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 Deux silhouettes sur un ciel d'Or [Aileen L. Waeselynck & Hélio Ohara]

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Une volée de nuages orangés traversent le ciel que la fin d'après-midi tourne doucement à l'indigo.
On entend les bruits de l'université. Voix, rire, appelle, quelques bruits de moteur lointain, une sonnerie de téléphone un peu trop forte qui résonne, portée par le vent, la brise est fraiche, on sent l'automne qui approche mais l'été se bat avec ses toutes dernières forces et les vestes sont encore rare sur le campus.

Toutefois, Hélio portait la sienne, dans son immuable costume qu'il ne semble jamais quitter lorsqu'il est sur la sainte terre de Volfoni. Evidemment, ce n'est pas toujours le même, et bien qu'il apprécie fortement le noir - il en possède un nombre surprenant - certains sortent plus ou moins du lot, comme le costume cobalt qu'il portait ce jour-là, le bleu sombre tranchant sur le blanc éclatant de sa chemise, elle-même mise en contraste par le bleu saphir rayé de parme de sa cravate. Une décoration qui, quoiqu'un peu fantasque, mettait en valeur l'azur de ses yeux... Un peu fashion Hélio ? Qu'attendiez-vous de la part d'une personne qui porte des trois pièces tous les jours ?

Appuyé sur la rambarde il ressemblait presque à l'une de ces figures de mode, sa silhouette découpée sur le soleil qui, s'il n'était pas couchant, sombrait lentement vers l'horizon. Une cigarette coincée entre son index et son majeur il soufflait dans le vent un nuage de fumée opaque qui s'envolait en arabesques indescriptibles, sa blancheur semi-transparente teintée d'orange par les rayons faiblissants de l'astre solaire.
Il ramena le fin cylindre de papier remplit de tabac, ses joues se creusant alors qu'il aspirait une grande bouffée, le regard perdu dans les cieux, le saphir de ses iris sertis d'or par les reflets de ce crépuscule en devenir.

Oui, tout cela est bien lyrique ; après tout, quoi de plus normal qu'un prof qui se détend avec une pause clope entre deux cours me direz-vous ? Un peu de romantisme que diable ! Ne voyez-vous pas ces ombres que découpe la haute silhouette de notre homme sur la blancheur du toit ? Ses bouffées de fumée éphémère qui se dissipe dans l'air comme si elles tentaient de rejoindre la majesté des nuages dont les rondeurs cotonneuses se teinte de flamme alors qu'ils filent vers l'horizon, le calme de cet instant, au-dessus de la fourmilière, comme un lieu hors du temps.

Mais Hélio était bien loin de ce calme.
Il était dans un autre lieu, de chaleur, de musique et de rire.
Notre professeur était au Brésil.
Un sourire teinté d'une pointe d'amertume arqua ses lèvres alors que son esprit s'égarait dans ces souvenirs si lointain et pourtant si proche. Même si mille raisons le poussaient à ne plus jamais remettre un pied dans son pays natal, même si certaines blessures étaient encore à vif, mais s'il ne pouvait faire à tout ce qui l'y attendait... Hélio avait le mal du pays.

Notre homme poussa un long soupire plein de lassitude et de nostalgie, recrachant la fumée qui emplissait ses poumon, le nuage d'un blanc mordoré recouvrant un instant son visage avant que le vent ne le rejette au loin de son souffle joueur.
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Aileen avait eu une rude journée. Première journée de cours, première journée d'ennui, première journée de stress... Elle avait encore cette angoisse de la nouvelle prof, bien qu'elle fasse tous les efforts du monde pour le dissimuler. Ses élèves ne semblaient pas avoir remarqué son manque d'assurance, c'était déjà ça. Et lorsque le cours fut terminé, la seule envie qui envahit son esprit fut celle de s'en griller une petite. Elle était prête à dégainer son paquet directement dans la cour, juste en sortant du bâtiment universitaire, lorsqu'elle se décida à rebrousser chemin. Si, en tant qu'élève, elle avait toujours agi de la sorte, désormais, elle était une adulte responsable et se devait de montrer l'exemple à ses élèves. Fumer aux yeux de tous, c'est mal. Trouver un endroit discret pour le faire, c'est mieux. De plus, pendant des années, les gens plus âgés qu'elle ne pouvait s'empêcher de la dévisager lorsqu'elle s'affichait une clope au bec, se demandant comment une jeune fille aussi mignonne et à l'air aussi gentille pouvait vouloir d'un cancer du poumon ? Comme si le cancer se vendait en même temps que l'unique cigarette que tu fumes. Aileen aimait se convaincre de la nocivité minime des clopes, se répétant bien souvent que toutes ses connaissances fumeuses, aussi proches de la mort soient-elles, n'ont jamais eu de cancer du poumon.

D'après ce qu'elle avait pu entendre, les toits du lycée était très fréquentés. Ils seraient occupés par une bande de durs à cuire, dont elle ne se méfierait certainement pas, mais elle voulait un endroit au calme. Ces toits étaient donc à éviter, mais elle n'avait rien entendu à propos des toits de l'université. Cela ne lui coûtait rien d'aller voir, par elle-même, si le calme y régnait. Elle aimerait se retrouver seule, en cette fin de journée. Elle grimpa les marches du bâtiment universitaire deux par deux, ses talons faisant un léger bruit lorsque ceux-ci rentraient en collision avec le sol. Elle avait déjà croisé, ici, des filles perchés sur des talons plus courts que les siens, mais tellement plus bruyants. Elle décocha un sourire sans le moindre mot. Sa respiration était le seul bruit qui émanait d'elle, et il ne s'entendait guère. Elle passait inaperçue, tandis que les élèves marchaient en sens inverse, dans l'idée de rentrer aux dortoirs ou chez eux.

Enfin, Aileen se trouva devant une lourde porte. Un peu essoufflée, son sac et son casque à la main, elle prit le temps de reprendre sa respiration, avant de pousser la porte. Celle-ci émit un grincement strident, dérangeant Aileen au plus haut point. C'était ça, la vie de prof ? Attendre que le cours se termine, expliquer aux élèves, s'ennuyer en attendant le cours suivant, puis ouvrir la porte la plus bruyante qui soit, pour aller fumer discrètement sa clope avant de rentrer ? Bon dieu... De plus, elle avait passé la journée à saluer du regard des adultes dont elle n'avait pas connaissance, sans que ceux-ci ne prennent la peine de venir se présenter. Ils avaient tous l'air si pressés... Peut-être que son programme s'arrangerait lorsqu'elle aura rencontré plusieurs de ses collègues.

Mais à présent, Aileen était seule, et bien seule. La jeune professeure déposa ses affaires, avant de sortir son paquet de cigarettes. Elle avait l'habitude de se rendre sur les toits étant jeune et cela lui rappela quelques bons souvenirs. Portant l'une de ses ''merveilles de détente'' à la bouche, elle rangea son paquet et débuta une recherche vaine de feu dans son sac à main. Elle n'avait pas fumé de la journée, c'était son heure. Elle n'allait pas attendre d'être rentrée pour s'en griller une et voilà que l'un des éléments essentiels du lot s'était évadé de son sac à main.



« Bordel de... » grogna-t-elle.


Non, ce n'était pas possible. Elle allait devoir rentrer comme ça, en manque de nicotine et en manque de repos, conduisant son deux-roues énervée et pressée. De quoi se choper un accident responsable. Soudain pleine d'espérance, elle balaya le toit du regard, comme pour faire apparaître sa dernière chance. C'est alors que celle-ci apparut, l'observant visiblement du coin de l’œil. Un homme en costume d'un bleu plutôt sombre fumait allègrement sa cigarette, tandis que Aileen l'observait. Elle secoua la tête comme pour vérifier qu'elle ne rêvait pas, puis s'avança vers l'homme en question. Il était plutôt grand, quelque peu intimidant selon Aileen. Elle estima que cet homme avait beaucoup de style, et ne put soudain s'empêcher de penser qu'il avait un certain charme.

Elle arriva enfin à son niveau, laissant ses affaires à leur place. Personne n'allait venir ici à cette heure. Elle jeta un coup d’œil en arrière, comme pour s'assurer de la présence de ses affaires. Elles étaient si proches, tandis que la distance qui séparait auparavant Aileen de cet homme lui avait paru interminable. Il semblait avoir commencé sa pause peu de temps avant l'arrivée de la jeune femme. Souriante, essayant de paraître la plus gentille possible, tout en s'apprêtant à le maudire s'il n'était pas en possession d'un briquet, la jeune femme ôta la cigarette qui lui était restée entre les lèvres, laissant paraître une légère trace de rouge à lèvre à hauteur du filtre, avant de demander distinctement à l'inconnu s'il n'avait pas un feu sous la main.

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Un grincement strident.
C'est ce qui sortit Hélio de ses rêveries. Il y avait de nombreuses raisons pour laquelle il aimait cet endroit : c'était isolé, calme, relativement silencieux, très peu fréquenté... et la porte servait d'alarme anti intrusion. Notre homme avait essayé de l'ouvrir de toutes les manières possibles, rien n'y faisait, cette porte émettait a la moindre poussée un bruit aussi unique que désagréable - on y préférerait des ongles sur un tableau noir. Certains auraient pu prendre cela pour un défaut, pour lui, c'était une aubaine.

Placé comme il l'était, quasiment à angle droit de l'entrée, on le voyait qu'une fois la porte refermée et si on prenait le temps de regarder autour de soi. Un avantage non négligeable en cas d'agression. C'était cette prévision qui avait fait qu'au moment même d'entendre ce bruit, le corps entier de l'homme s'était contracté, tel un ressort d'acier prêt à délivrer toute sa puissance en cas de besoin.
Le physique de l'intruse le força tout de même à se relâcher - un peu - si elle était grande, elle n'avait clairement pas un physique de combattante, ses épaules étaient trop fines, tout comme ses bras et si on remarquait une certaine souplesse dans sa façon de mouvoir, elle n'avait rien d'un artiste martial. Hélio laissa échapper un soupire plein de fumée.

Cette nouvelle protagoniste semblait trop âgée pour être une élève ; non pas qu'elle fut vielle, mais quelque chose dans son attitude, son regard, apportait une certaine maturité. Membre du personnel, ancien élève ou très jeune prof ? Qu'importe après tout, ce n'est pas comme s'il avait envie de la connaitre.
A vrai dire, Hélio espérais même que la jeune femme se soit trompé d'endroit...
Espoir qui ne fit pas long feu quand il vit un paquet de cigarettes dans les mains de la rouquine.
Bon, autant pour la pause nicotine en solitaire, enfin, elle irait fumer de son côté, il finira sa cigarette et chacun partirait sans qu'un mot soit échangé non ?
Que tu crois Hélio !

Elle était déjà face à lui, c'est à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'elle était loin d'être désagréable à regarder, pour ne pas dire plus. Point qui la fit nettement baisser dans son estime - et bien quoi ? Plus elles sont belles, plus il est facile de tomber dans le piège non ? - il réussit tout de même à lui jeter un demi sourire, hochant la tête en guise de salut, il n'avait pas vraiment envie de parler. Mais quand il vit la cigarette éteinte, il comprit ce qu'elle voulait avant même que les mots sorte des lèvres de la jeune femme.

Beaucoup de personnes sont persuadées que le briquet absolu c'est le Zippo, classe, massif et souvent gravé, il fait motard, il sent l'essence et donne un petit côté Bad-boy. Hélio lui préfère la praticité technique d'un briquet tempête. En plexiglas transparent et en plastique et métal noir, un allumage électrique, qu'il pleuve, qu'il vente, on peut fumer sa clope. Il le sortit de sa poche, la flamme d'un bleu vif jaillissant d'une simple pression avec un léger sifflement.

Il la pointa au bout de la cigarette de la jeune femme - il avait toujours trouvé, enfant, que cette flamme avait un petit côté sabre laser - lui laissant le temps d'aspirer pour parfaire l'allumage.
"Tu dois apprendre à recréer des lier, ne perd pas une seule occasion de faire la connaissance de quelqu'un de nouveau, même si cette personne ne t'attire pas, fonce ! Tu pourrais tomber sur une perle rare !"
Voilà mot pour mot ce que lui disait son psy. Hélio poussa un soupire mental ; et c'était partit, il sentait déjà qu'il allait le regretter, mais bon, au prix que lui coûtait le thérapeute, autant essayer de suivre ses conseils non ?

« Hélio Ohara... J'enseigne ici. A qui ai-je l'honneur ? »

Il avait essayé de ne pas paraitre trop désintéressé mais, sa voix restait égale. Au moins elle ne penserait pas qu'il la drague... si ?
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L'inconnu sortit de l'une de ses poches un briquet. Aileen crut reconnaître un briquet tempête, objet qu'elle n'avait pas vu depuis des années. Elle avait connu un garçon au lycée, qui en possédait un. Extraverti, il était l'un des seuls à réellement bien s'entendre avec elle, et à supporter son manque d'attention chronique. Il estimait que ce briquet était plus performant que beaucoup d'autres, puisqu'il était possible d'allumer sa clope par grand vent, sous la pluie... Des tas de situations dans lesquels Aileen aurait peu envie de fumer. Sortir par un tel temps ne lui en donnait pas l'envie. Elle n'était pas encore assez dépendante pour cela. Elle pensait qu'elle allait le devenir dans quelques temps, mais au jour d'aujourd'hui, rien ne l'obligeait à sortir sous la pluie.

Après avoir passé l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, la jeune femme se pencha légèrement pour coller sa portion de nicotine à la flamme bleutée. Elle n'avait pas le sentiment d'être plus la bienvenue que cela. Aussi, elle s'était décidée à s'éloigner de cette rencontre prometteuse, jusqu'à ce que, à sa grande surprise, son remerciement soit suivie d'une réaction.



« Hélio Ohara... J'enseigne ici. À qui ai-je l'honneur ? »


La rouquine leva ses yeux vert d'eau et les plongea dans ceux du professeur. Gênée par le ton monotone d'Hélio, et d'un côté gênée par lui-même, elle balbutia un peu avant de parvenir à trouver les mots.


« Je... donne des cours de photo. J'ai commencé aujourd'hui, en fait. Hum... Je suis Aileen. Aileen Waeselynck mais vous pouvez m'appeler Aileen. »


Elle ne savait même pas si, en tant que collègues, ils étaient censés se tutoyer ou non. Il l'intimidait, c'était certain. Elle espérait juste qu'il n'ait remarqué qu'une gêne du débutant. Après tout, comme elle le lui avait dit, ce n'était que son premier jour en tant que professeur. Elle avait bien le droit d'être stressée, non ? Et puis, la jeune femme avait l'habitude de se lancer trop vite dans des aventures bidons. Elle commençait à avoir honte de ce qu'elle était. Mais il fallait dire qu'elle ne savait pas gérer ses émotions. Elle savait les dissimuler, les faire passer pour autre chose qu'une attirance, les faire presque disparaître... Mais elle ne savait pas s'empêcher d'éprouver quelque chose. La seule façon pour elle de ne pas être attirée par quelqu'un, c'était de s'engager dans une relation sérieuse. Or, actuellement, ce n'était pas le cas. Du coup, elle pensa directement qu'elle allait flasher sur n'importe qui, à n'importe quel moment... Hélio n'était qu'un homme parmi tant d'autres, après tout. Un homme qui n'était pas franchement désagréable à regarder, mais un homme tout de même. De plus, il fallait se rendre à l'évidence, elle ne connaissait rien de lui. Rien, à part qu'il était professeur.


« Je suis désolée. » lança-t-elle après quelques secondes de réflexion et une profonde inspiration. « Je commence à être fatiguée par cette journée et tout le stress que j'ai caché à mes élèves ressort maintenant. C'est un peu ridicule. Je stresse rien qu'au fait de ne pas savoir si on doit se tutoyer ou se vouvoyer. C'est mon premier job... »


Les excuses étaient donc lancées, elle espérait juste qu'elle serait bien reçues. À force de s'engager sur un coup de tête dans ses relations, Aileen avait eu beaucoup de mauvaises surprises. Elle avait envie de rencontrer un panel d'hommes, de s'entendre avec eux, de s'en rapprocher... pour au final n'en choisir qu'un, certes. Enfin, là, pour l'instant, il fallait simplement espérer qu'Hélio soit de bonne compagnie. Autant dire que l'amitié avec Aileen, tant qu'elle était célibataire, c'était devenu le parcours du combattant. Mais avec son nouveau départ, elle souhaitait faire un effort, tentant tant bien que mal de ne pas paraître trop vulnérable.

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Hélio ne sut pas s'il devait être heureux ou déçut.
Il avait suivi les conseils de son thérapeute, ce qui en soi était bien, ils avaient marché - après tout la jeune femme lui avait répondu ! - mais, cela, il ne savait pas comment le prendre. D'un côté c'était censé l'aider avec sa "guérison" mentale - chose qu'il n'était pas sur de vouloir d'ailleurs - mais de l'autre, il n'avait pas spécialement envie de parler seul à seul avec la dénommée Aileen. Enfin, au moins, elle était prof tout comme lui et ils trouveraient sans trop de problèmes un sujet de conversation... discuter ça peut aller, se regarder dans le blanc des yeux, l'air gêné et sans savoir quoi dire, il n'était pas sûr de pouvoir le supporter !

Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette tandis qu'elle expliquait l'aspect saccadé se sa présentation par le stress du premier jour - chose qu'il était bien à même de comprendre - il jeta un coup d'oeil au petit cylindre de papier qu'il avait à peine commencé... quelle idée de prendre des longues ! L'idée qu'une seule courte ne lui suffisait pas sans doute ? Hum, oui, mais tout de même, il ne pouvait pas simplement l'éteindre et partir. Cette dose fumante de nicotine était désormais ce qui se rapprochait le plus d'un sablier pour lui, il n'avait plus qu'à attendre de l'avoir finir pour échapper à cette situation... dérangeante.

Voulant éviter de fumer sa clope à grande vitesse - ce qui aurait le même effet que de l'écraser pour partir - il se décida à répondre à sa collègue.
La question implicite de cette dernière le fit d'ailleurs hésiter un instant sur le pronom a utiliser. Une partie de son esprit voulait garder ses distances par un vouvoiement polit, pas de rapprochement, pas de lien, pas de risque. Mais l'autre, plus sensée - et légèrement influencée par les conseils de quelque psy hors de prix - se rendait compte que cela le ferait passer pour froid et, qu'après tout, il ne l'avait pas abordé pour ensuite se dégager.
Il offrit à la jeune femme un sourire qui se voulait détendu sans y parvenir totalement.

« Tutoyons-nous ! Après tout, on risque de se croiser souvent, inutile de se montrer inutilement formel... »

Le prof se rendit compte à ce moment que sa phrase faisait très formel pour quelqu'un voulant se montrer sympathique... Hélio tira encore une fois puis il poussa un demi-soupire, tournant la tête pour ne pas cracher sa fumée au visage de la jeune femme.
Parler du stress ! Après tout, elle avait lancé le sujet !

« La fatigue et le stress... c'est un peu notre lot à tous ! Au début c'est le pire, on ne sait pas encore si on fait ça bien, on n'a peur de ne pas être écouté ! Mais ne t'inquiète pas, tu t'y feras, tu prendras confiance. »

Il eut un rire étouffé, tournant son regard vers le ciel, un instant, avant de replonger la saphir de ses prunelles dans celles qui leur faisait face, une quinzaine de centimètre plus bas.

« Une classe, c'est un peu comme une meute de chiens, si tu as peur, si tu n'as pas confiance, il le sentira. Le tout, c'est de s'imposer ! Montrer que tu sais ce que tu fais et tout ira bien... »

Notre homme lui offrit - enfin - un vrai sourire, penser au travail, aux élève, l'aidait à occulter peu à peu la situation présente de son esprit.

« Le stress, moi je l'ai à chaque rentrée, je me demande si j'aurai une bonne classe, si je vais leur plaire... Mais bon, que ce soit le cas ou non il faut bien essayer non ? »
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Aileen se sentait gênée, gênée de ne pas pouvoir parler normalement à un homme qu'elle vient de rencontrer. Habituellement, sans pouvoir s'en empêcher, elle fait tout pour mettre un mâle plaisant dans son lit dès le premier soir. Mais là, non. Il s'agissait du travail, et bien que s'envoyer en l'air dans la salle des professeurs s'avérait plutôt tentant, elle ne pouvait... Mais à quoi elle pensait, là ? Elle tira nerveusement sur sa clope, se remplissant les poumons de l'apaisante fumée, avant que l'homme ne réponde à sa question.


« Tutoyons-nous ! Après tout, on risque de se croiser souvent, inutile de se montrer inutilement formel... »


Il avait semblé s'être posé quelques questions avant de répondre. Visiblement, ce n'était peut-être pas si anormal de se perdre dans ses pensées. Peut-être pas à longueur de temps, comme Aileen, mais de décrocher parfois de la réalité, pour quelques secondes, histoire de faire le point avec soi-même. Soudain, elle ne se sentit pas si différente des autres.


« La fatigue et le stress... c'est un peu notre lot à tous ! Au début c'est le pire, on ne sait pas encore si on fait ça vien, on n'a peur de ne pas être écouté ! Mais ne t'inquiète pas, tu t'y feras, tu prendras confiance. »


Cette intervention conforta Aileen dans son idée. L'approche d'Hélio, sa façon d'agir avec elle... Hélio la mettait peut-être en confiance ? Pas sûr. Ce n'est peut-être que l'effet que lui faisait cette phrase, cette compréhension... Et puis, ça lui faisait cet effet avec beaucoup d'hommes, il faut le dire. Donc pas de quoi s'emballer. Elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette, comme pour calmer ses ardeurs. ''Il ne se passera rien, compris ? Rien du tout. Pas avec lui.''


« Une classe, c'est un peu comme une meute de chiens, si tu as peur, si tu n'as pas confiance, il le sentira. Le tout, c'est de s'imposer ! Montrer que tu sais ce que tu fais et tout ira bien... »


''Tu ne le touches pas, tu ne le dragues pas, tu ne l'invites pas... tu ne fais que lui parler. Lui par-ler... Attends...'' Un mot dans cette phrase dérangea quelque peu Aileen. Un terme utilisé, qu'elle n'aurait jamais pensé à sortir dans un moment pareil.


« Une meute ? Vous y... Tu y vas un peu fort, non ? »


Remarque, non. Les professeurs montrant une défaillance effective ne font pas long feu, il est vrai. Rapidement, ils acquièrent un surnom débile. À la fin, ils manquent de se faire lyncher par certains élèves. Et ici, d'après les rumeurs, Aileen pouvait en conclure qu'il était dangereux de ne pas s'imposer. Visiblement, certains élèves étaient bien plus turbulents que les autres, et cette école avait été construite sur ce principe. Mais aujourd'hui, ils ne sont plus qu'un groupe, non ? Un groupe parmi d'autres, au même titre qu'une équipe de foot, ou de basket. Combien sont-ils ? Une vingtaine, tout au plus ?

Aileen tentait de se rassurer par tous les moyens. Est-ce qu'elle s'était montrée assez compréhensive, et assez stricte à la fois ? Est-ce qu'elle leur avait paru faible ? Est-ce qu'elle aurait pu faire mieux ?... Son stress s'évanouit en partie lorsqu'Hélio lui présenta ce qui ressemblait à l'un de ses plus beaux sourires. Elle était moins tendue, rassurée d'être à peu près acceptée par cet homme. ''J'ai passé la première étape ? Faire passer un inconnu au stade de connaissance, sans même avoir à coucher avec ? Ce serait... une grande première. Mais c'est assez plaisant.''



« Le stress, moi je l'ai à chaque rentrée, je me demande si j'aurai une bonne classe, si je vais leur plaire... Mais bon, que ce soit le cas ou non, il faut bien essayer, non ? »


Il avait raison. Dans tous les cas, il fallait faire avec. Elle n'allait pas pouvoir quitter son poste avant un moment, et rien de grave ne s'était produit aujourd'hui. Alors pourquoi tirait-elle toujours aussi nerveusement sur cette foutue cigarette ?! Elle était stressée au possible, mais commença à se détendre sur les bonnes paroles de son collègue. Cependant, elle se sentit dans l'obligation de réclamer plus de détails sur cet inconnu. Le premier pas était fait, elle connaissait désormais son nom. Un nom venant des îles ou d'un pays hispanique, visiblement, mais Aileen ne fit aucune remarque à ce sujet.


« Mon stress doit aussi venir du fait que c'est la première fois que je risque de rester aussi loin de mes mères, je pense. Enfin... ça fait longtemps que tu es prof de... de quoi, d'ailleurs ? »


Ses propos étaient peut-être un peu maladroits, mais elle était loin de vouloir dire qu'Hélio paraissait vieux. Cependant, elle avait relevé, dans ces explications quant au stress, qu'à ''chaque'' rentrée, il était victime de ce stress. Donc Aileen supposa qu'il exerçait depuis plus de deux ans. Elle en était quasiment sûre, et était presque admirative, voire envieuse. Elle aurait sûrement voulu avoir un prof à l'air aussi cool lorsqu'elle était au lycée, ou étudiante. Il faut dire qu'Hélio aurait pu faire partie des profs qui captaient son attention en cours.



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Hélio manqua de perdre son sourire.
Il n'aimait pas qu'on lui pose des questions, surtout pas avec des lèvres à la rondeur pulpeuse si détestablement féminine - il en oublia même l'allusion sur les chiens. Notre homme dissimula la brusque crispation de sa mâchoire derrière sa main tandis qu'il prenait une autre bouffée de nicotine. Au pire elle aurait vu ses pupilles se dilater brusquement. Mais qui pouvait dire que c'était de la peur mêlée de colère, cela pouvait être, de la surprise, l'effet de la cigarette... ou encore de l'excitation. Dieu qu'elle ne prenne pas cela pour de l'excitation !

Le prof réussit à recomposer son sourire avant même d'avoir recraché sa fumée, laissant jaillir celle-ci par le nez en un long flot descendant, faisant bien attention à ne pas la souffler dans le visage de la jeune femme.
Cela pourrait être pire que de l'impolitesse... elle pourrait savoir ce que ça veut dire.
Bon, que faire désormais, la question n'était pas vraiment personnelle - bien qu'elle le concerne directement - valait-il mieux dire la vérité tout de go ? "Je suis prof depuis mes 25 ans mais j'ai dû faire une pause de plus d'un an parce que ma petite amie était dealeuse en secret, que ses junkies de clients sont venus réclamer leur dose et que je me suis mis entre les balles et celle que je croyais l'amour de ma vie"
Belle introduction ! "Et sinon toi ta vie ?" Ferais un parfait complément pour finir de faire fuir la jeune fille... et pourquoi ne pas lui dire que seuls les conseils de son psy le poussaient à continuer cette conversation ?

Non, décidément non, la vérité n'était pas une solution. Mais le mensonge non plus : Hélio, mieux que personne, savait que les illusions ne tiennent pas et font bien plus de mal qu'elles ne pourront jamais faire de bien. S'inventer une vie ne le rendra au mieux que ridicule... Il ne restait donc qu'une seule alternative.

« Eh bien, j'ai commencé comme professeur à 25 ans et je travaille ici depuis deux ans déjà... »

L'omission.

« C'est ma passion, qu'y puis-je ? Et, pour répondre à ta question, j'enseigne la biomécanique, ce n'est pas une matière très connue, je fais aussi beaucoup de tutorat, ça occupe mon temps libre et, quand on aime enseigner, on le fait le plus possible ! »

Oui, bien, passe pour un accro à son job qui ferait tout pour en faire plus !
Une partie de lui-même regrettait d'essayer de se montrer sous un mauvais jour - enfin, ce qu'il supposait l'être, son véritable mauvais jour étant plutôt sa paranoïa, sa fascination pour les armes et sa peur des femmes, mais ça, c'était ce qu'il voulait cacher ! - il appréciait plutôt cette partie de lui, sa facette prof passionné. Mais il était aussi conscient de son aspect rébarbatif pour tous ceux qui ne partageaient pas sa vocation. Certes, la dénommée Aileen partageant son métier, elle devait faire de même pour l'amour de l'enseignement, mais elle était encore jeune et peut-être n'avait-elle pas encore le virus comme lui l'avait !

Malgré toutes ces arrières-pensées, il ne pouvait s'empêcher de sourire, pas son masque de professeur, non, une vraie joie qui atteignait son regard, il parlait de ce qui comblait le vide de sa vie, de ce qui occupait son esprit, de ce qui emplissait son âme.
Comment ne pas sourire ?
Et puis il ne restait qu'une demie cigarette !

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Les questions posées par Aileen semblaient avoir dérangé son collègue. Ce n'était pas non plus comme si elle lui avait demandé l'historique de sa famille sur trois générations, ou le poids qu'il faisait lorsqu'on l'a extirpé du ventre de sa mère. Cette pensée fit sourire Aileen qui détourna les yeux de son confrère un instant. Elle se joua cette scène, dans sa tête. Deux personnes qui se rencontrent pour la première fois : ''Bonjour, je m'appelle Aileen et je faisais 2kg500 lorsque je suis née. Ravie de faire votre connaissance''. Quelle accroche, bon dieu ! Elle avait tant de mal à approcher les hommes sans leur sauter dessus qu'elle aurait presque pu débuter sa présentation ainsi. Avouez que ce n'est pas là l'entrée en matière la plus attirante qui soit.

Une nouvelle fois perdue dans ses pensées, elle regagna le monde réel en remplissant de nouveau ses poumons. Elle évacua la fumée d'une manière douce et plutôt discrète, ses lèvres s'écartant à peine pour laisser un petit fumet s'échapper de leur étreinte, puis l'homme lui répondit.



« Et bien j'ai commencé comme professeur à 25 ans et je travaille ici depuis deux ans déjà... »


Deux ans, donc. Il devait commencer à s'être approprié les lieux, et il s'était certainement accoutumé aux élèves d'ici. De plus, s'il a commencé à 25 ans, il avait quelques années derrière lui. Au moins cinq ans, peut-être ? Aileen avait un mal de chien à déterminer quel âge il pouvait avoir. Il avait au moins 27 ans, mais elle s'autorisa une tranche plutôt large. Elle le plaçait entre 27 et 35 ans. Enfin, elle n'allait pas lui poser cette question tout de même. La galanterie impose aux hommes d'éviter de demander l'âge et le poids d'une femme. Elle n'aimait guère abuser de la situation inverse, et cela ne la regardait en rien. L'homme renchérit sans plus attendre. En effet, si Aileen lui avait demandé depuis combien de temps il exerçait – question à laquelle il avait en partie répondu, elle avait également demandé quel était son domaine.


« C'est ma passion, qu'y puis-je ? Et, pour répondre à ta question, j'enseigne la biomécanique, ce n'est pas une matière très connue, je fais aussi beaucoup de tutorat, ça occupe mon temps libre et, quand on aime enseigner, on le fait le plus possible ! »


Effectivement, elle n'aurait pas été foutue, dans la situation actuelle, d'expliquer ce qu'était la biomécanique. Aileen n'était pas quelqu'un de stupide, mais elle était bien trop dispersée. Elle eut de bons résultats tout au long de sa scolarité, certes, mais elle était souvent incapable d'avancer une information apprise en cours – ou ailleurs – autrement qu'en situation d'examen. Là, elle était en mesure de chercher au plus profond de sa mémoire ce qu'il en était. Autrement, la biomécanique... elle ne savait pas de quoi il s'agissait. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle n'avait jamais croisé cette matière auparavant. Elle se promit de se renseigner, dès qu'elle serait rentrée chez elle.

Elle quitta une nouvelle fois ses pensées pour en revenir à la présence de son collègue. Il affichait un sourire qui la toucha. Il semblait passionné, passionné par ce qu'il racontait, passionné par sa matière, passionné par son métier... Elle admirait les gens de ce type, et se comparaît un peu à eux. Elle aussi était passionnée. Passionnée par la photographie, passionnée à l'idée de pouvoir partager son art, ses créations et son savoir, passionnée par les hommes aussi... Elle tourna soudain violemment la tête, comme pour dissimuler le rouge qui lui montait à présent aux joues. Déjà qu'Hélio était plutôt plaisant à regarder, si en plus il gardait cet air sur le visage...

Enfin... Il ne restait qu'une demie cigarette...

Mais cette demie cigarette, il fallait la terminer. Et ce n'est pas en silence qu'Aileen voulait le faire. Elle ne fumait qu'occasionnellement. Généralement, elle fumait seule, pour se détendre, pour faire un break. Mais là, c'était différent. Elle avait envie de parler. Elle avait envie de connaître l'homme qu'elle avait en face d'elle. À vrai dire, elle réfléchit un instant. À part quelques ex avec qui elle avait gardé de bons rapports, aucun homme neutre n'était devenu ami avec elle. Il fallait qu'elle fasse un effort. Elle aurait juste préféré tomber sur un homme moins séduisant, moins à son goût. Elle peinait à lutter contre ses vieux démons, mais ses petits soldats faisaient face comme ils le pouvaient. La guerre n'était pas terminée, et bien que son corps tente de la trahir en rougissant, elle n'allait pas abandonner.



« Je me suis proposée pour être tutrice aussi. Je ne sais pas trop comment ça s'organisera, mais je vais faire de mon mieux. »


La jeune femme décida de dissimuler légèrement on visage en se mettant de côté, dos au mur. Elle ne voulait pas non plus qu'Hélio se fasse des idées. Elle ne le sentait pas franchement ouvert à une quelconque proposition et ne souhaitait pas lui forcer la main. D'un côté, on ne pouvait pas la blâmer. Elle était célibataire depuis plusieurs mois – ce qui lui arrivait peu, il faut le dire – et elle ne connaissait personne. C'était la première fois qu'elle se trouvait dans une telle situation, en partie parce qu'il s'agissait de son premier déménagement. Mais qui dit nouvelle maison, dit nouvelle vie. Aileen se devait de faire autant d'efforts que possible. Sa prochaine aventure se déroulerait dans les règles, et pas sur un coup de tête. En attendant, elle ne savait plus trop comment combler le vide pesant qui s'installait. Aussi futile sa réplique fut-elle, il fallait qu'elle brise ce silence.


« En tout cas, tu as l'air passionné par ce que tu fais. Moi qui pensait rencontrer des profs désintéressés, ça me surprend. J'aime bien ce côté-là ch... »


Elle avait échappé de peu à une grossière erreur. La fatigue, certainement, mais elle était sur le point de lancer un « j'aime ce côté-là chez toi » qui aurait pu largement déconvenir à son interlocuteur. Elle croisait les doigts pour qu'il ne relève pas cette faute, mais débuta tout de même une recherche d'excuses bidons. Si elle lui disait pourquoi ce « ch » avait ponctué sa phrase, elle trahirait ses impressions. Cela pourrait même passer pour une tentative de drague. N'en était-ce pas une ? Elle se mordit les lèvres, les yeux clos, avant de tirer une nouvelle fois sur sa clope. Elle avait l'habitude d'être directe, aguicheuse, voire même tentatrice, mais elle s'interdisait tout excès pour le moment. Alors il ne lui restait qu'à prier pour qu'il ne fasse aucune remarque à ce sujet.

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Damned !
C'est sans doute ce qu'un des vieux héros de western qu'aimait tant son père aurait dit à ce moment-là : cet instant fatidique où, croyant s'échapper du piège, il avait refermé les mâchoires de ce dernier encore plus puissamment. Il voulait la saouler, la repousser, la dégoûter - pas la blesser, pas l'insulter, sa politesse ayant plus de force que son envie de solitude, tout de même - mais Hélio ne faisait rien pour plaire ! Qu'était donc cette femme pour mettre un à un tous les plans de son psy en actions et ignorer tous ses efforts pour la détourner de lui ! Une partie, plus réaliste eut tout de même la franchise d'admettre que, s'il l'avait rencontré quelques années plus tôt, la jeune femme lui aurait probablement plût. Mais cette facette de son esprit n'avait pas le droit de vote au grand débat de "Qu'est-ce que je dois dire maintenant ?!" Débat qui s'éternisait d'ailleurs, notre prof ignorant comment répondre à la dernière phrase comme inachevée de sa vis-à-vis.

Avait-elle voulut dire "ce côté lâche ?" Hum, non, ça ne convenait pas à la situation... peut-être juste une onomatopée évadée de ses lèvres de façon incontrôlée. Il attendit tout de même quelques secondes, histoire de lui laisser - si la dénommée Aileen en éprouvait le besoin - le temps de finir.
Rien ne vint pourtant, et la délibération mentale reprit, le corps gagnant du temps d'une autre bouffée de nicotine, les yeux dérivant sur l'horizon enflammé des lumières crépusculaires. Si bien qu'Hélio ne remarqua pas le doute de son interlocutrice ni son hésitation, pourtant rendue visible par ses paupières closes et la blancheur de ses dents se plantant dans la chaire de ses lèvres.
Il se rendit compte que cela faisait longtemps qu'il n'avait parlé à personne de cette façon, en général il échangeait deux mots, donnait des devoirs, répondait a une question ou bien se lançait dans ses longs monologues d'enseignement... mais pas de discussion, pas sur lui, pas sur sa vie.
Étrangement, il se dit qu'une pointe de franchise ne lui ferait pas de mal.
A voté.


« Je... je ne parle pas souvent aux autres de cette façon. Pour tout dire ça fait longtemps que je n'ai pas parlé de moi... Je crois que tous les enseignants sont plus ou moins passionnés, j'imagine que les années n'aide pas à rester souriant face à la foule changeante des élèves. Mais je n'en suis pas encore là !»


Oui bon, pas trop de franchise quand même, autant repartir sur le sujet des profs... Hélio n'avait pas envie de parler de lui et il espérait que ses premiers mots le feraient comprendre à la jeune femme.
Pour le reste, c'était la vérité : il n'avait pas d'ami à Volfoni, pas d'élèves favoris et surement pas de petite copine... quelques connaissances, tout au plus. Enfin, si on oublie la bibliothécaire mais, elle, c'était un cas à part !
Le prof amena de nouveau la cigarette à ses lèvres et alors même qu'il en aspirait une nouvelle dose de fumée il vit les braises se rapprocher du filtre. C'était son avant dernière. Il relâcha la fumée et la pression qui pesait sur son esprit d'un même souffle.
Il sourit en lui-même, il a réussi à tenir, sans fuir ! Et en laissant même à sa vis-à-vis quelques pans de vérité ! Son psy serait fier de lui.

« Je pense que je ne vais pas tarder... mes chiens vont s'impatienter sinon ! »

Hélio se rendit compte que cela sonnait presque comme une excuse pour partir alors même que ces mots quittaient ses lèvres. Il n'avait pas envie de briser tous ses efforts en partant la queue entre les jambes.
Il eut un sourire doux.

« Vous avez des animaux ? »

Il pouvait bien encore rester le temps qu'elle finisse sa cigarette.



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Aileen fut soulagée de voir que son interlocuteur ne prenait pas la peine de trop se questionner. Il eut l'air de se demander, quelques instants, ce qu'elle avait voulu dire. Mais bientôt, son regard quitta la jeune femme pour contempler les lumières naissantes du soir. Un peu plus détendue, la photographe se prit à admirer elle-même ce ciel unique. Le ciel était certainement l'une des choses les plus compliquées et les plus intéressantes à photographier. Une personne qui pose peut rester dans une même position plusieurs dizaine de minutes s'il le faut, voire répéter cette pose si besoin. Le ciel n'est pas deux fois semblable, et ne reste ainsi que quelques minutes, ou quelques secondes. Ce sujet donne lieu à des prises de vue uniques, mais particulièrement complexe, puisqu'il n'y a aucun arrière-plan, aucun premier plan, aucun cadre ''naturel'', qui sont normalement nécessaire pour réaliser une photo selon certaines normes.

Soudain, la jeune femme baissa le regard. Le sourire aux lèvres, elle réalisa que quelques pensées de sa jeunesse revenait parfois. Lorsqu'elle était jeune, elle avait tendance à prendre toutes les citations, adages et proverbes au pied de la lettre. Ainsi, elle repensa à une célèbre citation, d'Antoine de Saint-Exupéry, lui semblait-il. « Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction ». Elle regardait exactement dans la même direction qu'Hélio, ce qui la fit sourire. Non pas qu'elle y accorde encore de l'importance à ce jour, mais simplement le fait que cette réplique ait émergée dans son esprit à ce moment précis. Il ne devait lui rester que trois ou quatre bouffées, lorsque l'homme interrompit le silence.



« Je... je ne parle pas souvent aux autres de cette façon. Pour tout dire ça fait longtemps que je n'ai pas parlé de moi... j'imagine que tous les enseignants sont plus ou moins passionnés, j'imagine que les années n'aident pas à rester souriant face à la foule changeante des élèves. Mais je n'en suis pas encore là ! »


Aileen fut assez surprise de la franchise d'Hélio. Il semblait fermé depuis le début, distant, lointain... inaccessible. Au final, ils n'étaient pas si différents l'un de l'autre. La jeune femme respecta son approche avec une grande dose d'humilité. Elle réfléchit un instant, et se sentit bien seule. Le fait qu'Hélio semble aussi distant, même envers les autres, laisser entendre à Aileen qu'il devait être particulièrement solitaire. Elle effaça cette idée de son esprit, de peur de se dire qu'ils avaient bien trop de choses en commun pour ne pas entamer une relation, sérieuse ou non. Il fallait qu'Aileen bannisse cette idée de son esprit. Elle n'eut pas le courage de le pousser à aller plus loin dans la franchie, ni de le questionner sur sa vie privée. Cela ne la concernait pas, et elle supposait assez justement que ces questions dérangeraient plus son interlocuteur qu'elles ne pourraient la renseigner. Et puis, ils avaient le temps. Elle permit à Hélio, de par la longueur de sa réflexion, de changer de sujet.


« Je pense que je ne vais pas tarder... mes chiens vont s'impatienter, sinon ! Vous avez des animaux ? »


L'homme arborait un sourire des plus doux et chaleureux, adressé à Aileen elle-même. Elle en fut touchée, bien qu'un peu gênée de sembler aussi fragile face à lui. Le moindre écart, bien qu'Hélio n'y réagissait pas plus que cela, lui semblait inadmissible. Elle se sentait trop frêle, face à lui, mais était à des années lumières de croire au coup de foudre. Alors qu'était-ce ? Sûrement qu'un simple désir charnel, une attractivité particulière, à laquelle il ne semblait pas si réceptive (bien qu'il assurait s'ouvrir plus facilement à Aileen qu'à quiconque).


« Euh... des animaux ? Oui ! Oui j'ai recceuilli une belette, il y a quelques temps. Une seconde petite rouquine pour peupler mon appartement, prénommée Bestiole. Mais n'oublie pas : on se tutoie ! Ça paraîtra trop froid, sinon ! »


Sa réplique fut ponctuée par un large sourire, et par la levée de son avant-bras, ramenant la cigarette au seuil de ses lèvres. Le filtre, rougi par le léger maquillage de la jeune femme, quitta bientôt sa bouche pour revenir au niveau de sa taille. Plus qu'un coup à tirer, et elle devrait partir. Fallait-il qu'elle lui donne son numéro ? Non. Elle allait éviter ça, et lui laisser l'initiative, s'il en avait envie. Elle ne souhaitait pas le brusquer, ni l'effrayer. Elle ne se faisait pas d'idées. Elle était attirée par ce bel adonis, mais lui gardait une distance de sécurité inimaginable. Pourtant, Aileen avait réussi à faire tomber les premières barrières. Elle ne pouvait se permettre d'aller trop vite, et de foncer tête baissée. Habituellement, les hommes qu'elle rencontrait tombait sous le charme, puis ne demandait qu'à passer ne serait-ce qu'une nuit avec elle. Mais visiblement, cet homme-là était plus complexe, et cet attrait plaisait à Aileen. Hélio avait visiblement un problème avec les femmes. Il ne semblait pas indifférent aux charmes d'Aileen, mais il paraissait accorder bien plus d'importance à la phase ''connaissance'' qu'Aileen.

Il ne restait plus qu'une bouffée à la cigarette d'Aileen, et elle pensa que cette rencontre allait prendre fin. Ne sachant pas si elle devait donner son numéro ou non au professeur, elle croisait les doigts pour le croiser de nouveau, aussi souvent que possible. Elle espérait toutefois ces rencontres spontanées. Elle ne voulait pas paraître envahissante, et souhaitait simplement le recroiser, au hasard d'un couloir. Elle espérait que ces rencontres pourraient les mener à se voir en dehors de l'établissement.

Cependant, elle ne souhait pas finir leur entretien ainsi. Elle souhaitait faire durer cette rencontre quelques secondes encore.



« Combien de chiens t'attendent ? »





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Une belette ?
Le professeur mit quelques secondes à visualiser l'animal - ce n'était pas vraiment une compagnie des plus courante - Indéniablement mignon... d'autant plus par l'adorable nom que lui avait trouvé sa propriétaire. Pas vraiment le genre d'Hélio, mais l'idée d' "une seconde petite rouquine" le fit doucement sourire. Il voyait presque la scène, la petite belette jouant dans l'abondante chevelure de sa maitresse. Ses deux compagnons étaient joueurs eux aussi, à leur façon, sans doute moins mignonne et adorable : les deux dobermans déchiquetant sans problème une balle de caoutchouc de leurs mâchoires puissantes.

« Deux chiens, ce n'est pas vraiment la même compagnie que... Bestiole c'est ça ? C'est un peu plus musclé ! Je les ai appelés Charybide et Scylla. »

Il leva un instant les yeux au ciel, une moue amusée se dessinant sur ses traits. Ces deux noms tiraient en général des réactions assez négatives, nommer ses chiens d'après des monstres mythologiques ne semblait pas très apprécié. Mais Hélio n'avait pas vraiment choisis cette race de chiens pour en faire des créatures câlines et mignonnes ! Ils aimaient certes se faire caresser et gratter un peu partout, mais c'était avant tout des chiens de garde.

« Il faut les sortir souvent, ils s'ennuient sinon... il faut dire qu'ils ont pas mal d'énergie à revendre ! »

Et en tant que tenant de la laisse, le brésilien savait de quoi il parlait !
Il prit sa dernière bouffé de nicotine, laissant son regard se perdre dans le parc universitaire... ses deux compagnons auraient adoré courir ici.
Les braises atteignirent le filtre et, d'un geste unis, Hélio écrasa le reste de sa cigarette contre le muret de béton tandis qu'il expirait un dernier nuage de fumée en un souffle ondulant.
Il resta un instant indécis, le petit cylindre en mains, il n'y avait pas de poubelle ici et il se voyait mal, en tant que professeur, salir le toit de l'établissement. Puis ce regard tomba au pied du bâtiment et un sourire illumina son visage. Faisant bien attention à ce que le vent léger ne devis pas son petit projectile, il lança ce dernier vers le bas d'un mouvement vif du poignet.

Glissant le long du mur du bâtiment, tourbillonnant dans sa chute, le petit déchet atterrit sans bruit dans la benne quelques étages plus bas. Hélio serra le poing en signe de victoire, il avait craint qu'une bourrasque n'emporte l'objet hors de sa trajectoire mais, tout c'était passé comme prévu et il n'avait pas à rougir de dégrader les lieux.
Ca paraissait sans doute enfantin pour l'autre fumeuse, il s'en rendit compte en lui jetant un regard, haussant un sourcil avec un sourire gêné qui voulait dire "désolé pour ça" sans oser pour autant le dire.

« Je pense que je vais y aller Aileen, il se fait tard. »

Il avait mis une demie-seconde à se souvenir de son prénom, mais au moins il n'avait pas eu à demander.
Être prof a certains avantages, se souvenir des prénoms rapidement est l'un d'eux.
Hélio avait cette vague impression de s'enfuir. Mais il savait que, s'il restait, un silence gênant s'installerait. Notre homme pouvait survivre à une conversation avec une femme, son esprit occupé à autre chose qu'à penser à la situation. Mais la regarder dans le blanc des yeux, sans rien pour occuper ses mains ou sa tête... impossible.

« On se croisera sans doute dans la salle des profs ou ailleurs. Ce fut un plaisir, vraiment. »

Bon, ça, ça frôlait le mensonge. C'était plus un défi personnel de passer qu'un bon moment, mais il n'allait pas dire "J'ai failli partir trois fois, mais on se reverra ok ?" n'est-ce pas ? Lissant son costume du plat de la main il hésita un instant à la tendre à la jeune femme. Mais non, ç'aurait semblé trop bizarre...
Il se contenta donc d'un :

« Bonne soirée. »

Avant de partir, d'un pas qui se voulait mesurer, vers la porte.
Un bourrasque fit voler les flammes d'une chevelure sur celles des cieux, comme une tombée de rideau sur cette conversation.
Rentrer chez soi...
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Le faciès surpris de l'enseignant, lorsqu'il entendit avec quel animal cohabitait Aileen, arracha un sourire satisfait à la jeune femme. Tout le monde avait cette réaction. Les furets, les chinchillas, les reptiles et autres araignées avaient fini par être catalogués en tant qu'animaux de compagnie. Certains animaux, pourtant, comme l'écureuil ou la belette résistait encore et toujours à l'envahisseur, remédiant à la solitude des petits vieux en manque d'affection, et des petits jeunes fraîchement seuls. Soudain, le visage d'Hélio s'éclaircit. Loin d'être dérangé par la petite Bestiole, il semblait amusé par cette rouquine.



« Deux chiens, ce n'est pas vraiment la même compagnie que... Bestiole, c'est ça ? C'est un peu plus musclé ! Je les ai appelés Charybide et Scylla. »


Aileen tiqua sur cette annonce, mais se retint tout de même d'intervenir. Elle avait l'impression qu'Hélio allait continuer son discours. Son intuition s'avéra exacte après quelques secondes de réflexion.


« Il faut les sortir souvent, ils s'ennuient sinon... il faut dire qu'ils ont pas mal d'énergie à revendre ! »

« C'est vrai que ce n'est pas le même gabarit » ria-t-elle. « Mais je comprends pour les noms. J'ai moi-même longtemps hésité pour le nom de ma belette. Je pensais trouver un nom dans la mythologie grecque aussi. Mais finalement, j'ai opté pour Bestiole. Ce n'est pas vraiment un nom, mais ça colle parfaitement à son caractère. »


La jeune femme ne se rappelait pas avoir été, ne serait-ce qu'une fois, aussi détendue sans faire de photos. Elle était, certes, attachée à sa petite bête, et elle prenait plaisir à en parler. Mais cette fois-ci, l'interlocuteur était d'une importance capitale. Elle prenait ses aises, mais n'en oubliait malheureusement pas qu'il était particulièrement attirant. Elle espérait écarter cette idée au fil des rencontres, sans la bannir tout à fait de son esprit. Enfin, la jeune femme avait pris une nouvelle résolution. Mais elle aurait bien du mal à s'y tenir. Elle espérait seulement que, dans le cas où elle fasse un faux pas, il ne lui en tiendrait pas rigueur.

Tandis qu'Aileen était perdue dans ses pensées, elle vit son interlocuteur s'éloigner vers le bord du toit. Cherchant du regard un objet précis, il finit par lancer son mégot au gré du vent qui, pourtant, ne le dévia que très peu de la trajectoire qu'il avait visiblement espéré. Celui-ci termina peut-être au sol, mais Aileen en douta. Si ç'avait été le cas, il l'aurait calé sous sa chaussure, avant de l'écraser et de le laisser sur le toit. Un sourire gêné apparut sur son visage, tandis qu'il annonçait son départ.


« Je pense que je vais y aller Aileen, il se fait tard. »


Il avait raison. À force de discuter, de se concentrer sur Hélio, la photographe en avait oublié l'heure. Il commençait réellement à se faire tard, et ce n'était que la seconde fois qu'Aileen prenait ce chemin. Elle avait une bonne mémoire physiologique, mais son sens de l'orientation était proche de zéro. Et puis, cette rencontre allait certainement occuper son esprit. Et lorsque l'esprit d'Aileen est occupé, elle est capable d'oublier tout le reste. Ce qui l'entoure, ce qu'elle fait, où elle est, où elle va...


« On se croisera sans doute dans la salle des profs ou ailleurs. Ce fut un plaisir, vraiment. »


Ce n'était donc pas cette fois-ci qu'ils allaient échanger leur numéro. Tant pis, Aileen devra faire sans. Et puis, elle devait laisser cette relation prendre forme à son rythme. Elle s'était décidée à ne pas brusquer les choses, et elle allait s'y tenir, au moins pendant les premières rencontres. L'homme l'extirpa une nouvelle fois de ses pensées, lui rappelant qu'elle ne lui avait pas répondu. Une seconde, elle se sentit quelque peu coupable. Peut-être l'avait-elle vexé, ou lui avait-elle fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas qu'il parte ? Ce n'était pas vraiment le cas, bien qu'elle n'avait pas l'habitude de commencer une relation ainsi.


« Bonne soirée. »

« Euh oui... Ce fut un plaisir aussi. Bonne soirée ! »



Un instant plus tard, l'homme disparut derrière la lourde porte. Celle-ci ne grinça pas lors de son départ. Aileen se sentit seule, comme une gamine abandonnée. Mais, comme à son habitude, elle omit tout ce qui pouvait la déranger, ou lui déplaire.


« Ce fut un plaisir... » souffla-t-elle, alors que l'homme avait déjà quitté les lieux.


Sans s'en rendre compte, elle avait laissé sa cigarette se consumer, jusqu'à ce que la chaleur se fasse sentir. Ses doigts, à la limite du filtre, entrèrent en contact avec la braise. Laissant échapper un petit sifflement de douleur, elle lâcha la cigarette au sol. S'empressant de la ramasser du bout des doigts, elle l'éteignit en la frottant sur le mur auquel elle était auparavant adossée. Une fois ceci fait, elle observa le reste de tabac, enfin éteint. Son filtre, légèrement recouvert d'un rouge à lèvre assez sombre, était entouré de son pouce et de son index. Elle resta à le contempler un instant, avant de tourner son regard vers le bord du toit.

Prise d'un sentiment qu'elle ne pouvait elle-même identifier, elle s'avança d'un pas hésitant vers la face avant du bâtiment. Dominant l'établissement, elle repéra la benne dans laquelle Hélio avait lui-même jeté son mégot. Elle s'assura que le sien, entre ses doigts, étaient véritablement éteint, avant de tenter le coup. D'un geste gracieux, elle envoya son bras en avant, lançant son mégot en direction opposée de celle de la benne. Un énième coup de vent vint frapper contre ce petit bout de cigarette, avant de l'envoyer directement dans la benne. Aileen était surprise de sa technique un peu hasardeuse, qui pourtant porta ses fruits.

Reculant de quelques pas, le sourire aux lèvres, elle attacha ses cheveux en un chignon. Elle ramassa ses affaires, son bras passant par la visière de son casque. Elle sortit les clés de son bolide, et était à présent décidée à descendre. Elle lança un dernier regard en arrière, vers le bord du toit, le regard légèrement nostalgique.



« J'aurais toutefois aimé que cette entrevue dure un peu plus. Enfin... J'espère déjà qu'elle se répètera. »





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