• Histoire
Un pingouin.
Un pingouin empaillé.
Cette histoire débute avec un animal mort, et un bébé qui naît. Si ce dernier avait seulement de la jugeote, peut-être qu’il aurait jeté cette chose hors de son berceau, néanmoins, il s’y accrochait et pleurait à chaudes larmes, et cet objet orne désormais sa chambre de pensionnaire. Voilà comment est né Dino. Avec un pingouin empaillé dans son berceau.
Sa mère était célibataire, le père ne préférant pas prendre la responsabilité de l’enfant, il la laissa s’en occuper seule, pour autant il lui donna son numéro de téléphone ; qui sait, le môme aurait pu vouloir le contacter. Manque de bol pour lui, ce n’est jamais arrivé.
Outre que l’on doutait de son sens de l’humour - avouez que nommer son fils Dino juste pour le fun de l’identité ça la fout mal - Mademoiselle Ohr semblait une fille plus masculine que féminine. Elle descendait d’une famille de taxidermistes et le grand-père venait d’offrir la dite…peluche à l’enfant, après l’accouchement. Pour autant, cette jeune demoiselle n’avait pas repris le flambeau familial, préférant une carrière militaire à une plus calme et glauque.
Dino a vécu quatre ans avec sa mère, et le pingouin empaillé en guise de meilleur ami, dans le Minnesota. Il voyait souvent sa famille d’ailleurs, en compensation de l’absence d’un père, c’est son grand-père qui prit soin de lui. D’ailleurs, cela faisait de la compagnie à ce dernier, depuis qu’il était veuf. Sa génitrice resta au pays ses premières années, et quand le grand-père finit par rendre l’âme, elle dut s’occuper un peu plus du môme. Ce qui consistait à se faire choper en train de se masturber dans la douche. Curieusement, elle prit ses distances dès ce jour.
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«
HA. GAYYYYYYYYYY. »
Velocirap entendit ce mot sortir de la bouche de son frère, durant plusieurs années. Peut-être le fait qu’elle s’habilla comme un garçon manqué et soit plus forte que lui durant leurs anicroches de mômes laissait une certaine rancune chez Dino. Ils avaient quatre ans d’écart. A vrai dire, sa mère avait engagé une nourrice pour lui, curieuse d’ailleurs, voir effrayante de part son look un poil freak. Des écarteurs, une crête, des lentilles, des tatouages, on aurait dit sa mère, en plus féminine malgré tout. De nourrice elle passa au rang de mère, et après insémination, mit au monde sa sœur au doux nom de Velocirap.
Dino se prit une sandale de sa seconde mère à son injure. On ne parlait pas ainsi de sa sœur. Dino se mit à pleurer, sa génitrice lui ficha une torgnole : sois une femme, ne chouine pas ! Qu’importe les lieux, on aurait dit que Dino ne pouvait être à même de laisser aller sa frustration. Du coup, il la passa en cuisinant. Parce que vivre avec trois femmes qui ne savent rien faire sauf des pâtes, pas la meilleure des alimentations. Il devint le cuistot de la famille. Et de là, prit grand soin de ses mains.
A l’école, il était la tête de turc, sa mère l’engueulait ensuite de ne pas se défendre. Mais que vouliez-vous, il avait la gueule d’une victime avec ses yeux tout effarouchés. Si un pédophile passait, certain qu’il aurait agit comme un aimant. Il était tout frêle, et même sa sœur plus jeune arrivait à le mettre à terre. Pour autant, il en avait de la jugeote malgré ses rencontres journalières avec les murs et les cuvettes. Ce qu’il ne disait pas à sa famille, c’était que ses camarades le martyrisaient pas seulement pour son physique et son petit côté premier de la classe, mais aussi parce qu’il avait deux mères, et que c’était bizarre. Le directeur de l’école primaire dut en faire part à sa génitrice…Ou plutôt cette dernière lui fit cracher le morceau.
Le lendemain, elle le changea d’école. S’il n’avait pas d’amis proches dans cette nouvelle école, au moins on le laissait tranquille. Mais arrivé au collège, toujours avec son style de gringalet, c’était comme s’il brandissait une pancarte : tapez-moi j’aime ça. Vers ses treize quatorze ans, sa génitrice se fit un plaisir de lui enseigner le krav maga. Elle dut retenir ses coups, sauf quand il chialait. Mais cela porta ses fruits : il fut convoquer chez le directeur du collège, non pas pour se plaindre, mais répondre de ses actes. La tête du directeur fut fort amusante quand il vit sa mère embrasser fièrement son fils.
De là, Dino comprit un peu mieux le fonctionnement sans cœur des relations entre élèves. Si tu fais peur, on te laisse tranquille, c’était un jeu d’apparences. Nul doute qu’apprendre ce sport de combat l’aida pas mal aussi et le muscla. Sa croissance se fit plus tôt que pour les autres, et ajoutez à ça qu’il prit le style de sa seconde mère et petite sœur, et vous avez le début du Dino d’aujourd’hui. Un truc…bizarre…Et qui marche.
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L’ennui avec ses conneries, fut qu’il passa d’élève lambda à mauvais élève assez rapidement. C’était soit le style, soit la cervelle, comprenez…Fallait faire un choix. Il se trouva une bande d’amis à la fin du collège, tout aussi bagarreurs et hors de la société que lui. Le fait que sa mère soit partie en mission au Moyen-Orient devait aussi jouer. Donc bon, et comme sa seconde mère était souvent shootée et lui sortait entre deux phases de sommeil : fuck the system. Le jeune Dino n’avait plus de limites.
Cerise sur le gâteau ? Sa sœur fit son coming out quand lui arrêta son collège. Comme quoi, il avait raison, et que cela le choqua : le seul homme de la maison, le seul hétérosexuel ? Peut-être pas.
Remise en question, ajoutez à ça son côté punk, il voulut faire l’expérience avec un homme. Il appréciait, comme avec une fille, était-il bisexuel ? Certainement. Question réglée. Celle-ci en tout cas. Maintenant il fallait en régler une autre : et la suite de ses études ? Vu son casier de petites infractions, bagarres entre racailles etc. Nul doute qu’aucune école ne voulaitt le laisser entrer. Exceptée peut-être l’Académie Volfoni. Sa seconde mère le poussa au cul cette fois-ci, et envoya son dossier de candidature, avec une photo fort peu à même de bien le représenter : bave aux lèvres, en train de dormir, avec dessiné sur la joue et une flèche vers sa bouche ouvert un beau "garage à..." ...Ouais, non, on va garder ça pour nous.
C’était quoi cet endroit ? Fut sa première réaction. Quelques mois plus tard, il passait plus de temps à l’académie qu’avec sa sœur et sa mère. Même quand sa génitrice revenait de mission il ne venait pas, encore plus quand elle était sur place oui oui…Il participa aux bagarres, se fit des amis qui lui tinrent à cœur. Il s’inscrit même à des clubs, dont celui de cuisine, et son cursus de boxe. S’il était très bon en krav maga, il souhaitait apprendre un autre style de combat : la savate. Mélangé à cela son hobby de rouler à toute vitesse en rollers, et on le retrouva à l’infirmerie pas mal de fois. Casse-cou ? Oui. Autant qu’il se mit à réfléchir, et même à un peu plus étudier. L’Académie avait des bienfaits sur lui quelque peu surprenants. M’enfin…Il adorait toujours foutre la merde en cours. C'était souvent le bout-en-train de la classe, qui posait des questions connes la majorité du temps.
Ses années se passèrent au mieux pour une racaille de son genre. Il apprit à mieux se contrôler, à jouer sur le paraître, et surtout à observer. Il devint un petit caïd avec sa bande et roulait des mécaniques. Néanmoins, en commençant sa première année à l’université, il arriva le grand évènement, le troisième étage qui s’effondra, et l’académie qui émigra. Malheureusement, ses deux mères émirent un refus direct à l’idée de l’envoyer en Floride. Elles voulaient le garder au Minnesota - pas que pour ses talents de cuisinier, quoique - ne le sachant pas assez responsable pour vivre seul, même en temps que pensionnaire. Dino mit un an à les convaincre, un an où il ragea de ne pas être avec sa bande, de ne pas avoir de nouvelles, curieusement. Il aimait Volfoni, il se sentait bien là-bas, et se faire ainsi réfréner…Alors il tenta de se changer les esprits, il allait dans les rues, cherchait des noises, passait sa colère. Il se mit aussi à la drogue, plus que de simples cigarettes. C’est durant cette année sabbatique qu’il tenta quelques expériences culinaires illicites. Quand il ne planait pas sur son lit, il était dehors, et quand il n’était pas à l’un ou à l’autre, il allait chez le tatoueur, son ami, son ex, et son soutien. C’est lui qui, en l’écoutant déblatérer sur sa vie, en le connaissant mieux que personne, lui donna l’idée du tatouage. Ce tatoueur le comparait à un serpent, et Dino se laissa convaincre.
Peut-être était-ce un signe ? Une semaine après son immense tatouage terminé, financé par son deal culinaire, ses mères lui dirent qu’il allait en Floride. Elles s’étaient occupées de son dossier, et elles n’arrivaient pas à supporter ses allers et venus et son côté pitoyable de drogué - hôpital qui se fout de la charité. Dino n’attendit pas, fit ses bagages et partit pour la Floride. Quelle surprise en arrivant là-bas.
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Les rumeurs le traitent de déloyal, qu’il avait retourné sa veste, à son arrivée à Volfoni. En effet, lui qui adorait cette famille, ses amis, se tournait vers les racailles d’Arcadia. Mais personne ne savait pourquoi, et lui préférait sortir l’excuse : j’ai joué à pile ou face. Néanmoins, cette histoire était plus complexe, elle incluait des trahisons, de la rancune, et une main tendue.
A sa seconde arrivée à Volfoni, en tant que pensionnaire, Dino reprit ses marques. Il continua dans le cursus de boxe et devint même le capitaine de l’équipe masculine, de part son expertise. Rollers au pied à défaut d’une voiture pour le conduire, Dino sentit son esprit s’assombrir. Il pensait retrouver une ambiance à la con, mais ses amis ne semblaient pas à même de l’apprécier ou de le réintégrer. Les choses avaient changés, qu’ils disaient. Effectivement oui, ils l’abandonnaient, l’ignoraient, et suivaient le mouvement. Dino se sentit trahi, il n’avait plus de bande, rien, plus rien.Il voulait juste, rire, taper sur la tronche, pas se rallier dans des guerres de gang...Il se mit à observer les racailles d’Arcadia, durant ses moments de solitude, il examina les tensions, les endroits clés, puis il eut une idée. Retourner sa veste. Dealer cuisinier, c’était pas mal, il pouvait gagner un peu d’argent et de notoriété.
Et c’est ainsi que Dino s’invita au skatepark, rollers aux pieds et magnifiques cupcakes dans le sac. Il fit sa tête de con, et on se méfia de lui, il aurait fait de même. Première entrevue, nez en sang, bah, la meilleure manière de se dire bonjour avec politesse. Enfin, visiblement il était trop idiot pour faire du mal à qui que ce soit ou même au groupe. De plus, un dealer cuisinier, c’était pas mal, n’est-ce pas ? Il reste toujours une certaine méfiance vis-à-vis de Dino, mais après six mois de loyaux services et de chieur professionnel, on se méfie moins de lui et il ne s’en porte pas plus mal. La vraie raison ? Disons que l'une des racailles d'Arcadia le prit sous son aile, certainement qu'elle aimait sa cuisine, ou sa gueule, bah, cela lui permit de s'intégrer plus facilement, et il s'est estimé chanceux d'avoir dénoté dans l’œil de la dite personne. Se rallier aux racailles d’Arcadia lui sert plus, il aime cette nouvelle famille bien que plus complexe.
Enfin. Maintenant il regarde la combinaison de pingouin dans la vitrine.
Un pingouin.
Une combinaison de pingouin.
• Physique
XX 1m85
XX grand et fin
XX mante religieuse
XX muscles présents et noueux
XX hématomes et éraflures de ci de là
XX hygiène un poil douteuse sauf pour ses ongles toujours propres
XX style punk
XX cigarette au bec
XX lèvres fines et gercées, souvent une ouverte
XX dents du bonheur
XX visage longiligne
XX tâches de rousseur
XX teint grisâtre
XX crête d'un blanc sale décoloré sur le côté du crâne, l'autre rasé
XX était blond à la base
XX nez fin et un poil plat
XX joues creuses
XX souple et agile vue sa spécialité
XX cache bien sa force sous ses airs de sauterelle
XX habillé bizarrement, souvent de vêtements trop grands ou dépareillés, quand ce n'est pas sa combinaison pingouin
XX rollers presque constamment aux pieds
XX photogénique
XX met du khôl noir sous ses yeux
XX paquet de cigarettes (ou autres...) dans la poche droite de son jean à la propreté douteuse
XX écarteurs
XX yeux vairons : un gris et l'autre noir
XX regard en amandes
XX posture un poil voutée
XX cicatrice sous sa crinière abîmée, sur le côté du crâne
XX piercing au nombril
XX tatouage façon illusion dans le dos d'écailles
XX cul un poil plat
XX tâche de naissance sur la hanche
XX cernes sous les yeux
XX voix grave et bute sur certains mots
XX canines un peu longues
XX grain de beauté en forme de cœur sur la fesse droite
XX intriguant au premier coup d’œil