| Lunático [Dymas T. Aimilia & Summer Weilana] |
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![Lunático [Dymas T. Aimilia & Summer Weilana] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | | Ven 31 Mai - 21:06 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » C'est bon. J'suis à l'heure.
De toutes façons elle n'aurait pas pu rentrer, la salle était fermée à clefs et y'a que moi qui les ai, les clefs. Enfin, que les professeurs. D'ailleurs quelle merde de devoir se faire interviewer, comme si les gens en avaient quelque chose à foutre de mon histoire, ou de mon poste ou de qu'est-ce que j'peux bien savoir. À ce qu'il paraît c'est drôle, j'sais pas, j'me suis jamais plus penché que ça sur le journal de l'établissement. Ca me fera une occasion de découvrir, tiens.
Bon, j'm'installe, et j'ai plus qu'à attendre. En priant pour qu'elle me pose pas un lapin, ou alors qu'elle me fasse pas le coup du retard de je sais pas combien de temps pour un motif à la con, genre mes couettes étaient pas jolies alors je les ai refaites huit fois d'affilé. En plus y'a une télé dans cette salle, si jamais elle vient pas, je pourrais toujours mater les infos, ou un truc du genre. Il dois y avoir des films à la bibliothèque, et j'ai pas cours aujourd'hui. Héhé, comme au bon vieux temps, sauf que là je suis pas en fraude.
Comment elle s'appelle la demoiselle... ? Summer. Fuh. Hâte de voir sa gueule. Ah, j'entends du bruit dehors. La porte est ouverte, elle devrait trouver je pense. On verra ça.
- Si vous êtes journaliste, votre cobaye est par ici.
Et si l'étranger ne l'est pas, toi, t'auras l'air d'un gros con. |
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| | Ven 31 Mai - 21:26 | | Summer vérifia plusieurs fois sa montre pour s'assurer qu'elle était dans les temps. Elle avait rendez-vous dans la salle de conférence avec un professeur qui gagnait de plus en plus l'intérêt de l'académie, et par conséquent, c'était son devoir de se renseigner auprès de ce batiste au look un peu spécial, de ce qu'elle avait entendu.
Arrivée devant la porte, elle eut le réflexe de toquer avant d'entrer, ce qui était assez inutile étant donné qu'ils ne seraient de toute manière que tous les deux. Elle hoqueta en voyant un jeune homme aux allures punk, percé de partout, définitivement pas l'image qu'elle se faisait d'un enseignant. Lorsqu'il lui adressa la parole, elle se racla la gorge et se présente.
« Ahem, oui, euh... Je suis Summer Weilana. Merci de prendre le temps de répondre à mes questions... »
Elle se retrouva momentanément obnubilée par les trous béants dans ses oreilles dus aux écarteurs. C'était marrant, elle pouvait l'écran de la télé au travers. Mais elle se reprit et commença à sortir son magnétophone pour enregistrer leur conversation et son appareil photo.
«Vous préférez commencez par l'interview ou les photos ? »
Elle sourit, un peu crispée, mais tenta de rester professionnelle malgré tout.
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| | Ven 31 Mai - 21:46 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » Et encore une nana de traumatisée, une.
Mais c'est normal, aussi, ils sortent leurs journalistes du berceau. Il fallait m'envoyer une gonzesse de mon âge, qui connaissait les années punk, un peu. Et on s'étonne que les gens soient choqués pour rien, aussi, faut voir ce qu'on leur montre et apprend à l'école. Summer, donc. Weiliama ou je sais pas, un nom qui fait très vahiné. Peut-être qu'elle en est une, j'en sais rien. Elle a un petit accent de... de soleil, quand elle parle. Et sa peau n'est pas tout à fait celle des suédois blancs comme des culs à force de jamais voir le soleil. Quoi qu'il en soit, c'est bébé Little Miss Sunshine qui commande en cet instant. Elle pose les questions et je réponds, un peu comme si j'étais en prison, c'est bien. Fait chier.
Je lui souris, quand même. Elle a pas l'air méchante, juste un peu -trop- niaise, et donc pas habitué à voir des types comme moi. Enfin, ne rentrons pas dans les détails. Et présentes-toi abruti.
- Je suis Dymas Aimilia. Tu le sais sans doute déjà, mais nous voilà quittes du côté des présentations.
Souriiiiiiiis. C'est pas trop mal. Elle a l'air aussi gênée que toi, remarque, c'est bien. Oh, ouais, les photos, j'avais zappé ce détail. Bon, faisons le plus chiant d'abord, l'interview sera peut-être plus digeste. Quoique je risque de m'énerver. Ngh.
- ... Les photos, plutôt. J'en suis pas fan, alors autant faire passer le plus désagréale en premier pour finir sur une note positive !
Et n'oublis pas de souriiiiiiire.
- Alors... Où je dois me mettre ? Et je peux sourire ?
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| | Ven 31 Mai - 22:05 | | Elle hocha la tête lorsqu'il se présenta. Oui, elle avait essayé de se renseigner un minimum sur la personne avant de venir en face, et le fait que la plupart des retours positifs venaient soient des musiciens, soit des personnes les moins fréquentables, ne la rassurait pas tellement. Malgré tout, c'est à elle qu'on avait confié la tâche d'interroger le professeur Aimilia, et elle n'était pas en position de se plaindre. Dans sa future carrière, elle ne pourra pas interroger qui elle voudra !
« Allons-y pour les photos donc ! »
Summer s'attela aux réglages de son précieux, avant de remarquer que son interlocuteur semblait un peu tendu. On voyait qu'il se forçait à sourire, et elle ne put s'empêcher de rire.
« Ne vous prenez pas la tête avec ça, je prends les photos au naturel. C'est rare que je demande une pose ou une expression particulière... Restez, naturel ? »
D'expérience, il était assez difficile de rester naturel quand on avait conscience qu'un objectif était braqué sur nous. Elle tâcha de lui donner quelques conseils.
« Prenez vos aises... Si vous aimez être debout, rester comme ça. Si vous êtes plus détendu en était assis, prenez une chaise. Ne fixez pas l'objectif si vous n'aimez pas ça ! Et ne vous en faites pas, ça ne prendra pas longtemps... »
Elle le laissa se mettre dans la position qui l'arrangerait le plus et termina les derniers réglages de son appareil.
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| | Ven 31 Mai - 22:29 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » Elle rigole, Miss Sunshine, c'est déjà ça.
Au naturel. Ouais, moi aussi j'veux bien rire. T'imagines pas à quel point c'est facile pour moi d'être naturel, avec tous mes piercings. Naturel, faudrait déjà que je les enlève tous, imagine ce foutoir intergalactique, je sais même plus combien j'en ai en tout. Enfin, naturel. J'ai une tête qui est pas sympathique au naturel, on dirait un vieux bouledogue. Et pas besoin d'être photographe pour le constater, je suis pas, mais alors genre pas DU TOUT photogénique. Aller Dymas, fais un effort. Elle en fait un immense en foutant pas le camp de la salle en hurlant de terreur ou de dégoût, au choix, alors rends-le lui comme il faut.
Je perds mon sourire, parce que j'ai pas trop l'habitude de cette ambiance et ça m'angoisse un peu j'avoue. C'est complètement con, mais qu'est-ce que tu veux, ça me saoule.
- Je préfère m'asseoir, dans ce cas. Et quand tu auras fini fais de même, on sera sans doute plus à l'aise. Et désolé si je fais un peu coincé, mais le naturel c'est pas trop ma tasse de thé vu ma gueule.
Et une saloperie, une. Ma mère arrêtait pas de me dire de pas dire de grossièretés, mais je sais pas, c'est plus fort que moi. Comme si j'étais pas moi-même si je disais pas huit insultes par phrase, alors que c'est complètement faux. Qu'est-ce que j'en sais, moi, j'me contente de causer, et puis voilà. Si elle est pas contente elle va voir ailleurs.
Calme-toi putain, elle t'a rien fait. Et elle doit être aussi ravie que toi, alors rends le truc un peu plus agréable, okay ? Bon. Respire, tout va bien. Mais oui.
- C'est bon, j'suis prêt. |
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| | Ven 31 Mai - 22:45 | | Summer fut un peu surprise pas sa réponse, mais se remit très vite au travail et commença à prendre deux ou trois photos. Encore une fois, les écarteurs attiraient son attention. Est-ce que ça ne serait pas incroyablement artistique de prendre la moitié de son visage, l'objectif centré sur son écarteur, et qu'une autre personne ou un paysage obnubilant se trouve à travers ce trou ? Elle devrait en parler à son professeur, un de ces jours.
« Hm, ça n'est que mon avis mais... »
Elle reprit une autre photo avec un angle différent avant de poursuivre.
« Je ne pense pas qu'il existe des "gueules" qui fassent spontanément naturelles. Ayez un peu plus confiance en vous et ça ira ! »
Elle jeta un œil aux photos prises, puis prit place en face de lui.
« Et ce n'est qu'un article, tout le monde vous connait de toute manière ! Ce n'est pas une photo qui va changer ce que les gens pensent de vous... »
Elle sourit puis alluma son magnétophone.
« Commençons donc ! Vous avez été élève à Volfoni avant d'enseigner, n'est-ce pas ? Quels sont vos souvenirs les plus marquant de votre scolarité ? »
Les questions comme le nom, le prénom, l'âge, les hobbies et tout ça, elle avait déjà cela à gauche à droite, et par ailleurs, ça n'était pas ce que demandait le peuple, non. Le peuple demandait des news, de l'actualité, quelque chose qu'ils ne connaissaient pas encore.
Et elle allait les servir.
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| | Ven 31 Mai - 23:01 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » ... C'est bon, c'est fini ?
Elle avait raison, c'est pas très long. C'est un peu chiant, mais pas trop long. Enfin, on a fait que cinq pourcents du travail, c'est cool, mais pas suffisant. Donc, maintenant c'est au tour des questions, et la jeunette se fait pas trop prier apparemment. Remarque c'est son boulot, alors bon, marche ou crève hein.
Ils savent tous que je suis ancien élève. Jushirô m'a fait le coup de me reconnaître alors qu'on s'était jamais vu, en fait il s'est servi de mon dossier pour choper une photo et voir ma tronche. J'ai pas beaucoup changé, j'étais déjà percé à l'époque. Peut-être pas autant. Peu importe, contente-toi de répondre.
- Tout à fait. J'ai eu pas mal de problèmes de comportement et finalement on m'a envoyé ici. Puis... Dire des souvenirs marquants, ce serait raconter toute ma vie alors bon... Si j'devais en choisir un, j'crois que ce serait ma première baston ici. On m'a traité de pute grecque, c'était la première fois qu'on me la faisait, et j'crois que j'ai jamais autant rigolé qu'en entendant cette insulte minable.
Oublies pas de respirer de temps en temps, aussi.
- D'autres souvenirs... Ce serait long. J'ai passé pas mal de temps ici en fait, la plus grosse partie de mes années de jeune adulte, alors j'ai eu le temps d'en faire des conneries, j'ai eu le temps d'en voir des trucs. Mais mon départ m'a marqué, aussi. Je savais que j'allais revenir. J'm'attendais pas à devenir prof. |
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| | Ven 31 Mai - 23:23 | | Elle cligna des yeux devant le ton cru qu'il employait, se demandant s'il était conscient qu'il était enregistré, puis se résigna en songeant que c'était probablement comme ça qu'il était au "naturel" et ne fit aucune remarque.
Summer pensait que c'était une histoire peu commune et se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir de drôle, mais se contenta de rire pour suivre le mouvement. Sa réponse lui permit d'enchaîner rapidement sur une autre question.
« Qu'est-ce qui vous a poussé à revenir alors ? Et en tant que prof ! Par pure nostalgie, ou quelque chose de plus... personnel ? »
Elle se rendit compte qu'elle commençait peut-être à fouiller là où il ne fallait pas. Ne tenant pas à avoir une réputation de fouineuse indiscrète auprès des professeurs, elle ajouta.
« Si c'est trop personnel, vous n'êtes pas obligés de répondre. »
Même si, évidemment, elle mourrait d'envie de connaître la réponse. Elle commençait à cerner sa personnalité et le trouvait tout à fait intriguant, le genre de personne qui avait toujours quelque chose à faire découvrir sur lui-même, et elle aimait ça.
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| | Ven 31 Mai - 23:59 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » Trop personnel. Il suffit de se faire confiance pour se rendre compte que tu n'as rien à protéger dans ta vie, pas de secret à avoir. C'est un credo comme un autre.
Et c'est super agréable à vivre en tous cas.
Elle ne se laisse pas démonter et enchaîne tout de suite avec une autre question. Professionnelle, Sunshine. Cette fois ça concerne mon choix de carrière. Héhé. Bonne question, c'est un peu une énigme pour moi aussi. J'dirais pas que je me suis réveillé un matin en me disant "tiens, et si je devenais prof ?", mais c'est un peu ça en fait. Ça craint si je balance ça comme ça. À être trop nature confiture on finit baisé, ça craint sérieux. Surtout que là on parle quand même du journal de Volfoni, que tout le monde pourra lire et tout. Ouais d'ailleurs faudrait peut-être que j'me calme sur les propos, j'sais pas s'ils font un tri ou quoi les journalistes mais entous cas ça va être fleuri comme article t'sais quoi.
- Je suis pas assez vieux pour parler de nostalgie ! Enfin, non, je dirais plutôt qu'une jolie blonde me tapait dans l'oeil à l'époque. Elle est partie maintenant, bien sûr, mais je sais pas. L'endroit me plaît. Le Minnesota c'est de la merde par contre, c'est clair, mais l'ambiance est assez exceptionnelle. Et puis, il me fallait un travail. J'pensais devenir musicien, mais j'ai un mauvais souvenir de mes expériences en groupe. Et puis avant de vivre de tes disques t'en vois des vertes et des pas mûres, j'crois que j'étais pas assez patient à l'époque pour me lancer dans ce genre d'entreprise. L'enseignement, ça a de bon que je vis de ma pratique, littéralement. Et je partage, surtout. j'crois c'est quand même ce qu'il y a de plus important.
Et au diable chasser le naturel. J'suis pas fait pour l'autocensure. |
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| | Sam 1 Juin - 0:18 | | La journaliste sourit. Vraiment, il est devenu prof pour impressionner une demoiselle ? C'est le genre d'info qui plairait à tout le monde ça. Même si le motif était un peu léger, ça faisait sans doute parti de sa personnalité. Il n'avait pas l'air de se prendre la tête et vivait au jour le jour. Et en même temps, il restait quelqu'un de terre à terre.
« Une jolie blonde, hmm ? Serait-ce possible d'avoir d'autres informations sur elle ? »
Summer réalisa que ce n'était pas le genre de question que l'on posait à un enseignant. Elle se rattrapa en rigolant, comme si ça n'était qu'une blague, puis enchaîna avec la première question qui lui passa pas la tête.
« Vous avez parlé de mauvais souvenirs de groupe. Est-ce que ce groupe existe encore ? Y avait-il des anciens élèves de Volfoni aussi ? Et pourquoi en garder une image négative ? »
Oulah, ça faisait peut-être trop de questions à la fois ça. Oh, et puis merde, ça tournait toujours autour du même sujet, alors quelle importance ? Et au besoin, elle répèterait, pas de problème.
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| | Sam 1 Juin - 0:53 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » Elle aimait pas son prénom, alors elle voulait qu'on l'appelle Amandine. Résultat, j'me souviens plus du tout de son vrai prénom. Et pourtant on sortait ensemble. Enfin, on couchait ensemble, ce qui est déjà une bonne chose en soit. C'était la seule fille à m'avoir plu suffisamment pour me connaitre un peu, du moins à l'époque. J'étais encore relativement con, je le suis toujours, mais maintenant je suis un con qui pense. C'est une certaine forme d'évolution en fait, j'm'estime content. Mais après, est-ce que c'est réellement glorieux, ça...
Le groupe. C'est parti.
- Ça remonte à des années. J'étais encore en Grèce. On a monté un petit groupe avec des potes, et ça marchait bien, on se faisait un peu d'argent en allant animer des soirées, on a même fait des premières parties.
J'ai pas envie d'en parler.
- Puis chacun a suivi sa route. Moi j'ai fini ici, je suis le seul, les autres sont tous restés en Grèce et vivent chacun leur petit bonhomme de chemin. Rien de bien folichon. Et après, j'ai pas su retrouver l'ambiance du groupe, tout ça. On était potes et on se prenait pas la tête, j'pense que c'est ce côté... simple, qui manque.
J'ai réussi à tout esquiver sans que ça se sente. Hahaha. Le roi de la feinte. |
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| | Sam 1 Juin - 1:09 | |
« Oh, ça date d'avant votre entrée à Volfoni alors... »
Elle du se creuser la tête pour une autre question. Il répondait au tac au tac, oui, mais en soit, ses réponses semblaient lui indiquer qu'il voulait en finir vite avec tout ça le plus rapidement possible. Ça ne l'encourageait pas tellement à continuer, mais il fallait absolument qu'elle réussisse à écrire quelque chose en sortant de la salle.
« La Grèce ne vous manque pas ? Vous auriez préférez enseigner dans une école en Grèce plutôt qu'ici, si vous en aviez le choix ? »
Quelqu'un de normal aurait sans doute dit non, histoire de faire bonne impression devant l'école et le personnel, mais Aimilia était quelqu'un de très franc, trop franc. Et c'était ce qui rendait les choses intéressantes.
« Soyez honnête, je le saurai tout de suite si vous mentez ! »
Elle sourit et planta ses yeux dans les siens.
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| | Mar 11 Juin - 18:34 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » Si j'avais eu le choix ?
- Mais j'ai eu le choix.
C'est vrai en plus. J'ai choisi d'être ici. Personne pourra me reprocher de ne pas avoir dédié mon coeur à cet endroit. Non mais c'est quoi cette fantaisie encore ?
- Bien sûr que j'ai eu le choix. Je n'aurai pas décidé de partir sur un coup de tête, de quitter amis, famille, pays et langue juste pour une place. J'aurai pu finir dans un conservatoire, dans une école de musique. Ça aurait été d'ailleurs plus correct de commencer par là, pour un jeune prof.
Mais qu'est-ce que tu veux, j'ai été bizuté, sans doute. Ces jeunes.
- En fait, je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui m'a dit qu'un poste de professeur s'était libéré dans le coin. J'ai fait passer ma candidature, et j'ai été aidé quand même un peu par mon passé ici. J'ai dit que j'avais été élève ici ? Je sais plus, enfin bref. Quoi qu'il en soit je suis là, et je suis là de mon plein gré. J'aime bien cet endroit. J'ai fini par m'y attacher, et j'avoue que si on m'avait proposé un poste en Grèce, même s'il avait été plus intéressant, que ce soit culturellement ou financièrement parlant, j'aurai choisi de revenir ici.
Un temps. J'ai pas l'habitude de parler autant je crois.
- Et puis maintenant je vois les dessous de l'académie et mes anciens profs sont des collègues de travail, ça vaut le coup. |
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| | Jeu 13 Juin - 23:07 | |
Elle pouvait voir qu'il était sincère. Summer ne pensait pas qu'il prendrait la question avec autant de sérieux, mais ça n'était pas plus mal, et elle était même ravie de constater que ses réponses étaient des plus en plus longues et détaillées.
« Je vois, aucun regret donc ! »
Elle continua de retranscrire rapidement ses réponses, puis enchaîna à nouveau.
« Vous habitez dans l'établissement il me semble... Vous y vivez seul ? »
Summer ignorait s'il était possible d'habiter à plusieurs dans les logements de fonction, et puis, elle était curieuse. Ça serait tellement intéressant s'il vivait avec quelqu'un, homme ou femme, amants ou simples amis, peut-être même famille, qui sait.
« Et sinon, vous êtes célibataires ? Ou il y a quelqu'un dans votre vie ? »
Non, la journaliste n'était pas connue pour son tact. Si elle voulait des réponses, il fallait être claire et précise, sans tourner autour du pot.
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| | Ven 21 Juin - 0:33 | | Lunático « C'est l'heure du duel. » C'est qu'elle n'y va pas par quatre chemins la pichnaude. Je lui plaît ? Oh oui, au moins, avec ta gueule de déterré Dymas, c'est sûr que tu les fais toutes craquer. Non mais... Je m'attendais pas à une telle question, en fait. Comme j'suis con, et gêné surtout, j'me mets à me marrer, mais t'sais cet espèce de rire niais, là, que tu fais quand tu sais pas quoi répondre d'autre, que t'es pris à fond au dépourvu. Y'en a qui gueulent, moi j'me marre. C'est sans doute un truc hormonal. J'aime pas ce truc, tu fais pégu quand tu te surprends en train de rire comme ça. Puis j'dois vraiment avoir l'air d'une minette pucelle attends, j'me gratte la nuque. J'me gratte la nuque comme une jeune vierge qu'on complimente, pitié. Bon aller Dymas ressaisis-toi. C'est qui le mâle ici, uh ? C'est toi, nom de dieu, alors tiens-toi droit, arrête de faire le con, perds ce sourire d'abruti et réponds à sa question.
Mais j'y arrive pas. C'est juste un jeu. Juste un jeu innocent. Et j'ai pas de raison de tirer la gueule. Alors j'souris comme un blaireau, mais au moins c'est un blaireau content auquel je ressemble.
- C'est ça oui, j'habite dans un des logements de fonction. J'aime pas trop vivre seul, je veux dire isolé, chacun dans son appartement sans jamais croiser personne... Ici j'parle avec tout le monde, j'ai pas de frais d'essence, j'peux faire la grasse matinée si je veux... C'est plutôt un bon plan.
J'aime pas trop cette question de vous y vivez seul. Enfin j'pense pas qu'elle dise ça pour blesser ni rien, mais je sais pas, j'aime pas trop quand on parle de compagnie avec moi. Comme c'te question de célibat, qu'est-ce que ça peut lui foutre ? Et surtout je réponds quoi ? Je mens ? Ça craint si j'le fais, non ? Et en même temps elle ira pas vérifier, si ? Ou alors elle est au courant d'un truc, genre y'a une gonzesse qui en pince pour moi et elle veut savoir si je suis dispo en passant par les questions du journal. Ou alors je suis parano, c'est possible aussi.
- Techniquement oui, j'y vis seul. On ne peut pas vivre à plusieurs dans un logement de fonction, tu peux à peine inviter des amis en réalité. C'est vraiment comme un dortoir, sauf qu'au lieu d'être deux tu es tout seul, sous prétexte que comme tu es adulte tu as droit à ton intimité plus qu'un étudiant. Mais j'rentrerai pas dans le débat, y'a un peu trop de réponses possibles, et quand on y réfléchit toutes se valent plus ou moins. C'est pas ça qui nous intéresse de toutes façons.
J'essaye de parler pour meubler mais faut bien que je réponde. Fuuuuh, je sais pas, moi... Improvise un truc, vite.
- Et je n'ai pas d'enfants. Je n'ai jamais été marié, j'ai l'air d'avoir trente ans mais dans ma tête j'en ai encore huit. Et je suis pas un très bon parti non plus, à moins que quelqu'un n'arrive à vivre constamment avec de la musique... pas forcément douce, à longueur de journée.
Bon, ben ça fera l'affaire. Puis quoi que tu rajoutes tu peux plus effacer ce que t'as dit. |
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| | Dim 23 Juin - 15:05 | |
Le rire était communicatif. C'est donc tout naturellement que Summer ria doucement en le voyant aussi embarrassé. Peut-être qu'il ne s'attendait pas à une telle question ? En tout cas, c'était mignon de voir cet homme aux allures de punk se retrouver aussi mal à l'aise face à une question comme celle-ci.
Vu la manière dont il parlait, on aurait dit qu'il vivait encore comme... Ben, un élève de l'académie. Et peut-être qu'il se sentait encore comme tel au fond ? La seule différence était qu'il gagnait de l'argent en allant en cours. Mais sinon, il était toujours là, dans un dortoir, avec des règles à respecter.
« Oui, c'est sûr, ça doit être pas mal d'être logé sur son lieu de travail... Mais vous comptez faire comment une fois que vous serez en couple ? Vous allez quitter votre logement de fonction ? Ou carrément votre poste ? »
S'il trouvait un compagnon qui avait déjà un appart', il squatterait plutôt chez cette personne plutôt que de rester ici non ? Et si c'était assez loin, peut-être qu'il allait devoir arrêter de travailler ici ? Très franchement, elle doutait que le professeur de batterie y ait déjà songé. En fait, il se pouvait même qu'il n'ait jamais songé à son futur depuis qu'il est ici !
« Il y a une raison pour laquelle vous vous sentez encore comme un gosse de huit ans ? Par rapport à votre enfance ? »
Elle avait aussi remarqué qu'il avait tendance à se dévaloriser tout seul, et se demandait si ça n'avait pas non plus quelque chose à voir avec son passé, mais se retint de poser la question. Elle n'était pas psychologue, mais journaliste. Quoique, avec cette question, elle s'approchait plus de la psychologue que de la journaliste...
Elle reposa son stylo et croisa les bras.
« Rassurez-vous, ce sera ma dernière question... »
Elle lui sourit, lui montrer que son calvaire serait bientôt fini.
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