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 Chapristi ! [R. Lavi Tettsui & Henri Hunderwood]

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Chapristi !
R. Lavi feat Henri.


 




Ce matin, comme d'hab, j'étais à la bourre pour aller en cours. Pour ne pas déroger à la règle, je cherchais encore de quoi me foutre sur le cul en vitesse parce que trop dormi et que Justin n'a pas eu la décence de me réveiller -Faut vraiment que je le dresse celui-là, m'enfin bref, pas le choix fallait retourner tout ce foutoir qu'était notre bungalow.
 
C'est à peut près à ce moment que je suis tombé sur une veille photo. Leiko, le seul et unique amour que j'ai connu dans ma vie, se tenait assise sur un banc avec une tête de déterrée, vêtu de ses traditionnelles vêtements fortement aguicheurs qui laissaient malgré tout sous entendre : "Tu me touches je te bouffe". Quelle délicate jeune fille... *tousse* La photo datait de notre dernier été ensemble, on était allé se promener dans un parc pas trop loin de l'internat du lycée. Là bas on trouvait les meilleures glaces de toute la ville. Ce chou-fleur mal léché m'avait fait un cirque parce qu'y avait plus de parfum au melon ! Sale môme ! *Rire* A croire qu'elle était jamais satisfaite.
Tous ces souvenirs jetés en plein dans ma face, et maintenant fourré dans ma poche, je partais en cours avec le cafard, priant pour que la journée passe vite.
 
***

Ça avait été bien longuet tout ça ! M'enfin j'étais enfin délivré des cours, avec en prime : toujours le cafard. Du coup, je pense que c'est par nostalgie que j'ai pris machinalement le chemin du seul parc que je connaissais ici. Je marchais tranquillement, repensant à la belle époque du lycée où, avec mes deux meilleurs copains, on faisait les quatre-cent coups, à comment j'ai rencontré Leiko et à toutes les conneries qu'on avait bien pu faire. Au détour d'une rue, je remarquais que j'étais suivit par une espèce de boule de poil blanche au faciès plus que bizarre. Honnêtement, je crois que de toute ma vie, j'avais jamais vu un chat qui foutait autant la trouille. M'enfin comme on s'arrête pas à l'apparence, je me suis accroupi comme un débile en plein milieu du trottoir à jouer les mémés avec des ...
 
"- Minou, minou, minouuuuu. Viens faire une papouille à papa."
 
Oui, ça peut choquer mais j'aime bien les animaux. Le seul petit hic qui m'a toujours beaucoup handicapé avec eux, c'est ma forte allergie. Admettons, je gratouille un animal à poil, quel qu'il soit, plus de deux minutes bah c'est l'enfer : voix pétée, yeux qui gonfle et tout rouge, et j'en passe. Chaque fois j'me tape la total, mais j'y reviens. Des fois je me demande si je ne suis pas maso.

Après deux trois poupouilles, le minou s'était avéré être une minette, du moins c'est ce que j'ai déduit de son collier rose et de son absence flagrante de bouboule. Me relevant après avoir fait mes adieu à la minette chelou, je continuais ma route les mains dans les poches. Après quelques minutes j'arrivais enfin à destination, restait plus qu'à me trouver un coin tranquillou pépère où pioncer au soleil. Les lieux repérés, je décidais que le plus judicieux dans cette histoire, c'était de se positionner loin, très loin des gamins qui jouaient au foot. Allongé dans un petit coin de paradis, derrière une sorte de buisson, je m'endormais sur le dos comme la grosse feignasse que je suis.
 
Plongé dans un profond sommeil, je ne sentis pas la grosse masse qui me grimpait dessus. Ce fût un tord, ça aurait sans doute éviter que je me fasse fourrer un truc mortellement poilu dans le gosier. Réveillé par manque d'oxygène, je découvrais que cet saloperie de chat m'avait suivi, qu'il avait décidé de dormir sur ma tronche et qu'en plus ma trachée était un endroit confortable où ranger sa queue. Je vous laisse imaginer l'immondice que j'ai dût cracher, ainsi que l'état nouveau de ma gorge. Honnêtement ce fut un moment plutôt étrange dans ma vie, surtout lorsque la minette est venu se frotter frénétiquement sur des parties de ma personne réservées aux humaines. J'avais beau la dégager, elle revenait toujours, je me sentais un peu comme dans la chanson avec le matou qui revient même après être passé dans un mixeur. Au bout d'un moment, ça ressemblait plutôt à un viol alors j'ai fini par prendre mes jambes à mon cou, pour me retrouver à l'opposé du parc.
 
Enfin tranquille, je m'allongeais à nouveau en vérifiant que mon bourreau était bien parti. Quelques minutes plus tard, je découvrais que je l'avais mise en colère. La minette était revenue et s'est mise à me lacérer les jambes et les bras avec ses griffes aiguisées comme des rasoirs. Il fallait donc en venir aux mains. C'est dans une bataille acharnée digne d'un grand film de cape et d'épée que nous nous lassâmes ! Pif pouf et meow ! Mon oeil rouge sang complètement explosé, les cheveux décoiffés, la voix enrouée, et le corps couvert de griffure, je retentais la fuite pour trouver du secours. Qui voudrait aider un pauvre malade semblable à un zombie qui cris "au viol" à échapper à un chat ? Fallait pas leur laisser le choix. J'apercevais au loin un silhouette féminine qui serait ma porte de salut. Arrivant à sa hauteur, je me jetais littéralement à son cou, le chat toujours collé aux baskets qui me labourait, pour changer un peu, les jambes.
 
"Aidez moi pitié, ce chat est un malade ! Il a essayé de ma violer et 
comme j'ai pas voulu, là il essaye de me tuer. Faites quelque chose s'il vous plait !!!"
 
Attendant la réponse de la demoiselle, des petits gémissements de douleurs s'échappaient de ma bouche. Se faire griffer sur des griffures, ça pique horriblement.

Henri Underwood

Henri Underwood
Âge du perso : 19 ans.
Activité : Hockey sur glace.
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Fonction : Universitaire.
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Ce matin Henri Underwood avait vomi.

Réveillée par son propre cri, trempée par la sueur, les cheveux gras, elle avait jeté un regard hagard sur sa chambre plongée dans l'obscurité. Il ne faisait pas encore jour. Le réveil était tombé au pied de sa table de chevet pendant la nuit. Assise au milieu de ses draps froissés, elle avait tendu la main pour le ramasser - et là, à cet instant précis, la nausée l'avait prise.

Ce matin Henri Underwood s'était douchée trois fois.

Elle avait frotté sa peau jusqu'à ce qu'elle rougisse, tiré sur ses cheveux jusqu'à ce qu'ils restent dans ses mains, griffé son dos jusqu'à ce qu'il saigne. Elle ne se souvenait plus du cauchemar, mais elle gardait au creux du ventre une sensation d'impuissance et collée au palais une rancœur qu'elle connaissait sur le bout des doigts.
Elle avait envie de faire du mal à quelqu'un.

Ce matin Henri Underwood avait maudit le monde - pour changer.

Et puis elle avait décidé d'aller au parc.
Il fallait qu'elle prenne l'air. Il fallait qu'elle respire. Il fallait, il fallait... Elle voulait trouver un endroit où on ne la reconnaîtrait pas. Trouver un endroit où on ne l'imaginerait pas. Un endroit qui ne ressemblerait ni à un toilette public, ni à un placard, ni au coin entre le mur et la porte. Elle avait enfilé un jean, un haut à manches courtes, des baskets. La perruque coincée sous une casquette, elle était affreusement banale. Ce n'était plus "la masochiste", plus "la tarée", plus "la chauve". Rien qu'une adolescente ordinaire, les paupières lourdes de fatigue et un air benêt sur le visage.
Le reflet du miroir qu'elle avait connu avant Volfoni.

C'était comme si elle avait remonté le temps. Mais ça ne l'avait pas fait sourire ; elle avait trouvé ça bizarre, presque décevant et elle avait tourné les talons en se disant que c'était le meilleur déguisement qu'elle n'ait jamais mis au point.

Ahaha.
Le meilleur déguisement.

"Aidez moi pitié, ce chat est un malade ! Il a essayé de me violer et
comme j'ai pas voulu, là il essaye de me tuer. Faites quelque chose s'il vous plait !!!"


Elle ne sait pas comment c'est arrivé. Pas quand il est entré dans son champ de vision. Pas quand il a pris l'élan pour se jeter à son cou. Elle ne sait pas pourquoi il lui parle.
Elle ne sait même pas de quoi il lui parle.
Elle sait juste qu'il a ses mains sur elle, et l'idée la dégoûte si fort qu'elle le gifle. Elle ne comprend ce qu'elle a fait que lorsqu'elle ressent la douleur dans sa paume ; et quand elle le comprend, elle ne cille pas, elle ne s'excuse pas. Elle reste là, debout, droite, les muscles tendus et le menton tremblant d'incompréhension.
Entre temps le chat s'est approché ;  au moment où il entre sa zone de confort, sans même lui jeter un regard, elle le frappe violemment du pied. Son talon a glissé, le coup n'a pas été aussi fort qu'elle l'aurait voulu mais le chat déguerpit tout de même.
Elle, elle n'aurait pas hésité à lui faire du mal.
Elle, à cet instant précis, elle aurait été capable de le piétiner.

"Quoi ?" demande-t-elle alors.

Les yeux agrandis, elle a l'air honnêtement surprise.
 
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