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 Sa Majesté ▬ King.

Méliès B. Chandler
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Méliès B. Chandler
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Il y a ce banc à l’ombre et le petit gros assis dessus, il s’est mis tout au bout et le bouquin qu’il tient dans la main droite, c’est probablement de la science-fiction.
En réalité, le gros s’appelle Méliès et son livre Dune, mais il s’agit là d’informations triviales, indigne d’êtres portées à l’attention du Roi.
Indigne également est la présence d’un modeste vassal à ses côtés lorsqu’il décide de s’asseoir ; et pourtant, Il est venu sur ce banc.

Méliès jette un coup d’œil en coin, un de ces regards si furtifs que le plus souvent on ne les remarque pas, un de ses regards méfiants qui lui laisse à peine le temps d’apercevoir quelques tâches rouges (rubis) ; ce qui le marque le plus, c’est la couronne de cheveux blonds.

Et son attention semble revenir immédiatement sur le livre.

Tout le monde sait qu’il n’est pas bon de se faire remarquer par King (la mansuétude n’est pas sa qualité première). Presque miraculeusement, il s’en est à peu près sorti jusqu’ici ; il ne cherche pas trop à comprendre pourquoi, qui est-il pour songer comprendre les puissants ?
Mais maintenant, elle est là, juste à côté de lui, alors il devient singulièrement compliqué de passer inaperçu ; à peine peut-il encore espérer feindre l’ignorer, sa Majesté sans majesté aucune – il garde son mépris jalousement caché dans les gyrations de son cortex.
Tout le monde ploie le genou face au Roi, et il ne fait pas exception. Bien sûr.

Pourtant il l’apprécie, aussi improbable que cela puisse paraître, il l’apprécie non pas de la soumission de celui qui reconnaît un être qui lui est supérieur, mais avec cette espèce particulière d’affection qu’il porte aux enseignants (aux maîtres) défaillants.
Il l’apprécie sans oublier la crainte d’être éliminé également un jour prochain, victime à son tour de cette sélection qui le fait sourire quand tous crachent avec courage sur l’ombre du Roi –dès qu’elle commence à s’estomper.

Il ferme son livre d’un claquement sec qui résonne comme l’ouverture d’une représentation théâtrale.
Gaby S. King
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Gaby S. King
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Elle passe la langue sur ses lèvres gercées, au coin des yeux des éclats de rire fugitifs - les pupilles pleines, rondes comme des lunes, noires comme des corbeaux, et tout son corps comme un soleil polaire. Les cheveux blonds pris à ses cils, pris aux boutons de son col, pris à sa montre d’homme ; l’indifférence en prise avec l’oubli. Son silence est un trône tissé de plaintes étranglées, filées - son trône danse au-dessus du vide. Mais ils y croient encore.

Ils croient encore à ses serres.

Même dans la violence.

Elle passe la langue sur le sang qui épouse la forme de ses lèvres, dans les poings des bouquets de clous - les pupilles pleines. Un homme a levé la main sur elle - ça faisait si longtemps. Un homme l’a frappé comme si ça avait un sens - une autre forme de repentance. Il lui a dit « ce qu’il avait sur le cœur ». Elle lui a répondu ce qu’elle avait sur les tripes.

Il a vu ses serres.

Elle a déployé ses enfers.

Votre enfant vend mieux ses charmes que de l’insuline à un diabétique.

Elle passe le dessus de sa main sur son front parsemé de gouttes de sueur, dans les poumons des bouquets de soupirs - les iris d’un bleu dépouillé. Une femme a pleuré ; ça arrive trop souvent. Une femme a pleuré comme si elle la croyait - et Gaby lui en a voulu. Une femme a pleuré comme si son enfant l’avait déçue.

Ils y croient encore.

Ils croient encore à ses vérités.

Même dans la violence - une autre forme d’ignorance.

King pousse un long soupir, les yeux fermés ; puis ses lèvres épousent la forme d’un autre nom.
« Méliès. »
Rouvrir les paupières.
« Sois gentil et passe-moi un de ces mouchoirs que tu utilises pour essuyer la graisse que tu suintes en permanence. »
Méliès B. Chandler
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Méliès B. Chandler
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Un petit sourire, tout simple, un de ceux qu’il est capable de sortir pour nier souffrir de ce qu’il entend.

Méliès attend d’avoir mal face à l’évocation de sa graisse, il attend il attend il attend parce que ça finit toujours par venir… et finalement il se rend compte qu’il ne souffre pas de ce que vient de lui dire le Roi ; ça le rend un peu plus fort, un tout petit peu plus fort que les autres.

- « Vous n’êtes pas prof de bio, hein… »

Ca se voit.

Quelle insolence, petit merdeux.
On ne défie pas impunément le roi comme ça, sans en subir les conséquences, sans les subir de plein fouet et en finir déchiqueté.
Prépare toi et tremble.

Sale petit asticot dégueulasse.

Pourquoi tu ne tremble pas ?

Ca viendra. Ne t’inquiète pas –ça finit toujours par venir.

Venir comme le mouchoir qu’il lui tend, obéissant finalement, obéissant malgré son regain d’audace.

Il ne lui demandera pas d’où vient ce sang qu’Elle n’a pas anticipé (puisqu'elle est obligée de s'abaisser à quémander un mouchoir), peu lui importe. Ce ne sont pas ses affaires ce que les puissants font des leurs, vraiment pas, il n’a pas du tout envie de rentrer là-dedans.

Certains, aussi rares soient-ils, ont tenté de comprendre la vie de King et ça s’est mal fini.
Il en est sûr.

- « Vous n’êtes pas obligée d’être toujours agressive, vous savez. Tout le monde a DEJA peur de vous. »

Remballe tes conseils, gros lard. T’es masochiste ou quoi ?

Le regard du Roi me semble fade.

Tu attends de voir pour croire, c’est ça ? Tu testes tes limites ?

La voix du Roi me semble fade.

Pauvre idiot bouffi d’orgueil.

La cruauté du Roi me semble fade.
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Gaby S. King
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Attendre, attendre infiniment que le message parcourt les nerfs étouffés par la graisse. Qu’il comprenne l’ordre ; qu’il s’y soumette.
Parce qu’il le fera.
C’est d’une évidence sans faille.

- « Vous n’êtes pas prof de bio, hein… »

Surprise, sa main tendue qui se rétracte subrepticement ; le silence de son corps qui se fait soudain plus lourd, et les pupilles qu’elle tourne vers lui, perplexe, les pupilles d’un bleu presque trop clair. Elle ne pensait pas qu’il parlerait ; ou plutôt, pas qu’il oserait. Elle ne savait pas qu’il aimait se répandre en provocations inappropriées, il ne l’avait jamais apostrophée de cette manière. Il ne l’avait jamais apostrophée. Peut-être qu’il voyait en cet instant miséreux l’opportunité qu’il attendait.
S’il l’attendait.
Peut-être que le moment le dépassait pour qu’il réussisse à se taire.
A l’épargner.

Le mouchoir qu’on lui tend enfin.
« Non, je ne le suis pas. » Constat. Elle l’a dit simplement, en pressant le tissu contre ses narines ; quelque chose tremble au-delà de son calme apparent, qu’elle ne dévoile pas.
Elle espère secrètement que ça lui suffira.
Mais ça ne lui suffit pas.

- « Vous n’êtes pas obligée d’être toujours agressive, vous savez. Tout le monde a DEJA peur de vous. »

Quelque chose tremble qu’elle ne cache plus, et ses doigts se resserrent un peu plus autour du mouchoir. Elle n’a pas envie de danser, mais on ne refuse pas une invitation aussi galante - c’est une question de politesse.

« Tu as peur de moi, Méliès ? » Elle prend le temps de déplier ses jambes, elle a mis un jean aujourd’hui, une petite innovation. « Parce que moi, oui. » Elle prend le temps de poser sa nuque contre le dossier du banc. « J’ai peur que tu me manges. » Un peu enfantine, Gaby. « Quand je te croise dans les couloirs c’est toujours à ça que je pense. Je me dis : cette fois-ci il va me manger, et ça me terrifie, et ça me fait mourir de rire. »

Fausse minute de réflexion.

« Tu es une existence très importante pour moi, Méliès. »

Le mensonge est trop facile.
Le sourire qui étire doucement ses lèvres.

« La dernière fois que j’ai dit ça... » Le gloussement rauque, hideux, hideux, hideux mais ses iris brillent d’un air espiègle et on lui donnerait le monde, on lui croquerait la bouche. « La dernière fois que j’ai dit ça... » Et elle se penche vers Méliès, parce qu’ils ne sont pas assez près pour qu’il l’entende respirer. « La dernière fois que j’ai dit ça, la fille a demandé à son petit-ami de la frapper ; elle l’a tellement harcelé qu’il lui a cédé dans l’incompréhension, la panique, le dégoût - ça a détruit son couple. Puis elle est venue me voir et elle a crié : regarde ce que tu m’obliges à faire. »

Elle se penche jusqu’à ses mèches blondes frôlent son front.

« C'est le seul moyen qu'elle avait trouvé de me blesser. »

Elle se recule un peu, incline la tête sur le côté ; regarde ailleurs. Le sourire ne l’a pas quittée, on voit ses canines et presque l’animal qui habite sa peau.

« Les gens sont cons. »

Elle l’a craché avec tout le mépris du monde, une violence inouïe, un sifflement de colère. Comme si c’était leur faute.
Ça ne sera jamais la tienne.
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- « Bien sûr que j’ai peur de vous. » commençait-il doucement, sans même en avoir honte.

Il s’est interrompu pour laisser le Roi parler, c’est le genre de règle tellement évidente, tellement implicite qu’elle est pesante ; et finalement, il en vient à le regretter parce que ce que vient de dire King lui donne furieusement envie de bailler d’ennui.

Et c’est tout.

« J’ai peur que tu me mange, bouuuuuuh » s’il vous plait, s’il vous plait, INNOVEZ, mes frères me faisaient déjà le coup quand ils avaient 10 ans et c’était toujours moi qui jouait le vilain ogre dans nos futiles histoires de chevaliers.

Le discours de King lui donne envie de bailler de bout en bout.

Même l'histoire dont elle lui fait honneur l'ennuie.

Il n’y a que la proximité pour retenir son bâillement, les cheveux qui le frôlent pour retenir son roulement d’yeux excédé, le souffle sur son visage pour retenir son sourire méprisant.

Méliès finit toujours par trouver in extremis refuge dans son impassibilité.

Il écoute patiemment, il sauvegarde les apparences, mais il ne recule pas.

Pourquoi tu ne recule pas devant le Roi alors que tu rampes devant tant d’autres ?
Parce que je m’y attendais. Parce que je sais que c’est pas contre moi, parce que je sais que c’est contre le monde entier.


- « Bien sûr que les gens sont cons. Sauf vous. »

Un soupir dans lequel perce –à peine- une amère pointe de lassitude.
Il la dévore comme elle affirmait le craindre, mais des yeux uniquement, il la dévore tandis qu’elle regarde ailleurs.  

- « Evidemment. Tout le monde pense ça. Même vous. »

Même moi.

- « Oui, même vous... »

Il insiste avec une certaine nonchalance, puis lui tend son paquet de mouchoirs ; le premier qu’il a cédé semble débordé et King a besoin de plus, toujours plus.

Ce sang n’est pas bleu.

Il l'aime, malgré cela, il l'aime un peu -un peu tant que tout ne s'est pas désagrégé.
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Gaby S. King
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« Tu es exactement comme elle.
« Tu sais pourquoi elle s’est infligé ça, Méliès ? Je veux dire, la vraie raison ? C’est parce que moi, je n’y arrivais pas assez bien. Je ne m’y prenais pas bien, comme elle aurait aimé que je m’y prenne ; je ne lui faisais pas mal de la bonne manière, pas mal de cette manière qui marque ton âme au fer rouge, de celle qui te réveille cinquante ans plus tard au beau milieu de la nuit, dans un cri d’épouvante - dans un cri de nostalgie.
« Je n’étais pas à la hauteur. »

Elle écarquille les yeux.

« Mais je ne le suis jamais Méliès, je ne serai pas à la hauteur de tes attentes quoique tu dises, quoique tu fasses pour m’y aider, je ne le serai pas. Je ne l’ai pas été pour mes enfants, pour mon mari, pourquoi je le serais pour toi, alors que tu ne signifies rien, pourquoi j’y arriverais pour toi, alors que tu es si peu - si peu, tu n’as pas idée, il faut que je me raccroche à ton prénom pour ne pas oublier de te répondre. J’oublie trop souvent de tenir la conversation jusqu’au bout, j’oublie trop souvent d’avoir les paroles appropriées. Il paraît même que j’oublie trop souvent de me taire.
« C’est pour ça qu’on me frappe, Méliès.
« Parce que je saigne aussi, c’est dingue, je saigne et je peux même chialer, si ça t’arrange, si c’est ce que tu as besoin de voir. Je peux y mettre du cœur, je peux me fendre en pleurs, je peux ramper comme un ver sur le sol en demandant pardon - pardon à toi, pour mon impolitesse, au monde pour mon éternelle ivresse, mes jurons d’ivrogne et mon haleine fétide. Je peux même retourner là-bas, là d’où je viens, me mettre à genoux devant l’homme qui m’a frappée ; et j’aimerais ça, Méliès, tu n’as pas idée, j’aimerais ça. Il y a toujours un moyen de décevoir l’autre, Méliès, je trouverai celui qui te fera cracher de dégoût.
« Je le trouverai parce que ça m’emmerde. Tu m’emmerdes. Avec tes yeux de golden retriever, ta fausse sympathie, ta soumission oppressante. Bien sûr que j’ai peur de vous. Tu me donnes envie de gerber, ou de m’éventrer, ou de me défenestrer - quelque chose comme ça. On ne survit pas de vérités Méliès ; on n’est pas en train d’avoir une conversation à cœur ouvert là. Je te dis « tu me dégoûtes » et tu me réponds « c’est vrai, je suis dégueulasse, fais-le moi dire encore une fois » ; à quoi ça rime ? Tu te sens fier d’être capable de l’avouer, là où les autres mentent si mal ? »


Elle extirpe un paquet de cigarettes et un briquet de la poche arrière de son pantalon, en sort une du paquet, la coince entre ses lèvres noyées sous le sang qui coule à flots de son nez sans qu’elle en cille, même pour un instant. D’un geste précis, elle l’allume, puis tire une longue bouffée qui la rassérène un peu ; elle balance ses épaules en arrière, déploie sa gorge pâle et ferme à demi les paupières rougies par la colère, la fatigue et la douleur.

« J’ai toujours préféré ceux qui mentent - ils sont tellement plus sains d’esprit, tellement plus équilibrés. Si infiniment plus sensés. »

Le sang commence à imbiber le papier fin de la cigarette. Soupir de fumée.

« J’ai envie de vomir. »

Constat froid, sans relief.

«  Tu veux savoir une chose intéressante sur ce paquet de mouchoirs, Méliès ? »

Sourire à demi, ironie.

« Je ne te l’ai pas demandé. »
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Finalement, parmi tout le reste c’est la comparaison canine qui le rattrape, qui lui fait mal, qui lui fait serrer les dents de dépit.

Bien fait.

Méliès n’aime pas les chiens, se plait même à les qualifier de nuisibles inutiles –il a pour cela des arguments affutés que Bettina a déjà entendus cent fois.

L’humiliation lui pèse donc affreusement et il comprend l’envie qu’ont certains de fracasser le nez de King, de lui briser les dents et de sentir sa pommette craquer sous leurs poings.

Il n’en est pas là, mais il comprend et il se tait. Il attend ; qu’elle ait fini, que l’amertume passe, que le ciel paraisse un peu moins beau à regarder.

Et quand le silence revient, il a une pensée absurde, quelque chose comme « c’est un art difficile que la conclusion », parce qu’elles lui semblent toujours un peu décevante.

- « Aussi improbable que cela puisse paraître… je le savais. Peut-être que ce qui est vraiment intéressant est que je vous le propose quand même. »

Et il continue effectivement de proposer le paquet de mouchoir, de proposer la conversation, de proposer… quelque chose.
Son ressentiment est à peine calmé.

- « Vous avez, quoi, une sorte de règle qui vous interdit de prendre ce que vous n’avez pas expressément demandé ? »

Tout est toujours une question des règles, celles qu’on se donne et celles qu’on nous donne, blablabla, c’est si humain.  

Méliès aperçoit l’humain au-delà de King, et il ne faudrait pas que cela devienne une habitude.

- « Ca ferait du mal à votre égo ? »

Il met une réelle curiosité dans cette question.

Tu sais que ça finirait mal.

Soupir –un de plus pour leur concerto.

- « Vous savez, vous parlez beaucoup, pour quelqu’un qui dit des choses aussi évidentes. »

Ca sonne presque comme un reproche, sans doute parce qu’il considère comme un avantage sa propre propension à parler assez peu.

- « Vous parlez beaucoup de vous, particulièrement, de vos enfants, de votre mari, de vos ratés, alors ne m’utilisez pas comme prétexte pour vous rappeler que nous n’avons pas une conversation à cœur ouvert. Je le sais, moi. »

Et j’ai menti et vous ne l’avez même pas vu.
Je n’ai pas peur de vous.
J’ai peur du Roi, d’un mélange de votre venin et celui des autres, d’une chimère avec votre visage et la peur des autres pour charpente.
Mais pas de
vous.
J’ai menti, mais vous ne l’avez même pas vu.
Alors ne me faites pas rire en insinuant que je vous confie quoi que ce soit.

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Il y a cette idée depuis quelque temps, elle ne saurait dire combien, il y a cette idée enroulée autour de ses hanches, ancrée à ses reins, il y a cette idée comme du lierre pris à ses articulations, les aspérités de sa peau de marbre, les rides de ses paumes et le galbe de ses seins, la courbe de ses épaules et puis le fleuve blanc de son cou, moite, le feu de paille de ses cheveux, et leurs crépitements incessants au vent ; il y a les chants et les danses qui roulent dans ses veines, des rites anciens et oubliés qui embrasent ses pupilles, toute sa tradition comme un bûcher à ciel ouvert - sorcière.
Il y a cette idée qui germe ; ses racines éparpillées en artères et ses branches en éclats de lumière, au fond de ses yeux, la fleur qui fleurit à sa bouche, entre ses lèvres le fruit. Il y a cette idée et maintenant elle ne peut plus l’ignorer, elle prend toute la place, tout son corps.

« Prends une photo de moi. »

Elle l’enverra à son ancien époux.
Elle l’enverra à son roi déchu, sans un mot ; sans ornement, elle lui enverra une photo d’elle battue, battue au poing par un homme, une photo d’elle prise par un autre - une photo d’elle prise par un autre là où lui devrait être, où se trouve sa place, celle qu’elle lui a reniée, dérobée, en partant, en abandonnant la lutte, en l’abandonnant lui par là même. Elle ne dira rien, pour qu’il devine tout ; s’il appelle, elle ne répondra pas pour qu’il vienne ; s’il vient, elle n’ouvrira pas pour qu’il supplie ; s’il supplie, elle ne lui pardonnera pas. Elle lui enverra une photo d’elle battue, le nez, la bouche et le chemisier couverts de sang, et c’est une chose ignoble à faire, mais ce n’est pas encore la pire ; la pire ce serait laisser quelqu’un d’autre lui apprendre ce qu’il s’est passé, le pire ce serait d’utiliser un intermédiaire, qu’il pense tomber dessus par hasard, qu’il se rende compte que ça n’en était pas un, bien sûr elle a tout manigancé la garce, mais en même temps qu’il parviendra à cette vérité, une autre aura pris toute sa place, tout son corps ; quelqu’un a frappé Gaby. Ça va le rendre fou, ça va la rendre hilare, ça va la tuer.
Il y a des choses, vous savez, des choses sur lui qu’elle sait, c’est à se tirer une balle, c’est à en pleurer jusqu’à la fin de sa vie ou mourir, c’est irrationnel mais beau mais sans issue ; il y a des choses sur lui qu’elle comprend, qu’elle seule comprend. Elle sait qu’il a deux téléphones, un pour elle et un pour les autres ; elle sait qu’il a deux adresses, son appartement de fille seule et une maison de banlieue avec une balançoire dans le jardin ; elle sait qu’il a des vêtements de rechange dans sa voiture, parce que des fois il fait l’aller-retour la nuit juste pour la voir deux minutes, lui dire qu’elle lui manque, l’entendre maugréer qu’il est trois heures du matin et qu’elle n’a pas de temps à perdre avec ces conneries, l’embrasser sur le front et puis repartir. Un jour elle sait qu’il mourra sur la route pour aller la voir, ça ou l’autre femme le tuera mais Gaby s’en fout, parce qu’elle sait que même dans le meurtre, il lui appartiendra toujours, il lui appartient c’est tout.

Juste après elle l’enverra à Aidan.

Le téléphone extirpé d’une poche de son jean, et ses doigts fins qui pianotent d’un air gracile, fragile - la cigarette sur le point de tomber, entre ses lèvres, et le sang qui coagule au creux de ses seins ; son image est aussi évanescente que la fumée qui coule hors de ses poumons, comme sur le point de se dissiper, mais ses yeux sont irradiés de rayons d’or, ses yeux sont irradiés d’un caprice comme un poison, sa peau vibre comme la peau d’un tambour et sous son calme apparent pulsent les ardeurs d’un cœur d’enfant. Impatiente, capricieuse, naïve ; naïve, si naïve, elle le poussera dans ses retranchements, ses secours les plus désespérés, elle fera de lui la silhouette de l’homme qui l’a frappée, elle fera de lui un homme qui la frappe par possessivité, mais elle ne s’en rend pas compte, pas encore, pour l’instant elle ne voit que le jeu.
L’icône appeler qui lui fait de l’œil. Méliès qui ne sert à rien.
L’indécence d’une proposition perdante pour tous les partis, sans exception, sans rédemption.

« Méliès, pour me faire pardonner, je te propose qu’on en reste là. » Ça ne veut rien dire. « Mais avant qu’on se quitte en mauvais termes, j’aurais besoin que tu me fasses une faveur. Trois fois rien, je te le jure. » Elle devient suppliante, comme une gamine qui veut une nouvelle robe. « Considère ça comme une leçon sur ce qu’il ne faut pas absolument pas faire dans la vie, d’accord ? » Elle lui colle le téléphone sous le nez ; elle n’a jamais autant souri depuis... depuis qu’elle a piétiné Aidan pour la dernière fois, sans doute - les mauvaises habitudes. « Je voudrais que tu appelles cet homme, là tu vois sur la photo de profil avec son air benêt et sa calvitie précoce, tu le vois bien ? Je voudrais que tu l’appelles et que tu lui dises ceci, mot pour mot : ‘Excusez-moi de vous déranger monsieur, mais Gaby King vient de subir une agression physique sur le parking des professeurs, elle s’est évanouie juste après m’avoir dit de vous contacter. Venez le plus vite possible s’il vous plaît. Nous vous attendrons à l'hôpital aussi longtemps qu'il faudra’. Et tu raccroches. Tu penses pouvoir le faire ? Bien sûr que tu peux le faire. »

Le sang qui ne coule plus, alors elle torture son nez entre deux doigts en faisant des grimaces de douleur.

« Ne me déçois pas d’accord ? »
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Patience, patience ; Méliès n’est plus que patience (sans amour, avec empathie) quand il l’écoute, quand il saisit doucement son portable, quand il scrute attentivement la photo de l’homme en question –comme s’il voulait la graver sur sa rétine.  
Puis il devient réflexion, la réflexion qui s’étend le temps d’une hésitation, le temps d’un silence et puis soudain c’est fini, soudain il éloigne le téléphone de lui –comme s’il avait peur de revenir sur sa décision.  

- « Non. »

Voie rauque, distante, sèche, ça claque presque comme de la colère mais ça n'en a pas la saveur, loin de là.

Non, il ne prendra pas de photo.
Non, il n’appellera pas.
Non, il n’est pas d’accord.

Demandez l’avis de sa mère quant à la déception qu’il n’est pas censé représenter, demandez-lui et repassez plus tard.

- « Je suis désolé… » il ne semble pas vraiment désolé, pourtant « mais je suis très très mal à l’aise au téléphone. »

Ce n’est même pas un mensonge.

Ce n’est pas la raison principale, donc ce n’est pas la vraie raison, mais ce n’est pas un mensonge ; peut-on parler de demi-vérité ?
Bien sûr, il ne se pose pas la question.

Il n'appellera pas, elle ne le pardonnera pas et il ne la pardonnera pas; ils se quitteront en mauvais termes de toute façon, simplement parce qu'elle l'a décidé dès le début.

- « Mais vous savez, même à 14 ans, les gamines en mal d’attention réussissent à faire passer leurs selfies pour des photos de tiers. »

C’est ce que je ferais.

Il dit ça mais quelque part, ça lui fait mal de la voir se tordre méchamment le nez dans l’espoir dérisoire de se saigner un peu plus, de la voir comploter pour espérer attirer l’attention de celui qu’il suppose être son ex-mari, de la voir avec ses grimaces de douleur qui ne sont pas une feinte (du moins le pense-t-il).

Ca lui fait mal, mais dès que les autres savent qu’on souffre à leur place, ils en profitent et lui ne sera rien de plus qu’un insecte sous leur semelle.

Les semelles du Roi, ou même celles de King, ne lui semblent pas assez belles pour ça.

- « Des fois, elles ont même la pseudo-intelligence de prendre le téléphone d’un autre, un ami ou autre chose, peu importe, et le numéro anonyme inquiète, le numéro anonyme se fait passer pour celui de l’agresseur. »

C’est ce que je ferais.

- « Oh… »

Il se mord la lèvre avec l’air accablé de celui qui vient de comprendre qu’il a fait une énorme erreur, il hausse les sourcils avec l’air navré de celui qui va à l’échafaud.

On pourrait y croire ; mieux, on y croirait.

On y croirait si, ensuite, un sourire narquois ne venait pas subrepticement lui déformer le visage, un sourire narquois qui lui donne fugacement l’air mauvais.

Et peut-être que, pour une fois, on pourrait se demander à quel point Méliès est bon comédien.

- « Vous allez me confisquer mon téléphone, madame ? »

Petite raclure.

Le sarcasme est ténu, à peine un filigrane délicat derrière sa question ; ténu mais indéniablement là, difficile à ignorer pour peu qu’on l’entende.

On ne saurait être Roi sans l’entendre, on ne saurait être Roi si on ne l’entend pas –n’est-ce pas ?
Gaby S. King
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Gaby S. King
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Ses sourcils blonds se froncèrent, quelque part entre l’instant où il ouvrit la bouche et l’instant où il reprit son souffle.
Ses yeux clairs s’assombrirent, quelque part entre un profond bleu nuit et le vert de l’océan par temps de pluie.  
Son âme enfin s’offusqua.

Elle fixait Méliès du regard empli de reproches qui est celui de l’enfant dont on ne respecte pas les ambitions. Elle n’était pas contente de la façon dont la situation s’enroulait sur elle-même, et la corde autour de son cou ; elle méprisait l’ardeur que dépensait Méliès à la défier. La vérité s’il la voulait - elle n’en savait rien - ;  la vérité, c’est qu’il avait déjà trouvé les mots justes une fois et qu’elle n’avait pas su quoi faire de l’évidence dont il l’avait assommée.
Alors elle avait changé de sujet. Elle avait fui.
Elle avait fui de la manière qui lui paraissait la plus naturelle : elle s’était cachée derrière son mari.

Son cœur si bancal, la cigarette tombée à ses pieds.

Mais ça n’avait pas suffi.
Et maintenant elle en voulait à Méliès. Elle boudait, elle boudait parce que rien n’allait comme prévu, à commencer par son nez pissant le sang, rien n’allait comme elle le voulait. La vie était une chienne et elle venait de lui mordre le mollet. Cette pensée lui arracha un gémissement agacé.
Par malchance tout se payait chez King, même l’arrogance d’une entité aussi abstraite que la vie.

Par chance Méliès n’était pas encore parti.

Ce qu’elle fit ? Ce qu’elle fit fut ridicule, puérile et jouissif. Elle se pencha précipitamment sur Méliès, fouilla ses poches, lui vola son paquet de mouchoir et son téléphone ; se leva d’un bond, lança le téléphone devant elle de toutes ses forces, se retourna vers Méliès et lâcha un « Ah ! Va chercher gros cul ! » bien trop satisfait avant de lui faire un doigt d’honneur et d’entamer sa marche vers l’infirmerie, ou ce qu’elle aima à renommer sa nouvelle quête : A la recherche d’une aspirine.
Méliès B. Chandler
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Méliès B. Chandler
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Ses yeux clairs s’assombrirent, quelque part entre un profond bleu nuit
et le vert de l’océan par temps de pluie.  



Si Méliès en avait eu la force, il aurait ri.

Ri, ri, ri, à gorge déployée, ri de sa victoire, de la frustration dans les yeux de King, de sa moue boudeuse de gamine trop gâtée –elle est pathétique, songerait-il avec condescendance, elle a perdu, elle a été obligée d’en recourir à la violence, la violence dans les mots, la violence dans les actes, la violence car elle n’avait plus rien d’autre à répondre.

Les gestes rageurs le prouvent bien plus que son départ ; elle a abandonné.

Il a gagné.  

Il rirait s’il en avait la force, mais elle lui manque et il ne lui reste rien d’autre qu’une vague envie de pleurer.

Vague et amère, et sa gorge complètement bloquée.

A défaut d'être facile, ce n'était pas compliqué, finalement, mais sa vision est floue.

Il reste un instant sur le banc, choqué comme il le fut lorsqu’elle se jeta sur lui, choqué comme le balbutiement (« qu’est-ce que vous --») qui lui a échappé, choqué comme le gamin qu’il reste.

Le regard perdu dans la vague direction où fut jeté son téléphone –noble compagnon sacrifié dans la bataille.
Sa foi dans l’humanité vient de sérieusement régresser.

Il se frotte le visage avec précipitation, et ça permet à ce dernier de retrouver son calme ; la paume de ses mains est humide de deux larmes que personne n’aura vu couler.

C’est bien mieux comme ça.

Une profonde inspiration puis « gros cul » obéit, il se lève, va chercher son téléphone ; celui-ci a atterri plus loin que ce qu’il pensait (la rage de Mme King est apparemment un moteur plus puissant qu’il ne l’avait estimé).

L’écran de son appareil est fissuré, mais c’était évidemment à prévoir.
Un peu fébrile, Méliès appuie sur le bouton de déverrouillage ; il lui semble que cette demi-seconde avant l’allumage est la plus longue de sa vie.

Mais le téléphone s’allume. La fonction tactile n’a en revanche que partiellement survécue ; on dirait qu’il est temps de changer de téléphone.

C’est pas grave. Il a récupéré celui-là de sa mère lorsqu'elle opta pour le modèle plus performant, de toute façon.

C’est pas grave mais c’est dommage –il aurait voulu le garder et l’utiliser ostensiblement devant les yeux de King, pour lui rappeler qu’elle est pathétique.

Il ricane, finalement.

Elle est pathétique, ils sont absurdes.

Son rire ne s'arrête pas.

Absurdes.
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