirs. Tu crois que ça la fout mal si je me sers de leur jolies serviettes en tissu pour m'essuyer les yeux ? Oui, évidemment que oui. D'accord.

Dommage. Ses doigts accompliraient cette noble tâche.

- Ça fait deux informations sur moi, au fait.
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_ Tu es cruel.

Il laissa tomber son regard sur ses doigts, jouant à demi l'abattu et haussa les épaules.

_ Tu peux même te moucher dedans si tu veux, de toutes façons tout ça part à la blanchisserie que ce soit propre ou sale.

Il ne le ferait probablement pas, comme lui en serait incapable, c'était juste manière de dire quelque chose.

_ Quand j'étais en faculté à Rennes j'ai rencontré Damien Cassou. Aujourd'hui il est ornithologue, c'est de lui que sont quasiment tous les dessins d'oiseaux chez moi. Très franchement, je me demande ce qu'il fichait à l'université, il travaillait dans des parcs et des centres depuis qu'il était gamin, alors depuis qu'il a son poste il ne prend plus de congés. Il dit qu'il a l'impression d'être tous les jours en vacances. Je n'ai jamais fait grand chose de mes vacances, je crois que c'est pour ça que je suis devenu prof, je n'ai jamais su vraiment m'occuper par moi-même, rester dans le système scolaire me convient très bien. Parfois je me dis que je suis comme un enfant qui n'a jamais réussi à être autonome. Quand je rentre chez moi je fais mes devoirs et je lis un livre ou j'allume ma console, c'est aussi simple que ça.

Bonjour la joie de vivre et l'optimisme de l'anecdote. Décidément il était catastrophique et il fit la moue en se grattant machinalement l'intérieur du coude.

_ C'est pas terrible. Désolé.

Autre chose. Vite.

_ D'après les Thératiens, cette nuit on devrait ressentir les premiers effets de la fin du monde. C'est... dit dans l'Annonce Angélique.
Salvatore Kimimichi
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Toile.
- Parle pas comme ça, on dirait Pénélope. Ma sœur.

La ressemblance était troublante. Ça expliquait peut-être son animosité envers lui.
Non, elle ne le connaissait pas. Pas logique.
Un portemine ça ne sert à rien. Il déplia sa serviette et elle remplaça les conditions, abandonnées dans un coin de la table, froissées.

- Je en sais même pas de quoi tu parles de toutes façons, mais c'est pas grave. Quand y'a une ambiance de merde à table, que mes parents m'engueulent ou qu'ils ne vont pas bien, avec ma sœur on a l'habitude de s'échanger des messages gravés dans les serviettes en papier avec le couteau pour éviter de parler. Mes parents nous voient faire mais ils ne peuvent rien dire parce qu'à chaque grosse commande auprès des fournisseurs ils nous envoient des cartons de serviettes en papier et d'échantillons de n'importe quoi, alors s'il y a bien quelque chose qu'on peut se dispenser d'économiser c'est bien ça tu vois.

Redoutable technique.

- À moins que tu n'ais un marqueur et que tu n'ais pas peur de devenir un fauteur de troubles, on ne pourra rien en tirer. Mai on peut dire que c'est la zone sécurisée de la table. Quand on y met une main dessus, c'est qu'on ne veut pas répondre ou qu'on ne sait pas quoi dire et qu'il faut passer à autre chose. J'en sais rien.

Pathétique. C'était con de finir de boire aussi vite, il se sentait vide.

- Pourquoi tu n'as pas installé ta chambre dans la pièce avec la grande fenêtre ?

Il y aurait eu de la lumière dedans.
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_ Tu es cruel de parler autant et d'exiger que je te le rende. Mais eh, c'est le jeu, ne m'en déplaise, n'est-ce pas ? Alors je joue.

Il repoussa son joker, et ses doigts effleurèrent malencontreusement les siens. Il se sentit comme si il avait couru douze kilomètres.

_ Je ne passe pas spécialement de temps dans ma chambre, j'aimais mieux garder la fenêtre pour un endroit où je serais susceptible de le perdre. Je n'aime pas avoir de pièces mortes si tu veux, c'est une manière de la faire vivre, ça m'incite à y aller. La chambre, je n'ai pas besoin d'une fenêtre pour ça. Hm, c'était surtout valable quand je recevais pas mal, cette pièce me sert de chambre d'ami, mais je l'utilise assez peu maintenant. Enfin, c'est peut-être un peu tarabiscoté mais c'est... euh... ce qui me semble le plus, euh, logique ? Tu préférerais que la chambre soit installée dans une pièce avec une fenêtre ?

On peut changer si tu préfères. Il lui resservit du jus de fraise, jeta un coup d'oeil au serveur qui les regardait avec insistance.

_ Comme je n'y ai jamais dormi je n'ai jamais fait installé de rideaux vraiment opaques mais ça peut se faire si tu veux. Enfin, sauf si tu préfères avoir une chambre à toi. Je mettrais le lave-linge dans la cuisine.

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