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 Une date c't'une date. [Jake Viel & Adriel Lespérance]

Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
Âge du perso : 22 ans
Activité : Arts plastiques
Spécialité : Dessin au plomb, fusain et encre de chine
Fonction : Universitaire
Poste spécial : Freak de service
Avatar : Nuvat - SirWendigo
Doubles-comptes : Prudence Vang
Messages : 1599
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On n’avait pas trop envie de manger à l’appart’. Ni de cuisiner.

Faut dire que le contenu du frigo fait pitié à voir, en ce moment. J’avais oublié à quel point ce beau con s’empiffre. J’imagine que le tout finit par aller dans sa masse de dreads, parce que j’sais pas comment il fait pour ne pas prendre un kilo. J’ai arrêté de me poser des questions depuis belle lurette.

On en avait plein le cul des fast foods. Quand tu commandes de la pizza au moins une fois par semaine par pure flemme de préparer quoi que ce soit, t’as l’impression que la prochaine fois que t’en vois, tu vas en dégueuler partout. On s’est donc promenés comme des osti de perdus un peu partout dans Arcadia pour trouver un endroit potable. J’imagine que c’est une étrange nostalgie qui nous a mené vers un restau de fine cuisine Thaïlandaise. Parce que dans la ville de Québec, des restaus thaï, ça pousse comme des champignons. Sans blague, il peut y en avoir cinq sur une seule avenue. Si c’est pas plus. Alors on a ri en voyant l’écriteau. On est rentrés.

Et là, assis devant Jake à une table pour deux en faisant semblant de m’intéresser au menu, je me sens horriblement awkward. Je n’ai jamais été aussi mal à l’aise avec ce gars. Même pas quand je l’ai revu pour la première fois depuis un an, y’a pas très longtemps. Même pas quand j’ai appris que j’avais rendu son ex cocu. Pourtant, y’a rien qui cloche. On est dans un restaurant. On crève la dalle. Les gens nous regardent comme si on venait d’égorger leurs gosses devant leurs yeux. Bref, tout est normal. Alors pourquoi est-ce que tout à coup, je me retrouve incapable de lever les yeux et de les planter dans les siens en souriant comme je le fais si souvent? Pourquoi le silence me semble-t-il insupportable? Je tourne une nouvelle page du menu. J’ai vraiment l’air con. C’est pas comme si t’étais en train de choisir un dessert alors que t’as même pas encore décidé de l’entrée que t’allais prendre, Adriel. Bordel.

Je finis par lever les yeux. Lui aussi les a détournés. Je n’ai pas senti son regard peser sur moi, donc j’imagine qu’il ressent ce froid, lui aussi. Je retourne à mes desserts à la con avant qu’il se rende compte que je le fixe. C’est n’importe quoi. T’es pas une fillette de treize ans qui est à son premier rencart pourri avec son béguin. T’as vingt-et-un ans et tu ne peux même plus compter le nombre de fois que t’as vu ce mec à poil, alors fucking man up.  

C’est là que le déclic se fait dans ma tête. On n’est jamais allés à quelque part pour passer du temps juste tous les deux. On n’était qu’amis à l’époque, et même en ce moment, aucun de nous deux n’a eu assez de couilles pour parler de notre relation qui n’est clairement pas qu’amicale. On fait à peu près tout ce qu’un couple normal ferait, sauf qu’on n’a jamais vraiment confirmé la chose.  Tabarnak-fuck. C’est une date là, hein? C’est pour ça que l’air dégouline de malaise. Une date accidentelle. Comment on fait ça, sérieux?

Je retourne à la bonne page. Ça fait moins idiot.

-C'est-tu une date, ça?

Fallait bien que quelqu’un le demande.
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Sérieusement, les restaurants thaïlandais c’est comme de la mauvaise herbe. Je suis sûr que l’ONU a fait passer une loi dans la charte des Droits et Libertés pour interdire plus d’un restaurant thaï par tranche de 5 mètres. Sinon ils domineraient le monde. C’est honnêtement effrayant. L’endroit est peu rempli, mais sans être vide. On est dans un fin de rush voyez-vous. La horde d’être humain a passé mais il y a encore des résidus d’humanité qui traine comme des taches tenaces. Moi et Adriel sommes assis sur une banquette en regardant chacun notre menu, muré dans un silence ma foi désagréable. J’voulais manger peinard avec mon meilleur ami/fuckfriend/presque-chum. Pas bâtir le Taj Mahal dans un alliage d’awkward et d’effluves bons marchés relativement pas fiable provenant des cuisines!

Les regards se fuient. Le menu est intéressant. Le plafond aussi. En fait, tout l’est, sauf Adriel pour tout contact visuel. Parce que concernant tous les autres sens, sa présence se fait sentir à un point presqu’insupportable. Son odeur. Le bruit de sa respiration. Sa présence. Les petits sons qu’il fait, de petits grognements étouffés qui trahissent son malaise. Ses doigts qui tournent inlassablement les pages dans un sens et puis dans l’autre. Jamais il n’y a eu de ce type de malaise. C’est parce que nous ne sommes que tous les deux au restaurant, même si de piètre qualité et notre présence n’est mû que par notre désir d’être ensemble. Un rencart. Une date. Damn.

Il faut que je prenne la parole. Didriel ne le fera pas. Ce n’est pas son style. Il est awkward, moi pas. Pas autant que lui du moins. C’est ce que je me dis alors qu’il pousse un soupir d’exaspération. Nous détestons tout deux cette atmosphère qui nous est étrangère. Suite à sa question je relève le regard et le regarde droit dans les yeux. Ses magnifiques yeux noirs, un océan de ténèbres aussi calmes et froids qu’ils sont vifs et brûlants lorsqu’ils le désirent. Mon cœur manque un battement et je baisse mon visage vers mes mains. «Je crois bien. Honnêtement, c’est n’en est une que si on le désire». J’évite bien de mentionner que ce désir est d’une telle violence que même si on s’y refuse, c’est presque peine perdue. Je pousse un soupir à me fendre l’âme. «Tu veux vraiment avoir cette discussion?» dis-je en le regardant par-dessus le menu. Je sais bien qu’il ne veut pas. Il déteste ces discussions. Il a en horreur de se forcer et d’aller plus vite que son rythme de tortue. Espèce d’améringoins. La sage tortue mon cul oui. Je le connais. Vaut mieux le laisser faire à sa vitesse, même lorsque c’est une torture. Mais c’est que je l’aime cet imbécile.

Je tente de changer le sujet. Une blague. Bonne idée, ça fonctionne bien. Une perche pour sortir de cette ambiance qu’il s’empressera sûrement de saisir avec joie. «Tu crois qu’on peut demander un menu sans canidé? Ils doivent les laisser à côté des menus sans allergie et gluten. D’ailleurs, tu sais c’est quoi le gluten toi? Moi je dis que c’est comme des asiatiques à gros pénis. C’est une légende urbaine». S’il ne prend pas avec ma blague, sûrement qu’il va le faire avec l’ouverture sur le sujet de Salvatore.

Je ne me suis pas encore pardonné ma bévue d’il y a un an. Les conséquences sont encore visibles. Une pierre lancée dans un étang dont les ridules secouent encore les eaux. Je dois faire attention à notre relation, encore si fragile. Adriel pardonne rarement et lentement. Faites qu’il saisisse l’occasion de changer le sujet, je ne veux pas foirer. Ce qui va arriver si je lui mets trop de pression.
Adriel Lespérance
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«C’en est une que si on le désire». T’as passé ta philosophie, maître Yoda?
La réalité reste la même. Même si je décide de faire semblant, même si je décide une nouvelle fois que ce n’est rien, que ça ne veut rien dire et qu’on a une relation tout à fait innocente, ça ne change rien. Je me fous le doigt dans l’œil. Jusqu’au cerveau. Non, la réalité, c’est que même si j’ai essayé de te dissuader de venir me rejoindre, je crevais d’envie que tu sacrifies tout pour moi, que t’emménages dans cette ville de cons juste pour moi, pour que je retrouve une raison tangible de m’accrocher. Que je retrouve mon ancre. La vérité, c’est que lorsque tu me regardes comme ça, droit dans les yeux, je me sens craquer. Je n’ai plus la force de rester fâché contre toi, vois-tu? J’ai envie de tout te pardonner. Je veux que tu me pardonnes tout. Je suis désolé, Jake. Désolé de ne pas avoir eu la force de me laisser aimer. Parce que oui, c’est une force. Quiconque reconnaît qu’il a le droit d’être aimé accepte d’être éventuellement heureux, accepte qu’il est humain et a le droit de merder, d’avoir le goût de tout abandonner. Je n’ai pas voulu entendre qu’on veuille bien de moi, que ce soit toi ou n’importe qui d’autre. J’ai essayé de tout régler seul, et le résultat est cette cicatrice sur mon avant-bras droit.

Non, je n’ai sincèrement pas envie d’avoir cette conversation. Ça n’arrivera jamais et c’est pour ça qu’on doit l’avoir, là, tout de suite. De toute façon, c’est tout ce que t’attends. C’est ce que t’attends de moi depuis plusieurs années. C’est ce qui va faire en sorte qu’on cesse de tourner en rond : qu’on se parle pour dire quelque chose d’autres que des conneries ou «baise-moi». Je veux que ce soit vrai. Te prouver que t’es pas venu pour rien. Que je te veux, toi entier et pas que ton corps. Pas que ton amitié. Je veux que tu saches que j’ai pas cessé de t’aimer même quand t’as merdé.

-Je le savais que t’aimais trop les chiennes, faut que tu veuilles en bouffer même au restau.

Répondre à sa blague de mauvais goût avec quelque chose encore plus dégueulasse. Avec nous, c’est toujours la bataille à savoir qui va dire le truc le plus immonde. Quiconque passe plus d’une heure en notre compagnie fond instantanément du cerveau – du moins, c’est notre théorie. Jake va sans doute croire que je viens de consentir à changer de sujet. Que je n’ai toujours pas les couilles pour discuter des vraies choses. De quoi ai-je peur? D’enfin être avec l’homme que j’aime? Crache le morceau, Adriel. Il attend que tu te décides. Il a peur que tu changes d’avis s’il va trop vite, s’il parle d’amour tout en sachant que ça te fout la chienne. C’est à mon tour de le regarder dans les yeux. Ses yeux verts débordant de sincérité. Ses émotions y transparaissent toujours. Contrairement à moi, il n’a aucun mal avec ça.

-Écoute, je… Il faut l’avoir cette discussion. Ça va arriver un jour ou l’autre, et vaut mieux que ce soit maintenant avant qu’on foute tout en l’air encore une fois. J’en ai plein le cul de faire semblant et de tout nier alors que je t’aime et que tu le sais. Fuck, on vit ensemble! On se voit dans presque tous mes cours. On dort ensemble. On n’a même pas pu s’empêcher de coucher ensemble. Tout ce qu’il manque, c’est qu’on soit honnêtes et qu’on s’avoue qu’on est bel et bien en couple, non? Faut que j’arrête de faire l’autruche parce que sincèrement, c’est ça que je veux. Ça… ça me rendrait heureux.

Si t’étais pas là, je pourrais pas t’assurer que j’aurais pu me relever. Que je les aurais pris, mes foutus antidépresseurs. Que je serais allé voir mon psy à chaque semaine. Que j’aurais arrêté de me shooter. Bien entendu, t’es pas ma seule raison de vivre. Je veux faire quelque chose de ma peau, pouvoir dire que je deviens peu à peu l’homme que j’aspire à être. Mais il me faut quelqu’un à qui je peux m’accrocher de toutes mes forces sans avoir peur de le faire couler avec moi. Je veux que cette personne, ce soit toi.
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Sale tête brûlée. «Ça… ça me rendrait heureux». Il était temps que tu te l'avoues, merde. Depuis le temps que j'attends. J'ai toujours su que tu en mourrais d'envie, depuis plusieurs années. Tu ne t'es jamais laissé allé. Tu ne t'es jamais donné le droit d'être aimé, étant bien trop pris dans tes relents de regrets pour te pardonner et croire que je pouvais t'aimer. Que je n'allais pas disparaître d'ici le lendemain ou la semaine suivante parce que j'en aurais eu marre de tes humeurs noires. Comment est-ce que je pourrais? Je suis accro à toi depuis tellement longtemps.

«Yep. C't'une date» Ma voix déraille et pas qu'un peu. C'est sorti tout croche, on dirait que j'ai douze ans. Ma phrase en est méconnaissable. «Écoute Adri». Mon coeur se serre. Ça fait mal. «Je t'aime et ça n'a jamais arrêté». On n'a encore rien dit, mais mon cerveau sait ce qui s'en vient et réagit déjà en conséquence. «Que veux-tu que je te dise? Je veux que tu sois à moi. Que tu m'aimes. Après tout ce temps.» Le tension s'empare de mes épaules, tresse mes muscles ensemble et fait des noeuds dedans. Confortable. Mon corps entier en raide comme une barre. Ça passe ou ça casse.

Mes doigts serrent la table, mes jointures blanchissent. Mes glandes lacrymales se remplissent, mais je retiens le tout. Ma gorge se noue, je dois avoir un farfadet qui joue à la corde à danser avec mon oesophage en compagnie de Mathilde ma fée marraine.

Je prends une inspiration tremblante et calme le tout. Bon, pas vraiment, mais il y a quand même une amélioration. «Je t'aime. Depuis tout ce temps. J'ai envie que tu me retournes la pareil, mais avec toi rien n'est jamais simple. Te sens-tu vraiment capable de te laisser aller? Sais-tu au moins comment faire?» C'est méchant, je sais. Et je m'en veux, mais le point reste. Honnêtement, je ne crois pas que je serais capable de me faire dire une fois en couple qu'il n'est pas capable de s'investir. Je devrais partir d'ici. J'ai tout misé là-dessus.

Un demi-sourire s'affiche sur mon visage. «Heureusement que ça ne parle pas français ici, je crois que je mourrais de honte avoir cette discussion à Québec.» Sourire qui s'efface aussitôt.
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J'ai dû mal à le croire. Pas qu'il m'aime — ça, j'en ai jamais douté. Alors même que j'avais aucune idée qu'il était fou de moi, alors même que j'ignorais ce que je ressentais, j'ai pas douté une seconde. Non, c'est un peu comme s'il me mentait quand il a dit que ça n'a jamais arrêté. J'suis peut-être bonne poire en ce qui le concerne, mais pas à ce point. Il me fera pas avaler que son ex là, son fiancé, n'était absolument rien pour lui. Qu'il était un remplaçant, que j'ai toujours été l'homme qu'il veut. Il a dû lui porter un certain amour. Parce qu'il est comme ça, Jake. Contrairement à moi, sa facilité à aimer est presque déconcertante. Pendant un moment, il a arrêté de me vouloir. D'accord, c'est parce que je l'ai blessé. C'est parce que je l'ai rejeté à répétitions. Je peux juste pas me débarrasser de l'impression que si jamais je deviens trop compliqué pour lui, que je me remets à douter, il pourrait se tourner vers quelqu'un d'autre.

Je le regarde fixement. Il est probablement le gars le plus expressif que j'ai jamais rencontré. Son langage corporel respire la nervosité. Je suis incapable de réprimer un sourire mi-moqueur, mi-attendri lorsque sa voix fausse légèrement. Je fronce quand même les sourcils en entendant ses reproches à peine voilés.

—Me laisser aller? Jake, t'as conscience que j'ai plus rien à perdre? Que t'es la seule personne à qui j'tiens assez pour m'accrocher? C'est pas l'envie de me rouvrir les veines qui manque. Mais là, j'imagine que j'ai plus le courage. Plus de courage de mourir ni de vivre. Tu veux que je t'aime? Je t'aime déjà. Depuis longtemps. J'ai plus le choix de me laisser aller, donc j'imagine que j'vais apprendre.

Je remarque que ses yeux se remplissent peu à peu de larmes qui ne coulent pas encore. S'il te plait, te fâche pas. Braille pas non plus.

—J'sais c'que j'veux. Plus que jamais.  C'est cave, mais être au bord du gouffre a dû m'aider dans ce sens-là. Pis plus que jamais, c'est toi que j'veux. Tu peux pas savoir à quel point j'suis reconnaissant que tu sois venu ici juste pour moi. J'en reviens juste pas. Je t'aime, ok? Tshishatshitin*.

Je jette un rapide coup d'oeil aux alentours. Heureusement qu'on est dans un coin reculé du restau, parce que deux dudes à l'allure pas très orthodoxe qui ne parlent même pas anglais, ça se remarque. Y'a le serveur qui se dirige vers nous, mais je lui fais signifier qu'on n'est pas encore prêts à commander. On n'a même pas encore vraiment regardé le menu.





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