C'est la loose !!! [Logan Alvarez & Samantha Zimmerman]

*Putain de merde*

C'était serré. Alors que la fin du dernier quart temps approchait, les volfoni knight se faisaient mener au score à seulement sept points d'écart. Sept points de trop selon Logan. Jamais son coeur ne battait plus vite que lorsqu'il était sur le terrain, comme un amoureux transi devant la fille qu'il aime. En même temps rien ne lui apportait plus de rage que d'être sur les parquet et de se voir mener au score, comme le même amoureux rencontrant enfin l'homme qui l'avait fait cocu en se tapant sa femme. Oui, à chaque défaite il se sentait comme trahi, souillé à la fois par lui-même et ses propres capacités et par son équipe qui le décevait. Enfin pas ''son'' équipe, mais l'équipe avec laquelle il jouait.

Logan devait faire quelque chose contre cette stupide situation. Il devait inverser la tendance, montrer qu'il n'était pas là pour rien. La défaite n'était pas une éventualité acceptable pour Logan. Une balle est récupéré, son coéquipier lui passe le ballon. Cette occasion il ne la laissera pas passer ! Des défenseurs arrivent pour tenter de lui couper la route, Logan est lent lorsqu'il s'agit de courir, mais il sait se faufiler. Avec plus ou moins de mal et en en bousculant un au passage, Logan passe entre eux et saute. Panier !

Autour de lui les supporters de l'équipe crient, quelques filles hurlent, mais Logan ne s'en soucis pas. Il y a encore cinq putain de points d'écart alors que Logan retourne en défense. Le match continue de se dérouler mais aucune autre occasion ne se présente, il y a des balles perdues, l'équipe est fatiguée et ça se voit. Logan aussi commence à fatiguer, mais il puise de l'énergie dans sa rage de vaincre.

Zenko à la balle mais la perd, provocant un cri retentissant venant du côté des pompoms girls.

-MAIS BOUGEZ VOUS LE CUL PUTAAAAAAAAAAAAAAAAIN !

Il n'a pas vu qui a crié mais il admirait l'énergie de celle qui avait hurlé. D'ailleurs il la comprenait parfaitement, il aimerait que les Volfoni Knight se réveillent et l'aide à remonter la pente. La ballon échoua dans ses mains et il exécuta son rôle avec succès en faisant une très bonne passe à son ailier qui reçu le colis pile dans ses mains. Malheureusement le ballon ne trouva pas le chemin du panier et le sifflet de fin de match retentit, assourdissant au dessus d'eux.

Cette fois c'était la fin, ils avaient perdu. Logan retira son haut qu'il garda fermement serré dans sa main gauche, il n'aimait pas être enfermé dans ce morceau de tissu, ça grattait, ça frottait, ça tenait chaud et en plus parfois ça pouvait gêner dans les mouvements. C'est dans cette tenue qu'il alla serrer la main des joueurs de l'autre équipe (sans doute un peu trop fort pour rester confortable) et des membres de la table ainsi qu'aux deux arbitres, suivant ensuite ses coéquipiers dans les vestiaires.

* hijo de puta, equipo de mierda... *

Logan était vraiment énervé. Il savait que l'équipe n'appréciait pas vraiment qu'il pique ses crises d’hispanique mais la défaite lui foutait vraiment trop les boules. Il lança brutalement son maillot sur le banc en jurant méchamment en espagnol sous les regards désapprobateurs ou éteints de ses camarades. Il se fit sèchement réprimander par son capitaine lui même en colère face à cette défaite mais celui-ci n'obtint qu'un regard venimeux en réponse tandis que Logan se débarrassait également de son short pour aller au moins se rincer dans les douches. L'eau froide lui fit un peu de bien, ça le rafraîchissait agréablement et faisant légèrement retomber la colère qui grondait toujours en lui. « Quand il y a du feu, c'est de l'eau qu'on jette dessus, ça vaut aussi pour les mexicains mon grand » lui avait un jour dit son père en parlant de sa mère. Elle avait le même caractère explosif que lui, sauf qu'en plus elle ressentait toujours les choses à deux cent pour cent.

À peine quelques minutes plus tard il noua une serviette autour de ses hanches et retourna dans les vestiaires d'où des éclats de voix lui parvinrent. Mais qu'est-ce qui se passait là-bas ? En poussant la porte il vit une pompom girl toujours en tenue qui engueulait les pauvres membres restant dans les vestiaires comme du poisson pourri. Elle avait vraiment la haine elle aussi. D'ailleurs cette haine réveilla également celle de Logan qui vint se placer à côté d'elle et rajouter sa voix à la sienne, oubliant déjà sa tenue.

-NON MAIS ELLE A RAISON LES MECS ! ARRÊTEZ DE TIRER DES TRONCHES DE LOSER, ON EST SENSÉ ÊTRE LES MEILLEURS DE NOTRE PUTAIN DE BAHUT, ALORS ON SE REPREND ! CES CABRÒN VONT PAS S'EN TIRER COMME ÇA ? AU MATCH RETOUR ON LES DÉFONCE SI VOUS VOUS SECOUEZ UN PEU LES PUCES !

Logan y allait un peu fort, mais il s'en fichait. Il n'avait pas encore regardé sa voisine et grand bien lui en faisait, car la circonférence de sa poitrine aurait certainement posé un petit problème au jeune homme vu la tenue dans laquelle il se trouvait actuellement.

Il s'était donc mis à hurler à côté de la jeune fille, couvrant sa voix de la sienne plus grave et plus sonore en déversant des reproches sans fin sur le peu de ses coéquipier restant qui hésitaient entre se barrer vite fait pendant le speech, attendre avec un air penaud ou bien les ignorer. Cependant il ne leur restait que les deux dernières options puisque la première était impraticable : un homme nu et une pompom girl surexcitée leur barraient la route.

Pompom girl qui d'ailleurs fini de hurler environs en même temps que lui et c'était retournée vers lui avec une certaine hargne toujours présente dans la voix. Cette fille avait un sacré caractère et la voix qui allait avec, sans parler de cette rage face à la victoire qui faisait comme un écho à la sienne. Impressionnant ! Et douloureux aussi. Enfin ça c'était pour le doigts qui tentait de s'enfoncer dans sa poitrine avec le cris qui allait avec :

-ET TOOOIIIIIIIIIIIII, TU ...

Puis de se couper brutalement. Qu'est-ce qui se passait ? Elle ne regardait pas son corps, donc pour une fois ce n'était pas son manque de gêne flagrant qui choquait. Il devait avouer qu'il l'admirait pour ça, elle devait être la première à ne pas s'en formaliser. Hé mais attendez, il la connaissait ! Pas de doute, cette fille avait les cheveux roses comme leur maillots, les pompoms de capitaine des cheerleaders et un tour de poitrine assez impressionnant. C'était l'ex de son nouveau capitaine, la totalement canon Samantha Zimmquelquechose. Un nom étrange dont Logan ne pouvait situer les origines mais qu'il était absolument incapable de retenir.

Enfin pour le moment, c'était autre chose qu'il devait retenir. Quel gars hétéro ou au moins bi n'avait pas crevé d'envie d'être à la place d’Émile quand ils étaient tout les deux en train de se balader dans les couloirs, s'exhibant mutuellement et partageant leur salive en même temps que leur popularité. Qui n'aurait pas souhaité en effet avoir pour petite amie une fille aussi belle que Samantha ? Et fougueuse aussi, apparemment du moins. Pour le moment elle le fixait avec un air bizarrement satisfait qui retourna complètement le cerveau de Logan.

*Pense à quelque chose de moche, de très moches, immédiatement ! C'est pas le moment de laisser ton imagination partir en vrille, pense aux poils d'épaule dégueux de ton grand-père... ¡Dios mío! non, c'est trop horrible, vision d'horreur je crois que je vais vomir *

Au moins ça eu l'avantage de calmer considérablement ses ardeurs et de pouvoir encaisser la suite sans trop de difficulté.

-Nan, toi t'as assez assez bien joué pendant le match. Joli dunk. OUAIS BON, CE TYPE LA A RAISON ! MEME S'IL A PARLÉ EN MEME TEMPS QUE MOI.

Elle recommença à lui tapoter le torse pour appuyer ses dires, laissant Logan pensif. Compliment ou reproche ? Il n'eut pas l'occasion de s'appesantir plus sur la question car elle démentit en hurlant l'une de ses théorie. En fait elle ne passait pas outre le fait qu'il soit presque nu. Non. En fait elle l'ignorait. Quand elle s'en rendit compte elle voulu s'écarter de lui mais glissa sur une flaque d'eau disposée à ses pieds (oups), tomba en arrière comme un vieux sac et justement sur un vieux sac. Celui de Logan très précisément. Elle eut même la bonté de renverser du même coup le banc qui se trouvait derrière elle à l'aide de son bras et de le faire s'écrouler pile sur ledit sac qui émit un CRAAAAAAC sonore.

Un instant le cœur de Logan se serra. Il n'y avait que deux objets de valeur dans ce sac, emballé dans une coque protectrice pour l'un et enrobé dans des vêtements pour empêcher les mauvais coups pour l'autre. Mais aucun des deux n'était prêt à se recevoir un banc sur la figure. Remit du choc, Logan s'avança jusqu'à la jeune fille qu'il aida à se redresser et força à s'asseoir sur un banc par automatisme avant d'ouvrir son sac d'un coup sec. Comme prévu rien n'avait survécu, ni le casque à mille trois cent quatre-vingt-dix dollars, ni le mp4 à cinq cent dollars. Tous les deux brisés en deux dans ses mains. Une plainte sourde s'échappa de ses lèvres, sa mère était certes riche comme crésus mais elle n'aimait pas particulièrement l'argent gaspillé de cette façon. Surtout à cause d'un banc à même pas soixante dollars.

Il coula un regard vers la fille qui était toujours sur le banc, puis sur les joueurs de basket restant qui en voyant son regard se dépêchèrent de sortir sans demander leur reste. Non, Logan n'allait pas s'énerver, il ne pouvait pas le faire, pas maintenant alors qu'il était en présence de la fille au plus gros ratio tour-de-poitrine/fort-caractère. Il n'avait pas le droit de craquer. Il ne le ferait pas. Des milliers de mots plus insultant les uns que les autres venant de sa langue maternelle lui passèrent par l'esprit mais il n'en autorisa que deux à sortir :

-Dios, sálvame...

Il espérait que la fille était riche, sinon la maison de Logan allait bientôt accueillir une nouvelle cuisinière/bonne-à-tout-faire à la chevelure toute rose...

La fille, Sam, n’avait pas l’air de comprendre la tragédie que vivait Logan en ce moment même. Elle se leva d’un bond de son banc, apparemment elle n’était ni blessée, ni en sucre, un autre point positif qu’il pouvait lui accorder, et se rapprocha de lui avec entrain en fixant ses appareils morts. Elle était dangereuse cette fille, enfin plutôt elle n’avait aucune conscience du danger. Visiblement elle ne traînait plus assez du côté de l’équipe de basket et ne savait pas à qui elle avait affaire. Logan était quelqu’un d’assez calme en règle général, mais il avait tendance à parfois péter des câbles plutôt impressionnant lorsqu’il était vraiment contrarié. Or là il était effectivement vraiment VRAIMENT contrarié. En plus la fille n’arrangeait pas son cas.

-Ha ouaaaiis ils sont kaput tes machins ! Désolé mec.

La paupière droite de Logan fut soudainement prise de spasmes pendant qu’une phrase tournait en boucle dans son esprit. « Ne pas lui fracasser le crâne avec le banc, ne pas lui fracasser le crâne avec le banc, ne pas lui fracasser... » et pourtant elle le méritait ! Il avait vu ses yeux s’écarquiller en voyant la marque de son casque et il savait exactement ce qu’elle pensait. Porter des trucs de marques n’a pas que des avantages, parfois ça peut attiré de gros ennuis, et c’était ce qui était arrivé à Logan il y avait déjà pas mal de temps. Des brutes, trois au total avaient repéré son portable tout neuf à l’époque, le tout dernier modèle d’une grande firme bien connue de tous. Il avait bien sûr tenté de lutter contre eux, mais à trois contre un c’est un peu compliqué pour quelqu’un qui ne connaît les arts de combats que d’après les jeux vidéos et quelques films. Il avait fini tabassé parce qu’il avait tenté de résister et détroussé, mais il se souviendrait toujours de la phrase que l’un d’entre eux lui avait dit en s’emparant de l’appareil tant convoité. « C’est pas comme si un putain de gosse de riche comme toi avait pas les moyens de se le repayer ». Et là le regard était le même, cette fille pensait vraiment que c’était une simple question d’argent. Mais dans son imbécillité (parce que Logan n’avait désormais plus de doute, cette fille était une cruche parfaite dans un corps de barbie) Sam alla plus loin et lui prit les débris brisés de son mp4.

-BAAAAH, c'pas grave va ! Tu vas pas m'faire un malaise pour ça, t'es un homme ! Puis bon en plus t'as l'air d'un richouss', tu vas bien arriver à l'repayer. Moi j'te préviens j'ai pas un rond et j'vis déjà à crédit, c'plutôt moi qui- HEEEEEEEE TROP GENIAL, T'AS LA ISLA BONNITA EN CHANSOOON !!!

Bon, bonne nouvelle au moins, le mp4 marchait toujours. Ça mère n’allait pas totalement le tuer. Cependant le plus cher restait tout de même brisé dans ses mains, à savoir le casque. Elle avait hurlé en voyant une vieille chanson qui traînait dans son mp4 et c’était carrément mise à danser dans les vestiaires en chantant le refrain. Elle chantait mal d’ailleurs. Mais ça n’était qu’un détail de plus qui l’avait poussé à bout. Cette fille ne comprenait rien, mais alors vraiment rien à la vie. Encore une prolétaire qui pensait tout savoir du mode de vie des riches et se fichait de savoir si leur argent était perdu ou pas. Soudainement, Logan explosa, il se leva d’un bond, arracha l’appareil des mains de Sam et la poussa pour la faire reculer et arrêter de chanter du même coup.

-Non mais qu’est-ce que tu crois ? Que parce que j’ai assez de blé pour me les repayer en six exemplaires ça me fait rien de voir mes affaires bousillées ? Et bah je vais t’apprendre un truc idiota, nous aussi on aime bien conserver nos affaires un peu plus de trois mois, surtout quand nos affaires ont coûté pas loin de deux mille balles !

Il fit une pause pendant laquelle il lui tourna le dos et s’agrippa les cheveux avec violence. Il préférait ça que de la frapper, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Pour essayer de concentrer sa violence sur autre chose, Logan attrapa le boxer qui traînait dans son sac et l’enfila sans même essayer de se dissimuler avec sa serviette. Il n’était plus à ça près et de toute façon il se doutait qu’elle avait déjà vu des mecs à poils dans sa vie.

-Écoute moi bien, dit-il en lui faisant face à nouveau pour enfiler un pantalon. Si j’avais lancé un banc sur ton mp3, surtout sans le faire exprès, je te l’aurais repayé ok ? Pas parce que je suis riche, pas parce que j’en ai largement les moyens, mais juste parce que dans la vie c'est comme ça que ça marche. J’aurais pas eu de blé que j’aurais trouvé un moyen de te rembourser en bossant à côté ou un truc dans ce genre, et là tu vois j’estime que tu dois faire pareil. Parce que t’as une putain de dette de deux mille dollars envers moi.