Pour une fois furieusement banale, Enora a suivi le mouvement de foule et observe comme chacun cette poudreuse si inhabituelle en Floride. Mais elle finit malgré tout par se détacher de la plèbe, comme une excroissance tumorale, avec son visage renfrogné et ses dentelles sombres.

Elle cherchait encore à statuer sur son appréciation de la neige –après tout, c’est presque la première fois qu’elle en voit- lorsqu’une masse glacée vient s’échouer sur son cou.

Et lui glisser le long de sa nuque, dans un froid qui lui arrache la peau et, accessoirement, un frisson.
Volte-face brutal, moue colérique, et comme dans les films le coupable se désigne seul par une attitude faussement détachée -en plus de son geste inachevé qu'elle capte du coin de l’œil.

Enora compacte la neige, tend le bras, vise et tire ; malheureusement, contrairement à ce qu’il se passe dans les films, le tireur a une acuité visuelle défaillante et le projectile manque lamentablement sa cible, venant s’échouer sur le visage d’un malheureux roux à quelques pas de là, un malheureux roux qui n’a pourtant rien demandé.

Et qu’elle ne connait pas. Elle en rigole de son rire malsain.

Une boule de neige s'écrase sur mon visage sans que je n'ai le temps de la voir venir. Je pousse un grognement et essuie la substance froide, cherchant du regard l'auteur de ce méfait. En l’occurrence, l'autrice. Je ne tarde pas à la repérer, sans doute parce qu'elle ne cherche même pas à se cacher : elle me rie ouvertement au nez, d'une façon désagréable et dérangeante. Prêt à me venger, je me fige toutefois en la reconnaissant et pâlis légèrement. Enora Clifford. Celle a qui appartiennent les posters qui ont été déposés devant ma porte il y a quelques jours... Et qui n'ont certainement pas été déposées par elle.

J'abandonne aussitôt toute velléité de vengeance. En fait, j'oublie complètement la boule de neige. Le plus sûr pour moi serait de m'enfuir, mais je ne peux même pas courir ; ma jambe droite est défectueuse depuis quelques heures et je me déplace atrocement lentement. J'essaie de me raisonner : elle ne peut pas savoir que c'est moi. Mais ma conscience me tiraille : ne devrais-je pas lui dire ? Les lui rendre ? Après tout...je n'ai aucun lien dans le vol - tout de moi je suppose que c'est ce dont il s'agit - de ses posters. Elle ne va pas m'en vouloir, surtout si je les lui rend de mon plein gré. Si ? Merde, je suis sûr que si.

- Hm...tu es...ce ne serait pas toi, Enora Clifford ?

Je déglutis. Allez. Courage, Percy. Ce ne serait pas correct, de garder quelqu'un chose qui ne t'appartient pas. Et ne te fie pas à son apparence ou à ce qu'on dit sur elle, tu ne la connais pas personnellement et tu sais bien ce que ça vaut, les rumeurs.

- T'aurais pas perdu un poster, par hasard ? Je...enfin, j'en ai vu un traîner, et je me dis que tu le cherches peut-être.

Et je reste planté là, à lui faire face, le coeur battant. Mais même si je n'arrive pas à dissimuler mon malaise, j'arrive plutôt bien à contenir la peur que j'entretiens à propos de sa réaction. Pour l'instant.

A l’écart, le plus à l’écart possible de la foule qui commence à se former, Henri donne vaguement un coup de pied dans la poudreuse, son nez rougi dépassant à peine de l’écharpe enroulé autour de son cou comme un python, le bonnet retombant sur ses sourcils. Vêtue de bottes, d’un jean et d’un blouson épais, Henri se fond dans le décor à la perfection - ou du moins pourrait se fondre dans le décor à la perfection.

Il reste ses yeux. Méfiants. Inquisiteurs.

Ils se posent soudain sur un groupe de filles qui fait des bonhommes de neige, quelques mètres à sa gauche. Doucement, silencieusement, elle se rapproche puis s’accroupit à côté d’elles. Suffisamment près pour qu’un œil extérieur puisse la confondre avec l’une d’entre elles, mais pas assez pour qu’elles-mêmes s’y laissent prendre - qu’elles la reconnaissent, à juste titre, comme un intrus envahissant leur territoire.

Henri commence alors à faire son propre bonhomme de neige et se perd dans sa tâche, jusqu’à ce qu’une boule de neige frôle son œuvre et qu’elle se projette en avant pour la protéger, lionne défendant son petit, avant de lancer un regard affreux à l’individu responsable de son agitation.

Les pelouses intérieures
Sont des petits parkings
Pour les voitures d' ailleurs
Fabriquées dans l' ère Ming

... Ça ne veut absolument rien dire, c' est vrai.

Mais il y a, par contre, réellement (enfin tout est relatif) des gens pour s' y garer. Malwina s' était effectivement garée il y a quelques heures juste ici, pour piquer un roupillon. Elle essaya sans succès de faire redémarrer sa voiture. C' est bien dommage, en plus, si ça se trouve, les étudiants donnent plus que points que les piétons lambdas...

Elle ouvrit sa portière et prit un petit tas de neige.
Pendant un moment, elle semblait essayer de "sculpter" son tas de neige, qui fondait dans sa main dénudée. Avant de constater que c' était, euh..

Naze, nul, décevant, affreux, grossier, méconnaissable, merdique et raté. On pourrait même aller jusqu' à dire que c' était carrément contraceptif. Et autant dire que c' était moche.
Moche comme de la neige mal mise, en tout cas...

Elle lança donc son oeuvre avec l' énergie d' une rognure d' ongle, pile sur ce pauvre Perceval.

De la neige ninja. Vous savez, de la neige qui arrive dans le dos sans qu' on sache pourquoi et qui se glisse dans les vêtements... Déjà qu' il était roux, il cumule les malheurs, c' est triste.

La neige, c'est cool. C'est froid, ça te rappelle la maison. Et puis ça te rappelle la patinoire, et donc le hockey. Et avec toute cette suite de pensées, au final, tu retombes encore sur le hockey. Encore et toujours. Toi, t'es pas du genre à te battre avec, normalement. T'es plutôt du genre emmitouflé avec tes quinze couches, et tu traverse le plus vite possible. Sauf qu'aujourd'hui, les pelouses sont incroyablement bondées. Et que tu reconnais quelques têtes, et que t'as envie de jouer. Parce que de toute façon, manger des boules de neige ça te gêne pas, t'es habitué à prendre des palets dans la face.

A genoux, tu fais ton petit tas dans tes mains. Et une fois que c'est bien rond et bien nickel, tu cherches une cible. La lancer sur Mandy, ça serait ptet à la fois le plus suicidaire et le plus drôle. Ou sinon, y'a Underwood, de l'équipe de Hockey féminine. Après tout, c'est elle la gardienne, et elle a l'habitude de prendre des trucs dans la face aussi, pas vrai? Ouais! Faisons ça. Pouf, un beau lancer -pour une fois- qui va directement toucher sa cible. T'essaye de refaire ton air sérieux, avec les sourcils froncés, mais tu peux pas t'empêcher de rigoler.

"BEL ARRÊT HENRI. ON GAGNERA LE CHAMPIONNAT SI C'EST COMME CA!"

- Ça va, personne ne va te l'abîmer ton bonhomme.

Son front se plisse d’une douleur non feinte au son de cette voix, alors que ses mâchoires se crispent brutalement. Entre tous, pense-t-elle, entre tous il a fallu que ce soit lui. Henri, elle est un peu trop vulnérable face à Salvatore pour pouvoir en rire - le provoquer comme tous les autres, arrogante, éhontée, revendiquer une fierté dont on croit l’avoir dépossédée. Mais elle est aussi un peu trop vulnérable pour être capable de simplement l’ignorer.
Alors elle tranche.
Elle tranche ; elle fera semblant d’être comme tous les autres qui le craignent poliment, de loin, sans éclats et sans jalousie. Parce que c’est là sa véritable faiblesse, c’est là l’inavouable vérité. Elle le jalouse à en crever.

Elle baisse les yeux, l’air embarrassée - n’y croit pas elle-même une seule seconde. Jamais son jeu d’acteur ne lui a paru aussi lent. Elle a un regard par en bas pour le bonhomme de Salvatore, un battement de paupières violent quand elle se rend compte qu’il est plus beau que le sien, évidemment.
Elle sait qu’il sourit, même si elle ne le regarde pas, et c’est insupportable.

- T'as pas froid avec ces pauvres gants ?

« Non, ça va. » répond-elle ; et elle module sa voix pour la débarrasser de son agressivité habituelle. « Merci. » La politesse est en trop, elle le sent, ne cille pas. Elle a l’impression d’avoir juré, et ça la fait doucement rire dans un coin de son crâne.
Au bout d’un moment, le temps de se souvenir comment sourire, elle ajoute :

« C’est joli ce que tu fais. » Et je t’emmerde.

Elle ne demande pas comment il a appris, parce qu’elle veut mettre un terme à la conversation avant que celle-ci ne la piège. Sourit une dernière fois, hypocrisie morbide, puis se retourne vers son propre bonhomme de neige, lui jette un vague regard de pitié, se dit qu’elle a peut-être passé le pire quand...

"BEL ARRÊT HENRI. ON GAGNERA LE CHAMPIONNAT SI C'EST COMME CA!"

« Oh le con » est la seule pensée qui lui vient. Plus que le fait qu’elle ait reçu la boule de neige quasiment dans la figure, plus encore que le fait qu’il ait failli abîmer son bonhomme de neige, c’est le fait qu’il ait hurlé son nom, alors qu'elle cherchait à disparaître, qui la fait soudain sortir de ses gonds.
Embrasée par la colère, elle en laisse tomber son masque ; murmure « Morgan Ellis » dans un grognement de bête, ramasse de la neige, en fait une boule compacte, se relève, la lance de toutes ses forces... L’atteint en plein dans la poitrine.

Petit sourire satisfait, juste avant de se réfugier derrière... Salvatore. Sérieusement ? Oui sérieusement. Le plus sérieusement du monde.

« Essaie encore, Morgan ! » crie-t-elle.

Ose.
Ose seulement.

Le roux lui parle. Enora savait que lancer de la neige sur un roux était passible d’une malédiction, ah, malheur malheur, qu’a-t-elle déclenché…  
Elle grogne à la question sur son nom, feulerait presque s’il lui en laissait le temps.

Bien sûr que je suis Enora, t’en connais d’autres des lolitas albinos ? Hein ?

Mais la question du poster la laisse interdite.

- « Hum, un poster, tu dis ? Ca m’dit rien. Quel genre de poster ? »

Du coin de l’œil, elle note ce qui se passe du côté d’Henri et se dit qu’il sera bien temps de titiller son bonhomme de neige plus tard. Avec délicatesse et amabilité bien sûr.

Mais là, il y a une brune qui vient s’interposer dans ses affaires.

Enora se penche, avec une vitesse qui l’impressionne, mais finalement toute relative au vu du ralentissement moteur induit par la dépression. Une fois de plus, elle compacte la neige en une boule grossière, hésite à y cacher des cailloux mais songe que ça serait quand même dangereux et lance vers la nouvelle arrivée.

Heureusement qu’elle est peu sensible au froid.

- « C’EST. MON. ROUX. On est occupés à discuter de trucs importants, trouve-t-en un autre ! » vocifère-t-elle avec brutalité.

Et c’est franchement comique, la façon dont elle plisse les yeux pour ne pas manquer sa cible cette fois.

Euh.
Ouiiiiiii ?
Ses joues flambaient. Adam était surpris. Tout ce qu'il voulait c'était converser à propos du beau temps avec un de ses semblables, pas se retrouver mêlé à des guerres enfantines entre le nounours, la maso et le gay.

« M-Mais jeuuuuh... »

Je ne sais pas comment faire, moiiii...

Au premier abord, tout ce qu'il fit fut lâcher un rire, le visage rosi, parce qu'il était content bon sang d'être sollicité comme ça et puis que Salvatore qui l'appelait Trésor c'était drôle aussi.
Puis, petit à petit, Adam se rapprocha à genoux de l'Asiatique, tentant dans son déplacement maladroit de n'écraser aucun bonhomme de neige.
Et puis il se saisit fermement de la main tendue et il tira.
Sans se poser de questions sur la possible chute d'Henri. De Salvatore. Du mouton. Du bonhomme. De lui-même.

Salvatore n'avait qu'à pas lui demander de l'aide – de toute façon ça ne pouvait que mal tourner, n'est-ce pas ?

Elle n'a pas l'air de comprendre de quoi je parle. Me serais-je trompé ? J'avais déduis, en voyant le style, que ce devait être une de ses œuvres, mais...quoique, comme cela ne fait que quelques jours, peut-être qu'elle ne s'est tout simplement pas aperçu de sa disparition ?

- Ben, tu vois, c'est un genre de...HÉ !

Ma voix a filé dans les aigus. Je me retourne en vitesse, glissant ses mains dans son cou pour chercher à en ôter la neige en train de s'infiltrer sous mes vêtements, et parviens à repérer la responsable. Que je ne reconnais absolument pas. Bon sang, quand est-ce que de parfaits inconnus vont cesser de m'attaquer ? J'ai une tête de victime, ou quoi ? C'est parce que je suis roux, hein ? Je me demande si je ne devrais pas investir dans une teinture. Mais je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit ou de tenter de lui envoyer une boule de neige en retour, car Enora s'en charge très bien à ma place. Je hausse toutefois un sourcil : "son" roux ? Je ne suis pas sûr de savoir comment le prendre, mais je trouve la réplique assez comique, d'autant que je ne m'y attendais pas venant d'elle ; je ne peux peux pas m'empêcher de sourire, sincèrement amusé.

- Tu me défends ? C'est gentil, j'apprécie l'attention. Par contre, j'ai pas l'impression que ce soit l'endroit idéal pour en discuter : t'as beau dire que je suis ton roux, les cheveux oranges, dans la neige, c'est très facile - et apparemment tentant - à viser. Ça te va, si on se retrouve plus tard ? On a qu'à manger ensemble ce soir ou aller boire un truc quelque part. Si ça te dis, bien sûr. Ça devrait pas être très long.

Pas tout de suite, bien sûr. Je suis venu ici pour faire un bonhomme de neige et s'il y a bien une chose à laquelle je ne renoncerais pas, c'est bien ça. J'ai l'habitude d'en faire pendant l'hiver en Angleterre, et je compte bien concurrencer le joli mouton de Salva.

Humph.
Salvatore a fui comme le lâche qu’il est, pas sans hériter de deux ou trois griffures - tu as les ongles trop longs ces temps-ci et ça te plaît - attends un peu qu’ils se cassent - et toi tu es restée seule, accroupie près de son mouton de neige.
Tu as suivi le mouvement des yeux ; le garçon aux yeux bleus qui le tire, lui qui trébuche, eux qui tombent ensemble. Le bonhomme de neige derrière. Ton bonhomme de neige. Anéanti sous le poids de deux corps qu’aussitôt tu abhorres.
Ton souffle se suspend, les yeux écarquillés.

Un instant ton cœur balance entre la haine et la tristesse - tu savais que ça arriverait, tu le savais parce que c’était ton bonhomme de neige et que tout ce qui porte ton nom finit mal, toi la première.

Elle a un soupir qui écorche son âme, et la tristesse prend le dessus. Elle se tourne vers Morgan, les sourcils haussés.

« On peut légitimement penser que c’est ta faute, donc tu vas m’aider à réparer ce carnage. » dit-elle, pour une fois sans provocation.

Comprenez : en refaire un autre, de bonhomme, pour compenser la perte du premier. Puis elle se tourne vers les assassins et lâche :

« Dégagez les pédales. J’ai un enterrement à tenir. »

La lassitude de sa voix rattrape ses gestes quand elle les contourne pour reprendre sa position initiale, la place exacte où elle se tenait avant que Salvatore ne la perturbe. L’insulte n’était peut-être pas nécessaire, mais elle lui a fait du bien ; l’avenir que lui réserve cet éclat, elle n’y pense pas. Elle se dit que l'injure vaut mieux que l’hypocrisie passée.
Elle ne se rend pas vraiment compte du préjugé que sa phrase contient ; à force d’écouter les rumeurs, elle a fini par croire que tous ceux qui traînaient avec Salvatore étaient gay, Henri. Elle y croit comme à une vérité scientifique.

C'était quoi cette merde ? Pourquoi y'avait de la neige en Flori- Ah non. Y'avait de la neige A VOLFONI. Himeruya ferait mieux de dépenser son fric dans la rénovation des bâtiments où il installait ses élèves que dans des canons à neige, aha.
C'était à peu près aussi dangereux, il aimait prendre des risques.
Jordan n'avait pas fait trois pas dehors pour retrouver sa nouvelle super copine Pepper qu'il se prit une boule de neige particulièrement douloureuse à l'arrière du crâne. Ok. Vif comme l'éclair, le voilà retourné, cherchant un responsable qu'il repère sans peine. Et merde. Lui qui avait dans l'idée de punir cet outrage, il s'avère qu'il s'agit de MAndy et si il y a bien une personne qu'il ne se sent pas d'aller frapper, c'est bien elle. Le souvenir de leur désastreux rencard en mémoire et de la neige dans le dos, il s'en retourne donc, piteux, retrouver celle qu'il aime, ou à peu près. Elle est assisse sur son banc, elle sait faire des trucs de vraie fille au moins, pense-t-il en jetant un regard jaloux à Andrew.

_ Eh Pep' chérie tu veux pas prendre une toph trop stylée ?

Son grand sourire ne présage que des bonnes choses, Jordan est con mais pas méchant après tout. Il la prend par la main et ils courent dans la neige, c'est très joli et romantique, ça lui fait plaisir, et puis il s'arrête devant le mouton de neige parce que décidément, faut vraiment être très très con pour perdre son temps à faire un mouton. Un mouton quoi.

_ Regarde ! Regarde !

Qu'elle le prenne en rafale et garde et la meilleure, espère-t-il, et puis il se laisse tomber sur le mouton comme sur un joli château de sable, chute amortie en riant et sous son nez, à l'envers, une paire de visage qui ne le fait pas rire du tout. Salva et Adam, tiens tiens, voilà où ils ont fini tous les deux. Croiser toutes les belles histoires d'amour qu'il a loupé dans de la neige fondue, ça a le don de le mettre de mauvais poil.

Malwina avait senti quelque-chose venir en voyant cette inconnue préparer son terrible assaut. Elle se réfugia donc derrière son pare-brise pour éviter la neige. Elle se leva ensuite en dehors de sa voiture, pas très réveillée, mais apte à répondre à cet affront, sans visiblement penser à s' excuser auprès du rouquin mais il est roux, donc c' est pas grave #rouxletterusse. La guerre était déclarée, il semblerait.

Risk, un jeu Hasbro DANS. TA. GUEULE.

Notre héroïne () prit donc un peu de neige dans sa main. Elle en fit une boule plus ou moins compacte, et la lança sur Enora. Avec un geste vraiment étrange d' ailleurs, qui consistait grosso-modo à faire tracer un demi-cercle à la main droite, qui tenait la boule, tout en penchant dangereusement le corps sur la gauche... Sûrement un truc que Pepper adorerait poster sur internet. Mais grâce à la puissance du haxx et à la loi du gentil-qui-tire-bien (), la boule () toucha Enora au visage, si tant est que celle-ci ne fût pas prise d' esquivite aigüe.

Le roux continue de parler. Beaucoup. Pour ne rien dire –si ? Alors Enora a de ces mouvements de mains condescendants qui veulent juste dire « dégage » et ce regard hautain de fausse marquise empâtée dans la bourgeoisie. Piètre façon de faire de l’humour –et encore, heureusement qu'elle est bourrée d’antidépresseurs, heureusement que la neige la rend presque euphorique, heureusement que le roux lui est presque sympathique.

- « Va. Je t’autorise à vivre ta vie. Si besoin est, je n’aurais pas de mal à te retrouver. Et vice-versa. »

Il y a peu de roux à Volfoni et tout aussi peu d’albinos.

- « Adieu. »

La petite pointe mélodramatique glissée dans ce mot s’effondre aussitôt qu’Enora se mange de la neige en pleine face. HEADSHOT. Mort immédiate, 50 points bonus, bien joué, bravo, clap clap clap. Perceval, si tu veux rire, c'est à ton tour.

Dans la tête de la lolita, le bruit de l'impact résonne, c'est désagréable.
Elle aurait du mettre des cailloux dans sa boule de neige.

- « Viens ici, sale lâche ! Se cacher derrière un pare-brise n’a jamais sauvé personne ! »

Ou peut-être que si. Et puis, qu’est-ce qu’une voiture fait là ? C’est limite plus choquant que de la neige artificielle.

Mais dites donc ?

Quel galopin ce Jordan alors ! Hihihi♪.

Aux anges, Pepper se laisse embarquer, papillonnant de bonheur. Elle rit aux éclats. Et même lorsqu'elle mitraille la chute de son petit-ami, elle rit encore, ce qui donne un

MA-GNI-FI-QUE cliché Retricatisé :

Elle se rue aussitôt vers Jordan pour lui montrer la magnifique photo

- Tu la trouves comment ? Elle est bien non ?

Qu'elle demande de sa voix douce et ignorante, jusqu'à ce qu'elle ne réalise que le père de la victime, dixit the dead mouton, n'est en fait autre que SALVACERAPTOR ! Et tout le monde sait à Volfoni combien leur relation peut être houleuse (peut-être même envieuse ?)

Elle frissonne net et son regard passe de Jordan à Salva, et Salva à Jordan. Simultanément. Lequel des deux est le plus dans la merde que l'autre ? Est-ce que c'était seulement intentionnel ? De la part d'Emile, ça ne l'étonnerait même pas.

Discretos, Pepper range son Ivolphone coque or au fond de sa poche, de toute la délicatesse que son corps de gymnaste le lui permet, et s'avance doucement vers son géniallisisme irréprochable amoureux pour garder une proximité non-négligeable avec lui, tout en agissant comme si elle n'avait absolument pas remarqué la présence de Salvatore.