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 Somnolence matinale [Enora Clifford & Heather Jewel]

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Un professeur absent, et voilà qu'Enora se retrouvait avec deux heures de trou au milieu de sa matinée. Bien sûr, les élèves avaient été vivement incités à se rendre en salle d'étude pour mettre ce temps à profit efficacement, mais il n'y avait que les intellos de service pour accepter ce sort sans rechigner. La plupart de ceux qui étaient dans les équipes sportives avaient argumenté qu'un entraînement leur serait plus bénéfique, et idem pour les élèves de théâtre, qui avaient assuré que les répétitions étaient plus importantes que jamais. Enora, qui n'était douée qu'avec les crayons, n'avait pas vraiment de prétexte pour se sortir de là. Après tout, personne ne l'empêcherait de dessiner pendant toute la durée de l'étude, puisque c'était considéré comme du travail, à Volfoni. Mais l'idée d'être enfermée et chaperonnée pendant deux heures, non, décidément, ça ne la séduisait pas vraiment. Elle n'aimait pas les heures d'étude parce que les autres élèves n'ayant pas grand-chose de constructif à faire, et les surveillants se montrant généralement indulgents, les étudiants passaient toujours leur temps à chuchoter. Et à chaque fois que quelqu'un chuchotait non loin d'elle, Enora ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'on était en train de la critiquer. Attentive au moindre regard dirigé vers elle, à la moindre variation de ton, Enora finissait toujours par ressentir une haine profonde à l'encontre de ses camarades au sortir de la salle. Alors si elle pouvait s'épargner ça...
Justement, cela tombait bien, mais elle avait passé une mauvaise nuit, pour la deuxième fois consécutive, et montrait des signes évidents de fatigue. L'avantage, avec son teint de peau cadavérique, et la fragilité de sa santé, était qu'elle donnait toujours l'impression d'être maladive, et avec les épaisses cernes dont elle était affublée ce matin, ce serait un jeu d'enfant que d'attendrir la surveillante. Elle attendit ainsi un petit quart d'heure, durant lequel elle prit ostensiblement sa tête entre ses mains comme pour réfréner une migraine, puis leva la main. Je ne me sens pas très bien. J'étais malade ces derniers jours. Je voudrais aller me reposer dans ma chambre. Un jeu d'enfant, n'est-ce pas ? Et la voilà, de bon matin, à retourner vers le bâtiment résidentiel quitté à peine vingt minutes auparavant. Bien sûr, pas question d'aller s'enfermer dans sa chambre. Elle y passait déjà suffisamment de temps, et l'endroit exigu lui donnait l'impression d'étouffer. Elle se dirigea donc vers la cafétéria.
L'endroit, qui aurait dû être désert à cette heure-ci, était pourtant loin de l'être. Bien sûr, ce n'était pas bondé, mais on trouvait facilement une vingtaine d'élèves, ce qui était déjà assez inhabituel à cette heure. C'est sans surprise qu'Enora y repéra plusieurs de ses camarades qui avaient prétendu vouloir s'entraîner un peu plus tôt. Mais, à l'évidence, sa classe n'était pas la seule à avoir quartier libre ce matin. Elle repéra plusieurs têtes, plus ou moins connues, mais aucune à qui elle ait envie de parler.
Elle posa son sac sur une table un peu isolée, et alla se chercher un gobelet de thé à la machine à café. Bien sûr, il avait le goût d'eau chaude. Elle grimaça. Ca valait bien la peine de se brûler les lèvres pour ça. Elle repoussa le gobelet à l'autre bout de la table et posa la tête sur ses bras croisés. En fin de compte, elle était vraiment très fatiguée. Retourner dans sa chambre n'aurait peut-être pas été une si mauvaise idée. En fait, elle commençait même à... somnoler. Malédiction que ce sommeil qui refusait de venir la nuit mais semblait prêt à l'envahir aussitôt le soleil levé. Elle bailla profondément et, petit à petit, le monde autour d'elle commença à s'affadir...
Puis un grand bruit, qui la fit sursauter.

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- Pookie, j'arrive pas à dormir !


Voilà à quoi j'en suis réduie. Parler à un nounours, la classe. Non, Pookie n'est pas un nounours, c'mon meilleur ami ! Il est trop doux en plus. J'ai l'air d'une forever alone... Ok j'ai besoin de dormir, c'est le manque de sommeil qui me fait dire des conneries, je le sais je le sens je le suit il se fout de moii ! Je me frotte les yeux en baillant avant de me redresser sur mon lit. Il faudrait que je pense à aller en cours un de ces jours, sinon je risque d'avoir des problèmes. De gros problèmes. Si au moins je faisais quelques chose de mes journées, ce serait une excuse ! Mais passez sont temps à parler à un nounours, c'est tout de suite une moins bonne excuse.


Je passe devant mon miroir pour m'immobiliser aussitôt. Oh mon dieu la tronche ! J'ai l'air d'un zoombie qui a pas manger de viande fraiche mais du chien. Très mauvaise comparaison, je sais. Je passe un rapide coup de peigne dans mes cheveux qui ont l'air d'avoir perdu tout leur éclat. Pour une urgence pareille, la seule solution c'est de prendre une douche !


1h plus tard, me revoilà fraiche comme une pêche ! Enfin plus ou moins. Il reste encore les cernes sous les yeux mais je crois que de l'anti-cerne fera l'affaire. Je m'allonge sur mon lit pour chercher dans mon sac mais mes yeux se ferment comme une porte. Je fais vraiment des comparaisons pitoyable ! Je me relève en vitesse. J'enfile un mini-short et un débardeur sans oublier mes ballerines avant de prendre mes clés. Tant pis pour l'anti-cerne, j'ai avant tout besoin d'un café.


Je vais à la caféteria en baillant pendant tout le trajet. Une fois arrivée, je m'arrête devant la porte, levant un sourcil en voyant la salle plutôt remplie. Quelle horreur, je vais me retrouver avec des cernes à côté d'eux ! Quoi ? c'est vrai ! Je suis la seule à sécher les cours ou bien il y a un professeur absent ? Aucune idée. J'aurai bien voulu bavarder avec quelqu'un, mais le café a la priorité !


Allant me poster devant la machine à café, je soupire en regardant mon gobelet se remplir d'un bon café noir. Je le prend entre mes doigts avant de le porter à mes lèvres. Le liquide me brule les lèvres mais ça m'est égale. Sortant mon baladeur de l'une de mes poches, je met mes écouteurs. Je m'assois dans une chaise à part dans une table un peu éloignée. Une fille est assise près de moi. Elle a l'air de dormir, encore une qui ne dort pas je présume.Je pose mon verre en choisissant ma chanson.


Je tombe en arrière. La chaise a glissé, surement de l'eau par terre. Je peste en silence, sous les regards amusés des autres élèves. Surtout venez pas m'aider, je vais m'en tirer. Le pire c'est que je me suis fait mal... Je me relève, récupérant mon baladeur qui est tombé dans l'eau. Il est foutu je crois...
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Les grandes pupilles rouges d'Enora s'ouvrirent d'un coup. Ce retour subit à la luminosité lui donna les larmes aux yeux, mais elle ne cilla pas. Elle était quelque part entre la réalité et le monde des cauchemars, il lui semblait encore sentir l'étreinte horrifique avec laquelle elle dansait à l'instant. Elle mit quelques secondes à se remettre en phase avec le monde. Qu'est-ce que c'était que ça ? Une tête blonde s'agita soudain sous la table. Enora écarquilla les yeux. Mais... quoi ? Qu'est-ce que cette fille foutait par terre ? Elle grimaçait légèrement, sûrement vexée. Tu parles, quand tu t'es étalée par terre devant tout le monde, tu m'étonnes que tu sois vexée.
La fille lui lança un regard alors qu'elle remettait sa chaise en place, puis appuya nerveusement sur son baladeur, qui l'avait vraisemblablement accompagnée dans sa chute. Enora en profita pour l'observer brièvement. Elle était loin d'être laide, mais la forme semblait lui manquer ce matin. Eh mais... Elle reconnaissait cette fille. Un peu plus fanée que d'habitude, certes, mais c'était bien elle. Une cheerleader. Heather, oui, c'était ça. C'était l'une des rares personnes dont Enora connaissait le nom, à Volfoni, et pour cause : deux garçons de sa classe avaient passé un cours entier à parler de la jolie blonde, à sa plus grande exaspération.
Enora reposa sa tête sur la table, en continuant de fixer la maladroite. Oui, elle était plutôt pas mal, sans doute, d'un point de vue masculin. Un peu vulgaire quand même. Qui s'habille déjà aussi court au mois de mai ? En même temps, quand on est blonde et cheeleader... Autant remplir toutes les cases du cliché et en tirer parti un maximum. Un peu comme faisait Enora, en fin de compte. De toute façon, si on ne s'en charge pas soi-même, les autres s'arrangent toujours pour compléter le tableau. Au moins, cette fille avait l'air de s'assumer. Ca ne la rendait pas plus sympathique, mais peut-être moins idiote. Quoi qu'à la voir comme ça, se casser la gueule en s'asseyant sur une chaise, on avait de quoi se poser la question...
Heather continuait à appuyer frénétiquement sur les touches de son baladeur, vraisemblablement agacée. Enora poussa un long soupir et finit par s'adresser à elle.

- Un problème, avec ton baladeur ?

Et comme il ne lui semblait pas naturel de simplement s'enquérir des problèmes de son prochain, elle se sentit obligée d'ajouter, avec un froncement de sourcils faussement préoccupé :

- Et ta classe a pas cours, d'ailleurs, à cette heure-ci ?

Enora n'était pas trop du genre redresseuses de torts - elle était particulièrement mal placée pour ça de toute façon - mais elle n'avait pas envie de paraître avenante. Si on commençait à se dire qu'elle n'était pas si asociale et étrange qu'elle en avait l'air, on risquait de vouloir s'intéresser à elle. Et à ses blessures. Dont elle avait envie de parler comme de se pendre. Quoi qu'au vu de son passé mouvementé, la comparaison était particulièrement mal choisie...

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Putain de bordel de merde, mon baladeur ! C'est un souvenirs de mes frères en plus. C'est pas vraiment un cadeau en fait. Je leur prenais tout le temps les leur. Et je les cassais à chaque fois...J'avais 10 ans ! Du coup il m'en ont acheté un et m'ont dit que je pouvais casser celui là autant que je voulais temps que je ne touchais plus aux leur. Mais je l'ai jamais cassé ! Ils étaient presque choqué. Et moi j'étais toute contente d'avoir enfin ma propre musique. Et voilà, cette fois ci il est bel est bien foutu. Merde. Vraiment. Merde. Tout ça à cause de cette fichue flaque d'eau ! Ils peuvent pas nettoyer de temps à autre pour pas que les gens se cassent la gueule ? Je dis ça je dis rien...

Je tourne la tête pour croiser un regard rubis. Wow, c'quoi ça ! J'avoue que d'un côté, y a pas vraiment de quoi être choqué, vu tous les trucs invraisemblables que j'ai vu depuis mon arrivée... Cheveux rose, verts, bleus. Yeux mauve, rouge, oranges. A côté ,des cheveux blancs et des yeux rouges, ça a rien de choquant. Enfin si, surtout quelle a l'air épuisé, et qu'elle a le teint aussi blanc qu'un lys. On dirait presque qu'elle est morte. Je frissonne, oubliant cette pensée. Pourquoi elle me regarde déjà ? Ah oui, je viens de me taper la honte en public, c'est tout ce qui me manquait pour compléter le cliché parfait de la blonde, conne et qui s'offre à tout le monde.

Génial, en plus d'avoir passé une nuit blanche, ma journée s'annonce pourrie, j'adore ma vie...J’entends un soupire et j'arrête d'appuyer sur toutes les touches de mon baladeur. Quoi ? Qu'est ce qui a encore ? J'ai taché mon débardeur ? Non, alors quoi ? Je suis de mauvaise humeur maintenant, génial...Je remets ma chaise en place pour m'asseoir à nouveau, faisant bien attention à ne pas tomber cette fois ci. Je regarde ma tasse de café avant de relever la tête quand j’entends une voix.



- Un problème, avec ton baladeur ?

Je lève un sourcil. Qu'est ce que ça peut lui faire, à elle et à son teint cadavérique ! Je soupire. Allons, ce n’est pas de sa faute, pas de quoi lui gueuler dessus pour si peu. Je m'apprête à lui répondre quand elle me devance.

- Et ta classe n’a pas cours, d'ailleurs, à cette heure-ci ?

Mes lèvres s'étirent en un sourire en coin. Si, enfin je crois. C'est juste que je n'ai pas envie d'aller en cours. Surtout si c'est pour écouter tout les mecs parler de moi, et me regarder ! Je ne dis pas ça parce que je suis narcissique ! Je lui suis pas en plus, donc voilà. Mais c'est vrai ! Quand je marche, je sens des regards plantés sur mon dos et quand je passe devant un groupe j’entends mon prénom. Donc pour l'instant, je n'ai pas envie d'aller en cours, et je m'en fous pas mal des conséquences. Je roule des yeux avant de lui répondre.

-Si, mais je sèche. Pour mon baladeur, je crois qu'il est bousillé.

Je lui lance un regard en regardant ses iris rouges. Une conversation me revient soudain à l'esprit. Ce serait pas elle Enora ? La fille albinos ou je sais plus trop quoi ! Elle est pas si affreuse que ça ! Elle est juste un peu différent, même plutôt mignonne. Comme j'ai l'habitude de ne pas garder pour moi mes pensées, je ne tarde pas à lui demander.

-Tu serais pas Enora par hasard ?

Je prends mon verre de café entre mes mains, même si il a refroidit, je le porte à mes lèvres pour en boire une gorgée. Je crois que je vais avoir besoin d'un deuxième café si la matinée continue à être à chier...
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Enora observe maintenant Heather avec un petit sourire en coin, légèrement amusée. La fille fait de grands gestes maladroits, un peu survoltés. On sent que la matinée lui échappe. Levée trop tard, peut-être, ou après une trop courte nuit. Trop de choses à faire en trop peu de temps, et avec trop peu d'énergie. C'est drôle, en fin de compte. Enora et son sommeil troublé sont souvent dans cette situation, et pourtant la jeune albinos reste toujours d'une discrétion admirable - et vaine, de toute façon, au regard de son apparence physique qui attire tant de regards. La fatigue n'est qu'un poids de plus sur ses paupières, contre lequel elle n'essaie pas de lutter, loin de là. Si elle pouvait passer sa journée recroquevillée dans un lit à dormir, elle ne s'en priverait pas, mais son esprit toujours actif ne le lui permet pas. Être allongée dans un lit, c'est juste une perche tendue à tous les mauvais souvenirs pour qu'ils puissent l'envahir. Et il y a certaines images qu'elle ne veut vraiment, vraiment pas voir revenir à ses yeux.
D'ailleurs, le sommeil est un risque, et c'est bien pour cela qu'il est si dur à venir pour elle. Il l'angoisse. Elle sait qu'il peut être aussi bien d'un doux réconfort et lui offrir l'espace d'un rêve une vie au-delà de toute espérance ; ou à l'inverse lui faire revivre les moments les plus sombres d'une vie depuis longtemps reniée. Il n'y a que quand elle était vraiment épuisée qu'elle a la chance de sombrer dans un sommeil sans rêve, l'esprit comme recouvert d'une chape de plomb. Cette fille a-t-elle aussi ce genre de problèmes, derrière son apparence un peu bébête ? Ah non, elle s'amuse juste à sécher les cours. Mais cela est quand même amusant, intéressant. Qu'est-ce qui peut bien amener une fille de son genre à faire l'école buissonnière ? Une tentative ne coûte rien :

- Pourquoi, prof chiant ? Matière pourrie ? Les deux ? Ou simplement pas la forme...

Enora sourit. Elle a hâte de savoir ce que la blondinette va lui répondre. Peut-être que derrière ses airs de béni oui-oui, Heather cache un brin de rébellion. Ou juste de la faiblesse. Ca pourrait être très décevant, aussi. Elle pourrait se révéler être une drama queen, et auquel cas ça risquerait d'être contrariant. Ce créneau, Enora se le réserve. Mais bon, le ton affirmé employé par la blonde semble écarter cette hypothèse.

- Tu serais pas Enora par hasard ?

Enora ne peut réprimer un soupir. Allons bon, ça n'en est même plus étonnant. Tout le monde la connaît, tout le monde se passe le mot. L'albinos. La gothique. La tarée. Celle qui dessine toujours des trucs bizarres. Celle qui reste toujours toute seule. Celle qui dessine toujours en cours. Toujours, toujours, toujours, ils n'en ont pas marre de systématiquement la mettre dans des cases ? Elle n'est pas toujours toute seule. La preuve ! Certes, ce n'est pas elle qui l'a voulu, mais ça compte quand même, non ?

- Oui, oui c'est ça. Je suis en dessin. On t'a parlé de moi ?

Ca sera intéressant de voir ce qu'elle aura à répondre à cette question. Est-ce que ça la mettra mal à l'aise ? Ou est-ce qu'au contraire elle y répondra nonchalamment, par excès de confiance ?

- Et toi, tu es..?

Enora décide de jouer l'innocente. Ce n'est pas parce qu'elle sait pertinemment qui y Heather qu'elle est obligée de le montrer. Elle est un peu plus délicate que ça, elle. Et puis, elle ne veut pas qu'on s'imagine qu'elle s'intéresse aux gens.
Quoi que. Ca pourrait donner l'impression qu'elle est une pauvre fille isolée, à qui personne ne veut parler - ce qui n'est pas tout à fait faux - alors qu'elle n'attend que ça - ce qui est totalement faux. Ca lui irait bien. Comme ça, au moins, ça ne serait pas de sa faute. Elle pourrait jouer la carte de la persécutée... Elle n'avait jamais vu ça sous cet angle...

- Je crois que je t'ai déjà vue... tu es une fille assez populaire, non ?

Elle avait prononcé la fin de cette phrase en baissant les yeux et le ton. Comme si elle était un peu envieuse et honteuse à la fois. Maintenant, elle attend en fixant ses mains sur la table, les doigts un peu crispés. C'est le moment ou jamais de découvrir si la blonde s'y croit vraiment...

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Je suis crevée. J'ai mal à la tête, et en plus j'ai des cernes. Comme si j'en avais pas naturellement, il faut que je dorme pas ! C'est épic ça, alors là c'est génial. Après on me demande pourquoi je vais pas en cours. Parce que je veux voir personne tout simplement. Et puis qu'est ce que c'est ennuyant. J'ai pas besoin d'étudier pour avoir des notes hautes, donc j'ai pas pourquoi prendre la peine d'aller en cours alors que j'en ai pas besoin. Enfin si, et il faudra que j'y aille un de ces jours. Un jour où j'aurai pas fait la fête la veille et où je me sentirai bien. Donc pas pour le moment.

- Pourquoi, prof chiant ? Matière pourrie ? Les deux ? Ou simplement pas la forme...

Heu...Tous je dirai. J'ai pas la forme parce que je me sens pas bien et que j'ai mal dormi, voir pas du tout donc j'avais besoin d'un café avant d'aller en cours sauf que j'aurai jamais eu le temps donc j'ai décidé de pas y aller. Non le professeur n'est pas forcément chiant mais vu que j'en ai totalement rien à battre de ce qu'il raconte et qu'il me donne mal à la tête on peut dire que oui, il est chiant. Et puis pour la matière je sais plus ce que j'ai comme matière ce matin et franchement je m'en fou donc on peut dire que toutes les hypothèses sont juste. Elle est curieuse elle. Mais bon, après tout parler avec quelqu'un ne me fera pas de mal. Je souris avant de lui répondre.

-Un peu de tout, mais je dois avouer que je suis crevée. Ou peut être que c'est juste une excuse pour pas aller en cours, mais c'est un secret !

Je souris encore. Elle est pas si méchante, en plus elle a l'air gentille. C'est elle Enora, elle ne tarde pas à le confirmer en plus. Certaines personne la trouve bizarre, toujours seule, distante, froide. Moi je la trouve juste géniale. Oui je sais je suis bizarre mais c'est ce qui fait tout mon charme et puis j'adore les gens différent. Au moins elle, ne tombe pas dans le cliché dans la fille blonde au yeux bleus. Merde je suis blonde. Non je déconne, je suis tout sauf un cliché, ça je peux vous l'assurer. On ne m'a pas vraiment parler d'elle. C'est juste que quand on est une personne comme moi, on a presque toujours des gens autour de nous, on est presque jamais seul. Les gens viennent parler parler parler, raconter le vie, parler de tout et n'importe quoi, juste pour dire des méchancetés sur certaines personnes pour aller leur parler juste après. Moi j'appelle ça de l'hypocrisie et moi je suis tout sauf hypocrite. Moi je suis le "Je t'écoute. Mais je m'en fou." Et le plus souvent je me dis. J'ai pas à avoir peur, c'est moi le leader des fashions ! Je fais ce que je veux quand je veux.

Je m'apprête à lui répondre quand elle me coupe pour une nouvelle question. Décidément, je vais attendre qu'elle pose toutes ses questions avant de lui répondre en une fois. Moi, qui je suis ? Je lève un sourcil, surprise. C'est pas que mon égo en prend un coup, pas le moins du monde, c'est juste que je suis presque contente que quelqu'un ne me connaisse pas. Quand les gens pensent te connaitre, ils se font une image approximative, et cette image c'est une Heather qui se prend pour une reine et qui se prend trop au sérieux pour parler aux autres. Ce qui est totalement faux vu que j'adore parler, et pas qu'aux personnes les plus populaires !

En parlant de popularité, on peut dire que je suis populaire, c'est un original comme mot mais si populaire veut dire que presque tout le monde me connait, ouais. Mon café est froid. Il m'en faut un autre ! C'est après plusieurs minutes que je réalise ce qu'elle m'a dit. Je répond quand même à sa question avant de lui demander à mon tour.

-Heu, non on ne m'a pas vraiment parler de toi, c'est juste que comme je connais pas mal de gens, ça parle de tout et de n'importe quoi tu sais. Enchantée Enora, moi c'est Heather, et oui, on peut dire que je suis "populaire". Au fait, tu dessines quoi ?!

Le dessin ! J'adore tout ce qui est dessin. D'ailleurs y a pas mal d'étudiant en art à Volfoni, 'faudra que je regarde tout ça un de ces jours. Je lui souris, contente de passer ma matinée accompagnée. Je ne tarde pas à me lever, lançant mon gobelet qui va atterrir dans la corbeille. Tiens, à force d'encourager l'équipe de basket je vais finir par être douée ! Je me retourne vers Enora pour lui faire un clin d'oeuil.

-Je te paie un autre café ?

Ca me ferait très plaisir ! Comme des amies.

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Enora a un peu de mal à savoir comment réagir avec Heather. Elle est... désarmante. Les mots paraissent légers quand ils sortent de sa bouche, naturels, peu encombrants. Cela contraste fortement avec tout le poids que leur accorde Enora, chez qui chaque parole est calculée, mesurée. Est-ce que c'est de la naïveté ? Peut-être même de la bêtise ? Une fille qui parle sans réfléchir, oui, ça collerait bien au cliché de la blonde. Non, ce n'est pas ça... On dirait juste que cette fille est gentille. Enora n'aime pas les gens gentils. C'est ennuyeux. C'est orgueilleux sans s'en rendre compte - et ceux qui ne savent pas sont les pires. Souvent, c'est aussi maladivement curieux, cette curiosité qui confine au malsain. Mais bon, ça n'a pas l'air d'être le cas d'Heather. Enora se serait attendue à ce qu'elle enchaîne tout un tas de questions, comme tant d'autres, une fois qu'il l'avaient enfin. C'est vrai ce qu'on dit ? Il paraît que... Tu as déjà..? Tu sais ce que machin dit de toi..? Non mais vraiment, ils se rendent compte à quel point ils sont intrusifs, et blessants ? Bon, ce serait mentir que de dire qu'Enora n'en profite pas un peu. Elle aime bien avoir l'attention, ça lui permet de développer un peu son mythe. Et il m'est arrivé ça. Et on m'a dit que... Tu crois vraiment que je vaux quelque chose ? Je ne sais pas si j'y arriverai... Ces gens-là, ils étaient si faciles à manipuler, ils lui donnaient du réconfort à profusion sans même savoir pourquoi. Bon, Heather n'avait pas tout à fait l'air de ce genre. Mais elle était quand même une gentille fille. Et Enora n'aime quand même pas les gens gentils. Mais bon, il faut admettre que c'est reposant, parfois.
Heather se justifie, se présente, et la seule question qu'elle lui pose c'est sur ce qu'elle dessine. Pour une fois, Enora serait presque gênée de devoir montrer ses croquis sinistres. Enfin, c'est elle après tout, elle n'a pas à en avoir honte, bien au contraire. Et puis ça la rend intéressante.
Enora a un petit sourire, qui n'est qu'à moitié hypocrite.

- Ah, Heather, oui, ça me dit quelque chose, je pense que j'ai déjà entendu parler de toi aussi.

Elle ne peut pas non plus faire totalement l'innocente, ce ne serait pas crédible. Elle dit ça d'un air détaché, comme si elle n'avait malgré tout qu'une vague idée de l'identité de la cheerleader. Bon, il est temps de prendre sa décision : elle lui montre ses dessins ou elle élude la question ? Quelques secondes lui suffisent. Elle ne résiste pas à la tentation.

- Je fais des dessins à l'encre de chine, ou plus souvent au fusain. Je travaille sur le noir. Tu veux jeter un œil ?

Avant qu'Heather lui réponde, elle plonge déjà la main dans son sac pour en extirper son carnet à dessin. Là encore elle hésite. Une phrase d'avertissement ? Un petit "bon, c'est assez particulier..." ? Non, là encore, ce sera plus satisfaisant de la laisser découvrir par elle-même, de découvrir la surprise - peut-être la révulsion - sur son visage et de voir comment elle la gère. C'est toujours amusant de voir les autres essayer de faire bonne figure. S'ils savaient à quel point elle s'en moque !
Mais avant qu'Enora n'ait eu le temps de poser le carnet sur la table, voilà qu'Heather lui propose un café. Enora est déstabilisée. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce rebondissement, surtout aussi vite. Enora regarde Heather fixement, l'air absent. Cela dure quelques secondes, peut-être pas assez pour qu'Heather le réalise si elle ne la dévisage pas intensément. Enora n'aime pas le café. Ou alors avec beaucoup de sucres. Elle n'en boit jamais, sauf pour faire bonne figure - et comme elle se fiche de faire bonne figure, non, elle n'en boit jamais. Mais sur le coup, non, Enora ne pense pas qu'elle n'aime pas le café.

- Euh je... peut-être. Pourquoi pas ?

Qu'est-ce qu'elle va faire ? Elle n'aime vraiment pas le café. Elle ouvre la bouche une première fois alors qu'Heather commence à réagir, une seconde fois, puis finalement parvient à l'interpeler.

- Euh... Je préfèrerais un thé, si ça ne te dérange pas.

Enora s'étonne elle-même. "Si ça ne te dérange pas". Ce n'est pas vraiment son genre, les formules de politesse. D'habitude, elle l'aurait dit avec froideur. "Je n'aime pas le café. C'est dégueulasse et amer." Mais bon, peut-être qu'il est trop tôt et qu'elle a encore l'esprit embrumé. Ce n'est pas grave, elle peut encore se rattraper. Elle ouvre finalement son carnet à dessin, au hasard. Le résultat est assez satisfaisant. C'est un dessin personnel. Sentimental. Pas une de ces natures mortes sur lesquelles elle s'exerce souvent. C'est glauque, même si ce n'est pas le plus horrifique de sa petite galerie. Il y a des crocs, ou peut-être des flammes, d'une noirceur profonde, qui rongent ce qui pourrait être un visage déformé. Ca n'en est pas vraiment un - Enora n'a pas raisonné en ces termes - mais les deux autres personnes qui ont vu ce dessin ont pensé à cela. Peut-être Heather y verra-t-elle autre chose ? Et le croquis d'en face, dans un genre tout à fait différent, exprime un sentiment assez similaire. On y voit une jeune fille, face à miroir, dans lequel se reflète un monstre. Un classique. Ce n'est certes pas l'originalité qu'il faut chercher dans ce tableau, mais le trait bien maîtrisé la rend fière. Elle a souvent du mal avec les formes humaines.
Elle lève les yeux vers Heather et l'observe attentivement.

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Elle a déjà entendu parler de moi…Pourquoi je suis pas surprise ? Qui n’a pas déjà entendu parler de la Leader des fashions alias Miss volfoni ? Que ce soit d’une façon ou d’une autre, tout le monde sait qui je suis ou à quoi je ressemble et je ne peux pas dire que ce soit de tout repos. Je ne suis presque jamais seule, je suis tout le temps avec du monde, quand j’ai mal à la tête, tout le monde est au courant et je dois tout le temps faire attention à mon apparence. Enfin pour le dernier point, ça ne me dérange pas vraiment vu que je suis habituée, mais je dois avouer où il y a des fois où j’aimerai porter n’importe quoi et rester seule quelques heures juste le temps de remettre mes idées en place pour aller reprendre ma place dans l’académie ! Je ne dis pas que je n’aime pas ça, j’adore avec du monde autour de moi, pas c’est pas toujours génial quoi, il y a des hauts et des bas.

Des dessins à l'encre de chine et au fusain ? Ca doit être super beau ! Enfin j'imagine qu'il y a pas tout le monde qui doit aimer, surtout ici. Elle rassemble tout ce que les gens trouvent bizarre ici. Son physique est différent, son caractère est assez original et en plus c'est une artiste. Non, les gens ici veulent des blondes aux yeux bleus, super populaire et qui encouragent l’équipe de basket ! Le cliché…Ok je me tais. Je la vois sortir un petit carnet de dessin avant de me répondre. Deux cafés ? D’accord. Je souris et je m’apprête à aller en chercher quand elle se réctifie. Un thé, mais oui bien sûr, il n’y a pas tout le monde qui aime le café. C’est compréhensif d’ailleurs, c’est dégueulasse, et amer. Mais c’est le seul truc qui me permet de rester debout, alors je fais avec.Si ça ne me dérange pas…Evidement que ça ne me dérange pas ! Elle est drôlement polie, et gentille en plus, je vois pas pourquoi les autres l’aiment pas vraiment, je la trouve adorable.

-Va pour un thé !

Je me depêche, allant chercher une tasse de café bien noir et du thé. Quand je reviens, je m’assois à côté d’elle en lui déposant son thé à côté.

-Fais attention, c’est chaud. J’ai pas mis de sucre, je ne savais pas si tu en voulais ou pas, alors je t’en ai ramené en sachet. Tu permets ?

Je souris, le sachet de sucre entres les doigts. Buvant une gorgée de mon liquide réparateur qui me brule les lèvres, je repose le gobelet avant de prendre le carnet entre mes mains. Mes yeux se posent directement vers le dessin d’une fille. Une fille qui a l’air de se regarder dans le miroir, ce miroir qui reflète un monstre plutôt que son reflet. Ouah. C’est très…déstabilisant. Tout ce noir toutes ces choses. En fait je trouve ça magnifique. Certes l’histoire du reflet et de la fille c’est du déjà vu mais elle a su se l’approprier, et c’carrément super génial.

-Enora, j’adore ce dessin. Cette façon de montrer que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils essaient de montrer, qu’il faut voir plus profondément qu’à la surface, je trouve ça passionnant.

Rappelez moi qui est le con qui m’a traité de blonde déjà ? J’adore l’art, et puis ma mère passait ses journées à regarder des tableaux. Chaque œuvre représente quelques chose pour chacun, et bah j’adore celle là ! Je la trouve super celle là. Je souris à l’artiste près de moi avant de regarder la deuxième « œuvre ».La deuxième feuille est un peu plus abstraite je trouve. Je sais pas trop quoi y voir…Des feuilles ? Des crocs peut être, ou encore des flammes… J’en ai aucune idée en fait, chacun a sa façon de voir les choses donc mon imagination peut me jouer des tours mais là, j’ai bien envie de savoir ce qu’elle y voit. Mais d’abord…

-A mon avis si tu étalais un peu plus de ce côté-là, tu pourrais avoir une ombre parfaite, ça pourrait même donner une sorte de reflet, tu vois ce que je veux dire ? Sinon, il représente quoi pour toi ce dessin ? Tu l’as fais à un moment plutôt sombre on dirait. Ou peut être que tu n’as pas envie d’en parler.

Je lui souris, prenant une deuxième gorgée de mon café. Je pourrai passer totue ma journée à parler avec elle d’art, je trouve ça passionnant. Je la trouve passionnante. Oui et je m’y connais un peu, mais alors là un tout petit peu. J’aurai bien voulu être artiste, j’ai plutôt bon gout, c’un peu comme la mode en fait. Mais c’est juste un peu différent. Comme moi et elle, on est différente, mais on s’entend bien, et ça c’est génial…

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Enora se sent un peu gênée en présence d'Heather. Elle est techniquement tout ce qu'elle pourrait détester. Une jolie fille, très populaire, et pas très futée à première vue. Exactement le genre de greluches qu'elle méprise du plus profond de son être. En plus, elle est gentille, et s'il y a bien quelque chose qu'Enora ne supporte pas, c'est la gentillesse. Elle prend ça pour de la faiblesse, et de la bêtise. Les gens gentils ne sont pas adaptés à la société d'aujourd'hui. En plus, ils cachent souvent derrière leurs jolis sourires et leurs belles formules une curiosité malsaine, un égo surdimensionné qui s'exprime dans l'attitude magnanime qu'ils pensent prendre avec les autres. Comme s'ils étaient supérieurs, alors qu'ils sont tellement vulnérables... Enora serre les dents alors qu'Heather lui rapporte son thé, prête à lui lancer une moquerie. En plus, sa prévenance l'énerve : bien sûr qu'elle voit qu'il est chaud, le thé, elle n'est pas idiote, elle... Mais alors qu'Heather lui tend le sachet de sucre, elle sent son agressivité fondre comme glace au soleil. Oh, bien sûr, cela l'agace encore plus, cette diligence... Seulement, elle ne trouve pas quoi répondre. Que lui reprocher ? Rien. Et c'est bien cela qui agace Enora au plus haut point : elle ne trouve pas de raison valable de détester cette fille. Alors elle se contente de se taire. Elle ne va pas remercier pour autant...
Enora est sincèrement surprise lorsqu'Heather lui dit apprécier son dessin. Vraiment, ça n'a pas l'air d'être le genre de filles sensible à sa forme d'expression, pourtant. Elle est sans doute en train de lui lécher les bottes... et l'analyse qu'elle donne... Ca, cela met Enora en colère.

- Ce n'est pas ça.

Le ton était sec. Elle a un peu tiré le dessin vers elle. Elle laisse passer quelques secondes. Elle hésite à donner à Heather la véritable explication de ce dessin. Mais comme la blonde a l'air d'en attendre plus, elle finit par céder.

- Au contraire. C'est quelqu'un qui se déteste. C'est son propre regard, dans le miroir. C'est le dégoût de soi.

Pourquoi lui a-t-elle parlé de quelque chose d'aussi personnel ? Il est temps de reprendre le contrôle. De tourner ça à son avantage, de parer ses souffrances de l'artificialité nécessaire pour les rendre inoffensives.

- C'est comme ça que je me vois. Je ressemble à un monstre, avec mes yeux rouges. On ne dirait même pas que je suis humaine, et tout le monde me déteste. Ils chuchotent dans mon dos, parce que je suis bizarre. Je n'ose même plus leur parler, c'est le visage qu'ils me donnent...

Enora s'interrompt subitement. Eh merde. En fin de compte, elle en est revenue à l'analyse initialement proposée par Heather. Et sans le vouloir, en plus. Sans doute n'est-ce pas si faux, alors. La cheerleader n'est pas si simplette qu'elle en a l'air, en fin de compte. Même si ses commentaires sur le dessin manquent de sophistication et d'originalité, eh bien, au moins ils sont justes... Enora est un peu absente, absorbée par cette réflexion sur le sens de son dessin. Sans doute rendue prudente par sa maladresse précédente, Heather lui pose alors une question sur le sens du deuxième dessin. Enora ne s'en souvient pas. Elle le tire à elle pour mieux l'inspecter.

- Celui-là, ce sont les flammes de l'Enfer, qui jaillissent de la gueule du Cerbère. Je ne sais plus pour qui elles brûlent.

Enora observe le dessin plus attentivement. Bien sûr qu'elle s'en rappelle, maintenant. Elle hésite à le dire, toutefois. Il va falloir être prudent, au moment de manier ces mots-là. L'impliquer Elle sans s'impliquer elle-même. Un mot trop intime pourrait se retourner contre elle.
Le temps qu'elle y réfléchisse, et Heather fait un commentaire sur les ombres de son dessin. Enora rougit, ce qui se voit immédiatement sur la blancheur de sa peau. Ca, c'est la dernière chose à laquelle elle s'attendait de la part de la cheerleader. Elle a le sentiment que son cœur rate un battement. Elle est éminemment vexée. Mais pour qui se prend-elle ? Enora essaie de balbutier quelque chose, mais aucun son compréhensible ne parvient à sortir de sa bouche. Alors, faute de mieux, elle regarde la blonde avec de grands yeux. Elle n'a pas l'air de penser à mal, en lui disant ça, sans doute fait-elle partie de ces gens qui croient en la critique constructive. Comme si en terme d'art... Pourtant, elle a raison. Elle est surprise qu'Heather s'y entende en dessin, mais elle ne lui laissera pas la satisfaction de lui donner raison. Elle décide d'éluder son intervention et de lui lâcher la fin de son explication.

- En fait, c'est Elle qui brûle. Qui se noie dans les flammes pour ses péchés. Il y a de la luxure, dans ses pensées, et elle est punie pour cela. Dans la Bible, il est dit que si son œil est une occasion de chute, il vaut mieux se l'arracher plutôt que de brûler en entier. Mais comme Elle, c'est son esprit qui est empoisonné, alors c'est lui qui doit être ravagé. Et c'est ça cette ombre, là. Ce sont tous ses rêves et toutes ses espérances qui sont en train d'être consumés. Comme ça elle ressortira plus pure.

En voilà du glauque, sans doute, mais Enora affiche sur son visage un petit sourire de satisfaction. Ce dessin représente beaucoup, pour elle, si bien que l'on sent la majuscule quand elle la désigne, Elle, celle qui lui a laissé ce corps et ces souvenirs en héritage. Celle qui parfois, encore, tremble dans la nuit, mais celle qu'elle domptera.
Lorsqu'Enora lève les yeux vers Heather, elle est, peut-être pour la première fois depuis le début de cet échange, véritablement à l'aise. Elle laisse échapper un commentaire pour elle-même.

- J'aime beaucoup ce dessin.
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Chacun sa façon de voir les choses, chacun exprime les choses qu’il voit à sa façon. Face à ce croquis, moi je vois quelques chose de personnel, qui peut me rappeler diverse souvenir. Quant à Enora, il peut représenter quelques chose de différent, c’est tout à fait compréhensible. Le dégout de soit. Faudrait que j’y réfléchisse pendant un moment pour avoir une réponse adéquate mais ouais, pourquoi pas. Quelqu’un qui se regarde dans une glace et qui est dégouté par son propre reflet. C’est une vision du monde qui nous entour assez originale mais que je trouve terriblement sombre. Enfin bon, c’est ça façon de voir les choses. Comme moi je n’aurai surement pas utilisé ces couleurs là, je préfère les trucs avec pleins de couleurs pour montrer la joie de vivre, j’aurai fais des contours au stylo noir, j’aurai j’aurai j’aurai sauf que ce n’est pas mon dessin donc je fais que dalle. A un moment je m’étais mis au dessin, il y a quelques années à peine. Je m’en sortais pas mal, mais je n’avais pas vraiment le temps pour ça. Fallait que je me concentre sur mes concours donc j’ai vite laissé tomber. Ca me manque des fois. Je dessinais que des petits trucs marrant, mais c’était sympa quand même.
Je bois une nouvelle gorgée de mon café et je m’étouffe presque. Un monstre. Elle. Elle est pas aussi terrifiante que les psychopathes folles de tout ce qui bouge qui me servent d’amies ! Mais non c’est pas un monstre, mais l’image qu’elle a d’elle-même est vraiment surprenante. Presque terrifiante. Des yeux rouges ? Bah on dit que c’est des lentilles hein ! Avec tout les gens ici qui ont des yeux violet, argenté ou encore doré, steuplait ce n’est pas du rouge qui va me choqué ! Bon ok à première vue, son style est assez originale mais avec tout ce qu’on a ici, ‘faut pas abuser quand même. D’accord, là je dois faire un profil complet de sa psychologie et ça risque de prendre pas mal de temps donc en fait je vais éviter de le faire pour pas passer pour une psy’ qui essaie de soigner son patient. Les gens ne parlent pas vraiment sur son dos, mais ils adorent s’attaquer à des gens sans défense, comme elle. A des gens, différent, avec des styles différents, avec des caractères différents. Ca leur fait presque peur.
Bah, en fait c’plus ou moins ce que j’ai dis. Ca me fait sourire, on a un peu la même façon de voir les choses après tout. De l’Enfer. Des flammes. Ah ouais quand même, c’plutôt macabre tout ça hein. Mais ça ne change pas l’effet que ces croquis ont sur moi. Je les trouves super, j’aimerai bien en avoir un, mais je prend pas le risque de lui demander. Oh my gosh, elle rougit ! Ca me fait sourire, sur sa peau pâle ça se voit tellement qu’on dirait une poupée ! J’aurai peut être pas dû faire la remarque sur les ombres. Peut être que ça se fait pas…J’en sais rien moi si ça se fait ou pas, je pense pas à ce que je dis, je le dis et puis c’est tout. Je garde pas mes pensées pour moi, je suis franche et directe donc un détail comme ça j’aurai pas pu le garder pour moi. C’est pas toujours super pratique, mais je sais quand même garder un secret. Encore heureux d’ailleurs, sinon je serai dans de beaux draps. Je reste bouche bée face à son interprétation du dessin. Ah ouais d’accord, ce qu’elle dit pourrait presque faire peur. Mais c’pas ça qui va me faire partir, loin de là. Au contraire, je me pose encore plus de questions.
C’est qui Elle ? Ok d’accord. Je la trouve plus détendue, moins coincée, si on peut dire ça comme ça. Moi aussi j’aime bien ce dessin, je le trouve très intéressant. Je repose mon gobelet sur la table avant de me tourner vers elle. J’ai gardé le silence pendant tout ce temps, je voulais pas lui couper la parole dans son élan, et puis je trouvais ça passionnant, je ne voulais pas vraiment qu’elle s’arrête de parler donc je lui ai pas couper la parole pour lui poser une question, pour lui demander des explications ou pour lui faire une remarque.
▬ Qu’est ce qui te pousse à faire ces dessins ? Enfin je veux dire, les idées te viennent comme ça ou tu fais des recherches ou… ? En tout cas je trouve ce que tu fais vraiment très beau et je te vois pas du tout comme un monstre, mais comme un être humain.
Je jette un coup d’oeuil à ma montre avant de relever la tête vers elle. J’ai encore un peu de temps avant d’y aller.
▬ Et tu as un très beau coup de crayon aussi.
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Voilà un échange étonnant, véritablement étonnant. Enora se serait attendue à tout sauf à ça de la part d'Heather. Mais la jeune fille n'a pas pris un air effaré devant ses dessins, ni même en entendant ses explications. Elle n'a pas même eu ce petit froncement de sourcil trahissant la désapprobation, ni le petit pincement de lèvres du dégoût. Non, elle prend ce qui vient, simplement, sans jugement de valeur. Ce n'est pas habituel. Vraiment pas habituel. Avec son air de petite princesse, Enora était persuadée qu'Heather se moquerait d'elle, qu'elle lui dirait que ses gribouillis étaient ridicules. Peut-être qu'au contraire, elle sentirait un appel à l'aide et voudrait immédiatement se porter au secours d'Enora l'oiseau blessé. Ou alors, qu'elle prendrait peur, qu'elle afficherait une expression de dédain et lâcherait quelques mots comme "t'es vraiment flippante", avant de se lever tout simplement. Comme font tous les gens persuadés que leur bonheur est intouchable. Rien de tout cela. Ce n'est pas trop tard, cependant. Peut-être qu'Heather essaie simplement d'endormir sa confiance - l'être humain peut bien être à ce point mesquin. Mais la jeune blonde est peut-être aussi, tout simplement, trop simple pour cela. Trop spontanée, ce qui lui donne ces petits airs d'idiotie. Du genre à se revendiquer honnête, oui, ça lui ressemblerait bien. L'honnêteté, c'est le genre d'armes que peut se permettre une fille avec un si joli minois, qui n'a pas besoin de s'enterrer dans les tranchées de la comédie sociale.
Enora pousse un long soupir, fatiguée de penser à tout cela. Parler avec les autres la rend lasse. Soit ils sont trop orgueilleux, soit ils sont trop déférents, soit ils sont trop stupide. Ils se fichent de la comprendre, après tout, ils veulent juste qu'elle nourrisse un peu plus le cliché, cela les réconforte dans leurs conceptions. Heather n'a pas encore révélé ce côte d'elle, mais tôt ou tard, elle finira bien par glisser un mot mal peser, qui trahira sa position véritable. Enora laisse son regard divaguer au loin. Mais voilà que la cheerleader l'interroge. Ce qui la pousse à faire ses dessins ? Enora est sur le point de répondre, peut-être avec une pointe d'agacement - elle hésite encore - quand Heather jette enfin le propos qui l'étrangle. "Je te vois pas du tout comme un monstre, mais comme un être humain." Les yeux d'Enora s'écarquillent un peu. Elle est sérieuse, là ? Se rend-elle seulement compte à quel point c'est vexant de la prendre au mot à ce point ? Bien sûr, l'albinos aurait bien du mal à nier que c'est ce qu'elle recherchait, mais la spontanéité avec laquelle Heather a sorti cette phrase est aberrante. Au moins, Enora sait où la classer. Quiconque aurait voulu la manipuler pour mieux se jouer d'elle aurait aussi eu assez de tact et de bon sens pour ne pas s'exprimer avec tant de naïveté.
Quelque part au fond d'elle, au-delà de l'effarement, Enora est un peu attendrie. La prévenance dont cette fille fait preuve confine à la bêtise, mais est étrangement démunie de tout orgueil. Elle n'a pas dit ça en se disant qu'elle l'aidait, qu'elle allait "la prendre sous son aile", non, c'était sorti comme ça, parce qu'elle gobait vraiment tout ce que l'albinos disait, alors que le caractère hautement mélodramatique de ses propos aurait dû lui mettre la puce à l'oreille depuis longtemps...
Alors elle se contenta de répondre sans trop exagérer :

- Non, je n'ai pas besoin de chercher quoi que ce soit, cela vient de moi. De l'inspiration, c'est tout. Après, je ne dis pas que tout ce que j'observe et apprends ne décante pas... Mais il n'y a pas de démarche de ma part, sinon celle de prendre mon crayon.

Quelque part, Enora éprouve de l'embarras pour cette fille, et elle veut le lui éviter parce qu'elle a l'impression qu'il rejaillit sur elle dans cette conversation. Mais sérieusement, comment cette fille peut-elle être aussi populaire si elle fait tout le temps preuve d'une telle spontanéité. C'est totalement contraire à la représentation qu'Enora se fait du monde. La loi de la jungle, toutes ces conneries. C'est bien elle qui a raison, n'est-ce pas ? L'homme est un loup pour l'homme, etc... Oh, mais oui, bien sûr. Sans doute les garçons l'aiment-ils bien parce qu'elle leur paraît assez naïve pour qu'ils puissent profiter d'elle - et les filles n'y voient pas une concurrence aussi sérieuse que son physique le laisse augurer, ce qui les soulage. C'est peut-être le genre de personnes dont on aime se moquer gentiment, un peu comme une mascotte. Oui, ça serait bien, ça. Ca laisserait intacte la vision du monde d'Enora. Après tout, à elle aussi il importe peu de connaître le fond des choses.
S'étant ainsi fait son image d'Heather, elle prend comme un véritable compliment le commentaire de la cheerleader sur son dessin, et non comme une flatterie formelle. Si elle le dit, c'est qu'elle le pense apparemment ; elle n'a pas l'air assez socialement habile pour l'hypocrisie.

[color=indigo]- Merci. Les gens pensent justement que le "coup de crayon", c'est une sorte de talent, et j'avoue que j'aime à le penser aussi. Mais c'est surtout beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail. C'est la raison pour laquelle je m'entraîne en faisant des natures mortes. Mon ps... professeur m'a conseillé de faire ça, parce que comme je fais beaucoup d'abstrait... Ca m'aide à mieux maîtriser mes formes, il dit que l'abstrait ça porte à la paresse.[/indigo]

Enora se mord la lèvre. Elle a faillit laisser échapper une énormité. Elle a faillit parler de son psy. Elle aurait dû, peut-être : avant elle se délectait de raconter ses séances, et d'évoquer tous les troubles psychologiques dont on l'affublait. Mais depuis qu'elle est à Volfoni, elle a un peu peur. Un internat, un endroit où tout se sait, tout voyage... Elle n'a pas envie qu'on remonte dans son passé, à ce qui l'avait menée là, quand Elle avait été brisée. Avant il lui suffisait d'ignorer les gens s'ils devenaient trop curieux, mais dans un lieu clos tel que celui-ci... Elle ne sait pas quand elle serait autorisée à en partir, et elle ne veut pas qu'on vienne la suffoquer. Hors de question d'ouvrir ne serait-ce que l'ombre d'une piste, pas tant qu'elle n'aurait pas sérieusement réfléchit aux implications qu'elle était prête à accepter.
Elle jette un coup d'œil à Heather pour voir si son rattrapage in extremis est passé : "l'abstrait porte à la paresse", d'où a-t-elle sorti ça ? On lui a juste signifié que si ses productions continuaient à être aussi morbides, on risquait d'alourdir sévèrement son suivi psychiatrique. Elle se souvient - un prof lui a dit ça, au collège - mais ce n'est pas important. Justement, autant continuer là-dessus, de toute façon elle n'arrivera à rien avec Heather si elle veut se mettre en scène - mais étrangement elle continue à supporter la blonde.

- Je ne me sens pas aussi à l'aise, quand il s'agit de représenter un objet, mais c'est vrai que je m'améliore. Tu veux voir ça, aussi ?

Enora replie les pages macabres de son carnet à dessin sous le nez d'Heather. Cette épreuve est passée, même si elle n'y était pas préparée. Il est temps, sans doute, de passer à autre chose.

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