Alexander Lahaie ■

▷Alexander est un homme, comme vous pouvez vous en douter en entendant que son nom. Ving et une année l’ont fait grandir et évoluer – ce n’est pas un Pokémon, notez-le bien.- jusqu’à ce qu’il devienne le mi-homme d’aujourd’hui. Des cheveux bruns en bataille, il en prend soins, comme une personne normale. Après quelques jours, on aurait bien envie d’y passer la main, tellement ils semblent doux et brillant. Mais entre rêve et réalité, une marge immense est placée. Ses yeux marron n’ont rien de particulier, son visage est celui d’un jeune homme, en fin de croissance. Un peu pointu mais en aucun cas agressif, ou tout mou. Il est simplement un jeune être banal. Physiquement, rien ne le démarque des autres personnes. Sa taille dépasse le mètre soixante-quinze, son poids varie, selon les saisons mais il n’as pas la peau sur les os ou une bedaine ramollie.

Alors que rien dans son physique ne fait de lui une personne à part, que l’on pourrait regarder comme un animal de foire, son nez n’est pas immense, sur son front des balafres ne se baladent pas, pourtant, il attire, de temps à autres – souvent surtout oui – des regards amusés, surpris ou sympathisants. Ce qui le rends plus ou moins étrange, si c’est bien un mot qui convient, c’est le style dont il revêt son corps.

Alex aime les couleurs. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais moi je peux vous dire que cela à un rapport avec son meilleur ami. Donc, des couleurs. Rose flash, un peu homo sur les bords, de l’orange ou encore du turquoise. Et par moment, toutes ces couleurs en même temps. Sisi. Il aime particulièrement la veste à capuche. Dessous, il met des tee shorts, parfois avec un col tellement large qu’une manche tombe sur son épaule, dévoilant une partie de son torse fin. Pour le bas, des jeans, des survêts ou encore un pantalon d’équitation. Hormis de dernier, il n’aime pas vraiment se sentir enfermé dans ces tissus.

▷ Cet homme, du nom de Lahaie – il le vit bien d’ailleurs- est une personne torturée. Oh, vous ne trouverez pas sur son corps, traces de tentatives de suicides, ou lacérations, des trucs dans le genre. Non, il compte bien vivre de nombreuses années encore. Bien qu’il paraisse terne, refermé sur lui-même, peu apte à avoir une conversation avec des inconnus, dans le coin d’une rue, il n’est pas du genre à vouloir passer par-dessus la rambarde d’un pont.

Alexander ne sourit guère car il n’est jamais seul. Il est là, toujours.

Gentil de nature, il aidera une jeune fille qui se fera prendre son chapeau par dame nature dans un soupire rafraîchissant. Responsable, il fera ce qu’on lui demande de façon assidue. A l’écoute, il restera l’oreille tendu, bien que son attitude fasse penser le contraire. Toujours à avoir la petite attention, il vous étonnera par certains gestes, certains mots, certains regards. Il ne sourit pas vraiment, toujours plongé dans de grandes réflexions internes, certains le prennent pour un autiste, ou quelque chose dans le genre. Pourtant, quand il joue….

Quand il joue, il n’est plus lui. Enfin, si, mais il n’est plus la personne qu’il vous montre. Il est complètement dans le jeu, que ce soit sur console portable, ou celles qu’il à installer en bas de sa télé, son ordinateur aussi est source de divertissements divers. Il connait beaucoup de jeu, surtout les derniers sortis en fait, car sa passion fougasse pour ce support d’amusement n’est pas si vieux que cela. Quand Alex sera en groupe, peut être celui des geeks, il ne parlera pas vraiment, conforme à son habitude. Il n'aime pas trop parler jeux vidéo de vives voix, il n’est pas incollables et fait pas mal d’erreurs quand il en parle. Mais en tant que passionné, il faut bien qu’il partage quelque part. Il le fera donc par l’intermédiaire d’une plateforme. Les forums, internet, un chat, et peut être des sms s’il arrive à gagner en confiance et sociabilité.

▷ 8 Novembre, texto
« Hey mec, tu penses qu’on les reverra dans le coin ? Des cons de premiers ordres quand même. Depuis quand des gens débarquent comme ça et font d’une rue leur quartiers. Des gamins à la cons. Même les flics ne foutent rien.
Aller, jte laisse, on se voit dmain en cours ! »

11 Novembre, texto

« Non mais je comprends, tkt. On prendra une autre route, t’en fais pas, c’pas la peine de t’en faire. Faut pas qu’on s’prenne des ennuis pour rien, ça ne pourra que nous retomber dessus, regarde quand ils s’en sont pris à Thomas… »

20 Novembre, lettre

« Mec, je n’arrive pas. Je n’arrive pas à aller te voir, pourtant t’es dans la chambre à côté. Ce putain d’hôpital me donne envie de détaler quand je pose les yeux sur ces murs blancs. On me dit que tu es dans un sale état. C’est d’ma faute… J’aurais dû me relever, j’aurais dû trouver la force…
Je te vois encore à terre, et moi, la tête contre cette poubelle, mon sang coulant sur le plastique d’un vert immonde. Je n’oublierais jamais cette scène Alex. J’aurais dû me lever, j’aurais pu…
Une infirmière me dit que tu n’es pas encore réveillé mais que cela ne saurait tarder. Mais j’ai peur, car tu ne pourras plus bouger. Ce couteau, je l’ai vu, dans son dos, ces fils de putes l’ont fait en souriant, en rigolant, Alexis. Je bouillonne de rage. Tes jambes ne pourront plus fonctionner m’a-t-on dit avec gêne. Mais je les emmerde, je sais que tu trouveras la force d’y arriver, mon ami, mon frère. »


27 Novembre, lettre

« Je t’ai vu hier, tu avais le sourire, mais tu ne peux rien me cacher tu sais. Je sais que t’es mort de trouille vieux. Ce n’est pas ce que tu pensais pouvoir faire de ta dix-huitième année, je sais. Alex’, sois fort, sois fort et on ressortira tous les deux de cette histoire.
Et tu sais, ma jambe, et bien je ne pourrais pas non plus l’utiliser pendant plusieurs semaines, voire quelques moins. Ces enfoirés ont pris leurs pieds en marchant dessus. Toutes les nuits je me réveille, hurlant de douleur, ou de rage en revivant cette après-midi. Et toutes les nuits je pleure en pensant à toi.
Mais on leur fera payer, je te le jure, ensemble. »

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1 Janvier, lettre

« Alex’, celle-là, tu ne l’as lira jamais n’est-ce pas.
D’où tu es, tu ne peux pas, tu ne peux plus. Pourquoi, putain, pourquoi t’as fait ça ! On devait leur faire le portrait ensemble, tu m’avais promis. Promis de ne pas lâcher, de ne pas les laisser gagner. De rester avec moi. Et je fais quoi maintenant hein, t’y as pensé ? Même sans tes jambes, on aurait pu être heureux, on aurait pu se faire de bon moment, on aurait pu finir l’université ensemble. Notre diplôme, la fin de cette licence, autour d’un verre dans notre pub. Mais plus maintenant.
Je vais partir de l’autre côté de cet océan. Loin de cette ville, loin de ces merdes, loin de ma famille. Ils ne peuvent rien pour moi, et puis toi, tu n’es plus là alors à quoi bon.
Dans le Minnesota. Mec, j’parle aussi bien anglais qu’un Pingouin irlandais… Mais personne ne me rappellera ce moment. Alors je pars, mes parents m’ont trouvé un boulot là-bas. Le temps d’attendre la rentrée. J’ai la majorité ici mais pas la bas, c’est bien ma veine.

Je te dis à l’année prochaine, je viendrais te voir, toujours. »

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Le trente Janvier, Alexander prends l’avion en direction du Minnesota. Durant le reste des mois qui le séparent de septembre, il travailla en tant que serveur dans une brasserie du pays. Il aura ainsi intégré la langue, malgré son accent bien frenchouillait. Il était devenu une petite merveille pour le bar, dont les clients entendaient parler d’un serveur bien coloré. Il avait décidé de porter des couleurs bien flashes, emplies de joies et de vie, pour vivre pour deux. Mais seules les couleurs arrivent à le faire, Alexander, lui, n’as toujours pas retrouvé le sourire.
De plus, dans son temps libre, il appris à vivre d'une autre façon dans le monde des jeux vidéos. Bien que seul, il apprit à jouer à divers jeux, utilisant une partie de sa paye pour agayer ses nouvelles boites en plastiques qui remplissent son meuble de télé.