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 Un café bien chaud s'il vous plaît! [Robin Dubois & Adriel Lespérance]

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Parfois les gens agissent de façon un peu bête. On est entouré d'un groupe d'ami et tout à coup on se sent plus fort, plus malin, plus intelligent, et on en vient à faire des gestes qu'on regretterait comme se moquer de quelqu'un qui n'avait fait de mal à personne ou bien commencer à frapper quelqu'un qui avait déplu à son groupe. Ce n'était néanmoins pas le cas de Robin qui ne s'en prenait véritablement qu'à ceux qui venaient lui chercher des noises ou bien ceux qui s'en prenaient à ses amis. Parce que c'était une chose que le sport lui avait apprit : le respect des autres et l'importance des liens qui peuvent se créer entre des individus. Ce respect qu'il croyait avoir fut néanmoins remis en question lorsque quelqu'un qu'il ne connaissait pas et dont il n'avait jamais entendu parlé vint lui renverser une tasse de café brûlant dessus.

Ce n'était pas son genre de s'attarder à la cafétéria, certes il aimait bien cet endroit car il était lié à la cuisine et à des bonnes parties de rigolade avec des amis ou connaissances, mais justement, à part manger on y faisait pas grand chose, et Robin détestait faire ''pas grand chose''. Pourtant cette fois-ci il avait du y retourner vers la fin de service pour récupérer un objet malencontreusement oublié là-bas, à savoir sa batte de baseball préférée qu'il avait sortie de son sac pour l’exhiber devant ses amis. Elle était flambant neuve cette batte et était passée de mains en mains pour que tout le monde puisse bien l'observer et s'esbaudir dessus, mais Robin ne l'avait pas vu revenir vers lui et était donc sortit avec les autres une fois le repas terminé, certain que l'un de ses joueurs l'avait en main.

Il s'était rendu compte de sa disparition une bonne demi-heure plus tard en ouvrant à nouveau son sac pour l'admirer encore un peu. Il avait interrogé ses potes, tous niaient l'avoir en leur possession et c'est Mike qui évoqua l'éventualité de l'avoir oublié à la cafétéria. Robin leur avait alors laissé son sac et avait couru jusque dans le lieu où venaient se nourrir des centaines et de milliers d'étudiants en espérant de tout son cœur que personne ne l'avait emportée ou abîmée en l'utilisant n'importe comment. Une fois dans la cantine à présent presque vide, Robin s'était précipité vers le premier surveillant qu'il avait pu trouvé et lui avait demandé si quelqu'un n'avait pas trouvé une batte toute neuve. On lui répondit que c'était le cas, mais qu'il allait devoir prouver que cette batte lui appartenait. S'en était suivit une discussion houleuse pendant laquelle Robin avait du batailler pour récupérer son bien sous le regard des quelques personnes encore présentent dans la salle.

C'est lorsqu'il récupéra enfin la chose que le drame arriva. Il s'était retourné pour partir en remerciant le surveillant avec raideur pour finalement se faire rentrer dedans par un type à la dégaine étrange qui tenait une tasse de café bien chaud dans les mains. Cette tasse, ou plutôt son contenu avait subitement apprit a voler et avait choisit comme piste d'atterrissage la veste en cuir rouge de Robin. Vous savez à quel point il est difficile de faire partir une tâche de café d'une veste en cuir ? Et bah lui il le savait. Mais le problème n'était pas vraiment le blouson, car la batte avait également été touchée par le liquide marron et brûlant, ce qui allait laisser une belle trace bien sale si ce n'était pas nettoyé tout de suite. Le liquide ne s'était pas arrêté là, il avait aussi gentiment giclé sur le bras de Robin qui tenait la batte, le brûlant assez sévèrement.

Et le voilà donc dans cette situation assez désagréable où il réagit comme tout bon individu qui se respecte brûlé au troisième degré.

-PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! EN...  DE FILS DE... DE TA MERE ! (censure des insultes les plus choquantes pour les jeunes...)

Il jura de toute ses forces dans sa langue maternelle, parce que parfois les insultes américaines ne suffisent plus à pleinement exprimer ce que l'on ressent. Mais bizarrement c'est de sa batte qu'il se préoccupa en premier lieu en attrapant une serviette sur la table voisine avant de la passer dessus. Puis il envoya bouler la serviette en papier et posa sa main libre sur son bras blessé en continuant de jurer.
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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Des fois, je ne fais pas attention à ce qui m’entoure, incluant les gens. Des fois. Comme vous pouvez le voir, cette dernière phrase est un parfait exemple d’euphémisme. J’suis vraiment câlicement bon en euphémismes. Et en sarcasmes. Et en ironie. Ouais, c’est ma spécialité. En fait, en y pensant, j’ai de très nombreuses spécialités, comme me foutre des autres êtres humains comme de l’an quarante, déblatérer indéfiniment dans ma tête, ou encore dormir. Ou ne pas dormir. Comme c’est le cas depuis quasiment une semaine. C’est que trop de mes pensées se croient au Cirque du Soleil dans ma tête, ça tourne, c’est un vrai manège. Hey, c’est pas trop facile de changer tout de ma misérable vie en l’espèce de quelques semaines. C’est comme les petites bonnes femmes qui, depuis vingt ans, regardent le même téléroman plate en mangeant des Cheetos à deux heures de l’après-midi, après avoir pris une marche avec leur petit chien Kiki et être allées se refaire la permanente chez la coiffeuse. Ça fesse dur. Je sais pas si vous comprenez ma comparaison, mais c’est pas facile. Je me demande si j’ai fait le bon choix, parce que ouais, je m’inquiète pour ma mère que j’ai laissée seule au Québec. Criss! ‘Est même pas capable de se faire cuire du Kraft Dinner sans que ça goûte encore plus le cul que ce que ça goûte déjà. Même pas capable de rien faire de sa peau de maman alcoolique dépressive.

Alors c’est ça, j’dors pas. Toute la nuit, j’écoute des séries télévisées sur mon laptop, écouteurs sur la tête. Cette nuit, je l’ai passée à écouter The Walking Dead. J’en avais souvent entendu parler, alors j’me suis procuré les DVDs. Je doute toujours pas mal du bien qu’on me dit sur les séries américaines, mais j’dois dire que j’ai adoré The Walking Dead. Y’a quelques personnes que je shooterais personnellement dans l’émission, mais bon. En espérant que j’me fasse pas spoiler par un con. Quand mon père a vu, ce matin, que je n'avais pas dormi, il m’a regardé d’une façon un peu bizarre, genre «et t’es resté éveillé toute la nuit, toi? T’es débile». Oui, j’suis débile, mais surtout déprimé. J’peux pas dormir, qu’est-ce que tu veux que je te dise? Pour moi, c’est tout ou rien : soit je ne dors pas du tout, soit je dors trop. J’suis fait comme ça, avec moi, c’est tout ou rien.

J’me cale deux-trois cafés noirs avant d’aller en cours. Noir comme mon âme. J’aime bien dire ça, ça fait un peu poète maudit, mais cliché. J’trouve ça vraiment hilarant. J’aurais bien bu une boisson énergisante avec ça, mais des écoles, ça n’en vend pas. Ils ne veulent quand même pas me tuer à petit feu… dommage. Que je pique des clous pendant que le prof explique, ça change rien, je n’écoute jamais de toute façon. Ne me demandez pas pourquoi je réussi à avoir des notes acceptables quand même, j’en ai aucune hostie d’idée. Peut-être que pendant que je suis sur pause, mon cerveau enregistre encore. Ma cervelle, elle a du bon, aussi. Après mes cours du matin, je me réfugie dans un coin tranquille, le temps qu’ils reprennent. Ma tête veut exploser, je tremble un peu pis mes fonctions motrices sont vraiment à chier. Je me cogne partout, j’me fourre le doigt dans l’œil en essayant de replacer mes cheveux, bref, c’est n’importe quoi. D’habitude, je suis assez maladroit, mais là, ça dépasse le stade de la maladresse. J’suis tout seul et j’ai honte, c’en est aberrant. Je ne vais pas manger. Pas faim. J’ai juste envie d’aller reprendre un café. Je sais, c’est pas trop sain comme mode de vie, mais jusqu’à maintenant, j’ai vécu comme ça pis je suis encore en vie, à c’que je sache. C’est mes émotions de débile qui sont à blâmer.

Je regarde l’heure. Bah, ça serait le temps d’aller me chercher un autre gobelet de café. Je descends lentement, pas envie d’me péter la gueule. Mon cœur pompe à cent mille à l’heure. Non, c’est pas à cause de mes deux ou trois cafés, je ne suis pas aussi faible que ça. Quand j’dors pas, ça donne ça. Joyeux, hein? Vive les insomnies. Donc je fais couler mon café, je le paye. Jusque-là, tout va bien. Je n’ai pas encore créé d’apocalypse. Cette pensée me fait un peu rire, d’ailleurs. J’pourrais créer un virus pour faire une apocalypse de zombies pis regarder tous les fucktards de la Terre s’entretuer. Ça serait drôle en tabarnak.Je virerais probablement en zombie, moi aussi, mais c’est pas grave. Ça vaudrait le coup. Mon esprit n’a même pas le temps de finir mon histoire palpitante et épique d’apocalypse de zombies que je heurte quelque chose, une table peut-être, je sais pas, je n’ai pas regardé où j’allais.

La première chose que je remarque : mon café, c’est Houdini, il a disparu. Puis je lève la tête. Bon. J’ai pas foncé dans une table, mais bien un être humain. Il a vraiment pas de chance, le mec, je prends mes cafés noirs. J’vois que j’ai taché son espèce de veste en cuir rouge pis sa batte de baseball et que je l’ai brûlé. Bon. J’aurais pas pu tomber sur quelqu’un d’autre pour renverser mon café, aujourd’hui? Genre un gars qui ne traîne pas de batte de baseball. J’aurais vraiment aimé ça. Je prie un peu pour ma face ; je suis pas mal désavantagé. On m’a pris de court la journée où mes fonctions motrices font vraiment chier. Pis moi, j’ai pas de batte de baseball. Je l’entends jurer. En français. Il m’insulte d’aplomb, je mange une dégelée verbale. En français. L’information se rend lentement à mon cerveau : du français dans une académie américaine. Je reconnais son accent : c’est un Français. Pis il m’envoie une charrue de marde verbale. Il essuie sa batte en continuant à m’injurier. Une personne normale se serait fâchée, mais moi, je m’en fiche pas mal. J’suis pas fâché, c’est un peu (beaucoup) de ma faute s’il a été aspergé de café brûlant. Non, je ne l’injurie pas en retour, je m’en fous. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouve que la situation est absolument hilarante, donc je ris. Mais sérieux, j’suis plié en quatre. Je me trouve tellement con ; ça me fait rire comme jamais, et j’ai mal au ventre. En reprenant ma respiration, j’attrape deux-trois serviettes en papier que je lui tends et je me bidonne. Je lui réponds en français, assez essoufflé.

-Tiens, prends donc ça pour essuyer ta veste avant qu’ça tache. J’m’excuse, j’ai vraiment pas regardé où j’allais pis je t’ai carrément foncé d’dans. Pis si je ris comme un débile mental, t’inquiète : j’riais de moi.

Je regarde mon gobelet vide avec un air presque piteux. Deux dollars dans l’beurre. J’aime vraiment pas gaspiller de l’argent, réflexion de gars qui a vécu assez pauvrement tout le long de sa vie. J’espère que le gars français n’est pas trop hors de lui. Non, je ne m’inquiète pas pour lui, mais j’ai toujours en tête que s’il veut se défouler, il a une batte de baseball. J’essaye de faire attention à ma face. Ça risque de faire dix fois plus mal avec tous mes piercings.
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Non mais qu'est-ce qu'il avait celui-là ? Est-ce qu'il rêvait ou bien ce mec se payait purement sa tronche en se marrant comme une baleine ? Il lui tendit trois morceaux de papier pour s'essuyer la veste et Robin les lui prit des mains juste un tout petit peu violemment pour les passer sur sa veste en cuir. Veste en cuir qu'il retira pour mieux la nettoyer d'ailleurs.

-Tiens, prends donc ça pour essuyer ta veste avant qu’ça tache. J’m’excuse, j’ai vraiment pas regardé où j’allais pis je t’ai carrément foncé d’dans. Pis si je ris comme un débile mental, t’inquiète : j’riais de moi.

Robin releva brusquement la tête vers son interlocuteur qui se bidonnait toujours autant. Un type qui parlait français ? Meeeeeeeeeeeeeeerde ! Il venait de se taper la honte du siècle a balancer tous les mots les plus vulgaires du dictionnaire officiel et officieux en pensant que l'autre ne les pigerait pas. Il n'avait pas dit tout ça pour insulter véritablement le type qui lui avait balancer le café à la tête, non c'était simplement à cause de la douleur qui lui était monté à la tête et avait appuyé sur la touche ''diarrhée verbale''. Rien de personnel à tout ça.

Il parlait peut-être le français, mais ce n'était pas un Français, ça s'entendait dans son accent si particulier. Lui il était Québécois ou Robin ne s'y connaissait pas ! Il en était d'ailleurs persuadé pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas comprit la moitié de ce que ce drôle de type avait dit. C'était pas nouveau que les Français avaient du mal avec l'accent de leur cousin de l'ouest, mais Robin s'était toujours demandé si c'était le cas aussi pour eux. Enfin restait que Robin avait zappé la moitié de ce qu'on lui avait dit mais avait capter l'idée générale. Lui avoir foncer dans Robin, et lui s'excuser de rire comme un débile. À son tour de s'excuser.

-Merci. Désolé d'avoir euh... été un peu insultant on va dire.

Il tenait toujours sa batte dans une main et sa veste dans l'autre et remarqua un fait intéressant. Il pouvait presque passer pour une racaille comme ça, habillé en cuir avec des mitaines en cuir noir et une batte de baseball. D'ailleurs l'autre jetait de temps à autre un petit coup d’œil vers le morceau de bois verni d'un air inquiet. Il devait avoir peur qu'il ne l'écrase sur son joli petit minois plein de piercings. C'est vrai que ça serait dommage de l'abîmer. Mais bon, Robin n'était pas assez violent pour s'en prendre à quelqu'un à coup de batte de baseball (surtout que ça risquait d'endommager la batte) ni assez stupide pour le faire en plein milieu d'une cafétéria où subsistaient encore quelques témoins et un surveillant qui n'avait rien comprit au dialogue d'une autre langue prononcé devant lui. Voilà au moins un avantage d'être entre gens qui parlaient le même langage.

Ça main lui rappela douloureusement sa présence en envoyant une décharge brûlante à son cerveau, histoire de lui faire comprendre qu'il s'était quand même ébouillanté à coup de café. Pour arranger quelque peu la situation, le jeune homme alla s'acheter une bouteille d'eau dont il versa une partie du contenue sur une serviette avant de coller celle-ci sur la zone rouge de son bras. Une chose était sûre, c'était pas du café au lait ! Il coula un regard vers le type qui l'avait plus ou moins sauvagement attaqué à coup de café et sentit comme une pointe de culpabilité. Lui non plus n'avait pas regardé où il allait après tout.

-Je crois bien que j'ai foutu ton café en l'air, tu prends quoi ?

Il ne lui demanda pas s'il souhaitait le lui repayer. Il n'avait pas le choix de toute façon, Robin comptait lui rembourser se café et il le ferait, même si pour ça il devait simplement lui balancer deux dollars avant de partir. Ça serait simplement plus agréable s'il pouvait le lui acheter sans que ça fasse d'histoire chiante.
Adriel Lespérance
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La tête qu’il fait quand il comprend que, finalement, tous les jurons et les insultes pas possibles qu’il croyait avoir lancés à un anglophone ben… je les comprenais… c’est de l’or. Vraiment. Moi, l’espace d’un instant, j’ai oublié que dans sa tête, je n’étais pas supposé comprendre quoi que ce soit et j’ai pris ses vannes un peu personnelles. Mais juste un peu. C’est rare que je sois vraiment en beau maudit juste parce que quelqu’un a essayé de m’offenser. J’sais pas, j’ai dû recevoir trop d’insultes dans ma vie, et maintenant j’me suis construit un suit à la Iron Man contre les offenses verbales. Si, quand j’étais kid, je sautais sur tout le monde aussitôt qu’on me disait quelque chose, maintenant, j’suis tout le contraire.

Bref, revenons à la tête de mon petit Français blond à la batte de baseball. Elle est hilarante, c’est tout ce que j’ai à dire. Il a dû comprendre, à mon accent, que je viens du Québec. Mais malheureusement pour lui, je ne viens pas d’une grande place comme Montréal. Je viens d’une petite région merdique, dans une réserve merdique (comme pas mal toutes les réserves, d’ailleurs) à côté d’une petite ville merdique. Donc on va dire que mon accent, c’est pas le meilleur du monde. Bon, ça pourrait être pire. Je pourrais être Gaspésien pis rouler mes «r». Je vois qu’il a pas trop compris tout ce que j’ai dit. J’me suis même pas forcé pour que ce soit compréhensible pour un Français, pauvre de lui. Parce que, comme tout le monde, je peux me forcer, réfléchir un minimum et parler un français très correct. Personne le fait parce que c’est pas très naturel, mais j’vais le faire pour lui, tiens. Maudit chanceux.

-Merci. Désolé d’avoir euh… été un peu insultant, on va dire.

Sur le coup, je comprends pas trop. Je suis pas mal dans les vapes, aujourd’hui. Puis je me rappelle des serviettes en papier que je lui ai tendu et je souris. Je vais parler, mais je me rappelle de me forcer un minimum pour qu’il me comprenne.

-Euh… ben, de rien, c’était le minimum. J’allais quand même pas faire un hit and run. Puis, c’est pas tellement grave pour tes insultes, hein, je suis pas tellement quelqu’un de susceptible ou d’explosif.

Finalement, le gars, il est pas mal sympatoche. En tout cas, il veut pas me défoncer la gueule à coups de batte, pis c’est, c’est merveilleux. Puis je me rends compte de la stupidité de ce que j’avais pensé, plus tôt. Y’a pas que mes fonctions motrices qui sont merdiques, ces temps-ci ; mon cerveau est pourri dans son intégralité. Maudites insomnies. Je devrais commencer à prendre des somnifères... Il aurait quand même été incroyablement bête s’il m’avait tapé dessus avec sa batte en plein milieu de la cafet’ avec tous ces gens et ce surveillant, là-bas. Il doit juste jouer au baseball, c’est aussi simple que ça. Bon, on sait jamais, des gens pas trop cent watts, y’en a partout, mais bon. Je le vois essayer de soulager sa brûlure au bras avec une serviette humide. Comme j’ai dit plus tôt, c’est pas vraiment son jour. Il fallait qu’il fonce dans un des seuls mecs qui ne prend pas de lait dans son café. Quand il a fini de soulager la douleur de la brûlure, il me regarde pis il dit :

-Je crois bien que j’ai foutu ton café en l’air, tu prends quoi?

Sur le coup, je suis juste un peu surpris, y’a pas grand-monde qui daignent d’être un minimum avenants avec moi. Puis je me dis qu’au pire, c’est juste deux dollars, j’suis plus chez ma mère ; j’ai arrêté de compter l’argent jusqu’aux cennes noires. J’ai toujours été très mal à l’aise quand quelqu’un essaye de me payer quelque chose, même si ça coûte juste deux dollars. Mais bon, en même temps, comme j’ai dit, si deux dollars ne me tuerais pas, ben ça le tuerais pas, lui non plus. Puis de toute façon, c’est lui qui l’a proposé, j’vais pas commencer à faire chier. Donc j’accepte.

-Comme tu as pu le sentir sur ton bras, je le prends noir. J’avoue que c’est dégueulasse, mais c’est tout ce que j’ai pour pas que je m’écrase tête première sur la table, en classe.

Pour la première fois depuis… notre… disons, notre collision accidentelle, je le regarde réellement. Ben le gars, il est pas laid. Une belle gueule, des yeux gris clairs et des cheveux blonds presque blancs qui lui retombent nonchalamment devant les yeux. C’est mignon. Il est plutôt tout le contraire de moi, avec mes yeux noirs et mes cheveux longs et noirs de nature. J’ai un fond de peau basanée. Juste un fond parce que je reste trop enfermé, et que quand on nait avec une peau foncée, ça reste toujours. Peu importe à quel point on reste enfermé dans un sous-sol. Bref, le Français, il est plutôt beau. Il doit faire partie des sportifs de l’académie.

Moi… ce n’est pas que j’suis nul en sport. Quand je me donne, je suis même plutôt bon, j’aurais pu en faire une passion, quelque chose comme ça, quoi. C’est juste que je déteste trop les gens en général pour ça, tout le monde finit par me taper sur les nerfs à gueuler. En regardant l’gars, je me dis que de tous les sports, le baseball est un de mes préférés. J’adorais ça quand, vers la fin de l’année scolaire, en mai, on sortait dehors pendant les cours de sport pour aller jouer au baseball. La plupart des élèves étaient nuls à chier pis des fois, j’avais envie de les assommer, mais bon. C’est un détail.

-Encore désolé, hein. Pour ta batte aussi, elle a l’air neuve, j’aurais tellement pu la décâlicer… euh… je veux dire… la ruiner.

Je me dis qu’après avoir failli ruiner sa batte neuve et de bonne qualité, je devrais au moins me présenter. Ouais, il va se rappeler du mec bizarre qui a fait prendre un bain à sa batte comme étant Adriel Lespérance. Pas juste le gars plein de piercings qui a failli faire prendre un bain à sa batre, là. Adriel Lespérance plein de piercings qui a failli faire prendre un bain à sa batte. Moi non plus, je ne vois pas vraiment la différence, mais c’est pas grave.

-Au fait, moi c’est Adriel. Lespérance, si t’as besoin d’un nom de famille ; je pense pas que ce soit nécessaire, mais je le dis quand même.

Wow, le discours! Applaudissez-moi, je suis tellement sociable aujourd’hui, je vais m’évanouir. La sociabilité, ça doit être un effet secondaire du manque de sommeil.
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Avoir une conversation en français avec quelqu'un d'autre que ses parents était vraiment étrange après tout ce temps loin de son pays d'origine. Pour un peu il croyait le seul francophone de l'académie alors que pas du tout ! Après tout cet établissement était immense et mélangeait un peu toutes les cultures, il n'était donc pas étonnant que quelqu'un d'autre que lui parle la langue d'Hugo et tout le reste.

-Comme tu as pu le sentir sur ton bras, je le prends noir. J’avoue que c’est dégueulasse, mais c’est tout ce que j’ai pour pas que je m’écrase tête première sur la table, en classe.

-Et un café bien noir pour le monsieur !

Robin sourit en se forçant légèrement. Il avait encore mal mais n'avait pas vraiment l'intention de l'étaler devant tout le monde. Il était un sportif après tout, il avait connu pire comme douleur. Le problème des brûlures c'était que la sensation était désagréablement lancinante, ça pulsait sans arrêt et mettant plus ses nerfs à vif qu'autre chose. De la patience il en fallait pour jouer au baseball, toujours attendre le bon moment pour lancer, attendre le bon moment pour frapper, attendre encore et encore, Robin était assez doué pour ça, mais il ne supportait pas les choses dans ce genre là. Au moins il n'avait pas de trop gros match de prévu pour bientôt, il aurait le temps de se rétablir avant de retourner sur le terrain.

Il se dirige vers la vendeuse de la cafet et lui demande une capsule de café bien noir bien serré pour ce type troué de partout. Robin avait toujours détesté le café, surtout le café américain. Ici les gens ne savaient pas le préparer, on aurait dit qu'ils confondaient toutes les sortes de cafés différents et collaient des étiquettes un peu au hasard sur les sachets. En France le café noir était VRAIMENT un café noir, donc au final un truc beaucoup trop amère que Robin ne pouvait avaler sans avoir versé un litre de lait chaud et vidé cinq cent gramme de sucre en poudre dedans. Ouais, précisément. Ce n'est donc qu'une pâle copie de café noir que Robin reçut en échange de deux dollars et qu'il alla placer dans la machine a café sans oublier de mettre un gobelet en dessous. Ce truc faisait vraiment du bruit en fait !

-Encore désolé, hein. Pour ta batte aussi, elle a l’air neuve, j’aurais tellement pu la décâlicer… euh… je veux dire… la ruiner.

Robin s'appuya contre le plan de travail qui soutenait la machine à café et examina une nouvelle fois sa batte avec fierté, heureux qu'on reconnaisse du bon matériel neuf.

-Ouais, toute neuve, elle a pas encore servit. Mais t'as bien fait de pas me la ruiner, rajouta-t-il d'un ton menaçant, sinon je me serais servi de ta tête pour tester sa résistance aux chocs.

Robin perdit soudain son air sérieux et éclata de rire pour montrer qu'il plaisantait. Il n'était pas du genre à briser des crânes.

-Au fait, moi c’est Adriel. Lespérance, si t’as besoin d’un nom de famille ; je pense pas que ce soit nécessaire, mais je le dis quand même.

Robin hésita un peu avait de dire son nom à un francophone. Autant les américains étaient rares à comprendre la blague, autant quelqu'un qui parlait sa langue ne louperait pas l'humour douteux de ses parents. M'enfin bon, il avait plus ou moins traité ce mec de tous les noms d'oiseaux possible et inimaginable, il lui devait bien de se payer sa tronche au moins une fois en retour.

-Je m'appelle Robin. Robin Dubois.

Allez vas-y, rigole, fais-toi plaisir. Au pire il n'y avait pas vraiment de monde dans cette pièce, pas beaucoup de spectateurs pour la honte de sa vie.
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Donc, le gars à la batte, il me paye un café. J’arrive pas à croire que j’peux boire ça ; comme je lui ai dit, c’est vraiment dégueulasse. C’est vraiment du café bon marché de cafet’ et je dois en caler cinq pour être un minimum alerte. C’est horrible. Je déteste mes insomnies. Je nourris mon corps au café pas buvable, je mange rien, je dors pas. Je pense que le directeur devrait préparer mon cercueil. Ma mort, c’est pour bientôt. L’autre, là, il aurait même pas à me cogner avec la batte, je m’écroulerais bien avant. Je pourrais profiter du fais que je ne peux pas dormir pour étudier, faire de quoi de productif, mais non. Mon cerveau est perpétuellement à off. Puis, justement, j’entends le gars (je me demande c’est quoi son nom, j’suis un peu écoeuré de l’appeler «le gars») il sort la plaisanterie. Ouais, t’aurait pu m’assommer avec. Ouais. J’aurais eu un trou dans la tête, il me manque juste ça pour ma collection de trous. Pis il rit.

-Bah, que je réponds, mes insomnies me tuent tellement ces temps-ci que t’aurais même pas eu à m’assommer. Je me serais écroulé par terre avant. Tout ce que t’aurais eu à faire, c’est m’enterrer vivant. C’est bien fait, la vie, hein?

Tiens, on est deux à sortir des blagues douteuses. J’aime bien son humour. J’suis pas le genre de gars qui s’offusque à ce genre de blagues. Non, je suis plutôt le premier à en sortir. Puis, pour bien faire, je me présente. Il me tend mon gobelet de café qui goûte le cul et se présente. Il semble hésiter un peu, comme s’il avait un nom vraiment honteux. Ça se pourrait, y’a des parents qui sont bizarre. Y’a bien des parents qui ont appelé leurs jumeaux Lui et L’autre. Ou Spatule. On voit de tout. Après tout, c’est pas nous qui choisissons notre nom. Heureusement, même si ma mère est folle, elle m’a donné un nom plutôt joli… même s’il veut dire castor en une langue amérindienne. J’sais pas trop laquelle, sûrement pas le montagnais. Ouais, je suis Montagnais. Le Français finit par dire son nom :

-Je m’appelle Robin. Robin Dubois.

Franchement, je ne comprends pas vraiment. Je crois que son nom fait référence à quelque chose, un jeu de mots de mauvais goût, peut-être. En ce moment, je n’ai pas les références culturelles – ou quoi que ce soit d’autre – pour comprendre en quoi son nom est bizarre. Non, c’est pas parce que je suis Québécois. On s’est souvent moqué de moi parce qu’il y a plein de choses dont les autres sont au courant et pas moi. C’est que j’ai grandi avec une télé merdique, pas de câble, avec des cassettes toutes aussi merdiques. Plus tard, quand on a eu le câble, je n’étais pas du tout intéressé par la télé. Quand j’étais petit, ma mère me lisait des contes typiques du peuple autochtone, donc… Ouais. On se fout vraiment de moi parce que, par exemple, je n’ai jamais écouté le Roi Lion. Vous voyez c’que j’veux dire? Bref. J’comprends pas. J’ai dû rater une occasion de me ficher sa gueule, mais bon.

-Je comprends pas vraiment. C’est normal comme nom, mais fie-toi pas trop à moi. Je suis juste bizarre, y’a plein de choses que je comprends pas et que les autres comprennent. Bref, si tu trouves ton nom ridicule, mon p’tit Robin, y’a un gars quand j’étais au primaire qui s’appelait Elvis Tarzan Dubois. Ouais, ses parents se sont amusés. J’crois qu’il entamait les procédés auprès du gouvernement québécois pour se faire changer de nom, récemment.

Histoire vraie. Le pauvre Elvis Tazan Dubois, il l’a pas eue facile, à l’école. Avec un nom pareil, on ne s’étonnera pas qu’on riait de lui. On ne s’étonnera pas non plus qu’il veuille se faire changer de nom. Enfin, revenons à Robin. La seule chose que je trouve à redire à son nom, c’est que prononcé par un Québécois, c’est pas super. On prononce nos «in» de façon… comment je peux décrire ça? Bah, c’est exagéré. C’est peut-être trop appuyé comme «in», il va trouver ça vraiment bizarre et va encore plus regretter son nom. Je bois une gorgée de mon café.

-Ark. Ostie! C’pas buvable, c’t’affaire-là. Une chance que ça m’tiens éveillé.

J’ai surtout dis ça pour moi, en fait. Je pense qu’il me regarde un peu de travers, il n’a sûrement pas du tout compris. Étant un Français, il a sûrement pensé que c’était vraiment trop bizarre. D’ailleurs, parlant de bizarre, je commence à me sentir aussi mou que du spaghetti trop cuit. Plus que ces derniers temps, je veux dire. Je pose mon gobelet et je pose ma main sur mon front. Je me mets à jouer avec les anneaux que j’ai sur ma lèvre inférieure avec ma langue. C’est encore plus amusant faire ça depuis que je l’ai fait sectionnée, pis ça doit être étrange à voir. J’ai développé ce tic que je fais constamment lorsque je ne me sens pas très bien – peu importe la raison. Là, j’ai l’impression que la route dans ma tête est en construction. C’est des constructions routières du Québec : ça me promet de finir dans un mois, mais ça va s’éterniser sur un an. Ça fait cinq jours en ligne que je reste éveillé et que je ne mange pas vraiment, alors forcément, ça commence à se faire sentir. Beaucoup. Trop. Énormément. J’ai envie de gerber. Je m’écarte un peu, j’ai pas vraiment envie de dégobiller sur Robin. Le pauvre, il a quand même été aspergé de café, alors je vais lui éviter le pire. J’attends quelque secondes pour être sûr. Il doit vraiment se demander ce que j’ai. C’est bon, j’vomirai pas. C’est juste un malaise.


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Tiens, un insomniaque. Robin n'en avait encore jamais croisé. Il ne connaissait pas exactement les causes scientifiques qui pouvaient causer des insomnies et s'en fichait comme de l'an deux, il lui suffisait de savoir que insomnie était égale à « je n'arrive pas à dormir » et donc « je ne suis pas assez reposé pour la journée ». Pendant un instant il adressa une prière silencieuse à n'importe quel dieu qui voudrait bien l'écouter pour ne surtout jamais en avoir, un amoureux du sport tel que lui ne pourrait jamais se pardonner de ne pas faire des nuits entières. Sauf si ces nuits étaient utilisées à faire du sport quel qu'il soit.

-Nah... t'enterrer vivant ça aurait prit trop de temps. Je t'aurais achevé en t'étouffant avec de la mie de pain et j'aurais laissé ton corps là, les autres se seraient débrouillés avec.

Tout ce temps gâché à creuser un trou suffisant pour le laisser dedans... Non, ce n'était pas possible pour Robin. Surtout se ce temps aurait pu être utilisé à faire des entraînements de baseball avec son équipe. Son équipe... c'était un peu sa famille à lui. Une grande famille dont il était le père en tant que capitaine. Il voyait très bien qui en étaient les enfants selon lui, comme Tran par exemple. Un pur enfant qui se donnait des grands airs, pas de doute là-dessus. Tout à coup il se demanda qui dans son équipe pouvait bien en être la maman, souriant mentalement à l'idée. Il y réfléchirait sans doute plus tard.

Bizarrement le type ne sembla pas comprendre la blague de son nom complet. Étrange. Tout le monde connaissait Robin des Bois, au moins de nom. Le défenseur des pauvres, l'homme qui volait aux riches pour l'offrir aux démunis, le protecteur de la veuve et de l'orphelin incarné en renard par la célèbre compagnie de cinéma Disney. Robin trouvait de toute façon que cette firme n'était qu'une grosse machine à fric géante qui ne faisait que courir après l'argent et les droits d'auteurs, on avait pu le constater lorsqu'ils avaient racheté les droits sur Marvel et la compagnie Lucasfilm pour s'en récolter tous les bénéfices.

-Je comprends pas vraiment. C’est normal comme nom, mais fie-toi pas trop à moi. Je suis juste bizarre, y’a plein de choses que je comprends pas et que les autres comprennent. Bref, si tu trouves ton nom ridicule, mon p’tit Robin, y’a un gars quand j’étais au primaire qui s’appelait Elvis Tarzan Dubois. Ouais, ses parents se sont amusés. J’crois qu’il entamait les procédés auprès du gouvernement québécois pour se faire changer de nom, récemment.

Robin éclata d'un rire sonore à la mention du nom. Elvis Tarzan Dubois quand même ! Au palmarès des noms les plus stupides, celui-ci arrivait bien en deuxième ou troisième position. Non mais comment on pouvait appeler son enfant « Elvis Tarzan » en voulant rester un minimum crédible ? Il passa même sur le « mon p'tit Robin » pour ça. Surtout qu'il était plus grand que lui de presque dix centimètres et était tout de même plus épais. L'autre reprit une gorgé de son café et la trouva apparemment assez dégueu même si Robin ne pigea pas exactement tout ce qu'il dit.

-Je déteste le café, pareil pour le chocolat noir. Les trucs trop amères merci mais je repasserais !

Soudain, le mec pose son gobelet et met sa main sur son front. Il a vraiment par l'air bien. Et bizarre aussi. Mais le plus bizarre il le vit juste après lorsqu'il commença à jouer avec ses piercing en sortant la langue. Rien d'exceptionnel en soit, sauf que la langue était coupée en deux ! Robin retint de justesse une grimace peu avenante face au phénomène. Un accident au couteau ou bien il se l'était fait faire volontairement ? Il espérait pour lui que c'était volontaire, mais quoi qu'il arrive ça avait du faire un mal de chien sur le coup. Adriel s'écarta de lui avait l'air de quelqu'un qui pouvait dégobiller à tout moment. Cependant au bout de quelques instant il a l'air d'aller mieux, peut-être une gorgée de café qui avait eu du mal à passer. Légèrement soucieux à l'idée qu'il puisse tomber dans les pommes en sa présence, Robin posa sa main sur son épaule pour attirer son attention et lui dit :

-Euh mec, je pense que tu devrais t'asseoir un moment, j'ai le flemme de passer la serpillière quand on aura évacuer ton corps.

Sans lui laisser l'occasion de protester, Robin verrouilla sa main sur son épaule et le guida de grès ou de force jusqu'à un banc où il appuya sur lui pour le faire s'asseoir. Il posa sa veste en cuir à côté de lui, sur la table accompagné de sa batte de baseball et repartit chercher son gobelet qu'il avait posé à côté de la machine à café. Il était bien gentil Adriel, mais il avait pas intérêt à lui clamser dans les bras. Ok il avait une notion solide des premiers soins à fournir grâce au sport qu'il pratiquait et au nombre de blessure grave qu'il pouvait occasionner, mais mettre tout ça en pratique n'était jamais vraiment agréable.
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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Robin s’esclaffe en entendant mon histoire d’Elvis Tarzan. Le pauvre Elvis Tarzan. Même moi, je n’ai pas pu m’empêcher de rire de lui au primaire. Juste un peu. Un tout petit peu. Je lui ai seulement dit que son nom était ridicule – vous connaissez ma propension à parler. Je crois que ce sont les seuls mots que je n’ai jamais adressés à ce gars-là. Il doit se souvenir de moi comme étant ce petit garçon au teint basané et aux yeux noirs du primaire qui lui a demandé son nom et qui lui a répondu que c’était ridicule. Et bam. J’ai vraiment jamais eu de tact.

-Ouais, ma mère est folle, pis elle m’a pas donné un nom aussi horrible. Mais remarque, y’a plusieurs sortes de folies.

En parlant de tact, j’en ai peut-être un peu manqué en disant à ce gars-là que ma mère est folle, mais que voulez-vous. Quand on vit dans la même situation que moi, soit on a honte de notre mère à l’extrême, soit on finit par se détacher de la situation. Moi, j’ai non seulement fini par me détacher de l’état dépressif de ma mère, mais aussi d’innombrables choses dans ma vie. Mais… elle est tout de même ma mère ; j’ai dû carrément changer de pays pour mettre suffisamment de distance physique et émotionnelle entre elle et moi. Entre une ou deux pensées pour ma mère, je l’entends prononcer son avis sur les trucs amers. Ouais, je préfère le sucré aussi, mec. Et puis voilà, mon petit malaise. Ça m’apprendra à ne pas dormir. Méchante insomnie, vilaine insomnie.

-Euh, mec, je pense que tu devrais t’asseoir un moment, j’ai la flemme de passer la serpillière quand on aura évacué ton corps.

À l’intérieur de mon moi-même un peu perdu, je ris sa remarque. Évacuer mon corps. J’aime bien cet emploi de mots. Je pense qu’il a vraiment peur que je crève là, parce qu’il m’agrippe par l’épaule et me force à m’asseoir sur le banc. Je l’avais dit que le directeur aurait dû préparer mon cercueil, ça aurait épargné bien du mal à Robin ici présent. Mais c’est bon. Je ne vomirai pas. Je le vois ramener mon café. Oh, c’est pas la peine. Au point où j’en suis, je ne pourrai plus rien avaler jusqu’à ce que je puisse dormir pour de bon. En espérant que c’est pour bientôt. Il se rassoit ; je me remets à jouer avec mes piercings. La plupart des gens finissent par s’énerver et par me dire d’arrêter mon fichu tic. Ma langue coupée les met mal à l’aise. D’ailleurs, j’ai vu Robin tiquer, tout à l’heure. Ça m’amuse terriblement. Je m’amuse toujours de la réaction des autres. Il s’est sûrement dit que ç’avait dû faire un mal de chien. Pis il a raison, il sait même pas à quel point.

-Je t’ai vu tiquer un peu tantôt – ou tout à l’heure, je crois que vous dites «tout à l’heure», les Français – en voyant ma langue. J’vais commencer en disant que je fais tout sur un coup de tête. J’étais en road trip à Montréal avec deux amis ; on a passé devant une shop de modification corporelle un après-midi, et j’ai décidé de faire ça. Juste comme ça. Oui, j’étais sobre. Quand j’ai vu la lame approcher, je me suis sincèrement demandé pourquoi j’étais là et pourquoi j’avais décidé de faire ça. Pis quand le dude a commencé à couper, je me suis mis à agoniser. Ok : dans ma tête, j’appelais ma mère en pleurant. Une semaine à la diète de petit vieux de 95 ans sans dents et deux sans pouvoir parler convenablement. Oui, j’suis crissement con. Mais je suis quand même heureux d’avoir osé.

J’aime bien raconter cette histoire, ça me rend un peu moins zombie. On me traite souvent de fou en voyant ma langue. Ou mes stretchs – trois sur chaque oreille. Mes piercings. Mes tattoos. On me demande si je suis maso. J’avoue que je suis complètement accro aux modifications corporelles, à la hausse d’adrénaline avant chacune d’elles, mais surtout au résultat final. Je peux me regarder dans un miroir et aimer mon reflet. Et après, on va me dire que j’ai des problèmes d’estime personnelle pour faire tout ça. Peut-être. Peut-être pas. Si vous saviez à quel point j’m’en branle. L’important, c’est de s’aimer et je m’aime ainsi, c’est pas assez?

Je regarde mon gobelet de café. Bon, j’aurai probablement gaspillé quatre dollars. Parce que je ne pense vraiment pas le boire. Si je le fais, je vais vraiment crever sur cette table, là, maintenant. Je suis quand même reconnaissant envers Robin, il a été sympa. J’suis chanceux d’être tombé sur un gars pas trop agressif ou susceptible. Un bon nombre ici m’aurait carrément engueulé ou aurait essayé de me rendre plus mort que je ne le suis déjà. Quoiqu’avec un bon coup sur la tête, j’aurais pu enfin dormir. Éternellement ou pas, c’est pas trop grave, j’aurais pu dormir. Je pose ma joue contre ma main, regardant Robin dans les yeux. Je suis souvent ailleurs, mais quand je parle à quelqu’un, je regarde directement dans les yeux. Plus je le regarde, plus j’ai l’impression qu’il est vraiment l’antithèse de mon physique. Yeux gris ; les miens sont noirs. Cheveux blonds presque blancs ; les miens sont noirs. Peau blanche ; la mienne est basanée. Il n’a pas vraiment besoin de percings ou de tatouages pour ne pas passer inaperçu – peut-être à cause de sa veste de cuir rouge. Avec ça, c’est vraiment, vraiment dur de le rater. Et vous allez vous demander comment j’ai fait pour le rater, moi. Je vais vous répondre ceci : Parce qu’Adriel Lespérance, la tête en l’air
nationale.
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Sans que Robin ne lui ai rien demandé, le gothique se lança dans une explication sur le pourquoi du comment de l'état de sa langue, explication que Robin n'était pas vraiment certain de vouloir entendre au premier abord. Il avait l'air de bien s'amuser en tout cas, ça devait être le genre de type qui aimait bien faire réagir les gens. Robin faillit sourire à cette pensée, lui aussi aimait bien faire réagir les gens, mais d'une autre façon un peu plus... intime on va dire.

Il perdit cependant rapidement l'envie de sourire au fur et à mesure que le brun en face de lui lui racontait son histoire. Il était en train de lui dire qu'il s'était fait coupé la langue pendant un voyage entre potes... sur un coup de tête ? Il y avait des gens dans ce monde capable de se couper leur putain de langue sur un putain de coup de tête ? Et sobre en plus de ça ? Non, Robin n'y croyait pas. Absolument pas même. En tout cas il confirma sa théorie, ça faisait un mal de chien. Cette fois-ci il ne retint pas une grimace exprimant clairement ce qu'il pensait : Adriel était cinglé, le type qui tenait le couteau était cinglé, et les potes qui ne l'avaient pas empêché de faire ça étaient cinglés. En tout cas il reconnaissait être con, c'était déjà un bon point vers l'acceptation de sa propre bétise. Ah ? Non, il était heureux d'avoir osé. Retirez ce que Robin vient de penser, il était juste stupide. D'ailleurs il ne se gêna pas pour lui dire ce qu'il en pensait.

-C'est... Mais c'est complètement con comme histoire !

Maintenant il était atterré. Les piercings passaient encore, c'était même plutôt pas mal, les tatouages étaient classes et même sa coupe de cheveux bizarre pourrait trouver des amateurs. Mais la langue coupée en deux ? Ça n'avait rien d'esthétique aux yeux de Robin. M'enfin, ce qui était fait pour lui était fait, il ne pouvait pas revenir en arrière et même s'il le souhaitait de toute façon il allait devoir se la trimbaler comme ça pour le restant de ses jours à présent. Robin passa donc outre cette particularité étrange d'Adriel en se demandant tout de même à quoi il pouvait bien ressembler une fois bourré. Déjà que sobre il faisait des trucs étranges...

Chassant définitivement cette idée de sa tête (ou du moins essayant de le faire), Robin le regarda fixer son café d'un air d'avoir envie de vomir dedans si le liquide entrait encore en contact avec lui. En plus le café devait être froid désormais, rendant cette boisson encore moins buvable qu'elle ne l'était à l'origine. Il n'aurait sans doute pas du le lui payer au final, se dit-il en soupirant. Son interlocuteur posa alors sa tête sur sa main et le fixa dans les yeux, comme il le faisait depuis le début de la discussion. Robin n'avait pas trop de mal à fixer les gens dans les yeux, il était le capitaine de l'équipe de baseball du lycée, savoir soutenir un regard faisait presque partie de ses devoirs. Il était facile d'intimider un adversaire incapable de soutenir le moindre regard, et fixer un joueur dans les yeux pendant des explications permettait d'avoir son attention pleine et entière pendant le temps qu'elle durait.

Mais regarder les yeux pouvait aussi être utile dans d'autres cas. Il aimait accrocher les regards, faire rougir les jeunes filles innocentes et capter l'envie dans celui des garçons aux penchants plus ou moins avouables. Lui en tout cas n'avait pas peur d'avouer ses penchants. Il aimait les femmes. Il aimait les hommes. Mais surtout, il aimait la séduction, séduire et être séduit, tout ce petit jeu pour conquérir quelqu'un qui donnait finalement l'impression d'avoir mérité de jouer avec son corps une fois le moment venu.

Il lâcha son regard pour venir s'asseoir à côté d'un Adriel à l'air maladif, gardant tout de même une distance respectable de peur qu'il ne lui vomisse dessus et revint à des préoccupations plus terre-à-terre.

-T'as un cours là ? Demanda-t-il en tournant la tête pour le regarder.

À vrai dire il s'inquiétait toujours un peu pour lui. Il n'aimait pas laisser les gens dans la galère, et avait assez de temps devant lui pour l'emmener faire un tour à l'infirmerie pour le mettre sous somnifères s'il le fallait. Il n'était pas en état de suivre une leçon, café dégueu ou pas café dégueu.
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À mesure que je raconte mon histoire de road trip à Montréal, je vois clairement l’incrédulité et le dégoût sur le visage de Robin. C’est clair que très peu de gens auraient le cran de se faire sectionner la langue ; surtout qu’au Canada, seuls les médecins peuvent anesthésier les gens. Donc la coupure s’est faite sans anesthésie. J’aurais peut-être dû être complètement saoul, ça m’aurait beaucoup moins fait mal, mais ce qui est fait est fait. Aujourd’hui, ma langue est complètement guérie. Et je l’adore. Robin ne se gêne pas pour me dire ce qu’il pense sans détour : je suis complètement cinglé, ainsi que les amis qui m’accompagnaient et le mec qui m’a coupé la langue.

Je ne peux me retenir : j’éclate de rire. C’est bien la réaction d’une personne tout à fait normale. Pour les autres, je suis fou, je suis maso. Je suis couvert de tatouages et de piercings, mes cheveux sont longs et teints, j’ai des stretchs à mes oreilles et ma langue est sectionnée. Le pire, c’est que pour moi, ce n’est pas encore assez. Non, ce n’est jamais assez. Je continue à le regarder dans les yeux en souriant peut-être un peu tristement. Je ne m’attends jamais à ce qu’on comprenne, je m’attendais donc pas à ce qu’il le fasse.

-C’est pas la première fois qu’on me traite de cinglé, t’inquiète. Celle-là, on me la sort depuis la maternelle. Tant qu’à passer pour un fou, je vais bien faire les choses, tiens. Les modifications corporelles sont carrément ma vision personnelle de la beauté et je ne regrette pas une seule seconde mon apparence.

Je m’arrête là. Expliquer ma vision des choses serait beaucoup trop long et inutile. Je ne l’explique qu’à ceux qui peuvent réellement comprendre. Donc, jusqu’à présent, je n’ai éclairé que deux personnes sur cette vision des choses. Celui qui a été mon meilleur ami et mon amant et mon amie d’enfance. Ce sont eux, précisément, qui m’ont poussé à aller me faire couper la langue en deux, ce jour-là. Ils sont les seuls véritables amis que je n’aie jamais eus. Ils étaient en quelque sorte ma famille et me manquent terriblement. D’ailleurs, la plupart de mes tatouages sont faits par mon amant. Il a éternellement marqué mon corps de son amitié. Je regarde l’œuvre d’art que j’exhiberai pour toujours sur moi. Ça me rend nostalgique. Et si j’étais resté chez moi, au Québec?

-T’as un cours, là?

Je sursaute. J’étais encore trop profondément perdu dans mes pensées. Comme d’habitude. Je me tourne vers Robin et je souris faiblement. Ouais, j’ai un cours. Mais je crois que c’était gravé dans mon destin que je n’irais pas. Je suis trop épuisé, sans compter que la tristesse s’y est mise, elle aussi. Je passe ma main dans mes cheveux en soupirant.

-Ouais mais… Ça serait un peu suicidaire d’y aller hein? J’tiens même pas debout. Les cours ne sont pas à ce point importants pour moi. Des fois, j’aimerais ça faire partie de ceux qui n’ont même pas besoin de penser. Ça me ferait plus de nuits de sommeil…

Oui, parfois – mais juste parfois – j’aimerais bien être normal. Avoir eu une vie normale, sans mère dépressive et alcoolique, sans père déserteur. Peut-être être un peu comme ce gars, à côté de moi. Être un sportif sans l’âme d’un artiste un peu tourmenté. Ce serait tellement moins compliqué… j’aurais sans doute moins tendance à penser. Toujours penser. Je regarde mon gobelet de café. Il doit être froid, à présent. Et voilà, je viens de gaspiller quatre dollars. Bravo, Adriel. Je repense au temps pas si lointain où quatre dollars pouvaient représenter une chance de manger. Je cachais le plus possible d’argent pour éviter que tout ce qu’on ait dans le frigo pour le mois, ce soit de la bière. Je me remets à parler, le regard dans le vague.

-Désolé… pour le café. Je ne pense pas le boire… Au pire, je vais te rembourser, c’est pas grand-chose.

Je redirige mon regard vers celui de Robin. Je vais arrêter d’avoir le regard dans le vague, il va penser que je vais crever sur lui, le pauvre. Il peut pas savoir que j’suis toujours comme ça.

-Toi, t’as un cours?
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Enfin quelque chose de raisonnable qui sortait de la bouche du gothique. Il fut content de voir qu'il pouvait encore dire des choses empruntes de sens et d'un minimum de sagesse. Sa remarque sur les standards de beauté l'avait fait sourire légèrement, c'est clair qu'il ne faisait pas partie de sa définition du beau, lui qui refusait même de se faire un simple tatouage ou trou dans l'oreille. C'était étonnant de voir à quel point les goûts des gens pouvaient varier, Robin pour sa part touchait un peu à tout, ne se contentant pas d'une simple catégorie de personne. Adriel était attirant à sa façon, et il lui vint l'idée que l'embrasser devait être un geste porteur de sensations plutôt inédites. Trouver une utilité à sa langue coupée en deux dans une zone légèrement plus basse sur son corps devait aussi être intéressant comme expérience. Dommage qu'il ai l'air aussi maladif et si peu en forme. Il essaierait de l'aborder quant il serait remis (si jamais il se remettait). Entre temps garder de bons contacts serait déjà une bonne chose de faite.

Il se rendit soudainement compte qu'il fixait sa bouche avec un peu trop d'insistance depuis qu'il avait entamé ses réflexions et se justifia assez naturellement en reportant son attention sur ses yeux.

-Sympa les piercings sur la bouche, avant d'enchaîner : Non, je n'ai pas de cours avant un certain temps, et de toute façon ce n'est pas vraiment ça qui allait m'empêcher de t'emmener à l'infirmerie, histoire que tu survives jusqu'à demain.

Il faillit refuser la proposition de remboursement, il n'était pas à deux dollars près après tout, mais il décida que ça représentait toujours une bonne excuse pour se faire inviter à boire un verre. À partir de là, engager une conversation orientée vers un sujet plus intime ne serait pas compliqué. Ne pas remplir à première vue les critères esthétiques du gothique ne l'inquiétait pas plus que l'idée d'aller draguer des hétéros. Il l'avait déjà fait auparavant, sans toujours rencontrer du succès certes, mais ce n'était pas un refus qui allait l'empêcher de recommencer sur quelqu'un d'autre ou bien s'acharner sur la personne s'il y tenait vraiment.

-On a cas dire que tu me dois un café ! Ou plutôt un chocolat chaud, rectifia-t-il.

Il lui sourit alors avec un air sans doute un peu trop innocent pour être crédible dans son rôle de petit ange blond, puis il se leva pour récupérer son téléphone dans sa poche. Il envoya un message à son ami en lui disait qu'il n'était pas nécessaire de l'attendre et qu'il le rejoindrait sans doute plus tard au stade, ainsi il ne s’inquiéterait pas. Ensuite il récupéra sa batte de baseball ainsi que son manteau qu'il posa en travers de son épaule. Seulement il s'arrêta et jeta un regard interrogateur à Adriel.

-Tu veux rester assit encore un peu ou est-ce que je t'escorte tout de suite à l'infirmerie ?

Encore une fois il n'était pas vraiment pressé ou dans l'urgence, et Adriel avait piqué sa curiosité à vif avec ses histoires de modifications corporelles.
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Ce que je vois dans les yeux de Robin alors que j’explique que les modifications corporelles sont ma vision personnelle de la beauté n’est pas, à ma grande surprise, du mépris ou de l’incompréhension. Non, il n’a pas besoin d’être d’accord avec moi. S’il l’était, il serait couvert de tatouages et de piercings, lui aussi. Mais peut-être peut-il comprendre. Un jour, il fera peut-être partie de la poignée de personne à qui je donne le droit de me comprendre un tant soit peu. Peut-être. Peut-être a-t-il une façon intéressante de voir les choses. Je verrai, si jamais j’ai une chance d’avoir une discussion plus approfondie avec lui. Ça me fait vraiment bizarre, parce qu’on semble totalement différents. Ça se voit, il est sportif. J’suis sûr qu’il ne jure que par le sport. Moi, j’ai l’art dans le sang. Bien sûr, je ne déteste pas le sport, mais pour moi, aucune activité ne pourra battre le dessin ou la peinture. Aucune. Je penche la tête, réfléchissant un peu. Tiens, je vais légèrement approfondir ma vision pour lui. Juste pour voir.

-Cette vision de la beauté, en vérité, je ne l’applique que sur moi. Je peux trouver une personne tout à fait attirante sans qu’elle soit, comme moi, tapissée de tatouages et de piercings. L’important, c’est que cette personne soit intéressante.

Voilà, il a la première piste. Ou plutôt la clé. Cette vision ne s’applique qu’à moi. J’ai besoin de ces modifications corporelles pour me sentir profondément différent de la masse, me démarquer. J’ai terriblement besoin du sentiment de me sentir différent. Et c’est un peu paradoxal, parce que parfois, ça peut blesser. Mais j’en ai besoin. Ces modifications me permettent également d’apprécier mon reflet lorsque je regarde dans un miroir. Je trouve ça atrocement beau. Le sentiment que je ressens lorsque j’ai un nouveau piercing ou un nouveau tatouage est indescriptible. C’est un profond sentiment de bien-être. Mon regard se perd dans le vague. Puis j’entends Robin me complimenter sur mon snakebite. Je tourne mon regard vers le sien. C’est un peu lancé en l’air comme compliment, mais encore là, Robin n’a sûrement pas l’habitude de voir quelqu’un comme moi. Je souris.

-Bah… merci. C’est mes premiers. J’avais treize dans quand je les ai eus.

Histoire vraie. Je crois qu’en France, on ne peut se faire piercer avant la majorité. Au Québec, rien de tel n’existe. L’âge pour en avoir sans l’accord des parents est de quatorze ans. Ça faisait mon affaire. Je reporte tranquillement mon attention sur ce qu’il me dit. Je suis content qu’il ne refuse pas mon offre de lui offrir quelque chose à boire en échange du café gaspillé. Un sourire innocent s’affiche sur son visage. Il se lève, sort son portable. Peut-être envoie-t-il un message à un ami.

-Tu veux rester assis encore un peu ou est-ce que je t’escorte à l’infirmerie?


Je souris. Oh, ce n’est pas ma première insomnie, je vais m’en sortir. Je vois qu’il s’inquiète. Robin semble être une personne plutôt compatissante, contrairement à moi. Je peux passer pour un insensible, c’est aussi simple que cela.

-Nan, on n’a qu’à rester ici. J’ai pas besoin de me rendre à l’infirmerie. C’est pas la première fois que je fais de l’insomnie, je suis habitué. Je connais le cycle : aujourd’hui, j’ai plus que jamais l’air d’un zombie. Je vais retourner chez moi, je vais être tellement mort que je vais finir par me coucher et m’endormir. Je vais dormir vingt heures en ligne pis demain, ça va aller.


Je croise une jambe sous l’autre et place mes cheveux derrière mes épaules afin de me sentir plus à l’aise. Un sourire en coin s’affiche sur mon visage.

-Tant que je reste assis, ça va aller. C’était mon dernier cours de toute façon. Je vais rester un peu jusqu’à ce que je puisse tenir debout pis je vais partir chez moi. Mais t’es pas obligé de rester, hein.

Je me penche pour attraper mon sac sur le banc et j’en sors l’un de mes nombreux cahiers à dessins et un crayon. Je tourne les pages jusqu’à atteindre celle que je cherchais. Je voulais justement continuer ce dessin. C’est un rat. Mais un rat à la Adriel. Une espèce de rat mort-vivant, si vous voulez. J’adore les rats et j’adore les zombies. Donc, un dessin à temps perdu fait par moi, ça donne ça. Ce n’est qu’un gribouillis que je fais pour passer le temps. Peut-être vais-je le jeter, lorsqu’il sera terminé. Pourtant, comme tous mes dessins dans le genre, les détails sordides sont plutôt réalistes. Je fais de l’art pour les troublés mentaux.

-C’est seulement pour m’occuper les mains pendant que je parle. Et pour terminer ce dessin. Je t’écoute quand même, t’inquiète. J’suis tout à toi.

Je lui souris. De nouveau. Je crois qu’au fond, le laisser entrevoir une bribe de ce que je fais à tous les jours, c’est une sorte de test. J’aime bien savoir si je peux faire confiance à l’aide de manières un peu singulières. Ce n’est qu’un petit dessin banal, on est loin de mes toiles ou de mes projets au fusain sur d’énormes feuilles de papier. Mais c’est quand même un test, parce que mon art, c’est une partie incroyablement importante de moi. Mes feuilles et mes toiles reçoivent les sentiments enfermés tout au fond de moi que je n’ai jamais osé dire tout haut. Mon art, c’est tout ce que j’ai à sortir, c’est mon cri. Si tout ce qu’il a à dire, c’est que je fais des dessins dégoûtants, je serai fixé bien assez vite sur Robin. Je ne veux pas nécessairement qu’il s’extasie sur ce que je fais, je trouverais ça assez bizarre. Je crois juste que, à un certain niveau, on peut comprendre. Oui, on peut comprendre, parce que tout le monde a un moyen d’extérioriser ce qu’ils ne veulent montrer au grand jour. Le sport, tout comme l’art, peut en être un.
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Voilà qui était très intéressant. Intérieurement, Robin fut plus que satisfait lorsque Adriel précisa que pour lui la beauté qu'il s'appliquait n'était en rien nécessaire pour trouver une personne à son goût. Juste que cette personne soit intéressante. Et bien mon petit Adriel, Robin s'engageait à devenir plus qu'intéressant. Pour lui il allait s'appliquer à devenir carrément passionnant. Il l'écoutait parler des piercings les lèvres qu'il avait depuis ses treize, soit depuis la classe de quatrième au collège dans le système éducatif français. Il ne savait pas pour les Américains, mais pour les petits Français le collège était certainement la période la plus pourrie à passer. Le nombre de gens qui se faisaient rejeter, dont on se moquait et qu'on excluait des groupes parce qu'ils n'étaient pas assez beaux, trop intelligents ou juste parce qu'ils refusaient de boire ou de fumer ''comme des grands'' était vraiment impressionnant. Le collège était un peu le terrain de jeu des racailles des bacs à sable et Robin méprisaient ces crétins imbus de leurs personnes presque autant que leurs victimes qui ne lui inspiraient que de la pitié.

Encore une fois sourit. C'était étrange, il avait toujours cru que les gothiques étaient des gens dépressifs qui ne souriaient jamais, écoutant du hard metal et allant aux concerts de types qui tuaient des poulets sur scène pour amuser la galerie tout en hurlant dans leur micro des paroles incompréhensibles louant la mort, la drogue et le suicide. Voilà pas mal de clichés qui se cassaient la gueule. Adriel n'avait pas vraiment l'air d'un type prêt à se jeter du haut d'un pont, et bien qu'il sembla maladif, Robin doutait que ce soit à cause de substances illicites.

Robin balança son manteau sur la table lorsqu'il lui dit qu'il voulait rester ici mais garda sa batte dans les mains. Ça lui permettait de les garder occupées et surtout de ne pas la perdre des yeux. Il rit en entendant sa remarque sur les zombies, ce n'était pas tout à fait faux.

-C'est vrai qu'il y a comme un petit air de ressemblance, le taquina-t-il. Tu devrais auditionner pour faire figurant dans The Walking Dead, tu serais très crédible dans ton état.

Son vis à vis croisa les jambes puis repoussa ses longs cheveux derrière ses épaules, son sourire se modifiant légèrement lorsqu'il lui annonça qu'il serait plus prudent qu'il reste assit et que de toute façon il ne ratait que sa dernière heure de cours. Il lui précisa également qu'il n'était pas obligé de rester s'il le souhaitait, mais Robin balaya la remarque d'un geste vague de sa main libre.

-Tu parles, je devrais carrément te ramener chez toi vu l'état où t'es. Tu vas te faire racketter en route, sauf si tu te mets à grogner et à vouloir les mordre, rajouta-t-il en plaisantant.

Adriel se pencha dans son sac et en sortit un cahier à dessins avec un crayon. Il l'ouvrit sur le dessin inachevé de ce qui ressemblait fort à un rat zombifié, assez réaliste en plus. Bon, il restait quand même quelques vestiges de clichés encore debout finalement, ce dessin avait vraiment un très gros rapport avec la mort. En même temps il ne s'attendait pas à ce que le Québécois dessine de jolis petits poneys roses sur un fond de prairies parsemées de bonbons et d'arcs-en-ciel, sa dégaine ne trompait pas sur ce point là. C'était rassurant de savoir qu'on pouvait tout de même toujours s'appuyer sur le physique d'une personne pour en tirer un minimum d'informations sur sa personnalité. Il ne fut donc pas surprit par le caractère morbide du dessin, et non plus par le coup de crayon habile du bonhomme.

Aussi il se contenta d'y jeter un rapide coup d’œil pour la confirmation avant de s'intéresser à tout autre chose. Le sourire qu'il lui lança par exemple, juste après avoir dit une phrase qui pouvait mener à une interprétation tendancieuse. Tout à lui ? Pas encore, mais c'était bien le but final. En tout cas il avait l'air de le trouver sympathique, c'était déjà ça de gagné. Il reporta cependant son attention sur lui lorsqu'il capta enfin qu'il allait continuer son dessin.

-Tu vas réussir à dessiner dans ton état ?

Intéressé il vint s'asseoir à cheval sur le banc pour l'observer, sa batte en travers de ses cuisses. Était-ce le genre de personne qui pouvait bien dessiner en toute circonstance ? Après tout il était à deux doigts de l'évanouissement, ou du dégobillage, ou des deux en même temps tout à l'heure.
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Sa remarque sur The Walking Dead me fait rire. Tiens, c’est carrément ironique, je passe mes nuits d’insomnies, cette semaine, à me taper cette série. Je me mets à rire. Ouais, fini les petits sourires. Je ris, là. J’ai presque l’impression qu’il a lu dans mes pensées. Ou alors qu’il m’a stalké en regardant par la fenêtre illuminée de mon sous-sol, la nuit. Mais ça m’étonnerait. Ce n’est qu’un drôle de hasard. Je continue à écouter ce qu’il dit, et je continue à rire. Me ramener chez moi parce que je vais me faire racketter? Mais là, c’est son histoire de grognements et de morsure qui est hilarante. Tiens, tant qu’à jouer au zombie, je vais bien faire les choses. Et je vais rendre mon étrangeté contagieuse. Et… tout le monde va être comme moi. Comme moi? Oh, non. Non, finalement, je ne mordrai personne. Si je suis ainsi, ce n’est pas pour être comme tout le monde. Mais quel plan de merde. Non, finalement, je vais transmettre quelque chose de plus rigolo.

-Oh, l’ironie, que je dis, toujours en riant. J’écoute justement The Walking Dead pendant mes nuits, cette semaine. T’es un médium, ou quoi?

En ce moment, j’ai envie de shooter personnellement avec une mitraillette un peu tous les personnages dans la série. Surtout Andrea. J’ai vraiment hâte qu’elle crève, la salope. Et Maggie. Mais elle est bipolaire, ou quoi? Soit elle veut absolument baiser Glenn, soit elle a envie de lui arracher la tête. Et lui, il est le stéréotype du good guy. Et puis, il a du sexe, le pauvre. Faut pas trop parler, ou il aura plus rien. Maggie doit avoir perpétuellement ses symptômes prémenstruels. Et Merle, aussi. Mais lui, tout le monde veut le tuer, donc c’est pas trop compliqué.

Bref, assez parlé de mes envies de meurtres lorsque j’écoute The Walking Dead. Parce que des envies de meurtres, j’en ai très souvent ; j’ai pas besoin de regarder une série télévisée pour ça. Je n’ai qu’à écouter les gens parler dans une salle de classe. Je n’ai pas encore déterminé s’ils sont complètement pathétiques ou simplement hilarants. S’ils méritent ma colère ou mon indifférence. Pour l’instant, je choisis l’indifférence. C’est moins compliqué, je n’ai pas besoin de concentrer sur des pensées futiles. Oui, pour moi, penser à cette masse de gens est beaucoup plus futile que de penser à ce que je ferais dans une apocalypse de zombies. Porter mon attention sur ces gens me draine de l’énergie et produit des sentiments néfastes pour aucune raison valable.

Je ne peux pas les comprendre. Je ne peux pas réellement concevoir qu’on peut vivre aussi simplement, sans se poser de questions et en suivant ce que les normes de la société dictent. Je sais que la plupart de ces gens sont «heureux» grâce à cette manière d’être assez simplette. Peut-être que je réfléchis trop, que je me pose trop de questions. Je crois que même si n’avais pas décidé d’être physiquement différent des autres, j’aurais quand même toujours été à part. À part à cause de mon orientation sexuelle et de mes origines autochtones. Des homophobes et des racistes, y’en a partout. Tout ça fait partie de moi et je ne l’ai même pas décidé. J’suis à part à cause des circonstances de vie que mes parents m’ont «offertes» qui m’ont forcé à avoir un développement psychologique très éloigné de celui des jeunes normaux. Puis je me demande quel genre de vie Robin a eu. Je saute sûrement aux conclusions, mais je me dis que ce doit être banal. Et que si c’est le cas, il est veinard. S’il ne réfléchit pas à tout et à rien au point où son cerveau se met à cuire, il est chanceux. Moi j’suis ainsi, j’y peux rien. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai besoin de l’art pour vivre. Ça me vide le crâne.

Je continue mon dessin. C’est un peu futile, je sais que je vais finir par le jeter, il n’en vaut pas la peine, mais je ne supporte pas ne pas finir mes dessins ou mes peintures. Je vois Robin se pencher vers moi afin d’observer mon coup de crayon, l’air intéressé. Ou peut-être qu’il fait semblant, après tout. Enfin, c’est toujours mieux que des exclamations de dégoût ou d’admiration inutile. Donc Robin, tu n’en as aucune idée, mais t’as passé le premier test. Bon, premier… je n’ai aucune idée s’il y en aura d’autres, je décide tout ça sur le moment. Lorsque j’ai sorti ce cahier, je n’avais pas réellement l’intention de faire de sa potentielle réaction un test. Je m’en fichais. Quelques secondes après, je me suis juste dit que sa réaction pourrait en dire long. Elle pourrait déterminer s’il est assez ouvert d’esprit pour éventuellement accepter qui je suis. Oui, je suis souvent méfiant envers les gens apparemment normaux ou populaires. Je me dis automatiquement qu’on me parle seulement pour se foutre de ma gueule. Pour grappiller des infos afin de lancer d’autres rumeurs sur moi. Ça m’arrive depuis le primaire. Moi, parano? M’ouais. Malgré tout, il pourrait être un gars assez intéressant. M’intéresser à ce genre de type : ce serait bien une grande première pour moi.

-Tu vas réussir à dessiner dans ton état?


Cette remarque me tire un sourire amusé. Oui, toujours, le Français. Toujours. Je lui réponds en travaillant sur mes ombres et lumières.

-Mes dessins et mes peintures sont… comment expliquer? Au lieu de me confier à qui que ce soit, je couche toutes mes pensées et émotions sur papier ou sur toile. Surtout ces temps-ci. Donc oui, j’suis du genre à toujours pouvoir dessiner. Bon, ce dessin-ci n’est peut-être pas particulièrement représentatif d’une émotion ou d’une pensée en particulier, j’avoue. C’est juste un rat zombifié. Que je fais sûrement jeter après.

Après tout, c’est juste une esquisse faite en grande partie pendant mes cours, lorsque j’étais pas en train de piquer des clous. Je sais que lorsque je vais la regarder en étant bien reposé, la semaine prochaine, je vais être dégoûté de mon coup de crayon de gars endormi. Et bam, à la corbeille. Je jette un regard en coin à Robin. Peut-être que son apparent intérêt pour moi est réel. Sinon, pourquoi être resté alors qu’il aurait tout aussi bien pu me payer le café vite fait et retourner voir ses amis? Ils doivent l’attendre depuis un moment. Ça m’irrite un peu. J’sais jamais quoi penser lorsque les gars comme lui me portent un tant soit peu d’intérêt. Je me dis que je pourrais lui poser directement la question. De toute façon, j’ai pas à me gêner, il a l’air d’une personne franche. Je suis sûr qu’il s’en fiche de dire ce qu’il pense. C’est tant mieux.

-T’as l’habitude de t’intéresser aux gars comme moi ou c’est nouveau? T’as plutôt l’air à traîner avec des gens plutôt sportifs qu’artistiques ou marginaux.

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Apparemment il regardait The Walkind Dead au lieu de dormir. Ça ne l'étonnait même pas. Cette série était vraiment populaire en ce moment, que ce soit en Amérique ou en France s'il pouvait en croire les lettres que ses parents et amis français continuaient de lui envoyer. Robin s'était laissé tenter il y a peu par cette série, et il devait avouer qu'il en avait parfois des sueurs froides. Pas qu'il soit vraiment angoissé de nature, mais rentrer seul au dortoir depuis le terrain de baseball, en pleine nuit, avait quelque chose de vraiment inquiétant.

Robin détestait les films de zombies en général, trop prévisibles, trop toujours la même chose. Le seul qui avait réussi à lui plaire un peu était Je suis une légende avec Will Smith, mais peut-être était-ce simplement parce qu'il aimait beaucoup cet acteur. Il avait bien aimé voir sa folie s'exprimer suite à son trop long isolement, voir que malgré tout il continuait à chercher un remède même s'il ne savait même pas s'il restait des survivants pour l'aider dans sa quête de guérir l'humanité du virus qui les avait transformé en monstres grisâtres. Même s'il ne l'avouera sans doute pas, il avait versé une ou deux petites larmes à deux moments du film, et désolé pour sa virilité ! Par contre il n'avait jamais lu le livre. Il détestait lire, c'était sa bête noire depuis toujours, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il allait se réconcilier avec les bouquins.

The Walking Dead avait cependant réussi à lui plaire aussi, bien qu'au départ il n'était pas plus convaincu que ça. Les zombies étaient vraiment bien fait, et la trame de l'histoire était terriblement intéressante, bien qu'il regretta un peu de ne pas avoir vu plus de morts-vivants dans la dernière saison. Voir un groupe d'individus tenter de survivre dans un décors post-apocalyptique alors qu'on était soi-même bien installé dans son canapé avait quelque chose de terriblement plaisant. Robin ne pouvait pourtant pas s'empêcher de se dire que si ça devenait réel, ils seraient tous dans la merde bien noire.

-Oui, à mes heures perdues je fais un peu de divination, dit-il d'un ton faussement vantard en faisant semblant de regarder ses ongles. N'empêche, c'est assez ironique que ce soit justement à cause d'une série pleine de zombies que tu te transformes peu à peu en l'un des leurs.

Adriel lui parla ensuite de ses dessins, de la façon dont il les voyait et à quoi ils lui servaient. Robin écouta attentivement en hochant la tête. Lui même serait incapable de dessiner un truc potable même si sa vie en dépendait. La personne à qui Robin se confiait naturellement était son meilleur ami Elyas, soit sans doute le seule mec attirant du lycée dont il n'avait pas essayé de mettre le grappin dessus. Parfois il se disait que c'était du gâchis, mais il ne pourrait pas se résoudre de tenter quelque chose avec lui et risquer qu'un climat de gêne ne s'installe entre eux. Après il pouvait aussi accepter et ils deviendraient à la fois meilleurs amis et plan cul l'un de l'autre. Mais ça restait trop risqué.

-Je comprends, même si personnellement je sais à peine par quel bout tenir un crayon. Je te promets que si jamais j'essayais de dessiner un bonhomme en bâton, tu reconnaîtrais même pas ce que c'est.

Robin intercepte parfaitement le regard que lui lance le gothique. Un peu méfiant ? Il y avait de quoi. Robin faisait partie d'un groupe de sportifs pas toujours très correct avec les gens en marge de la société. Même si la plupart du temps il ne prenait pas part à tout ça, il ne faisait rien non plus pour les empêcher ou les réguler. Si les autres ne savaient pas se défendre, il considérait que c'était leur problème et pas le sien. Les seuls moments où il intervenait étaient lorsque la situation pouvait dégénérer au point de créer une bagarre. Une bagarre pouvait les emmener en conseil de discipline et les suspendre de l'équipe de baseball, quelque chose d'impensable alors que la saison des compétitions venait tout juste de commencer.

La question qui suivit le fit sourire légèrement. Il n'était pas trop difficile sur la marchandise en général, mais l'exprimer à voix haute sans paraître vulgaire était assez compliqué.

-On a qu'à dire que je suis un sportif qui ne se restreint pas qu'aux sportifs, un peu de diversité ne fait pas de mal de temps en temps.
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Tiens, encore une petite remarque humoristique. Je ricane légèrement. Ouais, j’suis totalement zombifié. Bon, c’est pas plus mal, comme ça on m’évite encore plus que d’habitude. Normalement, j’ai seulement l’air distrait. Là, j’ai l’air d’un malade en phase terminale. On va m’éviter pour ne pas attraper mon étrangeté. En y repensant, je me dis que peut-être que physiquement, j’ai l’air d’un mort-vivant, mais je crois que les gens suivant aveuglément les «règles» de la société sans même y réfléchir un tant soit peu sont mentalement zombifiés. Ils gobent tout ce qu’ils voient à la télé et entendent à la radio, et voilà.

-Je m’étonne moi-même d’avoir fini par écouter ça. D’habitude, j’suis pas très friand des séries télévisées et j’avais des doutes. Mais bon, finalement, c’est quand même intéressant.

Je me remets à rire lorsque Robin m’explique ses aptitudes en dessins. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il s’y connaisse en arts de toute façon. Et puis, chacun son domaine. Par pur hasard, je m’y connais un peu en baseball ou en soccer, mais c’est tout. Et par pitié, qu’on ne me parle pas de hockey. Je trouve qu’au Québec, la population en est totalement gaga, c’en est ridicule. Ce stupide sport prend plus de place dans la province – ou même dans le pays – que notre culture ou notre langue. J’évite d’en parler, ça me tombe vraiment sur les nerfs. Même si j’ai quelques connaissances en sport, ça ne fait pas de moi quelqu’un de très doué. J’suis pas désespérément pourri non plus, mais bon. Disons que c’est pas trop ma branche.

-Bah, chacun son domaine, non? Puis, tu ris avec ton bonhomme en bâton, mais y’a des gens assez désaxés pour chier par terre et dire que c’est de l’art… mais bon, ça c’est un autre débat. Moi-même, c’est plutôt rare que je fasse vraiment du sport en dehors des cours de sports eux-mêmes. D’ailleurs, lorsque j’y vais, par précaution, je retire tous mes piercings et je m’attache les cheveux. Ça donne des crises cardiaques aux autres élèves pis aux profs en général, mais je préfère éviter l’équation de ballon plus mon visage plus mes piercings égale à terrible agonie. Ou une chirurgie plastique gratuite, ça dépend de comment tu le vois.

Ironiquement, on dirait que j’attire encore plus l’attention lorsque je retire mes piercings et que j’attache mes cheveux. Les gens sont habitués de me voir ainsi, après tout. À moi aussi, ça me fait bizarre. Il me semble que mes piercings sont une part entière de mon visage… Je me sens un peu tout nu sans eux. Bon, même si je les retire et que j’attache mes cheveux, je n’ai toujours pas l’air normal. Mes énormes stretchs pendent encore à mes oreilles, j’ai encore tous mes tatouages et ma coupe est encore trop bizarre pour le commun des mortels. Je serai toujours Adriel, quoi.

Je vois un léger sourire se dessiner sur le visage de Robin lorsque je lui demande s’il s’intéresse aux personnes telles que moi, d’habitude. Sa réponse se fait un peu évasive. J’ai quand même un peu de difficulté à croire qu’il se promène réellement de groupe en groupe de façon ouverte et équitable. Moi-même, je ne fais pas ça. Vous me voyez entrer dans un groupe de gens populaires? Tiens, je vais faire semblant qu’ils ne me lancent pas ces foutus regards méprisants. Je ne suis pas stupide. Même si je ne prête pas réellement attention à ce qu’il se dit dans l’académie, je remarque des choses. Je n’ai jamais remarqué Robin avant, c’est vrai. Mais j’ai remarqué un groupe de sportif – je ne sais pas lequel, je ne sais même pas s’il y en a plusieurs – qui se fout pas mal des gens différents. Je me fiche des gens en général, mais je remarque lorsqu’on discrimine. J’suis pas le genre de gars à avoir une grande gueule, mais je défends souvent les gens qui se font embêter. Pour moi, se taire, faire semblant que la situation n’a pas lieu, c’est pas mieux que la persécution. Donc j’ouvre ma gueule. Je lance un sourire malicieux à Robin.

-On va dire que j’vais te croire. Désolé si je suis méfiant. J’ai l’habitude que les gens plus… normaux? me parlent simplement pour se foutre de moi. Pour beaucoup de gens, je suis simplement une curiosité. Un freak. Et j’avoue que je m’amuse souvent de la forte réaction que je produis chez les autres. J’crois pas que je serais comme ça si je m’offusquais des réactions au lieu de m’amuser de la provocation que je cause.

Oui, je suis un paradoxe ambulant. Je me méfie des gens normaux qui me portent de l’attention, mais je m’amuse de leurs réactions. Je me trouve compliqué, parfois. Ça aurait bien fait qu’un mode d’emploi sorte du ventre de ma mère avec moi, à ma naissance. Je reporte mon attention sur mon dessin. Je suis tout endormi, et je ne l’aime quand même pas. Je fronce les sourcils en effaçant une partie. Je soupire.

-Ouais… c’est vraiment merdique.

J’ai beau défouler ce que je ressens sur des feuilles de papier, ça ne vaut pas toujours une oreille amicale et attentive. Mais je n’ai plus ce luxe, depuis que j’ai emménagé aux States. Le seul véritable ami que j’avais est de l’autre côté de la frontière. Je me retourne vers Robin.

-Vas pas croire que je suis du genre à ne jamais parler et à seulement dessiner. J’suis pas totalement hermétique aux gens ; j’ai – ou j’avais, je sais pas trop – un meilleur ami, comme tout le monde. Disons que j’ai été un peu contraint de partir ici par les circonstances. La vie c’est une chienne, des fois.

Je pense que je divague un peu, mais c’est pas vraiment important. Au pire, s’il me trouve trop bizarre, il n’aura qu’à foutre le camp et plus jamais m’adresser la parole. C’est son choix, et c’est pas plus mal.
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Robin tenta de l'imaginer sans ses piercings et avec les cheveux attachés. Peine perdue. Il irait sans doute jeter un coup d’œil à un de ses cours de sport. Peut-être même qu'il viendrait y participer, il adorait le sport sous toutes ses formes de toute façon et il n'était pas rare qu'il s'incruste dans un cours au lieu d'aller dans un des siens, théorique à souhait. Tous les professeurs de sport le connaissaient de toute façon, ils avaient l'habitude de le voir bien plus que le reste du corps enseignant. Plus que l'amour du sexe, Robin éprouvait de l'amour pour le sport, toute forme d'activité physique et sportive lui faisait un bien fou, le défoulant, lui faisant retrouver de l'énergie en même temps qu'il en dépensait, ou bien le relaxant lorsqu'il était stressé.

Robin ne savait pas ce qu'était l'amour. Pour lui ça se rapprochait plus d'un mythe que de la réalité, un peu comme la souris qui passe récupérer les dents pour vous donner une pièce à la place. C'est sympathique d'y croire quand on est enfant, de laisser les parents entretenir la magie, mais le fait est que si on retire les parents, la petite souris des dents ne t'apportera plus de pièces. C'est sympathique de croire qu'il existe quelque chose d'aussi beau et fort que l'amour, c'est mignon et tout, ça fait plaisir, ça fait battre plus vite le cœur des jeunes filles, mais la vérité est un peu plus compliqué. Lorsqu'il voyait des amis à lui qui étaient couple et que ceux-ci lui disaient « J'ai enfin trouvé la personne que j'aime », tout ce que Robin entendait était : « J'ai enfin trouvé l'incarnation de la plupart de mes fantasmes et en plus il/elle est pas trop chiant(e) à supporter ». De quoi légèrement démystifier toute l'histoire.

Au grand maximum, l'amour pouvait n'êtes qu'une passion parmi d'autres, c'est pour ça qu'il estimait pouvoir parler d'amour lorsqu'il pensait au sport ou au baseball en particulier. Les seuls moments où il ressentait quelque chose qui se rapprochait un peu de ce que ses niais d'amis lui décrivaient, c'était lorsqu'il tenait une balle dans une main et un gant dans l'autre, lorsqu'il prenait une batte entre ses mains pour frapper cette balle, lorsqu'il courait du plus vite qu'il pouvait pour parcourir le plus de bases possible, lorsqu'il passait la balle à ses joueurs pour éliminer intelligemment l'un des adversaires. Cette sensation là, personne n'avait réussi à la lui faire ressentir aussi fort que le baseball. Il était amoureux de ce sport.

Il pouvait aussi parler d'amour lorsqu'il parlait de la drague, de tous les jeux de séductions entre les individus, de l'amour physique qui venait après. Robin était amoureux de ça aussi. C'était assez poétique quand on y pensait, on pouvait presque dire que Robin était amoureux de l'amour sans même croire qu'il existait. C'est pour ressentir encore et encore cette sensation que Robin se cherchait toujours d'autres partenaires. Où était le plaisir lorsqu'on restait accroché à la même personne ? Une personne qui de toute façon était déjà séduite ? Il avait vu des gens changer à cause d'une relation en couple, et il ne voulait pas que ça lui arrive. Il ne voulait pas changer pour quelque chose de fade et répétitif. Il n'y a aucun challenge, aucun amusement à toujours garder la même personne avec soit. C'était un peu comme toujours faire semblant d'envahir un pays déjà conquis. Mais là n'était pas la question.

-Me foutre de toi après t'avoir offert un café serait un peu con de ma part tu penses pas ? Demanda-t-il avec un sourire qui se voulait rassurant.

Il le regarda effacer une partie de son dessin qu'il trouvait apparemment merdique, bien que Robin ne vit pas la différence de qualité avec le reste tant il était peu conscient de ce qui était censé être beau ou pas (c'est vrai quoi ! Une fois qu'on nous a dit que le Picasso était beau, on voit pas vraiment ce qui peut ne pas l'être). Adriel se tourna ensuite vers lui pour lui parler.

-Je vois ce que tu veux dire, j'ai du quitter la France quand j'avais quinze ans pour venir ici. J'ai toujours des contacts avec une ou deux personnes là-bas, par mail ou par carte, mais je me suis refais une vie ici depuis.

Robin fronça les sourcils avant de demander :

-Tu ne t'es pas trouvé d'ami ici ? Depuis combien de temps est-ce que tu as du quitter le Québec ?

Il trouvait étrange qu'on ne puisse pas se trouver au moins une personne avec qui s'entendre après quelques années passées dans un même lieu à fréquenter des tas de personnes différentes. Il devait être un sacré solitaire si c'était le cas. Il s'était mis à jouer distraitement avec sa batte, la faisant rouler entre ses mains et sur ses genoux.
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Robin me regarde effacer une partie de mon dessin. Je me dis que, comme la plupart des gens, il doit se demander ce qu’il y a de merdique dans ce que je viens d’effacer. C’est une opinion personnelle, probablement que je ne trouverais pas la différence entre l’une de ses balles réussies ou ratées. À moins que ce soit flagrant.

-Y’a des jours où on trouve que tout ce qu’on fait est merdique, dis-je simplement. Comme t’as pu le sentir avec le café, j’suis plus gaffeur que d’habitude. Si c’est possible. J’suis trop distrait.

Oui, je devrais être la tête en l’air nationale. Celle de l’Amérique entière, tiens. Particulièrement aujourd’hui. C’est encore et toujours à cause de ma propension à trop penser. Pis le pire, c’est que ce n’est pas toujours des choses très profondes, sauf lorsque je suis tracassé. Un peu comme ces temps-ci. Je pense à ce que j’ai lu, à ce que j’ai vu. Je critique un peu toutes les personnes que je vois dans ma tête pour passer le temps. Simplement pour passer le temps. J’essaie d’imaginer des situations étranges. Donc lorsqu’on me demande à quoi je pense, je sais jamais quoi répondre. C’est rarement quelque chose d’intelligent. «Oh, je pensais que je pourrais mettre un hamster dans un micro-ondes, mais juste cinq secondes. Juste pour voir sa réaction.» Ça ressemblerait souvent à ça. J’entends à demi Robin qui me répond. Je ne capte que quelques bribes, mais je comprends l’essentiel du message et j’hoche la tête de façon distraite. Il continue à parler, et je me tourne pour mieux écouter. Comme ça, il est ici depuis ses quinze ans. Ça fait un bail, je comprends qu’il n’ait plus réellement de contacts en France. Je le vois froncer des sourcils avant d’ajouter :

-Tu ne t’es pas trouvé d’ami ici? Depuis combien de temps est-ce que tu as dû quitter le Québec?

Il doit croire que je suis ici depuis longtemps, mais en réalité, c’est tout récent. Je souris.

-Oh, ça doit faire un mois, à peu près. J’ai décidé tout ça sur un coup de tête. J’habitais chez ma mère et mon père reste ici depuis ma naissance. Je ne le connais pas tellement... J’en ai eu assez des conneries incessantes de ma mère, donc j’ai décidé d’emménager ici. Je me trouve patient, je l’ai endurée toute la vie.

Ouais, je suis patient. J’ai fini par péter les câbles à sa dernière overdose. D’habitude, lorsque ça arrivait, j’entrais dans la maison calmement, j’haussais un sourcil en voyant ma mère effondrée par terre et j’appelais une ambulance avant de m’enfermer dans mon sous-sol. C’est tout, pas plus de cas. Mais je crois que cette fameuse fois, c’était vraiment trop. Je l’avais un peu engueulée la veille pour qu’elle arrête de prendre la vodka avec sa coke. Et encore le jour d’avant pour les mêmes conneries. Et le jour d’avant celui-là, j’avais encore dû me fâcher parce qu’on n’avait déjà plus d’argent pour bouffer. Ça… c’était mon quotidien. J’suis clairement heureux de ne plus avoir à vivre ça, mais… J’sais pas. Ça fait un choc. Je me sens tout de même coupable de laisser ma mère seule comme ça. Je suis incapable de la détester. C’est plus simple de détester mon inconnu de père et de le tenir responsable de tout ça. Je me dis que je pourrais expliquer que ma mère est lourdement dépressive, doublée d'une alcoolique et d'une droguée, mais je me ravise rapidement. C'est peut-être un peu trop personnel, et je n'ai pas envie d'avoir l'air du gars qui se plaint et qui raconte sa vie. C'est définitivement de très mauvais goût. Il sait qu'elle faisait des conneries, c'est amplement suffisant.

-Et bon, pour les amis… je suis nouveau ici, donc non, j’suis pas un cas désespéré ni un reclus. Enfin, ça, c’est mon avis. Selon le point de vue du commun des mortels, je pourrais tout aussi bien être une sorte d’ermite, que j’ajoute en riant.

Je me mets à regarder ailleurs en jouant, encore une fois, avec mes piercings et à tâter distraitement l’un de mes dreadlocks. J’aime bien la texture de mes mèches de cheveux emmêlées. Ça me rend un peu nostalgique parce que ça me rappelle Jake, mon meilleur ami. Ses cheveux étaient d’un agréable blond doré, descendaient jusqu’à sa taille et étaient entièrement en dreadlocks. Je les ai toujours trouvés magnifiques, mais personnellement, je tiens trop à mes cheveux pour décider d’avoir des dreads partout. Ça signifierait qu’une fois que j’en aurais assez de ces cheveux, je ne pourrais faire autrement que de les raser. D’ailleurs, c’est lui qui a fait les trois seuls que j’ai. Un après-midi entier pendant lequel je jouais à God of War et qu’on faisait des blagues douteuses à tour de rôle. Souvent, je me demande si c’était un gâchis d’en faire mon amant. Je crois que je l’ai en quelque sorte déçu, car il clamait être amoureux de moi, alors que moi… Je ne crois pas réellement à l’amour. C’est un peu comme un conte de fées. Je décide d’ajouter une infime information sur Jake à Robin. Peut-être a-t-il deviné que je suis gay, j’en sais rien. Mais le mentionner pourrait déjà me fixer sur son opinion quant aux orientations sexuelles. Le mieux, ça serait qu’il s’en fiche complètement.

-Je suis un peu dans la phase où cette personne à qui je tenais n’est plus là et me manque. Il était quand même à la fois mon meilleur ami et mon amant… mais j’vais m’en remettre. Je vais rencontrer d’autres personnes, c’est comme ça.

Je tourne mon regard vers lui, mes doigts toujours emmêlés dans mes cheveux.
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Ahhhh mais il n'était pas là depuis très longtemps en fait ! Robin lui aurait bien demandé des précisions sur ce qui c'était passé avec sa mère, mais il se dit que ça ne le regardait absolument pas. Il ne devait pas risquer que Adriel se referme comme une huître, et c'est typiquement ce qui risquait d'arriver si jamais il s'aventurait à poser les mauvaises questions. En revanche il pouvait sauter sur l'occasion pour se rapprocher de lui, en apprendre un peu plus et finalement arriver à ses fins, et accessoirement dans son lit, ou encore plus accessoirement carrément dans ses fesses. Mais on en est pas encore là, étape par étape, voilà, on calme ses hormones, on sait même pas s'il est gay !

Il rigole lorsqu'il se définit lui même d'ermite. Lui même ne pourrait certainement pas être qualifié d'ermite, plutôt un pur nomade qui part sans cesse à la découverte de nouvelles terres à visiter, de nouvelles aventures à connaître et de nouveaux gens à rencontrer. Ça ne voulait pourtant pas dire qu'il ne retournait pas parfois en arrière pour retrouver les sédentaires et autres ermites, ou bien croiser à nouveau sur sa route un nomade comme lui avec qui il aurait partagé de bon moment. Bien entendu il y avait certaines personnes qu'il ne pouvait tout simplement plus se permettre de recroiser, mais il ne s'en souciait pas. Il était triste parfois quand ça arrivait, mais qu'est-ce qu'il y pouvait ? Il préférait ne pas laisser d'illusions aux gens plutôt que de leur promettre fidélité éternelle ou on ne savait quelle connerie pour finir par les tromper dans leur dos. Ça leur ferait bien plus mal que de mettre les points sur les i tout de suite.

-Je suis un peu dans la phase où cette personne à qui je tenais n’est plus là et me manque. Il était quand même à la fois mon meilleur ami et mon amant… mais j’vais m’en remettre. Je vais rencontrer d’autres personnes, c’est comme ça.

Meilleur ami et amant ? Il ? Adriel était gay. Ou au moins bi. Bonne nouvelle, ça lui évitera des complications et autres prises de têtes pour trouver un plan pour le faire virer de bord. Robin pensait franchement qu'il devrait y avoir plus de bi dans ce monde, d'ailleurs en vrai il y en avait plus que ça. Il avait entendu dire (par quelqu'un de très sérieux, si si) que si tout le monde l'avouait, il y aurait au moins soixante-dix pour cent de gens bisexuels. Ça faisait réfléchir pas vrai ? En tout cas toutes les possibilités que ça pourrait offrir à Robin lui faisait sensiblement tourner la tête.

Il ne savait pas vraiment si au niveau des performances il préférait les filles ou les garçons, ni même s'il était plus ravi de voir des seins ou bien un torse plat et musclé pour ne pas parler de ce qui se passe en dessous de la ceinture. Par contre il savait que le challenge pour s'occuper d'un garçon était bien plus haut, surtout si le garçon avait des doutes ou s'il était carrément hétéro. Les gay eux ne rechignaient en général. Ils restaient des hommes et tout homme est soumis à ses hormones avant d'être soumis à une quelconque personne, pas étonnant qu'il soit facile de choper dans ces conditions.

-Et bien Adriel, je vais t'annoncer une formidable nouvelle : tu viens de rencontrer quelqu'un ! Dit-il d'un ton joyeux en écartant les bras pour se désigner lui même. Il s'accouda ensuite à la table et laissa retomber son autre bras sur sa cuisse. Je n'ai pas laissé une telle personne chez moi. J'avais de très bons amis, j'ai gardé quelques contacts avec eux, mais je n'avais pas de relation plus spéciale. À quatorze ans je me trouvais un peu jeune pour avoir des amants.

Il pensa à quel point ça avait changé depuis et étouffa un ricanement. L’Amérique, le pays des libertés. Y avait pas que son esprit qui s'était libéré lorsqu'il était venu ici, et les amis qu'il s'était fait ici étaient sensiblement différents de ceux resté en France. En même temps les états d'esprits n'étaient pas les mêmes de manière générale entre leur deux pays. Pas la même façon d'appréhender le monde. C'était un peu étrange au début, mais on finissait par s'y habituer, à se l'approprier, puis finalement par se rouler dedans avec une certaine félicité.
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Robin se met à rire lorsque je mentionne que je pourrais être un ermite. La vérité, c’est que je suis une contradiction ambulante. Je suis une espèce de vampire qui reste vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans son sous-sol sur son ordi, sa console ou encore en train de peindre ou de dessiner. Je peux y rester pendant un mois entier, je m’en fiche. Mais puisque ma mère s’est toujours complètement foutu de ce que je pouvais bien faire, ou même d’où est-ce que je pouvais bien aller, je suis également le gars qui fais des road-trips un peu n’importe où avec un ou deux amis et qui se retrouve dans des endroits louches… et des situations toutes aussi louches. D’où mon histoire de ma langue sectionnée. Et si Robin trouve que cette anecdote est étrange, il n’a rien entendu de ma part. Faut pas que je commence à raconter mes histoires complètement loufoques où j’étais perdu à quelque part dans Montréal, drogué ou saoul. Souvent dans l’appart miteux de deux-trois personnes que je venais de rencontrer. Les enfants, ne faites pas ça à la maison, d’accord? C’est dangereux et je suis complètement malade. Avec moi, c’est tout ou rien, je pars d’un extrême à l’autre. Je me contente de lui glisser un minime indice :

-Tu serais très surpris de ce que je deviens, lorsque je décide de ne plus être un ermite. Disons que je suis le genre de personne qui saute d’un extrême à l’autre.

Je ne remarque aucune réaction particulière chez Robin après ce que j’ai dit à propos de mon amant. J’ai pas carrément dit «hey, j’suis gay. Eh oui, j’aime les pénis» mais c’était plutôt clair. Donc oui, il a remarqué, il n’est pas sourd. Tiens, attrape Robin : ce sont des points supplémentaires pour toi parce que t’es pas homophobe. Il est peut-être hétéro, ou bi, ou même gay, j’en sais pas. Ou un gay refoulé, à la limite. Ce qui m’énerve avec la plupart des mecs hétéros, c’est qu’à la minute qu’ils savent que je suis homosexuel, ils croient que je vais leur sauter dessus comme un déchaîné juste parce qu’ils sont des hommes. Hey, c’est insultant. J’ai des goûts, j’ai pas envie de baiser n’importe qui, moi. Et puis, y’a souvent le fameux «ouais, c’est vrai que t’es un peu efféminé… non?». Non. Ta gueule. Juste non. Faut pas me dire ça. Premièrement, je ne crois pas que mes vêtements aient l’air féminin. Je porte quoi, aujourd’hui? Un vieux t-shirt du groupe Tool et un jean usé à la corde rentré dans mes Doc Martens. Ouais, féminin mon cul. Deuxièmement, ce n’est pas parce que je porte les cheveux longs que j’ai l’air d’une fille. Et troisièmement… oui, merde, les traits de mon visage sont plutôt fins pour un gars de dix-huit ans. Et puis? Je suis né ainsi, ça n’a absolument aucune incidence sur mon orientation sexuelle. J’suis pas une drag queen, à ce que je sache.

-Eh bien Adriel, je vais t’annoncer une formidable nouvelle : tu viens de rencontrer quelqu’un! Je n’ai pas laissé une telle personne chez moi. J’avais de très bons amis, j’ai gardé quelques contacts avec eux, mais je n’avais pas de relation plus spéciale. À quatorze ans je me trouvais un peu jeune pour avoir des amants.

Il me déclare ça tout sourire, en se désignant comme s’il était la découverte de l’année, et j’éclate de rire. Je lui lance un regard légèrement malicieux, car je crois avoir décelé ce qui pourrait être un sous-entendu. Oui, ça pourrait être un sous-entendu extrêmement subtil aussi bien qu’un lapsus. Car dire que j’ai rencontré quelqu’un en se désignant juste après que j’aie dit que je n’ai plus d’amant, mais je que je vais bien rencontrer d’autres personnes, ça fait un peu bizarre. Genre «hey, j’suis là, je peux avoir ce statut, moi aussi!». Bon, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux, j’avoue. J’suis crevé, ça fait cinq jours que je ne dors pas, je m’imagine sûrement des trucs. Mais même s’il y pensait vraiment en ce moment, je ne m’en offusquerais pas. Et c’est précisément pourquoi j’ai ri. Pour parler franchement, ce mec est clairement beaucoup plus beau que la moyenne. Ça le met donc au rang partenaire potentiel. Je décide de prendre ce qu’il vient de me dire avec humour.

-Awesome, j’ai rencontré quelqu’un! que je dis, un brin sarcastique. Les cafés et les battes de baseball, créateurs d’interactions sociales depuis 2013. Ou peut-être avant, faut voir. On n’est peut-être pas les premiers à s’être rencontrés à cause d’un café pis d’une batte de baseball.

Puis, un sourire narquois aux lèvres, j’ajoute :

-Pis ouais, j’espère vraiment que tu t’es pas dépucelé à quatorze ans. Je te trouverais pas mal précoce. Mais, en fait, par rapport à cet ami, la situation est un peu bizarre. Je sais pas si t’as essayé d’avoir un plan cul avec ton ou ta meilleure amie, mais au final, ce n’est pas nécessairement la meilleure chose. Surtout qu’il se disait fol amoureux de moi et que ben… l’amour, pour moi, c’est un peu un conte de fées. Je n’ai jamais vraiment réussi à y croire. Bien sûr, je tiens énormément à cette personne. Et je couchais avec. Mais de là à dire que j’étais amoureux? À vrai dire, je ne sais même pas c’est quoi, être amoureux. Je ne suis même pas sûr que ce sentiment soit vraiment réel.

Je suis le genre de personne qui a des opinions très arrêtées sur beaucoup de sujets, et souvent, peu de gens sont d’accord avec moi. Comme mon opinion sur l’amour. Pour moi, les heureux couples ne sont rien d’autre que des personnes qui s’entendent très bien et qui sont sexuellement attirés l’un envers l’autre. Je ne comprends pas vraiment pourquoi les gens sont offusqués lorsque je dis ça. Eh ben quoi? C’est ça, non? Tu t’entends bien avec lui ou elle, et t’aimes baiser avec. L’équilibre parfait, quoi. C’est comme ça, il n’y a pas de sentiment magique qui fait en sorte que cette personne est la seule et l’unique au monde qui compte. C’est pour ça que j’étais un peu distant et que je ne voulais pas qualifier ma relation avec Jake comme étant «amoureuse». Parce que je n’y crois pas, c’est aussi simple que ça. Ce qui a compliqué les choses, c’est que lui, il y croyait. Et dur comme fer, en plus. Pour lui, j’étais son coup de foudre. Le coup de foudre… encore quelque chose en quoi je ne crois pas le moins du monde. Je me demande un peu qu’est-ce que Robin en pense, s’il croit que je suis un peu trop cynique.
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Encore une fois Robin rigole, il a le rire facile et une voix qui porte, la plupart du temps les gens le savent quand il s'esclaffe. Adriel avait été chanceux sur ce coup là, quelqu'un d'autre lui aurait certainement écrasé la batte sur le nez. Ou au moins un coup de poing. Ça aurait été con, avec tous ces piercings ça ferait très mal à la fois à la personne qui frappe et à celle qui est frappée. Sans compter que ça abîmerait le visage plutôt pas mal du gothique, et ça, ça serait vraiment du gâchis.
-Sans doute pas, mais je pense qu'on est les seuls à s'en être sortit sans dommage !
Même son bras ne le faisait plus souffrir, les cafés de la cafétéria étaient très chaud, mais pas assez pour complètement lui cramer le bras. En y repensant il passa distraitement ses doigts là où l'impact avec le liquide brûlant avait eu lieu, mais il ne ressentit que de vague picotement. Un rapide coup d’œil lui apprit que c'était toujours un peu rouge, mais en bonne voie pour disparaître. Il avait une carnation plutôt pâle mais il ne marquait pas beaucoup. Certainement l'habitude de se faire frapper par les filles avec qui il se montrait un peu trop franc. Il devrait retravailler son tact.
Lorsqu'il entendit Adriel parlé de ce qu'il pensait de l'amour, il cru s'entendre penser quelques instants plus tôt. Ouais, c'était exactement ça, un conte de fée. C'est joli, ça brille, mais on arrête d'y croire dès qu'on entre en sixième. La sixième semblait terriblement loin pour Robin à présent. Presque une autre vie. Complètement une autre vie d'ailleurs, il était encore en France à cette époque, avec d'autres amis, d'autres professeurs, et des parents. Mais sans baseball. Et sans baiseball aussi, mais ça c'était particulier.
Coucher avec son meilleur ami ? Robin s'imagina faire une telle chose avec Elyas. Peut-être qu'il serait d'accord en plus, il était bi aussi après tout, mais coucher avec quelqu'un d'aussi proche de lui serait un peu étrange. Trop de tension. Trop de risque. Il ne voulait pas le perdre comme ami et serait trop gêné pour le prendre comme amant. C'était bien dommage d'ailleurs parce qu'il était plutôt bien foutu l'autre Egyptien ! Leader des sportifs en plus, il devait être sacrément endurant. Mais coucher avec lui c'était prendre le risque de briser une amitié, de connaître des moments de gêne infinie ensuite puisque Robin ne cesserait pas de jouer au coureur et que Elyas ne cesserait pas de jouer au gentil sportif sage.
-Je n'ai jamais essayé d'avoir des rapports avec mon meilleur ami. Il est super beau et tout mais... je sais pas, je pense que je serais un peu trop gêné pour faire ça. Pour ce qui est de l'amour, très peu pour moi. Je pense pas que ça existe non plus mais ça me donne pas envie. Je sais pas ce qu'il y a de pire entre ceux qui se prennent la tête et ceux qui dégoulinent tellement de niaiserie qu'ils laissent une grosse trace de guimauve sur le plancher.
Oups, tant pis pour le tact, ou pour ce qu'il en restait. Quand il disait qu'il devait le travailler, c'était pas une blague ! Il avait un peu perdu la main en beau discours apparemment. Pourtant il était presque sûr d'avoir su dire des trucs bien un jour. Avec un haussement d'épaule mental, il se releva du banc où il était assit en faisant bien attention de ne pas faire tomber sa batte. Peut-être que s'il l’assommait maintenant il perdrait la mémoire et pourrait faire semblant de le sauver ? Ou pas. C'est pas pour rien que Robin rime avec crétin faut croire.
Pour s'occuper il s'amusa à la faire tenir droit sur le bout de son doigt. C'était pas un jeu très passionnant mais ça occupait. Surtout quand on était plusieurs à le faire et que les enjeux pour le premier qui la ferait tomber étaient assez hauts. Il se rappela soudain que l'un des mecs de son équipe avait proposé de faire la même chose mais en les faisant tenir sur un doigt légèrement plus bas sur leurs mâle anatomie. Bien entendu Robin avait refusé, il ne fallait pas salir les battes, mais ça ne l'avait pas empêché de trouvé l'idée amusante. En souriant il la fit sauter sur son doigt et l'empoigna à deux mains lorsqu'elle retomba avant de mimer un coup de batte dans le vide. C'était pas de la frime, juste une façon de s'occuper, un peu comme Adriel avec son dessin.
Adriel Lespérance
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En tout cas, quand Robin rit, il fait pas semblant. Ça c’est sûr. Sa voix porte. J’hausse un sourcil amusé. Tiens, je croyais pas être drôle à ce point. Et il a raison : on est sûrement les premiers à s’en être sortis sans dommage. Enfin, j’aurais sans doute été celui ayant hérité de tous les dommages en question. C’est assez simple, s’il avait été un type violent, j’aurais plus de visage. Je serais devenu Slenderman. Mais en moins grand. Avec ma chance habituelle, je suis assez étonné de ne pas m’être pris sa batte en pleine figure. Aujourd’hui, la vie a décidé de m’offrir un petit bonus. «Tiens Adriel : je t’empêche de dormir, je fais en sorte que tu veuilles étriper (encore plus que d’habitude) chaque personne que tu rencontres et j’amoindris (encore plus que d’habitude) tes fonction motrices mais… tu vois le mec avec la batte de baseball, là-bas? Eh ben, je te fais un petit cadeau : il ne prendra pas ta jolie tête pleine de piercings pour une balle.» Ouais, merci vie. En échange, j’arrête de te traiter de sale chienne pour un jour ou deux. Deal? 

Je me mets à regarder le plafond. Je suis un peu comme un chat : je suis souvent distrait par… absolument rien. Je compte les carrés que je vois. J’suis nul pour compter, donc je me mets à être distrait de ma propre distraction et je perds le compte avant d’être arrivé à dix. Pathétique, vous dites? Un peu. Je me mets rapidement à piquer des clous. Je n’ai plus envie de vomir, mais maintenant, la fatigue prend le dessus sur tout. J’entends Robin qui prend la parole, mais je ne comprends que le début de sa phrase. Il trouve que son meilleur ami est super beau. Donc il voudrait sûrement se le taper. Donc il aime sûrement les mecs. D’où le fait qu’il se fiche que je sois gay. En effet, pourquoi me juger si lui aussi, il aime les pénis? Oh, finalement, il veut pas se taper son meilleur ami. Bonne décision, Robin. Fais pas comme moi. Pour le reste, je perds un peu la carte et je me mets à penser que j’aimerais bien jouer à Binding of Isaac sur mon ordi en engloutissant un sac de chips. Puis je me dis que c’est du sport, se coordonner pour manger des chips et jouer à Binding of Isaac en même temps. Comme Jake le disait si bien, ce jeu a l’air con, mais c’est trop coréen pour moi. Et je m’entête quand même à y jouer. 

Lorsque je reviens à ce que Robin me dit, tout ce que je capte, c’est de la guimauve sur le plancher. Hein? Il parlait pas de son meilleur ami? Pis là, il parle de guimauve qui coule sur le plancher? Wow, je viens d’en perdre un bout. J’essaie de faire le lien avec ce qu’il disait avant, ou même avec ce que j’ai dit… franchement, j’trouve pas. Je lui lance un regard  de totale incompréhension avant d’éclater de rire. 

-Désolé, j’ai vraiment failli m’endormir pendant que tu parlais. C’est pas que t’es endormant, hein, mais j’suis vraiment trop crevé. J’suis mort, là. 

Comme pour appuyer mes dires, je me mets à bailler. Lorsque je baille, de grosses larmes se mettent à rouler sur mes joues. Ça m’énerve parce que lorsque je baille devant des gens, on me demande si je chiale. Non, je baille. Ta gueule, laisse donc mes canaux lacrymaux faire ce qu’ils veulent. S’ils décident que lors d’un bâillement, il doit y avoir une averse sur ma face, c’est pas de tes oignons. J’essuie les larmes sur mon visage d’un air distrait. Je devrais peut-être rentrer chez moi. Je sais pas trop il est quelle heure ; l’heure de cours n’est sûrement pas complètement passée. Ça ne fait quand même pas une heure que je suis assis ici avec le Français. Mais en même temps, je m’en fiche de rentrer chez moi avant que les cours soient finis. Mon père n’aura qu’à penser ce qu’il veut : moi, j’y vais et je vais me coucher direct. Je suis sûrement trop habitué à la manière de faire de ma mère, c’est-à-dire se ficher royalement de tout ce que je peux bien faire. D’ailleurs, j’habite pas loin. Je crois qu'attendre qu'un bus passe n'est pas une activité trop complexe pour mon cerveau endormi. Le plus gros challenge, c'est de ne pas m'endormir dedans et manquer mon arrêt. Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée que je finisse notre conversation là : j’peux plus suivre. J’suis vraiment zombie. J’offre un sourire fatigué à Robin.

-J’suis heureux qu’on ait prouvé que les rencontres faites par les cafés et les battes de baseball peuvent se dérouler sans trop de dommage, mais je crois que je dois vraiment rentrer chez moi. J’suis même plus en état d’écouter quoi que ce soit, fais-je en riant.

Un autre putain de bâillement. J’essuie encore une fois les larmes sur mes joues. Canaux lacrymaux merdiques. J’attrape mon cahier à dessin et je le fourre dans mon sac que je referme. Adieu, dessin de rat zombifié. Tu vas aller à la poubelle. 

-Et t’inquiète, j’me ferai sûrement pas attaquer, les gens auront trop peur que je sois porteur d’un virus zombie. Je suis sauf! Et puis, j’oublie pas que j’te dois un café. Ou un chocolat chaud. Ou une bière, au pire, j’sais pas, tant que ça se boit. Oh et… si jamais tu ne me recroises pas et que t’as l’intention de me rejoindre pour réclamer ton dû, cherche là où il y a le plus de chances d’y avoir le moins de personnes possible, comme les salles inoccupées. Ou dans les salles d’arts. Même s'il y a généralement des gens.

Je commence à me lever dans l’intention de partir. Ma rencontre avec Robin était tout à fait hasardeuse, je ne crois pas qu’il soit du genre à aller s’isoler dans un coin de l’académie ou encore de traîner dans les salles d’arts. Et moi, je ne suis pas du genre à aller dans les gymnases ou encore sur le terrain de baseball. Ça m’étonne toujours un peu qu’il n’ait pas décidé de me coller son poing à la figure, mais encore plus qu’il ait décidé de me parler.  À moi, Adriel Lespérance, l’un des freaks de l’académie. N’allez pas croire que je me sente flatté, hein. Non, allez, ça serait dégueulasse, j’suis pas la petite victime, le mollusque rejeté mais qui aimerait être remarqué (pour les bonnes raison) et être populaire. Plutôt crever, je suis ainsi par choix. Non, je suis simplement étonné. Je crois que, plus qu’ouvert d’esprit, Robin est curieux. Et si je suis pour lui une curiosité eh bien… il en est une aussi pour moi. J’ai rarement eu des conversations avec des gars le moindrement populaires et sportifs qui ne s’étaient pas terminées par des envies mutuelles de meurtres. Et puis bon,  ce n’est pas un mauvais bougre et j’aime bien ses blagues douteuses.  Et c’est plutôt agréable de pouvoir parler français avec quelqu’un dans cette école. On verra bien où ça va me mener. Ouais, comme d’habitude : on verra.
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Le temps de leur petite conversation touchait à sa fin, ça se sentait. L'horloge biologique de son interlocuteur était apparemment en train de sonner de toutes ses forces pour lui dire de se trouver un lit avec bon oreiller fissa. Il voit son regard s'éteindre pendant qu'il parle, ce qui n'est pas forcément plus mal vu la débilité de ce qu'il vient de déballer. Il doit sans doute être un peu fatigué lui aussi pour sortir des trucs comme ça devant quelqu'un dont il essaie de se rapprocher plus ou moins stratégiquement. Peut-être que finalement lui aussi aurait du prendre un mauvais café, rien que le goût lui aurait certainement donné un coup de fouet suffisant pour lui remettre les idées en place. Ou alors il aurait pas supporter et c'est lui qui aurait dégobillé sur Adriel au lieu de l'inverse. C'était possible aussi.
-T'inquiètes pas va, je suis déjà surpris que t'ai réussi à ne pas tomber dans les pommes jusqu'à maintenant !
Et le voilà qui baille. Robin n'avait rien contre les gens qui baillait, mais il était toujours agacé d'en voir un pour la simple et bonne raison qu'il ne pouvait pas s'empêcher de bailler lui aussi. Les bâillements étaient comme une maladie ultra contagieuse dont Robin serait l'hôte parfait. En plus il ne savait absolument pas se retenir de bailler, donc dès qu'il voyait quelqu'un le faire ou même faire semblant, lui même avait la bouche grande ouverte à peine quelques secondes plus tard. Comme prévu un bâillement à lui décrocher la mâchoire vint le force à ouvrir grand la bouche devant laquelle il porta immédiatement la main. Personne n'était obligé de profiter d'une vue plongeante sur ses amygdales.
-J’suis heureux qu’on ait prouvé que les rencontres faites par les cafés et les battes de baseball peuvent se dérouler sans trop de dommage, mais je crois que je dois vraiment rentrer chez moi. J’suis même plus en état d’écouter quoi que ce soit
Robin hoche la tête pendant que Adriel baille à nouveau. C'est pas possible ! Il veut le tuer ou quoi ? Encore une fois Robin l'imite en mettant une main devant la bouche. Il a la tête qui tourne maintenant. Par contre bailler ne le fait pleurer, mais ça ne veut rien dire : il ne pleure jamais. Ses canaux lacrymaux doivent être complètement bousillés depuis un certains temps, il n'a pas pleuré depuis qu'il est entré au collège. En fait il ne se souvient même pas d'avoir pleuré un jour, mais ça devait sûrement être le cas, tout le monde pleurait un jour ou l'autre. Par contre il ne comptait pas le nombre de fois où il avait vu d'autres gens pleurer sans comprendre comment ni pourquoi. Enfin si, il comprenait très bien le pourquoi, mais le comment non. Chez lui la tristesse ne se transformait pas en larmes, d'ailleurs il ne se rappelait même pas de la dernière fois où il avait été triste. Sans doute lorsqu'il avait quitté ses parents, mais il était alors tellement heureux de pouvoir enfin commencer le baseball que ce sentiment avait vite été atténué.
Il le regarda ranger son cahier dans son sac pendant qu'il lui parlait d'où le trouver s'il voulait réclamer son café. Pas de problème pour ça, il prenait en bonne note. Ce n'était pas le genre d'endroit qu'il fréquentait de lui même mais il avait déjà eu à traîner par là-bas pour le même genre d'affaire qui l'amènerait à y retrouver Adriel. Alors que le gothique se levait pour s'en aller, Robin remarqua qu'il avait oublié son crayon sur la table, or il avait toujours des mouchoirs dans sa poche. Ce n'était pas le meilleur support possible, mais c'était mieux que rien. Il griffonna rapidement quelques chiffres là-dessus avant d'aller rattraper sa rencontre du jour.
-Attend ! T'oublies ton crayon ! Il lui tendit l'objet en question ainsi que le mouchoir en papier. Je te donne mon numéro avec, ça sera plus simple comme ça, tu me dis dès que t'as du temps et je rapplique pour que tu me payes à boire.
Sur ce il va lui aussi récupérer ses affaires, une batte de baseball et un manteau rouge avant de saluer Adriel en portant deux doigts à sa tempe et en lui lançant un sourire. Il avait un terrain de baseball à aller squatter.
-Essaie quand même de pas t'endormir sur le chemin, haha !
Adriel Lespérance
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Adriel Lespérance
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Un café bien chaud s'il vous plaît! [Robin Dubois & Adriel Lespérance] Empty
Je crois que mon état de zombie est contagieux : alors que je me mets à bailler à m’en décrocher la mâchoire, je vois Robin faire pareil. Les bâillements… étrangement et facilement transmissibles. Ça me tire un sourire en coin : il n’avait pourtant pas l’air fatigué. Et voilà, c’est comme je disais. Je suis un zombie. Je suis contagieux. Robin va se mettre à se teindre en noir, à faire des toiles et à être insomniaque. Cette pensée me fait rire intérieurement. Surtout celle des cheveux noirs. Robin? Les cheveux noirs? Ce serait drastiquement différent de sa tête platine. Et je crois que ce serait vraiment horrible. D’ailleurs, on me demande souvent quelle est ma couleur naturelle et ça me fait plutôt rigoler. Mis à part ces quelques mèches vertes et bleues, mes cheveux sont totalement naturels. Ils ont toujours été d’un noir de jais. Donc non, je ne les teint pas de cette couleur pour mieux coller à mon style. Que du naturel, j’vous dis.


Il n’a pas l’air à m’en vouloir de devoir partir. Il a sûrement envie d’aller rejoindre ses amis, et c’est tout à fait normal. D’ailleurs, ça ne lui donne pas grand-chose de continuer une conversation avec moi : je suis devenu complètement légume. J’crois pas être en mesure de dire quoi que ce soit d’intelligent ou de compréhensible. Je veux dire : encore plus que d’habitude. Donc ça fait plutôt mon affaire de ficher mon camp, Robin n’aura pas à me prendre pour un retardé. Puis je me demande, l’espace d’un instant, quels genres de préjugés ce gars avait envers quelqu’un comme moi. Est-ce qu’il se disait que j’étais un espèce de gothique satanique et dépressif qui sacrifie des chatons dans son sous-sol en écoutant du black metal norvégien? Je sais, c’est complètement ridicule, mais ça prend toutes sortes de gens pour faire un monde, et certains me croient réellement dépressif ou satanique. La vérité, c’est que je ne crois pas le moindrement en Dieu, alors pour ce qui est de Satan, ne me faites pas rire…


En ramassant mes affaires, je me dis que je n’aurai qu’à lui demander, un jour. Si je veux savoir, je dois demander. Et ça tombe bien, je suis d’un naturel plutôt direct. Si je ne parle pas, la plupart du temps, ce n’est pas parce que je suis timide. Je n’ai tout simplement pas envie de parler. Je n’y trouve aucun intérêt. Je glisse mon sac sur mon épaule et j’allais me diriger vers la sortie, mais j’entends Robin m’interpeller. Je me retourne, intrigué et un peu dans les brumes. Qu’est-ce qu’il m’veut? Ah. Mon crayon. Je m’en fiche un peu, j’en ai des centaines, mais c’est gentil de sa part. Et avec ça, il me tend son numéro de portable. Je souris. C’est beaucoup mieux ainsi, je n’aurai pas à me déplacer vers le terrain de baseball. Je n’y suis jamais allé, et j’imagine que l’équipe se demanderait franchement ce que je fous là. Et bon, je l’avoue, je suis purement et simplement paresseux. Je me dis que je n’aurai qu’à lui texter mon numéro plus tard. Parce que je suis sûr que je vais oublier de l’appeler. Je hoche la tête d’un air endormi.


-Ouais, merci. Bonne idée.


Je me tourne pour de bon et commence à marcher vers la sortie. Je l’entends me recommander de ne pas m’endormir en chemin, et ça me fait sourire intérieurement. Ouais, je vais essayer.
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