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 Je tisserai des chants, un point pour chaque étoile [Salvatore]

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Il savait.
Il connaissait les mots pour décrire un coup de foudre. Il était prof de littérature et pas grand chose de plus.

_ Je suis humain et je t'aime Salva, cela je le sais, disait-il en essayant de le regarder dans les yeux. Comme il ne le regardait pas en face il tendit la main vers sa joue et l'obligea à tourner la tête. Je te vois, je suis avec toi et je vais le rester, je vais te garder dans mes bras, te faire le petit-déjeuner, je vais t'emmener en voyage et faire tous les pornos du monde du monde si tu veux. Regarde-moi. Je ne te ferai plus jamais de mal Salva, plus jamais sciemment du moins, ça je peux le jurer, parce que je t'aime et parce que, si tu me permets d'être égoïste à mon tour, ça me ferait trop de mal de te voir souffrir.

Il garda sa joue contre sa main quelques secondes, pour imprimer sa chaleur en même temps que ses mots, et puis il la remit à sa place sur le manche de son couteau.

_ Ce n'est peut-être déjà plus un coup foudre puisque ce n'est plus un rêve, ou alors c'est le nôtre à tous les deux.
Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Toile.
Il faudrait bien le regarder à un moment donné. Retrouver ces iris lagons qui lui faisaient boire un café de plus en plus salé et son visage terne, si terne, à l'instar de celui qui lui avait fait l'amour pendant de longues minutes. À se demander s'il n'y avait vraiment aucune sincérité dans les lèvres qui baisaient son cou, dans la langue remontant doucement l'intérieur de sa cuisse, dans la main qui tirait ses cheveux en arrière et contre laquelle sa joue se lovait tendrement à la lumière d'un restaurant improvisé. Salvatore pensait à tous ceux qui lui avaient dit un jour n'avoir aucune pudeur, ferma les yeux pour mieux sentir le M tracé sur la paume intruse. Lui aussi s'était convaincu que son corps perdait de sa valeur à force d'être cédé à n'importe quelle érection qui croisait sa route. Lui aussi s'était dit que son manque de gêne le rendait facile et léger, et le voilà à réunir les miettes de leur futur avec le soin qu'un bijoutier apporte aux joyaux d'une tiare. Le mot pudeur prenait tout son sens, Aidan pouvait s'estimer privilégié. À n'en pas douter.
Salvatore ne sut quoi répondre et, à défaut, permit au silence de s'étendre entre le cliquetis d'un couteau et le tintement de ses dents contre le bord du verre lorsqu'il en but les toutes dernières gouttes. La désagréable sensation d'être épié sans que personne ne les regarde, une sécheresse morbide de ses entrailles à sa gorge. Il toussa et sentit le sang au fond de sa langue, se racla la gorge et s'écorcha un peu plus. Sa pudeur égratignée.
Soupir.

- J'ai peur que tu me quittes si nous faisons l'amour ce soir.

Il n'avait plus faim du tout. Triturait la pâte compacte du bout de sa fourchette sans envie.

- J'ai peur de me confier à toi, de te laisser garder ce que je t'ai déjà donné, et de ne rien pouvoir récupérer si jamais on venait à ne pas s'entendre.

Ce n'est plus un rêve, non.

- Et j'ai peur de ne jamais trouver quoi dire. Comme maintenant.

Son sourire se crispa. Il poussa le nœud dans sa gorge en avalant une part d'aligot à moitié froid que ses dents légèrement dérangées eurent du mal à couper proprement.

- Ca va faire mauvais speed dating, désolé. Je ne supporte vraiment plus ton silence. Tu as des passions, en dehors des bouquins ? Du genre... L'art, ou les grosses voitures ?

Il avait le sourire d'un pleutre.
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_ Et il n'y a rien que je puisse faire pour te prouver ma sincérité. Il n'arrivera pas, tout d'un coup, une preuve évidente de mon amour qui ne puisse pas être simulée, ça n'existe pas Salva et ça existe encore mois parce que je t'aime et que je suis maladroit et parce que tu m'aime et que tu ne te fais même pas confiance à toi-même mais on ne peut pas se contenter d'attendre que la confiance arrive d'elle-même. Je sais que c'est abominable de te dire ça après ce que je t'ai fait mais je ne peux juste pas tout faire sans toi. Je suis désolé de te laisser la partie la plus difficile.

Vraiment.

_ Je te jure que je t'aime Salva et que je ferais toujours de mon mieux pour que tu sois heureux. Même si finalement on se rend compte que ça ne marche pas très bien entre nous je ferais tout ce que je peux que ça s'arrange ou, dans le pire des cas, pour qu'on se sépare le moins durement possible. Et puis je te l'ai dit, même si tu ne veux pas qu'on continue de se parler si on ne peut pas être ensemble, je serais toujours dans le coin si tu as un jour besoin de quelque chose ou de mon aide. Je suis un ex très pratique. Et pas collant même si tu n'en as pas eu un très bon exemple aha.

Son petit rire était gêné et il regardait ses mains, son regard un peu suppliant quand il releva les yeux vers lui.

_ Désolé.

Il replongea dans son assiette, attrapa sa fourchette et joua un peu avec une feuille de salade décorative qu'il n'avait aucune intention de manger. Il aurait voulu éviter le speed dating comme il disait, trouver un sujet de conversation sur lequel glisser une discussion un peu fluide même sans être follement intéressante. Être un peu à l'aise mais il ne l'était pas et quand il entrouvrit la bouche, aucun son n'en sorti alors plutôt que de replonger dans un silence gênant, il répondit à ses questions.

_ J'aime bien l'art oui. Enfin, je m'y connais pas vraiment beaucoup et j'avoue que je ne suis absolument pas l'actualité et puis, beaucoup de mes acquisitions dans le domaine sont des œuvres ou des photos d'artistes débutants mais on trouve vraiment de très jolies choses même dans les petites galeries locales. Et puis il y a aussi des élèves très doués à Volfoni, c'est dommage que l'école n'ait pas pu débloquer de fonds pour leur donner une exposition cette année. Je dessine aussi un peu, de temps en temps. Je ne suis pas très doué, hein, mais ça me détend c'est... je... j'aime bien ça c'est tout.

Il avait un peu rosit.

Changer de sujet.

_ Ma mère s'est... tuée en voiture quand j'étais petit alors j'ai une relation assez méfiante avec les véhicules qui roulent en général, je prends le train ou l'avion dès que je le peux mais j'aime tout spécialement le bateau. Avec l'art c'est l'un de nos grands sujets de conversation avec Amaury. Zbigniev, l'intendant de l'école. Je ne sais pas si tu vois qui sait mais lui en tous cas sait très bien qui tu es, lui lança-t-il avec un sourire taquin.

Il n'arrivait pas à croire lui-même qu'il ait pu lancer la mort de sa mère dans la conversation de cette façon. Peut-être parce qu'il n'avait pas envie que Salvatore insiste ou se mette à reparler de voiture ou peut-être parce qu'il espérait que ça pourrait compter.
Comme preuve évidente de sa sincérité.

Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Toile.
Le souffle coupé. Aidan arrachait les fleurs qu'il venait lui-même de planter.

Si c'était une preuve de l'importance qu'il lui donnait, elle était cruelle. Terrible.
Dire qu'il l'avait trouvé mignon à rougir de ses dessins. Il n'y avait vraiment plus de saison. Salvatore plissait ses yeux encore humides, avala lentement la bouchée qu'il portait à ses lèvres pendant qu'Aidan l'assommait. Il ne le quittait pas des yeux.
Avait envie de l'embrasser. Il ne lui avait pas laissé le temps de se désoler pour lui, c'était pour une raison, Salvatore reprenait doucement contenance. Les bras informes comme si les os venaient à lui manquer, une légèreté qui lui pesait.
Pas le droit d'en parler. D'accord.
Il acquiesça en fermant la bouche après avoir avalé. Détourna le regard.

- Il m'en veut d'assumer ouvertement le fait que je préfère les bites, un peu que je sais qui c'est. Il omit volontairement toutes les fois où il était venu l'emmerder à réclamer des fonds pour le club jardinage, histoire de le voir péter les plombs. Ca n'avait jamais fonctionné. Il a l'air terriblement coincé, c'est triste.

Sa voix avait perdu toute malice. Salvatore inspira longuement.

- Et j'ai jamais pris le bateau ni le train, pas en Amérique. Me suis contenté que de l'avion jusqu'à présent, mais je ne l'ai pas pris beaucoup de fois non plus.

Six. Le même aller-retour.
Sa mère aurait mieux fait de ne pas prendre la voiture ce jour-là.
Aidan aurait du lui renvoyer la question. Il l'aimait et il était maladroit. Salvatore lui sourit.

- Je crois que le père d'une élève de Volfoni est en taule à cause de mes parents et je collectionne les Gundam.

Voilà.

- J'en ai huit modèles, dont le 00 Seven Sword/G Master Grade. Mon cadeau pour mes vingt ans. Il sortit son téléphone de sa poche, gribouilla son schéma de déverrouillage deux fois et  après quelques secondes tendit l'écran vers lui, faisant coulisser les photos un peu trop vite pour qu'Aidan puisse les apprécier. Moi j'ai rien vu qui me plaise vraiment dans les styles des arts plastiques à Volfoni. Enfin.

J'ai toujours rêvé d'avoir une moto.

- Je t'aime aussi, tu sais ?
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_ Il est terriblement coincé, mais c'est un coincé adorable. Il aime beaucoup mes salades d'avocat en plus, ajouta-t-il comme si il s'agissait d'une haute vertu morale. Merci.

De beaucoup de choses mais il se mettrait probablement à pleurer si il les énumérait.

_ Il est beau dis donc. Le Gundam. Je dois dire que je ne m'y connais pas trop en figurines, je... bref je ne sais pas. Je ne sais pas quoi dire en fait mais merci, vraiment, de... tout ça. Il ne laissa pas un instant de répit, de silence, il avait trop peur que tout devienne gênant pour Salvatore, il était déjà assez gêné lui-même. Tu souhaites prendre un dessert ici ou préférerais-tu que nous allions ailleurs ?

En bouffe je m'y connais.
Ça ne relève pas le niveau n'est-ce pas ?

_ Tu dors à la maison ce soir ou tu rentres chez tes parents ? Désolé de demander comme ça c'est juste... pour savoir... et ne t'inquiète pas, je comprends très bien si tu ne veux pas passer la nuit chez moi. C'est aussi pour savoir jusqu'à quelle heure je peux te monopoliser avant de te rendre à ta famille.

Il souriait et il se dit que c'était sans doute doute très déplacé, que ce que sa question pouvait sous-entendre l'était, en tous cas, et il s'en voulu d'avoir encore commis une erreur.
Il l'abandonna aussi vite qu'il avait fleuri sur ses lèvres.
Il était incapable d'être galant.
C'était une constatation et la dire à voix aurait été si pathétique qu'il la garda pour lui.

_ J'aimerais t'avoir avec moi.
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Toile.
Il accueillit ses lèvres sans leur sourire, déposa à leur coin un léger souffle avant qu'elles ne s'enfuient à nouveau. Dans sa tête s'écrasait le spectre de sa mère comme les vagues contre une falaise un soir de tempête et Salvatore crut en être hanté. Aidan lui souriait, ses yeux le fuyaient, il avala ce qu'il restait de son plat et détourna le regard à son tour. Lui aussi avait des parents, c'est vrai, et plus il y pensait plus la culpabilité le rongeait. À côté d'Aidan Saerbhreathach, il oubliait vite qu'il n'avait pas d'ailes pour voler.

Il faudrait bien en parler un jour. Dire à Pénélope qu'il était revenu pour lui, rien que pour lui, et qu'il lui suffisait de battre des cils pour le noyer. Qu'il n'avait pas le choix. Personne ne pouvait rien lui refuser, n'est-ce pas ?
Il était beau comme un dieu.
Salvatore lâcha ses couverts et croisa les bras sur la table, croisa les jambes et força un sourire un peu gauche, un peu stupide, il n'en savait rien. Si facile.

- On peut aller chez toi. Pour le dessert.

Lui accordant ainsi des faveurs qu'il n'était pas sûr d'offrir à leur juste valeur. Il n'avait pas l'habitude de parler de son corps comme d'un bijou précieux.
Il faudrait ne pas lui tenir rigueur de ses maladresses comme il le ferait avec celles d'un merdeux. Il faudrait qu'ils se parlent et qu'ils apprennent à se connaître sans trop d'a priori, qu'ils ne finissent pas toujours par s'entendre sur l'oreiller, qu'ils trouvent quoi dire. Qu'Aidan dissipe le souvenir de la seule famille que Salvatore lui connaissait et que Salvatore trouve la force de pardonner. Sans doute d'oublier, malgré sa requête. Il l'aimait et il n'y avait pas de mots pour décrire l'intensité de son mal de crâne, les couleurs rosées qui dominaient ses joues, la langue timide qui n'arrêtait pas de venir rassurer ses lèvres - peur panique de ne plus le croiser, de ne plus pouvoir le toucher. Il ne savait plus comment faire pour se lever, fut pris de panique et pouffa d'un rire couard, confus, anxieux, docile, et décidé.

- Puis c'toi qu'es beau.

Il n'avait pas le droit d'en douter.
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Aidan autorisa à son sourire un timide retour, aussi embarrassé mais un peu moins rouge que Salvatore, au moins aussi tendre. Il allongea son bras sur la table et pris ses petits doigts nerveux dans les siens. Il faudrait payer. Il s'était imaginé se lever de table et quitter le restaurant là, dans l'instant, mais cette pensée parasite le rappela au monde matériel, ou cette pensée matérielle au monde parasite, cela restait encore à décider. Mettre les clés au contact, les feux rouges, le digicode de l'immeuble, les clés au fond de son sac, la lumière à allumer... que ne pouvaient ils magiquement changer de décors d'une scène à une autre. A défaut il se raccrocha à celle là et ferma les yeux, pas longtemps, juste pour la retenir un instant de plus.

_ Ta plus belle chance de réussir quelque chose dans ta vie, hein ? Je m'arrangerai pour être toujours beau alors.

Sourire colgate qui devint bien vite amusé, faussement coupable.

_ Je guetterai tes regards de jeune fille en fleur en amphi.

Il arracha à regret sa main à la sienne pour interpeller le serveur et lui demanda l'addition.

_ Tu n'étais pas le seul à te rincer l'oeil, tu sais ? Mais il semble que je sois plus discret, héhé.
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- Pourquoi jeune fille ? Tous les jeunes hommes ne sont pas en rut.

Tous les jeunes hommes ne sont pas comme moi. Leur printemps n'est pas toujours aussi aride.
Il savait quoi dire, en avait seulement honte. Le drame, c'était de se rendre compte d'à quel point son sourire pouvait être traître. De combien il se sentait beau lorsque ses doigts touchaient les siens. Il n'y avait plus d'amphi qui comptait- plus grand-chose sinon une école, une école qui l'effrayait autant qu'elle lui redonnait espoir parce qu'avec lui tout est possible. Aidan saurait quoi faire, lui. Il trouverait les mots justes pour le faire sortir de sa misère et trouverait un moyen de vivre quoi, trois ans dans cette situation ?
Quelqu'un finirait par remarquer, il n'était pas si dupe. Quelqu'un aurait l’œil, l'oreille ou le nez ; quelqu'un finirait par comprendre, et ça lui faisait peur. Aidan lâcha Salvatore et il ne put s'empêcher d'y voir une amère ironie.

- Je ne suis qu'un simple américain tu sais, pas un ninja. Je sais pas quelle sorte de gloire tu peux tirer à être plus discret que moi, mais sache que mes parents ne savent pas que je suis gay, ce qui est en soit une sacrée prouesse. J'attends des applaudissements.

Il les attendit en pouffant, mais les attendit quand même. Rouge de confusion.

- Ca ne te fait pas peur ? Je veux dire, tout ça. D'être avec moi.

Surtout.
Insista imperceptiblement sur le « moi ». Salvatore n'était pas connu pour être prêteur de quoi que ce soit.

- Et je veux bien que mes techniques de suçage soient à toutes épreuves mais c'est peut-être pas le meilleur argument à sortir maintenant, haha.

Ca restait flatteur.
Il soupira de gêne, détourna le regard.

- Y'a... Y'a pas grand-chose à mater, si ? Enfin, je veux bien comprendre qu'avoir un stalker soit un bon argument pour s'y intéresser mais c'est pas comme si j'avais fait attention à ne pas trop te croiser, ou... Et puis, maintenant que...

Sa main s'égara dans sa nuque rasée. Il le rappelait à des souvenirs vieux de six mois, et couvrait les récentes cicatrices d'acné qui peinaient à partir sur son front de deux doigts malhabiles.

- Est-ce que je te plais ?
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Il applaudit sans ironie et les sourcils levés, réellement impressionné. Fallait-il que ses parents soient stupides ou Salvatore vraiment doué pour qu'il parvienne à tenir sa situation secrète. Vu la réputation de la famille Kimimichi, même parmi les profs, la deuxième hypothèse s'imposait et elle les méritait bien, ses applaudissements. Quelques têtes se tournèrent vers eux, certaines agacées de ce tapage, mais il n'y prêta pas attention. Il ne lui restait aucune attention libre ce soir.

_ La seule chose qui me fait peur c'est de ne pas être avec toi. Non Salva, ça ne m'inquiète pas mais toi, qu'est-ce qui t'inquiète ? Je suppose que je le sais déjà, mais je veux bien l'entendre clairement et peut-être que ça t'aidera à y voir plus clair à toi aussi.

Peut-être. Il l'espérait en tous cas et il espérait surtout qu'un jour il aurait suffisamment confiance en lui pour ne plus à avoir à poser ces questions. Et en lui aussi pour ne plus avoir à mettre en doute ses réponses.

_ Tu sais Salva, j'ai quarante ans, à peu près. Les gens viennent naturellement vers moi parce j'inspire la confiance, je suppose. J'ai changé très souvent d'établissement pour enseigner, j'ai passé pas mal d'années en France et dans plusieurs états, je fréquente des gens très différents les uns des autres et je lis beaucoup. Pourtant, hm, bizarrement, je cite toujours les mêmes auteurs et je n'ai pas beaucoup d'amis, par choix. Je pense que ça peut éventuellement vouloir dire que je sais à peu près ce que j'aime et surtout qui. D'accord, cette démonstration n'est pas très romantique, mais au moins c'est à peu près rationnelle, si ça peut compenser ? Tu es le plus adorable de tous les faux ninjas du monde Salvatore Kimimichi.
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Non, ce n'est pas rassurant.
Il se retint de le dire mais pas de sourire. Poli sous les gerçures, les ongles égarés à la lisière de sa lèvre, l'élégant regard glissé dans celui de son maladroit, cruel indélicat tout aussi gercé, égaré et élégant qu'il l'était. Dressée de la sorte, Salvatore imagina leur table comme une huile de maître. Quelque chose d'unanimement beau. Il avait besoin de mettre tout le monde d'accord sur un point, défiait quiconque venu du ciel ou de la terre de ne pas reconnaître l'amour entre leurs assiettes, en broderies le long de la nappe. Ses sourcils épilés auraient aimé savoir la courbe qu'ils prenaient une fois dévisagés par ses yeux à lui unique et son coeur ne manqua pas son pincement. Il aurait aimé que la situation soit un première dans le monde des hommes. Qu'il n'y ait pas eu avant eux pléthore de Salvatore et d'Aidan pour s'aimer comme ils s'aimaient maintenant. Il le lui avait suffisamment répété pour qu'il commence enfin à y croire et, s'il n'y avait eu que sa poitrine à écouter et aucune suite à cette scène, il aurait épuisé sa vanité contre sa chaleur, aurait froissé cette chemise décidément trop lisse, baisé sa clavicule naissante et la faire sienne, enfin sienne, enfin

- J'ai peur de ce qui va venir après. J'ai peur d'être trop con, à douter autant de toi ou au contraire d'être encore si facile à berner, j'ai peur que tu me touches et de ne pas me laisser faire, j'ai peur que tu abîmes le peu qu'il me reste et c'est ce qu'il va arriver, d'une manière ou d'une autre. C'est connu, qu'on s'use à force d'aimer, c'est l'évidence même et ça a déjà commencé, regarde-nous Aidan. On est pauvres en sourire tous les deux.

Il aurait tout donné pour que ses lèvres ne fassent pas aussi mal en s'étirant.

- J'ai peur que nous n'ayons rien en commun. Qu'au final nos sentiments se soient forgés autour d'un joli vide, mais d'un vide quand même et qu'on soit incapables de faire avec. Qu'il n'y ait rien à faire. Ou qu'on soit trop maladroits, imprudents, que tu n'arrives pas à me parler et que je n'arrive pas à oublier que quand je me laissais dépérir dans ma chambre j'imaginais offrir tes lettres comme une seule lettre de suicide et que le prof de littérature de Sebring crève en même temps que moi. J'ai peur de ce qu'il y a de plus mauvais en nous. J'ai peur de tout ce qui fait que tu es à moi, désormais.

Il coupa court en sentant l'addition arriver pour lui, ferma les yeux et attrapa sa veste.

- Ca va passer Aidan, le rassura-t-il d'une voix aussi tremblante que ses mains. Je ne sais pas si je me sentirai complet, mais je me sens bien avec toi.

C'était peut-être le pire compliment qu'il aurait pu lui donner, mais il était trop occupé à faire tenir debout son petit corps de pédé fébrile pour penser à quoi que ce soit d'autre.
Les L&M qu'il sortit de la poche de son vêtement n'étaient pas à lui. Il les avait volé à quelqu'un, mais il ne savait plus à qui.

- Désolé, je. J'vais en griller une. Je te laisse payer.

Aidan n'avait pas le choix.
Le parvis était désert et il faisait nuit noire. On était en semaine, même les mouettes s'emmerdaient à voler au-dessus de rien, et Salvatore évaluait le bonbon qui fait du bien à la gorge et qui lui restait dans le creux de la main comme une alternative à son angoisse infiniment meilleure que la cigarette qu'il avait entre les lèvres. Il reconnaissait la voiture comme si c'était la sienne, jugea de son éclatante propreté en gobant la sucrerie, oublia nerveusement la clope au fond de sa poche, la tassa pour que l'envie se taise, se trouva bien con avec ses mains vides et ses bras ballants. Ses cheveux encore à peine humides un irrésistible appel - c'était pareil il y a six mois, lui susurra sa nuque traître. Pour la peine, il croqua dans le bonbon et dans sa joue. Il avait mal mais pas froid.
Frisson le long de l'échine. Le même frisson qui l'annonçait chaque fois qu'il savait qu'il allait passer la porte de l'amphithéâtre ou qu'il le sentait dans le même couloir. Pas le temps de croquer le bonbon, il l'avala tout rond, attendit que son poignet passe le pas de la porte et le harponna contre le mur, héla ses lèvres d'une impatience capricieuse. Au Diable l'hôtesse bigleuse qui saluait son départ, au Diable l'addition et toutes celles qui attendaient de servir leur manque d'imagination, les guirlandes de Noël, le goût du miel teinté de celui du vin quand la langue force le désir, les mains nouées à ses cheveux pour le plier à sa taille. Salvatore s'écarta pour lui sourire, retrouva bien vite son vice. Non, ce n'était pas rassurant.
Cruels indélicats.
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