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Infos
XX Nom : Cederström.
XX Prénoms : Noah Ambre.
XX Âge : vingt-trois ans.
XX Sexe : féminin.
XX Nationalité : suédoise.
XX Origines : anglaise, allemande et suédoise.
XX Orientation sexuelle : pansexuelle.

XX Statut : membre du personnel.
XX Régime : externe.
XX Poste spécial : secrétaire.
XX Camp : Arcadia.

XX Rang :
Code:
I can't drown my demons, they know how to swim.

Divers & précisions
Elle boit du café noir tous les matins, sans sucre et trouve ça foutrement dégueulasse. Elle tente de rester le moins possible chez elle. Elle n’arrive pas à dormir plus de sept heures par nuits. Elle a un chaton très sage. Elle joue aux jeux-vidéos quand elle n’arrive pas à dormir. Elle ne tombe que très rarement malade mais elle fait souvent semblant de l’être lorsqu’on l’invite quelque part. Elle ne joue plus que de la guitare électrique. Elle est obnubilée par son tour de poitrine. Elle n’achète que des produits bios et ne mange que des quantités très raisonnables de viande. Elle préfère juste le poisson. Elle n’a jamais réussi à tenir un régime. Elle est hypocrite – surtout avec elle-même.

• Histoire
Je venais d’ouvrir mon carton « vieilleries » que ma mère avait eu la joie de remplir ces dernières années. Des poupées aux têtes arrachées, des colliers de pâtes peints à l’acrylique qui s’écaillait, des bouquins que je n’avais jamais finis, des pellicules d’appareils photo jetables abîmées, et puis beaucoup d’enregistreurs vocaux. Datés, les premiers étaient à cassettes, puis petit à petit, la technologie avait évolué. J’étais sciée. Je prenais en main le premier pour le glisser dans le lecteur, lui aussi dans le carton. Il n’y avait pas beaucoup de poussière. J’imaginais bien ma mère avoir fouillé là-dedans bien avant moi.



« Aujourd’hui c’est mon anniversaaaiiiire et j’ai six aaaaans ! Et Simon, Simon c’est mon grand-frère, normalement il est pas sympa hein, mais là si ! Je disais quoi déjà ? Ah, oui ! Simon, même qu’il m’a donné un enregistreur parce que c’est plus supragénial qu’un journal intime tout pourri, n’est-ce pas ? Je me sens trop différente des autres filles de ma classe, quoi ! Ouais, je dois touuut te raconter, du début à la fin, hein ?

OK, prépare-toi parce que j’adore parler, tu sais. Alors, je vis avec Maman, Papa et Simon, dans une jolie maison. Elle est grande, hein. Je suis sûre que mes amies sont trop jalouses quand elles voient mes jouets, en plus. Mais chuuut, faut pas leur dire, parce que sinon elles se fâcheront. Alors, Maman elle est très, très belle, et tant mieux parce que les gens disent que je lui ressemble. Papa aussi il est beau, et puis il est très gentil. Mais on se voit pas souvent parce qu’il est r-réalisateur de films et donc il travaille beaucoup en dehors de la maison. Maman, tu vois, c’est touuuut le contraire. Elle est couturière ! Elle fait de jolis habits, pour les « filles un peu spéciales », elle m’a dit. Moi je trouve qu’ils ressemblent à des vêtements de princesse, c’est trop beau.

Simon, il sort tout le temps, il m’a dit qu’il avait des amis « super cools » – ça veut dire quoi, cool ? – qui faisaient partie d’un truc qui s’appelle euh… Arcadia, ou quelque chose comme ça, et qu’il avait envie de déménager en Floride. Je me demande si c’est loin de Göteborg. Puis Simon, il dit qu’il veut devenir plein de trucs, genre dessinateur, puis pilote de chasse, puis cuisinier, puis pompier et tous ses métiers sont trop bien, les miens aussi je veux –
»

Je passais à l’enregistrement suivant.

« Simon a emmené une fille à la maison, il dit qu’il est pas amoureux d’elle mais je les ai vus se faire des bisous sur la bouche, c’est trop un menteur, et puis c’est qui cette fille ? Elle est même pas belle, elle a plein de boutons rouges et moches et elle s’habille n’importe comment. En plus, elle arrête pas de bouger ses cheveux comme s’ils étaient super beaux mais ils sont mal coiffés et on dirait du ca – »

Suivant.

« Aujourd’hui c’est les vacances et on part en Norvège demain. Bien sûr, je t’emmène avec moi ! Hihihi. »

« Wahou, c’est trop bien la Norvège. On a mangé plein de saumon, et mes parents m’ont appris à parler anglais un peu. Je sais dire « hello », ça veut dire bonjour et « thank you », ça veut dire merci. Et plein d’autres mots ! Mes amies seront trop jalouses. Je te laisse, je vais jouer avec Simon ! »

« (On entend des pleurs.) Mais maman j’te jure que c’est pas moi qui… (un bruit de coup.) »

« Ah, ça fait super longtemps. La dernière fois c’était en avril ! Maintenant c’est les vacances d’été, et mes parents m’ont fait une super surprise ! Je commence demain les cours de danse classique ! Je suis trop contente. Je le leur avais demandé tous les jours ! Hihihi ! Je vais pouvoir danser avec mes amies ! »

La cassette s’arrêtait là. Je saisissais la suivante.

« Je ne pensais pas un jour continuer ces petits journaux audio, mais j’ai pas envie d’écrire. J’ai aujourd’hui huit ans ! Et il y a ce garçon dans ma classe – »

« Il m’a regardée ! Il a de trop beaux yeux et – »

« On s’est embrassés ! Et il m’a dit qu’il était amoureux de moi ! Je lui ai dit qu’il fallait que je réfléchisse, et tout, comme dans ma série préférée, et il m’a fait un bisou sur la joue avant de partir, il est trop mignon.

J’en ai parlé à maman, elle a rigolé et m’a demandé si je voulais me marier avec lui. Je lui ai dit qu’il était un peu trop bête parce qu’il écrivait pas bien, et elle m’a dit que c’était pas bien de juger les gens comme ça, alors je me suis demandée si j’étais amoureuse de lui. Je me suis rendue compte que non, mais je crois que je vais quand même lui dire qu’on peut faire les amoureux. Mes copines seront jalouses ! Je suis la première à avoir un amoureux ! Haha !
»

Je poussais un soupir mi-affligé mi-amusé. J’étais d’un superficiel !

« J’ai pas compris. Grand-frère est tombé en vélo et j’ai pas le droit d’aller le voir. Maman m’a dit qu’il était à l’hôpital et qu’il fallait qu’il se repose. J’en ai marre qu’on me dise rien comme ça ! »

« Je suis allée à l’hôpital toute seule et ils m’ont pas laissée entrer dans la chambre de mon frère alors que je me suis roulée par terre et que j’ai pleuré. Je déteste ces gens. »

« J’ai pu voir Simon ! Ça fait deux mois ! Désolée !  J’avais pas le temps de te parler, je me suis fait des amies à la danse classique et on a passé notre temps à nous préparer pour le spectacle. J’ai eu le rôle le plus important, tu t’en rends compte ? C’est décidé, je vais devenir danseuse !

Bon, par contre, Simon, il a l’air d’aller mieux. Il m’a dit qu’il allait bientôt enlever le plâtre à ses jambes, mais qu’il allait partir faire sa rééducation dans un autre pays tout en commençant une nouvelle école. Il m’a dit qu’elle s’appelait Volfoni.  Je lui ai dit que c’était interdit de me laisser seule à la maison, et Maman était d’accord, que partir parce que Papa avait accepté, c’était bête, et que tout le monde allait venir. »

« Ouah, avec toutes ces histoires j’ai même pas pu te parler ! Alors, on a envoyé toutes nos affaires à part celles qu’on voulait plus par container. J’ai donné mes jouets à mes amis en leur disant que j’allais bien en trouver là-bas. En fait, j’ai pas trop gardé de trucs. Je vais avoir un nouveau lit, une nouvelle armoire, un nouveau bureau… en fait, je vais complètement refaire la chambre !

Sinon Simon est trop content de partir, j’arrive pas à le croire ! Il doit laisser son amoureuse – c’est pas la même qu’avant, hein, il a un peu amélioré ses goûts – et ses amis et pourtant, il arrête pas de sautiller et de sourire. Ou peut-être qu’il perd la boule. Allez, bisous.
»

« Je me sens seule. Je danse mieux, les gens me trouvent gracieuse, mais je n’ai pas l’impression que c’est pareil ici. Je peux pas l’expliquer. Mais je n’arrive pas à m’habituer à cet endroit. Je sais pas si c’est parce que je parle pas encore assez bien anglais ou bien parce qu’on pense juste pas pareil. Les cours de danse classique se passent bien, en tous cas. Simon s’est trouvé une nouvelle copine, ça se fait pas pour l’ancienne. Il m’a fait découvrir les Sex Pistols. Je comprends pas leurs paroles. Et j’aime pas leur musique. Pff. »

« Aujourd’hui, Maman a beaucoup pleuré et beaucoup crié avec Papa. J’étais en train de jouer à la corde à sauter, donc j’ai pas écouté, mais il a fermé très fort la porte et ça m’a fait peur.

J’ai commencé à lire Harry Potter, c’est trop bien !
»

« Neuvième anniversaire ! J’ai pas grand-chose à dire. A part que je me suis fait une nouvelle meilleure amie ! Elle est trop jolie, et elle danse trop bien. »

J’attrapais une nouvelle cassette.

« J’ai douze ans, et toute mes dents ! Bon, OK, ça craint un peu comme phrase.
Finalement, mon ex-meilleure amie, c’était une pute. Elle m’a volé mon amoureux et elle a pris ma place dans le ballet qui arrive. Je lui ai donc piqué son crush et je l’ai embrassé devant elle. T’aurais vu sa tête. Elle était verte. J’ai bien ri. La prochaine fois que je la vois, c’est mon poing dans la gueule. Haha.
»

« Papa s’est remarié. Maman pleure depuis… très longtemps, mais elle continue à travailler. »

« La femme de Papa a un cancer. Quand je l’ai dit à Maman, je crois que je l’ai vue sourire. »

« Les vieux viennent de signer l’acte de divorce, et je vais devoir rester avec ma mère qui passe son temps à pleurer. Et Simon passe de moins en moins de temps à la maison et ramène plein de filles dans sa chambre en pensant que je ne sais pas ce qui se passe là-dedans. En plus, il arrête pas de me narguer parce que j’ai pas de gros seins. Il me gonfle. C’est trop un gamin, sérieux. Il a beau avoir dix-huit ans, il fait vraiment n’importe quoi. Tant mieux qu’il se casse bientôt. »

Je prenais un lecteur plus récent, en soupirant. Je n’avais pas besoin d’entendre des plaintes sur mon frère.

« Quinze ans. Plus qu’un an avant d’avoir mon permis, j’ai trop hâte.
Je viens d’avoir un chat, il est adorable.

J’ai commencé à prendre des cours de guitare. Bien sûr, je n’arrête pas la danse classique, même si je trouve que ça fait trop fifille, maintenant. Je me suis mise à danser dans ma chambre sur autre chose que le Lac des Cygnes. Ça vient d’Angleterre, et ils appellent ça la dubstep. C’est pas mon style de chansons. Mais mon corps aime ce qui est déstructuré. C’est juste agréable pour danser.
»

« Je me suis mise à écouter du métal, parce que la pop à la radio me gonfle, comme ces filles qui veulent toutes devenir pom-pom-girls. J’espère qu’elles se briseront le cou en faisant la pyramide.

J’ai un copain. Il est un peu plus vieux. Deux ans, c’est rien. Il a un piercing à la langue, je veux le même mais ma mère fait sa chieuse. J’ai envie de coucher avec lui.
En tous cas, mon mec. Il s’appelle Andy. Il m’a appris à faire du skate, il est beau comme pas permis. Il a les yeux bleus, les cheveux noirs – je veux les mêmes. Il a un corbeau tatoué sur la nuque. On dirait une star de rock. Il ne se maquille pas, par contre. Mais ça lui irait bien, autour des yeux.

On se roule des pelles sur le parking de l’école. Parfois on se cache pour boire de l’alcool. C’était la première fois que j’en buvais. C’était amer, brûlant. Désagréable. Mais, j’ai réessayé. Jusqu’à ce tout tremble, jusqu’à ce que je perde mon équilibre. Il m’a demandé ce que je pensais des autres filles. Je lui ai dit qu’elles étaient juste superficielles et qu’on devrait les brûler. Il a ri.
»

« Je me suis teint les cheveux en noir. Il m’a dit que ça m’allait bien. Les gens me traitent de gothique. D’une certaine façon, ça me fait plaisir. »

« Je me suis faite tatouer sur la cheville « drugs kill », en référence à Sid Vicious sans que ma mère ne le sache. On ne se parle presque plus. J’ai plus envie de la voir. »

« J’ai commencé à fumer. C’est classe. »

« J’ai couché pour la première fois avec Andy. Je pensais que ce serait mieux. »

« Piercing à la langue ! Tant pis si Maman n’est pas d’accord ! »

« On a recommencé. A baiser, hein. C’est assez ennuyeux, en fait. »

« Je zozote un peu, haha. J’ai un nouveau tatouage, une lune, juste derrière l’oreille. »

« Je crois qu’il a une petite bite. Haha. »

« (La voix est à peine audible.) Simon s’est suicidé. »

Les larmes me montent aux yeux. Je me recoiffe de la main. Je me souvenais de cette phrase. De ce dernier enregistrement. Je pris un autre détenteur de souvenir. Cette partie de ma vie que je détestais.

« Ça fait huit semaines que mon anniversaire est passé. J’ai dix-sept ans. J’ai sauté une classe. J’ai commencé l’université. Ma mère m’a émancipée. Je vis seule. Je vais devenir secrétaire. J’ai pas le courage de trouver un vrai boulot. On me dit que je suis trop maigre. Je n’ai pas faim. Je n’ai jamais faim. Je me sens mal.

Je me souviens que je parlais d’Andy. On sort encore ensemble. Plus ou moins. Il en a marre de la conne dépressive qu’il doit se trimbaler, je crois. Surtout depuis que…
(Respiration audible, on peut savoir que je pleure.)

J’ai fait… trois tentatives de suicide. Trois cicatrices à l’avant-bras. C’est laid. Ils disent que j’ai eu de la chance. Haha. »

« Mes cheveux sont redevenus blonds, presque blancs. Comme avant, en somme. J’ai repris du poids. J’ai recommencé à manger. J’ai arrêté la danse classique, d’ailleurs. Mon ostéopathe m’a diagnostiqué des faiblesses aux os des jambes. C’était dangereux de continuer, surtout que j’étais devenue anorexique. J’avais encore l’espoir de devenir danseuse, mais c’est fichu. Haha. Andy et moi on a cassé, sinon. Je l’ai trompé. »

« Tu sais, ils ont dit que c’était juste un accident. On ne conduit pas quand on a cinq grammes d’alcool dans le sang. On ne conduit pas quand on a fumé un joint. Je me souviens qu’il me disait ça, en riant, quand je lui disais de faire attention, quand même – une part d’inquiétude, hein.

Je sais qu’il aimait sa copine. Il me disait que c’était son âme sœur ou quelque chose comme ça. Mais ça faisait que trois mois qu’ils sortaient ensemble, et tout. Il m’a dit qu’elle allait pas très bien. Mais il l’aimait comme un accro à l’héroïne. Il m’a dit que c’était eux deux ou rien. Ils ont préféré le rien.

On dit qu’on a trouvé la voiture dans un ravin.

Pourquoi est-ce que je repense à ça ?
»

« J’ai commencé à voir un psychologue. J’ai vraiment un problème. Il m’a dit que j’étais nymphomane. Ça me parait complètement impossible. »

« Ça y est. Ça fait vingt-deux mecs. En trois semaines. Je suis nympho. Est-ce que ça s’assume ? »

« Mon psy m’a dit de me concentrer sur autre chose. Je me concentre sur mes études. Un mec m’a fait de l’œil dans la bibliothèque. J’en avais envie. J’en ai tout le temps envie. Il m’a demandé pourquoi j’avais dit oui. Pourquoi j’étais une fille facile, pourquoi je me laissais faire. Il savait pour plein de mecs. Tout le monde me traitait de pute. Je n’ai rien répondu. Je ne répondais jamais rien à ce qu’on me disait. Si je commençais à répondre, j’allais me remettre en question, m’en vouloir, redevenir dépressive, ce genre de choses. Il m’a regardée comme si j’étais une pauv’ fille et a remonté sa braguette. »

J’avais pris une longue inspiration pour me calmer. Et un autre appareil.

« Je suis guérie. Je n’ai même plus envie de baiser. J’ai juste peur d’être seule. »

« J’ai un copain. On a fait des tests, on n’a rien. J’ai été soulagée. J’avais eu raison d’avoir toujours des préservatifs sur moi, plus jeune. »

« J’ai oublié la pilule. Je suis enceinte. »

« J’ai avorté. Il m’a larguée. »

« Maman et moi on s’est réconciliées. J’ai pleuré longtemps dans ses bras. Je lui ai raconté tout ce qu’elle avait manqué. J’avais l’impression d’avoir à nouveau cinq ans. »

Je contemplais cette boîte. Des chaussons de danse. Tous ceux que j’avais eus dans ma courte existence. Des photos que ma mère avait prises sans que je le sache. Moi, sur scène, en train de danser. Moi, sur les épaules de mon frère, quand j’étais plus jeune. Moi, à quinze ans, faisant ma rebelle clichée. Moi, à dix-sept ans, maigre comme jamais. Moi, jouant de la guitare, à vingt ans, dans un parc. Je refermais le carton et le rangeais en-dessous de mon nouveau lit. J’avais réussi à être embauchée à Volfoni en tant que secrétaire. Il fallait faire de la place pour ma nouvelle vie.


• Caractère
Je pourrais dire que je ne peux pas me cerner. Je veux dire, qui a un caractère fixe ? Tout est modulable, tout dépend de la personne en face de moi. Je peux essayer de t’impressionner comme je pourrais me taire si tu m’intéresses. Tout mon caractère n’est que réaction. Ou absence de réactions, tant les autres ont commencé à m’indifférer.

Je n’ai que mes défauts en tête, parce que c’est plus simple à citer, non ? Je suis dotée d’un certain pessimisme, et d’un manque d’originalité flagrant. Mes phrases, elles ont rien d’original, ce n’est que du vent, des punchlines utilisées et réutilisées. Usées. Il parait que je suis insensible – au charme, aux mots, aux fleurs, aux pleurs des gosses – mais c’est faux. Je fonds dès que je vois un chaton. A part s’il miaule. J’aurai envie de le jeter par la fenêtre, mais voilà, je manque de cran. Les autres pensent que j’ai la tête dure, que je vais suivre mes idéaux, que je suis forte, mais je suis une trouillarde, j’assumerai pas, j’assume  jamais. Je renonce vite, je me décourage, et je ne retente en général pas. L’échec me démoralise.

J’ai peur de me rapprocher des autres, mais la solitude m’étouffe. Je fais semblant de m’intégrer, je rentrer dans un moule que j’ai fui tant d’années parce que je n’ai plus le courage de mon adolescence d’affronter le jugement. Si j’attire tous ces mecs dans mon lit, comme une pute, c’est parce qu’il est trop vide, et même si je demandais à quelqu’un de rester, il contemplerait mes trop nombreuses lacunes, à quel point je suis insipide, et me laisserait seule.

Je ne peux pas demander, j’ai trop peur du refus, et je ne peux pas refuser, car j’ai peur qu’on me le retourne. Même si je ne t’apprécie pas, si tu me demandes de l’eau, je ne dirai jamais non, pas parce que je suis empathique, je ne le suis pas, je veux te voir crever, je veux te planter des pieux dans le cœur, parce que je ne suis pas remplie de haine sans raison. Mais si un jour j’ai besoin de toi, il faut que je te fasse chanter. Au moins, j’aurais une raison pour me mettre en colère.

Je me mets rarement en colère, mais ça arrive souvent au mauvais moment. J’ai laissé passer ce connard qui m’a traitée de pute parce que ma jupe est trop courte et que c’est normal que des filles habillées comme ça se fassent violer, mais toi qui oses me dire que j’ai fait une faute de frappe alors que je suis déjà sur les nerfs, tout ce qui me pesait sur les cœurs, attends-toi à te les prendre en pleine face.


Les quelques qualités que j’ai sont simples. Je suis polie, contrairement à ce qu’on pourrait croire, d’ailleurs. Je remercie toujours, je dis bonjour, j’aide les vieux à traverser la route, je cède ma place dans les transports publics, je vous propose un visage lisse, un faux sourire poli quand je vous apporte votre café même si je vous ai entendu dire que vous étiez sûr que je suis une « grosse salope qui aime sucer ».
Je sais cuisiner. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais ça pourrait être ma seule chance de me trouver un mec.

Sinon, je ne sais pas trop. Je ne me maquille pas comme une voiture volée, je fais relativement attention à mon poids et je suis consciencieuse dans mon travail ? Une fille ennuyeuse, vous voyez.


J’ai un grand nombre de peurs. J’ai peur du noir. C’est ma plus grande phobie. J’angoisse. Je suis mal à l’aise. En fait, je n’ai peur que lorsque je suis seule. C’est pour ça que j’ai besoin de quelqu’un. J’ai peur de conduire, des rongeurs en général, de confondre ma crème dépilatoire avec un autre produit, des histoires effrayantes, de mourir de froid et de rester enfermer dans une cabine pour bronzer avec personne pour m’en sortir – et mourir dedans, accessoirement. J’ai peur quand on me fixe. J’ai peur de dormir avec quelqu’un de possédé. Je suis sûr que ça peut arriver. Comme dans les films. J’ai peur des vieilles maisons et leur parquet qui grince alors que personne ne marche dessus. J’ai peur de toutes les bestioles pouvant tuer un homme avec son venin. J’ai peur de me faire violer par un dauphin. J’ai peur de plein d’autres choses stupides comme me faire ronger le cerveau, avoir l’Alzheimer, finir alcoolique. Avoir peur c’est mon rayon. Mais je fais semblant que j’en ai pas, parce que sinon mes mots ne veulent plus rien dire. Comment rassurer quelqu’un quand on lui avoue qu’on a encore plus peur ?


J’avais tout un tas de rêves avant. Avant, quand j’étais enfant. Je voulais devenir danseuse, principalement. Evanoui. Princesse. Rêve de gamine. Haha. Tombé à l’eau. Chevaucher la brume comme les Marchombres de Pierre Bottero. On m’a vite fait redescendre sur terre. Me marier avec Harry Potter. Ginny a été plus rapide. Aller sur la planète du Petit Prince pour voir sa rose et contempler des couchers de soleil. Quand je l’ai raconté, mes camarades de classes ont éclaté de rire. Tuer tout le monde sur terre, à l’époque où j’étais trop « d4rK ds ma vi », sauf qu’éradiquer des milliards de gens sans faire sauter les animaux, c’était compliqué. En fait, pour pas être déçu – et ça je l’ai compris un peu tard –, il faut être le plus mainstream possible. Si je l’avais su avant, je n’aurais peut-être même pas rêvé.


• Physique
Il s'accrochait à la barre du métro, en pleine heure de pointe. Les corps se pressaient pour rentrer dans le wagon déjà bondé, et en ce matin, on pouvait reconnaitre à l'odeur ceux qui avaient couru, ceux qui avaient pris le bus, ceux qui avaient tranquillement marché, écouteurs aux oreilles.

Il y avait une fille juste devant lui. Il baissa ses yeux noirs vers elle. Ce qui l'avait forcé à la regarder était son odeur. Violette, menthe et cigarette. Elle avait une odeur de frais, dans la chaleur étouffante des corps entassés.

Elle n'était pas blonde comme les autres. Elle devait venir de ces pays où les cheveux tentent d'imiter la couleur de neige et du ciel d'hiver. Il remarqua le léger reflet blond qui dégringolait jusqu'au bas de ses reins, sa taille fine, son cul rond, ses jambes fines, ses chevilles délicates que laissaient entrevoir ses escarpins noirs. Il pouvait entrevoir un tatouage « drugs kill », il ne comprit pas. Elle était tellement formelle, de dos, avec sa chemise blanche et sa jupe crayon qui lui arrivait au-dessus des genoux.

Des personnes s'évadaient à une station, alors pris la peine de se mettre en face des yeux de l'observateur.

Elle avait des écouteurs oreilles, légèrement décollées où trônaient des piercings. Trois à l'oreille gauche, un à l'oreille droite. Pas de boucles d'oreilles. Ses yeux suivent le fil de l'oreillette, glissent sur sa mâchoire délicate, remontent jusqu'à ses yeux. Des cils blonds. Même si elle avait mis du mascara brun, il voyait très bien les petits poils récalcitrants ayant échappé à la brosse.

Elle regardait le sol, son regard était à moitié voilé, mais il décela le gel de l'iceberg. Ce bleu-gris de mauvais temps. L'arc léger de ses sourcils adoucissait ce regard délavé. Il ne savait pas si c'était par la lassitude ou la froideur.

Son nez fin, retroussé l'emmena jusqu'à sa bouche, rose. Elle avait les lèvres fines. Elles murmuraient les paroles de la chanson qu'elle devait écouter.

Il se rendit compte d'à quel point sa peau était blanche quand il descendit à la base dr son cou. Ses yeux rencontrèrent le tissu immaculé. À peine plus clair que la peau de cette fille. Elle devait faire partie de ces personnes qui avaient des taches de rousseur au lieu de bronzer.

Son regard se perdit sur ses épaules, ses bras minces et ses mains. Ses doigts avaient le bout abîmé. Elle jouait d'un instrument à cordes. Il remarqua les veines bleues de ses poignets, l'aspect irrégulier de sa peau. Des cicatrices. Ses yeux. Délavés par la vie.

Il arrêta de la regarder et sortit du wagon.



Seulement, ce type n’avait pas tout vu. Il n’avait pas vu ses seins ronds comme des pommes, il n’avait pas vu son ventre plat et ses côtes légèrement saillantes, il n’avait pas vu le piercing à sa langue, ni le croissant de lune derrière son oreille, ni le tournesol sur sa nuque. Il n’avait pas vu non plus ses sourires aguicheurs, le spectacle de ses jambes écartées, le sensuel de sa bouche contre un verre de vin. Il ne savait pas que sa peau se marquait de chaque pression, de chaque baiser trop appuyé.

Il était étranger à tout, à ses vêtements punk rangés et gothic lolita au fond de son armoire, comme des pestiférés, à ses fesses moulées par ses skinnys, à ses mini-jupes, à ses bikinis, à son épilation, à ses seins qui pointent quand il fait froid, à sa main gauche glissant sur le manche de sa guitare – et le tien, à sa voix cassée par la baise, au V de son bassin, à la douceur de sa peau et au rugueux de ses caresses, à son mètre soixante-neuf qui la complexe depuis ses seize ans et qu'elle arrondit toujours.

Il n’avait pas remarqué sa stature gracieuse, ses pas toujours pressés et son regard fuyant. Il n’avait pas vu sa main stressée chercher son paquet de clopes. Il n’avait pas vu le voile de l’alcool recouvrir ses gestes et alourdir ses pas.

Il n'avait pas connaissance des choses que seul son médecin avait constaté, comme sa tendinite au genou droit qui lui interdisait les longues distances ou sa perte d'appétit sexuel à cause de l'alcool ou ses jambes trop fragilisées par son anorexie et la danse.

Et surtout, il ne verrait jamais ses cernes après une nuit blanche devant sa Nintendo 64, trop intoxiquée au café pour ne pas souffrir d'insomnies.


• Derrière le tas de pixels
XX Pseudo : j'en ai absolument aucune idée.
XX Âge : seize ans.
XX Comment as-tu atterri ici ? : Scott m’a fait les yeux doux. Hinhinhin.
XX C'était long de lire tous les sujets annexes ? : Pas tant que ça. Est-ce que c’est une question piège ?
XX Des trucs à changer ? : nope. C’est tout cute, ici. Mais, (c’est juste un commentaire, hein) vous avez genre 157452132 prédéfinis hein. Truc de dingues. Haha.
XX Code de validation :
XX C'est chiant les fiches, pas vrai ? : ouais, grave. J’ai cru que j’arriverais jamais au bout de l’histoire... Je n'en suis toujours pas au bout. ENFIN FINIE.
© Volfoni
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Citation :
Je sais cuisiner. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais ça pourrait être ma seule chance de me trouver un mec.
bon c'est quand qu'on se marie toi et moi
(je comprend maintenant ce que c'est 5 pages word haha)
bah je sais pas quoi dire euh.
bin j'aime.
enfin voilà tu sais déjà ça mais j'ai envie de dire wouaouh. wouaouh
t'as intérêt à te plaire ici.
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Bienvenue ici \o/
Et ouah pour la fiche '-' je viens de me lever et j'ai pas eu le courage de la lire >.>
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C'pas graaave. En plus j'ai pas fini l'histoire, alors... ♥ Merci en tous cas.
Invité
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BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE 8D ♥️♥️♥️

Scott le rabatteur de femmes quoi EL ADRITORE !

HIHIHIHIIHI

Bon courage pour la fin de ta fiche chouchouille ♥️
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Merciiiii et d'ailleurs... après des heures de labeur elle est finie. ♥ Viens, gentil admin/modo d'amour. ♥ J'ai plein de bisous dragibus câlins... d'amour. ♥
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Bienvenue ! Et à bientôt en jeu Ô joie !
Jushirô Himeruya
ᎷᏒ
Jushirô Himeruya
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Activité : Directeur
Spécialité : Participer aux conneries des élèves
Fonction : Directeur
Poste spécial : Professeur d'escrime du cursus Théâtre
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Date d'inscription : 10/02/2013
ᎷᏒ

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gg petit moineau !
« iiiiiiiiiiil est des nôôôôtres ! »

✓ Tu es validée !

KIKOO NOAH

Bon, alors tout d'abord sache que je valide mais que y'a quelques petites choses à modifier quand même, mais comme c'était vraiment minime, je préfère valider uhuhuhu. Dans les petits trucs à corriger (je te les liste en premier comme ça c'est fait) :
- La nymphomanie, pourquoi pas, mais le coup des cinquante mecs en trois semaines ça fait vraiment beaucoup. 'fin, ça fait une moyenne de 2,3 mecs (sisi) par jour mais ça peut pas être régulier, y'a des jours où c'est moins, d'autres ou c'est plus + Noah travaille, vit aussi un peu pour elle... bref à moins que ce soit grosse partouze tous les week-ends ça semble un peu excessif comme chiffre.
- Ensuite, Noah manque pas mal de défauts physiques. C'est pas très grave parce que c'est assez compensé par son caractère mais j'aimerais quand même que tu lui en trouves. Pas nécesairement des choses qui se voient au premier coup d'oeil, ça peut aussi être des fragilités, des problèmes médicaux, comme elle a des tendances addictives ça peut aussi venir de là... bwref. Voilà voilà.
- Ah ouais et fais aussi attention, là c'est pas vraiment à corriger parce que ce n'est pas quelque chose en particulier mais fais attention à ne pas bourrer niveau tragique/mal être/expériences malheureuses dans l'histoire. Je suis d'accord, y'a des gens qui ont des vies de merde, mais comme là c'est une histoire de personnage, que c'est donc assez court et pas forcément approfondit point par point, ça sonne parfois "too much" si tu veux. Notamment la mort de Simon qui n'est pas développée.

Voilà voilà.
A part ça, j'ai bien aimé ta fiche, j'ai trouvé l'idée du journal enregistré très sympa et c'est presque dommage que tu ne l'aies pas plus exploité dans le caractère et les précisions de Noah. Qu'elle déteste écrire lui pose peut-être des problèmes au quotidien et c'est sa solution. Elle a quand même tenu ses journaux oraux pendant presque toute sa vie, ce serait intéressant de savoir si elle continue (et ça pourrait être une forme originale à donner à tes RPs si l'envie te prend d'essayer). Enfin, je chipote, je suis déjà très content que l’hyper-sexualité de Noah ait été expliquée et que tu ais passé du temps dessus, tu t'ais visiblement renseignée et ça fait plaisir à voir.
Ce que je trouve aussi vraiment intéressant avec ton personnage c'est que tu racontes avec des détails "personnels" sa petite vie et que ça la rend assez générale. Je veux dire que c'est facile de se reconnaître dans pas mal de ses phases de jeunesse (ou de reconnaître les autres) sans que la caricature soit uniquement portée sur les autres. 'fin, que le fait qu'elle se sente "différente" soit assumé et même assez amusant uhuhuhu. Pi le fait qu'elle ait eu une scolarité courte et qu'elle ait un boulot un peu minable aussi. Bref, des bonnes choses 0/*
Juste fais attention à la surenchère dont je te parlais plus tôt et au niveau des âges, je suis peut-être une mamie mais il me semble que six et huit ans pour les deux premières entrées du journal c'est quand même un peu jeune AH OUAIS ET CA ME REVIENT y'a une bévue qui m'a fait rire, c'est que dans son premier journal, elle dit que c'est "cool" les journaux audio et à la fin elle se demande ce que veut dire "cool" parce que son frère l'utilise souvent. C'est juste un oubli je suppose, mais c'était rigolo  EL ADRITORE !
Et le fait qu'elle soit "pansexuelle" mais qu'elle n'ait d'histoires q'avec des mecs xD

BWREF C'EST TOUT POUR MOI ♥️

Amuse-toi bien uhuhu 0/*
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