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 Abrazo. | [Adam Wiest & Salvatore Kimimichi]

Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Abrazo


Il paraît que c'est humain.
Le quadriceps aussi raide que possible, les orteils en pointe, le front sur le genou, et les doigts crispés le long de la jambe. De là où il était il ne voyait pas son reflet dans la glace, et c'était tant mieux. Il ne voyait pas grand chose en vérité. Il sentait beaucoup. Il fallait bien ça pour rester souple. La respiration calme, le cœur à peine emballé. Lorsqu'il fit descendre sa jambe de la barre, il se regarda dans le miroir avec un air un peu trop sérieux à son goût. Il aurait aimé se tirer la langue. Étirer ses joues avec ses doigts, les gonfler. Loucher. Avancer la mâchoire inférieure en avant. Il en était bien incapable. Se laissa basculer en arrière.

C'est sa jambe droite, douloureuse, qui le réceptionna en pivot, et son bras communia avec l'air un instant comme ses paupières couvrirent sa pudeur avec le noir de l'absent. Il l'avait mis exagérément fort, le savait, n'avait rien à craindre. À l'heure du déjeuner, personne ne passait dans les couloirs. Personne, personne. Juste la musique et lui. Juste ça.
Inspire.
Tremble quand la main fend l'espace et capture ta nuque.
Frémis quand le bras couvre la tête d'un voile qui n'existe pas.
Honte quand on se voit.
Expire. Repars.

Il veillait à ce que ses demies-pointes le restent comme un débutant appréhende la salida et il se méprisa pour cela. L'instinct, l'instinct. Il voulait de l'instinct dans cette océan de technique. De retenue. De planage, tandis que son corps entier se suspendait au-dessus du sol. Équilibre précaire qui chut par la taille courbée, cassée. Cassée. Équilibre sur un pied l'implorant de plier les genoux, de retrouver le sol, ce qu'il fit à regrets. Élan pour un saut, un seul, qui le porta jusqu'au miroir d'en face. Une diagonale de pas chassés. Une respiration emballée. Un retiré, deux, les pointes, toujours les pointes, enroule le pied sur lui-même pour le projeter derrière soi et tourner. Tourner. Tourner. Tourner.
S'arrêter les deux pieds parallèles, le bras droit tendu à hauteur de l'épaule et le regard sur Adam, à la porte.

Petit enfoiré.
Une seconde pour déprécier cette sensation de trahison qui n'existait qu'en lui, impie. Égoïste. Une seconde pour ravaler son orgueil, ne rien paraître de son froid. De sa déception. Salvatore était déçu. Déçu de sa propre assurance.
Adam n'était pas à blâmer. Il ne l'était jamais.
Un ange. Voilà tout.
Il était amer, son sourire. Mais sa paume tournée vers le ciel excusait tout.

- Avance.

C'est un ordre.
Toi qui m'importunes, tu es sur mon territoire.

- Tu me l'accordes ?

Cette danse.
Adam Wiest
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Adam Wiest
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Au début, c'étaient des sons lointains, flottants, comme une musique d'ambiance à laquelle il ne prêtait pas attention. Et puis, au fur et à mesure que le couloir défilait, ça se rapprochait, enflait. Un couloir vide qu'Adam n'avait pas l'habitude de traverser - mais il était là un peu par hasard, une histoire de cours manqué suite à des blessures, de feuilles prêtées et rendues et un élève assez conciliant et compatissant pour ne pas envoyer paître la pauvre victime qu'il était.

Sur le pas de la porte, Adam hésita. Il allait probablement déranger quelqu'un, quelqu'un qui répétait, quelqu'un dont il entrevoyait la silhouette familière à travers l'épaisseur de verre. Mais il ne réfléchit pas longtemps, comme souvent, trop souvent, et posa sa main étonnamment bouillante sur la clenche froide.

Salvatore bougeait avec une grâce qui ne surprit pas le spectateur silencieux. Même sur le terrain, il se mouvait avec cette aura qu'Adam percevait à la fois fière et amère, et qui le fascinait autant qu'elle le mettait mal à l'aise.

Quelques mots froids, pas de salutations, juste un ordre et une question. Adam laissa tomber son sac près du mur et avança de quelques pas, presque sans se rendre compte qu'il obéissait parfaitement à la demande.

« Quoi ? »

Ce n'était pas aimable, pas curieux, pas blasé non plus, mais peut-être un peu déstabilisé - déstabilisé. Je suis déstabilisé - ce type me déstabilise. Adam aimait ce mot, ses sonorités tellement représentatives de son état d'esprit présent. Salvatore qui ne lui adressait jamais la parole... Et il venait de refuser son invitation subtile à danser ? Adam ne savait pas danser.
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Abrazo
... Quoi ?
Tant qu'il obéissait. Et il obéissait.
Son œil devint mauvais et il peina à le cacher. À retrouver son stoïcisme tout relatif. Les yeux mauvais ne se perdent pas aussi facilement que les bons, les précieux, les généreux, les compatissants, les pleins de pitié.
Plein de pitié pour cette petite chose pathétique qui lui obéissait, grand bien lui fasse. Il aimait cette résignation malsaine qui le dévorait de l'intérieur. Comme si c'était sa destinée que d'être violenté, commandé, usé à loisir avant d'être jeté. Qu'il ne pouvait rien contre cela. Rien contre sa propre nature. cela aurait pu fonctionner, à dire vrai. Cela aurait pu marcher. Si seulement Salvatore croyait en la véritable nature des choses. Personne n'a de vraie nature, de nature profonde. Chacun agit comme il l'entend ou comme il le peut et, en l'occurrence, cette petite merde d'Adam Wiest agissait comme il le devait.
À dire vrai, Salvatore perdit patience.

- Quoi.

Il n'avait pas bougé. Pas d'un pouce.
Mais dès qu'il fut susceptible d'être agrippé il l'agrippa. Par le poignet, le tira vers lui, le prit dans ses bras.

- Tout le monde peut danser. Tout le monde ne sait pas, mais tout le monde peut.

C'était murmuré à une oreille qui, pour une fois, était à sa taille. Il fallait qu'il soit à la taille de quelqu'un et ce quelqu'un, c'était Adam. Ironie du sort. Son souffle berçait la fine peau du lobe en une fragrance chaude, ses mains dans son dos glorifiait son petit corps de caresses qui n'avaient rien de tendres.

- Tu n'as qu'à te dire que ton corps bouge tout seul. Il est fait pour bouger.

Regarde comme le mien bouge, lui.
Sens-le.
Cinq doigts sur sa cuisse, qui ne se contentèrent pas de longer son flanc mais qui allèrent chercher sa peau sous ses vêtements. Il faisait trop lourd pour porter un haut aussi encombrant, non ?

- Tu n'as qu'à me suivre.

De toutes façons tu n'as pas vraiment le choix. Sa langue taquina de son bout l'arrondi de son oreille avant de se retirer. Ses mains, elles, n'avaient pas quitté leur poste respectif. Et si jamais il menaçait de vouloir s'en défaire, elles se resserreraient. Et qui sait ce que ce pervers de japonais était capable de faire à un... mâle ? À sa merci. Tseuh. Comme si Adam pouvait lutter contre quoi que ce soit.

- Tu veux me suivre ?
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L'agression survint sans prévenir, Salvatore n'étant probablement pas du genre, comme la plupart des balourds d'ici, à fanfaronner avant de passer à l'acte.
Mais ce n'était pas du tout une agression comme les autres, à vrai dire, parce qu'Adam se sentit touché sans avoir mal. Personne me touche jamais comme ça. Le contact trop peu habituel envoya des ondes étranges au creux de ses reins - et c'était simplement le souffle d'un autre être humain qui le mettait dans cet état. Pas besoin de préciser que lorsque les mains passèrent à l'acte, Adam s'étonna de se savoir si sensible à la moindre caresse sur sa peau que personne, personne n'atteignait. Jamais.

La solitude avait cette fâcheuse tendance à vous faire oublier ce dont vous creviez d'envie. Elle vous laissait affamé, assoiffé, mais sans pouvoir mettre de nom sur ce qui manquait.
Ce qui touchait Adam sans le blesser était rare au point que seules la main de son père sur son crâne, les étreintes maternelles, la langue humide et le pelage des chiens et chats, et les tapes viriles dans son dos frêle au temps de son équipe du collège, seul cela subsistait dans son esprit.
Et Dieu, que c'était loin.

A présent la langue humide du danseur s'ajoutait à sa maigre liste, et Adam se demanda comment à l'avenir il pourrait se passer d'une sensation aussi agréable, dérangeante.

Il inspira et sa cage thoracique trembla.
Il avala et sa salive se solidifia.
Il hocha la tête, et son front vint buter légèrement contre l'épaule de son assassin.

« Je... Je vais le faire. »
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De toutes façons tu n'as pas le choix.
Il eut à peine le temps de se poser contre son épaule que Salvatore le prit par les siennes pour l'en écarter, très légèrement. Presque trop doucement. Les câlins, les marques d'affection gratuites envers n'importe qui, ce n'était pas son genre. On pouvait venir lui baver que c'était en partie ce qu'il subsistait de son éducation asiatique, son esprit assimilait cela comme une préférence personnelle. Mais personne dans sa famille n'aimaient être soutenu physiquement. Question de goût. Mais voilà, il le retira, fit glisser ses mains le long de ses bras jusqu'à récupérer cinq doigts à gauche et cinq autres à droite.

- Il n'est pas question que je te traîne, merdeux. J'ai dit que tu allais me suivre, pas que je ferai ton boulot, alors écoute-moi bien.

Regard assuré et sa main droite lâcha sa prise pour arranger une mèche de cheveux bleue. Gris bleue, en vérité. Sans doute sa pâleur qui donnait cet effet, ou sa mine abattue et ses cernes prononcés. Il n'en savait que peu à son sujet. Suffisamment pour le détruire si jamais il tentait quoi que ce soit à l'encontre d'Arcadia, juste assez pour ne pas entacher ni sa réputation ni sa place au sein de l'équipe. Il ne pouvait pas en dire autant de son poste, cependant. Quel dommage. Sa paume tint position sur son crâne.

- Quand j'avance, tu recules. Si j'avance le pied droit, tu recules ton pied gauche. On doit garder la même distance entre nos pieds, tu comprends ? C'est logique. Doucement.

Avance d'un pas. Bancal. Il captura à nouveau sa main, le rapprocha de lui.

- Ce n'est pas un mal de suivre. Partout il y a des meneurs et des suiveurs, c'est comme ça, et ne va pas croire que l'un est plus glorieux que l'autre, chacun a ses avantages et ses inconvénients. Tu as le droit de suivre, ce n'est pas plus dégradant qu'autre chose.

Avance à nouveau. Un pas, deux.

- Il n'y a que deux choses qui sont méprisables. Ne pas jouer, peu importe le prétexte, et ne pas prendre d'initiatives. Alors bouge. Si tu veux avancer, fais-moi reculer. Non, non. Si tu veux avancer, avance. Et je te suivrai.

L'harmonie avant tout. Le dosage, la chimie. La danse c'est de la chimie, voilà. Comme la séduction. Petit à petit.
Il captura sa hanche droite, l'amena contre son flanc, passa allègrement son bras autour de son bassin non sans frôler le bas de ses reins. Il interpréterait cela comme une énième perversité ou comme bon lui semblerait, il appellerait cela de la danse. On se touche, en danse. Les corps échangent entre eux. Le rythme, la chaleur, le mouvement, le sentiment.

- Détends-toi, mon grand. Détends-toi.

Tu n'es que dans les bras de Salvatore Kimimichi, rien de dramatique. Rien de trop cruel. Tout allait bien. Il faillit pouvoir poser son menton sur le sommet de son crâne, toujours un peu trop proche, se retint de le faire. Pas de susurrer à son oreille.

- Tu es vierge, n'est-ce pas ?
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Adam hochait la tête de manière presque rythmique aux paroles de Salvatore, concentré sur les ordres, les conseils. Un pas en avant, un pas en arrière. Encore un peu, et il s'habituerait presque aux légers effleurement ; encore un peu, et le pas hésitant qu'il fit vers l'arrière aurait été plus grand, plus assuré. La voix d'ordinaire si lointaine, si peu entendue et appréciée, lui insufflait une sorte de courage et d'hardiesse inconnus, crispant ses doigts moites et froids.

Les muscles des jambes tendus, Adam risqua un pas vers l'avant, les yeux d'abord cloués au sol, sur ses pieds. Puis son regard glissa soudainement en hauteur pour venir se river dans les yeux asiatiques qui lui faisaient face, alors que les paroles se faisaient plus mielleuses. C'est comme ça qu'il les percevait - sucrées. Inspirantes. Et contradictoires, sortant de cette bouche même qui avait le pouvoir de le faire chanter à loisir.

Il commençait enfin à respirer, et quelque chose au fond de ses iris faillit se mettre à pétiller, lorsqu'une phrase brusque le fit redescendre sur terre, le danger s'imprégnant dans ses os qui le recevaient comme des éponges douloureuses.

Adam détestait ce genre de questions, d'insinuations, de critiques cachées, que ce soit la pitié des gens matures ou l'admiration secrète du club d'abstinence. Oui, il avait 17 ans. Non, il n'avait jamais tenu la main d'une fille, jamais, et ce n'était pas quelque chose qu'il attendait forcément. Les magazines exposant sous des tissus plastifiés et colorés des poches de silicone que regardaient dans le vestiaire ses coéquipiers lorsqu'ils avaient treize ou quatorze ans ne l'avaient jamais intéressé.

Parfois, il se sentait si pur qu'il se dégoûtait.

Est-ce que les êtres humains normaux n'ont pas plus d'interrogations et de frissons de l'âme ?
Il aurait pu répondre « Oui. » de sa voix fluette et détourner le regard, mais il fit son choix, il contrôla à grand-peine les muscles de son visage et haussa élégamment un sourcil châtain.

« Pourquoi ? »

Mais il ne put contrôler l'afflux de sang dans ses joues pâlottes.
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Comme c'était chou.
Il en viendrait presque à regretter ses noirs desseins, mais il n'avait pas à s'en blâmer : qui pourrait résister à une si petite chose ? À un amour aussi pur et précieux que celui de l'innocent, du juvénile Adam Wiest ? Qui sur cette terre était en mesure de faire du tort à ce tendre amour sans le déplorer par la suite ? Qui pourrait rester de marbre face à un ange comme celui-là ?
Précisément.
Salvatore sourit, comme Salvatore sourit toujours. Il est mauvais, ce sourire, et même le plus sombre des imbéciles saurait qu'il a toujours quelque chose derrière la tête. Toujours. C'était déplorable, certes, mais c'était Salvatore. Son corps s'encastra contre celui qui s'approchait, toutes ses étreintes se faisaient prison. La main dans son dos glissant sans embarras vers des contrées qui lui seraient cédées avec le sourire car si l'on ne peut dérober sa candeur À Adam Wiest sans le pleurer, on ne peut obéir à Salvatore Kimimichi sans afficher son plus beau sourire. N'était-ce pas un pouvoir merveilleux que celui-là ? Il recevait ses dus et des sourires en donnant le sien. Même si chacun d'entre eux étaient amers.

- Tu aurais pu faire du classique. C'est normal que tu ais du mal avec le tango.

Un constat qui ne sembla pas l'alarmer. La pointe des pieds le grandissant davantage, son genou qui se mut en fente avant, forçant sa proie à reculer. Toujours reculer. C'en était presque émouvant.

- Tu ne dis rien, c'est affligeant. Tu es bien seul parce que tu n'as personne à supporter, tu es bien dans une équipe qui peut te cacher. Tu n'es pas fait pour les duos. Trop peu... expérimenté. Ce n'est rien.

Tu es juste à croquer.
Ses lèvres gobèrent le lobe de son oreille sans même s'en rendre compte. Il avait fondu sur lui comme un aigle sur son repas, l'avait capturé, le suçotait tranquillement avant de le lâcher, presque aussi vite qu'il l'avait attrapé. C'était extraordinaire, les poupées de chiffon. Ce que c'était malléable...

- Prends le temps de grandir. Même si j'avoue que tu es...

Comment dire... ?

- Prometteur.
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Adam tremblait, à présent. Chaque geste, chaque sourire de Salvatore était presque interprété comme une menace terrifiante, réduisant le petit corps pâle à l'état de coton.
De coton trempé dans l'eau.
Il se dissolvait lentement.
Son coeur était là, bien présent, palpitant et chaud; il ne savait pas comment réagir, quelle genre d'attitude adopter - ironie noire, provocation, soumission ? - alors il se soumettait parce que c'était ce qui demandait le moins d'efforts, suivre.

Mais suivre, lorsque le meneur est Salvatore Kimimichi, suivre lorsque ce n'est soudain plus un groupe aux couleurs criardes qui l'entoure mais une présence tiède et douloureuse qu'il ne voit même pas...

Ça faisait mal, bon sang, de se dire qu'à chacun de ses mots, le japonais avait raison.

« Hm, moui. Pas fait pour les... trucs à deux. »

Il gardait sa façon de parler simple, sans fioritures, parce qu'il se serait senti bête, si bête d'essayer de se mettre à sa hauteur. Mais comme pour contredire ses paroles, ses mains s'accrochèrent quelque part - était-ce la taille, le ventre, le dos ? - alors que la crainte de représailles contractait légèrement sa gorge.
Il s'était lui-même passé la corde, Salvatore n'avait plus qu'à renverser le tabouret fragile d'un coup de pied nonchalant.
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Abrazo
Et voilà.
Le tabouret était tombé, et il n'avait plus qu'à essuyer les traces que ses semelles avaient laissées.

Un rien pour réagir à ses poignes dans son dos, étonnamment hautes. À dire vrai il ne se souvenait plus vraiment de qui était le plus grand, entre les deux, s'en moquait bien. Salvatore était toujours le plus grand, même face aux autres membres de l'équipe, même face au membre du personnel, face à tout le monde, Salvatore était grand. Face à Adam, tout n'était qu'une question d'adresse. Il lui avait rendu la vie facile, honteusement facile, et Salvatore s'en voulut presque de devoir poursuivre sur cette lancée gratuite. Ça relevait de la cruauté, à ce stade, mais mieux valait qu'il sache tout de suite à quoi s'attendre. Il devait déjà en avoir une petite idée, mais quoi de mieux que mettre les choses au clair au plus tôt ? Au moins ne pourrait-il pas être traité de menteur, il n'y avait pas plus honnête que cela.
Dissimulateur, peut-être. Peut-être.
Mais pas menteur.
Sentir ses mains dans son dos, crispées sur son haut noir, Adam dos au grand miroir de la salle, Salvatore en face. Lui qui écrasa son front un peu plus comme pour le greffer à lui, qu'il le sente, qu'il ne sente plus que sa chaleur, sa présence, ses mains, ses jambes contre les siennes, ses lèvres contre sa joue, sa nuque, son souffle voilà tout. Son souffle. Le même qui s’accéléra lorsqu'il fut question de passer dans son dos, dos à leur image. Couper Adam du monde. Ne plus le laisser voir qu'un mur, quelques instruments de musique au fond de la salle pour l'accompagnement absent, lui faire sentir sa solitude dans le couple, sentir les mains de Salvatore qui le parcouraient, ses bras qui l'étreignaient sans jamais se relâcher, une paume contre le torse l'autre à l'intérieur de sa cuisse, ses lèvres sur sa clavicule et sa tête posée sur son épaule. Prisonnier.
Prisonnier.

- Ne t'approche pas de Jordan.

Il avait coupé la corde et le sanglait au lit.

- Il n'est pas fait pour toi.

Il avait ouvert ses bras, posé une couronne d'épines sur son crâne et appuyait, appuyait. Pas bourreau mais tortionnaire. Salvatore se faisait oracle de la cruauté.

- Il te blessera forcément. Alors laisse tomber.

Ou prophète d'autre chose.
Son cœur aussi ratait des battements. Sa voix aussi peinait à se rendre imperturbable. Il était toujours plus grand qu'Adam, de toutes façons, ce n'était pas bien compliqué. Sa cible était une des victimes sur lesquelles il aimait à s'amuser parce qu'il était faible. Petit. Ridicule. Il était plus grand qu'Adam, c'était pourtant évident.

- Il y a mieux à faire qu'attendre qu'il pose son regard sur toi.

Attendre qu'il le pose sur moi, peut-être.
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Raison ? Comment avait-il pu penser que Salvatore avait raison quand il parlait ?
Toutes les sensations étranges et nouvelles - ces frissons, ces tremblements, cette fièvre irrépressible, et la respiration hachée, le souffle perturbé, sec, si bien qu'il croyait exploser d'une seconde à l'autre, s'éparpiller en un millier de particules au travers de la salle de danse - alors c'est ça, le corps de quelqu'un d'autre ? - toutes ces sensations avaient disparu, comme une bulle de savon dans laquelle on souffle et on souffle et, par plaisir mesquin ou par maladresse, qu'on détruit de l'intérieur.

Salvatore l'avait attaqué de l'intérieur ; ses mains et sa bouche n'avaient pas gravé que sa peau - Adam se sentait sale et maintenant qu'il se voyait dans le miroir, lui, petit, les yeux dépassant de l'épaule de Salvatore - mais est-ce qu'ils ne faisaient pas la même taille ? - il s'étonnait de ne pas être couvert de suçons féroces.

Mais non. Toujours rien sur sa peau pâle que le souvenir d'une humidité qui s'estompait déjà à l'air étrangement frais.
Dans sa tête, des bourdonnements paniqués et -
C'est à ce moment qu'Adam se réveilla.

Mais qu'est-ce que je fous là ?

Il se crispa entre les bras de Salvatore, serra les dents. Il était temps de partir, ou l'inquiétant tremblement de son poignet prendrait le dessus.

« Jordan est mon pote. »

Nier. Nier tout en bloc. De manière suspecte. Ne pas se trahir. La voix contrôlée, maîtrisée, ni larmes ni colère ni rires.

« Ouais, il me blesse ouais. C'est pas nouveau. »

Il le blessait dès qu'il le voyait. Parce qu'il était con, et beau. Mais en l'instant présent, Salvatore le heurtait bien plus, parce qu'il mettait des mots - et il était le premier - sur tout ça, sur ces rêves et ces chimères qui traînassaient dans l'esprit d'Adam, secrets, pudiques, intimes. Jamais personne ne devait savoir, surtout pas Jordan, alors...

Il se haïssait. Il se haïssait d'être si ridiculement transparent, si clair aux yeux des autres - est-ce que tout le monde le sait depuis le début ?! -, il haïssait Salvatore, il haïssait Jordan.

Mais surtout, il haïssait Salvatore.

Sa main se libéra soudainement, ses sursauts nerveux se muant en mouvement vif et précis, les caresses n'ayant plus depuis longtemps l'effet escompté.
C'était juste dégoûtant.
Son poing s'écrasa dans l'estomac sans défense, le goût amer de la satisfaction d'être celui qui frappe, celui qui gagne, emplissant sa bouche aride. Le dos de Salvatore alla taper contre le miroir en un bruit qui fit presque sourire Adam - un rictus, un croissant de lune haineux.

« Qu'est-ce que t'en as à foutre, toi, hein ? »

Adam se sentait menaçant. Adam se sentait puissant. Adam se sentait bien, et tellement, tellement mal. Et triste.

« Que Jordan me regarde. Qu'est-ce que ça te fait ?! »

L'inflexion n'était pas aussi rigide qu'il l'aurait voulu, pas aussi froide, pas assez effrayante - mais qu'est-ce qu'il faudrait à Salvatore Kimimichi pour être effrayé par Adam Wiest ? Peut-être un coup de pied. Au même endroit. Mais s'il balançait maintenant sa tennis en toile dans son ventre, ça ne se finirait pas bien.
C'était déjà très mal parti pour se finir bien.

Alors il ne pleurait pas et ses yeux rageusement humides faisaient miroiter sa colère et sa voix montait dans les aigus, éraillée. Les cris bloqués quelque part entre ses poumons et sa gorge.
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... Certes. Oui. C'était une réaction normale chez quelqu'un de normal, il pouvait bien l'encaisser. De même, il n'était pas l'homme le plus endurant de Volfoni mais savait plus ou moins absorber les coups, il n'y avait donc aucun problème là dessus. Il savait à quoi s'attendre dans ce genre de situation. Être soulevé par le col, le poing dans la figure, le poignet tordu, diverses idées chaleureuses incluant sa bouche et une bite, rien de bien nouveau, il savait gérer, c'était habituel.
Sauf qu'Adam Wiest n'avait pas à répliquer, lui. Il la fermait, et il baissait la tête. Il regardait le sol. Il restait à sa place. La corde était donc si sensible ? Salvatore n'ignorait rien des sentiments qu'il nourrissaient à l'égard de Jordan, et pourtant quelque chose n'allait pas. Il savait ce que c'était, et le déni l'aveugla. Adam en pinçait pour Evans, c'était l'évidence même. Mais c'était peu dire, c'était peu dire et il le savait bien plus qu'il n'aurait voulu le savoir. Lui aussi, il aurait réagi ainsi. Lui aussi.
Son dos fit trembler le miroir lorsqu'il s'en servit comme soutien pour se redresser, les bras autour de l'estomac et la dorsale légèrement voûtée. Ce con frappait bien, à force d'expérience. Petite merde.

- Moi ? Comme si j'avais quelque chose à foutre de quoi que ce soit.

Avance vers lui, lentement mais sûrement. Il pila d'un coup, se tordit un peu plus, fit oublier un haut-le-cœur qui trahissait son inexpérience de la baston. En général, les abrutis qui portaient la main sur lui visaient la tête, pas le ventre. Adam le lui payerait tôt ou tard.

- Ce que je veux c'est la place de meneur. Tu dois bien savoir de quoi je parle, n'est-ce pas ?

Jordan refuse de me faire jouer à ma place, et c'est toi qui l'occupe. Tu te souviens ?

- Et tant qu'il te regardera il ne m'écoutera pas.

Tant que tu seras là il ne me verra pas, nom de Dieu. Salvatore savait qu'il pourrait s'en remettre. Il le savait. Adam vivrait sa première peine de cœur et il aurait été prévenu par un enfoiré qui aurait trouvé en lui la bonté de lui signaler qu'il n'avait aucune chance, enfoiré qu'Adam aurait royalement ignoré. C'était presque du bénévolat, et voilà comment il était accueilli. Le monde entier n'était fait que de salauds. Lui le premier, Adam en second.
Il arriva à sa hauteur, attrapa son col et le tira vers lui pour coller son front contre le sien.

- Je suppose que tu as tout à gagner à ce que je tienne ma langue à ce sujet, non ?

Donne-moi cette putain de place.
Laisse-moi une chance d'être vu.
Adam Wiest
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Non. Non je ne sais pas de quoi tu parles.
En fait, Adam voyait clairement maintenant, mais hors de question d'abdiquer. Alors c'était ça. C'était ça que Salvatore lui reprochait depuis le départ... ? Une simple histoire de place. Il était arrivé après. Normalement, avec sa taille, il n'aurait pas dû jouer, il aurait simplement dû se faire... petit. Meneur, c'était fait pour Adam, c'était tout, et c'était aussi ce que Jordan avait l'air de penser. Pas qu'il n'ait pas envie de partager de temps en temps, mais les désirs de Salvatore avaient plutôt l'air d'être définitifs.

Ça lui faisait mal au cœur. Jusqu'où était-il prêt à aller pour se mettre en avant dans l'équipe ?

Ça lui faisait mal au cœur, de se dire que c'était juste ça.

Soudainement, front contre front - la confrontation.
Il ne comprenait pas Salvatore, ses réactions, ses paroles. Ses motivations.

« Pourquoi ? »

Adam était loin d'être calme. Lui-même ne s'était jamais vu comme ça, avec cette rage et cette sensation d'injustice qui enflaient et gonflaient en lui. D'habitude, c'était dans sa tête, que ça se passait, tout ça. Les dents cassées, les mâchoires explosées, les yeux noircis, du sang qui coule de la lèvre, les doigts écrasés sous une semelle.

Maintenant, c'était réel.

« Je pourrais dire la même chose sur toi. »

Un petit bluff sans réfléchir, juste une idée fugace qui traversa Adam à ce moment là, et il eu l'impression de comprendre. Quelque chose d'important. Son cerveau s'emballa à toute vitesse, alors que les hypothèses s'enchaînaient les unes après les autres.
Toutes plausibles.
Le cœur au bord des lèvres, Adam se rapprocha de quelques millimètres à peine, son souffle paniqué allant buter sur la peau de Salvatore. Ses mains s'accrochèrent à ses bras, doucement mais fermement, ses ongles courts tentant de se planter dans le tissu et la chair.

« Tu peux pas me supporter parce que tout ce que tu veux c'est qu'il te regarde toi. »

Des paroles soufflées au creux de son oreille, précipitées mais claires, des mots dangereux - Adam ne savait même pas s'il devait les prendre au sérieux. Il avala péniblement, s'étranglant presque avec sa propre salive, et commença à s'éloigner doucement, crispé. Prêt à frapper s'il le fallait. Encore.

Lentement, difficilement, les mécanismes de défense engourdis se réveillaient.
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Abrazo
- Tu ne peux rien dire parce que tu ne sais rien.

N'essaye pas de me prendre à ce petit jeu mesquin, mon ange, c'est un jeu de grands. Un jeu auquel je joue depuis des années, des années mon cœur, ne pense pas pouvoir m'avoir sur ce terrain aussi facilement. N'y pense même pas. Tu peux m'avoir avec tes poings mais ne compte pas sur tes mots, ne compte pas sur ton visage si fin que j'en vois chaque plissure de trop, chaque tremblement inopportun. N'escompte pas gagner aux changes avec tes sentiments parce qu'on ne gagne jamais à utiliser une technique aussi faible à l'état brut que le sentiment.
On y perd toujours. Crois-moi.
Il n'était pas impassible parce qu'il ne l'était jamais et s'il l'était devenu il lui aurait donné raison. Il gardait le sourire. Un pauvre sourire un peu minable, autrement isolent, et ses yeux trahissaient à la fois sa confiance et son agacement. Une attitude qui ne voulait pas dire grand chose, sinon qu'il savait ce qu'il faisait bien plus qu'Adam et que lui avait l'habitude de répliquer. Adam non.

- Tu ne sais même pas de quoi tu parles.

Qu'est-ce que tu fais, là ? Range tes ongles chéri, range-les, tu vas les casser sur mon armure. Au pire la rayer. Arrête ça, arrête.
Arrête, vraiment.
Non ?
C'est toi qui vois.
Ses doigts glissèrent le long de ses bras, son front s'enfonça contre le sien, son bas ventre se colla au sien avant de déraper sur sa cuisse. Une jambe traître, un croche-pied basique, et lorsqu'Adam tomba en arrière ce sont les bras de Salvatore qui amortir sa chute. À quelque chose près. Il tomba sur lui et il n'échangèrent rien. La langue de Salvatore venait emmerder celle d'Adam, c'est tout.
C'est tout.
Ça dura un petit moment, un moment durant lequel il était à sa merci. L'entrejambe inaccessible, les bras bloqués par les siens, son poids l'écrasant apparemment suffisamment pour qu'il ne puisse pas répliquer immédiatement. Un petit moment, au moins, juste assez de temps pour regretter de ne plus avoir de main libre pour aller caresser l'intérieur de ses cuisses. C'était mieux quand ils étaient consentants.

- Il me regarde déjà. Tout comme toi. Et aucun de vous deux ne m'écoute, c'est fou.

C'est fou.
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Salvatore avait, une fois de plus, raison. Adam ne savait rien, il ne faisait qu’imaginer, supposer, extrapoler à partir de faits assez réels pour être remarqués – honnêtement, la façon dont Salvatore emmerdait Jordan était presque aussi criante que ses regards désespérés à lui. Mais c’était la manière de fonctionner de toute une espèce, parler sans savoir. Parler, parler, tous les jours, sans s’arrêter, à propos de rien, des clés de la voiture, du ciel bleu, du tapis, du chien. Ailleurs, dans d’autres maisons ou d’autre chambres, ça parlait de coke et de bouteilles, ça s’affrontait, ça mentait, ça trichait.

Les mots étaient des tricheurs.
Ça faisait longtemps qu’il l’avait compris, mais il n’avait jamais osé s’en servir, jamais été tenté de répliquer quelque chose de faux. La vérité était son credo, le silence, son échappatoire.
Vérité ou silence.
Vrai ou rien.
Jamais faux.
Là, Adam s’essayait à l’art du faux, et comme pour tous les commencements, c’était à la fois pitoyable et beau et décevant. Salvatore qui voyait à travers lui comme à travers de l’eau claire – et ça agissait comme une loupe, un peu, l’eau, Adam l’avait constaté dès ses premiers bains, avec son bras qui soudainement semblait changer de diamètre, alors est-ce qu’il en allait de même pour ses pathétiques tentatives ? – ne lui donnait pas envie de répliquer.

Coupée, la langue hardie, et aussitôt reprise de force alors que la douleur d’un coup abrupt entrouvrait juste assez des lèvres d’ordinaire scellées.
Eclaté, le cœur, figé, le sang, arrêtée, la respiration.
Le goût d’une salive étrangère l’emplissait et se mêlait à la sienne, ses pupilles réduites à deux petits points au milieu des iris s’imprégnant douloureusement de la lumière des néons, qui entraient dans un petit triangle de son champ de vision, à côté des cheveux de Salvatore légèrement remuants.
Il ne sentait rien d’autre qu’une intrusion désagréable et humide, et se demandait s’il n’était pas censé avoir autre chose, peut-être dans la gorge, peut-être au creux du ventre. Son cœur battait bien plus vite que d’habitude, mais il n’était pas sûr que ça soit ça, que ça soit comme ça qu’il fallait faire.

Ça ressemblait plus à de la peur.
Ce n’était pas certain qu’un premier baiser doive se passer de cette façon-là.

La fin arriva aussi vite et de manière aussi inattendue que le début, sans qu’Adam ne trouve quoi que ce soit de positif à l’échange. Non, attendez, avait-il pensé échange ? Ça non plus ça n’allait pas, parce que lui ne faisait rien et n’avait même pas daigné ouvrir plus grand la bouche.

Pourquoi ?
Son esprit commençait à larguer les amarres une à une, s’éloignant petit à petit du port de la conscience. C’était à peu près impossible de réfléchir, maintenant, il ne lui restait plus que les sensations. Salvatore était quelqu’un de mystérieux, est-ce que c’était encore une technique de manipulation ? De chantage ? Si tu ne me laisses pas être meneur, je dis à toute l’Académie que tu couches avec moi. Et alors ? Quel mal y aurait-il eu à ça.
Adam était frustré et perplexe, voilà tout. Son dos lui faisait un petit peu mal, quand même.

Si j’ouvrais plus grand la bouche, peut-être que ça serait mieux. Il paraît qu’un baiser est meilleur si les deux participent.

« Dégage. »

Secouant ses pensées désordonnées, Adam leva les hanches pour essayer de déloger Salvatore de son trône humain. Oui, voilà ce qu’il était censé dire maintenant, après une telle agression. Sans doute que c’était grave, bien plus grave qu’il ne le pensait. Ou du moins, il essayait de s’en convaincre, parce qu’au fond, il savait que ce n’était rien.

« Ne me touche plus jamais comme ça, c’était… Horri- »

Adam s’interrompit comme les mots passaient difficilement dans sa gorge. Ce n’était rien.
Il s’en foutait tellement que même ses reproches sonnaient creux.
Bien.
Ses yeux se levèrent à la recherche de ceux de son aîné, timides, et sa bouche se ferma et s’ouvrit, avant d’aller chercher les lèvres ennemies – de son plein gré, cette fois. Peut-être que ça serait mieux comme ça. Il téta un instant la chair, incertain. Qu’est-ce que ce goût était étrange, ça avait vraiment ce goût-là, un humain ? Il suçotait les lèvres de Salvatore sans trop savoir quoi faire.

Et, parce qu’il ne savait pas quoi faire, ou alors choqué de lui-même et voulant mettre fin à ce qu’il considérait comme une scène insensée, il planta ses dents dans la lèvre inférieure du japonais et serra, fort – il le mordait.
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[-18] Abrazo
Dégage.

Oh, ne sois pas si dur s'il te plaît. Ne joue pas avec mon cœur comme ça. Ne sois pas aussi... Comment dit-on, déjà ?
Ce n'est rien. Ça se dispense de mots.
Rien qu'un sourire, un simple sourire, et le tableau prenait vie pour le temps qu'il fallait qu'il vive. Comme une partition. Toujours bien ordonné, un début et une fin, surtout une fin d'ailleurs. Parfois difficile à trouver. Et des mouvements entre les deux, comme pour les séparer autrement que par du vide. Allegro. Fortississimo. Adagio. A due.
A due, surtout. Ce n'était pas un mouvement. C'était un nombre. Salvatore détestait les nombres. Rien de plus impersonnel, rien de plus logique qu'un nombre, que deux. Avec les mots, tout compte. L’intonation, le message, la portée, la voix, il y a de tout dans l'opération des mots, ils ne sont jamais limpides, jamais pareils. Un nombre, il se compte tout seul. Pas de nuance. Pas de message. A due c'est à deux et c'est à peu près tout. Une partition pour deux.

Dégage.
Il était éploré de tant de brutalité, d'un seul mot qui avait renversé son verre de vin et maintenant il le voyait glisser là juste sous ses yeux pauvre hère, oui, pauvre lui, et il ne savait que trop bien ce qu'il avait à faire. La partition il la connaissait par cœur pauvre hère, alors il la jouerait comme il l'avait joué des centaines de fois avec la même lueur dans l’œil, la même passion, la même souplesse. Si Adam voulait écouter cette pièce, il l'écouterait. Il l'aurait, et il pourrait dégager comme il le disait si bien. Il pourrait dégager.
Excuse-moi Adam, mais c'était quoi, exactement ?
Et la lagune de ses yeux qu'il pensait tournée en un océan de colère se teintèrent peu à peu du mazout des siens. À s'y embourber pitoyablement, à tâter la pâte pour qu'elle le laisse fuir mais il était déjà trop tard. Il n'aurait pas du être aussi cruel, en vérité. Il n'aurait pas du jouer avec le feu. Il aurait du dégager quand il en avait encore le temps. Salvatore n'avait aucune raison de perdre le sourire. Pas plus qu'il n'en avait pour le laisser fuir ou refuser un présent. Il aimait les cadeaux. Et ses lèvres en étaient un suffisant.
Il aurait pu lui donner le coup de grâce, maintenant. Il aurait pu décider de l'achever tout de suite avec des mots plus qu'avec des nombres, il suffit de bien les équiper, les construire, les jeter et ils avaient l'effet d'une bombe. Ce n'est pas Jordan qui t'offrira ses lèvres ainsi.  Ce n'est pas lui qui te touchera comme je le fais. Ce n'est pas lui qui t'offrira ce que je t'offre, là, maintenant. Ses mains dans tes cheveux et contre ton torse parce que tu n'as pas su le dégager de ton torse ni de tes pensées et maintenant ni de ta bouche mais ce n'est pas lui contre toi, ce n'est pas lui qui te maintient la tête hors de l'eau pour t'empêcher de te noyer comme un poisson dans l'essence, ce n'est pas lui qui le fera. Lui il t’asséchera les lèvres dès que tu voudras les effleurer, te brûlera quand tu mendieras ses caresses, il se consumera vite et tu resteras avec ton eau pour seule compagne et des regrets plein le cœur. Jordan n'est pas fait pour toi. Il n'est pas fait pour moi non plus mais moi je le sais, on se brûlerait l'un l'autre.

Désolé si je te perds, petit Adam. Tes lèvres ont le goût du sucre.

La main dans ses cheveux s'y agrippa sans demander l'avis de personne tout comme ses dents se plantèrent en lui, à lui transpercer la peau. L'un mordait et l'autre arrachait. Là, comme cela, ils étaient égaux. Plus ou moins.
Salvatore ne put retenir un gémissement. Un seul. Sentit le goût de fer du sang sur sa langue, apprécia l'initiative d'Adam. L'apprécia beaucoup trop.
Il l'arracha à son emprise en tirant son crâne en arrière et en le repoussant comme il le fallait contre le sol. Sans aucune douceur. Pas le moindre sourire. Les deux mains sur le torse et toute la liberté d'action du monde. Un vif reproche de son estomac qui le fit pâlir, rien qu'un peu. Un autre de sa langue, pourléchant sa lèvre abîmée comme on suçote un bonbon. Il savait la chaleur de son corps suffisante pour le brûler et ne se chercha pas d'excuses. Adam l'avait cherché. C'était de sa faute. Uniquement de sa faute.

- Horrible ?

Claquement de langue contrarié, sourcils froncés. Son poids sur lui l'enchaîna davantage.

- Cruel. Malsain. Venimeux, même. Mais pas horrible.

J'embrasse définitivement mieux que toi. Attends que je te montre.
Et il fondit sur lui comme un rapace sur sa proie. Ses mains s'approprièrent ses joues pour les griffer, ses cheveux pour les caresser, sa nuque pour le soulever et il s'agissait d'un poids mort qu'il avait à traîner, et pour l'asseoir il fallait soi-même se pousser alors Salvatore se recula pour qu'il soit à l'aise ses lèvres ne bougèrent pas ne lâchèrent rien et quand il se sentit craquer il regretta de ne pas avoir assez de mains pour le toucher le palper le sentir le capturer le capturer plus qu'il ne l'était déjà la pulpe de ses doigts disparue sous le col de son haut le bras entier pour le maintenir droit proche ferme et la main la dernière pour l'approcher encore lui faire ouvrir la bouche enfin et y glisser une langue tellement brute qu'il aurait pu s'en sentir mal mais il n'en fit rien, Adam, parce que Salvatore embrassait bien. Il embrassait très bien.

Fermer les yeux pendant un baiser, c'est signe d'abandon. Se donner à l'autre, oublier le reste et ne faire qu'un avec l'instant présent. Les garder ouverts est signe de profit. L'instant est là, présent, il n'y a rien à oublier, rien à omettre. Consommer l'instant dans son entièreté. Un plein. Salva les gardait ouverts pour mieux libérer Adam du poids de son innocence. Et Dieu ce qu'elle pouvait être lourde.
Chaque phalange se noyait sous les plis d'un haut qui ne voulait pas remonter malgré son insistance. L'incurvation de son aine frissonnait à chaque mouvement, chaque effleurement. Le léger creux formé par l'embryon d'abdominaux était si frêle que Salvatore eut peur de l'écorcher avec ses ongles courts. Le sucre de ses lèvres avaient un tout petit goût de menthe à l'eau, celle que l'on donne aux enfants pendant les apéritifs sur les terrasses des cafés face à l'océan, en vacances. Il pinça son téton sans doute un peu trop fort, s'en excusa sans un bruit et le conduisit au sol pour mieux le lui mordiller.

- Tu sais, se donner sans en avoir envie, c'est l'une des choses les plus tristes qui soient.

Il récupéra ses dents et abandonna sa salive, délogea l'une de ses mains de son torse pour aller sentir son intimité par-dessus la toile de ton pantalon. Pas assez dure à son goût, et ça l'en vexa. Son sourire n'en montrait rien. Ce n'était pas si grave.

- Et je suis un connard, mais pas encore un monstre.

Je ne joue ma partition que si tu la joues avec moi de plein gré.
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Adam se demanda avec un peu de flottement si tout ça était bien en train d'arriver. Une petite zone à l'arrière de son crâne le tiraillait légèrement. La musique s'insinuait dans ce crâne et dans son cœur aussi, lentement, une mélodie rythmée et entêtante à laquelle il n'avait pas prêté attention auparavant mais qui semblait décuplée, et qu'il n'arrivait plus à refréner. Tous ses sens s'étaient réveillés d'un seul coup, et il se sentait tellement attentif à tout ce qui se passait dans la pièce, et aussi en dehors de lui-même, en dehors de son propre corps.

C'était le même réflexe qu'il avait lorsque les coups pleuvaient et que la douleur devenait trop insupportable, songea-t-il en contemplant un insecte qui faisait les cent pas sur la glace. S'éloigner de cette toute cette chair et ces os qui souffraient à n'en plus finir.

Adam souffrait, c'était évident. Il souffrait du fait que ça soit si bon.
Il souffrait de céder à l'envie de se presser contre un corps étranger, qui semblait se fondre en lui délicieusement, de toutes ces petites flèches piquantes qui se fichaient un peu partout, sur un téton jusque là vierge de tout contact, dans sa bouche quand des dents rayèrent rudement sa langue imbibée de fluides autres que les siens.

Tout ça n'avait aucun sens, ses réponses étaient dénues d'intérêt, et quand il soupira d'aise sans même sembler entendre les paroles au moins un peu morales, quelque chose dérapa.
Il agrippa furieusement le dos de Salvatore, sans chercher quoi que ce soit de précis, juste sois là. Sois à moi.

« Malsain... »

Il soufflait sur la peau de son cou, le bout de son index et de son majeur caressant timidement la nuque rasée. Est-ce que moi aussi, j'ai le droit de te toucher ?

« Oui, ça l'est. »

Son coeur faisait de grands va-et-viens à l'intérieur de lui, de sa gorge jusque dans ses chevilles étrangement faibles - il aurait voulu se lever maintenant qu'il n'aurait pas pu - et ses yeux étaient bordés de larmes minuscules et ridicules qui s'accrochaient à l'herbe courte de ses cils comme de la rosée, de la rosée tiède qui tomba un peu sur les joues de Salvatore - mais était-ce bien les joues ? C'était, en tout cas, de la peau.

Un carré de peau non identifié qui reçut un don rare qu'on laissait à peu la chance de connaître.
Adam Wiest ne pleurait jamais quand on le frappait.
Adam pleurait si l'on était doux avec lui.

La douceur sauvage qui émanait de Salvatore faisait briller les deux lacs bleus qui jamais ne se fermaient, rayonnants, vides.
Il faut que j'arrête ça.
Il faut...
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Abrazo
- Moi aussi, j'ai pleuré pour ma première fois.

Ça venait de nulle part. S'il y avait bien un contexte dans lequel cette phrase n'avait pas à creuser son trou, c'était bien celui-là. C'était trop malsain, trop peu ambitieux pour une remarque aussi spontanée. Inattendue. Adam ne devait pas s'y attendre mais à dire vrai, Salvatore lui-même s'était fait une surprise. Une surprise colossale, handicapante, et aussi agréable qu'une balle de neuf millimètres dans le pied.
Bien. Il fallait rebondir là dessus, du coup.

- Enfin, j'ai eu deux premières fois. Ma toute première était hétéro et je me suis jamais autant fait chier de toute ma vie, je crois. J'avais l'impression de tirer une étoile de mer, tu vois le genre.

Non, il le voit pas, il est puceau et sans doute même pas au courant qu'il a des organes reproducteurs. Et qu'il aille pas essayer de lui faire croire qu'il était ne serait-ce que bisexuel, c'était aussi crédible que Jiang hétéro et ça le faisait bien rire.
Il souriait. Adam pleurait et lui souriait, à moitié allongé sur lui, la main trop basse écartée d son intimité pour ne pas l'embrouiller davantage, comme pour épargner une proie saignée mais pas égorgée. Il aurait été sans doute plus clément de l'achever, pour tout dire, mais il lui semblait plus humain de l'épargner, au moins maintenant. Alors il souriait. Laissait sa nuque se faire caresser sans broncher, et étrangement ça ne faisait pas de mal. Il l'aimait bien, Adam. Il le détestait autant qu'il l'appréciait. C'était comme ça avec beaucoup de gens.

- Et après y'a eu ma première fois homo. C'était une brute, un gay refoulé qui avait besoin de se prouver que s'il bandait sur des mecs c'était parce qu'ils ressemblaient à des gonzesses. J'ai pas l'impression d'être si efféminé que ça pourtant, et lui non plus à force de coup de reins. Je te passe les détails, c'était pas glorieux, mais j'arrivais pas à contenir mes sanglots quand il me traitait de salope. Et je sais toujours pas si c'était parce qu'il m'insultait que je pleurais, ou si c'était parce que j'avais honte de m'être vautré là-dedans juste par amour des conneries.

À bien y penser, sans doute un peu des deux.
Il caressait ses cheveux et faisait tout pour ne pas être trop brutal, ni dans ses gestes ni dans ses mots. Les caresses plaisaient toujours. Les mots, il les aurait voulu sinon réconfortants, au moins sincères. C'était déjà bien assez compliqué comme cela. Il prit une seconde pour respirer, laisser aller son souffle contre la joue d'Adam autant que ses larmes roulaient de sa fossette à sa clavicule. Chacun empiétait sur le corps de l'autre et, pour une fois, c'était simplement calme. Peut-être pas agréable, mais au moins calme.

- J'ai eu des premières fois de merde, et des secondes pas terribles. Très sincèrement je pense pas qu'on puisse s'éclater pour de vrai pendant une première, parce qu'on se connaît pas soi-même. Si ça se trouve tu va adorer les pipes et détester la pénétration, tu vas tomber amoureux mais refuser d'être touché, embrasser comme un dieu et pas être foutu de branler correctement mais ça t'en sais rien et tu sauras quand t'auras essayé. C'est pas le genre de trucs qu'on teste pendant une première fois.

Les bons conseils de Papa Dragon. Son sourire n'était plus que l'ombre de lui-même.

- Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il n'y a rien de plus triste que d'être touché par quelqu'un qu'on aime pas, ou quand on n'en a pas envie. Ça peut paraître super con dit comme ça, je sais, mais j'me suis fait avoir deux fois. J'étais pas très malin, faut dire. Et pressé de grandir aussi.

Surtout pressé de grandir. Ça ne m'a pas franchement réussi.
Il se surprit à le serrer contre lui presque un peu trop fort et à ne pas réussir à calmer sa propre verve. La morsure lui avait fait un effet du feu de Dieu, c'était bien le cas de le dire, et si ça ne tenait qu'à lui Adam n'aurait déjà plus de souffle à gaspiller en sanglots mais ça aurait été monstrueux, encore plus qu'il ne l'avait été, et il en avait assez d'être cruel. Au moins jusqu'à plus tard. Ils étaient nombreux à pouvoir céder à ses caprices, il fallait seulement s'accorder sur le fait qu'Adam n'en faisait pas partie.
Il lui faisait de la peine parce qu'il lui ressemblait. Beaucoup plus qu'il n'y paraissait.

- T'es bien plus fort que tu ne le laisses voir Adam. Te laisse pas monter dessus par le premier connard venu.

Je dis souvent des choses horribles mais je t'assure que ce conseil en est un. Il aurait aimé qu'il puisse se calmer. C'était difficile à gérer, les pleurs, et il aurait été gêné pour lui si on les voyait ainsi tous les deux. Pas que ça le dérange foncièrement, mais il espérait peut-être autre chose, comme fin de journée.

- Si c'est malsain, si jamais tu te rends compte qu'avec quelqu'un d'autre c'est aussi dérageant qu'avec moi, si jamais ça ne te plaisait pas, c'est que ce n'est pas bon. Tu comprends ?

Oui, il n'est pas aussi con que toi.

- T'as le temps de grandir.

Reste dans mes bras encore un peu. Ça fait du bien.
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Les mots étaient inattendus, à la fois malvenus et déconcertants, repoussants et rassurants. Adam était partagé, son esprit éclaté aux quatre coins du monde, concentré sur plusieurs problèmes à la fois. Des problèmes comme les paroles de Salvatore, son corps et son entrejambe qui se raidissaient – je ne peux quand même pas repartir comme ça – et le jean qui serrait, les douleurs qui s’étiolaient doucement, de bonnes douleurs (il ne se serait jamais attendu à penser ça, à penser qu’une douleur puisse être « bonne »), la musique sans fin, la lumière trop crue là-haut, les paroles de Salvatore et tout ce que ça impliquait. Une partie de son cerveau qui criait « ne me dis pas ça à moi » entrait en contradiction avec celle qui le remerciait.

Qui le remerciait de placer des mots aussi crus sur ce qui se passait, sur ce qu’il avait cru qu’il se passait.

première fois tirer bander coups de reins salope pipes pénétration branler
Tout s’empilait avec laideur dans l’esprit d’Adam, et ses visions de chair et de corps entassés devenaient presque cauchemardesques. C’était pas ça qu’il voulait. Il s’était trompé. Salvatore avait raison, et cette fois ça lui faisait tellement plaisir qu’un nouveau sanglot le secoua et il s’étouffa avec son soulagement. C’était pas ça qu’il faisait, c’était pas ça qu’il était. Sa peau avait encore le goût du lait maternel, il en était certain, et les odeurs de sexe ne faisaient pas partie intégrante de la sienne – tout simplement, le fumet de la salive qui séchait à l’air était si dérangeant qu’il fronça son nez humide au bout duquel une goutte menaçait de tomber après avoir descendu le toboggan formé par son arrête.

Imaginer Salvatore, le corps distendu, douloureux et pleurant, l’imaginer avec des sentiments lui semblait soudain beaucoup trop logique, et il se demanda pourquoi il l’avait ignoré jusque-là, cette souffrance qui émanait de lui.
S’il était comme ça, c’était pour une raison, et c’était tellement évident qu’on n’y pensait jamais.
Adam se demanda brièvement s’il aurait été comme ça aussi, plus tard, s’il avait laissé Salvatore le dévorer aujourd’hui ; s’il aurait regretté de s’être laissé faire au point d’aller, plus tard, dans un couple d’années, embrasser furieusement quelqu’un sans raison et sans amour.
Sans envie ?

Salvatore avait… envie ? Envie d’Adam ? Envie de lui, pauvre chose jeune et vierge et trop cassable, trop transparente. Et c’était pour ça qu’il lui disait tout ça – ces conseils même pas faussés, juste sincères, qui répandaient leur chaleur inquiétante dans sa cage thoracique.

« Qui aurait envie de me monter dessus ? » Un petit rire chevrotant donnait à la question toute sa dimension rhétorique. « A part toi. » Voyons Salvatore, réfléchis. Qui à part toi aurait la gentillesse d’éprouver l’envie de me toucher ? « C’est la première fois que je suis aussi… physiquement proche de quelqu’un. » Il essayait de mettre des mots propres et purs sur tout ça, mais ça restait quand même moche et étrangement ravissant. « C’est juste la première fois qu’on m’embrasse. » Pourquoi il a fallu que ce soit toi ? Peut-être parce que tu es celui qui m’a prévenu que ça ne serait jamais, jamais lui. Et c’est trop tard maintenant. « Alors, tout ça, tout le reste, je suis pas près de l’accepter. »

Pas de quoi s’en faire.
Si ça avait continué, si Salvatore était un monstre, Adam aurait aussi tenté d’en être un.
Le frapper, encore.
Il n’avait plus envie de le cogner maintenant, juste de continuer à le serrer dans ses bras et à se faire étreindre aussi, en retour.
Parce que Salvatore n’était pas un monstre.
Juste le premier connard.

« Je peux... rester encore un peu ? »
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Salvatore Kimimichi
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Salvatore Kimimichi
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Abrazo
Ils sont nombreux à ne pas s'encombrer de gentillesse quand il s'agit de toucher, petit frère.
Sa langue goûta le creux qu'avait marqué Adam sur sa lèvre en le mordant. Un creux qu'il avait envie de combler, et une remarque qu'il s'abstint de formuler à l'oral. Pas que cela soit incorrect, mais ça lui ferait mal au cœur de le voir humilié. Il se contenta de serrer son étreinte un peu plus en rêvant à celles futures. Il se contenta de fantasmer sur un corps qu'il tenait contre lui comme s'il ne le touchait pas. Ça faisait mal, parce que ça n'arrivait pas souvent. Ça n'arrivait même jamais à vrai dire, Adam était un saint en enfer, quelque chose de trop pur pour être humain comme lui, à moins qu'Adam soit humain et que ce soit sa souillure qui soit exempte de mot pour la désigner. Ça ne l'étonnerait qu'à moitié.
Ils sont nombreux à ne pas se poser de questions.

Les mots tentèrent de sortir. Ils commencèrent à franchir le seuil de ses lèvres, butèrent contre le creux, ce maudit creux qui raviva d'autres démons, et il les ravala comme il savait si bien le faire. Il ravala le tout et attendit que ça passe. Autant que possible.
C'était effrayant de le savoir si vulnérable, et encore plus de se voir aussi faible. Son ventre se contracta et s'atrophia, son dos s'arrondit. Ça faisait mal, ça aussi, et il n'avait pas l'habitude d'avoir aussi mal. À son tour, il abandonna une main dans ses cheveux. Bleus. C'était n'importe quoi.

- T'acceptes une couleur de cheveux aussi conne et pas le sexe ? Tu es un mystère pour moi, Adam.

Il avait hésité. Avec boya, puis avec petit frère. Dans cet ordre. Et aucun ne lui convint.
Il lui avait volé son premier baiser, pas sa première fois. Il lui avait volé sa première colère depuis des siècles, à n'en pas douter, ses premiers pleurs comme à un nouveau-né, il lui avait donné une naissance qu'il avait attrapé avec toute la force de sa candeur et ce qu'elle pouvait être forte, cette candeur, infinie.
Il aurait aimé laisser son front tomber contre son épaule, sa clavicule, ses genoux ou qu'importait et n'en fit rien. Il menait la danse. Il séchait les larmes. Il se tenait droit. Il était un pilier qui ne fléchissait pas. Il était la force à laquelle se raccrocher, le conseil, l'expérience, mais il n'avait rien de sage. Pour la première fois il se sentit responsable de quelqu'un et se promit de ne pas devenir père avant de savoir s'empêcher de blêmir à cette simple pensée.

- Donne-toi à la personne que tu aimes. Fais ce que tu veux. T'es pas obligé d'écarter les cuisses pour ta première fois. Tu fais ce que tu veux. C'est ta première fois.

Au prochain entraînement, je te ramène des capotes. S'il le faut je t'apprends à les mettre. Les baisers, ça compte beaucoup. Les caresses aussi. On peut jouir avec des caresses seulement. On peut stimuler la prostate sans pénétration. On peut refuser de faire. On peut mettre de la musique. On peut éteindre les lumières. On peut discuter. On peut rire. On peut pleurer. On peut y aller doucement. On peut poser des questions. On peut attendre. Tout ce qu'il savait maintenant, il aurait aimer le savoir avant.

- Reste autant que tu veux.

Je suis là.
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