Des magnolias par centaines ♫ [Remus Amaro & Angel Reeves]

Six heures. Comme tous les matins, je me lève pour mon jogging matinal. J’enfile rapidement mon chest blinder et mon survêtement orange, je m’attache les cheveux en queue de cheval sans prendre la peine de les coiffer au préalable, puis je sors du bungalow. Je ne connais pas encore vraiment les environs, alors je n’ai pas de trajet déterminé, et c’est donc sur un chemin choisit complètement au hasard que je commence à courir. De toute manière, faut bien que j’explore un peu, vu que je suis là pour un moment.

Le bois doit pas être très grand, parce qu’en dix minutes à peine, j’en suis déjà sortie.  Dommage, parce que c’est carrément sympa, ce coin ! C’est calme, et puis j’aime bien la verdure. Faudra que j’essaie un autre chemin, la prochaine fois, parce que j’ai bien envie d’en faire le tour. Enfin, la prochaine fois. Là, je  vais plutôt explorer le reste du parc central. Je suis déjà allée voir les terrains de sport hier et j’y retournerais de toute façon dans la journée, alors je choisis cette fois de prendre la direction opposée. J’ai entendu dire qu’il y avait un jardin, dans cette académie, qui était même ouvert aux visiteurs pendant la journée.  A cette heure-ci, il devrait pas y avoir foule, donc je devrais pouvoir y courir tranquille et en profiter pour voir à quoi ça ressemble.

J’en trouve finalement l’entrée après quelques minutes d’errance. C’est plutôt sympa, cet endroit. Les fleurs qui poussent sont sacrément belles. Bon, je connais pas leur nom, parce que je m’intéresse pas vraiment à la botanique, mais il y en avait aussi des comme ça dans mon précédent lycée….eurk, non, faut pas que je pense à mon ancienne école, ça va me foutre le bourdon et j’aime pas déprimer.  Ce n’est pas parce qu’il y n’a pas de cursus d’athlétisme à Volfoni que je vais pas pratiquer, hein ? Je vais pas abandonner comme ça ! A ce qu’on m’a dit, c’était possible de former un club. Il faut juste que je trouve au moins un autre volontaire.

Oh, tiens, y’a un roux sur un banc ! Lui, par contre, je pense pas que ce soit un volontaire potentiel. Enfin, on sait jamais, mais bon, une jambe dans le plâtre, c’est plutôt moyen pour courir. Qu’est-ce qu’il fait, en fait ? Il note des trucs sur son carnet. Peut-être qu’il dessine ? Il y a des cursus artistiques à ce que j’ai entendu dire, il en fait peut-être parti. Bon, en tout cas, son plâtre est étalé sur quasiment toute la longueur du chemin, c’est un peu gênant si je veux continuer ma route.

…je viens d’avoir une idée excellente. C’est tentant. Très tentant. J’ose ? J’ose pas ? Un grand sourire s’affiche sur mes lèvres. Même pas la peine de se poser la question. Jsuis obligée de faire ça.

J’accélère soudainement et je me mets à foncer vers son plâtre à toute vitesse. Faut que je me concentre, ça fait longtemps que j’ai plus fait ça. Surtout qu’en l’occurrence, j’ai pas intérêt à mordre.  J’arrive au niveau de sa jambe et juste avant de la heurter, je bondis vers l’avant avec un cri enthousiaste et m’élance le plus loin possible.  Je me réceptionne souplement quelques mètres plus loin, et me retourne pour jauger la distance.

- Hé, c’est pas trop mal ! je m’écrie joyeusement. Bon, ça se voit que j’ai pas fait de saut en longueur depuis longtemps, mais j’ai pas perdu la main. Enfin, les pieds. Bref, tu me comprends ! J’ai la classe, non ?

Je m’adresse bien évidemment au roux, toujours assit sur son banc, dont le plâtre m’a servit de planche d’appel improvisée.

-  Au fait, tu fais quoi là ? Tu te lèves aux aurores pour dessiner des plantes ? T'es motivé !

Notre photographe en herbe n'avait rien compris à propos de ce qui s'était passé. Il se revoyait en train de faire des petits ronds verts pour signaler ces magnolias sur son plan, et voilà que, surgie de nulle part, une personne se retrouva quasiment à terre. Le « POUM » du choc le força à lever ses yeux, ses sens en alerte. Pendant que l'inconnu se releva, le rouquin essaya d'évaluer le danger. Tenue sportive, cheveux attachés, pas de tatouage ni de piercing apparent au premier abord… Ouf, c'est pas une racaille. Remus s'en voulait de penser comme ça, mais vu sa situation très handicapante, il ne pouvait faire autrement. Est-ce qu'il s'est fait mal ? Il, ou elle d'ailleurs… Maintenant qu'il avait passé en revue sa tenue, Remus s'attarda de manière fort peu discrète sur le visage.

Ses traits fins questionnaient le jeune homme. Était-ce un garçon ou une fille ? Remus détestait ce genre d’ambiguïté. Déjà qu'il était mal à l'aise avec quelqu'un, mais en plus si il ne parvenait pas à cerner qui il était, c'était encore plus dur. Bon okay, il avait connu le même problème avec Jiji à l'hôpital -le doute plane encore- mais il ne s'en remettait pas. Les cheveux plutôt longs étaient en faveur de la féminité, mais vu le nombre improbable de coiffure dans cet établissement, il doutait de tout…

« - Hé, c’est pas trop mal ! Bon, ça se voit que j’ai pas fait de saut en longueur depuis longtemps, mais j’ai pas perdu la main. Enfin, les pieds. Bref, tu me comprends ! J’ai la classe, non ?

-Euh oui, ça va. répondit-il automatiquement. Tu ne t'es pas blessé(e) ? »

Au moins, quand on parle directement à la personne, il n'y a aucun moyen de savoir si on a mis l'autre dans la « mauvaise case ». Case. Non, c'est pas une bonne idée ça Remus… Il secoua légèrement la tête, débattant avec lui-même. *On t'a déjà fait le coup de la case, ne fais pas pareil !* Notre rouquin esquissa un sourire qui se voulait amical, puis répondit à sa question :

« Ah non, je dessine pas du tout ! Je suis mauvais dans ce domaine… Je me contente juste de…-ça va te semblait bizarre- cartographier les plantes. »

Bon, de but en blanc, ça n'a pas l'air d'être très compréhensible. Remus rougit, gêné par son manque d'éloquence.

« C'est juste que je tiens un blog photo… avec une majorité de fleurs. »

Il mourrait d'envie de lui demander ce qu'il/elle faisait également, car cela lui semblait très étrange. Mais, trop timide et par peur d'être indiscret, il se tut, les yeux fixés sur son carnet.

Le roux emplâtré me regarde d’un air un peu ahuri. Je crois qu’il s’y attendait pas. Bon, c’est un peu normal, vu mon entrée fracassante (et aussi incroyablement classe, faut bien se l’avouer). Et vu la manière dont il me dévisage, c’est pas bien dur de deviner ce qui lui traverse l’esprit. C’est souvent la même chose pour tous ceux que je rencontre. « Garçon ou fille » ? Je sens mon sourire s’élargir : j’adore perturber les gens. Surtout que rares sont ceux qui osent me poser directement la question. Essaie de deviner un peu pour voir, rouquin !

Hé, par contre, sa réponse, elle est très moyenne.  Mon saut, il méritait bien plus qu’un banal « ça va », d’abord ! Pfeuh, je suis sûre qu’il n’y connait rien. En revanche, me demander si je ne suis pas blessée, ça, c’est surprenant.  Et assez gentil, en fait, même s’il n’y a pas vraiment de raisons que je me soie fait mal. Je sais me réceptionner correctement. Il aurait pas tendance à trop s’inquiéter, lui ?

- Nan, pas du tout, je lui dis quand même pour le rassurer.

Il sourit ensuite un peu timidement et répond à ma précédente question.

-  Ah non, je dessine pas du tout ! Je suis mauvais dans ce domaine… Je me contente juste de…-ça va te semblait bizarre- cartographier les plantes.

…de quoi ? Il a bien deviné, ça me sembles complètement bizarre. Cartographier, c’est faire une carte, si je me trompe pas ? Mais c’est des lieux qu’on cartographie, en général, non ? Quel est l’intérêt de le faire pour des plantes ? Je dois avoir sacrément l’air perplexe, parce qu’il se met à rougir et m’explique qu’il tient un blog photo avec beaucoup de fleurs. Tiens, c'est fun, ça ! Il fait de la photographie ? Je ne me souviens pas s'il y a un cursus pour ça, dans ce lycée, étant donné que j'ai plus prêté attention aux parcours sportifs, mais si c'est le cas, il doit sûrement y être. Je lui demanderais l'adresse de son blog, tiens.
Sauf que bon, en attendant, je suis pas sûre de comprendre beaucoup plus.

- Mais pourquoi tu les cartographies ? Tu pourrais pas les prendre en photo directement ?

Bon, par contre, si je m’arrête pour discuter, mon jogging va s’arrêter après à peine une demi-heure de course. Huuum…tant pis ! Je me suis servie de sa jambe pour faire mon premier saut en longueur depuis plus d’un mois, je vais pas repartir comme ça. C’est le genre de trucs qui forgent des liens, après tout. Surtout que je connais pas encore grand monde, c'est l'occasion de discuter avec quelqu'un. Je m’approche et attrape ses béquilles, qui occupent une bonne partie du banc, puis je les décale  et m’assois à leur place avec un sourire.

- Et pourquoi tu viens faire ça aussi tôt, au fait ? Je pensais pas croiser grand monde en venant courir ici.

Il m’explique qu’il ne peut pas s’accroupir à cause de son plâtre, et je remarque alors toutes les traces de terre qu’il y a dessus. Ah ouais, ça doit pas être pratique pour photographier des plantes, en effet…mais un autre détail me frappe : il n’y a pas le moindre dessin sur son plâtre. D’habitude, les gens s’éclatent à dessiner sur ce genre de truc, pourtant. Peut-être qu’il ne s’est blessé que très récemment ? D’ailleurs, comment il s’est blessé au fait ? Il faudra que je pense à le lui demander, tiens. Et aussi que je trouve des feutres ! Pas que j’ai de grands talents artistiques ou autre, hein, mais j’adore ajouter de la couleur sur les plâtres des gens. J’espère qu’il voudra bien ? Bah, pas de raisons pour qu’il refuse.
Il me détaille ensuite un peu plus ce qu’il fait exactement. Du repérage…ouais, je comprends déjà mieux. C’est vrai que s’il veut photographier les plantes du parc régulièrement, il a plutôt intérêt à connaitre l’endroit. Il me montre ensuite l’arbuste à notre droite. Oh, tiens, c’est ça, des magnolias ? Je connaissais le nom et j’avais déjà vu ces fleurs, mais j’avais jamais associé les deux. Je repartirais moins bête ! …enfin, si je n’oublie pas dans les prochaines minutes.

A ma question sur la raison de sa présence aussi tôt, il répond simplement que c’est plus calme le matin et qu’il préfère la lumière à cette heure-là. C’est assez logique, en effet…vu que le parc est ouvert au public, il doit il y avoir pas mal de monde l’après-midi, et c’est sans doute plus compliqué pour lui de faire son repérage s’il y a foule. Et puis la lumière, c’est un truc important en photographie, aussi, si je m’trompe pas.

- Mais quel cursus…

…euh ? Je le regarde, un peu surprise. C’était une question ? Il me demande mon cursus ? Ça sort un peu de nulle part. On dirait plutôt qu’il a pensé à voix haute, non ? Ah tiens, je crois qu’il s’en est rendu compte, il a l’air gêné, il regarde ailleurs…ah bah non, il rigole, en fait. Décidément, c’est un drôle de type, ce roux. Je ne peux m’empêcher de sourire, le trouvant amusant.  

- Ce qui me fait rire, m’expliqua-t-il quand il eut l’air de s’être calmé, c'est que je me suis torturé l'esprit pour deviner si t'étais un garçon ou une fille au tout début de notre rencontre. Alors qu'au final, peu importe, je parle exactement de la même manière, avec mes silences et mes pensées à voix haute.

Et pour clore sa tirade, il me fait un grand sourire. J'ai comme un instant de flottement, puis soudain, c’en est trop : j’éclate à mon tour de rire, incapable de me retenir plus longtemps. Bon sang, ce  type est excellent ! Mon fou rire s’étale bien sur une trentaine de secondes avant que je ne parvienne à peu près à me calmer. Je le regarde alors avec un immense sourire.

- T’sais quoi, rouquin ? Tu me plais. En plus, t’oses aborder directement le sujet ! Pour la peine, je vais te le dire. Je suis une fille, même si j’en ai pas l’air et que t’as raison quand tu dis que ça n’a aucune importance. Ah, et puisque ça avait l’air de t’intéresser, je suis dans le cursus de baseball, même si mon vrai truc à moi c’est l’athlétisme. C'est un peu pour ça que j'ai fait du saut en longueur par-dessus ta jambe, d'ailleurs. Je m’appelle Angel et toi ?

Ah tiens, j’y pense, en parlant de sa jambe, faut que je lui demande un autre truc !

- Dit, tu voudras bien me laisser dessiner sur ton plâtre ? Je rajoute, enthousiaste. Ça m’éclate, ce genre de truc ! Et puis ya encore rien sur le tiens, du coup, j’inaugurerai !  Faut que j’en profite tant que y’a de la place.

Donc il s'appelle Remus ? Hum, ouais, "le rouquin", c'est quand même plus facile à retenir...remarque, si jamais je rencontre un autre roux, ça ne marchera plus. Faut que je trouve autre chose. "L'emplâtré" ? Nan, c'est pas comme s'il allait garder éternellement son plâtre. Voyons, Remus...un truc plus simple...et si je raccourcissait son prénom ? Sauf que Rem, c'est pas tellement plus facile à retenir que Remus…bon, j’y réfléchirais plus tard,  hein. Mec, t’es provisoirement nommé « le rouquin emplâtré » !

Le rouquin emplâtré en question me tend son stylo quatre-couleur, que je m’empresse de saisir avec joie. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dessiner ? C’est pas comme si je savais faire grand chose.  Hum, voyons…je sais ! Je vais lui dessiner un chat ! Enfin, juste une tête de chat. Parce que je sais pas dessiner le reste du corps. Du coup, en théorie, je devrais plutôt appeler ça un chat décapité ? Bah, c’est pas grave. Je le ferais bien orange, tiens, mais son quatre-couleur est plutôt restrictif niveau couleur, alors je choisis à la place de le dessiner en vert. Je me mets à la tâche, et je suis tellement concentrée que je ne remarque pas les nuages regroupés au-dessus de nous.  Ce n’est qu’en sentant une goutte de pluie venir s’écraser sur mon front que je relève la tête, et que je remarque à quel point le ciel est sombre. C’est alors que le déluge s’abat sur nous, ruinant le dessin que je venais de terminer sur son plâtre. Il retire rapidement sa veste et la brandit au-dessus de nos deux têtes. Je tourne alors la tête vers lui et lorsque je croise son regard, je lui trouve l’air complètement mortifié : il regarde l’encre dilué comme si c’était la fin du monde. C’est vrai que mon chat, il n’a plus tellement la gueule d’un chat, maintenant… la pauvre, j’aimerais pas être  à sa place et avoir cette espèce de tâche verte informe sur ma jambe.  

Je me rappelle alors qu’un plâtre sous la pluie, c’est pas l’idéal, alors il faudrait qu’on bouge de là rapidement. Sa veste ne nous protègera pas éternellement. Je m’apprête donc à dire quelque chose mais soudain, j’entends un éclair, et mon sang se glace dans mes veines.Un orage. Je déteste ça. Je hais ça. Surtout que, bon sang, on est sous des arbres ! Le truc à pas faire par un temps pareil ! Et si la foudre… ? Non, non, il ne faut surtout pas que je me mette à envisager ce qu’il pourrait arriver. Il faut juste qu’on dégage. Genre, le plus vite possible.

« Il faut qu’on bouge », lui dis-je avec nervosité. « C’est dangereux de rester sous des arbres avec un temps pareil. »

Je dois être bien plus pâle qu’à l’ordinaire. Je sais, avoir la trouille de l’orage, c’est carrément pas classe, mais je m’en fiche. Je range par automatisme son stylo dans ma poche, me lève sans me soucier de la pluie, attrape sa veste, puis lui fourre ses béquilles entre les mains. Je veille ensuite à maintenir notre parapluie de fortune au-dessus de nous, et plus particulièrement au-dessus de son plâtre pour éviter qu’il ne soit trop humidifié.

« Tu connais pas un endroit sec et sûr où on pourrait se réfugier ? » je demande avec empressement. « Au fait, pour ton dessin, c’est pas la peine de t’inquiéter, je te le referais. De toute manière, j’avais raté les moustaches. »  

Ses yeux étaient fixés sur l'encre qui s'échappait de son plâtre pour aller nourrir la terre battue.

« Il faut qu’on bouge. C’est dangereux de rester sous des arbres avec un temps pareil. »

Maintenant ils fixaient Angel, qui avait perdu de son éloquence. Avait-elle peur de l'orage ? La plupart des gens l'étaient, et comme Remus, tous préféraient entendre l'orage lorsqu'on est à l’abri, dans son lit. Il hocha la tête, pour acquiescer les propos de la sportive. Il n'était pas très chaud pour se prendre une branche ou juste un éclair qui avait décidé de tomber ici par hasard.

Ses mains se refermèrent sur les béquilles, et il se leva péniblement, le carnet dans sa poche. Les nuages ne cessèrent de gronder, menaçant à tout instant de céder la place au tonnerre. Soudain une pensée parasite vint lui envahir l'esprit : c'était la première fois qu'il était aussi proche d'une fille. Bon, il s'agissait d'un concours de circonstances, mais tout de même, Remus ne put s'empêcher de rougir, un peu troublé. Est-ce qu'il aurait préféré ne rien savoir concernant son genre ? D'ordinaire, peu lui importait de savoir ou ne pas savoir ; mais là, il aurait préféré douter. Quoique douter n'était pas non plus la meilleure option, car cela aurait créé un malaise… Bref, son esprit s'était vite détourné du mauvais temps.

« Tu connais pas un endroit sec et sûr où on pourrait se réfugier ? Au fait, pour ton dessin, c’est pas la peine de t’inquiéter, je te le referais. De toute manière, j’avais raté les moustaches. »

Cette question le réveilla un peu. Il réfléchit, avec une petite moue qui exprimait sa concentration, puis l'informa.

« Si, j'suis passé devant la bibli' tout à l'heure, et il y a un grand porche pour s'abriter. C'est pas très loin, à droite quand on sort du jardin. Pour ton chat, tu peux même faire les Aristochats pour t'entraîner si tu veux. Ce n'est pas la place qui manque ! »

Il lui fit un sourire franc, pour essayer de la rassurer, puis fit du mieux qu'il put pour avancer, malgré l'eau qui commençait à le chatouiller à l'intérieur du plâtre. Des flaques commençaient à se former le long du sentier pédestre, l'eau boueuse escaladant ses chaussures à chaque pas. Automatiquement, les lampadaires se mirent en marche, après un petit grésillement. Ils firent apparaître sur le visage d'Angel une lueur d'inquiétude...

EDIT: La suite, mesdames et messieurs, se trouve ici