Samantha Zimmerman | Terminée

▷ Du rose.

Quand on t'observe c'est bien la première chose qui attire le regarde sur toi Samantha, c'est tes cheveux de cette couleur si peu naturelle. Tu as commencé à les teindre vers tes 14anss. Avant ils étaient d'un châtain trop banal à ton goût et tu as vite décidé d'opter pour une couleur nettement plus voyante et qui t'allait tellement mieux. Tes cheveux t'arrivent à peu près au milieu du dos et sont extrêmement lisses, et ça non plus ce n'est pas naturel. Tu détestes la pluie pour la simple et bonne raison que ça te fait friser et tu refuses de voir tout ton travail de la matinée réduit à néant par quelques gouttes d'eau.

Et encadré par tes cheveux, il y a ton visage toujours souriant qui se dévoile ici. Il est plutôt fin, évidemment tu es une fille Samantha, et bien que tu commences à les perdre, tu as toujours des joues légèrement rebondies. Tu te maquilles dès que tu dois aller à l'université et c'est très rare de te voir au naturel. Tes cils extrêmement longs grâce à plusieurs couches successives de mascara bordent de par et d'autres tes iris couleur d'azur. Pour une fois, ce n'est du ni à des lentilles ni à un quelconque autre artifice, tu as les yeux bleus de de naissance, hérités de ton grand-père, et il faut reconnaitre qu'ils sont très jolis, d'une jolie couleur claire.

Quand on descend un peu, on arrive sur ton cou légèrement bronzé à force d'une exposition prolongée de ta peau au soleil. Lui aussi n'est souvent pas laissé libre vu que tu y accroches toujours le même pentacle en forme d'étoile à cinq branches de couleur noire, c'était un de ces vendeurs de grigri ambulant qui te l'avait refourgué avant de mettre les voiles et tu ne l'avais jamais jeté. Comme une bonne partie des filles tu aimes les bijoux de tout genre et de toutes couleurs, mais plus particulièrement de ceux en argent pour toi. Tes oreilles se sont fait percer plusieurs fois d'affilé et tu possèdes même un anneau d'argent sous l'oeil droit, tu as tellement insisté pour l'avoir celui là.

Nous arrivons bientôt à un autre point qui attire très facilement le regard chez toi. Tes seins. Ben oui il faut bien l'avouer, ils sont gros et pas qu'un peu. Toi qui as toujours voulu avoir une poitrine plutôt opulente, tu ne vas pas te plaindre de ton cas, mais il est vrai que souvent pour les entraînements de cheerleading tu es obligée de les comprimer car sinon ils te gênent. Le revers de la médaille comme on dit. Toi, grande amatrice de crème glacée à la fraise et de Junk food, c'est à croire que les calories que tu ingurgites partent immédiatement dans ta poitrine. Évidemment tu n'as pas que la peau sur les os, mais tu as une silhouette fine. Il faut dire que malgré tout, tu pratiques beaucoup de sport, tu aimes ça le sport, ça t'amuse. À force d'entrainement, tu es une fille musclée, particulièrement aux bras, aux jambes et au ventre. Tu n'es pas de ces filles fragiles qui s'effondrent au premier contact, non toi Samantha tu aimes le combat, la baston plus précisément et tu n'hésites pas à t'y jeter sans raison au risque de te casser un ongle pour le simple plaisir de frapper.

Niveau vestimentaire, rien qui vaille vraiment le détour. Quand tu dois sortir, tu t'habilles toujours de manière à être belle, avec des vêtements souvent assez colorés et très léger. Tu chausses aussi de hauts talons pour gagner quelques entimètres. Tu as l'impression de n'avoir jamais froid, tu vraie bouillote, tu as constamment chaud à cause du sport alors tu ne fais pas partie de ces personnes qui empilent couches de vêtements sur couches de vêtements. Dès que tu es seule ou en week-end, tu ré-enfile bien vite ton débardeur, ton short et tes tongues dans lesuelles tu es nettement plus à l'aise. D'autant plus qu'il ne faut pas que du tissu te gêne si tu veux pouvoir te livrer à tes acrobaties habituelles. Tes tendons sont plus détendus que la moyenne Samantha, autrement dit tu es hyperlax dans le sens où tu arrives à réaliser des torsions impossibles pour la grande majorité des gens. Ça te sert pas vraiment, mais tu aimes savoir que tu es plus souple que les autres, ne serais ce que pour ta satisfaction personnelle.

Samantha, tu es assez grande. Un mètre soixante-quinze à ton actif, bien que maintenant tu ai arrêté de grandir. Tu as une belle silhouette grande et fine, tu ne fais pas partie de ses filles complexées par leur corps, toi t'es tranquille de ce côté-là, vu que de toute façon, tu penses être la plus belle. Et tu fais tout pour l'être....

▷ "L'important c'est de participer."

Pas pour toi, Samantha. Pour toi l'important c'est de gagner et cela par n'importe quel moyen car après tout seul le résultat compte. Comment parler de toi sans citer ce besoin presque maladif de toujours gagner que tu as développé au fil des années ? C'est presque impossibe, car sur le terrain c'est bien la première chose que l'on remarque chez toi. C'est cette lueur dans ton regard qui nous prouve que tu es ce genre de personnes qui ne peuvent pas perdre sans faire un scandale, qui sont incapables de rester bien à leur place dans l'ombre des meilleurs qu'eux, dans l'ombre des vainqueurs. Alors pour ne pas être dans l'ombre tu deviens toi-même le vainqueur pour que les autres continuent à ne voir que toi. Pour continuer à briller encore un peu...

Briller, encore et toujours, le plus longtemps possible... Savoir que les gens te regardent, te voient et te considèrent, savoir que tu existes à leur yeux, c'est bien à ça que tu consacres ta vie. C'est pour ça que tu te bats, parce que pour toi le plus important c'est le regard que les autres portent sur toi, si personne ne te regarde, tu t'éteins Samantha. Comme une étoile qui n'aurait plus sa place dans le ciel parce que les nuages l'auraient cachés, tu essayes de toujours attirer l'attention sur toi pour que les nuages de l'oubli ne vienne pas brouiller ton image dans l'esprit des gens. Etre oubliée, c'est bien quelque chose que tu redoutes, alors pour que jamais cela n'arrive toujours tu te hisses vers le haut du mieux que tu peux pour que les autres continuent à te voir et ne détourne jamais leur regards de toi.

Être oublié, c'est être seul, et toi la solitude tu détestes ça. Qui que ce soit et quelle que soit la personne devant toi, si tu n'as personne avec toi tu iras automatiquement vers elle, parce que tu as besoin de parler aux gens et que pour toi il vaut sans aucun doute mieux être mal accompagnée que seule. Alors tu vas parler aux autres. Tu es bavarde, tellement que des fois on ne parvient plus à te faire taire et ça devient vite insupportable pour les pauvres personnes avec qui tu as engagé la conversation, mais grâce à cette attitude un peu trop ouverte tu as déjà parlé à une bonne moitié des personnes peuplant l'académie. Tu es sociable et c'est bien ça qui fait que tu connais déjà bon nombre des étudiants présents, que ce soit directement ou par la fabuleuse intermédiaire du bouche-à-oreilles, pas mal de nom sont déjà parvenus au moins une fois à tes oreilles. Noms aussi vite appris, aussi vite oubliés d'ailleurs. Ta mémoire est très mauvaise, rien ne reste accroché dans ton esprit plus de quelques secondes, tu as pris la fâcheuse habitude d'oublier une bonne partie de tes affaires de cours ou même certains de tes vêtements dans les lieux dans lesquels tu passes, les égarant de ci de là sans t'en apercevoir. La plupart du temps tu ne te rends compte de la disparition dudit objet que quand une âme charitable a la bonté de te le ramener ou que tu en a à nouveau besoin.

Dans ta tête comme dans ta chambre règne un bordel sans nom, tu es complètement incapable de ranger quelque chose à sa place, tu n'as pas que ça à faire de ta vie après tout ! Plutôt considérée comme une personne "sans-gêne", tu aimes bien embêter un peu tout le monde bien que ce ne soit pas méchant et ne demande pas la permission avant de pénétrer dans un lieu auquel tu n'es pas censé avoir accès. Pour toi les règles sont faites pour les pigeons, mais pas pour toi et en transgresser le plus possible en une année solaire semble être un éternel jeu auquel tu t'adonnes à chaque rentrée...


Capricieuse, tu penses que tu peux faire ce que tu veux quand tu veux. Tu n'as jamais tort selon ton propre point de vue et c'est toi qui décides de tout, tu aimes savoir que tu contrôles la situation donc les autres n'ont pas leur mot à dire sur tes décisions, car elles seront toujours bonnes. Bien évidemment. Tu aimes avoir tout ce que tu veux dans la seconde et quand quelqu'un a le malheur de te contrarier, tu deviens agressive, vulgaire et même violente, c'est d'ailleurs ce qui t'as valu d'être exclue de nombreuses fois quand tu étais encore au collège. Tu aimes bien taper pour te défouler, mais ce grâce à quoi tu évacue toute ton énergie, ça reste le cheerleading. Ce n'est pas une passion certes, mais tu y tiens à ce sport, par contre on ne peut pas en dire autant de ce que tu penses des membres de ton équipe. Bien sûr il doit bien y avoir la majorité que tu gardes sous ton aile, mais une ou deux, tu les as dans le collimateur. Certaines pour une raison futile telle que des goûts divergents sur certains points, mais surtout parce que certaines traînent de la patte pendant les entraînements et que tu refuses que des gamines tirent ton équipe vers le bas. Parce que c'est ton équipe. Alors elle doit gagner.

A part ça tu es quelqu'un qui rigole de bon coeur, un peu trop souvent même, les gens se demandent parfois si tu ne te fiche pas d'eux. Tu es quelqu'un de positif dans son caractère et tu extrais le côté positif de chaque situation, aussi misérable soit elle, c'est presque impossible de te déprimer. C'est pour ça que malgré ton caractère assez chiant tu restes quand même une personne assez sympathique. Tu remontes le moral des gens avec tes conneries. Ouais, t'es pas méchante dans le fond, Samantha. La preuve c'est que t'adores aider le gens, et puis le double avantage c'est qu'après ils ont une dette envers toi donc c'est double avantage, t'aimes te rendre utiles et voir que des gens ont besoin de toi ça te donne la pêche. Tu es particulièrement douée dans les travaux manuels, après quand il faut un peu trop réfléchir par contre, tu passes ton tour. Tu n'es pas spécialement intelligente, mais tu te débrouilles plutôt bien dans le domaine de l'informatique.


Dans tes goûts tu es quelqu'un de simple, tu aimes les milk-shakes et les glaces à la fraise, la junk food, les noix de pécan et tu es aussi une inconditionnelle de chocolat noir (et pas de dégueulasse Milka au gingembre). Étant quelqu'un d'une curiosité maladive qui ressent le besoin de tout savoir, tu adores explorer tous les lieux que tu n'as encore jamais visité, aussi bizarres soient-ils. Tu n'es pas flemmarde, loin de là, mais les heures de sommeil dont tu as besoin sont souvent négligées alors il n'est pas rare de te voir finir tes nuits en cours. Tu t'extasies devant les feux d'artifices et tu adores lire des BD et autres comics, tu fais partie de cette catégorie de fille complètement bourrines qui passent leur vie accrochées à leur manette. Les jeux vidéos, c'est sans aucun doute ton passe-temps préféré, ça te vide la tête. Tu nages très bien aussi, l'eau est un des éléments où tu te sens le plus à ton aise à par la terre ferme, un véritable poisson.

Tu n'as pas peur de grand-chose, de rien en fait à part un certain petit détail qui te terrifie presque. Les chevaux. Ouais, les chevaux, c'est complètement débile, mais si tu te retrouves en face d'un cheval tu te met à hurler, c'est surtout de leurs dents dont tu as peur. Quand tu étais petite, tu as vu un film ou un cheval bouffait une gamine avec toute la force de ses mâchoires et depuis, tu as peur de te retrouver à portée de la bouche d'un de ses trucs. Et oui, c'est nul comme peur, mais bon, c'est la tienne.

C'est tout.

▷ "Reviens ici toi !!!!!"

Tu jettes un regard en arrière pour voir cet homme avec son air rougeaud courir derrière toi pour te rattraper. Tu ne veux pas qu'il arrive jusqu'à toi sinon il va s'énerver contre toi et te forcer à le rendre. Et tu ne veux pas le rendre. Alors tu cours, tu cours vite, tu te faufiles entre les jambes des passants et tu essayes même d'en bousculer certains qui te gênent. Le gens te laisses passer, étonnés, sans vraiment réagir aux sommations de l'homme qui exigent que quelqu'un te stoppe. Ceux qui ne te voient pas parce que tu es trop petite, tu essayes de les pousser sans même plus prendre la peine de dire pardon, tu dois t'éloigner le plus vite possible. Pourquoi as-tu volé cet objet ? Tu n'en as même pas l'utilité, tu l'as volé juste pour le simple plaisir de commettre une mauvaise action et tout ça à cinq ans à peine. Six dans quelques jours, accessoirement.

Où sont tes parents Samantha ? Chez toi, évidemment, tu es sortie sans leur demander l'autorisation et tu t'es rendue dans ce grand magasin pour continuer à jouer à l'intérieur. Il est drôle ce magasin, il y a pleins de machines à l'intérieur que tu peux tester, pleins de nourriture à déguster et des tonnes et des tonnes de jouets que tu t'amuses à essayer chacun leur tour. Alors tu n'as pas pu résister à l'envie d'en dérober un, tu l'as pris avec toi et tu es allé jusqu'à la caisse, et là, tu as couru jusqu'à l'entrée et tu es sortie en cavalant le plus vite possible alors que l'alarme sonnait encore derrière toi.

Tu continus de courir à toutes jambes, l'homme ne te suis plus, il a abandonné l'idée de te rattraper. C'est ça de passer ses après-midi à courir, tu arrives à semer les adultes plus facilement. Tu cours encore un peu, tu fais un faux mouvements et ta sandale se tord. Tu trébuches et t'écrases sur le bitume gris à côté de l'immeuble où tu habites. Tu serres les dents parce que ça fait mal. Tu t'es arrachée un peu de peau au niveau de tes genoux, nus à cause du short que tu portes, et des bras alors tu essayes de ne pas pleurer et sans un bruit tu te relèves comme tu peux. Tu souffles sur tes doigts pour essayer de faire passer la sensation de brulure et tu essayes de marcher jusqu'à la porte de l'immeuble dans lequel tu habites, boitillantnlégèrement, les larmes aux yeux.

Tu parles à l'interphone, c'est ta mère qui te répond. Elle ne te pose même pas de questions, pas de où es-tu partie ni même de pourquoi es-tu partie, rien, elle s'en fiche. Tu grimpes difficilement jusqu'au premier étage en accordant un sourire douloureux à la petite vieille qui habite la porte en face et tu pousses le battant de bois avec ton épaule pour enfin pouvoir pénétrer dans ton appartement. Ton père assis dans son fauteuil t'accorde un regard, il lève un sourcil interrogateur en voyant 'état dans lequel tu te trouves, tu es couvertes de poussières et ta peau saigne légèrement par endroits.

"Où tu as eu ça, Samantha ?"

Tu relèves fièrement la tête et ravale tes larmes en soutenant son regard et d'une voix que tu veux assurée, tu lui dis que tu l'as volé dans le magasin de l'allée marchande où il t'avait emmené la veille. Tu lui dis la vérité, tu veux qu'il sache que ce que tu fais est mal. Mais il ne répond pas. Il retourne à son journal qu'il était en train de lire en haussant les épaules. Lui aussi il s'en fiche. Tu as vraiment envie de pleurer sur le coup, c'est ça qui te fait le lus mal, personne dans la famille ne s'intéresse vraiment à toi et ça t'énerve. Tu passes dans la petite cuisine, où ta mère est déjà en train de préparer le diner, pour nettoyer les vilaines plaies que tu t'es faites. Tu enlèves le gravier de ton genou, tu nettoies le sang coagulé et elle, elle te regarde faire sans rien dire. Elle attend que tu ais fini et t'informe que tu devras bientôt venir pour mettre la table, puis elle s'en va retourner à son occupation. Toi, tu hoches la tête en silence, comme par automatisme. Tu es habitué maintenant. Ou presque...

Tu passes devant la chambre de ton frère ainé, il joue aux jeux vidéos, il ne te remarque même pas et enfin, tu pars t'allonger sur ton lit. Tu regardes vaguement pas la fenêtre. là-bas, il y a ce terrain où des enfants jouent en criant à pleins poumons, encore plus loin il y a cet homme qui vend des kebabs et encore plus loin, il y a la zone industrielle d'où tu arrives qui continue de vivre même la nuit. Toute cette ville, elle est grise, les maisons sont grises, le sol est gris, les vitrines sont grises. Tout est gris, c'est triste.
Tu détournes le regard et sans que tu t'en aperçoives, tes yeux tombent sur cet objet rond comme un soleil orange que tu as déposé dans ta chambre. Tu esquisses un sourire. Posé sur la surface dure de ta commode il y a ce ballon de basket que tu as volé dans le magasin tout à l'heure. Tu le regardes. Évidemment tu ne joues pas au basket, mais de tous les objets qu'ils y avaient dans ce bac de fer, c'est lui qui été le plus coloré, c'est lui qui a attiré le plus ton attention. Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir en faire.



▷Tu cours, plus parce que tu fuis pour échapper à un marchand enragé, mais juste pour avancer. Tu cours jusqu'au milieu du terrain et soudainement tu t'arrêtes net. Un rebond. Il y a trois membres de l'équipe adverses avec les bras levés, prêts à intercepter ton ballon, qui t'encerclent de toutes parts. Deux rebonds. Tu es trop loin pour pouvoir marquer, tu as une faible chance d'y arriver, mais tu ne te risques pas à le faire. Trois rebonds. Ils se rapprochent et toi si jamais tu fais un seul pas pour essayer de te dégager tu es en faute. Quatre rebonds.

" La passe Sam !!! "

Tu souris et dans un mouvement souple des bras tu lances la balle orangé le plus loin possible vers le ciel. Elle s'élève jusqu'à arriver à son point culminant et là, elle plonge vers le sol droit sur Exposito, celui qui viens de crier ton surnom. Ton ami la rattrape au vol pour immédiatement se mettre à courir jusqu'au panier. Tu suis son corps des yeux en le regardant se mouvoir entre ses adversaires pour arriver jusqu'au cercle de métal accroché en hauteur et tu fixes ce qu'il tient entre ses mains. Ce ballon, il est à toi, il est à toi depuis bientôt 7ans. Tu l'as piqué dans un magasin de sport quand tu étais encore à la primaire et tu ne l'avais jamais rendu. Tu n'en avais jamais eu l'intention d'ailleurs. Toi qui perds la presque totalité de tes affaires pour une durée plus ou moins longue, c'est bien une de rares choses dont tu as toujours pris soin. Enfin à ta façon. Il n'est plus vraiment orange, sa belle couleur est recouverte par la poussière qui ternit son éclat et plus les années passent, plus sa couleur se rapproche de celle du bitume qui couvre le sol. Il faudrait le laver un jour.

Tu lèves le menton vers l'horizon, tu peux voir l'immeuble ans lequel tu habites depuis le terrain de basket. Il est déjà 19h, mais tu ne rentreras pas tout de suite. Peut-être même que tu ne rentreras pas tout court tiens, ce n'est pas comme si tu avais vraiment envie de passer du temps avec ta famille et ce n'est pas comme s'ils se souciaient vraiment de où tu traînais quand la nuit venait. Tu as déjà 13ans, il n'est pas rare que tu passes une nuit chez des amis, alors ils ne s'inquiètent pas vraiment pour toi, car ils savent que tu rentreras à un moment ou à un autre. Tu continus de regarder le bâtiment encore quelques secondes, les yeux dans le vague. Bien sûr que tu les aimes tes parents, mais sans doute un peu moins que les autres enfants, tu n'as pas vraiment de liens avec eux, vous n'avez presque jamais rien fais ensemble. Chez toi, c'est chacun pur soi. D'ailleurs ça t'as trendue triste à une époque et même encore maintenant. Le fait que tes parents ne soient jamais fiers de toi t'as toujours fait un peu mal. Tes professeurs n'étaient pas fiers de toi car tu n'étais pas spécialement douée à l'école et tes parents non plus car tu n'avais jamais montré aucun talent particuliers. Alors personne n'était fier de toi, et toi Samntha, tu es quelqu'un qui a besoin de compliments pour avancer, de voir que tu existes aux yeux des gens, alors tout cela ça t'as toujours fais un peu mal.

Heureusement que tu es sociable, que tu as des amis, car c'est eux qui compensent tout ça, tout ce manque. Il faut que les autres t'encouragent et eux ils le font à merveille. Oui tu les aimes tes amis, alors toi aussi, tu veux pouvoir encourager les autres comme eux ils t'encouragent. Parce que ça t'embêterait vraiment de voir quelqu'un de triste à cause de ça, alors tu fais en sorte d'encourager les autres pour qu'ils ne soient jamais tristes. Tu souris à cette idée. Tu les aimes tous, vraiment, sans doute un peu plus que tes parents...


Alors qu'Exposito revient vers toi, le ballon entre les mains et un grand sourire scotché aux lèvres, une goutte glacée vient s'écraser contre ta main. Il commence à pleuvoir. Une amie annonce qu'avec ce temps, elle ne va pas tarder à partir et les autres personnes présentes l'approuvent. Toi aussi tu vas rentrer d'ailleurs, mais pas chez toi. Tu décroches un grand sourire au gringalet en face de toi et lui demande gentiment si tu peux dormir chez lui ce soir, il accepte. Évidemment. C'est ton meilleur ami. Alors que la pluie s'intensifie, tu ramasses ton sweat pour rabattre ta capuche sur tes cheveux et vous courrez tous les deux jusqu'à chez lui le plus vite possible. C'est qu'aujourd'hui ça tombe fort. Au moins ça lavera le ballon tiens.

Il n'habite pas très loin Exposito, vous êtes presque voisins. Lui il habite dans une maison et on peut voir ton immeuble depuis la fenêtre de son salon alors tu n'es pas très loin. Tu n'as juste pas envie de voir tes parents. Vous rentrez chez lui en rigolant, tu es complètement trempée, de la tête aux pieds. Il pleut des cordes, il y a du vent aussi, beaucoup de vent. Plus que d'habitude d'ailleurs, il ne va pas tarder à y avoir de l'orage. Dans le salon, la télé est allumée, vous passez devant et vous vous stoppez pour écouter un peu ce que le présentateur a à dire. Il parle d'une catastrophe. C'est vrai, tu l'avais déjà entendu en parler hier, et avant hier, et les jours précédents aussi, ça doit être grave. Tu échanges un regard avec ton ami, il a l'air un peu inquiet. Selon les informations, l'ouragan ne passera pas par cet endroit bien qu'il faille s'attendre à des vents très violents.

De toute façon tu ne peux rien faire et c'est déjà l'heure de se coucher. Alors tu montes dans la chambre d'Exposito, on t'explique qu'il ne va rien se passer de grave ici, qu'il ne faut pas s'inquiéter, que maintenant il faut juste dormir. Alors tu dors, tu dors jusqu'au lendemain. L'ouragan passera dans la nuit.


▷Samantha, que fais-tu encore loin de chez toi ?

Bien sûr, tu as souvent été loin de chez toi Samantha, à ne jamais passer une seconde de ta vie dans cet immeuble que tu n'aimais pas beaucoup, mais tu ne t'es jamais retrouvée aussi loin. Pour la première fois, tu es partie vraiment loin, dans un des États voisins, tu es partie dans le Minnesota Samantha. Pourquoi, ta maison est si loin maintenant ? Pourquoi donc es-tu ici ? Parce que ta maison n'existe plus, elle a été détruite, l'immeuble c'est écroulé, vaincu par la force de l'ouragan. Dedans, il y avait la petite vieille qui te regardait toujours comme si tu étais un danger public quand tu montais les escaliers en hurlant ou frappais les boutons pour faire monter l'ascenseur. Elle, elle est morte. Tu es triste pour elle. Tes parents eux ne sont heureusement pas à déplorer, ils étaient tous deux sortis se mettre à l'abri quand ils avaient entendu l'annonce au journal télévisé du soir. Ils ne t'accordaient jamais vraiment d'attention, mais tout de même, tu les aimais tes parents. Tu avais été soulagé.

Oui, soulagé, car le matin de la catastrophe chez Exposito, en regardant par la fenêtre tu n'avais plus vue cet imposants immeuble qui te cachait la vue. Tu n'avais plus eu sous les yeux qu'un tas de ruines, de béton affaissé par terre et de débris et autres poussières. Des corps bien sûr de ceux qui n'avaient pas 'endroits où aller, de ceux qui n'avaient pas pris les mesures nécessaires assez vite. Tu avais pleuré tout d'abord, penser que tes parents étés morts sous les décombres t'avait fais horriblement souffrir, mais il était venu te chercher tout sourire le midi même. Alors tu avais pleuré dans leurs bras, et tu avais été heureuse de les voir encore là pour pouvoir les serrer comme ça.

Malheureusement, l'immeuble détruit et ta famille pas spécialement riche, vous n'aviez plus aucun endroit où loger. Tes parents dormaient actuellement chez des amis à eux et toi, toi tu ne pouvais pas habiter chez ton ami éternellement. Il fallait trouver une solution. Ton collège aussi avait été détruit. Plus de maison, plus d'école, lus rien. Seul le terrain de basket n'avait pas vraiment subi de dommage, lui il restait toujours là, fidèle à son poste. Où loger la famille le temps des réparations qui prendraient sans aucun doute plusieurs années ? Tes parents pouvaient dormir chez leurs amis, mais leur maison n'était pas grande et ton frère était parti depuis longtemps pour les grandes villes. Où pouvais-tu aller Samantha ?

C'était la question que se posaient tes parents, la plus proche école était privée et seul les élèves possédant de hauts revenues ou des notes incroyables pouvaient y accéder. Dans les deux cas, tu étais bien loin du compte Samantha. Tu n'avais pas vraiment de famille proche d'ici.

Tes parents voulaient absolument te mettre dans une bonne école pour que tu travailles plus sérieusement en vue de tes résultats assez médiocres et, faute de mieux, tu t'étais retrouvée à loger chez ta Grande-tante, Conchita. Et il se trouve que madame Conchita habitant dans le Minnesota et ayant assuré à tes parents qu'elle se ferait un plaisir de te prendre sous son aile pour te rééduquer correctement, tu fus donc envoyé chez elle. Pas que cela te dérangeait beaucoup de partir de chez toi, mais ta grande tante avait toujours trouvée que tes parents avaient bien mal fait ton éducation et te faisais toujours de reproches, ce qui la rendait bien vite insupportable. Ce fur donc ainsi que tu commenças ta vie dans le Minnesota aux côtés de ta chère grande-mère pendant les quelques mois de vacances avant la prochaine rentrée.

Tu avais 15ans cette année là et tu rentras dans une école que Conchita voulait absolument te faire intégrer, l'académie Volfoni. Il paraissait au vu de sa réputation que cette école fut un temps réservée aux délinquants, bien que maintenant cette tendance ce soit un peu effacée maintenant, elle jugeait donc cela parfait pour toi. Tu entras donc en tant que demi-pensionnaire dans ce lycée pendant les trois années consécutives que durait le cycle du lycée. Tu as eu le temps de connaitre chaque personne de cet établissement et à la fin de tes années lycée, ta grand-mère craignant que tes résultats ne chutent à nouveau à cause du niveau autrement plus difficile de la fac, te fis entrer en internat.

Volfoni maintenant tu connais, tu es une des plus vieilles de l'académie, déjà 6ans ici. T'en as vu venir et partir des gens dans cette académie, maintenant tu as l'impression de connaitre tout le monde. Cependant pendant toutes ces années ton comportement n'a jamais changé lui. Les professeurs n'ont pas abandonné, mais il faut dire qu'ils ont pris l'habitude de te voir arriver en retard de dix minutes à chaque cours pour un prétexte bidon. Privilège d'ancienne. T'as encore deux ans à faire ici, Samantha et il ne te tarde vraiment pas qu'ils se terminent. De un parce que Voloni, c'est quand même putain de cool et de deux, parce que c'est pas que Concita elle est chiante mais bon...