Un jour de pluie [Alexander Taylor & Summer Weilana]

✖ Il pleut. Les gouttes tombent les unes après les autres, couvrent les rues et les étendues vertes, mouillent les étudiants qui ont oublié leur parapluie. Le vent emporte les feuilles, fait bouger les branches des arbres et refroidi les coeurs. Cette ambiance pourrait paraître triste, mais moi, c'est celle que je préfère. Malgré les nuages qui couvrent notre ciel, la pluie tombe pour que tout puisse repartir de zéro. L'herbe pousse plus rapidement, et le personnel doit en avoir plus que marre de passer la tondeuse plusieurs fois dans le mois. S'il n'y avait que la pluie encore, ça irait. Mais le froid qui règne dehors agresse les peaux mal protégées, et fait tomber les rhumes plus que de raison.

Et malgré tout ça, le temps me plait, et je pense que c'est justement parce que personne ne l'aime, que je l'adore. Personne ne veut sortir de peur d'être mouillé, ou d'attraper un mauvais coup de froid, mais pour moi, ce n'est pas qu'un jour de pluie ... C'est mon cœur qui pleure mon pays natal. Je pousse un soupire alors que j'attrape mon calepin de dessins et mon éternel crayon de papier qui commence à être vraiment petit pour les emporter avec moi, comme toujours. Une écharpe autour du coup, une veste bien chaude sans en avoir l'air sur mon dos, et des chaussures montantes aux pieds, je sors du dortoir, me dirigeant tout de suite dans le parc, où je pourrais me placer sous la véranda fermée, et dessiner ce que je verrais au travers des vitres.

C'est d'un pas décidé que, mon calepin et mon crayon dans mon sac, sous ma veste, bien au sec, que je cours comme un idiot qui aime la pluie dans la cour principale pour gagner le parc. Lorsque j'y arrive, je marque une pause sous un arbre aux feuilles épaisses, où je suis sûr de ne pas être mouillé, puis je reprends ma course folle jusque dans la véranda tempérée. Je m'assois par terre, dans un coin, regardant le paysage, tout en sortant mon matériel de mon sac, prêt à capturer ce moment magique pour moi.

✖ Je me laisse emporter par la magie du dessin qui remplit mon être, et qui descend jusque dans mes doigts. Je regarde longuement le paysage qui me fait face, en me rappelant de nombreux souvenirs. J'espère que mon frère aîné va bien, et que son état s'améliore au lieu de se dégrader. Que ferais-je s'il disparaissait pour de bon ? Mon cœur se serre à cette unique pensée mais celle-ci s'envole lorsque j'entends du bruit. Quelqu'un entre dans la véranda. Sûrement une personne qui veut se faire la malle de tous ses soucis, et qui cherchent du calme dans ce bahut, où les endroits calmes et isolés sont rares. Je me défais du paysage et remarque que c'est une jeune femme qui est entré. Elle est certainement la fille la plus renseignée de tout ce qu'il se passe dans cet endroit et je ne m'aventurerais pas à lui parler de mes problèmes. J'ai entendu pas mal de choses sur elle. Elle se fiche pas mal d'être bien vue, à partir du moment où elle peut faire son boulot de journalisme, qu'elle prend apparemment très au sérieux. Comme ça ne fait qu'une petite semaine que je suis ici, mais qu'entre populaire, on se connaît tous rapidement, on s'est parlé plusieurs fois, et malgré sa curiosité parfois mal placée, elle est assez sympathique.

Elle me salue, et j'en fais de même avec un sourire. Pour dire vrai, j'ai la flemme d'ouvrir la bouche, ce temps me rend un peu mélancolique de mon frère Jake. Je fixe la silhouette trempée de Summer et je me dis que si elle reste comme ça, elle va attraper un rhume, ou même pire. Je ne pense pas qu'elle ait pensé à prendre des affaires sèches avec elle. Le mieux serait qu'elle se déshabille, et qu'elle laisse la véranda chauffer ses affaires pendant quelques minutes. Mais c'est une fille, et en général, elles sont assez timides. Et puis, il ne faut pas croire que mes dires ont des arrières pensées obscènes. Je ne suis pas vraiment ce genre là. Je m'en fiche pas mal.

Elle me dit qu'elle ne me dérangera pas, et sa phrase se fini par un éternuement. Qu'est-ce que j'avais dit ? Elle va attraper froid comme ça. Elle me précise ensuite qu'elle fera de son mieux. Ce n'est pas gagné si tu veux mon avis Summer. Elle retire son sweat. Voilà une bonne chose de faite, elle limite les risques de choper un mauvais truc. Je la regarde et, les jambes pliées sur moi-même, mon carnet dessus, mon crayon à la main, je lui souris.

"_ Que fais-tu ici Summer ? Tu t'ennuies ? "

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